vendredi, septembre 29, 2006

Traductions libres

Traduire pour le plaisir

Dipped-in-FallHumeurs-de-lac

J’ai un petit projet qui me tient à cœur : Reprendre mes traductions libres (comme avec Faiza, Nawar et Riverbend) histoire de remettre la main à la pâte ! Tout en espérant que ma santé finisse par se lasser de m’en faire voir de toutes les couleurs, je pense reprendre du turbin de traduction durant l’hiver. Nos épinards en banque auraient bien besoin d’un peu de beurre pour mieux se digérer à chaque fin de mois...

Avant de reprendre du service, je dois m’arranger pour avoir une ou deux journées libres par semaine car traduire professionnellement avec un petit bout de chou accrochée à mes jupes, cela ne fait pas bon ménage avec le pain sur la planche. Mais avant tout autre chose, avant de me replonger dans le domaine, je dois refaire mes armes. Je dois aiguiser mes crayons, dépoussiérer mes dictionnaires. J’ai un grand besoin de me mouiller la plume en toute liberté. Le besoin de dérouiller mes neurones encrassés, de donner un coup de pouce à mon squelette intellectuel.

J’ai donc choisi d'y tremper quelques orteils en reprenant mon concept de traductions libres. Ces traductions sauvages auxquelles je m’exerçais durant les étés ludiques de mes années d’études. Traduire librement la femme de mon choix afin de lui offrir une vitrine francophone, tel est mon plaisir. Faire passer un message humain d’une langue à l’autre, c’est ce qui me plait le plus en traduction, ensuite mettre du pain sur la table familiale, c'est pas mal non plus!

Je dois retrouver une discipline intérieure, avant de reprendre des contrats de l’extérieur. Chaque semaine, je vais donc esssayer de remettre un petit peu la main à la pâte, de pétrir la matière avec des petits traductions de mon choix. Avant de me prostituer la cervelle pour le compte du Dieu Argent, j’ai besoin de retrouver ce plaisir personnel qui est le carburant de ce travail officiel…

Pour commencer j’ai trouvé mon inspiration dans le blogue d’une exploratrice de l’espace : Anousheh Ansari. Même si elle est revenue sur Terre, c'est avec elle que je vais m'envoyer en l'air! Ses billets sont pas mal longs plus de 1000 mots (ce qui est une petite journée de travail tranquille). Comme le but est quand même de traduire pour mettre du beurre dans les épinards de la maison, je ne vais pas non plus me taper des journées de turbin juste pour la joie de me décroûter le cerveau ! Je suis donc en train de choisir des extraits d'impressions spatiales à traduire de 300 à 500 mots à la fois.

Et juste là, je sens une douce pression me serrer l’estomac. Je me plante devant le texte, je bloque un peu, je rumine. Subtils frissons de la confiance en soi délabrée par des mois pénibles de santé misérable. Rien ne vaut l’action, je me botte le popotin et mon prochain billet sera le message de ses mots ou ne sera point !!! Allez, je prends mon courage à dix doigts et je plonge...

Féminine Hybride

Féminine Hybride...

Du coté de l’Hexagone, la blogosphère parisienne est en pleine effervescence politique. Cela fricote, cela se bécote, cela critique, cela s'explique, y'en a vraiment pour toutes les sauces virtuelles! Il y a aussi cette vague de « coming out » en tout genre. Ce qui me donne une idée folle de « coming out » pas rapport inspirée par les cogitations de l’homme de maison.

Juan m’explique :

- Tsé quoi? À chaque fois que je fais le plein, j’ai un peu mauvaise conscience ! Je pense à Lily-Soleil et je me demande comment je réagirai si un jour elle me demande : « Dis Papa, quand t’étais jeune pourquoi tu utilisais de l'essence même si tu savais que le pétrole c’était mauvais pour la planète ! Pis maintenant regarde la merde dans laquelle on est!!!»…
- Hum, pas cool comme réflexion. Pourtant on a une petite auto considérée super économe!
- Ouais, mais ça me fout les boules tout ce gaspillage! C'est sur que le Monde abuse! Si elle me pose un truc dans le genre, comment est-ce que je vais pouvoir lui répondre sans avoir l’air d’un gros con !!!
- Ouais, pas facile ! Mais on peut toujours se dire que notre prochain char sera hybride ! C’est un premier pas dans la bonne direction, on peut pas vraiment faire plus présentement…

Lily-Soleil-II

Il acquiesce, un petit peu soulagé malgré son front plissé signe de ces soucis qui l'agitent. Cependant j'aime qu'il se pose ce genre de questions et je suis tout à fait son raisonnement. Du coup, c’est officiel, je fais ici « mon coming out automobile » : Notre prochaine voiture sera hybride !!! Tout comme ma pomme des bois! Juan a un faible pour la Toyota Prius. Enfin d'ici à ce que l'on ait les moyens d'une nouvelle auto, il devrait y a voir bien plus de modèles hybrides sur le marché...

Pour boucler cette boucle d'idées, une parenthèse "politico-whatever": si je devais voter (ce que je pourrais faire si l'idée me venait de d'inscrire ma poire au consulat, 20 ans plus tard!) et bien je voterais Ségolène ! Na !!! Juste parce-que c’est une femme. Oui Madame !!! La droite, la gauche, j'm'en tape! J'veux d'l'a femme! Y’en a marre des mâles mal famés, des vieux croûtons ratatinés ou des têtes à claques fiers comme des coqs pour régner à l’Élysée ! Un peu de fraîcheur féminine ne devrait pas faire de mal à la France. Enfin à savoir si les légions de machos pourraient supporter l'affront d'une femme au pouvoir, c'est à voir...

jeudi, septembre 28, 2006

J’habite pas dans mon blogue !

J’habite pas dans mon blogue !

Ce soir, cette fille m'attire, j'ai une furieuse envie de mieux connaître Chloé Delaume que je suis ici depuis plusieurs années. Je brûle d'envie de lire ce bouquin ci

Extrait tiré des pages de J’habite dans la télévision : "Vous n’êtes ici par hasard. Le hasard n’existe jamais, un jour prochain vous comprendrez. Je ne sais pas qui vous êtes ni pourquoi vous êtes là. Encore moins si vous resterez ici, entre ces lignes. Ou si vous êtes déjà partis. Je ne sais pas grand-chose et encore moins sur vous mais ce dont je suis certaine c’est que vous êtes capables de recevoir des informations. Des informations du réel. Du réel de là où je suis.

En ce moment vous êtes ici en ce moment vous êtes debout. L’humain se doit d’être vertical. Avec l’âge on se voûte, il faut y prendre garde, les torts comme les neurones ça ne se redresse pas.

En ce moment vous êtes ici et ça veut dire des choses, des choses très importantes. Que vous êtes vivants par exemple encore vivants, peut-être pas pour très longtemps mais un petit peu vivants quand même. Et puis aussi, surtout, qu’à cet instant précis vous ne regardez pas la télévision."

Flotter sur des feuilles d'automne.

Flotter sur des feuilles d'automne...
Emportées par le vent...

Autumn Leaves

Une rose d'automne est plus qu'une autre exquise.
Théodore Agrippa d'Aubigné

L'automne est une demeure d'or et de pluie.
Jacques Chessex

Automne. Le post-scriptum du soleil.
Pierre Véron

Red-LeavesRougeur-d'automneIIFeuilles-d'automne-IIFeuilles-d'automne-IIIFeuilles-d'automneIFeuille d'automne

Espionnage civil,

Espionnage civil,

Zenitude

Clandestine sur un quai désert, Chanelle sur les talons, je médite en silence d'eau. Au bout de mon quai abandonné, l’espace s’ouvre à mes pieds, limpide, sauvage, libre. Éclairée par cette ligne de lumières qui réverbère les reflets argentés de cette journée d’automne, j’attrape des étoiles terrestres du bout des yeux.

