À l’occasion du baptême de Lily-Soleil, j’ai eu la surprise de recevoir un cadeau qui m’a remplit de joie. Mon amie Kay m’a trouvée un Grevisse usagé qui a comblé mes neurones rouillés. J’en voulais un depuis des années mais son prix élevé a toujours refréné les ardeurs de ma bourse. Kay qui, durant ses études, travaille dans une grosse biblliothèque de Québec voit passer sous son nez des perles rares qui s’acquièrent à tout petit prix.
Lorsqu'il m'a vu sauter de joie, ma bible de linguiste en main, Juan a froncé les sourcils, pas certain de suivre mon enthousiasme délirant pour la brique offerte. Vivi ma douce, qui n’a pas trop non plus compris ma folie, a écarquillé les yeux lorsqu’elle nous a écouté discuter ainsi :
Kay : Tsé quoi, je me suis aussi trouvé un joli Robert de poche…
Moi : Ah ! C’est pas un peu léger ? Je préfère quand même l’original…
Kay : Mais c’est pratique en format de voyage…
Moi : C’est sûr, le gros est pas facile à transporter !!!
Kay : Et puis pour la lecture de plage, c’est vraiment le fun…
Moi : En effet, dans ce cas, c’est pas si fou…
Vivi qui suit de coté la conversation ne peut s’empêcher de s’exclamer :
- Mais, mais, attendez!!! Vous lisez le dictionnaire en vacances ???
Et nous de répondre en chœur de littéraires avant d’éclater de rire:
- Ben oui c’est super le fun sur le sable!
Vivi a secoué la tête sans plus chercher à nous comprendre. Décidément ces littéraires sont de drôles de bêtes !!! Elle m’en a reparlé le lendemain légèrement choquée d'une telle excentricité. Il est vrai que l’un de mes objectifs serait d’être capable d’avoir lu le Robert en entier d’ici ma mort ! Non, non, je ne suis pas si folle que cela, juste quelque peu passionnée des mots. D’ailleurs, l’une des raisons qui fait que la traduction me plait se situe dans le fait de devoir me plonger la tête dans toutes sortes de dictionnaires ! Mais pour en revenir à mon Grevisse que je feuillète avec intérêt, je retrouve à son contact ce petit quelque chose qui manque à mes jours de maman à la maison…
Et pour finir, je remercie ce petit coin virtuel d’être ce libre espace qui me permet d’évacuer des bribes de cervelle composée. Aussi comme j’ai raté la semaine dernière mon rendez-vous avec une expression choisie, commençons donc cette semaine avec une expression soigneusement décortiquée que je déniche avec plaisir de ce coté-ci :
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EXPRESSION
« Être un ours mal léché »
SIGNIFICATION
Fuir la société, être grossier, mal élevé.
ORIGINE
L'expression avec sa signification actuelle, date du XVIIIe siècle. Au XVIIe siècle, elle désignait un homme au physique ou un comportement grossier, puisqu'il était connu à l'époque, que le bébé ours, né informe, était façonné par sa mère qui le léchait abondamment. Et l'ours étant un animal solitaire, celui qui fuit la société l'est aussi.
EXEMPLE
« Il avait vécu dans le monde; il avait des talents, quelque savoir, de la douceur, de la politesse; il savait la musique, et comme j'étais de chambrée avec lui, nous nous étions liés de préférence au milieu des ours mal léchés qui nous entouraient. » Rousseau - Les confessions
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