vendredi, août 31, 2007

en ce jour de blogosphère

En ce jour blogosphèrique

C'est en suivant le fil d'Otir qui a gentiment répondu à mon "histoire d'écran" que j'ai réalisé que c'était aujourd'hui le Blog Day. Je me suis du coup rappelée que je l'avais célébré l'année dernière en ce billet, puis en consultant mes statistiques, j'ai eu la surprise de découvrir que le blogue intitulé JIMaroc pointait en ma direction pour cette occasion . J'avais déjà remarqué dans ces mêmes statistiques l'existence floue de lecteurs marocains, mystérieux visiteurs, voilà un petit coin de voile qui se lève en ce jour de blogosphère et je suis très heureuse de découvrir ce superbe carnet d'ailleurs.

Il m'arrive parfois de me sentir comme un dinosaure de blogosphère, avec près de cinq ans sous mes baskets blogosphèriques, je ne suis plus de la première jeunesse en cet univers infernal! J'en deviens peut-être ringarde mais, encore et toujours, je continue de croire en son étonnante magie humaine. Je ne me pose pas de questions comme plusieurs à savoir si le blogue est mort et vu comment il prolifère, pour ma part, je le trouve bien énergique. À chacun sa vie, à chacun ses aspirations, à chacun son blogue. Le mien est devenu un vieux compagnon, je le connais du bout des doigts, je le maitrise sans difficulté, il m'est confortable. Il faudrait pourtant bien que je finisse par en changer le décor, un jour viendra... Depuis le temps que je l'habite, il n'a plus grand secret à mon esprit. Il n'est pas statique, il évolue avec ma pomme, je le nourris régulièrement et il vit, tout simplement, dans les frontières de sa virtualité. Il concrétise en mon imaginaire une sorte de science-fiction. L'enfant en mon coeur ne peut s'empêcher de trouver à cette blogosphère une consonance futuriste, mais je m'égare les idées et ce temps m'est compté. Revenons-en plutôt au menu du jour (BlogDay2007) qui commande cinq blogues à découvrir.....

Qu'arrivera t'il pendant le BlogDay ?


"Toute la journée du 31 août, les bloggers partout dans le monde posteront un article recommandant 5 nouveaux blogs, de préférence des blogs différents de leur culture, point de vue et attitude. En ce jour, les visiteurs de blogs se retrouveront projetés et découvriront des blogs inconnus, célébrant la découverte de nouvelles personnes, et de nouveaux bloggers."

Voici donc ma carte du jour:

- Dead Rabbits go to heaven: Le blogue de Yuna malgré son titre anglophone est des plus français, poétique, Yuna est une lutine que je savoure depuis des lustres, délicieuse...

- Je mijote: Si un jour je me mettais à la cuisine, qui sait ? D'après Mijo la chef de ce lieu virtuel, il parait que tout est possible, qu'il n'est jamais trop tard pour se mettre devant les fourneaux et bien si un jour je m'y mettais, j'utiliserais certainement son blogue comme cahier de recettes. En attendant ce jour improbable, je me contente de saliver dès que je me rends en ses quartiers...

- Les mots croisés: Parce que chez Gaëna, l'amour des mots se conjugue à la sensualité de son auteur, parce-que j'aime beaucoup l'atmosphère qui s'en dégage et que c'est toujours avec plaisir que je m'y glisse...

- Profession Maman: Un blogue maternel que je parcours avec curiosité car j'aime bien l'essence de cette maman qui se pose souvent les mêmes questions que moi, et comment résister à croquer du bout des yeux les jolies joues de son petit brin de fillle?

- Choux de Siam: Le blogue de Choubine ravit mon intellect, c'est un "must" pour mes neurones rouillés. Un carnet spécialisé qui rappelle à ma mémoire que je suis aussi une traductrice de profession...

Une fois le menu de ma carte complétée, je réalise que c'est une carte à saveur toute féminine, alors pour pimenter un peu le tout, je donne la Blogosphère de Patrick Dion en bonus mâle. Un carnet relativement neuf tenu par un routard de la sphère québécoise que je connais depuis des années, j'ai toujours eu un faible pour ses dipatismes. Voici donc un carnet " mainstream" que j'apprécie chaque semaine davantage. J'y vais régulièrement voir ce qui s'y trame...

jeudi, août 30, 2007

Histoire de baleine

Histoire de baleine

Baleine-en-mer-de-fleuve

Notre ami Moukmouk est un adepte des baleines, je le soupconne même d'être amoureux de ces créatures extraordinaires. De mon coté, j'ai eu l'occasion en ce mois d'aout qui s'achève, d'aller voir des baleines à Tadoussac, l'occasion pour mon petit Soleil et son petit cousin de découvrir ces étonnants mammifères. Il y en avait des dizaines. Ce fut un incroyable spectacle. Majestueuses, elles impressionnent, elles coupent le souffle de ces milliers de visiteurs qui viennent les contempler. Difficile d'échapper à la fascination de ces énormes bêtes. Ah! Si seulement on pouvait les laisser brouter en paix sans jamais nuire à cet environnement qui est le leur...

Via le carnet de Moukmouk: " (...) La Tête du chenal Laurentien est une machine à produire de la nourriture. Le courant marin très froid et riche du Labrador coule du Nord vers Tadoussac, alors que le courant du Saint-Laurent plus chaud, et faible en sel coule vers le Nord en surface. Devant Tadoussac, de très hautes falaises sous-marines forces le courant du Labrador a remonté en surface amenant avec lui les sels minéraux nécessaire au développement du plancton.

La haute mer est un désert parce qu'il manque les éléments nécessaires, surtout des nitrates et des oxydes de fer pour que le gazon de la mer, le plancton se développe. Parfois, quand un grand fleuve connait une crue soudaine, où qu'un tempête emporte de grande quantité de sable sur la mer, on voit l'océan verdir. J'ai déjà décrit le truc ici. Je ne sais pas pourquoi, peut-être un été un peu plus pluvieux mais j'en doute, toujours est-il qu'il y a beaucoup beaucoup de plancton dans le partout de Tadoussac jusqu'à Terre-Neuve, et donc il y a beaucoup de baleines.(...)"