Un homme à barbe me passe sous le nez. Corpulent, il contraste avec sa petite embarcation, anonyme derrière ses lunettes et ses poils fournis, il pagaie sans un mot dire avant de disparaitre de ma vue. Un ponton se balade, tranquille Émile. Gracile, un voilier rase la surface de mon horizon.

À quelques chalets riverains de là, l’informaticien (que je connais de loin pour avoir donné des cours du soir à sa fille dans le passé), démonte son quai. Son bateau est rangé, il prépare sa rive à l’hiver. L’un de ses voisins débarque en trombe sur son petit tracteur de pelouse. Ils se saluent. La conversation s’engage…

Solitaire, assise en tailleur au bout de mon quai, de mes oreilles impudiques, j’écoute le vent qui porte en son sein cette conversation parallèle. Ma plume, partie en quête d’inspirations diverses, se pose aux aguets sur mon carnet.

Je les observe jaser du temps et de la pluie. De ce mois de septembre pas fantastique, du mois d’août plutôt pourri qui ne leur permirent pas de sortir assez en bateau. De celui qui l’a retiré de l’eau plus tôt que d’habitude, de l’autre qui parle du peu de belles journées et des nuits plus que fraîches. Le plus vieux s’exclame :

- Ouais, le fun est passé !

Ils commencent à m’énerver un peu avec leurs banalités. C’est tellement superficiel que j’en soupire d’ennui. Je me replonge la tête dans mes horizons liquides. Mais voilà que le fond de l'échange se détourne et que l’un aiguille la discussion sur la réunion municipale et le problème des algues. Je tends l’oreille, ultra attentive. Cela commence à parler plus sérieusement. Des sujets d’importances sont abordés en ce qui concerne la santé du lac, le problème des rives et des engrais. L’un dit :

- Ouais quand tu vois certains terrains du bord de l’eau, tu te dis qu’ils doivent avoir un traitement particulier pour que l'herbe soit si belle! Moi je me fous de ma pelouse tant que la lac reste en santé ! Pis tu as vu la marina qu’ils ont fait dans le deuxième bassin ! C’est effrayant ! Je voulais aller en parler pendant la réunion. Je suis sur que j’aurais été applaudi !!!
- Oui, il faut que la ville mette ses culottes avant que le lac ne soit « scrap *» !!!

Je ne peux m’empêcher de répondre mentalement :

- Hum, c’est un peu facile, faudrait peut-être que les citoyens aident la ville à mettre ses culottes si elle n’y arrive pas toute seule ! Ce qui manifestement est le cas!

L’autre de continuer sur la même lancée :

- La ville doit agir, elle doit faire preuve de « leadership » !

Les deux hommes sont d'accord. Ils parlotent encore quelques instants avant de se séparer dans un hochement de tête. Chacun retourne à ses activités de saison.

Je retourne à mon crayon et à mon horizon limpide. Hum, alors si je comprends bien, même ceux qui ont des bateaux peuvent être conscients du sort de ce lac si beau et désirer le préserver en sacrifiant de leurs plaisirs ? Si la ville ordonne, le citoyen obéit ! C’est un peu trop rêver au bon vieux coup de la baguette magique qui révolutionne tout sur son passage, sans efforts, sans s’impliquer, par le seul pouvoir du Saint-Esprit !!! Ouais…

Tranquility

*Scrap = foutu.

Update:
Le petit bonhomme à vélo vient de passer ce soir. Avec la nuit tombée, il est venu déposer son précieux papier qui nous avertit du pire! Nouvel avis de non-consommation d'eau. Retour des algues bleues. La terreur de la Cyano se poursuit au village...

mardi, septembre 26, 2006

L’humeur des saisons…

L’humeur des saisons…

In-my-Hood

Dans mon petit coin de forêt québécoise, chaque saison est bien différente de la précédente. Evidemment l’hiver est le Roi, c’est lui qui séjourne chez nous le plus longtemps. Comme il n’est pas encore arrivé, qu'on ne fait que le soupçonner, on va éviter de l’appeler trop vite en y pensant trop fort. Après l’hiver, un avorton de printemps vient faire la transition de saison. Il prépare le terrain pour la reine Été. Celui-ci n’a rien de romantique, il est souvent terne, crado, c’est le prince de la gadoue, il se résume en un tout petit mot: Pouah !

Ensuite l’été règne avec ferveur. Tous ses sujets se pâment devant son incroyable soleil. C’est le bonheur, la jouissance des sens, cela a presque un peu goût de paradis. Mais voilà qu’à chaque année l’été s’achève.

La saison estivale bénie s’achève en beauté dans un magnifique spectacle. Irradié de couleurs magiques, l'automne entraîne l’atmosphère en une ronde sensuelle. Il adoucit les angles des jours qui raccourcissent. Il injecte des petites merveilles de paysages dans les veines de notre quotidienqui se refroidit. Cette saison est enrobée d’un subtil romantisme aux saveurs nostalgiques, j'aime m'y frotter l'esprit…

In-the-woodsSoft-September

Je m’en suis imprégnée le temps d’une balade entre lac et forêt, même les nuages sombres du roi Hiver en marche ne l’impressionnent pas, l'automne sublime la grisaille.

Je prends mes petits chemins secrets qui se déroulent entre des résidences désertées. J’y rejoins mon petit coin de lac caché. Je m’en repais les entrailles de ses vagues…

Lac-de-septembre

Puis, tout doucement, je rentre en mes pénates. Attentive aux morsures de la saison sur la végétation, j'observe la saison. Au fil de mes pas, j’attrape des petits bouts de voisinage que j’attire en ma mémoire.

Coin-de-vieRésidence-secondaireAmbiance-automnale

lundi, septembre 25, 2006

Hein???

???

Qu’est-ce que l’on fait lorsque bébé est pour un jour chez sa grand-mère en ville? Du ménage pardi!!!

Qu’est-ce que l’on fait lorsque les beaux-parents ne sont pas là pour la journée? L’on ne danse pas, enfin presque, l’on se promène à poil dans la maison la musique à fond!

Une équation de sensations qui se révèle limpide pour la ménagère nue de service qui blogue (ici ou ailleurs) sans complexes…

Familia

Familia

Encore une toute petite semaine à cohabiter avec ma belle-famille pour le bien de mon homme et ma fille. Une autre petite semaine à partager mon espace intime, à ignorer les invasions intérieures, à pratiquer mes tolérances, à laisser glisser les remarques qui froissent, à repasser mes patiences…

Evidemment j’imagine qu’eux aussi doivent passer par-dessus certaines de leurs convictions pour me supporter mais ce n’est pas non plus leur bulle de quotidien qui est envahie ! Juan est content de passer du temps avec ses parents qu’il ne voit pas souvent. La petite apprend à connaître des grands-parents qu’elle ne verra pas souvent. La bru se cherche un coin où exister librement…

Dans le passé cette situation que nous vivons était le fruit de traditions ancestrales et les gens se posaient certainement moins de questions que je m’en pose présentement. Dans certaines cultures c’est encore monnaie courante de vivre ainsi, en communauté de sang.

Pour moi qui n’ait jamais toléré de colocataires dans ma vie, c’est parfois un peu plus compliqué. Lorsque j’étais jeune juste l’idée de la colocation me donnait des frissons ! Juan est le seul qui soit entré si facilement dans ma bulle. Il y est si bien entré que je n’ai même pas compris par où il était passé! A un moment donné j’ai réalisé qu’il était là, si proche, sans trop comprendre comment il avait fait. Il s’y est d'ailleurs si bien pris que je ne me suis même pas rebellée !

À date, je n’ai pas trop à me plaindre de cette situation ultra familiale. Tout se passe pas trop mal. Même si ma belle-mère est à l’opposé de ma pomme, l’on trouve des façons de s’accepter par amour pour cet homme qui unit nos vies. L’on est loin d’être des grandes copines mais l’on arrive quand même à échanger des bribes d’idées, des miettes d’identité. L’on essaie de ne pas trop se marcher sur les pieds.

