Happy Halloween
Ce terreau virtuel où je dépose mes graines d'idées, ce jardin d'esprit où poussent mes humeurs "extimes", est parcouru de maints fantômes. Des fantômes qui passent en silence et qui s’effacent dans le néant de cet invisible. Des fantômes qui avalent les récoltes de ce jardin de mots et d’images sans laisser trace de leur passage. Des fantômes que je ne vois pas mais que j’aperçois dans les chiffres qui comptabilisent les visites de ce petit coin de blogosphère infernale….
Fantômes de Toile, vous qui hantez mes dimensions invisibles, en ce jour d’Halloween, je vous salue! Je vous dépose même une pensée sucrée dans le creux d’une citrouille qui s’illuminera à la nuit tombée…
Les jours si chauds de la semaine passée ont donné un sale coup à notre citrouille qui s'en est pris plein la bouille! Ce qui, je trouve, lui donne un petit look épeurant tout à fait de circonstance! J’en profite aussi pour souhaiter une belle fête d’Halloween à tous les passagers de ce petit train d'humanité qui se déroule au quotidien des saisons qui défilent…
"Nuit du mercredi 31-10 au 1-11-2007 : fête d'Halloween. Il y a 2000 ans, les Celtes fêtaient « Samhain », le changement d’année au cours duquel vivants et morts pouvaient communiquer. La tradition fut importée, bien plus tard, avec quelques aménagements, par les émigrants irlandais sur le continent américain, sous l'appellation d'All Hallows Eve ou Halloween (« la veille de la Toussaint »). Bien que le thème du passage vers l'autre monde et la célébration des morts soient toujours évoqués, Halloween est aujourd'hui liée à des éléments de folklore tels que les fantômes, les sorcières et le célèbre Jack à la lanterne, et donne l’occasion aux enfants costumés de passer de maison en maison pour recueillir quelques friandises (Treat), sans quoi ils menacent de faire une méchante blague (Tricks). En France, cette fête arrivée à la fin des années 1990 voit aujourd'hui sa popularité décliner." Source
mercredi, octobre 31, 2007
mardi, octobre 30, 2007
Bréve de saison
De neige et d'azur...
Huit heures ce matin, un voile de neige recouvre le paysage. Engourdie, la nature s'éveille. Au firmament, le soleil se lève. Éblouissant. Au fur et à mesure que grimpe l'astre de feu dans le ciel bleu il dissout à terre la poudre d’hiver qui fond sous ses tièdes rayons. Je frissonne. La prochaine saison est en chemin. L'enfant est chez Manon. La routine des deux jours de gardienne par semaine s'installe. Un petit vague à l'âme m'emporte le coeur. Je vais aller le faire fondre au soleil...
lundi, octobre 29, 2007
Humeurs enfantines d'Halloween
Humeurs enfantines d'Halloween
J’aime les fêtes qui appellent à la magie de l’imaginaire. J’aime Noël et son monsieur barbu, j’aime Pâques et ses chocolats qui tombent du ciel, j’aime bien Halloween et ses monstres. Halloween qui sonne le glas de la saison avec ses citrouilles et ses bonbons, ses déguisements horribles et ses sorcières en liberté...
En maman qui fait ses premières armes, cette année je pense Halloween version familiale, j'y pense depuis des semaines. J’ai trouvé au mois de septembre un costume de lion usagé qui m’a semblé faire l’affaire. J’ai concocté des petits paquets surprises pour les enfants du quartier en privilégiant les « bébelles » plutôt que les bonbons. Après tout, il y a un tel excès de sucreries que je ne me sentais pas l’envie d’en rajouter sur ce plan là. J’explique petit à petit l’idée d’Halloween à une M’zelle Soleil plutôt perplexe, à une petite fille d'ailleurs bien résolue à ne pas essayer le costume choisi. Hum! Je lui explique les bonbons, les portes, les maisons, les déguisements, je reste dans l’innocence et le jeu. Je vois qu’elle capte bien l’idée des bonbons mais elle ne semble pas trop emballée par l’idée de se déguiser, pourtant son petit costume de lion est très mignon. Nous pratiquons ses «Roooaaaaahhhh», elle s'en amuse, elle rit, jusqu’à là tout va bien mais lorsque vient le temps d’enfiler le costume c’est la panique. Je ne la force pas. Elle se colle contre ma poitrine, frissonnante, terrifiée. Je finis, au bout de mille patiences (une heure et demie de persuasion douce et de chansons) à lui faire enfiler l’habit. Je le découvre un chouïa trop petit mais quand même portable pour une heure de porte à porte. Nous laissons le costume dans un coin de salon, nous jouons avec régulièrement, elle rugit de mieux en mieux, nous apprivoisons le petit lion. Mais lorsque vient le temps de l'enfiler, niet, pas question. Elle me dit d’une toute petite voix :
- Non, maman, aie peurrrr…
- Mais, ma Liloo, c’est normal Halloween fait toujours un peu peur, c’est la fête de la peur…
La petite puce exprime cette émotion de concert avec les festivités. Hum. Son langage s’accorde avec son quotidien qu’elle décrypte de mieux en mieux. Juan fait une citrouille pour la maison, l'enfant participe à la chose avec curiosité pendant que la petite voisine rapplique. Aidée de Raphy, qui du haut de ses six ans est une bavarde invétérée, je lui explique une fois de plus le principe enfantin de la fête. Je sens qu'elle comprend de mieux en mieux l'affaire des bonbons! Juan l’emmène voir d’autres costumes, que nenni, tous les costumes sont effrayants, pas question de les essayer! Nous nous en tiendrons donc au lion...
Pour la familiariser avec le concept, nous l’emmenons faire un tour sur les plaines où l’on y retrouve une tour hantée et un parc aménagé version Halloween d’enfance. M’zelle Soleil adore le petit train coloré mais n’est pas rassurée des drôles de bestioles costumées. Elle regarde les enfants déguisés avec de grands yeux mi inquiets mi étonnés. Elle enregistre ses premières impressions de cette étrange tradition qui marquera les automnes de son enfance. Dans les bras de son père, elle traverse la tour hantée sans piper. Elle observe un garçon d'à peu prés son âge hurler à pleine gorge. Elle ne dit rien mais elle se cale bien contre l'épaule de Juan. Bien protégée par ces bras qui la portent, elle ouvre grands ses yeux bleus qui absorbent ces univers irréels. Miss Clo, son ado de tante se met de la partie pour rassurer l’enfant qui ne comprend pas bien d’où sont sortis tous ces monstres et fantômes. Et puis c'est quoi cette histoire de sorcières sur des balais? Son petit monde d'enfance assimile cette étrange coutume...
Mercredi soir, les monstres et les citrouilles hantées auront des saveurs de bonbons. En plus d’apprivoiser ses peurs, M’zelle Soleil s’en mettra sûrement plein les babines! À suivre...
J’aime les fêtes qui appellent à la magie de l’imaginaire. J’aime Noël et son monsieur barbu, j’aime Pâques et ses chocolats qui tombent du ciel, j’aime bien Halloween et ses monstres. Halloween qui sonne le glas de la saison avec ses citrouilles et ses bonbons, ses déguisements horribles et ses sorcières en liberté...
En maman qui fait ses premières armes, cette année je pense Halloween version familiale, j'y pense depuis des semaines. J’ai trouvé au mois de septembre un costume de lion usagé qui m’a semblé faire l’affaire. J’ai concocté des petits paquets surprises pour les enfants du quartier en privilégiant les « bébelles » plutôt que les bonbons. Après tout, il y a un tel excès de sucreries que je ne me sentais pas l’envie d’en rajouter sur ce plan là. J’explique petit à petit l’idée d’Halloween à une M’zelle Soleil plutôt perplexe, à une petite fille d'ailleurs bien résolue à ne pas essayer le costume choisi. Hum! Je lui explique les bonbons, les portes, les maisons, les déguisements, je reste dans l’innocence et le jeu. Je vois qu’elle capte bien l’idée des bonbons mais elle ne semble pas trop emballée par l’idée de se déguiser, pourtant son petit costume de lion est très mignon. Nous pratiquons ses «Roooaaaaahhhh», elle s'en amuse, elle rit, jusqu’à là tout va bien mais lorsque vient le temps d’enfiler le costume c’est la panique. Je ne la force pas. Elle se colle contre ma poitrine, frissonnante, terrifiée. Je finis, au bout de mille patiences (une heure et demie de persuasion douce et de chansons) à lui faire enfiler l’habit. Je le découvre un chouïa trop petit mais quand même portable pour une heure de porte à porte. Nous laissons le costume dans un coin de salon, nous jouons avec régulièrement, elle rugit de mieux en mieux, nous apprivoisons le petit lion. Mais lorsque vient le temps de l'enfiler, niet, pas question. Elle me dit d’une toute petite voix :
- Non, maman, aie peurrrr…
- Mais, ma Liloo, c’est normal Halloween fait toujours un peu peur, c’est la fête de la peur…
La petite puce exprime cette émotion de concert avec les festivités. Hum. Son langage s’accorde avec son quotidien qu’elle décrypte de mieux en mieux. Juan fait une citrouille pour la maison, l'enfant participe à la chose avec curiosité pendant que la petite voisine rapplique. Aidée de Raphy, qui du haut de ses six ans est une bavarde invétérée, je lui explique une fois de plus le principe enfantin de la fête. Je sens qu'elle comprend de mieux en mieux l'affaire des bonbons! Juan l’emmène voir d’autres costumes, que nenni, tous les costumes sont effrayants, pas question de les essayer! Nous nous en tiendrons donc au lion...
Pour la familiariser avec le concept, nous l’emmenons faire un tour sur les plaines où l’on y retrouve une tour hantée et un parc aménagé version Halloween d’enfance. M’zelle Soleil adore le petit train coloré mais n’est pas rassurée des drôles de bestioles costumées. Elle regarde les enfants déguisés avec de grands yeux mi inquiets mi étonnés. Elle enregistre ses premières impressions de cette étrange tradition qui marquera les automnes de son enfance. Dans les bras de son père, elle traverse la tour hantée sans piper. Elle observe un garçon d'à peu prés son âge hurler à pleine gorge. Elle ne dit rien mais elle se cale bien contre l'épaule de Juan. Bien protégée par ces bras qui la portent, elle ouvre grands ses yeux bleus qui absorbent ces univers irréels. Miss Clo, son ado de tante se met de la partie pour rassurer l’enfant qui ne comprend pas bien d’où sont sortis tous ces monstres et fantômes. Et puis c'est quoi cette histoire de sorcières sur des balais? Son petit monde d'enfance assimile cette étrange coutume...
Mercredi soir, les monstres et les citrouilles hantées auront des saveurs de bonbons. En plus d’apprivoiser ses peurs, M’zelle Soleil s’en mettra sûrement plein les babines! À suivre...
Des nues...
J'ai manqué le rendez vous de ma semaine avec une expression qui se décortique. Il y a des semaines comme cela où les rendez-vous se manquent. Histoire de ne pas manquer celui de la froide semaine ( moins cinq au lever du jour et une poudre de neige dispersée sur les toits et les pelouses) qui débute aujourd'hui, je vais me mettre un petit classique sous la dent. Classique mais bien pertinent à notre époque qui se gave de paillettes de toutes sortes...
EXPRESSION via Expressio.fr
« Porter aux nues »
SIGNIFICATION
Manifester un grand enthousiasme pour... Admirer. Attribuer des mérites excessifs. Surestimer.
ORIGINE
Il s'agit ici d'une image pour désigner quelque chose de très haut, puisque 'nues', mot vieilli, désignait autrefois les nuages. Métaphoriquement, lorsqu'on place quelqu'un sur un piédestal, on l'élève par rapport au reste des personnes parce qu'on lui considère des qualités supérieures. En le portant aux nues, on agit de même ; on marque ainsi un enthousiasme ou une admiration certain. 'Nue' indique ici le summum. Si notre expression existe sous sa forme actuelle depuis le XVIIIe siècle chez Marivaux, il y a eu de nombreuses variantes auparavant :
* Monter aux nues, au XVIe siècle ;
* Élever au-dessus des nues, au XVIIe ;
* Exalter par-dessus les nues, au XVIIe ;
* Élever jusqu'au nues, au XVIIe encore.
Mais à trop vanter les mérites de quelqu'un ou de quelque chose, on peut aussi finir par le surestimer. Et c'est ce qui explique la version moins positive du sens de la locution.
EXEMPLE
« (...) Rachida Dati, est, selon les propres termes de Nicolas Sarkozy, repris en choeur par son équipe, l’éclatante révélation de cette campagne. Symbole de l’intégration réussie, de ce volontarisme porté aux nues par le prétendant à l’Élysée (...) » Le Figaro - Article du 19 mai 2007
EXPRESSION via Expressio.fr
« Porter aux nues »
SIGNIFICATION
Manifester un grand enthousiasme pour... Admirer. Attribuer des mérites excessifs. Surestimer.
ORIGINE
Il s'agit ici d'une image pour désigner quelque chose de très haut, puisque 'nues', mot vieilli, désignait autrefois les nuages. Métaphoriquement, lorsqu'on place quelqu'un sur un piédestal, on l'élève par rapport au reste des personnes parce qu'on lui considère des qualités supérieures. En le portant aux nues, on agit de même ; on marque ainsi un enthousiasme ou une admiration certain. 'Nue' indique ici le summum. Si notre expression existe sous sa forme actuelle depuis le XVIIIe siècle chez Marivaux, il y a eu de nombreuses variantes auparavant :
* Monter aux nues, au XVIe siècle ;
* Élever au-dessus des nues, au XVIIe ;
* Exalter par-dessus les nues, au XVIIe ;
* Élever jusqu'au nues, au XVIIe encore.
Mais à trop vanter les mérites de quelqu'un ou de quelque chose, on peut aussi finir par le surestimer. Et c'est ce qui explique la version moins positive du sens de la locution.
EXEMPLE
« (...) Rachida Dati, est, selon les propres termes de Nicolas Sarkozy, repris en choeur par son équipe, l’éclatante révélation de cette campagne. Symbole de l’intégration réussie, de ce volontarisme porté aux nues par le prétendant à l’Élysée (...) » Le Figaro - Article du 19 mai 2007
jeudi, octobre 25, 2007
Chroniques d’enfance
Chroniques d’enfance
M’zelle Soleil n’est plus un bébé même si elle encore “pepipte”! Elle sait désormais imiter à merveille les bébés. Elle joue avec "ses bébés" de plus en plus passionnément même si elle ne se considère pas du tout leur maman! Elle se sent grande devant eux même si elle se sent encore petite devant tout le reste du monde. Depuis quelques semaines M’zelle Soleil dit « voui, oui, oui ». Une fois sur deux, ce petit mot sorti de sa petit bouche me fait fondre. C’est un signe de compréhension qui me réjouit. Elle sait dire « oui » tout comme elle sait bien dire « non » mais les deux contraires se balancent facilement pour le moment. Chaque jour, elle parle un peu mieux, un peu plus. Elle commence à comprendre les conjugaisons, elle fait de plus en plus de phrases. Elle commence à raconter des histoires. Aujourd'hui elle m'a contée tout un truc de « badames » (madames) et de lune. Je ne suis pas certaine d'en avoir capté tous les détails. Elle a un instinct féminin qui me surprend souvent. Elle adore se promener avec un sac à l'épaule, elle est fascinée par les bagues et les colliers. Elle me rappelle à ma propre féminité. Lorsque je me "poupoune" elle s'exclame si joliment « Oh! Maman belle! È belle maman». Elle commence à avoir une bonne tignasse de boucles douces, je ne la coiffe pas vraiment, je la laisse évoluer les boucles dans le vent...
Depuis que nous avons refait le plancher de la cuisine : « C’est bô » est entré de plein fouet dans la profusion de son vocabulaire. Lorsqu’elle trouve quelque chose à son goût elle m’en fait part et, je fonds sur place. Je me mielle de sourires. Je la couvre de baisers. Je ne suis qu’amour. Elle sait dire « c’est bon » et trouve les choses de moins en moins « beurk » au fur et à mesure que se développe son langage. Elle sait très bien compter jusqu'à deux! Elle sait qu'elle va avoir « deuzans » en un seul mot. Elle a bien hâte de faire la fête et il suffit que l’on parle d’anniversaire pour qu’elle chante et qu’elle danse les mains dans les airs! Elle imite, elle répéte à gogo, plus elle répète, plus elle enregistre et mieux elle s'exprime. Elle veut tout faire toute seule mais elle veut aussi tout faire comme nous.
En ce moment lorsqu’elle a de la difficulté à faire quelque chose, elle dit: «c'est lourd! » . Je lui réponds lorsqu'elle se trompe de concept «C'est dur, tu trouves cela dur ma lilou? ». Elle me regarde en cherchant à comprendre cette subtilité qu'elle n'accroche pas. Elle me rétorque inévitablement: «Non, c'est lourd maman! C'est lourrrr ». Dans le fond je comprends sa logique car ce qui est lourd est aussi dur à porter! Elle aime chanter, contester, rire, elle aime beaucoup rire. Elle relationne avec les félins de la maison, elle adore les nourrir une croquette à la fois mais elle s'énerve un peu lorsqu'ils ne se plient pas à ses idées. Elle apprécie son chien qu’elle a renommé « Wouaff wouafff » parce que Chanelle c’est « trop lourd » à sortir d'une bouche apprentie. Elle aime beaucoup les « pessons et les papillons ». Elle connait peu de frustrations. C'est une petite fille souriante. Une petite acrobate qui déborde d'énergie. Elle saute, elle coure, elle danse...
La responsabilité adulte que je ressens envers elle est phénoménale. Parfois cela me coupe le souffle tant cela hante mes angoisses. Nous sommes ses premiers repères, ses guides, nous sommes ses parents et nous construisons son univers humain. Nous possédons le pouvoir de l’influence. Nous sommes ses premières influences. Dans mes coins de silence, je médite beaucoup à ce propos. Nous sommes à la base de ses jours. Tout est pareil mais plus rien n’est comme avant. Nous sommes les parents de ce petit être qui rayonne d’innocence. L’amour infini et l’imposante responsabilité se conjuguent en un tout qui me transforme subtilement. Je suis maman.
