vendredi, juillet 30, 2004

Paillettes d'eau

Des paillettes plein les yeux, je regarde le lac qui scintille de mille reflets d'argent. Il m'en jette plein la vue. Je capitule avec délice, trop sensible à ses charmes, je courbe l'échine pour mieux le saluer, avant de le pénétrer, tout doucement...


Stereo-log (Barbare et Marshmallow)...

Mono, j’hais ce mot! Mono-mind. Mono-Thinking, i hate the mono notion! Je parcours Robert, entre autres définitions, dont celle monographique, je trouve enfin celle qui m’énerve ainsi qu'une petite perle posée au détour de la même page…

Mon(O) – Élément du gr. monos, « seul » unique...
Monoïdéisme : de mono et idée. État d'un esprit occupé de façon quasi exclusive par une seule idée ( Idée fixe). Adj: monoïdéique.

Je n’aime pas les boites de vie qui s'écoutent en mono. Ces boites mentales dans lesquelles s’enferment tant de gens, de quelques sortes elle soient, aussi cools qu’elles soient, je me sauve de ces prisons invisibles avec toute la force de mon esprit. On s’associe à un groupe, on en prend sa forme, on se moule à ses idées et puis l’on devient mono-mindé !!! Pauvre âme collectée par la masse vorace. Monochromé, l’on perd une partie de son humanité, un morceau de soi, pour devenir un bon mouton au milieu de ce troupeau d’existence particulier. L’on croit alors que l’on connaît la seule vérité au monde, la seule bonne façon d’exister, tout cela me fait doucement m’éclater. Tant de mono dans cette vie que je rêverais d’écouter tous les jours en stéréo.

Si tout n’était que blanc ou noir, l’on s’en serait rendu compte depuis le temps que les Hommes cogitent sur la Terre. Mono, my ass ! Si l’humain vient en tant de formats, en tant de couleurs différentes, s’il est petit, rond ou con. S’il est surprenant, désespérant ou passionnant, il n’en reste pas moins qu’il n’est jamais mono-humain. Il se décline sous tant de nuances qu’il colore les planètes de ses excès et de ses pitreries. La planète n’est pas uniforme, elle tourne en de multiples dimensions, comme disait les vieux de mon enfance : « Ah ! Mais y’en faut pour tous les goûts, ma fille ! ». La tolérance est la clé du système stéréo...

Pourtant, ce « mono-thinking » semble faire partie de nos gènes. Il se répète si souvent, toujours de façons différentes, toujours dans une boite fermée qui périme. Nous sommes donc tous différents et tous les mêmes en cette humanité qui s’étend parfois comme un arc-en-ciel merveilleux et d'autres fois comme une vision d'enfer terrestre. Je n’ai jamais bien aimé être mise en boite. De plus, mes années sur le Plateau m’auront définitivement « dé-mon(o)-isé ». Plus de mono possible en mon cerveau. J’alterne mes genres au gré de mes humeurs, je collectionne les paradoxes en riant dans ma bulle de vie en mode « stereosensible ». Solitaire dans l’âme, je n’accroche que peu au phénomène de troupeau, j’aime trop faire cavalier seul au soleil. Mouton noir par désespoir. Je regarde de loin ces milliers de troupeaux qui s’attroupent par groupes d'âges ou d'idées, parfois j’en accompagne un parce-qu’il le faut bien, pour survivre en cet univers trop souvent monotone. La vie hors troupeau est toujours un peu plus ardue, qui a dit que la facilité menait à la félicité ?

Une larme excentrique, une touche goth, un souffle hippie, un cheveu sorcière, un doigt nonne, une goutte intello, une pensée grunge, un zeste de sagesse, un grain de folie, rose bonbon sur les bords, dévorée de l’intérieur, freedom freak, naturellement coquine, sexuellement victorienne, une once provocatrice, un brin exhibitionniste, un rien rebelle, domestiquée par Amour, fantasme d'Histoire, un tout sauvage qui socialise à l’air du temps, pour se divertir du présent. Multi facettes, multi nuances, multi angles, multi croyances, je vis ma vie en multiplex.