Lorsqu’elle me pique, je ne réplique pas, je la complimente sur ce qu’elle fait de bien. Ceci la rassure et désamorce l’éventuel conflit, cela maintien la paix en mon foyer. Lorsqu’elle dépasse mes limites, je pose une balise sous son nez qu’elle n’a pas le choix de considèrer. Lorsque c'est trop pour moi, que nes nerfs menacent de craquer, j'en parle à Juan qui me protège de ses assauts amers. La roue tourne, les semaines passent, c'est presque la fin. Bientôt le retour de ma relative intimité...

Ai-je mentionné que ma belle-mère est très française ? Une laine pure et dure de l’hexagone, mince comme un fil, toujours tirée à quatre épingles, qui paraît 50 ans même si elle en a plus de 60 ! Une rose de belle-mère, jolie mais avec épines!!! Plutôt rigide de nature, elle s’assouplit un peu par la force des choses et de ces voyages au Québec qui la déconcerte. Cette souplesse nouvelle aide à l’harmonie présente. Sans compter que Lily Soleil charme à tours de bras.

Cependant il a fallu travailler fort pour atteindre cette délicate harmonie. Nous évoluons dans un écosystème familial en fragile équilibre sur les fils de l’Amour tissés autour de Juan. Il y a six ans de cela, tout avait pourtant très mal commencé. Je ne correspondais pas aux attentes de la dame. Je n’étais rien de tout ce qu’elle avait pu espérer pour son fils adoré. Trop originale, trop libre de mes gestes et pensées, trop éloignée de ces normes qu'elle chérit. La première fois que l’on s’est mariés, elle était enragée. Elle en a pleuré durant toute la cérémonie civile, c’était d’un gai ! La légérété bohème de la journée en question annula ses caprices et je m'efforçai de ne pas la regarder pour pouvoir apprécier l'instant. Il est vrai que j'ai déstabilisé ses repères existentiels en plus de lui voler son fils tant aimé, frais de ses 20 ans, pour l’envoler sur un autre continent...

Heureusement que dans la débâcle maternelle, Juan a su tranché en ma faveur et qu'avec les années passées elle a renoncé à me détester. Ma gratitude envers le comportement de mon homme se retrouve là, aujourd’hui, maintenant, j’accepte gentiment ses parents en mon foyer. Je leur ouvre mon intimité. J'offre de ma vie sans compter car je sais que ce fragile équilibre met énormément de baume au cœur de mon homme sensé. C’est en quelque sorte une autre façon de l’aimer…

Video Pause

Video Pause


Un zeste d'eau à la bouche, live au Zénith. Paris
Vanessa Paradis

samedi, septembre 23, 2006

Insomniaque.

Insomniaque.

Au creux de la nuit, malgré une fatigue intense, des mots grognons hantent une insomnie qui persiste. Des mots qui jaillissent de cette subtile impression qu’une partie de ma vie est en train de me filer entre les doigts, une impression de fuite qui m’angoisse sournoisement. Sensations aussi floues qu’imprécises générées par cette information sur laquelle je tombai par hasard juste avant de me coucher. Sans le savoir l’une de mes nouvelles publiées l’année dernière a été nominée pour le Prix Aurora. Une toute petite reconnaissance dont je n’ai jamais eu connaissance. Ceci me turlupine. Gagner n'est pas important, ce qui compte vraiment c'est de créer. Je m’y perds les idées torturées.

Passer mes derniers mois à lutter pour ma survie ne m’a pas permis de poursuivre la lancée créative des années précédentes. Tant de batailles physiques qui m'affectent le moral. Tant de bagarres personnelles simplement pour trouver la force de vivre, simplement pour sauver ma peau de ces gouffres qui l’attirent et si peu de temps et d’énergie pour m’épanouir. Lorsque la santé se défile, que peut-on faire pour que l’esprit ne flétrisse pas comme une rose oubliée entre les pages d’un manuscrit qui s’empoussière ?

Pourquoi est-ce que cette minuscule information me perturbe tant l’esprit!?! Peut-être parce-que cela fait plus d’un an que je n’ai pu laisser libre cours à mon imagination, un an sans fictions, c’est long pour une pomme d’Etolane ! Plus d'un an sans rien soumettre à des éditions de papier! Presque bloquée! Pourtant j’écris ici mais est-ce que j’écris vraiment ici ? Est-ce que je ne fais pas que me délier les doigts sur des petits bouts de rien ? Où sont passés mes brouillons d'artistes? Qu’est-ce que la pratique s’il n’y a plus de résultats finis? S’il n’y a plus d’histoires fantasques au bout de mon clavier ? S'il n'y a plus l'ambition d'aller plus loin que ce jardin de mots éparpillés?

Pour la première fois depuis que j'ai accouché j’entends hurler la femme en moi. Diminuée, je l’entends pleurer cette peine d’avoir dû tout mettre de coté pour cette maternité qui faillit la tuer. Je ne regrette rien. L’amour que je ressens pour mon bébé est indescriptible. La joie de la voir bien grandir est indicible. Mais suis-je en train de perdre ce qui fut l’essence de mes jours depuis toujours?

Une petite voix s’élève dans la débandade de ces pensées nocturnes, une petite voix qui murmure dans ma tête: « Ma fille, tout vient à point à qui sait attendre, ne désespère pas, continue ton chemin comme tu l’as toujours fait…». Une autre lui fait écho, plus sombre, plus triste : « Mais si j’ai perdu mon chemin ? Comment le savoir et comment faire pour le retrouver ? » Et l’autre de lui répondre tendrement : « La patience et la ténacité sont les clés de bien des succès ma grande. ». Tout mon être grommelle sous le feu de cette bataille intérieure qui me bouscule en pleine nuit, qui fait fuir mon sommeil, qui emporte ces mots et qui les balance dans un néant virtuel qui les aspire inexorablement….

Bon, ce n’est pas le tout de ce tumulte intérieur mais je vais essayer de retrouver quelques bribes de songes avant que l’aube ne se lève, avant que mon petit Soleil ne se réveille…

jeudi, septembre 21, 2006

A bon escient

A bon escient

Il ne suffit pas d’utiliser son intelligence à tort et à travers, il faut la conjuguer à sa conscience pour arriver à en faire un brillant cocktail d’intellect digne du meilleur de ce que notre humanité peut offrir au monde qui l’entoure.

mercredi, septembre 20, 2006

De l'eau et des "coucougnettes"

De l'eau et des "coucougnettes"

Plume d'eau

Hier, j’ai du puiser, deux fois dans la même journée, le courage de mes « couilles » invisibles. Mais oui, mais oui, même si on ne les voit pas à l’œil nu, elles existent bel et bien en mes pensées et je dois avouer qu'elles m’ont souvent été utiles tout au long de ma vie…

Mais trêve de plaisanterie, l’une des choses que je fais mention ci-dessus restera secrète car plutôt futile et peut-être même inutile mais hautement divertissante. La deuxième est d’une réelle importance, du domaine public. C’est donc de celle-ci que je disserterai aujourd’hui…

Ceci tourne autour de mon lac chéri. Voilà 6 ans que je l’ai adopté en mon cœur, six ans que je m’y plonge les émotions, six ans qu’il m'apaise l'âme ébouillantée. Six ans que je vis en ce petit village aisé. Hors, depuis quelques années, je remarque une prolifération de bateaux qui me dérange profondément. Je constate une façon d’aborder le plan d’eau qui m’irrite et me fait grincer des nerfs. Le lac n’est pas un terrain de jeu pour enfants gâtés, le lac est un écosystème à l’équilibre fragile que l’on se doit de respecter.

