Crédit photo: Marie-Julie |
Présentement alors que je suis dans ma troisième semaine de maladie, je vois tout de même une subtile amélioration. Hyper médicamentée, la douleur commence à être un peu mieux maîtrisée et disons que la mobilité de mon visage figé s'est améliorée d'environ 25%. Pas assez pour dire que mes traits sont de nouveau symétriques mais assez pour continuer de cultiver l'espoir qui m'anime le coeur.
Mais ce billet n'est pas pour parler de ce malheur que je combats avec la rage d'une lionne en cage. Ce billet est pour parler de ce nuage de grâce sur lequel j'ai vogué durant deux heures dimanche dernier....
Virus d'enfer...
Tout a commencé lorsque j'ai raté l'occasion d'acheter des billets à temps pour le concert de Vanessa Paradis le 20 février à Montréal. J'apprécie Vanessa Paradis pour plusieurs raisons. J'aime sa voix qui me touche l'âme et son essence humaine éveille le meilleur en mon coeur. Aussi j'étais verte de constater que les billets pour le dernier concert de sa tournée acoustique s'étaient envolés comme des petits pains chauds! Tout le mois de janvier, j'ai pleurniché sur le sujet alors que la poussière des rénos s'accumulait en ma maison.
Et, ce dimanche maudit où un méchant virus m'a dérobé la moitié du visage, Juan avait prévu une soirée en amoureux. Ces soirées sont rares car Dieu sait combien me détacher de ma fillette ne m'est point naturel. Aussi il avait tout organisé, faire garder ma puce, un souper au resto, un ciné. Ce que je ne savais pas par exemple c'est que la soirée était dédiée à me faire une surprise qui allait révolutionner mes idées empoussiérées.
Cependant, ce matin là, le malheur a frappé à ma porte et c'est sur un lit d’hôpital que je me suis retrouvée en soirée. Perfusée, électrogrammée, ultra angoissée. Mon homme à mon chevet. L'impression que ma vie me filait entre les doigts en même temps que ce coté de mon visage refusait de bouger et que la douleur aiguë emportait ma peau crispée. Dans l'attente du taco qui allait me dire si c'était mon cerveau qui prenait le bord ou un virus qui m'emportait, les larmes n'en finissaient plus de couler. Et c'est à ce moment là que Juan m'a dit:
- Tu sais, en fait la soirée que j'avais organisée était pour te faire une surprise. Je voulais te la donner, cachée dans ta serviette au resto mais je vais te le dire maintenant. C'était mon cadeau de Saint-Valentin. J'ai trouvé deux billets pour Vanessa!
Malgré la douleur et le stress du moment, cette nouvelle a eu le don de me relever l'esprit, le don de faire sourire ce coté du visage qui fonctionnait encore. Il m'a donné un but dans le temps. Il m'a démontré l'amour que Juan éprouve pour ma pomme après 10 ans de mariage.
D'humeur presque romantique, je suis allée au taco, le coeur un peu plus léger. Dans mon malheur, j'ai eu le bonheur d'apprendre que mon cerveau était encore en santé et que ce qui m'arrivait se nommait une paralysie de Bell. Avec du temps et du courage, j'avais une chance de m'en sortir...
Et puis alors que je combattais l'horreur jour après jour, l'envie d'aller voir le concert avec mon amie Marie-Julie s'est précisée. Je sais que mon homme n'est pas le plus fan de Vanessa, pour m'en persuader je l'ai gavé de Vanessa tandis qu'il soupirait en silence. Et c'est alors que je lui ai demandé:
- Dis, cela t’embêterait que j'aille au concert avec Marie-Ju??? Tu sais comment elle aime autant Vanessa que moi. Je pense qu'on aurait vraiment du fun toutes les deux...
Presque soulagé, mon homme s'est empressé d’acquiescer! Et Marie-Ju qui avait aussi raté l'occasion d'avoir des billets a vite accepté de m'accompagner (malgré l'état de mon visage). Pour arriver à me rendre à ce concert, j'ai bataillé mon corps avec vivacité et persévérance.
Un brin de paradis...
Le jour dit, alors que l'on s'apprête à partir en trio familial pour Montréal, j'ai déposé mon orgueil féminin au fond de mon âme. Avec un look de pirate pour le moins particulier, j'ai affronté ma réalité. Mon look a charmé Marie-Ju qui a voulu le mémoriser numériquement. Comme Marie-Ju est chère à mon coeur et qu'elle arrive à faire de moi ce que personne d'autre ne peut faire, je l'ai laissée faire. Après tout, il n'y a rien qui m'énerve plus que la lâcheté alors autant assumer ce qui m'arrive.
Et c'est ainsi que dimanche soir, 15 jours précisément après cette nuit d’hôpital qui m'a transportée en un petit enfer, je suis allée faire un tour de Paradis avec mon amie précieuse. Nos places étaient loin sur le balcon mais nous étions heureuses d'y être. Ensemble. L'on surplombait la scène comme sur un nuage. Et c'est de là que la magie a opéré...
Une luciole de féerie est apparue devant nous. Avec magnificence, elle nous a transportées dans un univers d'amour qu'elle irradiait d'une incroyable sensualité. Une sensualité ondulante pleine de charme et de pureté. Sur scène, elle s'est révélée la grâce incarnée. Aguicheuse de bonheur, enrobée de cette gentillesse qui me transperce l'âme, elle semblait illuminée de l'intérieur. Quasi divine. Durant deux heures, Vanessa avait des airs de Paradis. Elle a donné une performance sans faille. Frôlant la perfection, elle a effacé toutes mes douleurs. Elle m'a reconnectée avec mon bonheur intérieur. Cette fille est une fée.
Grâce à elle, j'ai trouvé la force de poursuivre ce combat qui fait mon quotidien de février. Elle a même planté quelques graines dans l'invisible de ce jardin où je cultive mes espoirs. Pour cela, je l'aime davantage et dans cet invisible qui nous lie, je lui en suis éternellement reconnaissante.
Généreuse, radieuse, que personne ne vienne me dire qu'elle n'a pas de voix. Celui qui ose ce blasphème devra affronter la lionne sous ma peau! Car sa voix est empreinte d'une justesse et d'une pureté digne des anges! Gainsbourg avait tort. Vanessa ce n'est pas l'enfer. Vanessa c'est le bonheur...
Pour finir en beauté cette soirée alors que Marie-Ju me quitte pour prendre son métro, je prends le chemin de mon hôtel à deux pas et voilà pas que ma copinaute Marie-Pierre me saute dans les bras! Non sans manquer de me faire une crise cardiaque. Ma vision périphérique n'étant pas des meilleures, elle est apparue dans mon champ de vision comme une surprenante gazelle! L'on papote du concert, excitées comme des puces, lorsqu'un homme nous accoste de loin et nous demande:
- Vanessa Paradis?
En choeur l'on répond:
- Oooouuuuiiiiiiii...
Et c'est alors qu'il nous lance, à chacune, quelque chose que l'on attrape par réflexe sans trop comprendre. À peine a-t-on le temps de se rendre compte que c'est deux t-shirts du concert qu'il a déjà disparu! L'on reste surprises, médusées, bouche bée. Acceptant la magie de l'instant, l'on se serre une dernière fois dans nos bras avant de reprendre le chemin de nos vies...
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