Je m’éloigne consciemment des noirceurs humaines, je les regarde se gaver au loin pour ne point en oublier leur existence et leurs dangers qui excitent ma curiosité. Je me tourne vers les solstices ancestraux à la recherche de la Lumière, je rejette ces ombres qui m’encombrent. Ces ombres de l’esprit qui flottent dans le silence des idées inavouées de tout cerveau humain actif, ces ombres qu’il faut combattre pour mieux vivre, pour ne pas se faire bouffer. Il m’arrive de perdre des batailles. Je me fais déchiquetée par le néant, écrabouillée par le mauvais, je fais la morte. Je sens la mort. Je lui fait un pied de nez mental et jamais je n’arrête la guerre. Plus tenace que Bush et sa passion guerrière, je me bats chaque jour avec ces ombres qui aimeraient tant m’emmener en leur autre troupeau, qui attend toujours, quelque part dans les parages. Blessée, réparée, balafrée, rapiécée, traumatisée, je me relève avec hargne, je fustige et me durcis la couenne, je continue le combat dans le silence de ce que je suis en cette vie multicolore qui me défile sur le corps...

Drôle d’oiseau sans plumes ni augures, je laisse s’envoler des mots qui s’échappent dans l’inconnu de ces yeux qui les regardent, les jugent, les critiquent, les perçoivent selon leurs propres différences. Rendu là, c’est hors de mon contrôle, c’est l’aventure des mots qui commence. Ils sont adoptés ou rejetés, appréciés ou détestés, je n’y puis plus grand-chose. Ce n’est plus vraiment mon problème, s’en préoccuper, c’est se casser la tête au virtuel. Je préfère savourer la solitude de ma bulle, sur le sable. Me construire au soleil, enrobée de nature et de liberté. Flotter comme une goutte perdue dans l’eau « multi-bleutée » du lac qui s'étend paisiblement à mes pieds...

jeudi, juillet 29, 2004

Singe de ville...

La singerie de juillet chez Martine et Blork, porte ce mois ci sur nos premières impressions de Montréal (en particulier). Montréal?!? Pourquoi Pas? Allez, je plonge dans mon bac à souvenirs...

C’était en novembre 87, j’avais 14 ans. J’avais déjà pas mal voyagé sans jamais resté bien longtemps ailleurs, (Europe-Russie-Etats-Unis). J’étais fine prête à quitter mon jura  profond pour la grande ville américaine. J’avais retrouver la marche, je ne faisais plus pitié dans la rue en clopinant misérablement, mon accident et son handicap étaient enfin derrière moi et devant moi, à l’infini s’étendait Montréal...

Nous sommes arrivées à Mirabel un soir glauque de novembre.De Mirabelle à Montréal, l'espace dans le noir. Nous débarquâmes au Ramada du Centre ville, ma mère et moi, avec nos deux valises. Trouver un appartement, reprendre l’école, tout était à reconstruire. Nous avions troqué la petite maison au milieu de champs pour la fièvre urbaine du centre ville. Je me rappelle de la première nuit comme dans un rêve. Nager dans une bulle d'idées floues, l’adrénaline qui pompe le coeur, trop de sensations et d'émotions différentes à assimiler, laisser glisser le temps. En une semaine, nous avions emmenagé dans un appartement au 21iéme étage, coin Guy et Maisonneuve. La fenêtre de ma chambre s’ouvrait sur un vide vertigineux et une floppée de lumières avaient remplacé les étoiles, lucioles de l’éphémère, la ville vibrait à mes pieds. Tout était nouveau, presque magique, surnaturel sur tant de points subtils...

J’allais avoir 15 ans, j’étais invincible. La ville me semblait être une immense film, un immense terrain de jeu où découvrir la vie, comprendre l’univers, tout était possible à mes yeux d'adolescente ébahie...

J’ai repris l’école sur Queen Mary. École française, gérée par la France, nid à poules rempli d’œufs en or flottant dans un luxe insouciant. Petite France à l’étranger, petit  ghetto d'idées...

C'est de là que j'ai découvert le Café Campus, depuis transformé en Second-Cup non fumeur ( autre ironie de la vie qui s'éclate). Ah! Les mardis-rétros du Campus à 16 ans, lorsque l'on peut rentrer sans se faire carter et s'oublier avec des copains en se foutant de tout et de rien. Montréal était si belle dans ce temps là. J'étais toute jeune, si fraîche. Je prenais le bus du Centre Ville à l’Oratoire, (la 51, je crois en me farfouillant la cervelle), ou le métro Guy-Snowdon suivant le froid en vigueur. Ma réalité était irréelle. Le béton enrobait mon quotidien sauf lorsque je me perdais les dimanches au Tam-Tam de la Montagne. Montréal était la reine de mes nuits. J'étais émerveillée dés que j'ouvrais les yeux. J'aimais Montreal, ses gens, ses couleurs, sa diversité qui venait me chercher les trippes. Que d'aventures urbaines en ma mémoire. Je la contemplais, jour aprés jour, avec délice et curiosité...