La Canada regorge de toutes sortes de richesses naturelles mais je me concentrerai ici sur son or bleu. Un or bleu qui disparaît graduellement grâce à la fourmilière humaine qui détruit tout sur son passage. Depuis plusieurs mois, je lis des articles, je regarde des documentaires, je découvre avec stupéfaction que nos lacs se meurent. Cela me révolte de l’intérieur. J’observe cette actualité de loin et tout près de moi j’examine « mon lac » qui me semble crier sa peur d’y laisser son cœur. Cette année, pour des raisons de santé et de maternité, je n’ai pu en profiter comme à mon habitude, et pourtant, à chaque fois que j’y suis allée m'y plonger les idées, j'ai ressenti une drôle de peine, un malaise persistant, l’impression diffuse qu’il n’allait pas bien. Évidemment j’ai essayé d’en parler autour de moi pour n'y trouver qu’une majorité d’oreilles sourdes à mes angoisses et une minorité de gens tous aussi inquiets que moi. Petit à petit j’ai senti que je devrai me battre pour lui

Ce printemps, j’ai donc commencé à fréquenter les réunions municipales qui le concernaient. Je me suis instruite, et j’ai commencé ma croisade de lac tout doucement. J’ai tâté le terrain, repéré ceux qui deviendront mes ennemis, ceux qui seront des alliés, ceux qui sont des amis. J’ai écouté parler les aînés de ce lac sauvage qu’ils ont connu durant si longtemps, de ce lac si pur qu'ils ont vécu durant leur jeunesse et je me suis promis de faire tout ce que je pouvais pour donner à ma fille la chance de savourer ces sensations de nature offerte. Nos enfants ont le droit de vivre dans un monde en santé et vu que nos aînés ont été les rois de la pollution insouciante, c’est à notre génération de faire en sorte que les choses changent..

Bref, il y a deux semaines, alors que j’avais une journée « off »: bébé chez ma mère, les beaux-parents en ville. Je suis allée me repaître d’eau limpide, faire des compositions d’eau, reposer mes émotions bourlinguées et attraper quelques images silencieuses...


Zenitude
envoyé par Etolane


Juste avant de partir, je fronce les sourcils lorsque je remarque la formation d’étranges résidus de couleur bleutés à la surface de l’eau. Je les prends en photo, chose pas facile, vu que mon écran est mort et que je dois viser au « feeling » néanmoins j’attrape la chose étrange. J’en discute avec Lisou, une amie de plage, qui me répond :

- Ah! C’est rien, c’est du pollen!!!

Algues-bleues

Ouais, je reste sceptique, il a bon dos le pollen!!! Et depuis quand est-ce qu'il est bleu!?! De toute façon, si l’on en croit une certaine majorité, le lac va très bien et l’activité humaine ne lui nuit en aucune sorte! Ouais, là-dessus, je suis tout sauf sceptique!

Surprise! Trois jours plus tard, l’on apprend par un communiqué urgent que notre eau n’est plus potable (tout le village vit sur l’eau du lac) et que des mesures doivent être prises pour ne plus utiliser cette eau claire qui sort de nos robinets. Ceci causé par une algue bleue, une méchante cyanobactérie, plus poétiquement appelée fleur d’eau. Ah ben tiens! Voilà quelque chose qui m’étonne!!!

Bref, je sens la rage monter en moi, je la maîtrise, je la réfléchis pour ne pas qu’elle ne m’emporte et je ne manque pas de me tenir au courant du développement de la chose. Une réunion municipale d’urgence est programmée pour le 19 septembre. Malade ou pas, j’y serai…

C’est ainsi que je me retrouve hier soir dans la salle bondée de la mairie, en compagnie de quelques centaines de citoyens, les médias et caméras de télévision. J’écoute avec attention. Je retiens que mes perceptions étaient loin d’être fausse, le lac vient de nous faire son premier malaise. Pour l’instant ce n’est pas trop grave mais si rien n’est fait, l’on risque de le perdre! Mon sang ne fait qu’un tour.

Arrive la séance de questions qui donne la parole aux citoyens. J’écoute avec attention les problématiques des rives où règnent les pelouses immaculées qui polluent, des fosses sceptiques dangereuses et je ressens avec force le tabou des bateaux. J’attends que quelqu’un prenne la parole à ce sujet, mais non, rien! Pas un seul brave pour ce faire!!! Un citoyen essaie bien d’effleurer le sujet en parlant de ces gens qui viennent de l’extérieur pour faire une journée de bateau sur le lac et repartir mais est-ce vraiment là le problème de fond? Ce lac est un petit bijou très prisé, depuis quelques années des petits châteaux de plusieurs millions de dollars germent sur ses rives.

Maison lac

Il y a, depuis quelques années, la possibilité d’en faire le tour grâce à une croisière municipale. Cette année encore, j’ai pris des dizaines de clichés (en attente de traitement) de ces baraques de fous avec plusieurs skidoos, des bateaux énormes et même parfois l’hydravion de service. À chaque fois que je reviens de cette croisière, je constate que j’habite une toute petite cabane. Mais cela ne fait rien, le bonheur n'est pas dans son compte en banque et j’aime bien ma petite maison de galets. Ce lac, je le respecte, je m'en soucie, je le vis à l’année pas seulement un mois par été! Le sujet des bateaux est un sujet délicat, bien peu osent se mettre les gros bonnets sur le dos! Il y a tout un jeu de pouvoir et d'argent qui se joue en coulisses. Mais je m’égare, revenons à la réunion en question…

reunion-IIreunion

La séance de questions tire à sa fin et personne n’a posé cette question qui me démange. Ce point qui me chatouille les lèvres. Je me dis « Maudit! Y’a pas faut que je m’en mêle!!! » Je me lève. Je suis l’avant dernière. Dans ma tête ma question est claire, bien formulée, je regrette cependant de ne pas avoir de papier et de crayon pour l’écrire et la lire plus facilement au micro. J’essaie de me la tatouer dans le cerveau. J’essaie d’oublier que ma grossesse atomique a absorbé une partie de mes charmes physiques, que cela fait des mois que je n’ai pas fait d’apparition publique, que la caméra me fixe et que toute la salle est à l’écoute de ce qui sortira de ma bouche. Pour le bien de Dame Nature, je passe par dessus mes superficialités et je me lance par dessus bord. Je pose LA question qui dérange. À peine ais-je fini de parler qu’une salve d’applaudissement se fait entendre autour de moi. Merci mon Dieu, je ne suis pas la seule à m'en soucier!!! Je sens le regard d’un des acteurs municipaux me fusiller, je lui dédie mon plus beau sourire! Encore un qui doit avoir un gros bateau! Il essaie d’esquiver ma question. Je m’en fous un peu, mon point est marqué. Je le remercie, force mes jambes flageolantes à retrouver ma place et retrouve mon mutisme d’anonyme concerné. Bientôt une réunion qui traitera uniquement de ce sujet aura lieu au même endroit. J’y serai, armée de mon carnet, ma gueule et un crayon!!!

La réunion s’achève. Je croise Big Dan qui me félicite de ma question, j’en reste un peu étonnée car je sais qu’il aime bien aller en bateau sur le lac. Je ressens cependant que son inquiétude est plus forte que son plaisir. Il me dit :

- C’est un bon point que tu as dit. Je suis avec toi et à la prochaine réunion ça va chauffer…
- Ouais, il va falloir se battre…
- En effet, deux camps vont se former et cela va être la guerre ouverte.


Je sais qu’il a raison. Je sais aussi que j’ai, hier, déterré la hache de guerre. Saviez-vous que j’étais aussi un peu guerrière sur les bords ??? Je suis une guerrière pacifiste qui n'a pas peur des autres...