M’zelle Soleil est fille de diabétique. Son père se pique plusieurs fois par jour. Depuis sept ans que je vis avec lui, c’est à peine si j’y fais encore attention, et pourtant… M’zelle Soleil, très observatrice de sa petite personne, nous fait remarquer depuis plusieurs semaines qu’elle a assimilé le concept de la « pique ». Lorsqu’elle était plus petite qu’elle ne l’est aujourd’hui, le kit de diabétique, qui consiste à un testeur de glycémie et un crayon d’insuline, représentait papa. Lorsqu’elle tombait dessus, elle me l’amenait d’une démarche prudente et me disait : « Papa, maman, c’est à papa... ». Maintenant lorsqu’elle voit le même kit, elle me dit toute fière : « Pik, maman, pik. C’est pik à papa! ». J’acquiesce, un peu inquiète du jour où nous devrons lui expliquer la maladie de son père. Un jour qui se rapproche de plus en plus rapidement. Une angoisse nouvelle me traverse, une angoisse de mère. L’homme a du mal à comprendre les subtilités de mon tourment. Je le comprends. Je ne commence que moi même à comprendre…
L’autre jour, M’zelle Soleil découvre une trousse de docteur dans son coffre de jouets. Une trousse usagée que l’on m’a donnée il y a plusieurs mois de cela. Pour la première fois, elle la remarque, elle me demande de l’ouvrir. L’on explore ensemble cette nouvelle chose. J’ouvre la trousse, à l’intérieur, un stéthoscope qui ne l’intéresse guère, elle n’a aucun repère à ce sujet. Vient ensuite un thermomètre pour enfants, elle le regarde, cherche le bip. « Maman, bip maman, il est où le bip maman ? ». Je lui explique la différence entre le modèle pour grands et celui pour enfants. Elle se désintéresse de l’objet. Elle plonge la main dans le fond du sac pour en ressortir une chose qui lui fait écarquiller les yeux de surprise, elle s’exclame : « Maman, c’est pik, maman, c’est pik! ». Du même élan, elle lève son pull, découvre son ventre et se plante le jouet exactement au même endroit que son père se pique d’habitude. Elle réfléchit deux minutes, tourne l'objet dans ses mains et me dit :
- Bousson, yé où le bousson maman?
- Le bouchon? Ah! oui! Heu, y'a pas de bouchon sur celle-ci, c'est pour les enfants. La pique à papa c'est juste pour les grands, c'est pour papa, mais celle là c'est pour jouer, alors y'a pas de bouchon...
Elle fronce des sourcils tout en continuant d'être perplexe sur l'absence de bouchon. En effet, le stylo d'insuline de Juan vient sans l'aiguille ultra fine. L'aiguille est emballée individuellement sous une forme qui peut faire penser à un bouchon. Au printemps dernier, elle avait d'ailleurs profité d'un moment d'inattention de ma part pour chiper l'un de ses emballages, enlever la protection et se piquer le doigt (tout comme son père le fait lorsqu'il teste son taux de sucre.)! Je m'étais retournée en l'entendant hurler. Elle ne parlait pas vraiment à l'époque. Elle m'avait montrée son doigt en criant bobo. Une minuscule tâche de sang mais pas de plaie. Elle hurlait en me mettant son doigt sous le nez et je n’y voyais rien! C'est en remarquant du coin de l'œil l'aiguille ouverte que j'ai compris le malaise de l’instant! Mais l'aiguille est si fine qu'elle ne s'était pas bien fait mal, plus de surprise que de douleur! Depuis, elle n'a plus jamais voulu retoucher à l'un des bouchons pour pique d'insuline. Je crois que ce fut l'un de ces premiers questionnements à ce sujet. Son premier contact réel avec le diabète paternel, elle devait avoir quinze mois...
Elle en a aujourd'hui presque 24. Deux ans le 10 novembre. Cela passe si vite. L’enfance accélère la perception du temps des adultes. M’zelle Soleil joue avec la piqûre en plastique alors que je cogite. Elle fait comme papa, elle est toute contente de sa découverte. J’avale mes sensations mitigées. Je ne laisse rien paraître du trouble qui se fraie un chemin dans mon sang. Elle triture la piqûre modèle grossi, sécuritaire. Avec une joie non contenue, elle se picouille le ventre en rigolant. Je souris jaune sur les bords. Je constate une fois de plus le pouvoir d’influence que nous possédons. À travers ses yeux, je nous vois, de l’autre coté du miroir. Son père est un junkie d’insuline sans laquelle il ne pourrait vivre. Son père se pique plusieurs fois par jour, comme il mange, comme il boit, comme il pi… Pour elle, se piquer le ventre comme le fait son père depuis sa naissance est aussi naturel que de manger, boire, faire pipi. C’est ainsi que se forme sa vie. Pas malheureuse pour deux sous, elle s’épanouit, elle me charme. Je fonds dans les vagues de cet amour maternel qui me submerge. Je me ramollis. Elle dit « maissi » (merci ) de plus en plus poliment. Elle dit « peuplait » (s’il te plait) lorsque l’on en lui fait la demande. Elle cherche en plus en plus les limites de l’obéissance que nous lui imposons, cette discipline que nous devons apprivoiser nous aussi. Le défi de la fermeté. C'est une petite maligne qui nous rappelle à nos malices enfantines. Elle grandit vite et parfois il me semble que je n’en finis plus de vieillir…
Ce matin, la fatigue m'emporte, il me semble que mon corps pèse deux tonnes, l'on s'est couchés trop tard. Alors que je somnole sur mon lit, complètement dévitalisée, la petite puce est en pleine forme. Elle n'en finit pas de papoter mais ce n'est pas facile de converser avec une maman zombie! Elle ouvre un tiroir et s'exclame: « Maman, zizi maman, mamaaaannnn! ». Je force ma paupière si lourde et j'ouvre un œil alors qu’elle me fourre sous le nez l’un des caleçons de son père! Hum! J’imagine que c’est un autre signe de ses apprentissages multiples. Elle assimile les concepts corporels. Elle fait aussi une légère fixation sur mes seins. Elle les cherche, elle les trouve, elle les tripote: « Son où seins à maman, ah! son là! C'est seins! ». Elle les cache : « Y'a plu! Pati seins à maman», puis elle demande: « Son où seins à Lily? ». Elle lève son pull et les trouve toute fière de savoir où ils sont. Je lui réponds qu'elle en aura des gros comme maman lorsqu'elle sera grande. Cela la fait rire. Je suis contente qu'elle ait appris le mot et qu'elle ne me parle plus de mes « ballons ». J’essaie de lui expliquer les principes de propreté. Elle ne semble pas encore bien disposée à s'y plier. J'insiste sans la braquer, je parle, j'explique. Mes conversations me semblent bien basiques. Ce n'est pas l'hyperstimulation des neurones pour la maman à la maison! Mais j'ai le coeur qui travaille à plein régime. Avec un peu de chance, l'on va bientôt pouvoir dire au-revoir aux couches. C'est une autre étape à franchir. J'ai les pensées qui dérivent, elle répète :
- Zizi à papa, c’est zizi maman.
- Oui, c’est un caleçon, c’est le caleçon de papa…
- Zizi, c’est zizi…
- Oui, c’est pour y mettre le zizi, c’est le caleçon de papa…
- Kasssoons? Non, ziiiiziiiiiiiiiiii…
Elle ouvre un autre tiroir et c’est au tour de mes « klotes» (culottes) de connaître un traitement de faveur bambine. je trouve comique que maman ait des seins mais pas de zizi! Je m'embarque une autre fois, la voix patiente, dans des explications qui ne font vibrer aucune fibre intellectuelle. Je baille. Elle fout un petit de bordel autour d’elle avant de disparaître dans la cuisine. Une minute passe avant que je n’entende quelque chose tomber sur le carrelage. Je me précipite pour la découvrir au milieu d’un joyeux bordel de sous éparpillés autour d'elle, bien assise, elle s'apprête à modeler le désordre selon ses envies ! Je maugrée. Pas de répit pour la mère couchée trop tard. Je secoue mes vieilles puces fripées.
Dehors le soleil brille. Dix heures est au coin de la demie heure, je m’ébouriffe. Le jour devrait s’être bien réchauffé même s’il a gelé la nuit passée. Le petit matin était d’humeur glaciale. Lorsque Juan a ouvert la porte pour partir au bureau, j'ai senti un petit spleen automnal qui n'a pas aidé mon coma matinal. Dehors, la lumière me réveille pour de bon, je prends mon courage à deux pieds et enfile mon habit maternel. J'accorde toute mon attention à ce petit "bout de nous" qui m’ensorcelle le quotidien. Je me secoue les puces qui grognassent. Je ferai mon possible pour tenir mon bout d'adulte devant ma petite scorpionne en plein tourbillon de vie. J'en suis d'ailleurs reconnaissante à tous les anges tant ces instants avec elle sont imprégnée de sacré. J'aimerais graver en mon coeur ces années de petite enfance, ces années d'innocence et de pureté. Encore faudrait-il que j'arrive à me réveiller! Je rêve de dormir. Je me secoue les puces une dernière fois. Me voilà prête pour une autre journée ensoleillée de mamamitude concentrée...
M’zelle Soleil n’est plus un bébé même si elle encore “pepipte”! Elle sait désormais imiter à merveille les bébés. Elle joue avec "ses bébés" de plus en plus passionnément même si elle ne se considère pas du tout leur maman! Elle se sent grande devant eux même si elle se sent encore petite devant tout le reste du monde. Depuis quelques semaines M’zelle Soleil dit « voui, oui, oui ». Une fois sur deux, ce petit mot sorti de sa petit bouche me fait fondre. C’est un signe de compréhension qui me réjouit. Elle sait dire « oui » tout comme elle sait bien dire « non » mais les deux contraires se balancent facilement pour le moment. Chaque jour, elle parle un peu mieux, un peu plus. Elle commence à comprendre les conjugaisons, elle fait de plus en plus de phrases. Elle commence à raconter des histoires. Aujourd'hui elle m'a contée tout un truc de « badames » (madames) et de lune. Je ne suis pas certaine d'en avoir capté tous les détails. Elle a un instinct féminin qui me surprend souvent. Elle adore se promener avec un sac à l'épaule, elle est fascinée par les bagues et les colliers. Elle me rappelle à ma propre féminité. Lorsque je me "poupoune" elle s'exclame si joliment « Oh! Maman belle! È belle maman». Elle commence à avoir une bonne tignasse de boucles douces, je ne la coiffe pas vraiment, je la laisse évoluer les boucles dans le vent...
Depuis que nous avons refait le plancher de la cuisine : « C’est bô » est entré de plein fouet dans la profusion de son vocabulaire. Lorsqu’elle trouve quelque chose à son goût elle m’en fait part et, je fonds sur place. Je me mielle de sourires. Je la couvre de baisers. Je ne suis qu’amour. Elle sait dire « c’est bon » et trouve les choses de moins en moins « beurk » au fur et à mesure que se développe son langage. Elle sait très bien compter jusqu'à deux! Elle sait qu'elle va avoir « deuzans » en un seul mot. Elle a bien hâte de faire la fête et il suffit que l’on parle d’anniversaire pour qu’elle chante et qu’elle danse les mains dans les airs! Elle imite, elle répéte à gogo, plus elle répète, plus elle enregistre et mieux elle s'exprime. Elle veut tout faire toute seule mais elle veut aussi tout faire comme nous.
En ce moment lorsqu’elle a de la difficulté à faire quelque chose, elle dit: «c'est lourd! » . Je lui réponds lorsqu'elle se trompe de concept «C'est dur, tu trouves cela dur ma lilou? ». Elle me regarde en cherchant à comprendre cette subtilité qu'elle n'accroche pas. Elle me rétorque inévitablement: «Non, c'est lourd maman! C'est lourrrr ». Dans le fond je comprends sa logique car ce qui est lourd est aussi dur à porter! Elle aime chanter, contester, rire, elle aime beaucoup rire. Elle relationne avec les félins de la maison, elle adore les nourrir une croquette à la fois mais elle s'énerve un peu lorsqu'ils ne se plient pas à ses idées. Elle apprécie son chien qu’elle a renommé « Wouaff wouafff » parce que Chanelle c’est « trop lourd » à sortir d'une bouche apprentie. Elle aime beaucoup les « pessons et les papillons ». Elle connait peu de frustrations. C'est une petite fille souriante. Une petite acrobate qui déborde d'énergie. Elle saute, elle coure, elle danse...
La responsabilité adulte que je ressens envers elle est phénoménale. Parfois cela me coupe le souffle tant cela hante mes angoisses. Nous sommes ses premiers repères, ses guides, nous sommes ses parents et nous construisons son univers humain. Nous possédons le pouvoir de l’influence. Nous sommes ses premières influences. Dans mes coins de silence, je médite beaucoup à ce propos. Nous sommes à la base de ses jours. Tout est pareil mais plus rien n’est comme avant. Nous sommes les parents de ce petit être qui rayonne d’innocence. L’amour infini et l’imposante responsabilité se conjuguent en un tout qui me transforme subtilement. Je suis maman.
M’zelle Soleil est fille de diabétique. Son père se pique plusieurs fois par jour. Depuis sept ans que je vis avec lui, c’est à peine si j’y fais encore attention, et pourtant… M’zelle Soleil, très observatrice de sa petite personne, nous fait remarquer depuis plusieurs semaines qu’elle a assimilé le concept de la « pique ». Lorsqu’elle était plus petite qu’elle ne l’est aujourd’hui, le kit de diabétique, qui consiste à un testeur de glycémie et un crayon d’insuline, représentait papa. Lorsqu’elle tombait dessus, elle me l’amenait d’une démarche prudente et me disait : « Papa, maman, c’est à papa... ». Maintenant lorsqu’elle voit le même kit, elle me dit toute fière : « Pik, maman, pik. C’est pik à papa! ». J’acquiesce, un peu inquiète du jour où nous devrons lui expliquer la maladie de son père. Un jour qui se rapproche de plus en plus rapidement. Une angoisse nouvelle me traverse, une angoisse de mère. L’homme a du mal à comprendre les subtilités de mon tourment. Je le comprends. Je ne commence que moi même à comprendre…
L’autre jour, M’zelle Soleil découvre une trousse de docteur dans son coffre de jouets. Une trousse usagée que l’on m’a donnée il y a plusieurs mois de cela. Pour la première fois, elle la remarque, elle me demande de l’ouvrir. L’on explore ensemble cette nouvelle chose. J’ouvre la trousse, à l’intérieur, un stéthoscope qui ne l’intéresse guère, elle n’a aucun repère à ce sujet. Vient ensuite un thermomètre pour enfants, elle le regarde, cherche le bip. « Maman, bip maman, il est où le bip maman ? ». Je lui explique la différence entre le modèle pour grands et celui pour enfants. Elle se désintéresse de l’objet. Elle plonge la main dans le fond du sac pour en ressortir une chose qui lui fait écarquiller les yeux de surprise, elle s’exclame : « Maman, c’est pik, maman, c’est pik! ». Du même élan, elle lève son pull, découvre son ventre et se plante le jouet exactement au même endroit que son père se pique d’habitude. Elle réfléchit deux minutes, tourne l'objet dans ses mains et me dit :
- Bousson, yé où le bousson maman?
- Le bouchon? Ah! oui! Heu, y'a pas de bouchon sur celle-ci, c'est pour les enfants. La pique à papa c'est juste pour les grands, c'est pour papa, mais celle là c'est pour jouer, alors y'a pas de bouchon...
Elle fronce des sourcils tout en continuant d'être perplexe sur l'absence de bouchon. En effet, le stylo d'insuline de Juan vient sans l'aiguille ultra fine. L'aiguille est emballée individuellement sous une forme qui peut faire penser à un bouchon. Au printemps dernier, elle avait d'ailleurs profité d'un moment d'inattention de ma part pour chiper l'un de ses emballages, enlever la protection et se piquer le doigt (tout comme son père le fait lorsqu'il teste son taux de sucre.)! Je m'étais retournée en l'entendant hurler. Elle ne parlait pas vraiment à l'époque. Elle m'avait montrée son doigt en criant bobo. Une minuscule tâche de sang mais pas de plaie. Elle hurlait en me mettant son doigt sous le nez et je n’y voyais rien! C'est en remarquant du coin de l'œil l'aiguille ouverte que j'ai compris le malaise de l’instant! Mais l'aiguille est si fine qu'elle ne s'était pas bien fait mal, plus de surprise que de douleur! Depuis, elle n'a plus jamais voulu retoucher à l'un des bouchons pour pique d'insuline. Je crois que ce fut l'un de ces premiers questionnements à ce sujet. Son premier contact réel avec le diabète paternel, elle devait avoir quinze mois...
Elle en a aujourd'hui presque 24. Deux ans le 10 novembre. Cela passe si vite. L’enfance accélère la perception du temps des adultes. M’zelle Soleil joue avec la piqûre en plastique alors que je cogite. Elle fait comme papa, elle est toute contente de sa découverte. J’avale mes sensations mitigées. Je ne laisse rien paraître du trouble qui se fraie un chemin dans mon sang. Elle triture la piqûre modèle grossi, sécuritaire. Avec une joie non contenue, elle se picouille le ventre en rigolant. Je souris jaune sur les bords. Je constate une fois de plus le pouvoir d’influence que nous possédons. À travers ses yeux, je nous vois, de l’autre coté du miroir. Son père est un junkie d’insuline sans laquelle il ne pourrait vivre. Son père se pique plusieurs fois par jour, comme il mange, comme il boit, comme il pi… Pour elle, se piquer le ventre comme le fait son père depuis sa naissance est aussi naturel que de manger, boire, faire pipi. C’est ainsi que se forme sa vie. Pas malheureuse pour deux sous, elle s’épanouit, elle me charme. Je fonds dans les vagues de cet amour maternel qui me submerge. Je me ramollis. Elle dit « maissi » (merci ) de plus en plus poliment. Elle dit « peuplait » (s’il te plait) lorsque l’on en lui fait la demande. Elle cherche en plus en plus les limites de l’obéissance que nous lui imposons, cette discipline que nous devons apprivoiser nous aussi. Le défi de la fermeté. C'est une petite maligne qui nous rappelle à nos malices enfantines. Elle grandit vite et parfois il me semble que je n’en finis plus de vieillir…
Ce matin, la fatigue m'emporte, il me semble que mon corps pèse deux tonnes, l'on s'est couchés trop tard. Alors que je somnole sur mon lit, complètement dévitalisée, la petite puce est en pleine forme. Elle n'en finit pas de papoter mais ce n'est pas facile de converser avec une maman zombie! Elle ouvre un tiroir et s'exclame: « Maman, zizi maman, mamaaaannnn! ». Je force ma paupière si lourde et j'ouvre un œil alors qu’elle me fourre sous le nez l’un des caleçons de son père! Hum! J’imagine que c’est un autre signe de ses apprentissages multiples. Elle assimile les concepts corporels. Elle fait aussi une légère fixation sur mes seins. Elle les cherche, elle les trouve, elle les tripote: « Son où seins à maman, ah! son là! C'est seins! ». Elle les cache : « Y'a plu! Pati seins à maman», puis elle demande: « Son où seins à Lily? ». Elle lève son pull et les trouve toute fière de savoir où ils sont. Je lui réponds qu'elle en aura des gros comme maman lorsqu'elle sera grande. Cela la fait rire. Je suis contente qu'elle ait appris le mot et qu'elle ne me parle plus de mes « ballons ». J’essaie de lui expliquer les principes de propreté. Elle ne semble pas encore bien disposée à s'y plier. J'insiste sans la braquer, je parle, j'explique. Mes conversations me semblent bien basiques. Ce n'est pas l'hyperstimulation des neurones pour la maman à la maison! Mais j'ai le coeur qui travaille à plein régime. Avec un peu de chance, l'on va bientôt pouvoir dire au-revoir aux couches. C'est une autre étape à franchir. J'ai les pensées qui dérivent, elle répète :
- Zizi à papa, c’est zizi maman.