J’avais l’impression que jamais je ne pourrais en connaître tous les recoins, elle me semblait s'étendre à l'infini. La comprendre et capter son essence me semblait une tâche incroyable. Je la savourais chaque jour, au détour d’un trottoir, au détour d’un nuage, j’étais en amour avec elle mais je ne m’en rendais pas vraiment compte.  Je voguais dans une espèce de bulle étrange où dés que je sortais de l’école, de la maison, j’entendais toutes sortes de langues inconnues, dont ce français, qui sonnait si étrangement à mes oreilles, que je n’y comprenais quasiment rien. Je regardais les gens, bouche bée, essayant de capter ce français d’ailleurs et mon cerveau rageait de ne pas arriver à y voir clair. C’était encore l’anglais que je comprenais le mieux dans ce temps là...

Je nageais en toute liberté dans l’aquarium urbain, je m’amusais comme une petite folle, bien droite sur mes deux jambes qui fonctionnaient et obéissaient enfin à mes moindres désirs. La nuit, j’écoutais battre le pouls de la ville, un crayon à la main, je formais des phrases et m’efforçais de capter cet étrange environnement qui était mien. j'étais bien. Et puis la vie passa, je grandis, je vieillis, mon amour pour la ville tourna au vinaigre de framboise, mes premières impressions si heureuses se firent avaler par la vie gloutonne qui grignote son petit monde. Et je partis en courant me réfugier parmi les arbres. Mais ça, c’est bien d'autres singeries de vie, sans rapports avec celle-ci...
Maudit Jupiter!

Matin grognon. Pas envie de faire les choses que j’ai à faire, et là je pourrais élaborer à l’infini mais Etolane ceinture ma tête et affirme son pouvoir! Ok, t’es chez toi ma belle, je viendrais pas répandre là mes grognements. Tiens je vais plutôt aller voir mon horoscope...

29 juillet 2004 ~ Votre horoscope personnalisé: Jupiter est en conflit avec votre Venus natale : La conjoncture actuelle des planètes vous apportera quelques désagréments affectifs ainsi qu'un peu de morosité passagère, peut-être dûs à une déception amoureuse. Vous vous sentirez nostalgique.

Ben voilà, ben voilà c’est faute à Jupiter!!! Cela ne m’étonne guère!!! C’est cela, je me sens nostalgique même si mon couple va bien. L’homme a la grippe, j'avoue c'est "poche", le diabète  se rebelle, l'homme doit aussi avoir un conflit dans ses étoiles....

mercredi, juillet 28, 2004

Pouvoir des mots...

En parcourant cette entrevue sur papier virtuel, la première réponse de C. Delaume s’accroche à mes idées virtuellement égarées. Elle se tatoue en mes pensées libres, elle s'associe à mes goûts. Je la savoure en silence et la dépose doucement dans mon panier de mots fait d'osier invisible...

Flu : Pourquoi écris-tu, et pour qui ?

Chloe Delaume : L'écriture comme la lecture font partie des rares activités qui me paraissent concrètes et auxquelles j'accorde de l'intérêt. Ecrire est probablement le seul moyen que j'ai trouvé pour agir sur quelque chose, de manière ludique : toucher physiquement à la langue, la manier voire la manipuler. Je n'écris pas pour quelqu'un, la question de la réception du texte ne se pose pas pendant la phase d'écriture.

Après les monstres nocturnes, les tourtereaux de minuit...

Hier soir, Miss Kay et Guillou ont pénétré ma bulle de lac entre les arbres. Après dîner, quoi de mieux pour se détendre, qu’un petit bain sous les étoiles? Un peu d’amour sous la lune embrumée, les tourtereaux en visite s’ébattent dans la nuit.

L’homme fait ses longueurs, ma main se digitalise subtilement dans le noir. L’eau est toute douce. Guillou se transforme en grelot tandis que l’on rigole un peu de le voir si frileux. Calme obscur et rires nocturnes, juste un autre soir d’été quelque part sur la Terre qui regarde la lune...