Histoire d’écrans

Histoire d’écrans

Nous sommes tous ici liés par un écran, tous branchés à la machine par l’écran, ainsi nous croyons tous voir la même chose mais ce n'est qu'une autre illusion de Toile. Il y a tant d’écrans différents qu’il est quasiment impossible de voir une image de la même façon. C’est un fait de la photographie numérique qui m’énerve royalement. Cela fait rire Juan qui aimerait bien que je lâche le morceau. Mais je n’y arrive pas, cette histoire d’écran me désespère l’âme photographe.

Avant le numérique, avant la prolifération des écrans d'ordinateurs dans la vie quotidienne, je faisais de la photo argentique comme tout le monde, je ne savais même pas que cela s’appelait ainsi, avec passion, je surfais les latitudes de mes instincts photographiques. J’errai les chambres noires, enfin j’errai en particulier le labo de l’université McGill car j’avais une amie bien impliquée dans le club photo qui me laissait utiliser ce laboratoire de nuit en toute impunité. Dans cette chambre noire, j’ai passé plusieurs nuits blanches, en solitaire, en plein bonheur. À l’époque, je rêvai d’avoir une chambre noire chez moi, pour moi. Puis est arrivée l’ère informatique qui a portée sur l’une de ses vagues "le numérique", dès que j’ai mis le doigt sur le bouton d’un appareil numérique, j’ai été aspirée par le monde de ses possibilités. Le numérique a révolutionné mon petit univers. J’utilisais déjà Photoshop comme ça pour m’amuser, mais avec l’adoption du numérique, Photoshop puis Photomatix, ces logiciels implantés au creux de ma matrice informatique sont devenus une sorte d’ersatz de chambre noire. Je ne suis pas encore une experte mais j’évolue, j’apprends, je progresse, je m’éclate. Pourtant le papier me manque. Sur le papier, le produit final est le même pour tous ceux qui le regardent (enfin dans la mesure de ses capacités de vision). Avec l’écran tout dépend de la technologie utilisée, avec l’écran rien ne sort pareil. Les couleurs, les contrastes, les ombres, la lumière, le résultat dépend de l'écran qui supporte l'image. Ai-je mentionné que cela m’énerve?

L’homme aimerait bien que je lâche le morceau et que j’accepte ce fait. En sa qualité d’informaticien, il m’explique que c’est en effet un problème majeur dans le milieu et qu’il n’y a pas vraiment de solutions. Il faut que je m'y fasse. Cela m’énerve. Il dédramatise avec succès mes plaintes sur le sujet en m’expliquant que dans le domaine de la médecine que c’est bien plus grave. Ainsi lorsqu’un scanner ou je ne sais quelle représentation graphique de l’intérieur du corps est transféré dans une autre unité qui ne possède pas le type d’écran adéquat alors le médecin qui examine l’image pourra ne pas voir des zones qui apparaîtraient sur un autre écran adapté à la technologie visionnée. Ces différences peuvent donc se révéler catastrophiques pour le patient évalué. Bon d’accord, mes petites considérations photographiques sont bien futiles à coté de cela! N’empêche que cela m’énerve!

Depuis des années j’ai le même écran, une vieille chose qui commence à avoir des allures préhistoriques à coté des nouveaux écrans plats de plus en plus nombreux. Mon écran est une vielle chose sombre qui perd de ses qualités mois après mois. Pour me faire plaisir, il suggère de m’offrir un nouvel écran plus adapté à mes besoins. Un peu récalcitrante sur le sujet (vu l'état de nos finances), je grommelle que cela ne changera pas grand chose à mon trouble de fond. Il n’en a cure, il estime qu’il est temps que je me modernise, il trouve une occasion alléchante et pour me remercier d’avoir supporté sa mère durant un mois, il m’achète un bel écran tout neuf! Je ne fais pas ma difficile trop longtemps! Il faut avouer que cohabiter plusieurs semaines avec les pincements de ma belle-mère ne fut pas de tout repos pour mon mental. J’accepte donc avec plaisir cette nouvelle entité en mon aire de travail. Je vais vite regarder ces photos que je connais du bout des doigts. Évidemment je les découvre en d'autres nuances, changées, différentes de celles que j'ai en mémoire. Je réalise rapidement que tout est plus grand, plus lumineux, en bref, mieux. Cela me déstabilise un peu et surtout cela m’énerve. C'est niaiseux, j'assume.

Alors, ce matin, je suis curieuse et je me demande quel écran est le vôtre? Oui, vous qui êtes là devant votre écran à lire ces quelques mots, vous qui venez grignoter du bout des yeux mes mots et mes images partagés, vous, là, dans l’ombre, quel est votre support visuel? Pourriez-vous éclairer ma lanterne virtuelle? Est-ce que les européens ont désormais autant d’écrans plats que les foyers nords-américains? Est-ce que les gros écrans à tubes cathodiques sont en voie d’extinction partout sur le Web? Quels sont les écrans d’Afrique? Et en Amérique latine? De quelle est la taille est l'écran du commun des internautes? Suis-je donc la seule à être troublée par ce fait? Pour une fois, je sors de ma réserve habituelle et je m’adresse à toi, visiteur connu ou anonyme, toi qui te cache derrière le voile virtuel, à quoi ressemble l’écran qui affiche ma bulle en ton monde?

mercredi, août 29, 2007

Croquer la matinée

Croquer la matinée en bleu, vert, rose...

Ce matin, de bonne heure et de bonne humeur, Lily-Soleil met son chapeau jaune, ses mini crocs roses, prend un sac qu'elle dépose sur son épaule, attrape un trousseau de clé oublié et descend les escaliers qui mènent à la terrasse. Je l'observe avec curiosité. Je la vois descendre sans difficulté les marches de ciment tout au bout de notre terrain. Même si celles-ci ne possèdent pas de rambarde, elle se dépatouille comme une chef pour arriver à ses fins. Un léger frisson me parcoure l'échine alors que je la regarde partir à l'aventure. Sans se préoccuper le moins du monde de ma pomme, elle s'installe dans sa voiturette rouge et fait mine de démarrer. Le coeur débordant d'une fière tendresse, je ne peux m'empêcher de sourire en mon chignon. Je me dis alors qu'il est grand temps que je m'habille. J'enfile en vitesse une jupe et un tee-Shirt et je sors dehors attraper mon brin de fille de plus en plus grande.

- Mais Liloonette, t'es en pyjama, il faut que tu t'habilles avant de partir...
- Ah! Non maman!