- Oui, c’est un caleçon, c’est le caleçon de papa…
- Zizi, c’est zizi…
- Oui, c’est pour y mettre le zizi, c’est le caleçon de papa…
- Kasssoons? Non, ziiiiziiiiiiiiiiii…
Elle ouvre un autre tiroir et c’est au tour de mes « klotes» (culottes) de connaître un traitement de faveur bambine. je trouve comique que maman ait des seins mais pas de zizi! Je m'embarque une autre fois, la voix patiente, dans des explications qui ne font vibrer aucune fibre intellectuelle. Je baille. Elle fout un petit de bordel autour d’elle avant de disparaître dans la cuisine. Une minute passe avant que je n’entende quelque chose tomber sur le carrelage. Je me précipite pour la découvrir au milieu d’un joyeux bordel de sous éparpillés autour d'elle, bien assise, elle s'apprête à modeler le désordre selon ses envies ! Je maugrée. Pas de répit pour la mère couchée trop tard. Je secoue mes vieilles puces fripées.
Dehors le soleil brille. Dix heures est au coin de la demie heure, je m’ébouriffe. Le jour devrait s’être bien réchauffé même s’il a gelé la nuit passée. Le petit matin était d’humeur glaciale. Lorsque Juan a ouvert la porte pour partir au bureau, j'ai senti un petit spleen automnal qui n'a pas aidé mon coma matinal. Dehors, la lumière me réveille pour de bon, je prends mon courage à deux pieds et enfile mon habit maternel. J'accorde toute mon attention à ce petit "bout de nous" qui m’ensorcelle le quotidien. Je me secoue les puces qui grognassent. Je ferai mon possible pour tenir mon bout d'adulte devant ma petite scorpionne en plein tourbillon de vie. J'en suis d'ailleurs reconnaissante à tous les anges tant ces instants avec elle sont imprégnée de sacré. J'aimerais graver en mon coeur ces années de petite enfance, ces années d'innocence et de pureté. Encore faudrait-il que j'arrive à me réveiller! Je rêve de dormir. Je me secoue les puces une dernière fois. Me voilà prête pour une autre journée ensoleillée de mamamitude concentrée...
Pureté de lac
Pureté de lac
Sur les collines quelques taches d’automne subsistent. Des stries de nuages laiteux se dissipent dans les derniers rayons du soleil qui disparaît derrière les arbres nus. Le soir se dore. Le lac, paisible, a retrouvé chaque parcelle de calme auquel il aspire. Sauvage, il respire le silence béni des dieux. Dans le jour qui se couche de plus en plus tôt, l’air frais pince mes doigts qui s’engourdissent. Frissons de lac et de peau.
Cette surface d’eau qui se ride m’hypnotise. En y plongeant le regard je m’élève l’âme. Je deviens meilleure. Je m’équilibre. Je laisse glisser les spleens de saison. Je me perds le cœur dans la ligne d’eau et d’horizon. Sainte nature. Tant de beauté qui n’a d’égale que la paix qui s’en dégage.
Sur les collines quelques taches d’automne subsistent. Des stries de nuages laiteux se dissipent dans les derniers rayons du soleil qui disparaît derrière les arbres nus. Le soir se dore. Le lac, paisible, a retrouvé chaque parcelle de calme auquel il aspire. Sauvage, il respire le silence béni des dieux. Dans le jour qui se couche de plus en plus tôt, l’air frais pince mes doigts qui s’engourdissent. Frissons de lac et de peau.
Cette surface d’eau qui se ride m’hypnotise. En y plongeant le regard je m’élève l’âme. Je deviens meilleure. Je m’équilibre. Je laisse glisser les spleens de saison. Je me perds le cœur dans la ligne d’eau et d’horizon. Sainte nature. Tant de beauté qui n’a d’égale que la paix qui s’en dégage.
... de lac
Le surnaturel baisse comme un lac qu'un canal épuise ; la science à tout moment recule les limites du merveilleux.
Guy de Maupassant
Les romans ne renferment pas la vie, ils n'en racontent que la surface ridée, comme celle d'un lac.
Georges Dor
L'homme est un fleuve, la femme est un lac.
Proverbe kurde
Guy de Maupassant
Les romans ne renferment pas la vie, ils n'en racontent que la surface ridée, comme celle d'un lac.
Georges Dor
L'homme est un fleuve, la femme est un lac.
Proverbe kurde
mardi, octobre 23, 2007
Lac de paradis
Hier il a fait vingt cinq degrés sous mes latitudes nordiques. Mon amie Marie en a profité pour venir passer la journée en notre compagnie. L’on en a profité pour savourer ces dernières douceurs de lac. L’enfant rayonne sous le ciel bleu. Marie observe ma mamamitude en pleine action.
Nous discutons de toutes ces choses de la vie qui nous préoccupent, pendant que l’on échange à droite et à gauche je réalise la solitude de mon quotidien maternel. Légèrement décalée du monde des adultes, je suis. Présentement en pleine évolution dans une dimension enfantine qui m’éloigne de mes pairs. J’en suis consciente. Je l’assume pour mieux apprécier ces instants précieux, ces instants bambins si fugaces. Je vois déjà se profiler sous ses traits de chérubin la petite fille qui deviendra femme.
Marie travaille dans un centre qui accueille les femmes en détresse, les femmes battues, les femmes perdues. Elle me parle de ce nouveau programme qu’elle met en place. Un programme qui utilise l’art comme thérapie. Cela m'intrigue, je cherche à en savoir plus. Je trouve que c'est un concept des plus pertinents. L'art pour soigner les maux qui nous rongent de l'intérieur. L'on mange dehors tellement il fait beau et chaud. Elle me parle de son célibat qui s’étire. Elle me confie ses soucis. Je ne peux m’empêcher d’être contente de ne pas avoir à chercher l’âme soeur. Je me sens gâtée.Vivre ce couple que je forme avec mon homme est une chance que d'autres n'ont pas. Je le conçois. Un couple qui n’est pas Venise tous les jours mais qui n’est jamais Kandahar...
L’on se fait griller au soleil durant la sieste de l’enfant qui nous cloue à demeure. La lumière est féérique. lle transperce les quelques feuilles translucides qui s'accrochent aux branches dénudées. La journée est si belle que Marie me dit : « Mmmm, c'est tellement bon que c’est presque péché! ». Je ne peux qu’acquiescer le sourire au lèvres. La caresse du soleil sur mon visage est divine. L'on fait le plein de vitamine B.
L'on se balade entre lac et maison. L’on rencontre quelques villageois que je connais pour la plupart, aucun ne s’effarouche pas de voir Chanelle se faire bronzer sur la plage. Je rencontre une voisine qui s’en étonne. Je lui explique :
- Quand même Chanelle est un star de village, cela lui donne quelques libertés. Vous ne l’avez pas encore vu ce mois-ci en couverture du Journal? Il faut avouer qu’elle est photogénique…
En effet, ce mois-ci encore l’une de mes photos a fait la couverture du mois. Chanelle si belle en premier plan d’automne, Chanelle sans laisse à deux pas du panneau qui montre bien le règlement municipal. Le mois dernier, Chanelle sur le sable qui regarde un kayak dans le coucher du soleil avec à l’intérieur du même Journal une annonce bien claire de l’interdiction de chien sur la plage. J’ai eu vents que celle-ci avait générée quelques remous au village. Cela ne me déplait pas. Mais puisque le village exploite joyeusement son image, il va de soi que Chanelle la douce rebelle mérite bien cette petite gloire pour accompagner ses vieux jours. Elle qui blanchit de plus en plus rapidement, elle qui a toute une histoire à conter. Je rencontre sur la plage un homme qui me fait la causette :
- Ah! C’est votre chien en photo dans le Journal?
- Oui.
- Ah! Ben alors c'est fou! Moi c’est mon kayak! Mon voisin a fait agrandir la photo pour me la montrer, c’est lui qui m’a reconnu!
- Ah! Ben, alors c’est vous le kayak…
- Oui, et j’en reviens pas que c’est votre chien! Mais comment ils ont fait le montage? Je comprends pas comment ils sont arrivés à mettre le chien dans la photo?
Moment d’incompréhension surréaliste, est-ce que je comprends bien ce qu’il croit? Je lui réponds.
- Heu parce-que c’est ma photo…
- Mais, comment ils ont fait à la mucipalité pour faire un si bon montage?
- Heu, parce que c’est ma photo, c’est moi qui ai pris la photo!
- C’est pas un montage?
- Heu, non...
- C'est une vraie photo! Alors vous avez envoyé votre photo à la municipalité?
- Heu non, c’est eux qui m’ont demandé la permission d'utiliser mes photos. Je leur ai donné libre accès à mes archives. J’ai des centaines de photos de lac mais je ne sais pas pourquoi ils choisissent si souvent une avec Chanelle dessus!
- Ah! Alors c’est votre chien et votre photo!?!?
- Oui c'est mon chien dans ma photo et c’est vous en kayak…
La conversation dérive un peu avant de couler dans l’air du temps. M’zelle Soleil s’accroche à ma jambe : « Mammmaaannnnnn ». C'est le temps de pêcher des poissons. Je m'attèle à la tâche d'enfance. Le soleil décline à l'horizon. Je suis mon amie et mon brin de fille sous la qazeebo où nous nous asseyons. Le jour s’achève mais on a du mal à le laisser partir. Autour de la qazeebo, M’zelle Soleil fait son clown de service. Elle accoste tout passant. Elle aborde une dame timide qui finit par nous faire la conversation et qui lui lui offre un bonbon. Alors que je vais ramasser ses jouets en plastique éparpillés sur le sable. J’entends "l’homme kayak" parler au téléphone. Confortablement installé dans sa chaise, il discute sans avoir l’air de se rendre compte que j’entends les moindres miettes de sa conversation.
Le voilà qui parle de moi. Il explique toute l’histoire, les yeux dans le lac, son téléphone collé à l’oreille pour dire qu’il est à coté de la fameuse fille qui a pris la photo qui n’était pas un montage! Cette photo du journal municipal qui le pose en vedette du mois! J’écoute en souriant malicieusement alors qu’il explose de fierté et qu’il se gonfle comme un coq en pâte. Ma foi, tant mieux s'il en a retiré autant de plaisir, après tout il a joliment agrémenté l'atmosphère de cette image volée au fil du temps. Chanelle se prélasse sur le sable après quelques bons bains de lac. La nuit commence à tomber, l’on reprend le chemin de la maison. Marie est surprise du nombre de « maman, maman, maman » que M’zelle Soleil lance aux vents d’une petite journée. Marie se sent ravigotée, prête à affronter sa semaine à venir, semaine de pluie et de grisaille. Je suis contente d’avoir partagé avec elle quelques instants de ma zénitude quotidienne. Comme une brèche dans ma solitude qui m’aura aussi ressourcée d’une autre façon. Juan rentre du bureau.
La nuit installe ses étoiles et avale cette magnifique journée. Une journée aussi bonne qu’un péché qui ne risque pas de se reproduire de sitôt. L’automne tire à sa fin. La pluie ramène la grisaille. Les températures dégringolent. L’hiver se rapproche inexorablement…
Un terra de connerie
Un terra de connerie humaine
Un couple regarde le petit écran. Ensemble sur le sofa, ils partagent le flot des actualités qui les submergent. Bush demande une rallonge, elle marmonne :
- Mouias, lui, c’est tout ce qu’il sait faire celui-là!!! Demander des rallonges pour son armée…
L’actualité continue de se faire décortiquer sous l’œil acéré des journalistes français lorsqu’une nouvelle en particulier les estomaque tout les deux. Elle s’exclame :
- 750 milliards de dollards!!!!
Ils se regardent l'un l'autre, soufflés par cette triste réalité qui les assènent d'un coup d'acuité humaine. Il répond:
- Man, j’en reviens pas, on arrive au Terra…
- Hein, c’est ça l’unité de mesure qui vient après?!? J’avais même jamais pensé à compter jusqu’à là! 750 milliards de dollards…
Il ne s’en remet pas:
- Presque un terra c’est complètement débile! Google vient de faire 3 milliards en un trimestre, c’est des peanuts à coté. Un terra….
Elle ne l’avale pas :
- 750 milliards de dollards pour faire la guerre et foutre le chaos alors que tout son pays s’appauvrit, tu te rends compte tout ce qu’il aurait pu faire de bien avec cet argent au lieu d'envoyer sa patrie en enfer!!! Il aurait pu révolutionner son système de santé. Il aurait pu affiner les disparités sociales. Reconstruire New Orleans! Sans compter toutes les avancées spatiales que l’on pourrait imaginer! 750 milliards de dollards! Cela m'écoeure! Quel gâchis! C’est quand même incroyablement con…
Un couple regarde le petit écran. Ensemble sur le sofa, ils partagent le flot des actualités qui les submergent. Bush demande une rallonge, elle marmonne :
- Mouias, lui, c’est tout ce qu’il sait faire celui-là!!! Demander des rallonges pour son armée…
L’actualité continue de se faire décortiquer sous l’œil acéré des journalistes français lorsqu’une nouvelle en particulier les estomaque tout les deux. Elle s’exclame :
- 750 milliards de dollards!!!!
Ils se regardent l'un l'autre, soufflés par cette triste réalité qui les assènent d'un coup d'acuité humaine. Il répond:
- Man, j’en reviens pas, on arrive au Terra…
- Hein, c’est ça l’unité de mesure qui vient après?!? J’avais même jamais pensé à compter jusqu’à là! 750 milliards de dollards…
Il ne s’en remet pas:
- Presque un terra c’est complètement débile! Google vient de faire 3 milliards en un trimestre, c’est des peanuts à coté. Un terra….
Elle ne l’avale pas :
- 750 milliards de dollards pour faire la guerre et foutre le chaos alors que tout son pays s’appauvrit, tu te rends compte tout ce qu’il aurait pu faire de bien avec cet argent au lieu d'envoyer sa patrie en enfer!!! Il aurait pu révolutionner son système de santé. Il aurait pu affiner les disparités sociales. Reconstruire New Orleans! Sans compter toutes les avancées spatiales que l’on pourrait imaginer! 750 milliards de dollards! Cela m'écoeure! Quel gâchis! C’est quand même incroyablement con…
vendredi, octobre 19, 2007
De ciel et de coccinelles
...
Un ciel laiteux accompagne la douceur du jour. Les oiseaux gazouillent. Les coccinelles sont de sortie. Je m’assois sur les marches de la galerie. Un rayon de soleil transperce le voile triste du ciel. Il fait presque chaud. Les coccinelles virevoltent par dizaines autour de moi. L’une se pose sur ma jupe, minuscule, je la laisse trottiner sur mon doigt. Une autre se pose sur ma nuque. Les vents murmurent toutes sortes de mélancolies. Quelque part dans l’invisible qui nous fascine des esprits dansent. Ce sont les esprits des indiens disparus qui hantent la forêt qui m’entoure…
Un ciel laiteux accompagne la douceur du jour. Les oiseaux gazouillent. Les coccinelles sont de sortie. Je m’assois sur les marches de la galerie. Un rayon de soleil transperce le voile triste du ciel. Il fait presque chaud. Les coccinelles virevoltent par dizaines autour de moi. L’une se pose sur ma jupe, minuscule, je la laisse trottiner sur mon doigt. Une autre se pose sur ma nuque. Les vents murmurent toutes sortes de mélancolies. Quelque part dans l’invisible qui nous fascine des esprits dansent. Ce sont les esprits des indiens disparus qui hantent la forêt qui m’entoure…
De gras et de muscles.
De gras et de muscles.
Mon gym est une antre féminine. Situé à une quinzaine de kilomètres de mon lac tranquille. Cela fait déjà plus d’un an que je le fréquente. Les suites catastrophiques de ma grossesse m’ayant menée tout droit à cet endroit. J’y suis désormais une habituée. J'y suis maintenant à l'aise. Depuis plus d’un an, j’y vais une à trois fois par semaine…
Cet endroit est mon purgatoire personnel, c'est l'endroit où je vais combattre mes démons mais c’est une autre histoire d'un autre jour. C’est un endroit sain, pas gigantesque mais de taille agréable. Un endroit composé d’une salle de machines de tortures, d’une salle vide qui se remplit durant les divers cours et où je me réfugie pour y faire mes abdos, d’une petite piscine intérieure et de tous les services requis en ce type d’établissement. Les « entraîneures » sont sympathiques. Et les nouveaux tapis avec écran de télé intégré à leur console révolutionnent mes heures de cardio! Alors que j’avais appris à maîtriser l’art de « marcher-courir » tout en lisant un magazine et en écoutant de la musique à plein tube, voilà que la télévision pénètre ma bulle pour la remuer un peu. Voilà que je me retrouve à suer tout en regardant « le banquier » avec ma voisine de tapis qui s’enthousiaste, me tapote le bras, finit par m'amuser et rameute une « entraîneure » qui se joint au moment fébrile. Il est tard, c’est le soir, le gym est quasi vide, je suis en eau, cela fait quarante minutes que je fonds sur place je suis rouge comme une tomate et voilà pas que je copine devant la télé!!! N’importe quoi! Le pire, c’est que depuis que la télé est arrivée sur mon tapis, j’y reste plus longtemps! Il n’y a que durant les pubs où je me remets à la musique, car les pubs pendant le cardio c’est mortel d’ennui!
J’ai vite remarqué au début de mon chemin de croix qui se déroule à cet endroit que j’étais incapable de rester sur le tapis à ne rien faire d’autre que de souffrir la connerie de ma chair difforme. Pas capable d’être juste là à suer comme une vache qui regarde passer les trains, l’esprit vide à mâchouiller son gras gestationnel, juste pas capable! Alors j’ai commencé à perfectionner les techniques pour arriver à lire pendant l’acte et ainsi penser à autre chose, juste penser à quelque chose. Évidemment cela doit se faire en musique. Si mon vieux ipod fait grève, je suis incapable de passer au travers ma routine qui contient en moyenne une heure de cardio et une petite heure de musculation et d’abdos! Une fois pognée sur le maudit tapis, je suis incapable de regarder défiler les minutes sans rien faire, cela me rend maniaque, je dois absolument cacher l’horloge intégrée pour pouvoir passer au travers. Jusqu’ici le magazine était mon salut, de l’Actualité à In touch, n’importe quoi quand tant que j’ai quelque chose à lire devant les yeux et que je ne voie pas défiler les secondes de ma torture. Puis il y a deux semaines, l’apparition de la télé me fait délaisser la lecture et la musique pour mieux me lobotomiser la cervelle et dépasser les limites de ce corps que je m’obstine à resculpter.