Durant mes années universitaires, je me suis impliquée dans multiples activités culturelles de nature para-scolaires. J’ai milité pour la littérature au sein de l’association en place, j’ai présidé la chose, mis en place quelques projets. Je m'y suis épuisée, j'ai failli me foutre en l’air des bouts de santé. J’ai eu de moins bonnes notes à mes cours que j’aurai pu car j’étais prise ailleurs mais j’en ai acquis une solide expérience sociale que je compte mettre au profit de mon lac chéri. La municipalité n’a pas fini de m’entendre.

Ce matin, Vivi m’appelle et me dit :

- Hé, je viens de t’entendre à la radio!
- Hein?
- Oui, sur Radio-Canada, ils ont retransmis ta question quand ils ont parlé du lac pendant les nouvelles…

Ah! Tiens donc! Il semblerait donc que lorsque l’on pose les bonnes (vraies) questions, il y a toujours des gens pour les écouter…

mardi, septembre 19, 2006

Daddy's Girl

Daddy's Girl

Juan rentre du bureau, elle lui sourit, lui tend les bras. Il s’approche.

- Allo ma Lily-Soleil, tu es un vrai petit ange, un petit ange tombé du ciel.

Il la prend dans ses bras, pose son sac sur la table, attrape un truc à grignoter et chantonne ces quelques mots sur un air que lui seul connait : « Je m’appelle Lily-Soleil et je suis une petite merveille ». Mon cœur se gonfle, s'emballe, une marée d’amour l’inonde. Mes yeux pétillent, je souris tendrement. La vie est belle, tout simplement...

lundi, septembre 18, 2006

...

...

Cri-de-Lily

Avoir un bébé ne bouleverse pas seulement la vie quotidienne, cela bouleverse aussi la vie spirituelle. Je médite de plus en plus sur ce sujet. L’actualité se répercute différement en moi depuis que je suis mère. Je n’arrive pas encore à mettre le doigt sur ce qui a changé mais je le ressens intensément. Entre autres choses, il n’est plus question de voir la vie à court terme. Étrange ironie du sort puisque je n'ai jamais autant essayé d'échapper à la mort que depuis que j'ai mis au monde (non sans peine) mon bébé Soleil. L’autre jour, au détour d’une conversation des plus sérieuses, l’homme me dit :

- Ah ! Maintenant que tu as un bébé et que tu construis ta vie avec moi, tu te dois de regarder de l’avant, loin devant. Tu dois prendre soin de toi. Tu ne peux sombrer. Tu te dois de regarder le long-terme, tu n’as plus le choix. L’artiste maudit n’a plus aucune place dans ta vie…


Et c’est qu’il a sacrément raison le bougre ! Pourtant Dieu sait que ce coté là de ma pomme, cela fait des années que je le dompte, que je l’assujettis, que je m’efforce de le dresser à coups d’espoirs et de tendresses. Cet artiste maudit qui me hante les sens n’aura pas ma peau, non Monsieur !

Juan sait lire mes pensées les plus intimes. Au début de notre relation cela avait tendance à royalement m’énerver. Il me regardait avec un petit sourire charmant et je le sentais me scruter de l’intérieur. Son regard trifouillait mon âme, inévitablement, je m’écriais :

- Sors de ma tête, t’as pas le droit !!!

Puis, je finissais par le laisser faire car je ne pouvais rien y faire. Il était trop doux, trop conscient, trop aimant. Communiquer avec lui était trop facile, lui résister était impossible. Et n’est-ce pas là la source de l’Amour véritable ? Être en mesure de ressentir l’autre, de se plonger en lui, de l’entendre, de le comprendre et de le soutenir envers et contre tous ???

Robert, Grevisse et l'Ours mal léché…

Robert, Grevisse et l'Ours mal léché…

À l’occasion du baptême de Lily-Soleil, j’ai eu la surprise de recevoir un cadeau qui m’a remplit de joie. Mon amie Kay m’a trouvée un Grevisse usagé qui a comblé mes neurones rouillés. J’en voulais un depuis des années mais son prix élevé a toujours refréné les ardeurs de ma bourse. Kay qui, durant ses études, travaille dans une grosse biblliothèque de Québec voit passer sous son nez des perles rares qui s’acquièrent à tout petit prix.

Lorsqu'il m'a vu sauter de joie, ma bible de linguiste en main, Juan a froncé les sourcils, pas certain de suivre mon enthousiasme délirant pour la brique offerte. Vivi ma douce, qui n’a pas trop non plus compris ma folie, a écarquillé les yeux lorsqu’elle nous a écouté discuter ainsi :

Kay : Tsé quoi, je me suis aussi trouvé un joli Robert de poche…
Moi : Ah ! C’est pas un peu léger ? Je préfère quand même l’original…
Kay : Mais c’est pratique en format de voyage…
Moi : C’est sûr, le gros est pas facile à transporter !!!
Kay : Et puis pour la lecture de plage, c’est vraiment le fun…
Moi : En effet, dans ce cas, c’est pas si fou…

Vivi qui suit de coté la conversation ne peut s’empêcher de s’exclamer :

- Mais, mais, attendez!!! Vous lisez le dictionnaire en vacances ???

Et nous de répondre en chœur de littéraires avant d’éclater de rire:

- Ben oui c’est super le fun sur le sable!

Vivi a secoué la tête sans plus chercher à nous comprendre. Décidément ces littéraires sont de drôles de bêtes !!! Elle m’en a reparlé le lendemain légèrement choquée d'une telle excentricité. Il est vrai que l’un de mes objectifs serait d’être capable d’avoir lu le Robert en entier d’ici ma mort ! Non, non, je ne suis pas si folle que cela, juste quelque peu passionnée des mots. D’ailleurs, l’une des raisons qui fait que la traduction me plait se situe dans le fait de devoir me plonger la tête dans toutes sortes de dictionnaires ! Mais pour en revenir à mon Grevisse que je feuillète avec intérêt, je retrouve à son contact ce petit quelque chose qui manque à mes jours de maman à la maison…

Et pour finir, je remercie ce petit coin virtuel d’être ce libre espace qui me permet d’évacuer des bribes de cervelle composée. Aussi comme j’ai raté la semaine dernière mon rendez-vous avec une expression choisie, commençons donc cette semaine avec une expression soigneusement décortiquée que je déniche avec plaisir de ce coté-ci :
______________________________

EXPRESSION

« Être un ours mal léché »

SIGNIFICATION
Fuir la société, être grossier, mal élevé.

ORIGINE
L'expression avec sa signification actuelle, date du XVIIIe siècle. Au XVIIe siècle, elle désignait un homme au physique ou un comportement grossier, puisqu'il était connu à l'époque, que le bébé ours, né informe, était façonné par sa mère qui le léchait abondamment. Et l'ours étant un animal solitaire, celui qui fuit la société l'est aussi.

EXEMPLE
« Il avait vécu dans le monde; il avait des talents, quelque savoir, de la douceur, de la politesse; il savait la musique, et comme j'étais de chambrée avec lui, nous nous étions liés de préférence au milieu des ours mal léchés qui nous entouraient. » Rousseau - Les confessions

samedi, septembre 16, 2006

Mon p’tit coup de gueule

Mon p’tit coup de gueule

Ironie, cynisme, dérision, raillerie, moquerie, sarcasme, dédain, mépris, semblent être les nouvelles tendances en vogue dans la blogobulle. L’on est supposé sourire, supposé en rire, en redemander ? Personnellement cette mode me déprime le poil hérissé. À petites doses, passe, cela s’avale, parfois c’est même bon et cela peut pimenter une certaine réalité mais lorsque c’est le thème de fond, cela finit toujours par m’écœurer le système ! Je suis trop rose bonbon!

N’y a-t-il pas assez de laideur en ce monde sans avoir besoin de l’exploiter, de la décortiquer, de s'en pâmer? Ces angles de vues sont un peu comme le sexe, plus la couche est épaisse, plus cela semble faire jouir l'anonyme. Je ne comprends pas cette attirance de la fange! Décidément je ne suis pas « in » !!! Et pourtant qu’est-ce que je peux être « fashion » !!!