Hé Miss Didine, c’est quand que tu viens avec ton homme plonger dans le noir? Passes-tu encore par ce jardin de mots perdu au milieu de nulle part? Hier Miss Ebb au bout du fil, petite voix douce et timide, mystère du web et de la vie, le voile virtuel se déchire sous mes yeux qui s’écarquillent. Alors les amis, bientôt prêts pour un p’tit saut dans ma bulle d’eau?

mardi, juillet 27, 2004

Moments d'eau...

Mouvements d'os, étirements et remue-méninges. Ménage en attente. De la visite en soirée. Tergiversations d'eau mentale, le temps se pose. Flou papillon. Vaguelettes de l'esprit dans les marées de mes pensées: plus que toutes possessions matérielles, les richesses de l'âme m'impressionnent tant elles sont rares dans ce monde moderne qui s'arme d'artifices futiles et qui me saoule d'images surréelles tout en me faisant croire que l'on a déjà marché sur la lune...

Monstres nocturnes...

Pour la première fois depuis des années, j’ai rêvé de monstres cette nuit. Alors que je devais sans cesse errer dans des espèces de catacombes morbides, pour à chaque fois affronter la même créature, étrangement humaine, pour toujours me sauver saine et sauve. Je me réveille, ce matin, légèrement interloquée devant la puissance de ce drôle de songe. Sans trop savoir pourquoi ni comment, une petite idée, toute neuve, se faufile dans mes pensées. Elle se donne à moi dés que j’ouvre un œil, elle s’accroche à ma peau et malgré toutes les autres suppositions qui suivent, elle affirme : « J’étais la première, c’est moi qui aie raison! ». Je sais pas trop...

Après avoir lu « l’herbe du diable », je ne peux m’empêcher de concrétiser des idées vagues qui me flottaient auparavant dans la tête. Si la Datura et le Peyotl possèdent en leur entité des créatures invisibles, pourquoi n’en serait-il pas de même avec tant d’autres choses sur Terre? C'est le principe du "manitou", je m'en rends compte. Ce matin, une drôle de perception d’avoir vu le diabète en pleine face. Idée absurde, abstraite, retardée, je ne sais pas trop...

Impression forte et claire. Je comprends que ce sont là, des idées un peu "shamaniques" sur les bords. Étrangement je me suis réveillée, la première fois de ce rêve, avec le lever de Juan pour une autre hyper nocturne. C’est la première fois que je me réveille dans ses moments là.

D’habitude, c’est au matin qu’il me parle, en soupirant, des hypos ou hypers que la nuit lui a donné. À chaque fois, je frissonne. Je connais bien ces histoires de diabétiques que l’on retrouve comateux au matin, n’ayant pu se réveiller à temps pour régler cette maladie qui les bouffe de l’intérieur. Terreur floue de devoir un jour connaître la saveur d'un coma matinal, je pense toujours dans ses moments là, au Glucagon dans le frigo et oui je sais reconnaître une hypo d’une hyper, et oui,  je sais tester l’homme! Rien que d'y penser trop fort, j'ai le coeur qui palpite. Pourtant d'habitude, jamais je ne me réveille...

Mais cette nuit, c’était différent, cette nuit le monstre s’est montré la face. Juan a encore percuté un p’tit record de sucre et sur le coup, je n’ai pas vraiment fait de rapport, trop occupée que j’étais à me demander comment j’allais détruire l’horreur qui m’emportait dans un « loop » rêveur dès que je faisais un tour de "Rem"...

Je me suis rendormie avec lui, j’ai continué mon rêve, il  m’a d’ailleurs retrouvé sur l’asphalte de cette vieille station à essence désertique. Je voulais lui montrer la bête (Forme floue, de nature humaine, visqueuse et degeu, dotée d'intelligence et de malice. Pas réellement concrète, pas comme nous, mais faite de textures étranges. Fumées liquides. Plus grande qu'un homme, une démarche un peu de Yeti. Communique primitivement par voie télépathique. Pas gentille pour un sou. Peu de puissance hors de son trou par exemple.) Il m'a suivi en me niaisant un peu. Descendre dans le trou, emprunter les tunnels, être attiré comme par un aimant dans ce monde souterrain, arrivés au bout, on ne niaise plus! Affronter la chose au fond de cet étrange monde perdu au milieu de nulle part...