Je change de routine muscu-abdos tous les trois-quatre mois. Je sais désormais toute une panoplie d’exercices en tout genre. C’est au moment du changement de routine que je monte sur l’horrible balance. C’est le seul moment où je regarde les chiffres de ma peine. Et c’est là que je collectionne les petites étoiles qui enjolivent mon dossier tout en recevant les sourires de « l’entraineure » qui me félicite sur ma progression et qui m’explique comment je perds du poids de la bonne manière. Je ne me félicite guère. Je n'y arrive pas. Je dois faire des efforts pour constater que je fonds. J'ose à nouveau me regarder dans une glace mais c’est une gloire qui m’échappe. Et puis soyons francs, cela ne va pas assez vite, c’est long, c’est dur, c’est plate, cela fait mal, il n’y a rien de glorieux dans cette histoire! Je fonds mais je suis toujours à moitié courbaturée. J’attends toujours de voir le miracle de cette fameuse énergie que l’entraînement est supposé donner. Deux heures par soir, deux jours de suite et le troisième jour je suis complètement désénergisée, j’ai mal partout et je me sens à terre. Oh! Oui, c’est sûr, j’ai découvert le second souffle. Je crois que je commence à ressentir certains effets de bien-être une fois mon parcours achevé mais la montagne à gravir était si haute. Je n’ai toujours pas l’impression d’en voir le sommet même si j’ai beaucoup cheminé. Ma grossesse a tué ma « sexyness ». Enfin, avec beaucoup de volonté, c’est vrai que cela peut revenir et c'est vrai que cela revient...
Je collectionne les petites étoiles. Une petite étoile pour cinq livres de perdues. J’ai beaucoup de petites étoiles pour décorer mon chemin de croix. Je retrouve une taille. Lorsque je sors de ma tanière, je recroise à nouveau le regard des mâles. Le fait que le mien n'ait jamais cessé de me regarder durant cette épreuve de chair est certainement une belle preuve d'amour. Je ne fais plus partie des plus grosses de la gym. Je suis dans la normale des imparfaites. Les premiers temps, le niveau de « mincitude » générale me remplissait de colère et d’incompréhension. Comment se faisait-il qu’il y ait si peu de grosses en cet endroit? Oh! Bien-sur, il y a plein de petites imperfections qui se trimballent, des fesses un peu trop grosses, des cuisses un peu trop larges, des ventres qui ballotent mais en moyenne il n’y a rarement plus de vingt livres à perdre lorsqu’il y a à perdre! Même la petite catégorie de semi anorexiques qui s’énervent les os sur leur elliptique était plus grande que la proportion de véritables grosses! Et pourtant me disais-je, n’était-ce pas là l’endroit de salut pour toutes les grosses qui se lamentent? Je ne comprenais pas la logique de cet établissement! Au début la petite gang de semi-anorexiques me donnait régulièrement des envies de meurtre. Il faut dire, qu’au début j’avais la haine de ce corps que je devais traîner en cet endroit. Lorsque je voyais les anorexiques s’émoustiller sur leurs machines, fines comme des brindilles, j’avais presque envie de hurler. Je me forçais à me plonger dans les souvenirs de mon corps "d'avant" pour trouver la force de rester là. Je bâillonnais ma rage en torturant ma propre chair.
Heureusement il y a aussi les dames à l’approche de la cinquantaine, en forme comme je souhaitais l’être, musclées, fermes, celles-là me redonnait un certain espoir. Au bout de six mois, j’ai soudainement eu une révélation! Alors que je réfléchissais tout en suant devant un magazine avec de la musique plein les oreilles. J’ai vu une petite lumière. J’ai compris le pourquoi du comment. J’ai enfin réalisé que le niveau de « mincitude » général était sûrement dû au fait que les personnes qui le fréquentaient prenaient soin d’elles (si l’on exclue la gang d’anorexiques) et que l’une des raisons de leur « mincitude » était certainement liée au fait qu’elles fassent partie d’un tel endroit! Je me suis trouvée bien niaiseuse de ne pas y avoir pensé plus tôt! J’ai senti que ma haine se transformait en d’autres sentiments moins malsains, j’ai senti que ma rage se calmait un peu pour me laisser entrevoir quelques bribes de raison. J’ai continué de souffrir dans ma bulle d’efforts et de volontés.
Au fil des mois, j’ai acquis une nouvelle musculature qui m’étonne moi-même. Quatre petites étoiles et l’on gagne un mois gratuit. J’ai tant d’étoiles que je collectionne les mois offerts qui se traduisent en trimestre de gratuité. J'accepte les ravages de cette grossesse qui ne m'a pas tuée. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts. Je dois me réinscrire le mois prochain pour une nouvelle année. Encore quelques mois pour effacer les traces de cette difficile grossesse qui m'a pourtant donné le plus merveilleux des bébés. Dire qu’avant cela je me lamentais de mes quinze livres en trop qui me séparaient de ma perfection de jeune fille! Dire que je pouvais me trouver si grosse avec juste quelques livres en trop! Dire que je n'étais jamais contente de mon corps! Mais c'était avant que la vie ne me donne une saprée leçon en me montrant ce que cela voulait réellement dire qu’être grosse! Il y a de ces bourrelets disparus, de ces sensations gélatineuses qui hanteront les fonds de ma mémoire à jamais. Tout cela a remis bien des choses en perspectives dans ma tête en bouillie. À l’avenir, je ne me lamenterais plus si j’ai quinze livres de trop. Je me contenterai de les perdre ou de me fermer la gu…! Et lorsque j’aurai finalement retrouvé un poids raisonnablement satisfaisant, je ferai mon possible pour l’apprécier à sa juste valeur, comme je n’ai jamais été en mesure de le faire toutes ces années où j’avais un poids des plus raisonnables. Ainsi, une fois la montagne gravie, en plus de pouvoir me sentir à nouveau en accord avec ma peau, je serai aussi un peu moins conne! Cette expérience m’aura fait comprendre bien des choses sur les dysfonctionnements alimentaires de ma vingtaine. Je sais maintenant que j’ai un métabolisme qui se régule et que je dois respecter si je ne veux pas qu’il s’effrite et se joue de ma chair. Cette expérience m’aura appris bien des choses sur mon corps…
L’autre soir, j’arrive à l’entrée et je me retrouve derrière une dame de forte corpulence qui me bloque le passage. Je l’entends dire à « l’entraîneure » :
- En fait, je veux bien m’entraîner mais je ne veux pas que cela dure longtemps, je ne veux pas faire plus d'une demie heure et je ne veux pas voir mal…
Je manque de m’étouffer sous le coup de cette énorme connerie qui me frappe la cervelle. Je n'en reviens pas de la naïveté de cette femme! Curieuse, j’attends d’écouter la suite.
- Mais vous savez, sans cardio, il n’y a pas de perte de poids, commence à lui expliquer la sympathique fille qui s’efforce gentiment de lui faire comprendre le problème.
Connaissant les tenants et les aboutissants de la chose, je me dirige vers le vestiaire pour y déposer mes affaires. Je vais prendre ma place du coté des nouveaux tapis. J’aperçois au loin la dame en grande discussion. Je pose mon casque sur mes oreilles et je me prépare à deux heures de petites tortures volontaires…
Mon gym est une antre féminine. Situé à une quinzaine de kilomètres de mon lac tranquille. Cela fait déjà plus d’un an que je le fréquente. Les suites catastrophiques de ma grossesse m’ayant menée tout droit à cet endroit. J’y suis désormais une habituée. J'y suis maintenant à l'aise. Depuis plus d’un an, j’y vais une à trois fois par semaine…
Cet endroit est mon purgatoire personnel, c'est l'endroit où je vais combattre mes démons mais c’est une autre histoire d'un autre jour. C’est un endroit sain, pas gigantesque mais de taille agréable. Un endroit composé d’une salle de machines de tortures, d’une salle vide qui se remplit durant les divers cours et où je me réfugie pour y faire mes abdos, d’une petite piscine intérieure et de tous les services requis en ce type d’établissement. Les « entraîneures » sont sympathiques. Et les nouveaux tapis avec écran de télé intégré à leur console révolutionnent mes heures de cardio! Alors que j’avais appris à maîtriser l’art de « marcher-courir » tout en lisant un magazine et en écoutant de la musique à plein tube, voilà que la télévision pénètre ma bulle pour la remuer un peu. Voilà que je me retrouve à suer tout en regardant « le banquier » avec ma voisine de tapis qui s’enthousiaste, me tapote le bras, finit par m'amuser et rameute une « entraîneure » qui se joint au moment fébrile. Il est tard, c’est le soir, le gym est quasi vide, je suis en eau, cela fait quarante minutes que je fonds sur place je suis rouge comme une tomate et voilà pas que je copine devant la télé!!! N’importe quoi! Le pire, c’est que depuis que la télé est arrivée sur mon tapis, j’y reste plus longtemps! Il n’y a que durant les pubs où je me remets à la musique, car les pubs pendant le cardio c’est mortel d’ennui!
J’ai vite remarqué au début de mon chemin de croix qui se déroule à cet endroit que j’étais incapable de rester sur le tapis à ne rien faire d’autre que de souffrir la connerie de ma chair difforme. Pas capable d’être juste là à suer comme une vache qui regarde passer les trains, l’esprit vide à mâchouiller son gras gestationnel, juste pas capable! Alors j’ai commencé à perfectionner les techniques pour arriver à lire pendant l’acte et ainsi penser à autre chose, juste penser à quelque chose. Évidemment cela doit se faire en musique. Si mon vieux ipod fait grève, je suis incapable de passer au travers ma routine qui contient en moyenne une heure de cardio et une petite heure de musculation et d’abdos! Une fois pognée sur le maudit tapis, je suis incapable de regarder défiler les minutes sans rien faire, cela me rend maniaque, je dois absolument cacher l’horloge intégrée pour pouvoir passer au travers. Jusqu’ici le magazine était mon salut, de l’Actualité à In touch, n’importe quoi quand tant que j’ai quelque chose à lire devant les yeux et que je ne voie pas défiler les secondes de ma torture. Puis il y a deux semaines, l’apparition de la télé me fait délaisser la lecture et la musique pour mieux me lobotomiser la cervelle et dépasser les limites de ce corps que je m’obstine à resculpter.
Je change de routine muscu-abdos tous les trois-quatre mois. Je sais désormais toute une panoplie d’exercices en tout genre. C’est au moment du changement de routine que je monte sur l’horrible balance. C’est le seul moment où je regarde les chiffres de ma peine. Et c’est là que je collectionne les petites étoiles qui enjolivent mon dossier tout en recevant les sourires de « l’entraineure » qui me félicite sur ma progression et qui m’explique comment je perds du poids de la bonne manière. Je ne me félicite guère. Je n'y arrive pas. Je dois faire des efforts pour constater que je fonds. J'ose à nouveau me regarder dans une glace mais c’est une gloire qui m’échappe. Et puis soyons francs, cela ne va pas assez vite, c’est long, c’est dur, c’est plate, cela fait mal, il n’y a rien de glorieux dans cette histoire! Je fonds mais je suis toujours à moitié courbaturée. J’attends toujours de voir le miracle de cette fameuse énergie que l’entraînement est supposé donner. Deux heures par soir, deux jours de suite et le troisième jour je suis complètement désénergisée, j’ai mal partout et je me sens à terre. Oh! Oui, c’est sûr, j’ai découvert le second souffle. Je crois que je commence à ressentir certains effets de bien-être une fois mon parcours achevé mais la montagne à gravir était si haute. Je n’ai toujours pas l’impression d’en voir le sommet même si j’ai beaucoup cheminé. Ma grossesse a tué ma « sexyness ». Enfin, avec beaucoup de volonté, c’est vrai que cela peut revenir et c'est vrai que cela revient...
Je collectionne les petites étoiles. Une petite étoile pour cinq livres de perdues. J’ai beaucoup de petites étoiles pour décorer mon chemin de croix. Je retrouve une taille. Lorsque je sors de ma tanière, je recroise à nouveau le regard des mâles. Le fait que le mien n'ait jamais cessé de me regarder durant cette épreuve de chair est certainement une belle preuve d'amour. Je ne fais plus partie des plus grosses de la gym. Je suis dans la normale des imparfaites. Les premiers temps, le niveau de « mincitude » générale me remplissait de colère et d’incompréhension. Comment se faisait-il qu’il y ait si peu de grosses en cet endroit? Oh! Bien-sur, il y a plein de petites imperfections qui se trimballent, des fesses un peu trop grosses, des cuisses un peu trop larges, des ventres qui ballotent mais en moyenne il n’y a rarement plus de vingt livres à perdre lorsqu’il y a à perdre! Même la petite catégorie de semi anorexiques qui s’énervent les os sur leur elliptique était plus grande que la proportion de véritables grosses! Et pourtant me disais-je, n’était-ce pas là l’endroit de salut pour toutes les grosses qui se lamentent? Je ne comprenais pas la logique de cet établissement! Au début la petite gang de semi-anorexiques me donnait régulièrement des envies de meurtre. Il faut dire, qu’au début j’avais la haine de ce corps que je devais traîner en cet endroit. Lorsque je voyais les anorexiques s’émoustiller sur leurs machines, fines comme des brindilles, j’avais presque envie de hurler. Je me forçais à me plonger dans les souvenirs de mon corps "d'avant" pour trouver la force de rester là. Je bâillonnais ma rage en torturant ma propre chair.
Heureusement il y a aussi les dames à l’approche de la cinquantaine, en forme comme je souhaitais l’être, musclées, fermes, celles-là me redonnait un certain espoir. Au bout de six mois, j’ai soudainement eu une révélation! Alors que je réfléchissais tout en suant devant un magazine avec de la musique plein les oreilles. J’ai vu une petite lumière. J’ai compris le pourquoi du comment. J’ai enfin réalisé que le niveau de « mincitude » général était sûrement dû au fait que les personnes qui le fréquentaient prenaient soin d’elles (si l’on exclue la gang d’anorexiques) et que l’une des raisons de leur « mincitude » était certainement liée au fait qu’elles fassent partie d’un tel endroit! Je me suis trouvée bien niaiseuse de ne pas y avoir pensé plus tôt! J’ai senti que ma haine se transformait en d’autres sentiments moins malsains, j’ai senti que ma rage se calmait un peu pour me laisser entrevoir quelques bribes de raison. J’ai continué de souffrir dans ma bulle d’efforts et de volontés.
Au fil des mois, j’ai acquis une nouvelle musculature qui m’étonne moi-même. Quatre petites étoiles et l’on gagne un mois gratuit. J’ai tant d’étoiles que je collectionne les mois offerts qui se traduisent en trimestre de gratuité. J'accepte les ravages de cette grossesse qui ne m'a pas tuée. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts. Je dois me réinscrire le mois prochain pour une nouvelle année. Encore quelques mois pour effacer les traces de cette difficile grossesse qui m'a pourtant donné le plus merveilleux des bébés. Dire qu’avant cela je me lamentais de mes quinze livres en trop qui me séparaient de ma perfection de jeune fille! Dire que je pouvais me trouver si grosse avec juste quelques livres en trop! Dire que je n'étais jamais contente de mon corps! Mais c'était avant que la vie ne me donne une saprée leçon en me montrant ce que cela voulait réellement dire qu’être grosse! Il y a de ces bourrelets disparus, de ces sensations gélatineuses qui hanteront les fonds de ma mémoire à jamais. Tout cela a remis bien des choses en perspectives dans ma tête en bouillie. À l’avenir, je ne me lamenterais plus si j’ai quinze livres de trop. Je me contenterai de les perdre ou de me fermer la gu…! Et lorsque j’aurai finalement retrouvé un poids raisonnablement satisfaisant, je ferai mon possible pour l’apprécier à sa juste valeur, comme je n’ai jamais été en mesure de le faire toutes ces années où j’avais un poids des plus raisonnables. Ainsi, une fois la montagne gravie, en plus de pouvoir me sentir à nouveau en accord avec ma peau, je serai aussi un peu moins conne! Cette expérience m’aura fait comprendre bien des choses sur les dysfonctionnements alimentaires de ma vingtaine. Je sais maintenant que j’ai un métabolisme qui se régule et que je dois respecter si je ne veux pas qu’il s’effrite et se joue de ma chair. Cette expérience m’aura appris bien des choses sur mon corps…
L’autre soir, j’arrive à l’entrée et je me retrouve derrière une dame de forte corpulence qui me bloque le passage. Je l’entends dire à « l’entraîneure » :
- En fait, je veux bien m’entraîner mais je ne veux pas que cela dure longtemps, je ne veux pas faire plus d'une demie heure et je ne veux pas voir mal…
Je manque de m’étouffer sous le coup de cette énorme connerie qui me frappe la cervelle. Je n'en reviens pas de la naïveté de cette femme! Curieuse, j’attends d’écouter la suite.
- Mais vous savez, sans cardio, il n’y a pas de perte de poids, commence à lui expliquer la sympathique fille qui s’efforce gentiment de lui faire comprendre le problème.
Connaissant les tenants et les aboutissants de la chose, je me dirige vers le vestiaire pour y déposer mes affaires. Je vais prendre ma place du coté des nouveaux tapis. J’aperçois au loin la dame en grande discussion. Je pose mon casque sur mes oreilles et je me prépare à deux heures de petites tortures volontaires…
jeudi, octobre 18, 2007
con comme la lune
Alors que je tourne un peu en rond pour choisir mon expression de la semaine je n'arrive pas à me détacher de celle-ci qui me trotte dans la cervelle. Malheureusement l'on peut être con de bien des manières mais l'expression « con comme la lune » possède ce petit quelque chose qui m'amuse malgré moi, ce qui n'est pas le cas de « con comme ses pieds » ou « con comme un balai » qui a plutôt tendance à me donner des envies de fuite! Cette expression n'inspire pas que ma pomme puisque l'on en fait aussi des chansons...
Alors que le jour est voilé d'une grisaille monotone et que la petite dort sagement, j'en profite pour effectuer une petite recherche sur cette expression qui lance la connerie en orbite…
EXPRESSION via francparler
Con comme la lune
SIGNIFICATION
Être très stupide, absolument idiot, complètement inepte.
ORIGINE
Cette expression est récente (début XXe s).On peut s'étonner de cette comparaison, la lune exprimant plus classiquement une forme de distraction, de distance avec la réalité (être dans la lune), de bizarrerie tendant vers un léger dérangement psychologique (être tombé de la lune).