Je retiens mon amusement. Me dire un "Non Maman" bien articulé sur un ton mi-offusqué mi-déterminé est sa nouvelle façon de s'affirmer. Il faut dire qu'elle collectionne les nouvelles façons de faire au fil des semaines qui défilent. Elle imite, elle répète, elle dialogue, elle s'exprime de plus en plus clairement, elle construit des phrases, pose des questions. Elle comprend tout ce que je lui raconte et je la soupçonne aussi de raisonner plus qu'on ne peut l'imaginer. Ce matin, contre sa volonté, je l'extrais de son jeu matinal pour lui mettre une robe d'été. Elle coopère sans me défier. Je la chatouille un peu et la couvre de baisers. Je la laisse jouer avec sa poupée (cela aussi c'est nouveau) tandis que je prépare notre sac de plage. En quelques minutes nous voici enfin prêtes à partir en vadrouille de lac...

lundi, août 27, 2007

l'Action de croire...

Croire en l'au-delà, ça ne suffit pas. Il faut croire aussi en la vie.
Madeleine Ferron

Croire, c'est être capable aussi de porter ses doutes.
Romano Guardini

Croire au soleil quand tombe l'eau.
Louis Aragon

dimanche, août 26, 2007

À chacun sa vie, à chacun sa "coolitude"

Instants de solitude, prise dans une spirale de ménage, j’écoute en boucle Pascale Picard, je fais des loops sur cette chanson. La grisaille m’indiffère, je passe par dessus les humeurs lourdes de ma belle-mère en pénitence. Lily-Soleil fait de la fièvre, Juan pense que ce sont ses molaires qui poussent. Je crains plutôt qu’elle n’ait pris froid durant les deux derniers jours passés avec sa grand-mère paternelle! Je me sens coupable d'avoir profité de quelques bribes d'individualité. Je raisonne ce tourbillon qui m'éviscère les entrailles, je grogne, cet état fiévreux me mine. Dès que cela touche mon enfant cela vise droit dans le cœur. Je suis une mère louve...

Ma belle-mère, elle, a juste le don de me taper sur le système et quelques affinités réciproques à ce sujet. En fait, nous sommes comme deux poules, l’une, les fesses bien serrées et l'esprit bien fermé, n’aime pas partager sa basse-cour et l’autre, bien délurée et la liberté bien trempée, existe dans sa propre basse-cour et refuse de se faire picorer les plumes! Bref, ce sont des tensions belle-mère belle-fille d’une banalité universelle. Karma quand tu nous tiens!

Le beau-père (tout le portrait de mon homme) est un charme que je libère de ses chaines, ce qui a le don de faire enrager sa femme! Mais c'est plus fort que ma pomme, l'amour que je porte à mon homme se réverbére sur les rides de son père. En ces quelques troubles domestiques, Juan s’écartèle un peu le coeur au milieu de nos querelles silencieuses, cela me peine. Je me force donc à ne pas envenimer les situations qui lui font du mal, j’avale ces douleurs que je ressens pour mieux laisser remonter mes gentillesses à la surface des heures qui s'effacent. Je n’en finis plus de faire du ménage, cela me calme les nerfs, Shni mon petit génie sourit du haut de l'étagère encore poussièreuse! Il s'amuse de ma lassitude ménagère. Je n’en finis plus de faire du ménage et pourtant il me semble que c’est toujours le bordel…

Shni virevolte et vient se poser sur mon épaule. Il me chuchote tendrement:

- Etolane, le ménage est une histoire sans fin, il ne sert à rien de trop y penser, ce n'est rien d'autre qu'une discipline à laquelle chacun doit se plier s'il ne veut pas vivre dans un taudis...
- Mais mon cher Shni, n'y a-t-il point des taudis propres et bien rangés dans quelques bidonvilles de la planète?
- Ceci est bien difficile mais ce n'est surement pas impossible...
- Alors "taudis" n'est point le bon terme pour exprimer ce concept que tu désires partager.
- En effet, maintenant que tu le mentionnes, tu as raison. Ceci demande réflexions.

L'étrange créature fronce l' un de ses minuscules sourcils avant de s'évaporer dans l'air du temps qui l'aspire. Je soupire et continue mes ingrates tâches...


Qu'importe, je m’évade les idées noires avec le retour de Vanessa. Je suis contente de la revoir sortir de ses tanières. Cela me rend l’humeur plus légère, je suis sure que son nouveau Cd aura le don d’ajouter une petite touche de fantaisie à mes futurs jours enrobés d’arctique. Vanessa m’évade l’esprit et je l’en remercie. Même si je ne voudrais pas échanger ma vie avec la sienne, je suis heureuse de savoir qu’elle existe. Sa vie m’inspire le bonheur, sa vie me rassure, savoir qu’il existe une Vanessa Paradis sur Terre me fait du bien à l’âme. Bon ok, j’envie un peu son karma de feu de Dieu mais bon, comme le dit le dicton: « À chacun son Karma… » et à chacun sa "coolitude"…

vendredi, août 24, 2007

Anachronisme

En Nouvelle France,

La belle et le guerrier soudés dans les battements d'un coeur partagé...

Anachronisme
Anachronismes et inspirations métisses.

Brève insomnie.

Brève insomnie.

Une pluie diluvienne me tire d'un sommeil agité. Heureuse de voir disparaître dans le néant ces rêves qui n’en sont pas, je ne cherche pas à combattre ce réveil impromptu. Je ne veux plus penser à ces songes à saveur de cauchemars, des songes empreints d'émotions qui se dissipent difficilement entre deux cordes d’eau. J'ai un sentiment amer qui me coure sur la peau. Je m'étire. Nue, je sors voir la nuit qui pleure en cascades. La maisonnée est endormie, tout le quartier est sous le contrôle de Morphée, la forêt n’est que silence.

Le jour se lève à mesure que je me réveille, un jour gris, terne. À mesure que le jour s'éveille, la pluie s'affaiblit. Je fais mon possible pour effacer cette nuit qui a si bien su me malmener l'imaginaire, à moins que cela soit mon inconscient qui ne me fasse des siennes et ne s'amuse de mes peurs intérieures. Vulnérable. Je laisse couler ce nouveau jour en mes veines. Avec la lumière qui avance, je reprends des forces. Je bande les muscles qui sculptent ce corps que je me réapproprie. La pluie s'est adoucie, elle ne fait plus violence au paysage. J'envoie valser mes défaillances. Aujourd’hui je laisse mon rayon de soleil à la maison avec ses grands-parents et je me prépare à partir en ville. Aujourd’hui je vais aller voir ailleurs si j’y suis…

mercredi, août 22, 2007

Soleil, soleil, soleil

Soleil, soleil, soleil

Sur-le-sable Sur-le-sable-II

Ma belle-mère en quarantaine, les beaux parents vadrouillent et je retrouve ma normalité de lac. Le soleil est de retour, fort, puissant, éclatant sur un ciel bleu poudre. Qu'il est bon de retrouver un soupçon de chaleur estivale. Je m'en délecte les neurones...