Combats irréels dans le noir, frayeur et courage, aventure et frissons, la bête déteste le rouge, rêves lucides à l’attaque, je nous habille de rouge, elle hurle de douleur, ultime fuite devant l’incroyable. Trop d’idées qui se bousculent à la fois dans mon cerveau embrumé. Le petit jour est grisonnant, souvenirs nocturnes qui s’incrustent, il faut d’abord que je digère ma nuit...

lundi, juillet 26, 2004

En chantier...

Les forces des armées Unies Islamiques foncent sur Québec. Toute la petite ville est sur le pied de guerre. La nouvelle du conflit se répand comme une traînée de poudre sur tous les petits écrans de la province. Le monde est captivé par les événements des dernières heures. Comment a-t-on pu en arriver là?

Les caméras pointées sur Québec, filment en boucle les derniers préparatifs des habitants, la planète, hypnotisée par le conflit en direct sous ses yeux est toute ouie. La province retient son souffle. Les forces du général Busharat viennent de traverser Montréal en laissant derrière eux un paysage de terreur et désolation. La planète est sur les fesses! Comment a-t-on pu en arriver là?

La population montréalaise, si pacifique de nature, n’a pas pris au sérieux les menaces et l’ultimatum du chef des armées islamiques. Le gouvernement, trop lent à réagir, n’a pas eu le temps de mettre en garde la population, les conséquences sont catastrophiques.

Montréal est dévisagée, méconnaissable, ses rues jonchées de cadavres, ses beaux quartiers dévorés par le feu et ultime sacrilège, l’Oratoire St-Joseph a été détruit à coups de mortier sous l’objectif de quelques caméras présentes, travaillant toutes, pour les forces Islamistes...

À peine trois heures après que la fin de son Ultimatum n'ait pris fin, Busharat et son armée de fanatiques ont traversé le Vermont pour envahir le pays et monter directement sur Montreal. Les Montréalais, n’avaient pas cru en la force et la motivation de Busharat à les détruire. Insouciants devant le danger imminent, ils avaient continué de vaquer à leurs occupations habituelles. Depuis des années, Busharat considérait Montréal comme une cité perdue, une cité de vices et de débauche, une cité et une population à exterminer...

Havre de paix, pour les homosexuels réfugiés par milliers, depuis l’entrée en vigueur du nouveau régime islamique d’Amérique, la Nouvelle République Indépendante du Québec est, depuis des mois, dans le collimateur du général fou. Sa liberté, ses habitudes, et surtout son gouvernement féministe n’ont pas la côte pour ses voisins du sud. Même le Canada, séparé du Québec depuis plus de 80 ans, qui a toujours gardé d’excellents contacts avec le nouveau gouvernement québécois se retourne désormais contre ses anciens compatriotes. Le courant islamique qui a amené Busharat au pouvoir se faufile dans les hautes sphères anglophones qui régissent le Nouveau Canada.

Voici donc comment, en prés de douze heures, l’horreur a pu pénétrer les foyers du monde entier. Pour les québécoises, chaque image détruit davantage illusions et espoir. L’horreur sous les yeux, le Canada est resté immobile devant la destruction de la plus grande ville du Québec. Les troupes de Busharat, armées jusqu’au dents, avancent maintenant sur Québec qui se préparent à la plus grande bataille de son existence en ce début de mai 2120...
La vie est un long fleuve pas toujours tranquille...

Comme toujours lorsque repart ma petite Clo en son quotidien de petite fille, je me referme. Voguer sans pleurer le creux qui se forme en un océan de peine, laissez couler le chagrin, absorber le bonheur partagé, accepter la vie...

 

dimanche, juillet 25, 2004

Photos et soleil...

J’ai retrouvé cette extension digitale de ma main qui me fait sourire à pleines dents. Je m’amuse comme une petite folle. Le soleil va et vient entre les nuages, l’été en arrache cette année. Le lac nous appelle aujourd’hui encore. Je lis Zola sur le sable. Petite Clo devient poisson d'eau et l’homme nous enrobe de ses multiples charmes...