Coté lune, plus d'informations via ce site: " La lune est associée à l'idée de distraction, à la propension à la rêverie : "être dans la lune", c'est-à-dire être ailleurs, rêver. Antithèse de la formule "avoir les pieds sur terre". Cf. aussi la chanson populaire "Au clair de la lune" et le personnage de "Jean de la lune" : on employait d'ailleurs sur ce modèle la formule : Nom + "de la lune" pour qualifier un distrait, un rêveur. La lune symbolise aussi la bêtise "con comme la lune" (version avec l'adjectif éludé : "il est… comme la lune" début XXème siècle ). Mais dès le XVIIème, la référence à la lune exprime très souvent le dérangement mental : "avoir la lune dans la tête" ou encore "avoir un quartier de lune dans la tête" = être fou. Cette association à l'idée de folie s'est en fait perdue mais on en garde quelques traces avec l'idée d'instabilité psychologique. Caractère instable, "être lunatique" : suppose à 'origine la croyance en l'influence néfaste de la lune. On disait autrefois "être dans une bonne ou une mauvaise lune", faisant ainsi référence à l'influence astrologique variable de la lune sur le comportement des humains. On dit à présent dans une formule plus rapide : "être bien ou mal luné", en d'autres termes "être de bonne ou de mauvaise humeur" qui reste très courant (noter que cette forme verbale dérivée de lune n'existe qu'à la forme de participe passé). "
Alors que le jour est voilé d'une grisaille monotone et que la petite dort sagement, j'en profite pour effectuer une petite recherche sur cette expression qui lance la connerie en orbite…
EXPRESSION via francparler
Con comme la lune
SIGNIFICATION
Être très stupide, absolument idiot, complètement inepte.
ORIGINE
Cette expression est récente (début XXe s).On peut s'étonner de cette comparaison, la lune exprimant plus classiquement une forme de distraction, de distance avec la réalité (être dans la lune), de bizarrerie tendant vers un léger dérangement psychologique (être tombé de la lune).
Coté lune, plus d'informations via ce site: " La lune est associée à l'idée de distraction, à la propension à la rêverie : "être dans la lune", c'est-à-dire être ailleurs, rêver. Antithèse de la formule "avoir les pieds sur terre". Cf. aussi la chanson populaire "Au clair de la lune" et le personnage de "Jean de la lune" : on employait d'ailleurs sur ce modèle la formule : Nom + "de la lune" pour qualifier un distrait, un rêveur. La lune symbolise aussi la bêtise "con comme la lune" (version avec l'adjectif éludé : "il est… comme la lune" début XXème siècle ). Mais dès le XVIIème, la référence à la lune exprime très souvent le dérangement mental : "avoir la lune dans la tête" ou encore "avoir un quartier de lune dans la tête" = être fou. Cette association à l'idée de folie s'est en fait perdue mais on en garde quelques traces avec l'idée d'instabilité psychologique. Caractère instable, "être lunatique" : suppose à 'origine la croyance en l'influence néfaste de la lune. On disait autrefois "être dans une bonne ou une mauvaise lune", faisant ainsi référence à l'influence astrologique variable de la lune sur le comportement des humains. On dit à présent dans une formule plus rapide : "être bien ou mal luné", en d'autres termes "être de bonne ou de mauvaise humeur" qui reste très courant (noter que cette forme verbale dérivée de lune n'existe qu'à la forme de participe passé). "
mercredi, octobre 17, 2007
Tranche matinale
Tranche matinale d'automne
Ce matin, le ciel était bleu comme les yeux de M’zelle Soleil. Pendant que l’on déjeune, je remarque que le toit de la voisine est blanc de givre. Depuis ma fenêtre je vois que la plupart des cimes des arbres sont dénudées. Une certaine nostalgie m’enrobe. L’homme beau comme le jour prend le chemin de son bureau en ville. M’zelle Soleil et ma pomme en pyjama commençons notre journée. La maison en ordre scintille d’ordre et de propreté si l'on oublie que ma chambre est occupée par un capharnaüm de vêtements en vrac. L’enfant joue gentiment à coucher son bébé sans se préoccuper de sa mère mal réveillée.
Il me prend l’idée d’aller plier du linge. Étrange idée. M’zelle Soleil prend quelques minutes à comprendre que je ne me mise en tête de faire du ménage. Elle commence par s’y intéresser. Je plie trois de ses pantalons. Elle commence à vouloir m’aider. C’est là que les choses se corsent. Elle tient mordicus à m’aider tout en faisant tomber mes piles, tout en emportant trois vêtements dans sa chambre qu’elle jette joyeusement dans son lit. Avant que cela ne dégénère davantage, je change d’idée. Ne serait-il pas le temps de s’habiller? J’enfile une tenue de jour confortable. Fraîche comme un petit pinson, elle m’explique tout ce qui lui passe par la tête pendant que j’essaie de l’attraper pour l’habiller. J’ai dans l’idée d’aller prendre du soleil frais. Pendant que je lui explique mes projets, elle en profite pour foutre un peu de bordel dans mon salon bien net. Résignée, je soupire entre deux sourires.
Nous voilà enfin prêtes pour le départ! L’air est frisquet mais empreint d’une exquise pureté. Quelques arbres jaunis offrent au paysage des soupçons de fééries de saison. L’enfant papote allégrement. C’est fou comment le langage s’incruste rapidement une fois que le processus est enclenché! Elle fait désormais plusieurs phrases par jour, je crois que l’on pourra bientôt proclamer officiellement qu’elle parle. Ce qui je dois avouer me remplit d’un mélange de bonheur et frayeur conjugués en une curieuse émotion. Mais le bonheur est plus fort que la peur. Je l’écoute, je réponds, l’on communique. Une nouvelle étape se franchit alors que tombe la barrière du langage. Elle aura deux ans le mois prochain. L'on descend les escaliers. Comme à chaque fois que l’on part en promenade, le même manège, elle se décide à savoir si elle prend l’une de ses deux poussettes ou l’une de ses deux espèces de charrettes tandis que je suis commise d’office à la « grosse » poussette. La sienne, celle qui me sert irrémédiablement à la ramener de nos vadrouilles sauvages. Ce matin, elle y va pour une bruyante charrette qui se prend pour un berceau et qui est rempli d’eau. Je m’apprête à vider l’engin lorsque je réalise qu’il y a une fine couche de glace à la surface. Je la casse. Il a définitivement gelé cette nuit.
Le ciel bleu comme les yeux de ma fille peint le décor du jour. L’automne est encore bien joli même si la plupart des feuilles se meurent désormais sous nos pas. Il fait doux au soleil. Mon petit brin de fille est en pleine forme, elle trottine avec entrain à mes cotés. L’on s’arrête devant la maison d’une voisine au bout de la rue. Une petite dame avec un chien qui jappe pour un oui pour un non, la petite dame adore l’enfant et l’enfant aime bien le chien! La petite dame, après s’être extasiée sur ma merveille chérubine, me dit que cela s’est bien rafraîchi. Je lui réponds qu’il fait encore bien bon au soleil. L’on continue notre chemin. Tout au bout de la rue qui croise la route principale qui traverse le village, l’homme maniaque d’ordre et de propreté est sur son terrain. Il ratisse sa pelouse qui luit dans la lumière matinale. C’est sûrement la seule pelouse du coin sans une seule feuille morte pour la défigurer! Ce monsieur m’hallucine. Certainement à la retraite, il est tout le temps en train de papouiller son terrain. L’on se salue et l’on traverse. Chanelle, comme à son habitude, est aux anges. Un calme serein imprègne toute l'atmosphère. L’on prend ce petit sentier qui mène à l’un de mes coins de lac privilégiés. Ces coins secrets que je partage désormais avec mon petit brin de fille qui s’amuse du froissement des feuilles sous ses pas. Je me souviens de cette sensation oubliée. Le bonheur de batifoler sur des épais tapis de feuilles d’automne. Vieillir blase. Je secoue l’un de ses blasements en appréciant de nouveau cette sensation d’enfance.
Le lac est aussi bleu que le ciel. Chanelle de ne se fait pas prier pour s’y tremper les pattes. L’enfant s’amuse des quais démontés qui s’empilent sur les rives. Elle découvre un vieil escalier branlant qu’elle prend un malin plaisir à escalader. Vigilante, l’œil acéré, je la laisse un peu faire tout ce qui lui passe par la tête tout en l’enrobant de tant de précaution que je n’en reviens même pas de la puissance de cette mère poule qui a pris résidence en ma peau. Je lui répète tant de faire attention qu’elle finit par se moquer de moi en répétant « tennnssionnn » dès que j’ouvre la bouche! Je me calme subtilement les hormones pour la laisser profiter de la douceur du temps. J’essaie de retrouver les zénitudes que cet endroit m’apporte habituellement mais la mère poule fait obstruction à ma détente. Résignée, je soupire entre deux sourires. L’on prend le chemin du retour.
L’on prend notre temps, l’on ramasse des feuilles, l’on respire l’air pur. L’on retrouve la route que l’on traverse en sens inverse. L’homme ne frotte plus sa pelouse immaculée, il a dû rentrer manger. La petite dame et son chien ne se pointent pas le bout du nez. L’enfant commence à fatiguer. Il est passé onze heures et le soleil chauffe la peau rafraichie par ce petit vent qui annonce l’hiver non loin. La lumière est limpide, plusieurs nuances de jaune se volent la vedette. La lumière transperce les feuilles translucides qui s’accrochent aux branches. L’on rentre en la chaleur de notre foyer. L’on enlève nos manteaux. Je prépare notre repas. Poisson frais et petit pois. Midi sonne à l’horloge invisible du temps qui n’en finit jamais de s’écouler…
Ce matin, le ciel était bleu comme les yeux de M’zelle Soleil. Pendant que l’on déjeune, je remarque que le toit de la voisine est blanc de givre. Depuis ma fenêtre je vois que la plupart des cimes des arbres sont dénudées. Une certaine nostalgie m’enrobe. L’homme beau comme le jour prend le chemin de son bureau en ville. M’zelle Soleil et ma pomme en pyjama commençons notre journée. La maison en ordre scintille d’ordre et de propreté si l'on oublie que ma chambre est occupée par un capharnaüm de vêtements en vrac. L’enfant joue gentiment à coucher son bébé sans se préoccuper de sa mère mal réveillée.
Il me prend l’idée d’aller plier du linge. Étrange idée. M’zelle Soleil prend quelques minutes à comprendre que je ne me mise en tête de faire du ménage. Elle commence par s’y intéresser. Je plie trois de ses pantalons. Elle commence à vouloir m’aider. C’est là que les choses se corsent. Elle tient mordicus à m’aider tout en faisant tomber mes piles, tout en emportant trois vêtements dans sa chambre qu’elle jette joyeusement dans son lit. Avant que cela ne dégénère davantage, je change d’idée. Ne serait-il pas le temps de s’habiller? J’enfile une tenue de jour confortable. Fraîche comme un petit pinson, elle m’explique tout ce qui lui passe par la tête pendant que j’essaie de l’attraper pour l’habiller. J’ai dans l’idée d’aller prendre du soleil frais. Pendant que je lui explique mes projets, elle en profite pour foutre un peu de bordel dans mon salon bien net. Résignée, je soupire entre deux sourires.
Nous voilà enfin prêtes pour le départ! L’air est frisquet mais empreint d’une exquise pureté. Quelques arbres jaunis offrent au paysage des soupçons de fééries de saison. L’enfant papote allégrement. C’est fou comment le langage s’incruste rapidement une fois que le processus est enclenché! Elle fait désormais plusieurs phrases par jour, je crois que l’on pourra bientôt proclamer officiellement qu’elle parle. Ce qui je dois avouer me remplit d’un mélange de bonheur et frayeur conjugués en une curieuse émotion. Mais le bonheur est plus fort que la peur. Je l’écoute, je réponds, l’on communique. Une nouvelle étape se franchit alors que tombe la barrière du langage. Elle aura deux ans le mois prochain. L'on descend les escaliers. Comme à chaque fois que l’on part en promenade, le même manège, elle se décide à savoir si elle prend l’une de ses deux poussettes ou l’une de ses deux espèces de charrettes tandis que je suis commise d’office à la « grosse » poussette. La sienne, celle qui me sert irrémédiablement à la ramener de nos vadrouilles sauvages. Ce matin, elle y va pour une bruyante charrette qui se prend pour un berceau et qui est rempli d’eau. Je m’apprête à vider l’engin lorsque je réalise qu’il y a une fine couche de glace à la surface. Je la casse. Il a définitivement gelé cette nuit.
Le ciel bleu comme les yeux de ma fille peint le décor du jour. L’automne est encore bien joli même si la plupart des feuilles se meurent désormais sous nos pas. Il fait doux au soleil. Mon petit brin de fille est en pleine forme, elle trottine avec entrain à mes cotés. L’on s’arrête devant la maison d’une voisine au bout de la rue. Une petite dame avec un chien qui jappe pour un oui pour un non, la petite dame adore l’enfant et l’enfant aime bien le chien! La petite dame, après s’être extasiée sur ma merveille chérubine, me dit que cela s’est bien rafraîchi. Je lui réponds qu’il fait encore bien bon au soleil. L’on continue notre chemin. Tout au bout de la rue qui croise la route principale qui traverse le village, l’homme maniaque d’ordre et de propreté est sur son terrain. Il ratisse sa pelouse qui luit dans la lumière matinale. C’est sûrement la seule pelouse du coin sans une seule feuille morte pour la défigurer! Ce monsieur m’hallucine. Certainement à la retraite, il est tout le temps en train de papouiller son terrain. L’on se salue et l’on traverse. Chanelle, comme à son habitude, est aux anges. Un calme serein imprègne toute l'atmosphère. L’on prend ce petit sentier qui mène à l’un de mes coins de lac privilégiés. Ces coins secrets que je partage désormais avec mon petit brin de fille qui s’amuse du froissement des feuilles sous ses pas. Je me souviens de cette sensation oubliée. Le bonheur de batifoler sur des épais tapis de feuilles d’automne. Vieillir blase. Je secoue l’un de ses blasements en appréciant de nouveau cette sensation d’enfance.
Le lac est aussi bleu que le ciel. Chanelle de ne se fait pas prier pour s’y tremper les pattes. L’enfant s’amuse des quais démontés qui s’empilent sur les rives. Elle découvre un vieil escalier branlant qu’elle prend un malin plaisir à escalader. Vigilante, l’œil acéré, je la laisse un peu faire tout ce qui lui passe par la tête tout en l’enrobant de tant de précaution que je n’en reviens même pas de la puissance de cette mère poule qui a pris résidence en ma peau. Je lui répète tant de faire attention qu’elle finit par se moquer de moi en répétant « tennnssionnn » dès que j’ouvre la bouche! Je me calme subtilement les hormones pour la laisser profiter de la douceur du temps. J’essaie de retrouver les zénitudes que cet endroit m’apporte habituellement mais la mère poule fait obstruction à ma détente. Résignée, je soupire entre deux sourires. L’on prend le chemin du retour.
L’on prend notre temps, l’on ramasse des feuilles, l’on respire l’air pur. L’on retrouve la route que l’on traverse en sens inverse. L’homme ne frotte plus sa pelouse immaculée, il a dû rentrer manger. La petite dame et son chien ne se pointent pas le bout du nez. L’enfant commence à fatiguer. Il est passé onze heures et le soleil chauffe la peau rafraichie par ce petit vent qui annonce l’hiver non loin. La lumière est limpide, plusieurs nuances de jaune se volent la vedette. La lumière transperce les feuilles translucides qui s’accrochent aux branches. L’on rentre en la chaleur de notre foyer. L’on enlève nos manteaux. Je prépare notre repas. Poisson frais et petit pois. Midi sonne à l’horloge invisible du temps qui n’en finit jamais de s’écouler…
lundi, octobre 15, 2007
Billet vert terre
“Le 15 octobre, des blogueurs du monde entier seront unis pour exposer une cause unique à l’esprit de tous. En 2007, la cause est l’environnement. Chaque blogueur écrira sur le thème de l’environnement à sa façon et sur un sujet qui lui tient à cœur. Notre objectif est d’amener tout le monde à parler d’un avenir meilleur”
Dans le cadre de « Blog Action Day », je me penche sur l’un de ces comportements ménager que j’ai changé durant la dernière année : mes lessives sans phosphates.
Depuis l’annonce à l'automne 2006 que nous avions des algues bleues dans le lac, depuis que j’ai compris le principe d’eutrophisation, depuis que je m’éduque sur le sujet, depuis que je sais l’impact des phosphates sur notre environnement, je me suis si bien "conscientisée" qu’il m’est désormais impossible de faire (en mon âme et conscience) une lessive avec un produit contenant du phosphate...
Étant devenue au cours de la dernière année une membre active de l’association pour la préservation de ce lac que j’affectionne tant, j’ai compris au fil de mes recherches et des conférences que je pouvais faire un geste tout simple à ma petite échelle. C’était si facile. Il me suffisait de choisir la bonne lessive. Mon choix s’est rapidement porté sur « la Parisienne » qui, en plus de ne contenir aucun phosphate et d’être biodégradable, se trouve dans tous les grands magasins à un prix très abordable. C'est un produit qui lave aussi bien qu'un autre tout en me donnant bonne conscience, que demander de plus?
En achetant des produits sans phosphates, l'on effectue un petit geste tout simple qui ne contribue pas à contaminer nos lacs et rivières. C'est un geste à la portée de tous, alors pourquoi n’en faisons nous pas tous autant? Surtout que ce fait entre de plus en plus dans l'actualité. Il devient donc de plus en plus facile de se tenir informé et de se procurer des produits sensés. Il ne faut pas oublier à quel point l'eau est une grande richesse. à l'avenir, c'est l'or bleu qui fera de plus en plus d'envieux. Avec la planète qui promet de continuer à se réchauffer, ceci ne fera que s'accentuer. Combien de plans d'eau se dégraderont, se tariront sous la pression humaine? Protégeons et préservons ce qu'il nous reste...
L'autre jour, j’ai écouté, à ne sais plus quelle émission de télévision (enfin si je sais mais rentrer dans ce détail est inutile), une fille expliquer que pour elle « achetez c’était voter », ce n’est peut-être pas si fou comme idée. Même si les problèmes environnementaux sont souvent bien plus grands que nos petits quotidiens, si collectivement nous nous mettons à n'acheter que des produits sans phosphates, cela sera alors un peu comme voter vert, à notre échelle individuelle. Les grandes entreprises devront se plier à la bonne conscience générale ou les gouvernements à l'écoute se chargeront de faire régner un ordre meilleur. D'ailleurs à ce sujet précis, plusieurs pays commencent à agir en cette direction, tous les espoirs sont permis et il semble bien que le gouvernement québecois ait l'intention de suivre cette voie de raison écologique...