Sur le chemin qui nous mène à la plage je remarque avec nostalgie que quelques cimes commencent à rougir, une fois arrivée sur place, je constate que les collines qui entourent le grand lac se teintent déjà de plusieurs touches jaunâtres. Il est nécessaire de profiter de chaque journée d’été qu’il nous reste, ce sont les dernières de la saison. Mes tournesols perdent leurs pétales. La lumière se transforme. Les jours raccourcissent. L'automne et ses subtiles mélancolies ne sont plus bien loin...

Lilounette-VLilounette-IVLilounette

Le village s’est vidé de la majorité de ses vacanciers. Je retrouve mes habitudes sauvages. Je retrouve "mon lac" à l'état sauvage. J'aime voir grandir mon brin de fille entre forêt et horizon limpide.

Au coeur de cette nature généreuse, Lily-Soleil s’épanouit comme une fleur. Hier, accompagnée de la petite voisine, nous avons passé l’après-midi entre châteaux de sable et baignades. Les enfants s’amusent un temps ensemble, j'en profite pour me dorer la peau tout en les observant du coin de l’œil. Je prends toutes sortes de photos, je me vide le cerveau. La photo me sort les mots de la tête. J'aime mitrailler tout ce qui bouge, tout ce qui attire mon regard et j'ai un zoom d'enfer! Une dame à quelques pas de ma serviette se tourne vers moi et me demande :

- Est-ce que tu viens de me prendre là?

Je lui souris et répond avec un geste large qui englobe le paysage.

- Oui et non, j’ai surtout pris l’ensemble…
- Ah! Je comprends, de toutes façons je sais que tu ne fais que de belles photos...
- Oh! Heu, oui j’essaie…

Surprise, je réalise que je viens de tomber sur une autre inconnue qui me connait. Il faut dire que cet été mes photos auront connu une bonne circulation à l’échelle locale, sur les pages couvertures du journal municipal, dans divers pamphlets et sur un petit guide distribués dans le village par la Corporation du bassin versant et c'est sans compter toutes celles qui servent les besoins de l’association pour la préservation du lac. Mes images signées se baladent sur papier glacé. Ceci sans parler de mes implications écrites sur le site Internet de cette même association qui me fait rencontrer les personnes clés de la municipalité et quelques médias. Lorsque Keisuke, mon ami japonais est venu nous visiter avec mon amie Ves au début de l’été, il a été surpris par ces personnes que l’on rencontrait et qui venaient me parler de mes photos, de lac et d’environnement. Il s’est exclamé avec stupeur:

- Oh ! Etolane, you’re like a local celebrity…

Hum, il est vrai que je passe de moins en moins inaperçue! Disons que je préfère l’idée de personnalité locale, s'il s'en faut d'une image pour décrire ce drôle d'état. J’ai ce fond de timidité paradoxale qui ressort en ces situations. Cette timidité incongrue parfois me paralyse. C’est mon coté animal sauvage! Ce n'est pas pour rien que j'aime vivre en solitaire dans la brousse! Et puis, je n’aime pas trop l’idée de célébrité, c’est creux et insignifiant dès que l’on y réfléchit bien. Je préfère l’idée de participer à des causes publiques pour le bien commun tout en s’impliquant de sa personne…

En tout cas, cette dame qui me reconnaît sans que je la connaisse me renvoie à ce fait que je dois gérer à mesure que je réintègre la vie active. L’avantage c’est que cette dame accepte que je l'insère dans mon paysage tout en m’offrant une certaine confiance. Je vois qu’elle aimerait bien entamer une discussion. Mais je suis bien là avec les filles, tranquille, entre châteaux de sable et pilule dorée. Je n'ai pas vraiment envie de discuter, j’aimerai juste relaxer sans trop penser. Juste profiter de ces moments d’enfance et de mamamitude comblée sans devoir réintégrer ma peau "d’adulte", sans avoir à gérer d'identité publique.

D’un coup, je sens jaillir cette inhabituelle timidité qui me bloque, alors que je parle de tout et rien avec tout le monde et n’importe qui sur la plage, là soudainement je me sens coincée! Mon coté sauvage gagne la partie. Je me contente de lui sourire gentiment et je retourne à mon train train maternel. Je la vois qui m'écoute tandis que je joue et papote avec les enfants. Je la vois qui s’intéresse. Elle semble gentille, ouverte, elle me regarde, l’on se sourit encore. Je fais semblant de ne pas trop la voir.

My creation Summertime Fun

Je préfère me fondre les émotions dans la douceur de ma relation avec ma fille. En ce moment nous vivons en parfaite harmonie et j'en apprécie chaque seconde. N’est-ce pas les meilleures années que je croque ici à pleine dents. Des années d’innocence et de pureté enfantine, des années où je ne suis pas encore trop fripée, où je conserve quelques restants de jeunesse extérieure, où j’ai encore un long futur devant moi.

Un jour ma toute petite fille sera femme accomplie et je serai à l'orée du troisième âge. Un jour lointain, Lily-Soleil fera de moi une grand-mère, alors je glanerai la récolte des graines que je sème présentement. Cultiver la vie est un défi pour chaque humain sur Terre...

Reflets-d'humanité

mardi, août 21, 2007

Travailler sur soi

Travailler sur soi

Durant ce mois d’août, j’ai assisté au mariage d’un ami écrivain. Nous nous sommes rencontrés il y a de cela plusieurs années alors que je présidais une association littéraire à l’université. Depuis ces jours, j’ai publié quelques nouvelles, rédigé maints articles, accroché un diplôme et fait un enfant. Lui a publié quatre romans, des dizaines de nouvelles, a décroché un diplôme, trouvé un emploi de rédacteur en chef et se marie avec une femme qui me plait. Durant la soirée de ce mariage à saveur familiale (quelques amis seulement étaient conviés), je me suis laissée bercer par cette chaleur humaine qui enrobait les jeunes mariés miellés d’émotions.