Suis-je une éternelle romantique ? Suis-je irrémédiablement « gnagnan », le cul dans la praline ? Il faut dire que j’adore me gaver de praline ! Suis-je inexorablement rosée. Peut-être…

D'ailleurs je dois surement irriter les adeptes de ces genres cités et comme ils se balancent de mes petits états d'âme, je me fous de leurs niaiseries. Car ce qui me fait mousser la plume, c’est la douceur, l’équilibre, la nature, la beauté de ce qui m’entoure. Ce qui ne veut pas dire qu’au réel c’est ainsi que je vis chacun de mes jours. Dieu sait que je peux être « bitch » à mes heures ! Je ne suis pas toujours facile à vivre, pas toujours facile à suivre. Et pourtant, je suis incapable de tremper mon pinceau dans ce qui fait le pire de ma pomme. Incapable d’aller chercher les vers qui la minent. Nous sommes sur Terre et dans toute pomme, il y a des vers ! Puisqu’il me faut déjà les supporter, je ne vais pas en plus les glorifier !!!

Alors c’est ainsi que mes mots continueront de s’écouler, sans haine ni hargne. Je garde mes noirceurs intimes, bien au fond de mon chaudron de sorcière fiévreuse. Même si parfois j'ai l'humeur amère et que les prochains jours risquent de me gonfler l'amertume (tout cela à cause d'une méchante algue bleue qui vient perturber mon lac adoré). Quoi qu'il en soit, contre vents et marées, c’est dans la lumière que se forment mes quêtes…

vendredi, septembre 15, 2006

Réflexions éparses sur la « parentitude »

Réflexions éparses sur la « parentitude »

Petit texte écrit sur papier glacé au début du mois qui attend patiemment que je le virtualise en ces eaux personnelles. Voilà qui est fait! Je retourne donc à ma bulle de repos forcé...

PetonP'tit-bout-de-chouSablier de bébéManger-le-sable-IIMenotte

Lorsque naît l’enfant les adultes qui l’accueillent en leur bulle ne sont pas encore parents. Ils ne sont pas encore conscients de cette réalité qui va les transformer si profondément. Plusieurs mois (années???) sont nécessaires pour assimiler ces changements d'air, pour comprendre ce nouveau mode de vie qui tue l’insouciante spontanéité d’avant. Il faut du temps pour trouver ses repères dans ce chaos de tendresse qui englobe le nouveau-né. L’adulte se démène, en perd le sommeil et petit à petit devient parent. Il devient parent sans trop s’en rendre compte au fil des couches qui s’égrènent, des dents qui poussent, des sourires qui charment, des petits pas qui s'évadent. Ses perspectives changent, ses priorités se transforment, l’adulte se responsabilise…

C’est toute la vie qui tourbillonne dans une danse folle. Le bébé est le DJ du party. Il enchaîne les rythmes effrénés d’une main experte. Il emporte ses vieux en une véritable transe, la transe des nouveaux parents, ça "brasse" là-dedans !!! Plus rapide que son ombre, bébé devient bambin tandis que l’adulte en charge patauge, rame, nage, s’éclate dans l’océan mouvementé de sa « parentitude ». L’inné est le moteur, l’acquis est l’essence qui fait rouler cette vie nouvelle.

Les mois passent, une routine s’installe, un nouveau calme se précise. L’enfant éclot avec l'adulte qui veille au grain. L’amour abonde, le cœur déborde, les responsabilités fusent. La fatigue devient une amie avec qui l’on apprend à vivre et à mesure que ne disparaissent les grasses matinées de l’horizon parental, les soirées se raccourcissent. Option vitale pour survivre à ce bébé frais comme rose qui se lève si tôt et envoie "vite fait bien fait" le réveil à la poubelle.

Le parent apprend la vie en même temps que l’enfant s’échappe de sa coquille de dépendance extrême. Lorsque l'expérience parentale se décline en duo. Le couple est l’enclume qui retient le bateau familial de partir à la dérive. Il doit affronter toutes sortes de tempêtes. Le couple doit être fort car les tourbillons des jours font claquer les portes, craquer le plancher et vibrer les fondations de sa relation. Les vents qui soufflent sur son unité sont aussi puissants que les cris stridents de l’enfant qui perce ses dents!!!

La vie a changé mais pourtant elle continue comme avant. Lorsque la journée est douce, le nouveau parent se surprend même à penser au suivant, à cette étrange idée de mettre au monde un autre petit bout de chou issu d’une union amoureuse plus que consommée, d'une union explorée au pluriel...

Lily-Soleil-II

jeudi, septembre 14, 2006

Brouillons d’instants accrochés par l’encre sur le papier glacé.

Brouillons d’instants accrochés par l’encre sur le papier glacé.

Lorsque sieste l’enfant, la maman au foyer a droit a quelques instants de liberté. Elle en profite pour savourer une bonne dose d’été. Sentir son corps griller sous le soleil. Souffler de l’intérieur. Observer l’extérieur. Percevoir les fossés. Écouter chanter les cigales. Se draper de silence pour mieux se ressourcer les sens.

L’après-midi ronronne. Contempler les grains d’herbe danser avec le vent qui caresse la cime des arbres. Bruissements sensibles. Ressentir les transitions du temps. Apprécier la paix qui enrobe le paysage. Se plonger l’âme dans une nature bien mûre.

Maladive

Depuis quelques jours, la subtile sensation que le corps sombre, une fois de plus. Traître de corps ! Suivre la raison qui mène chez le docteur, suivre les raisons du docteur qui mènent à l’hôpital. Passer les radios demandées, attendre le verdict entre deux vertiges, le verdict tombe avec la justesse d’un couperet bien aiguisé : Pneumonie…

Encore. Ah ben tiens! Cela faisait bien 3 mois que je n’avais pas été malade ! Maudit corps qui défaille. Mettre sa vie au repos, se donner la chance de guérir. Complications de grossesses qui fragilisent la mère en devenir. Prendre le mal en patience et attendre…

Attendre que ne passent les poussées de fièvre, bouffées du corps qui combat l’ennemi. Combien de fois en cette dernière année les antibiotiques m’auront sauvé la peau ? Plus de fois que je n’aurais pu l’imaginer. Traquer les pensées sombres. Ne pas se laisser engloutir dans le désespoir de la chair. Se dire qu’à tout tunnel, il y a une lumière…

mardi, septembre 12, 2006

Ronde de soupirs

Ronde de soupirs

- Bébé chez ma mère pour la journée. *Soupir de liberté empreint de tendresse*
- Les beaux-parents en ville pour des visites touristiques. *Soupir d’aise non retenu*
- Ma jupe longue aux tissus légers qui flotte sur mes hanches. *Soupir empli d’espoir contenu*
- Un ciel d’azur, une température clémente, une lumière particulière qui transperce les pointes des feuilles imprégnées d’automne. *Soupir comblé*

Petit souci : L’écran de mon petit appareil numérique fétiche est mort ! *Soupir contrit*

Le bonheur dans les voiles

Avoir le bonheur dans les voiles.

Serene

Je ne suis qu'une larme de vie dans le regard de la Terre. Assise sur l'un de ses cils, je caresse son regard liquide de pensées aimantes et respectueuses. Au loin, une dame téméraire se baigne dans l'eau fraîche. Je l’observe du coin de l’œil. Elle éclabousse la surface lisse de ses mouvements amples et précis. La plage est presque déserte, sa lumière limpide m’enivre...

