Etolane au Gala des Blogu’Or
La fêlée aidée de son chum s’est mise en tête d’organiser un Gala de blogosphère. J’en avais eu ouï-dire mais je dois avouer que je ne m’y étais pas trop penchée. Je savais qu’il y avait des mises en candidatures mais la feuille à remplir était trop longue pour ma petite patience de printemps! Il est vrai qu’en ce moment chaque gramme de ma patience est avalé par mon brin de fille qui s’en nourrit effrontément. Ces derniers temps, je me sens aussi un peu plus distante virtuellement. J'en connais les raisons, elle macèrent en un coin de ma cervelle. Et puis, après cinq ans de blogue cela ne fait pas de mal de prendre un peu de recul. Je passe moins de temps devant l’écran. Je me fais rebelle. Ce qui ne veut pas dire que je déserte la blogosphère, je suis juste en une sorte de transit cérébral.
Je me demande par ailleurs si je n’ai pas quelques amants qui me rendent infidéle à ce coin de Toile. Je passe pas mal de temps coté photos sur Flickr. J'ai quelques projets collatéraux. Facebook avec ma centaine d’amis est un outil qui absorbe les idées fraiches. Le fait est qu’en retrouvant diverses personnes disparues dans l’horizon, toutes sortes d’émotions entrent en jeu, il faut prendre le temps de correspondre. Prendre le temps d’assimiler tous ces changements qui s’ajoutent à notre quotidien. L’ordinateur nous emporte dans une nouvelle ère. Ce quotidien informatique nous fait faire des bonds de géant. Le mode de vie de nos parents et grands-parents disparaît dans le néant. La planète rétrécit à l'échelle humaine. Nous voilà désormais mondialement connectés. Je vis au réel mes fantasmes d’ado qui se gavait de science-fiction. Si seulement, l’humanité pouvait s’intéresser davantage à l’exploration spatiale plutôt qu’à l’art de se faire la guerre! Cela dit vu comment la guerre est un art pour certains, vu comment nous polluons impunément notre planète, il fait peur de penser ce que l’on pourrait faire comme dégâts galactiques. Mais je m’égare…
Ce carnet de Toile est né de quelques pulsions fiévreuses il y a de cela un lustre. C’est la guerre en Irak qui m’a fait découvrir la blogosphère. Les premiers blogues que j’ai parcouru était des « wars blogs ». Un jour pas comme un autre, je me souviens m’être demandée ce que la Toile pouvait receler comme informations sur le sujet. C’est en farfouillant de ce coté là que j’ai mis les pieds dans la blogosphère infernale. C’était en avril 2003. Après avoir mis le nez dans les blogues de guerre anglophones, je me suis demandée ce qui se passait coté francophone. En quelques clicks de souris, je suis tombée sur le petit univers des blogues de langue française. À l’époque tenir un blogue était une tendance « underground », c’était explorer un domaine souterrain qui n’était pas éclairé par les projecteurs de la masse populaire. C’était un tout petit univers que l’on pouvait presque parcourir en une seule nuit blanche. J’avais attrapé la fièvre du printemps, j’étais alors très active intellectuellement, je n’avais pas d’enfant. Je me suis lancée avec enthousiasme dans ce monde inconnu. Comme j’étais arrivée là en suivant des pistes de guerre, j’ai décidé de me construire à l’envers de ceux-ci, j’ai décidé de créer un blogue de paix. Au premier front de ma ligne éditoriale règne cette idée de base.