Les mariés avaient travaillé fort à l’organisation de ce jour depuis des mois. Le cadre était romantique, l'atmosphère était sympathique. J'y ai retrouvé un ancien collègue de traduction que je n'avais pas vu depuis l'université. J'ai fait la connaissance de tout ce petit monde invité à célébrer l'amour de nos amis. Dans le soir couchant, un lâcher de papillons fait pétiller les yeux des petits et des grands. Les mariés ont même pris la peine d’écrire à chacun de leur invité un petit mot touchant qu’ils lisent avant l’arrivée du dessert. Arrive le tour de ma pomme, vu que je suis l’amie du marié, c’est lui qui a concocté ce petit mot qui me croquera! Je me demande bien ce qu'il va me pondre! Il ne tarde pas à combler ma curiosité. Paraitrait-il donc qu’en plus d’être charmante, je suis marrante, exubérante, excentrique, bourrée de talent mais criblée de doutes. En quelques phrases, il me décortique la peau et met le doigt dans le mille de mon chaos. Touchée, coulée! Je frissonne une seconde. Je lui souris, l’on s’embrasse, l’on partage une bouffée d’affection. Son bonheur me fait plaisir. Je réalise à quel point j’ai toujours été fascinée par cette absence de doute qui le personnifie, je sais que j’étudie ce fait depuis toutes ces années que nous nous connaissons…

Avec le départ de ma belle-sœur, je retrouve un petit peu plus de ma normalité quotidienne. Avec ma belle-mère à demeure, je me force à me détacher un peu de ma fille pour qu’elle puisse en profiter durant le temps de son séjour. Je redécouvre ainsi quelques indépendances mentales, j’organise mes pensées et je médite librement sur le cours de mois à venir. Ces méditations trouvent le chemin de mes chaos, elles y illuminent les ténèbres. Car, en effet, il est vrai qu’il y a de ces moments existentiels où le doute s’engouffre en mes veines avec la puissance d’une bombe atomique. Ces moments m'atomisent. Ils sont comme des coulées de magma gluant qui polluent mes entrailles. Je ne partage que très peu ces états là. Quelques proches perçoivent ces dérives qui sont toujours en lien direct avec cet être littéraire qui vit en mon sang. Seul mon homme les connait vraiment. Il est le seul à qui je les confie sans pudeur. Il est celui qui ne doute jamais de ma pomme, celui qui croit en moi malgré moi.

Ces états là me déconstruisent, je les excrète autant qu’ils me nuisent. J’en parle peu mais je ne les cache pas vraiment, je les exprime sans le support des mots, par des moues, par des non-dits, par des silences contrits. Je les vis en privé, esseulée. Je me verrouille de l'intérieur. Je ne m'y vautre plus. Je les combats plutôt de toute mon âme. Heureusement, avec l’âge qui bonifie la raison, j’apprends à les surmonter sans sombrer dans leur instabilité rampante. Pour ce faire, j’essaie de les laisser passer sans trop m’y noyer, sans m'y casser les nerfs. Lorsque ces moments là malmènent mes émotions, je m’accroche à Robert comme à un père. Un père que je n’ai jamais eu, un père que je n’ai jamais connu, un concept qui ne fait point partie de mon identité mais que je fantasme parfois. Si mon pays est ma langue alors Robert peut très bien être mon père de substitution. J’ouvre Robert. Immanquablement, j'y trouve ce que je recherche. Je me nourris de cette nourriture qu'il m'offre en quelques lignes précises. J'ouvre Robert et toujours, il me rassure de cette présence qui est sienne.

Doute : n.m – v. 1050 de douter. 1. État d’esprit qui doute, qui est incertain de la réalité d’un fait, de la vérité d’une énonciation, de la conduite à adopter dans une circonstance particulière. Hésitation, incertitude, incrédulité, indécision, irrésolution, perplexité. Être dans le doute au sujet de qqch. Laisser qqn dans le doute. Prov. Dans le doute, abstiens toi. Le doute n’est plus permis. Être acquitté au bénéfice du doute. « Mieux vaut l’erreur, - pourvu qu’elle soit de bonne foi » (R. Rolland). Un air de doute. Dubitatif, sceptiqueMETTRE QQCH EN DOUTE : contester la valeur de. Mettre une assertion en doute. Controverser, nier. « Nul ne s’est avisé de mettre en doute sa sincérité parfaite » (Bloy). Mettre en doute que (et subj) : refuser de croire. – VX Maladie, folie du doute : maladie mentale caractérisée par des manies d’interrogation, de vérification. Position philosophique qui consiste à ne rien affirmer d’aucune chose. Sceptique; pyrrhonisme. Doute métaphysique. COUR. Attitude d’une personne qui n’a pas d’opinion sur l’Existence ou la non-existence de Dieu; d’une personne dont la foi chancelle. Agnosticisme. « Cette croyance incertaine qui n’est pourtant pas le doute (…) et dont Musset donne un exemple quand il parle de l’Espoir en Dieu » (Proust). Le doute philosophique ou doute méthodique de Descartes, opération première de la méthode cartésienne. « Le grand principe expérimental est donc le doute, le doute philosophique qui laisse à l’esprit sa liberté et son initiative » (Cl. Bernard).

2. Un, des doutes. Jugement par lequel on doute de qqch. Avoir un doute sur l’authenticité d’un document, sur la réussite d’une affaire. Lever, éclaircir, dissiper un doute VIEILLI Ôter, tirer qqn d’un doute, faire cesser ses inquiétudes. – LAISSER PLANER UN DOUTE : laisser s’installer une incertitude. Obscurité, 1. ombreIL N’Y A PAS DE DOUTE : la chose est certaine. Il n’y a pas l’ombre d’un doute. Cela ne fait aucun doute. Incontestable, indubitable. Inquiétude, soupçon, manque de confiance en qqn. Avoir des doutes sur qqn. Méfiance, suspicion. Avoir des doutes sur la fidélité de qqn. Crainte, présomption, soupçon. « La jalousie se nourrit dans les doutes » (La Rochefoucault) Il n’y a pas de doute que… Nul doute que… (avec le subj et ne) « Il n’y a point de doute que vous ne soyez le flambeau même de ce temps » (Valéry) – (Avec l’indic.) « Il n’y a aucun doute qu’après la mort nous verrons Dieu. » (Claudel) – (avec le condit.) « Nul doute qu’il le prendrait et essayerait de le lire » (Daniel-Rops)