Mon plus grand luxe? Pouvoir m'allonger, un lundi après-midi, sous un ciel bleu poudre pour m'y faire griller la panse en silence, les yeux clos, les oreilles perdues dans le clapotis de l'eau. Me fondre l'être tout entier en cet univers paisible. M'imprégner de sa tranquillité. Respirer, me remplir les poumons de grandes bouffées d'air pur. Laisser glisser les minutes sans les compter. Reposer ma peau fatiguée.

lundi, septembre 11, 2006

Au vol de mes sourires

Phrases attrapées au vol de mes sourires…

Jay et Phil sont frères, avec à peine plus d’un an de différence, ils entrent avec ardeur dans l’adolescence. Je les connais depuis qu’ils sont hauts comme trois pommes et maintenant leurs tailles me dépassent! Jay fut longtemps mon élève, c’est aussi mon petit voisin de "boisé habité", il passe parfois me voir en vélo et en profite toujours pour me faire sourire avec ses remarques qui décapent. Phil son frère que je croise aussi souvent car ce sont les fils de mon amie Vivi et de Lou le parrain de Lily, est un véritable petit comique. Phil m’approche et me dit :

- Tsé c’est quoi la différence entre celui qui boit et celui qui fume ?
- Heu non….
- Ben, celui qui boit est chaud pis celui qui fume est gelé !

Je ne peux m’empêcher d’éclater de rire ! En effet au Québec, l’on dit de celui qui est saoul, qu’il est « chaud » et de celui qui est stone, qu’il est « gelé », je n’avais jamais fait le lien qui met l'accent sur ce contraste !!!

Le lendemain l’on papote avec Juan et il me dit :

- Tsé pas ce qu’il m’a sorti hier Jay en regardant les deux photos de Milvia sur le frigo ?
- Heu non…
- Il l’a regardé attentivement et m’a dit : Ben dis, t'as vu? Elle fait bien moins pitié sur la deuxième !

Milvia est l’enfant que l’on parraine depuis bientôt 5 ans au Guatemala. Nous avons reçu son bilan scolaire et une photo récente dernièrement et en effet, si l’on compare la première photo de la petite fille de cinq ans au regard de biche effarouchée et celle de la fillette de dix ans qui regarde droit devant elle. Il y a une nette différence. Subtile mais nette. Ves m’en a aussi fait la remarque. Elle a trouvé que la petite semblait mieux dans sa peau sur la dernière, disons que c’était le même sentiment posé de façon moins crue…

Morceaux de pomme

Morceaux de pomme

A-painted-glimpseMa pomme en couleursWinter-Creature-II

Etolane se fait croquer la pomme par Brigitte patient le jeudi 14 septembre sur les ondes de Radio Suisse Romande : "L'écrit du blog, Brigitte Patient: Je vous invite à découvrir un blog lumineux qui a 4 ans d’existence. Des photos, des liens, des parcelles de vies éclaboussent depuis le Québec, c’est le blog d’Etolane."

Je suis aussi touchée qu'intriguée, il va vraiment falloir que j'attrape cette vague radiophonique...

Curly-Me-IIIn-my-visionCurly-Me-IIICurly-Me

Légèrement déstabilisée, Etolane a un peu le trac sans trop comprendre pourquoi. Un peu barbouillée, elle ne sait trop sur quel pied danser! C’est que c’est un drôle d’oiseau que cette dame ! Elle s'envole plus facilement qu'elle ne danse! L’oiseau aime, de ses plumes, voguer sur les vents virtuels qui l'entraînent, l'oiseau est plutôt sauvage, doucement intimidé par la foule. Etolane plane, pas franchement timide, mais avec un cœur de sauvageonne qui s'emballe lorsque vient le temps de survoler les denses cités…

Compote du jour

Compote abstraite

Inspirée par Samantdi, qui fut elle même inspirée par Sensorie, voici une suite personnelle du concept évoqué. Sous les caresses du soleil de septembre, je mijote sur l’herbe grasse ma propre compote de croyances, juste cinq éléments à croquer dans ma recette du jour :

- Je crois en la puissance de ma Mère Terre.
- Je crois dans le pouvoir des souhaits purs.
- Je crois en l’existence de l’invisible.
- Je crois en la magie humaine.
- Je crois en l’Amour.

Et vous qui lisez cela, de quoi est composée votre compote de croyances?

Moment de silence

En ce 11 septembre 2006

Qu'est-ce qu'un moment de silence dans les couloirs de l'écrit? C'est une sorte de blanc qui se lit. En ce jour particulier, je ne peux m'empêcher de me souvenir du destin tragique de ces deux tours composées d'esprits, de chairs et d'acier qui bouleversèrent le monde tout entier. En ce jour, mon instant de silence…






dimanche, septembre 10, 2006

Le regard de la Terre

Le regard de la Terre

Samedi, jour du baptême de Lily-Soleil, j’y reviendrai plus tard, jour de rencontre avec Suzie, une amie de Ves. Ves est partie trois ans au Japon enseigner l'anglais aux petits bouts, elle en est revenue avec une langue de plus à son arc de communication, un prince et une poignée d'amis vivants partout sur la planète. Ves, mon amie, ma soeur, bientôt 20 ans d'amitié, souris de ville, souris des bois, Ves ma reine de Saba, nouvelle marraine de mon petit soleil. Nous ne sommes pas liées par les liens du sang mais par ceux de l’esprit qui nous rendent sœurs de cœur. Et désormais, nous voici unies par un petit bébé au regard d'eau...

Bref, Suzie est de passage à Montréal et réside chez Ves, elle suit la belle jusqu’à notre maison de galets. Suzie est irlandaise, elle habite Belfast, elle a un accent qui me charme et m’entraîne, c’est un coup de cœur. Je l'invite dans ma bulle de bois. Je la découvre au fil des heures que nous passons ensemble. Elle se prépare à un petit tour de monde. Budapest, Bombay, Singapour et finalement Sydney. L'Autralie pour ses retraites de Yoga qui l'attirent tant. Suzie me fait un peu penser à Charlotte, une vibration similaire se dégage de son joli minois. D'ailleurs pour ceux que cela intéressent, Charlotte est arrivée à bon port, coté pacifique, après avoir parcouru plus de 6000 km par voie de "pouce". 71 personnes l'ont prise sur la route, tout un périple et toutes ces expériences uniques qui remplissent les tiroirs de ses souvenirs...

Enfin, revenons à mes moutons, les filles restent deux jours à "l'auberge Etolane" avant de repartir à Montréal. Lorsque les invités sont tous rentrés dans leurs pénates, nous restons à papoter à la lune ou au soleil de mon balcon. Pur bonheur d'humanité, l’échange coule comme l’eau d’un ruisseau limpide, nous parlons de toutes sortes de choses, nous rions beaucoup, nous partageons sans compter, au détour d’une conversation Suzie me dit : « You know, i read from this great poet that looking into a lake is like looking into earth’s eye ! » The saying that blown me away ! Anyhow let’s go back to french. Autant je n'ai aucun mal à comprendre son accent chantant, je m'en imprègne même tellement il me plait, il chante et m’enchante, il court sur la langue, autant "lake" est le seul mot qui me fuit, j'entends leek, lick, leech? Je perds le fil. Je finis par "catcher" le son et tout s'éclaire! Yes! La phrase de Suzie qui m’éclate l’esprit est celle-ci : Regarder un lac est comme regarder dans les yeux de la Terre.

Une phrase qui se ballade et s’incruste dans ma tête. Une phrase qui m'ouvre l'âme, qui s’épanouit dans le flot de mes idées, qui m’enrobe de sa justesse. Une phrase qui m'illumine. Je la comprends et la ressens intérieurement. Elle se divise et se subdivise en multiples concepts qui me frappent. Le lendemain, en fin d’après-midi, juste avant d'emmener les filles au bus qui les ramènera dans la grande ville, nous faisons un dernier tour de lac. Je partage avec Juan cette phrase qui m’obsède. Il réplique :

- Et bien dis, donc, au Canada, la Terre, elle en a des yeux!!!