Avant de fondre au soleil, une petite niaiserie du dimanche recommandée par  Petite Clo :
Dimanche « seins »

Après une séance de Pilates matinale, en sueur, réchauffée par l’exercice,  je me retrouve seins nus dans la maison, portes et fenêtres grandes ouvertes sur l’été, j’ai les idées dans ma buanderie ménagère. Juan s’approche doucement, caressant, il me dit :

-         Tu montres tes seins au voisin? 
-          Le cycliste? (Surnommé ainsi pour ses dimanches en habit de cycliste) Oh! Lui, je m’en fous un peu, il est gentil, ça le changera de ses films de c... (l’ayant pogné cet hiver en rentrant à 2hres du matin à regarder un film triple x derrière ses vitres sans rideaux, j’en ris encore), y’a que lui qui pourrait voir et en plus j’suis même pas sure qu’il est là !
-         Tu sais que n’importe quel homme qui voit tes seins risque de se créer un fantasme ...
-         Ben Voyons! Tu pousses un peu, il ferait pas de mal à une mouche, il est doux comme un agneau, c'est pas un animal!
-         Humm, n’empêche que je te demande pas de te voiler, juste peut-être mettre un soutien gorge...

Sceptique, je pense que je devrais bien prendre ma douche, parce-que bon! Le Pilates ça ne fait pas sentir la rose fraîche....

vendredi, juillet 23, 2004

Petite Clo fait sa loi...

J’écoute chanter les indiens d’Amérique derrière mon clavier qui crépite depuis quelques heures. Petite Clo se retourne brusquement et me dit, presque fâchée, « Ah non! Etol, change moi cela, regarde ça a réveillé les p’tits chats! Ils doivent se dire qu’il y a des cannibales dans la maison! ».

Tannante à la moelle, je monte le son, Petite Clo s’enflamme : « Allez s’te’plait.... baisse, mets quelque chose de bon, c’est pas de la musique ça!»

Je ris dans ma barbe, censure enfantine qui m’amuse. Je ne pousse pas la petite fille. Je change l’ambiance avec une autre sélection musicale. Une bonne dose de Dub flotte désormais dans la maison sous les arbres. Histoire que les chats croient qu’on a déménagé en Jamaïque...
L'écriture, c'est comme les palpitations du coeur, cela se produit.
Elsa Triolet

L'écriture et l'amour procèdent de la même tension, de la même joie, de la même perdition.
Nina Bouraoui

Je crois aussi que sans ce doute premier du geste vers l'écriture il n'y a pas de solitude.
Marguerite Duras

jeudi, juillet 22, 2004

ILOVEYOUSO
 
Il y a quelques jours de cela, je suis tombée sur le blog de Virginie Despentes, ouvert depuis le 10 juillet dernier. Sur le coup, je me dis, c’est qui encore elle? Virgine quoi? Ouais, ouais, ça me dit de quoi...

Je survole son blog, un peu provocante, mais y’a bien pire dans la blogosphère, je laisse couler. Pour y revenir plus tard, toujours pas vraiment "cliquée", plongée dans mon flou cérébral, c’est qui encore Virginie Despentes?!?! Je sais, ça me dit de quoi mais à part cela, je vois pas....

Pas le temps de « Googler » l’intéressée, les jours s’écoulent et j’y retourne. C’est qu’elle est quand même prenante cette Virgine Despentes! Un indice avec « Baise-moi » qui passe dans un post. Un coin de voile se soulève en ma mémoire, bon ok, là, j' suis tannée, je somme Google à la rescousse et chasse le flou de mon esprit! Oh! Oh! Virginie Despentes! Ben oui, j’ai vu « Baise-moi »...

Je creuse, je farfouille. Ah! Ben! Je suis nulle! Ben non! J’avais jamais percuté que le film était une adaptation de roman! J’ai jamais lu aucun de ses romans faut dire!!! Il manque "de quoi" à ma science, on dirait! Et maintenant, voilà c'est fait! Je suis piquée, ma curiosité est réveillée et en pleine forme! Manque plus qu’à me procurer un exemplaire de la dame pour en grignoter davantage. Comme quoi, le blog, ça peut aussi faire vendre...

Bien que... Pirate au coin du cœur, si je ne la déniche pas dans une bouquinerie pour livres usagés, ma pulsion curieuse risque bien de mourir au fil du temps. À moins que...