3. Loc. ADV VIEILLI SANS DOUTE ( ou MOD, sans aucun doute ; sans nul doute) : certainement. Assurément, incontestablement. C’est sans doute vrai. Irez-vous? Sans nul doute. PAR EXT MOD. Sans doute : selon toutes apparences. Apparemment, probablement, vraisemblablement. « un changement, Qui présagerait sans doute un grand événement » (La Fontaine) Sans doute arrivera-t-elle demain. Sans doute qu’il a oublié. Sans doute qu’il accepterait si vous insistiez. (marquant une concession) C’est sans doute vrai, mais… CONTR. Certitude, conviction, croyance, résolution, assurance, évidence.

vendredi, août 17, 2007

individuelle

Individuelle,

Toute la troupe familiale partie en expédition en ville, j’apprivoise une certaine solitude. Par la force des choses, je me détache de mon enfant, l’homme est content, il m’encourage à profiter de ce temps pour me retrouver femme, entière, moins mère. Me retrouver femme ou insérer la mère à la femme? Mère. Femme. Maman. Amante. J’ai l'être qui oscille dangereusement.

Je décide de me prendre en main. Je dois recentrer mon esprit à la dérive. Comme dans l’ancien temps, solitaire, je file d'un bon pas à la plage. J’y retrouve plus de monde que je ne l’aurai pensé. Je retiens ma moue. Je discute avec quelques connaissances avant de m’éclipser en ce petit coin de sable oublié qui fut mien durant des années. Loin de la masse, je pose mes fesses au bord de l’eau. Les nuages font légion, un peu perdue, j’ai le crayon qui bloque. Où sont passés mes repères d'antan? Je tangue.

Je prends des photos de cartes postales. J'inspire. J'expire. Du coin de l'oeil, je perçois du mouvement, je me lève. Je m'approche plus près pour observer en direct une incroyable guerre de fourmis. Ce conflit m’hypnotise, mes pensées partent en orbite et m’entraînent dans un univers à la Werber. Je ne sais pas qui attaque qui mais je constate plusieurs victimes dans les deux camps. Les petites noires semblent pourtant se faire massacrer. Je suis témoin de plusieurs tueries. La nature est souvent bien cruelle. Les grosses fourmis rouges se battent avec les petites fourmis noires qui n’en finissent plus de trimballer des œufs et des larves d'ivoire! Je me demande quelle fourmilière est pillée. Un muret est pris d'assaut. Fascinée je suis. Des centaines de ces minuscules créatures s’agitent sous mes yeux. Complètement indifférentes à mon regard humain, sans se soucier une seconde de ma pomme, elles s’activent à leurs micro existences. Elles sont en guerre. C'est un véritable carnage! Que de violence au royaume des fourmis qui vivent entre lac et gazon…

War-of-the-ants-III

Je me rassois, j'enfonce mes pieds dans le sable. J’ai la nausée qui se tasse. Je ne sais pas trop ce que ma belle-mère a mis dans ses sauces mais j’ai dégusté toute une intoxication alimentaire cette semaine! Ceci grâce à un ingrédient invisible qui n’affecta personne d’autre que moi, la seule sur le tapis! J'ai les entrailles sensibles. Fragile je suis. Et Dieu que je déteste vomir! Ciel que j’ai un bon mari! Capable de m’aimer dans les pires circonstances! J’ai une tempête dans l’estomac. Je grogne. Par amour, j’explose ma bulle d’intérieur. Je lâche prise. Je me concentre sur le clapotis des vagues, petit à petit le brouhaha humain s’estompe. Je vogue sur l'océan de mes émotions.

J’oublie mes petits soucis au creux du lac qui s’étend devant moi. J'enroule une mèche rebelle autour de mes doigts. Je grimace. J’arrache un cheveu blanc, signe du temps qui me vieillit. Profondes sensations, légers remous. Je regarde ce long fil bouclé avant de le laisser s’envoler dans une brise. Il s’échoue sur le sable. Je me plonge l’âme dans l’horizon limpide. Là-bas, à l'autre bout de la plage, le ciel menaçant fait fuir les familles qui se dispersent. Quelques gouttes humectent ma page presque blanche. Dans mon champ de vision, une grosse dame « éffoirée » sur un nez de bateau espère encore le soleil. Les bateaux rentrent au bercail les uns après les autres. Le ciel s’obscurcit davantage, l’orage se rapproche. Une goutte par ci, une goutte par là, même les canards se sauvent! L’un des hommes qui accompagnent la dame bien en chair s’exclame :

- Je pense qu’on a perdu la bataille!!!

Je souris sous mes boucles folles. Ils plient bagage et se dirigent vers la sortie. Je les attrape du bout de mon objectif. Espionne je m'assume. Les gouttes de pluie picorent la surface de l’eau. Je me faufile entre deux larmes de ciel. Le dernier vrombissement d’un moteur s’éteint au loin. Le paysage retrouve son calme initial. Le silence humain est total. Comblée je suis.

J’enfonce les jambes dans l’eau douce qui caresse ma peau nue. Elle est bonne. Chaude d'été qui s'achève. Je soupire de bonheur. Individuelle. Sous ce ciel capricieux, je me réveille les sens engourdis. Zen. Je me ressource de l'intérieur. Je résiste à l’envie subite de me déshabiller de haut en bas pour me baigner en toute simplicité. Sérénité. Sur le lac paisible, une voile glisse dans le vent qui se lève. L’atmosphère s’embrume et absorbe les collines à l'horizon. L’averse se fait plus forte. L'air ambiant est rempli d'agréables odeurs. Je les respire à pleines narines. Seule sous la pluie (les pieds dans l'eau), j’écris ces quelques mots…

Avant-la-pluie HDR-Lake

fumer la moquette

J'attrape au détour de ce vendredi l'expression de la semaine, je réalise du même coup que c'est la première du mois d'août! Hum! Pour se remettre dans le bain voici donc une expression contemporaine qui m'a toujours amusée. En découvrant les petites histoires de ses origines, je trouve que finalement elle fait bien plus de sens que je ne lui en accordais...

EXPRESSION via Expressio.fr
« Fumer la moquette »

SIGNIFICATION
Être dans un état second, raconter des bêtises, délirer.