TrioEau-d'automne

vendredi, septembre 08, 2006

Abstraction et réalité

...

Un chouïa de temps « libre » c’est tout ce que je demande. Une bouffée de temps personnel, avoir le temps de me regrouper les neurones, le temps de soi, une denrée rare par les temps qui courent. Ma pomme s’essouffle. Elle râle mais tient bon la barre. Elle arrache un souffle de liberté matinale…

Mais l’instant si rare se fait sauvage. Il faut réapprivoiser la bête, la rassurer pour mieux l’exploiter. Tâche qui peut se révéler ardue. Bébé-centrée, famille centrée, j’expérimente le concept de tribu. Moi, l’enfant unique sous tutelle monoparentale n’a pas vraiment d’habitudes en ce qui concerne la présente dynamique. J’erre dans le nucléaire en me demandant bien comment on a pu pondre pareille expression pour telle condition! Une famille nucléaire. J'ai gouté à la sauce "famille recomposée" à plusieurs reprises mais jamais mon enfance n'a tourné nucléaire. Je suis sans repères. Lily-Soleil, petit guide de lumière...

Mes deux parents étaient femelles et, de plus, liées par le sang. Mère et fille, deux femmes pour voir grandir ma pomme. Deux générations qui s’entrechoquent sur mon cas. Les hommes, impossibles à vivre, brutes, macho de mâles mal lunés, n’étaient que brumes dans le courant de mes jours. Elevée par deux femmes, le concept de famille nucléaire m’a toujours intrigué, fasciné, attiré…

Je sais que je l’ai cherché une bonne partie de ma vie. L'envie d'une certaine normalité dans une jungle d'excentrismes. Une envie de gouter à cet inconnu si commun qui me tenaillait de l'intérieur. Et bien voilà, c'est fait, je l’ai trouvé! J'ai viré nucléaire! Et maintenant voici qu'une nouvelle dimension se dessine, j'entre dans les sphères de la famille élargie. Je n’ai plus qu’à m’y plier, jusqu’à un certain point, jusqu’à ce que j'en comprenne mes limites et frontières…

Famille nucléaire

Unité familiale comprenant un couple (marié ou non) et un ou plusieurs enfants. On distingue la famille nucléaire de la famille élargie (grands-parents, oncles, tantes).

Famille


"La définition classique de Murdock " Groupe social caractérisée par la cohabitation et la coopération d'adultes des deux sexes, dont deux au moins entretiennent des relations sexuelles socialement approuvées et qui élèvent ensemble les enfants nés de cette union ou adoptés " ne fait plus aujourd'hui l'unanimité tant au plan institutionnel qu'au plan statistique : les cohabitations sans mariage, les familles monoparentales, les couples sans enfant, voire l'autonomie professionnelle des conjoints ou les formes de vie commune sans toit commun apparaissent comme autant de défis à une définition unique du groupe familial. (...)."
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"(...) La famille nucléaire représente presque 75% des sociétés. La famille étendue (le 25% restant) comprend plusieurs générations, dont les parents ou collatéraux des adultes reproducteurs plus des frères et sœurs célibataires adultes ainsi que tous les enfants issus de relations approuvées ou sanctionnées. (Source)"
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" (...) Une famille recomposée comprend un couple (marié ou non) et au moins un enfant né d’une union précédente de l’un des deux conjoints.

Famille élargie : la famille élargie rassemble sous un même toit un groupe social assez large, assis sur plusieurs générations avec les vieux parents, les enfants mariés et leurs conjoints, les jeunes des différents couples.

Famille nucléaire : la famille nucléaire ou famille conjugale est l'unité familiale réduite aux parents et aux enfants non mariés. (dict. Nathan)

Famille monoparentale : Une famille monoparentale comprend un parent sans conjoint et un ou plusieurs enfants célibataires n'ayant pas d'enfant. (INSEE)" (source)

Autres variantes sur le même thème: Famille souche, famille nucléaire égalitaire, famille nucléaire absolue, famille communautaire endogame, famille communautaire exogame, famille homosexuelle...

mardi, septembre 05, 2006

Un chouïa

L'expression de la semaine tient en un seul mot qui parcoure activement mon vocabulaire personnel. À l'écrit je n'ai jamais été capable de le transcrire correctement! Heureusement que je farfouille chaque semaine le ventre de cette bête qui éclaire bien souvent les vallées de mes ignorances...

EXPRESSION
« Un chouïa »

SIGNIFICATION
Un peu.
Une petite quantité.

ORIGINE

Cette expression est citée en France à la fin du XIXe siècle, entre autres par Gaston Esnault. Elle vient de l'arabe maghrébin où 'chouya' signifie 'un peu'. L'orthographe varie un chouïa, puisqu'on trouve aussi 'chouia', 'chouya' ou 'chouilla'. A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, 'chouïa' tout seul, ou parfois dédoublé ('chouïa-chouïa'), était une interjection qui signifiait 'doucement' (utilisée comme telle par Courteline, par exemple).

lundi, septembre 04, 2006

Famille

Si la liberté grise, la famille rassure.
Robert Choquette

La famille sera toujours la base des sociétés.
Honoré de Balzac

Dans toute mère de famille, il y a une belle-mère qui sommeille.
Francis de Croisset

Marées intérieures

Marées intérieures

Ma smala en visite de musée, ma solitude respire. Les mots s’ancrent de nouveaux dans les ports de mes pensées. Debout sur la rive du réel, je regarde scintiller l’horizon. Je prends une barque de silence pour aller rejoindre un bateau, un paquebot où m’embarquer l’imaginaire. À la conquête d’une croisière mentale…

Hé !

Hé !

C'est la fête du travail aujourd'hui, pas de bureau pour l'homme de maison. Cela fait du bien de l'avoir là, tout près de mon corps...

Depuis des jours, je rêve de pouvoir m’asseoir tranquille à ce clavier, seule, dans le silence de la maison. Pas facile d’y arriver lorsque mon bureau squatte le salon que squatte Beau-Papa. Il est gentil Beau-Papa, pas dérangeant mais très présent dans ses absences. C’est un être à part, plutôt doux, un spécimen qui ne me perturbe guère les gênes. Il vit dans son propre monde Grand-Papa! Il se fond dans mes piles de magazines qu’il étudie avec minutie, il médite. Mais dès que je m’assois sur ma chaise, j’ai Grand-Papa dans le dos !!! Cela finit par couper raide mes élans créatifs. I need some air…

Bon, là, présentement Beau-Papa sieste dans ses appartements, Jeune Papa sieste avec bébé et Belle-Maman a dû aller faire sa promenade matinale. Tout est calme. Il bruine et pleuvote depuis deux jours, l’automne s’installe. Les feuilles rougissent. L’air se rafraîchit. Les jours raccourcissent. Le temps change. Je l’observe.

Lily-Soleil a découvert le "maman" en détresse. L'appel qui tue! Au creux de la nuit, lorsque l'insécurité la gagne ou qu'une douleur la réveille, elle m'appelle. Lorsqu'elle n'est pas confortable ou que son père la "maltraite", elle m'appelle. C'est clair, c'est net, c'est comme un aimant qui m'attire et me tire vers elle. Impossible d'y résister. Je deviens Mère. Je m'enfonce dans cet autre état. Nouvel état maternel qui parfois m'interpelle. Je l'apprivoise à bras le coeur. Ceci absorbe cela...

Bloquée, je pousse et je force ces blocs qui me coincent les idées avec difficulté. La fatigue amoindrit mes efforts. Ah! Voilà bébé qui chouine. Aussi silencieux qu'un sioux, Beau-Papa arrive dans la cuisine, je le pressens avant de l'entendre! Puisque c’est ainsi, m’en va aller me plonger dans cet océan de photos éparpillées, instants (en)volés en attente de traitement ! Plouff…

Dans-les-jupes-à-Maman