En chassant l’ignorance, petit pas après petit pas, peut-être arriverons-nous à enrayer les énormes mécanismes de pollution que nous engendrons avec nos modes de vie si confortables. Comme tant de mes contemporains, je suis bien loin d'être parfaite, ma prochaine étape personnelle est de changer mes mauvaises habitudes en ce qui concerne le lave-vaisselle en dénichant le produit le moins dommageable. Il va de soi que mon prochain achat à cet effet sera le plus sensé possible…
"Les phosphates sont les principaux responsables dans le monde, des phénomènes d’eutrophisation et de dystrophisation. En effet, non toxiques en eux-mêmes pour la vie animale et végétale, ils portent atteinte à l’environnement dès lors qu’ils sont en fortes concentrations : ils deviennent alors de véritables engrais pour les milieux aquatiques qu’ils contribuent à enrichir exagérément en matière organique. (source)"
Entre deux états.
...
Je rentre dans la chambre anonyme. Tout de suite, le malaise, où est ma fille? Elle était là? Lorsque je suis descendue pour faire une course que j’ai déjà oubliée, elle était là, elle dormait sagement. Je fouille le lit vide. Je hurle le nom de son père qui apparaît comme par magie à mes cotés. La malaise m’emporte, je bafouille, je gargouille, une folie s’empare de moi. Où est ma fille? Qui a osé me prendre ma fille? Je tourne en rond. Je coure dans les escaliers. Je sens la raison me quitter. J’accroche un concierge, des clients, n'importe qui l'a peut-être aperçue? Dans ma tête, une ébullition de scénarios, de remords et d’incompréhension m’emporte la raison. Je me sens glisser, je deviens folle. Je le sens dans mes nerfs qui s'affaiblissent plus vite que mon ombre. Ma fille, je veux ma fille. Rendez-moi ma fille. Tout de suite. Je dois retrouver ma fille. Je remonte en courant dans la chambre. Ma tête est remplie de la vision de son visage, des visions d'elle qui défilent en moi, la texture de sa présence tapisse mes pensées retournées. Elle n’est toujours pas là. Mais comment cela? Elle doit être là. Elle était là il y a à peine heure. Ma fille. Je veux ma fille. Une lamentation intérieure me liquéfie le coeur. Non, ce n’est pas possible…
J’ouvre les yeux. J’ai besoin de quelques secondes pour comprendre que je suis bien dans mon lit. Tout ceci n’était qu’une illusion, une méchante illusion. Je sens mon cœur battre la chamade. L'homme se colle contre ma peau. Je suis dans mon lit. Le réveil n’a pas sonné. L’homme se réveille aussi. Je me sens encore toute fragile. Il se rend compte qu’il a oublié de mettre le réveil. 8 heures!!! Le retard nous bouscule. Et la petite? Pourquoi elle dort encore? Une irrationnelle peur m'enserre les entrailles. Je me lève d’un saut pour aller ouvrir la porte de sa chambre. Elle est là, endormie, sagement. Enfin le cauchemar s’apaise. Ce n’était qu’une méchante illusion. Ma fille est là. Elle se retourne, elle ouvre ses grands yeux bleus et grommelle. Je la prends dans mes bras, je la serre un peu plus fort que les autres matins. Sa petite peau toute douce est si fraîche. Je monte le chauffage de sa chambre. On est bien en retard. Elle grignote quelques céréales tandis que je l’habille et que je prépare son sac. L'homme est prêt. Je suis si heureuse de la savoir bien là que pour une fois, je n’ai pas le cœur dans les talons de la voir partir chez Manon.
Je fais quand même une prière silencieuse pour qu’il ne lui arrive rien pendant ces heures où je ne la surveillerai point. Je trimballe cette angoisse jaillit de la nuit dans le jour gris qui se lève. Je me rappelle que j’ai confiance en Manon. Je pense à ces petites filles, Maddie, Cedrika, et à tous ces enfants dont l’on n’entend pas parler. Je pense à ces mamans sans leur enfant. Je crois que cela doit certainement être l’une des pires choses au monde que de perdre son enfant. Mais le perdre dans le mystère, dans l’incompréhension totale doit réellement être l'un des pires tourment. Je pense à la petite Maddie disparue au Portugal. Je réalise que mon songe s’ajustait un peu à son scénario de disparition. J'ai dû trop lire d'articles sur le sujet! Lorsque le cauchemar devient réalité. J’ai quand même du mal à croire que cela soit ses parents qui l’aient tuée. Et la petite Cédrika, ce matin je crois percevoir un soupçon d’horreur, un soupçon de ce que doivent vivre ses parents au quotidien depuis des semaines. Cette petite fille dont on a perdu la trace mais dont le visage est placardé sur les murs et vitrines de toute la province.
Cette même image de petite fille disparue, ces mêmes affiches qui hantent le passant semaines après semaines. Je l’avoue souvent je détourne mon regard pour effleurer cette affiche sans la voir. Cette petite fille souriante me fait presque peur, derrière elle, invisible, se cache un monstre d'esprit et de chair. Sans compter toute la peine et la tristesse qui l’entoure et qui me font mal. Et puis j'ai peur pour nous, peur pour la mienne. Le visage de Cédrika est désormais bien ancré dans ma mémoire. Je crois bien que je la reconnaîtrai si je la voyais mais je doute fort de la voir, alors, égoïstement, je détourne le regard. Cette affiche est le symbole d’un cauchemar devenu réel. Je suis sure que c’est le cauchemar de tous les parents qui chérissent leurs enfants...
C’est une réalité qui ne devrait jamais arriver, à personne, mais sur Terre l'enfer et le paradis se côtoient en un étrange équilibre. C'est une réalité qui me terrifie. Si j’écoutais cette frayeur, je crois bien que j’arrêterais net de parler ici de ma fille, de partager ses mimiques, ses sourires. Est-ce que ce coin virtuel pourrait être la cible d’un prédateur? Suis-je totalement inconsciente de partager tout cet amour que je ressens pour elle en ce lieu public? J'aime l'idée qu'elle puisse enjoliver le présent d'autrui tout comme elle enjolive le mien. Suis-je imprudente?
Perdre son enfant sans rien y comprendre. C’est une réalité qui fait envisager le pire. Un évènement qui fait concevoir le pire de notre humanité. Mais n’est-ce pas le meilleur qui nous fait avancer ? Si l’on se laisse envahir par le pire, l’on se meurt. N’est-ce pas le meilleur qui donne la force de vivre dans un monde où le pire est horreur? Je prie le ciel de protéger ma fille en particulier mais aussi tous ces enfants de part le monde qui nous offrent le meilleur de ce que l’humanité possède d’innocence et de pureté…
Je rentre dans la chambre anonyme. Tout de suite, le malaise, où est ma fille? Elle était là? Lorsque je suis descendue pour faire une course que j’ai déjà oubliée, elle était là, elle dormait sagement. Je fouille le lit vide. Je hurle le nom de son père qui apparaît comme par magie à mes cotés. La malaise m’emporte, je bafouille, je gargouille, une folie s’empare de moi. Où est ma fille? Qui a osé me prendre ma fille? Je tourne en rond. Je coure dans les escaliers. Je sens la raison me quitter. J’accroche un concierge, des clients, n'importe qui l'a peut-être aperçue? Dans ma tête, une ébullition de scénarios, de remords et d’incompréhension m’emporte la raison. Je me sens glisser, je deviens folle. Je le sens dans mes nerfs qui s'affaiblissent plus vite que mon ombre. Ma fille, je veux ma fille. Rendez-moi ma fille. Tout de suite. Je dois retrouver ma fille. Je remonte en courant dans la chambre. Ma tête est remplie de la vision de son visage, des visions d'elle qui défilent en moi, la texture de sa présence tapisse mes pensées retournées. Elle n’est toujours pas là. Mais comment cela? Elle doit être là. Elle était là il y a à peine heure. Ma fille. Je veux ma fille. Une lamentation intérieure me liquéfie le coeur. Non, ce n’est pas possible…
J’ouvre les yeux. J’ai besoin de quelques secondes pour comprendre que je suis bien dans mon lit. Tout ceci n’était qu’une illusion, une méchante illusion. Je sens mon cœur battre la chamade. L'homme se colle contre ma peau. Je suis dans mon lit. Le réveil n’a pas sonné. L’homme se réveille aussi. Je me sens encore toute fragile. Il se rend compte qu’il a oublié de mettre le réveil. 8 heures!!! Le retard nous bouscule. Et la petite? Pourquoi elle dort encore? Une irrationnelle peur m'enserre les entrailles. Je me lève d’un saut pour aller ouvrir la porte de sa chambre. Elle est là, endormie, sagement. Enfin le cauchemar s’apaise. Ce n’était qu’une méchante illusion. Ma fille est là. Elle se retourne, elle ouvre ses grands yeux bleus et grommelle. Je la prends dans mes bras, je la serre un peu plus fort que les autres matins. Sa petite peau toute douce est si fraîche. Je monte le chauffage de sa chambre. On est bien en retard. Elle grignote quelques céréales tandis que je l’habille et que je prépare son sac. L'homme est prêt. Je suis si heureuse de la savoir bien là que pour une fois, je n’ai pas le cœur dans les talons de la voir partir chez Manon.
Je fais quand même une prière silencieuse pour qu’il ne lui arrive rien pendant ces heures où je ne la surveillerai point. Je trimballe cette angoisse jaillit de la nuit dans le jour gris qui se lève. Je me rappelle que j’ai confiance en Manon. Je pense à ces petites filles, Maddie, Cedrika, et à tous ces enfants dont l’on n’entend pas parler. Je pense à ces mamans sans leur enfant. Je crois que cela doit certainement être l’une des pires choses au monde que de perdre son enfant. Mais le perdre dans le mystère, dans l’incompréhension totale doit réellement être l'un des pires tourment. Je pense à la petite Maddie disparue au Portugal. Je réalise que mon songe s’ajustait un peu à son scénario de disparition. J'ai dû trop lire d'articles sur le sujet! Lorsque le cauchemar devient réalité. J’ai quand même du mal à croire que cela soit ses parents qui l’aient tuée. Et la petite Cédrika, ce matin je crois percevoir un soupçon d’horreur, un soupçon de ce que doivent vivre ses parents au quotidien depuis des semaines. Cette petite fille dont on a perdu la trace mais dont le visage est placardé sur les murs et vitrines de toute la province.
Cette même image de petite fille disparue, ces mêmes affiches qui hantent le passant semaines après semaines. Je l’avoue souvent je détourne mon regard pour effleurer cette affiche sans la voir. Cette petite fille souriante me fait presque peur, derrière elle, invisible, se cache un monstre d'esprit et de chair. Sans compter toute la peine et la tristesse qui l’entoure et qui me font mal. Et puis j'ai peur pour nous, peur pour la mienne. Le visage de Cédrika est désormais bien ancré dans ma mémoire. Je crois bien que je la reconnaîtrai si je la voyais mais je doute fort de la voir, alors, égoïstement, je détourne le regard. Cette affiche est le symbole d’un cauchemar devenu réel. Je suis sure que c’est le cauchemar de tous les parents qui chérissent leurs enfants...
C’est une réalité qui ne devrait jamais arriver, à personne, mais sur Terre l'enfer et le paradis se côtoient en un étrange équilibre. C'est une réalité qui me terrifie. Si j’écoutais cette frayeur, je crois bien que j’arrêterais net de parler ici de ma fille, de partager ses mimiques, ses sourires. Est-ce que ce coin virtuel pourrait être la cible d’un prédateur? Suis-je totalement inconsciente de partager tout cet amour que je ressens pour elle en ce lieu public? J'aime l'idée qu'elle puisse enjoliver le présent d'autrui tout comme elle enjolive le mien. Suis-je imprudente?
Perdre son enfant sans rien y comprendre. C’est une réalité qui fait envisager le pire. Un évènement qui fait concevoir le pire de notre humanité. Mais n’est-ce pas le meilleur qui nous fait avancer ? Si l’on se laisse envahir par le pire, l’on se meurt. N’est-ce pas le meilleur qui donne la force de vivre dans un monde où le pire est horreur? Je prie le ciel de protéger ma fille en particulier mais aussi tous ces enfants de part le monde qui nous offrent le meilleur de ce que l’humanité possède d’innocence et de pureté…
samedi, octobre 13, 2007
Virtual Insanity
Virtual Insanity
Je me doutais qu’il finirait par apparaître sur Facebook. L’Autre. Celui auquel je ne pense plus ou si rarement comme un instinct primaire qui ne s’éteint pas dans le temps. Un premier amour. Une passion. Une décennie durant. Un livre épais qui s’est fermé pour ne plus se réouvrir. À jamais. En retrouvant des camarades d’antan qui "réseautent" au présent, je me doutais bien que je finirai par tomber dessus. C’était une évidence. Je m’y étais préparée, à peine curieuse, un peu anxieuse, je m’y étais préparée tout en sachant très bien que cela ne changerait rien à ce qui est maintenant. Malgré tout, un certain trouble persiste.
Lui, cet autre qui ne fera jamais partie de mes « amis Facebook » puisque dans tous les cas de figure nous ne nous retrouverons jamais sur une voie amicale. Même si je sais qu’il serait certainement pour, je suis tout à fait contre. Encore et toujours. C’est ainsi. Nous serons toujours ce que nous ne sommes plus. Tout simplement plus rien. Rien que des ruines d’émotifs ancrées dans quelques recoins de l’âme, plus rien qu’un passé qui s’efface, qui s’oublie…
Je me doutais qu’il finirait par apparaître sur Facebook. L’Autre. Celui auquel je ne pense plus ou si rarement comme un instinct primaire qui ne s’éteint pas dans le temps. Un premier amour. Une passion. Une décennie durant. Un livre épais qui s’est fermé pour ne plus se réouvrir. À jamais. En retrouvant des camarades d’antan qui "réseautent" au présent, je me doutais bien que je finirai par tomber dessus. C’était une évidence. Je m’y étais préparée, à peine curieuse, un peu anxieuse, je m’y étais préparée tout en sachant très bien que cela ne changerait rien à ce qui est maintenant. Malgré tout, un certain trouble persiste.
Lui, cet autre qui ne fera jamais partie de mes « amis Facebook » puisque dans tous les cas de figure nous ne nous retrouverons jamais sur une voie amicale. Même si je sais qu’il serait certainement pour, je suis tout à fait contre. Encore et toujours. C’est ainsi. Nous serons toujours ce que nous ne sommes plus. Tout simplement plus rien. Rien que des ruines d’émotifs ancrées dans quelques recoins de l’âme, plus rien qu’un passé qui s’efface, qui s’oublie…
... d'enfance
L'enfance, sous nos latitudes est un privilège ! Et la maturité un apostolat !
Daniel Pennac
Les choses de l'enfance ne meurent pas, elles se répètent comme les saisons.
Eleanor Farjeon
L'enfance est un papillon qui se hâte de brûler ses blanches ailes aux flammes de la jeunesse.
Aloysius Bertrand
Daniel Pennac
Les choses de l'enfance ne meurent pas, elles se répètent comme les saisons.
Eleanor Farjeon
L'enfance est un papillon qui se hâte de brûler ses blanches ailes aux flammes de la jeunesse.
Aloysius Bertrand
Dictature Bambine
- Maman, tin, tin maman, dents-dents maman...
Il parait que d’habitude ce sont les parents qui forcent les enfants à se laver les dents. Mais chez nous c’est l’enfant qui voudrait que l’on se lave tout le temps les dents!
Deux fois par heure serait excellent! C’est fou comment elle aime se laver les dents. Elle fait une petite fixette sur le sujet. Je me demande si cela va durer…
Cette semaine, une pensée n'a pas arrêté de me hanter: Le parent est le jouet le plus éducatif qu'il soit.
Au fil de ma mamamitude qui s'affirme, je réalise de plus en plus clairement ce fait. L'on entre dans la dimension de l'enfant par le jeu, une fois la communication établie, cela coule comme de l'eau de source. L'enfant reçoit cette attention dont il a tant besoin et le parent peut facilement arrimer les bases d'une relation. En ces moments partagés, l'affection circule librement...
Il parait que d’habitude ce sont les parents qui forcent les enfants à se laver les dents. Mais chez nous c’est l’enfant qui voudrait que l’on se lave tout le temps les dents!
Deux fois par heure serait excellent! C’est fou comment elle aime se laver les dents. Elle fait une petite fixette sur le sujet. Je me demande si cela va durer…
Cette semaine, une pensée n'a pas arrêté de me hanter: Le parent est le jouet le plus éducatif qu'il soit.
Au fil de ma mamamitude qui s'affirme, je réalise de plus en plus clairement ce fait. L'on entre dans la dimension de l'enfant par le jeu, une fois la communication établie, cela coule comme de l'eau de source. L'enfant reçoit cette attention dont il a tant besoin et le parent peut facilement arrimer les bases d'une relation. En ces moments partagés, l'affection circule librement...
jeudi, octobre 11, 2007
le silence des anges
Cette semaine nos travaux d'intérieur m'auront éloignée de ce petit coin virtuel. Cependant je n'en oublie pas l'expression choisie de la semaine ...
EXPRESSION via Expressio.fr
« Un ange passe ! »
SIGNIFICATION
S'utilise lorsqu'il y a un silence prolongé dans une assemblée.
ORIGINE
Si traditionnellement le silence est d'or, il est plutôt parfois de plomb lorsqu'un silence pesant et un peu trop long s'établit soudain dans un groupe de personnes plus ou moins volubiles quelques secondes auparavant. Dans ces cas-là, et à condition qu'on ne soit pas au sein d'une assemblée un peu trop guindée, certains ne se privent pas de dire : "un ange passe !", histoire de détendre un peu l'atmosphère. Pour quelle raison ? Eh bien malheureusement, il semble qu'il n'existe aucune certitude sur l'origine de cette expression. Rey et Chantreau, dans leur dictionnaire des expressions et locutions, évoquent la piste d'un certain Vilmos Bardosi, linguiste contemporain, qui indique que « il s'agirait de la version chrétienne d'une locution latine qui mettait en jeu le dieu Mercure, garant de la discrétion propice au commerce ». Si un ange a des ailes, Mercure (ou Hermès chez les Grecs) est aussi traditionnellement représenté avec un casque et des sandales ailés. Il était, entre autres, le dieu du commerce et le messager des dieux. Mais, en l'absence d'informations supplémentaires et à supposer que cette origine soit vérifiée, on ne peut qu'imaginer que le silence devenait nécessaire pour que le Mercure puisse transmettre le message des dieux.
EXPRESSION via Expressio.fr
« Un ange passe ! »
SIGNIFICATION
S'utilise lorsqu'il y a un silence prolongé dans une assemblée.