ORIGINE
Cette expression est récente puisqu'elle date de la deuxième moitié du XXe siècle. Ceux qui aiment les trips pas trop chers qui ne "déchirent" pas trop les méninges, évitent en général la cocaïne ou l'héroïne et fument plutôt de "l'herbe", autre nom politiquement correct du haschich ou du cannabis. Or, par les temps qui courent, alors que le béton remplace petit à petit les prés, l'herbe véritable devient de plus en plus difficile à trouver, surtout pour les citadins. Alors qu'est-ce qui, dans un petit appartement empilé au milieu de nombreux autres, s'approche visuellement le plus de l'herbe, sinon les poils de la moquette, surtout si celle-ci est d'un beau vert fluo?

C'est par dérision vis-à-vis des fumeurs de joints ou de pétards, et peut-être aussi en pensant aux effets probables du fait de fumer des poils de moquette synthétique, que fumer la moquette désigne un état dans lequel le 'fumeur' n'a plus vraiment toute sa tête, comme s'il avait consommé une drogue. On peut aussi concevoir que cette expression a pu naître par allusion au gars dont la réserve personnelle "d'herbe" est vide, qui est en manque, et qui, faute de grives, coupe des poils de sa moquette pour en mettre dans son joint, avant de partir dans un trip inhabituel. Cela dit, il ne faut pas non plus oublier que le haschich, c'est du chanvre indien. Or, à quoi était beaucoup utilisé
le chanvre autrefois, jusqu'au XIXe siècle ? Comme cette plante est une fibre naturelle très résistante, elle servait (et sert toujours, mais moins fréquemment) à fabriquer de la ficelle, du tissu et même des tapis. Et, dans l'intimité de son chez soi, il n'y a pas une bien grande différence entre "fumer le tapis" et fumer la moquette.

jeudi, août 16, 2007

Still Alive

Toujours vivante...

Je partage désormais ma maison, ma fille et mes heures avec la famille de Juan bien installée en mes quartiers. La belle-mère s’est appropriée ma cuisine, le beau-père squatte mon salon, le beau-frère surveille ses trucs de tennis sur mon ordi, le petit et mon soleil brassent de l’air enfantin et la belle-sœur lie le tout pour le bonheur de mon homme qui profite de ses moments rares parmi les siens…

Il ne me reste plus que la solitude de ma chambre pour souffler quelques minutes de réflexions! Mes beaux-parents occupent le rétro-loft, le trio de ma belle-sœur loue un chalet à deux pas et les cousins deviennent de drôles de jumeaux! Je dois avouer que c’est bien mignon de les voir aller ainsi à partager leurs vies bambines. Ils sont aussi différents que le jour et la nuit et pourtant ils se complètent étrangement. Ils s’observent, ils s’apprécient, ils se cherchent, ils se trouvent et au fil des jours ils se transforment en ce duo trognon qui fait craquer les adultes qui les entourent. Me voilà donc devenue tantine de ce petit garçon qui me sourit avec passion...

Ma routine d’entraînement est partie aux quatre vents, hasard ou conséquence, me voilà malade comme je ne l’ai pas été depuis des mois! Une nuit entière à vomir de la bile en pensant mourir, pas vraiment sexy la mère!!! Pas de disputes en ma maison mais une rébellion d’intestins des plus virulentes pour ma pomme toute chambardée! Aille…

Encore quelques jours et la poussière retombera avec le départ du petit et de ses parents, encore deux semaines et je reprendrai possession de ma maison. En attendant une image qui nous offre un zeste de futur conjugué au présent et qui vaut bien toute la peine que je me donne à partager ma bulle d’intérieur qui explose sous la pression…

dimanche, août 12, 2007

belledoche

Dans toute mère de famille, il y a une belle-mère qui sommeille.
Francis de Croisset

La belle-mère et la bru dans la même maison sont comme deux chats dans un sac.
Proverbe yiddish

Il est parfois difficile de savoir qui, dans une famille, commande : le mari, la femme, la belle-mère ou la cuisinière. Mais le chien de la maison, lui, ne se trompe jamais.
Marcel Pagnol

En suspension

En suspension

Invasion de la belle-famille, débarquement d’outre-atlantique de mes beaux-parents, de ma belle-sœur, son mari et leur petit qui n’a que quelques mois de différence avec M’zelle Soleil. Juan en vacances pour quelques jours. La routine se fond dans un nouveau tourbillon qui m'aspire le quotidien. En apnée, je me laisse couler. "Amphibienne" je deviens..

Un zeste des fêtes de la Nouvelle France pour s'évader le temps. Danser le menuet avec des inconnus, anachronique sensation. Creuser le sujet de mon article sur les bateaux pour l'asso, subtile politique. Une rencontre avec la ministre de l’environnement sous le feu des médias. Des heures de lac bleuté en mode familial. Assister au mariage d'amis que l'on voit trop peu souvent. Une visite de fjord et observation de douzaines de baleines. Tadoussac au soleil...

Deux cousins découvrent leur filiation au rythme des jours qui défilent. Une grand-mère aux anges savoure ces moments aussi rares que précieux. La belle-fille que je suis se retire régulièrement au creux de sa bulle, respirer profondément. Entre sourires et nerfs à vif, l’effort produit les bases des constructions pour une vie meilleure, pour le bonheur des petits et des vieux…

My creation

vendredi, août 03, 2007

Brève atmosphèrique.

Brève atmosphérique.

Le téléphone dans une main, je m’apprête à m’asseoir sur le balcon lorsque je vois un éclair zigzaguer et s’abattre dans un horizon proche! Je m’assois quand même, peu rassurée, l’atmosphère est électrique, cela tonne de tous les cotés. L’air crépite. Le ciel ombrageux fracasse l’atmosphère à intervalles de plus en plus rapprochés. Mon téléphone vibre contre ma paume. L’électricité saute, trésaille, elle va et vient avant de revenir pour de bon.

Je tâtonne du bout des nerfs l'épaisseur de mon courage. D’un coup sec, une autre détonation résonne juste au dessus de ma tête. BANG! Le ciel se déchire en un incroyable bruit de canon. Je sursaute de surprise. J’en lâche le téléphone. Mes élans téméraires se font de plus en plus minuscules. Un autre coup fait trembler la terre. Une subtile angoisse m’enrobe la chair. Malgré moi, je me replie entre mes quatre murs. Je m’y cache. L’orage aura eu raison de moi!