Cinq ans plus tard, la guerre en Irak fait toujours rage même si elle intéresse moins les gens qui s'y habituent. Ce coin de Toile, quant à lui, désire toujours témoigner d'une autre façon de vivre. En cinq ans, il est vrai que j'ai vieilli, mes mois ont évolué avec ce carnet virtuel que j'ai apprivoisé. Au fil des années, ce blogue s'est forgé une place de choix dans mes habitudes d'écriture. J'aimerai en changer le décor, moderniser son apparence, rénover mes murs mais cela est du domaine du superficiel. En profondeur la direction reste la même. Malgré les batailles du quotidien qui sont le lot du commun des mortels, mon existence s’écoule dans un climat de paix royale. C'est un point que je tiens à partager. Un principe que je tiens à cultiver. Il y a tant de misères dans le monde, tant d’injustices et de cruauté. Il est impossible de les ignorer. Impossible de les comparer à nos problèmes journaliers. Maintenant que nous avons les moyens de communications qui offrent à portée de notre regard tout ce qui va mal sur la planète, je ressens le besoin de croire que tout peut aller bien. Je ressens le besoin de partager une autre manière de penser, le besoin de creuser du coté de la lumière. Même si je n’ai pas un sou dans mes poches, même si nous sommes loin de rouler sur l'or, je fais partie de ces privilégiés sur Terre. Je fais partie de celles qui sont libres d’agir à leur guise, de ceux qui ont un toit, de ceux qui ont de l'eau à volonté, de ceux qui mangent à leur faim. C’est une chance qu’il ne faut jamais oublier. Le pays où je vis n’est pas le plus facile climatiquement parlant mais c’est, socialement, l’un des plus tranquilles. L’endroit où je vis est un luxe en soi. C’est un lieu de zénitude extrême. Les misères qui y règnent sont relativement futiles.
Le dicton du village où je m’exile est « la vie est belle ». Il s’inscrit sur les pancartes et les communiqués municipaux comme les armes souveraines qui ornaient les châteaux d’antan. J'habite une bulle de nature qui est comme un royaume. Le village est un havre de bien-être pour tous ceux qui y résident, la rue où j'habite est un exemple de calme (malgré l'imbécile de service: le voisin bien puant). Pourtant, à quelques kilomètres de là, juste de l’autre bord de la montagne, les militaires jouent aux petits soldats. Ainsi, il arrive que je me promène sur la plage en inspirant la sérénité qui s’en dégage pour, d’un coup, entendre rouler le feu des mitraillettes. Entendre frémir la montagne sous les obus qui la déchirent. C’est une sensation surréaliste. D’un coté le paysage baigne dans une paix infinie et de l’autre les hommes aiguisent leur art de se détruire! À chaque fois le même malaise s’empare de ma conscience et mon esprit part à la course. Il me suffit de fermer les yeux et d’écouter la rumeur invisible du malheur pour imaginer la terreur qui doit remplir les cœurs de ceux qui vivent dans un tel contexte. Arriverons-nous jamais à évoluer sans conflits? Devrons-nous toujours lutter contre la bêtise humaine? Si les mots sont des armes alors Etolane est guerrière. Elle a depuis longtemps choisi son camp...
Mais encore je m’égare, revenons-en à nos moutons du jour, il y a peu je m’étais inscrite au Festival de Romans, dans ce cas là, c’était volontaire. Alors que pour ce Gala en 3d, les nominations ont été faites par le public. Lorsque j’ai eu vent des nominations, malgré ma présente sauvagerie, il m’a fait plaisir de voir ce carnet de Toile nominé dans trois catégories. Je tiens donc à remercier sincèrement ceux ou celles qui ont pris la peine d’insérer mes mots dans leur sélection personnelle. Me voici donc nominée dans ces trois catégories :
- Rigueur de la langue
- Meilleure blogueuse sérieuse… très sérieuse…
- Meilleure blogueuse…
Cet original Gala en 3d est décrit ainsi par son hôtesse: « Il réunira les meilleurs blogueurs et blogueuses de la francophonie qui se disputeront le Blogu’Or de 18 catégories. Une soirée haute en couleurs, riche en émotions, en délires, en surprises mais surtout, en occasion pour vous d’entendre les gagnants vous exprimer toute la joie qu’ils ressentent à l’idée d’être mondialement reconnus pour leur contribution émérite à la blogosphère. Plus simplement, ce sera encore un maudit concours où le plus vite à téter des votes va remporter ». À vous de jouer en votant pour ma pomme des bois...
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