ORIGINE
Si traditionnellement le silence est d'or, il est plutôt parfois de plomb lorsqu'un silence pesant et un peu trop long s'établit soudain dans un groupe de personnes plus ou moins volubiles quelques secondes auparavant. Dans ces cas-là, et à condition qu'on ne soit pas au sein d'une assemblée un peu trop guindée, certains ne se privent pas de dire : "un ange passe !", histoire de détendre un peu l'atmosphère. Pour quelle raison ? Eh bien malheureusement, il semble qu'il n'existe aucune certitude sur l'origine de cette expression. Rey et Chantreau, dans leur dictionnaire des expressions et locutions, évoquent la piste d'un certain Vilmos Bardosi, linguiste contemporain, qui indique que « il s'agirait de la version chrétienne d'une locution latine qui mettait en jeu le dieu Mercure, garant de la discrétion propice au commerce ». Si un ange a des ailes, Mercure (ou Hermès chez les Grecs) est aussi traditionnellement représenté avec un casque et des sandales ailés. Il était, entre autres, le dieu du commerce et le messager des dieux. Mais, en l'absence d'informations supplémentaires et à supposer que cette origine soit vérifiée, on ne peut qu'imaginer que le silence devenait nécessaire pour que le Mercure puisse transmettre le message des dieux.
mercredi, octobre 10, 2007
Mega chantier d’Action de Grâce
Mega chantier d’Action de Grâce
Cette fin de semaine de l’action de grâce restera dans nos mémoires. Un fin de semaine entière à refaire le plancher de la cuisine. Cela faisait seize mois que j’attendais cela. Depuis le moment où nous avons emménagé en cette maison. Maison d’une cinquantaine d’années avec une saveur toute kitch puisque le décor intérieur n'a guère changé depuis son époque glorieuse des années 70! Tout un étage à rénover que nous avons accommodé en Rétro-Loft, une version particulière de la chambre d’ami. Cet étage avec une décoration qui n’a pas évolué depuis au moins trente ans, preuve à l’appui des témoignages enthousiaste d’un proche voisin, ancien ami d’enfance de la famille qui s'abrita en ces murs durant quelques décennies. Celui-ci semble être transporté en une machine à remonter le temps à chaque fois qu’il y pénètre. D’ailleurs la majorité de nos amis ont cette même impression! Bref, la cuisine…
L’étage que nous habitons est assez vaste pour nous trois, deux chambres, un salon, une grande cuisine et une salle de bain de taille agréable. De grandes fenêtres, une rue des plus tranquilles à l’orée de la forêt, un potentiel de petit nid coquet. En y emménageant nous avons repeint le salon, notre chambre et la salle de bain. Juan a refait le plancher de la chambre de M’zelle Soleil. C’est tout ce que nos moyens nous permettaient, le reste devait attendre. Notamment le plancher de la cuisine, ce prélart antique qui n’avait l’air de rien et qui me détournait l'estomac. Après seize mois à vivre dessus, sur cette horreur, ce vieux plancher dégeu qui s’effritait, qui se désagrégeait, qui n’avait jamais l’air propre et me foutait le moral à terre, ma patience fut enfin récompensée par un superbe plancher de céramique tout neuf…
Un plancher de céramique qui aura mis un bordel monstre dans la maison, qui nous aura envoyé dormir deux nuits dans le Rétro-Loft, qui aura mis l’homme dans tous ses états pour finalement émerger de ses mains en un produit fini très satisfaisant. Durant cette fin de semaine Juan a travaillé comme un bœuf, il a enlevé le vieux plancher de m…, non sans effort, chaque carreau se faisait difficile, il a sué comme un esclave. Pour la première fois de ma vie, je me suis consciemment soumise pour participer à l’effort en me transformant en une assistante dévouée. Étant d’un naturel cruche dans tout ce qui concerne les travaux manuels, j’ai compensé ce travers en lui offrant une soumission totale : « Oui Juan ». Il n’a pas abusé de ma docilité. Il s’est contenté d’en savourer la facilité. Durant trois jours j’ai donc acquiescé, obéi et il m’a écouté sans jamais me contrarier. Vu comment il travaillait fort, il méritait bien un peu de soumission féminine. Il faut dire que je le trouve bien sexy dans l’effort, lorsque la sueur lui dégouline sur le visage, lorsque les muscles bandés, il utilise tout son corps pour écharper ce maudit plancher à m… C’est plus fort que moi, je craque. Le mâle en puissance fait se trémousser la femelle conquise. Ah! Que la chair est faible! Et que mon homme est sexy lorsqu’il se met à l’ouvrage. Bon, j’ai quand même du forcer mon mental à cette totale soumission. Une soumission qui était presque divertissante pour l’homme en pleine bataille. Je l’ai encouragé lorsque je l’ai vu faiblir, je l’ai rassuré lorsque je l’ai vu douter, je l’ai conforté lorsque je l’ai senti souffrir. Je lui ai rappelé les heures où manger. Je l’ai épaulé de mon mieux. Je me suis même tapée le « Home dépôt », le magasin le moins drôle au monde…
- Etolane, tu me passes le marteau là
- Oui Juan.
- Etolane j’ai plus de vis, tu descends m’en chercher à la Coop?
- Oui, Juan, tout de suite.
- Etolane, faut que tu ailles me chercher la scie à découper la céramique. Pis aussi changer le coulis?
- Oui, Juan.
La petite en « vacances » chez sa mère-grand, nous nous sommes retrouvés seuls durant autre jours et trois nuits pour la première fois depuis sa naissance. Nous avions cependant l’esprit tellement implanté dans le plancher que nous n’avons pas eu le temps de nous lamenter. Même si au troisième jour un certain baby blues se faisait ressentir en nos pensées. Quatre jours à refaire le plancher avec à chaque jour son lot d’épreuves. Juan a trimé, j’ai plié et j'ai assisté à la moindre de ses demandes.
- Etolane, on va faire les lignes prends un bout…
Une heure à faire des lignes sur le plancher remis à neuf pour y aligner tous ces trucs que je cherche même pas à comprendre car en ce contexte-ci être cruche ne me dérange pas du tout. Trois jours à faire le ménage derrière lui, autour de lui, devant lui. Mes efforts furent définitivement plus intérieurs que physiques, même si quelques courbatures se firent sentir dès le troisième jour où je me sentis moins cruche que la veille. Une envie soudaine qui me met au commande de l’application finale du coulis, une tâche qui fait travailler les bras mais qui est presque plaisante finalement. Si l’on oublie que c’est plus corrosif que l’on y prend garde et que l’on se retrouve le lendemain avec tous les deux les mains bien sensibles.
Le cinquième jour l’on peut enfin profiter d’un nouveau plancher en céramique bien propre. Fatigués mais heureux. J’y décore un coin de cette plante tropicale dénichée au « Home Depot » car même si je médis sur ce magasin trop masculin à mon goût, ce magasin qui m’ennuie viscéralement, à chaque fois que j'ouvre l'oeil j’y déniche quand même une trouvaille. Trouvaille qui se fait généralement du coté des plantes. Cette fois après deux voyages, j’y découvre une superbe plante exotique à moins de 10$, une trouvaille parfaite pour le nouveau plancher que je n’hésite pas à ramener en notre cuisine régénérée!
Dans le creux de la vague, dans l’un de ces moments où l’on en voit plus le bout, je vais voir mes courriels . Je reçois des nouvelles de Micah et Iza qui sont rendus à New-York. Je regarde leurs photos. Ils sont si beaux et l’on est tous crottés! Je me transforme en gélatine visqueuse d’envie, je suinte de jalousie, l’homme sait les mots qui me ramène à la raison. Dans une autre vie, j’en suis sûre, c’était un moine bouddhiste! Mais ce qui me torture c’est de savoir que nous avons consciemment fait le choix de nous retrouver dans ce méga chantier.
Nous avions soupesé dans notre balance New-York avec Micah et Iza versus nouveau plancher de cuisine? Vu l’horreur du plancher, l’on a pas soupesé trop longtemps. Il y a des raisons auxquelles l’on ne peut que se rendre! Cependant alors que là juste là, j’en ai par dessus la tête de la céramique, du bordel, du ménage à la chaîne, du « oui-oui maître», je tombe sur des photos ensoleillés de la grosse pomme toute enrobée d’un exotisme qui me fait baver de dépaysement! Mon esprit grelotte un coup avant de se reprendre en main! L’homme me réchauffe le cœur et c’est reparti pour un tour de manivelle, tire la bobinette chera! L’on commence à être pas mal épuisés. Le chantier prend forme. Le chantier redonne espoir en un avenir meilleur.
Alors que le chantier est presque terminé, l’on est heureux de retrouver notre chipette qui grandit à la vitesse de la lumière. Elle parle, de plus en plus elle parle. En découvrant le fruit de nos efforts, elle s'exclame: « Oh! C'est bô!!! ». Elle répète ce nouveau mot sur une base régulière en nous montrant du doigt le plancher refait.. Elle comprend, elle analyse, elle m’allège l’esprit. Elle dit «voui, vi (oui oui)» maintenant. Ce n'est donc plus ma petite poupée qui dit non, non, non! Nous nous installons pour dormir en bas, c'est étrange d’investir cet espace en suspension. M’zelle Soleil trouve l’aventure à son goût. L'on se souvient avec émotions de ses premiers mois où elle dormait dans la même chambre que nous. L'enfant roupille et l’on finit nos choses aux petites heures de la nuit.
Le cinquième jour, l’on se réveille avec une nouvelle impression de cuisine. Je suis pas mal fière de mon homme qui est pas mal satisfait de ses efforts. Exténués mais contents du résultat nous sommes. Prochaine étape, les vieux tapis du salon et de notre chambre mais cela sera du pipi de chat comparé à ce que l’on vient de traverser en cette belle fin de semaine de l'Action de Grâce où il est de bon ton de remercier l'univers de ses bontés. J'en profite pour remercier le ciel ombrageux de cette unité harmonieuse que nous formons. Pendant ce temps la saison revêt ses habits d’Halloween. Elle étire ses couleurs et m’entraîne en une féerie automnale qui n’en finit plus de m’enivrer la vision. Je me saoule de couleurs champêtres. Je n'en perds pas un regard.
La semaine est déjà bien entamée, je ne l'ai pas vu passer! La petite est grippée. Il reste encore quelques petits détails à terminer, je retrouve mes repères avec ce petit bonheur de voir mon intérieur transformé. Dehors, le temps se ternit et une monotonie d'entre deux saisons s'installe. Bientôt toutes les feuilles seront tombées. Je n'en ai cure, j'ai les yeux plein de couleurs et ce plancher neuf fait briller mes humeurs d'intérieurs...
Cette fin de semaine de l’action de grâce restera dans nos mémoires. Un fin de semaine entière à refaire le plancher de la cuisine. Cela faisait seize mois que j’attendais cela. Depuis le moment où nous avons emménagé en cette maison. Maison d’une cinquantaine d’années avec une saveur toute kitch puisque le décor intérieur n'a guère changé depuis son époque glorieuse des années 70! Tout un étage à rénover que nous avons accommodé en Rétro-Loft, une version particulière de la chambre d’ami. Cet étage avec une décoration qui n’a pas évolué depuis au moins trente ans, preuve à l’appui des témoignages enthousiaste d’un proche voisin, ancien ami d’enfance de la famille qui s'abrita en ces murs durant quelques décennies. Celui-ci semble être transporté en une machine à remonter le temps à chaque fois qu’il y pénètre. D’ailleurs la majorité de nos amis ont cette même impression! Bref, la cuisine…
L’étage que nous habitons est assez vaste pour nous trois, deux chambres, un salon, une grande cuisine et une salle de bain de taille agréable. De grandes fenêtres, une rue des plus tranquilles à l’orée de la forêt, un potentiel de petit nid coquet. En y emménageant nous avons repeint le salon, notre chambre et la salle de bain. Juan a refait le plancher de la chambre de M’zelle Soleil. C’est tout ce que nos moyens nous permettaient, le reste devait attendre. Notamment le plancher de la cuisine, ce prélart antique qui n’avait l’air de rien et qui me détournait l'estomac. Après seize mois à vivre dessus, sur cette horreur, ce vieux plancher dégeu qui s’effritait, qui se désagrégeait, qui n’avait jamais l’air propre et me foutait le moral à terre, ma patience fut enfin récompensée par un superbe plancher de céramique tout neuf…
Un plancher de céramique qui aura mis un bordel monstre dans la maison, qui nous aura envoyé dormir deux nuits dans le Rétro-Loft, qui aura mis l’homme dans tous ses états pour finalement émerger de ses mains en un produit fini très satisfaisant. Durant cette fin de semaine Juan a travaillé comme un bœuf, il a enlevé le vieux plancher de m…, non sans effort, chaque carreau se faisait difficile, il a sué comme un esclave. Pour la première fois de ma vie, je me suis consciemment soumise pour participer à l’effort en me transformant en une assistante dévouée. Étant d’un naturel cruche dans tout ce qui concerne les travaux manuels, j’ai compensé ce travers en lui offrant une soumission totale : « Oui Juan ». Il n’a pas abusé de ma docilité. Il s’est contenté d’en savourer la facilité. Durant trois jours j’ai donc acquiescé, obéi et il m’a écouté sans jamais me contrarier. Vu comment il travaillait fort, il méritait bien un peu de soumission féminine. Il faut dire que je le trouve bien sexy dans l’effort, lorsque la sueur lui dégouline sur le visage, lorsque les muscles bandés, il utilise tout son corps pour écharper ce maudit plancher à m… C’est plus fort que moi, je craque. Le mâle en puissance fait se trémousser la femelle conquise. Ah! Que la chair est faible! Et que mon homme est sexy lorsqu’il se met à l’ouvrage. Bon, j’ai quand même du forcer mon mental à cette totale soumission. Une soumission qui était presque divertissante pour l’homme en pleine bataille. Je l’ai encouragé lorsque je l’ai vu faiblir, je l’ai rassuré lorsque je l’ai vu douter, je l’ai conforté lorsque je l’ai senti souffrir. Je lui ai rappelé les heures où manger. Je l’ai épaulé de mon mieux. Je me suis même tapée le « Home dépôt », le magasin le moins drôle au monde…
- Etolane, tu me passes le marteau là
- Oui Juan.
- Etolane j’ai plus de vis, tu descends m’en chercher à la Coop?
- Oui, Juan, tout de suite.
- Etolane, faut que tu ailles me chercher la scie à découper la céramique. Pis aussi changer le coulis?
- Oui, Juan.
La petite en « vacances » chez sa mère-grand, nous nous sommes retrouvés seuls durant autre jours et trois nuits pour la première fois depuis sa naissance. Nous avions cependant l’esprit tellement implanté dans le plancher que nous n’avons pas eu le temps de nous lamenter. Même si au troisième jour un certain baby blues se faisait ressentir en nos pensées. Quatre jours à refaire le plancher avec à chaque jour son lot d’épreuves. Juan a trimé, j’ai plié et j'ai assisté à la moindre de ses demandes.
- Etolane, on va faire les lignes prends un bout…
Une heure à faire des lignes sur le plancher remis à neuf pour y aligner tous ces trucs que je cherche même pas à comprendre car en ce contexte-ci être cruche ne me dérange pas du tout. Trois jours à faire le ménage derrière lui, autour de lui, devant lui. Mes efforts furent définitivement plus intérieurs que physiques, même si quelques courbatures se firent sentir dès le troisième jour où je me sentis moins cruche que la veille. Une envie soudaine qui me met au commande de l’application finale du coulis, une tâche qui fait travailler les bras mais qui est presque plaisante finalement. Si l’on oublie que c’est plus corrosif que l’on y prend garde et que l’on se retrouve le lendemain avec tous les deux les mains bien sensibles.
Le cinquième jour l’on peut enfin profiter d’un nouveau plancher en céramique bien propre. Fatigués mais heureux. J’y décore un coin de cette plante tropicale dénichée au « Home Depot » car même si je médis sur ce magasin trop masculin à mon goût, ce magasin qui m’ennuie viscéralement, à chaque fois que j'ouvre l'oeil j’y déniche quand même une trouvaille. Trouvaille qui se fait généralement du coté des plantes. Cette fois après deux voyages, j’y découvre une superbe plante exotique à moins de 10$, une trouvaille parfaite pour le nouveau plancher que je n’hésite pas à ramener en notre cuisine régénérée!
Dans le creux de la vague, dans l’un de ces moments où l’on en voit plus le bout, je vais voir mes courriels . Je reçois des nouvelles de Micah et Iza qui sont rendus à New-York. Je regarde leurs photos. Ils sont si beaux et l’on est tous crottés! Je me transforme en gélatine visqueuse d’envie, je suinte de jalousie, l’homme sait les mots qui me ramène à la raison. Dans une autre vie, j’en suis sûre, c’était un moine bouddhiste! Mais ce qui me torture c’est de savoir que nous avons consciemment fait le choix de nous retrouver dans ce méga chantier.
Nous avions soupesé dans notre balance New-York avec Micah et Iza versus nouveau plancher de cuisine? Vu l’horreur du plancher, l’on a pas soupesé trop longtemps. Il y a des raisons auxquelles l’on ne peut que se rendre! Cependant alors que là juste là, j’en ai par dessus la tête de la céramique, du bordel, du ménage à la chaîne, du « oui-oui maître», je tombe sur des photos ensoleillés de la grosse pomme toute enrobée d’un exotisme qui me fait baver de dépaysement! Mon esprit grelotte un coup avant de se reprendre en main! L’homme me réchauffe le cœur et c’est reparti pour un tour de manivelle, tire la bobinette chera! L’on commence à être pas mal épuisés. Le chantier prend forme. Le chantier redonne espoir en un avenir meilleur.
Alors que le chantier est presque terminé, l’on est heureux de retrouver notre chipette qui grandit à la vitesse de la lumière. Elle parle, de plus en plus elle parle. En découvrant le fruit de nos efforts, elle s'exclame: « Oh! C'est bô!!! ». Elle répète ce nouveau mot sur une base régulière en nous montrant du doigt le plancher refait.. Elle comprend, elle analyse, elle m’allège l’esprit. Elle dit «voui, vi (oui oui)» maintenant. Ce n'est donc plus ma petite poupée qui dit non, non, non! Nous nous installons pour dormir en bas, c'est étrange d’investir cet espace en suspension. M’zelle Soleil trouve l’aventure à son goût. L'on se souvient avec émotions de ses premiers mois où elle dormait dans la même chambre que nous. L'enfant roupille et l’on finit nos choses aux petites heures de la nuit.