« Le pire chez nos contemporains, c'est pas qu'ils aient l'esprit aussi étroit, c'est cette tendance à vouloir ratiboiser celui du voisin.» - Virginie Despentes
Tropiques nordiques

Aujourd’hui la météo a annoncé une température de 38 degrés avec facteur Humidex. C’est chaud, chaud, chaud...

Dans le jardin, les plantes croulent sous l'atmosphère pesante. Plus de 80% d’humidité dans l’air, le rêve! Pas un souffle de vent pour bousculer la torpeur ambiante. Je sais que plusieurs s’en plaignent, je sais, c’est difficile pour les vieux, je sais...

Mais c’est si bon pour ma pomme. La peau moite, sous l’air étouffant, dans la chaleur accablante, je me love. C'est pas comme si on vivait cela à l'année longue! J’ai enfin des impressions d’été dans le corps. L’impression d’avoir déménagée sur une quelconque île tropicale, oui, je sais! Je rêve un peu en couleurs! Je rêve en couleurs sous une tonne de chaleur! Yes Sir! Je laisse cette étrange paresse tropicale m’engourdir l’esprit. Laisser fondre la neige des souvenirs en riant...

L’on file se rafraîchir dans le grand lac qui se réchauffe doucement. L’air est lourd, l’eau est fraîche. L'on se lance, l'on barbote dans une fin d'aprés midi éblouissante. Dégoulinante d'été, Petite Clo me donne des cours de ballet d’eau. 

Le ciel se voile subtilement. Menace d’orages à l’horizon du temps qui grogne. Obscurité languissante. Une petite sœur qui rigole, du sable chaud sous ma peau. Le soleil se perd derrière une montagne de nuages, avant que ne piquent les éclairs, l’on plie bagages pour retrouver, en chantant, nos pénates tranquilles...


Soir d'été...

Au soir couchant, le jour se dore encore avant de s’éteindre gentiment dans la nuit étoilée. Le lac scintille sous les derniers rayons de soleil, brume chaude, sable doux, Juan et Petite Clo courent dans l’eau claire. Éclaboussures, éclats de rires, l’été nous enserre impitoyablement de ses brûlantes saveurs.

Avec délice je capitule.
Sans réserves, je me donne à cette lumière douce...

mercredi, juillet 21, 2004

Chansons et textes d’antan...
 
Mélodies médiévales, textes centenaires. Des mots qui viennent de loin. Des mots anciens qui se « virtualisent » à notre guise...

Glossaire d'ancien Français, petites trouvailles (D'après le dictionnaire de l'ancienne langue française du Xe au XVe, par Frédéric Godefroy) :

Avelete, ette : s.f
Petite fille."La fille de Jean Wachier, l'avelete Fransoi." 
 
Farde, fardre : s.f
Paquet, bagage, fardeau." N'i ara jumente ne farde. N'ara od moi point de frapaille ". 

Gitage : s.m
Demeure." Possesseur comme de son propre gitage et domainne." 

Safrelique, safferlique : s.f
Femme débauchée." Une saffre et une safferlique, c'est à dire une friande et une débauchée."

Unigamie : s.f
Monogamie." Unigamia, estat de celi ou de celle qui n'a esté ou est que une fois en mariage, unigamie."
Chaleur exotique...
 
D’un coup, venue de nulle part, une chaleur humide s’est installée sur nos têtes. Le soleil est de retour, voici l’été arrivé. L’on n’y croyait plus! J’y crois encore à peine...
 
Petite Clo joue à devenir un poisson dans l’eau,  jeux de sable, jeux de plage, le temps se passe...


Stonehenge with Solar Eclipse

lundi, juillet 19, 2004

Abdos brûlants mais contents...
 
Voulant essayer depuis longtemps la méthode d’exercice « Pilates », l'autre jour, j’ai trouvé au « Videostore » du coin, un « combo bodyball-Pilates » consistant à une routine vidéo d’exercices « Pilates » de base, avec balle comprise. Comment vous, là derrière votre écran, vous ne connaissez pas la méthode Pilates? Vous n'avez j'amais entendu parler de Joseph Hubertus Pilates?

Pour en revenir à mes moutons raides, voulant retrouver la souplesse de mes 20 ans et des muscles d’acier (histoire aussi de rendre mon dos moins fragile aux poids des jours), je me lance avec enthousiasme dans l’aventure, sous les sourires entendus de Juan qui n’y croit guère. Et pourtant... 
 