S’en suit une puissante averse, aussi courte qu’intense. Le ciel s'éclaircit. L’orage continue de cogner mais ses batailles sont de plus en plus lointaines. Il grogne encore quelques minutes avant de s’effacer dans le temps. Revient le silence, d’abord prudent puis de plus en plus vivant. La nature palpite. Les rayons de soleil percent la couverture de grisaille, la lumière transperce l'atmosphère étouffante qui perdure. La menace est passée. Je prépare mon sac de plage.

Ainsi meurent les tempêtes…

Orage-à-l'horizon

Quelques statistiques (source):
• Il y a environ 20 millions d'orages par an. (50000 par jour).
• Ils sont moins fréquents aux latitudes septentrionales.
• En moyenne, il y a 20 jours par an d'orages dans la partie sud de la vallée du St-Laurent (dans le Golfe, il y en a 10 jours par an).
• Diamètre d'un orage: 15 à 25 km.
• Extension verticale 10, 12 ou 15 km.
• Durée 1 ou 2 heures (ou plus si bien violent).
• À tout moment, 100 éclairs frappent la surface terrestre: total annuel mondial: 32,000,000 éclairs; total annuel canadien: 100,000 éclairs.

Si vous êtes surpris à l'extérieur par l'orage:

• trouvez un abri à l'intérieur sinon réfugiez-vous dans une crevasse, sous une falaise ou dans une grotte;
• éloignez-vous des arbres isolés;
• évitez les zones surélevées et la lisière d'un bois;
• lorsque l'orage est très violent, n'hésitez pas à vous asseoir ou à vous coucher dans un fossé;
• ne vous approchez pas à plus de 30 m d'une clôture en fil de fer à cause du risque élevé d'électrocution même si la foudre a frappé la clôture à 1 km de là;
• il n'est pas nécessaire de fermer portes et fenêtres, sinon pour empêcher la pluie d'entrer (la foudre traverse la brique!);
• il n'y a aucun rapport entre les courants d'air et la trajectoire de la foudre;
• les golfeurs devraient éviter de lever leur bâton au-dessus de leur tête;
• les nageurs devraient sortir de l'eau;
• en auto, ne pas se garer près d'un grand arbre ou d'une clôture grillagée.

mercredi, août 01, 2007

Un petit dépassement de soi

Petit dépassement de soi

Dimanche dernier, accompagnée d’une petite troupe composée de mon homme, de mon ado de soeur et de quelques amis téméraires, je suis allée astiquer mon objectif à la cime des arbres. Je collabore coté photos avec l’activité « d’arbre en arbre », non loin de chez moi. Dimanche était mon jour de corvée. Pas facile de prendre des photos entre ciel et terre la vie accrochée à un fil. Tout un défi. Ce fut véritablement de la photographie extrême! J’y ai gagné quelques bleus, j'y ai connu quelques effrois. Mon salaire fut le plaisir de mes proches à qui j’ai offert cette étonnante expérience. Lorsque j’aurai un plus de temps pour construire mes pensées, j’essayerai de mettre en texte ces sensations aussi magiques qu' éprouvantes, sensations qui sont désormais gravées au fer blanc dans ma mémoire…

Dans les arbres

Dans d’inhabituelles hauteurs sentir le vide attirer ses entrailles déboussolées. Laisser glisser les vertiges pour mieux affronter ses frayeurs. S’envoler les idées à la cime des arbres. Respirer. Suer. Se surpasser. Ne pas regarder vers le plancher des vaches. Repousser ses limites. Contempler la forêt qui s'étend à l’horizon. Dominer ses craintes. Respirer. Sentir la puissance du groupe qui motive l’effort. « La vie avant la poulie» explique le patrouilleur de service. Un petit conseil qui prend tout son sens lorsque l'on s'équilibre sur un fil. Redescendre à terre le corps courbaturé et l’esprit renforcé par les obstacles surmontés…

Affronter-ses-peurs En-hauteur-II
Hauteurs Explorer-la-canopée
Et si la nature redevenait reine de la Terre, puissance suprême...

Un ami connaissant mes humeurs fictives m'a envoyé cette étrange chronologie par courriel. Tiré de cet article en ligne, c'est un angle de vue qui allume les obscurités de mon imaginaire...

Deux jours après la disparition de l'homme
Les métros de plusieurs villes, dont celui de Montréal et de New York, sont inondés parce que les pompes qui vident les tunnels ne fonctionnent plus.

Sept jours
Les réservoirs de carburant diesel d'urgence qui refroidissent les réacteurs nucléaires sont épuisés. Les centrales explosent.

1 an
Les rues des villes nordiques, comme Montréal, sont couvertes de nids-de-poule.

De deux à quatre ans
Les mauvaises herbes envahissent rues et trottoirs. Les racines des arbres se dirigent vers les égouts, qu'elles briseront en seulement quelques années.

Quatre ans
Les gratte-ciel commencent à s'écrouler en raison des infiltrations d'eau qui ont affaibli leur structure métallique.

Cinq ans
Des incendies allumés par la foudre dans le bois mort des parcs ravagent les villes.

20 ans
Les toits des maisons commencent à s'effondrer. Les plus résistantes dureront un siècle.

25 ans
Les ruisseaux et marais ont regagné leur lit d'origine dans les villes.

300 ans
Les ponts suspendus s'écroulent.

500 ans
Des forêts matures recouvrent les villes

600-700 ans
Les ponts à arches s'écroulent

5000 ans
Les capsules métalliques des bombes thermonucléaires sont fissurées et laissent s'échapper le matériau radioactif.

35 000 ans
Les effets de la pollution par le plomb ne sont plus perceptibles.

100 000 ans
L'impact des gaz à effet de serre est devenu imperceptible.

250 000 ans
La radiation des infrastructures nucléaires est redevenue assez faible pour se confondre avec la radiation naturelle.

Quelques milliers d'années
Les seules structures qui résistent encore sont le tunnel sous la Manche et les sculptures représentant les présidents américains sur le mont Rushmore. Les pyramides ont finalement succombé aux outrages des ans parce qu'elles sont dénuées de leur protection de marbre depuis les invasions arabes. Les bâtiments de pierre couverts de marbre, dans les villes occidentales, ont survécu longtemps parce que la pollution a cessé de les attaquer.

Quelques centaines de milliers d'années
Des microbes acquièrent la capacité de dégrader le plastique, la dernière trace de l'homme.