Le cinquième jour, l’on se réveille avec une nouvelle impression de cuisine. Je suis pas mal fière de mon homme qui est pas mal satisfait de ses efforts. Exténués mais contents du résultat nous sommes. Prochaine étape, les vieux tapis du salon et de notre chambre mais cela sera du pipi de chat comparé à ce que l’on vient de traverser en cette belle fin de semaine de l'Action de Grâce où il est de bon ton de remercier l'univers de ses bontés. J'en profite pour remercier le ciel ombrageux de cette unité harmonieuse que nous formons. Pendant ce temps la saison revêt ses habits d’Halloween. Elle étire ses couleurs et m’entraîne en une féerie automnale qui n’en finit plus de m’enivrer la vision. Je me saoule de couleurs champêtres. Je n'en perds pas un regard.
La semaine est déjà bien entamée, je ne l'ai pas vu passer! La petite est grippée. Il reste encore quelques petits détails à terminer, je retrouve mes repères avec ce petit bonheur de voir mon intérieur transformé. Dehors, le temps se ternit et une monotonie d'entre deux saisons s'installe. Bientôt toutes les feuilles seront tombées. Je n'en ai cure, j'ai les yeux plein de couleurs et ce plancher neuf fait briller mes humeurs d'intérieurs...
dimanche, octobre 07, 2007
Elle + Lui
Elle + Lui
Dans un même salon, elle pianote devant l'écran. Allongé sur le divan, il regarde la télé.
Lui - Dis, on fait quand l'amour ?
Elle - J'sais pas trop. Pourquoi?
Lui - Parce-que je suis en manque de toi...
Dans un même salon, elle pianote devant l'écran. Allongé sur le divan, il regarde la télé.
Lui - Dis, on fait quand l'amour ?
Elle - J'sais pas trop. Pourquoi?
Lui - Parce-que je suis en manque de toi...
vendredi, octobre 05, 2007
La gourmandise au service de la bonne cause
La gourmandise au service de la bonne cause
À l'occasion du mois du cancer du sein, Sophie Kune qui anime le blogue Femmes avant tout et Requia ont eu l'idée de rassembler une centaine de "recettes roses" dans un "e-book" qui se télécharge gratuitement en ligne.
Un téléchargement gratuit donne un euro à l'association: "Le cancer du sein parlons-en". Ce livret informatique est un petit régal à parcourir du regard, il invite les pensées gourmandes avec ses recettes faciles qui mettent toutes un peu de rose dans nos assiettes...
À l'occasion du mois du cancer du sein, Sophie Kune qui anime le blogue Femmes avant tout et Requia ont eu l'idée de rassembler une centaine de "recettes roses" dans un "e-book" qui se télécharge gratuitement en ligne.
Un téléchargement gratuit donne un euro à l'association: "Le cancer du sein parlons-en". Ce livret informatique est un petit régal à parcourir du regard, il invite les pensées gourmandes avec ses recettes faciles qui mettent toutes un peu de rose dans nos assiettes...
jeudi, octobre 04, 2007
22 au soleil
22 au soleil...
13:33 hres. Je crois bien que je viens de voir passer un indien!
Il était si beau que je ne crois pas pouvoir résister à lui courir après...
Ah si! Voilà que j'entends pleurer M'zelle Soleil dans son sommeil. Je m'élance à la rescousse de l'enfant qui cauchemarde. Lorsque je retourne dehors pour profiter de cette superbe journée, quelques minutes encore, bien décidée à me réinstaller dans ma chaise de jardin, quelle n'est pas ma surprise de découvrir qu'un bel indien y est assis! Il me sourit. Il émane de lui une exceptionnelle lumière qui m'embrase. 14:44. Je grille...
- En Nouvelle-Angleterre, l'appellation viendrait des Amérindiens qui croyait que ce doux temps était envoyé par une divinité du sud-ouest nommée Coutantowit. Cette divinité leur envoyait après les premières gelées d'automne, une période de beau temps. C'est ainsi que fût appelé ce phénomène climatique par les premiers immigrants "été indien", et même "été des indiens" et encore plus "été sauvage". C'est pourquoi en Amérique du Nord, en automne on remercie la Déesse-Mère, la Terre nourricière pour sa générosité. Et chaque feuille aux chaudes couleurs se meurt sur cette terre afin de la nourrir, pour la floraison prochaine.(source)
- L'appellation "des Indiens" vient du fait que les Amérindiens profitaient de ce temps doux et sans précipitations pour préparer leurs habitations en vue de la saison froide. Ces Indiens, avant de réintégrer leurs quartiers d'hiver, profitaient de ces derniers beaux jours pour terminer leurs récoltes et garnir leur wigwam de provisions. La température étant clémente, les journées étaient propices à la conservation du gibier accumulé. Comme ils vivaient au jour le jour, ils attendaient à la dernière minute pour aller à la chasse. Si, malheureusement, la période attendue de temps doux n'avait pas lieu, ils en étaient quittes pour un hiver de "vaches maigres".
- Selon la tradition orale, les Indiens nomades (Montagnais, Abénakis, Malécites, Algonquins et autres) profitaient de cette période de l'année pour changer de camp. Ils levaient les camps d'été à l'embouchure des rivières, le long du fleuve, ou sur le bord des lacs, remplissaient les canots et remontaient vers les territoires de chasse dans la profondeur des forêts, que ce soit en Abitibi, en Haute-Mauricie ou sur la Côte-Nord. Ils y passaient l'hiver, en petit groupe, dans des tipis isolés avec de la fourrure si le piégeage était bon, en faisant la chasse au grand gibier, rendue plus facile à cause de la neige.(source)
13:33 hres. Je crois bien que je viens de voir passer un indien!
Il était si beau que je ne crois pas pouvoir résister à lui courir après...
Ah si! Voilà que j'entends pleurer M'zelle Soleil dans son sommeil. Je m'élance à la rescousse de l'enfant qui cauchemarde. Lorsque je retourne dehors pour profiter de cette superbe journée, quelques minutes encore, bien décidée à me réinstaller dans ma chaise de jardin, quelle n'est pas ma surprise de découvrir qu'un bel indien y est assis! Il me sourit. Il émane de lui une exceptionnelle lumière qui m'embrase. 14:44. Je grille...
- En Nouvelle-Angleterre, l'appellation viendrait des Amérindiens qui croyait que ce doux temps était envoyé par une divinité du sud-ouest nommée Coutantowit. Cette divinité leur envoyait après les premières gelées d'automne, une période de beau temps. C'est ainsi que fût appelé ce phénomène climatique par les premiers immigrants "été indien", et même "été des indiens" et encore plus "été sauvage". C'est pourquoi en Amérique du Nord, en automne on remercie la Déesse-Mère, la Terre nourricière pour sa générosité. Et chaque feuille aux chaudes couleurs se meurt sur cette terre afin de la nourrir, pour la floraison prochaine.(source)
- L'appellation "des Indiens" vient du fait que les Amérindiens profitaient de ce temps doux et sans précipitations pour préparer leurs habitations en vue de la saison froide. Ces Indiens, avant de réintégrer leurs quartiers d'hiver, profitaient de ces derniers beaux jours pour terminer leurs récoltes et garnir leur wigwam de provisions. La température étant clémente, les journées étaient propices à la conservation du gibier accumulé. Comme ils vivaient au jour le jour, ils attendaient à la dernière minute pour aller à la chasse. Si, malheureusement, la période attendue de temps doux n'avait pas lieu, ils en étaient quittes pour un hiver de "vaches maigres".
- Selon la tradition orale, les Indiens nomades (Montagnais, Abénakis, Malécites, Algonquins et autres) profitaient de cette période de l'année pour changer de camp. Ils levaient les camps d'été à l'embouchure des rivières, le long du fleuve, ou sur le bord des lacs, remplissaient les canots et remontaient vers les territoires de chasse dans la profondeur des forêts, que ce soit en Abitibi, en Haute-Mauricie ou sur la Côte-Nord. Ils y passaient l'hiver, en petit groupe, dans des tipis isolés avec de la fourrure si le piégeage était bon, en faisant la chasse au grand gibier, rendue plus facile à cause de la neige.(source)
mercredi, octobre 03, 2007
Poudre sensible et bleus de coeur
Poudre sensible et bleus de coeur
En début de semaine, je suis allée chercher ma zénitude de lac. J’y ai trouvé une nature paisible, des chalets désertés, des feuilles jaunies qui s’envolent à chaque souffle de vent. J’y trouvé le lac redevenu tranquille, j’y ai aussi trouvé quelques inquiétudes…
J’y ai même découvert un nouveau malaise. Une sensation troublante qui m'a un peu déstabilisée. En m’approchant d’un vieux quai abandonné, j’ai regardé d’un coté, tout était beau. L’eau était transparente, tout était serein, tout allait bien. Je me suis assise sur une vieille chaise de bois. J'ai aspiré la quiétude qui se dégageait de cet instant. J’ai admiré le paysage. J'ai inspiré l'air riche de toutes ces subtiles nuances d'automne. Puis je me suis rapprochée de l’eau, sans y penser, sans trop me poser de questions, juste pour observer quelques feuilles noyées au fond. Et c’est à ce moment là que je suis tombée sur une étrange soupe responsable de bien des tourments…
Voilà, je les avais trouvées! Les fameuses algues bleues dont tout le monde a parlé cet été au Québec. Voici donc les "poétiques" fleurs d'eau qui se livrent à mon regard dépité. Les célèbres algues bleues qui ont défrayé toutes les manchettes, juste là sous mon nez, je me suis approchée pour mieux les découvrir. Je les savais présentes cette année encore, depuis plusieurs semaines je savais qu’elles faisaient partie intégrante de « mon lac ». Je savais tout mais je n’avais encore rien vu. Je les avais aperçues l’automne dernier sans trop savoir ni comprendre ce qu’elles étaient. Là, ici, pour la première fois, je les regardais de près en toute connaissance de cause. Mon cœur a gémi, douloureuse notion que de comprendre les causes et les conséquences de nos existences humaines sur la nature qui nous entoure.
Hypnotisée, j’observe dans la transparence de l’eau ces minuscules particules que je sais toxiques à grosses doses. Je m’approche de plus près. J’étudie avec un regard acéré le phénomène tant décrié. Par endroit c’est comme une poudre qui glisse à la surface, mais entre les roches, c’est une véritable soupe qui oscille au fil des clapotis de l’eau. À certains endroits l’eau est plus trouble, ces concentrés de particules, minuscules mais bien visibles à l'oeil nu, la perturbent perceptiblement. Alors voilà, c’est comme cela que l’on affecte la nature? En la déséquilibrant assez pour qu’elle se détraque juste un petit peu, un petit peu comme cette poudre nocive qui se fait soupe de lac...
Depuis la prise de conscience de l’année passée où soudainement l’épidémie d’algues bleues dans les lacs de la province est entrée dans l’actualité, nous nous sommes maintenus sous les feux des projecteurs. L’association défunte des années 80 a ressuscité de ses cendres pour atteindre plus de 400 membres en un an. Une association à laquelle je m'implique activement depuis cette première réunion qui me chauffa le sang. Par la force des choses, la municipalité a dû mettre sur pied un plan d’action, les médias sont régulièrement venus prendre le pouls de l’affaire, même la ministre est passée par la plage....
L’association fait un gros travail de conscientisation et de révégetalisation qui, conjointement avec les efforts de la mairie, aura permis la renaturalisation de plus d’une centaine de terrains en bordure du lac. Le problème pénètre petit à petit les esprits mais la bataille ne fait que commencer. Ceci n'est qu'un symptôme. Le malaise est profond. En regardant cette soupe de lac, j'ai peur, j'ai mal, j'ai honte, je ressens un vif malaise. Mes sombres pensées me détraquent le moral. Ma zénitude s'évade sous le poids soudain de cet écologique chagrin. Je sais bien qu'il faudra des années de travail pour arriver à changer de direction, pour arriver à changer les mentalités et la façon dont le grand public perçoit ses lacs. Arrivera-t-on à préserver ces joyaux pour les offrir en héritage aux générations futures? L'on ne pourra certainement pas défaire en un coup de baguette magique l'insouciance de plusieurs décennies...
En attendant des jours meilleurs (ou tout du moins pas pires!), il faudra s’attendre à voir apparaître chaque automne ces petites particules vertes, témoins de nos excès de société. J’ai l’âme amère alors que je regarde de très près cette soupe d’algues bleues qui ne sont même pas des algues et qui sont à peine bleues. Par contre, je sens bien les bleus qui se forment dans mon cœur alors que ma conscience matraque mon esprit limpide.
Assise au bout de ce quai abandonné, pensive, un zeste désabusée, je regarde l'horizon bleuté. Le lac est silence, lisse comme un miroir, il reflète le monde qui l'entoure.
D'un coté de ce vieux quai de bois, rien ne vient perturber l'inconscience de mes pairs, rien qu'une eau claire et cristalline. De l'autre coté de ce même quai où j'ai posé mes fesses, une triste vérité se dessine sous la forme d'une étrange poudre qui transforme l'eau en une soupe de pois peu ragoutante. Comme la vie se joue de ma cervelle! Je regarde ce triste coté tout en sachant très bien que si je ne regardais que l'autre, je n'aurais point à m'en faire et encore moins à souffrir ainsi. Je regarde ce triste coté tout en sachant très bien que la majorité de mes pairs ne veulent voir que celui qui brille au soleil, que celui qui scintille dans toute sa transparence de saine nature, que celui qui ne dénonce pas les excès de nos modes de vie modernes sur notre fragile environnement...
En début de semaine, je suis allée chercher ma zénitude de lac. J’y ai trouvé une nature paisible, des chalets désertés, des feuilles jaunies qui s’envolent à chaque souffle de vent. J’y trouvé le lac redevenu tranquille, j’y ai aussi trouvé quelques inquiétudes…
J’y ai même découvert un nouveau malaise. Une sensation troublante qui m'a un peu déstabilisée. En m’approchant d’un vieux quai abandonné, j’ai regardé d’un coté, tout était beau. L’eau était transparente, tout était serein, tout allait bien. Je me suis assise sur une vieille chaise de bois. J'ai aspiré la quiétude qui se dégageait de cet instant. J’ai admiré le paysage. J'ai inspiré l'air riche de toutes ces subtiles nuances d'automne. Puis je me suis rapprochée de l’eau, sans y penser, sans trop me poser de questions, juste pour observer quelques feuilles noyées au fond. Et c’est à ce moment là que je suis tombée sur une étrange soupe responsable de bien des tourments…
Voilà, je les avais trouvées! Les fameuses algues bleues dont tout le monde a parlé cet été au Québec. Voici donc les "poétiques" fleurs d'eau qui se livrent à mon regard dépité. Les célèbres algues bleues qui ont défrayé toutes les manchettes, juste là sous mon nez, je me suis approchée pour mieux les découvrir. Je les savais présentes cette année encore, depuis plusieurs semaines je savais qu’elles faisaient partie intégrante de « mon lac ». Je savais tout mais je n’avais encore rien vu. Je les avais aperçues l’automne dernier sans trop savoir ni comprendre ce qu’elles étaient. Là, ici, pour la première fois, je les regardais de près en toute connaissance de cause. Mon cœur a gémi, douloureuse notion que de comprendre les causes et les conséquences de nos existences humaines sur la nature qui nous entoure.
Hypnotisée, j’observe dans la transparence de l’eau ces minuscules particules que je sais toxiques à grosses doses. Je m’approche de plus près. J’étudie avec un regard acéré le phénomène tant décrié. Par endroit c’est comme une poudre qui glisse à la surface, mais entre les roches, c’est une véritable soupe qui oscille au fil des clapotis de l’eau. À certains endroits l’eau est plus trouble, ces concentrés de particules, minuscules mais bien visibles à l'oeil nu, la perturbent perceptiblement. Alors voilà, c’est comme cela que l’on affecte la nature? En la déséquilibrant assez pour qu’elle se détraque juste un petit peu, un petit peu comme cette poudre nocive qui se fait soupe de lac...
Depuis la prise de conscience de l’année passée où soudainement l’épidémie d’algues bleues dans les lacs de la province est entrée dans l’actualité, nous nous sommes maintenus sous les feux des projecteurs. L’association défunte des années 80 a ressuscité de ses cendres pour atteindre plus de 400 membres en un an. Une association à laquelle je m'implique activement depuis cette première réunion qui me chauffa le sang. Par la force des choses, la municipalité a dû mettre sur pied un plan d’action, les médias sont régulièrement venus prendre le pouls de l’affaire, même la ministre est passée par la plage....
« Chaque lac est comme une planète avec son propre écosystème. »
Line Beauchamp, ministre de l’Environnement (6 août 2007)
Line Beauchamp, ministre de l’Environnement (6 août 2007)
L’association fait un gros travail de conscientisation et de révégetalisation qui, conjointement avec les efforts de la mairie, aura permis la renaturalisation de plus d’une centaine de terrains en bordure du lac. Le problème pénètre petit à petit les esprits mais la bataille ne fait que commencer. Ceci n'est qu'un symptôme. Le malaise est profond. En regardant cette soupe de lac, j'ai peur, j'ai mal, j'ai honte, je ressens un vif malaise. Mes sombres pensées me détraquent le moral. Ma zénitude s'évade sous le poids soudain de cet écologique chagrin. Je sais bien qu'il faudra des années de travail pour arriver à changer de direction, pour arriver à changer les mentalités et la façon dont le grand public perçoit ses lacs. Arrivera-t-on à préserver ces joyaux pour les offrir en héritage aux générations futures? L'on ne pourra certainement pas défaire en un coup de baguette magique l'insouciance de plusieurs décennies...
En attendant des jours meilleurs (ou tout du moins pas pires!), il faudra s’attendre à voir apparaître chaque automne ces petites particules vertes, témoins de nos excès de société. J’ai l’âme amère alors que je regarde de très près cette soupe d’algues bleues qui ne sont même pas des algues et qui sont à peine bleues. Par contre, je sens bien les bleus qui se forment dans mon cœur alors que ma conscience matraque mon esprit limpide.
Assise au bout de ce quai abandonné, pensive, un zeste désabusée, je regarde l'horizon bleuté. Le lac est silence, lisse comme un miroir, il reflète le monde qui l'entoure.
D'un coté de ce vieux quai de bois, rien ne vient perturber l'inconscience de mes pairs, rien qu'une eau claire et cristalline. De l'autre coté de ce même quai où j'ai posé mes fesses, une triste vérité se dessine sous la forme d'une étrange poudre qui transforme l'eau en une soupe de pois peu ragoutante. Comme la vie se joue de ma cervelle! Je regarde ce triste coté tout en sachant très bien que si je ne regardais que l'autre, je n'aurais point à m'en faire et encore moins à souffrir ainsi. Je regarde ce triste coté tout en sachant très bien que la majorité de mes pairs ne veulent voir que celui qui brille au soleil, que celui qui scintille dans toute sa transparence de saine nature, que celui qui ne dénonce pas les excès de nos modes de vie modernes sur notre fragile environnement...