Pourtant depuis quelques jours, je me suis prise d’une drôle d'affection pour cette petite balle d’eau et cette routine tranquille qui me réchauffe le dos doucement. De plus, c’est concentré abdos ce truc, alors séance après séances, jours après jours,  je brûle un peu plus de l’intérieur, j’ai les abdos qui chauffent comme cela ne leur étaient pas arrivés depuis très, trés longtemps. C’est effrayant à avouer, enfin,  des douleurs qui me font du bien. J'ai mal et j'aime ça!!!
Tout cela à cause d’un petit « bottage de c... » perso. Espérons que je vais tenir le rythme! Comme me le répète si souvent l'osteo: "Plus t'es musclée, moins tu auras de douleurs! Tu sais combien les muscles aident à soutenir la colonne!" Yeah, yeah, yeah! Je voudrais aussi essayer ce truc, je suis curieuse de voir jusqu’où tout cela peut me mener.
 
Prochaine étape, le Yoga!
Français d'ailleurs...
 
Entre les pages virtuelles de Franchement, j'ai découvert un petit texte que j'ai énormément apprécié lire. Être français sans avoir jamais posé un pied en France.  Qu'est-ce que cela peut bien vouloir dire? Pour en savoir un peu plus, suivez les mots d'un francophone d'Amérique...
 
Extrait: "(...) Nous ne savons où donner de la tête avec notre langue. Chacune de nos phrases, chaque mot qui les composent ou presque est le résultat d'un choix, un choix de langue. Et ce choix n'est pas simple parce que nous ne sommes pas tous outillés de la même façon pour le faire; parce que, aussi, nous n'avons pas tous la même conscience de la signification et de la portée de ce choix. (...)"
Le Français resale ses plats avant de les goûter. C'est pour se venger de la gabelle.
Alain Schifres

Si le Français est "tout yeux", l'Anglais est "tout oreilles".
Jules Verne

C'est une chose étrange que la légèreté des Français.
Louis XIII (Phrase historique prononcée en 1635)
Lundi gris, lundi pluie...
 
Après une belle fin de semaine dont un dimanche superbe, revoilà la pluie en ce beau lundi! J’écoute KMS Radioblog, j’y trouve des petites perles pour décorer cet autre matin gris. L’été comme une grosse goutte qui aspire la vie. Heureusement que l’on s’est fait griller comme des homards, hier, sur la plage...
 
J’ai avalé des pages toute la fin de semaine. Bouquins anglophones, "thrillers" en phrases qui se regardent comme un film Tv.  Conséquence bizarres à ces mots digérés, mes songes ont été gentiment bousculés. Rêves étranges et sans sens, qui barbouillèrent mes nuits dernières. Je vois passer l’inspiration entre deux mots mais le temps s’envole avant que je n’aie pu l’attraper. Patience et boules de gomme...
 
Envies de revoir mes amazones. Moment mensuel de femme naturel. Les ingrédients mijotent dans la grosse marmite de l’humanité. Réalité surannée. Les oiseaux se taisent, ciel voilé, les chats se cachent. Gaia n’est pas revenue. Subtile tristesse intérieure qui me submerge. Petit Yoda, boule d’affection, mâle lunaire d’une famille disloquée, démembrée, miauline entre mes jambes, ma famille féline est en crise... 
 
Cette semaine, Petite Clo viendra nous éclairer de sa lumière enfantine. Poussière d’enfance avant que n’arrivent les ouragans de ce mot déjà honni, ce mot que je peux à peine chuchoter sans déferler les éclairs de ma petite sœur et les regards courroucés de mon homme.
 
Adolescence, c’est pourtant pas un crime! Si le mot existe, c’est qu’il y a une raison qui se cache entre ses lettres attachées. Petite Clo fêtera ses douze ans fin août. C’est la fin d’une époque et le début d’une autre. 
 
En fait, c’est juste la vie qui balade son grand cirque sur ce fil du temps qui se déroule au présent...

samedi, juillet 17, 2004

Maux d’été...
 
Depuis des jours le ciel bataille. Les cieux se déchaînent. Les nuages font légion. Entre averses vrombissantes, tonnerre impétueux et arc-en ciel, l’on ne sait plus à quel saint vouer ce "pas" drôle d’été...
 
Aujourd’hui une accalmie. Pas d’orages à l’horizon. Le ciel s’est enfin éclairci. Le soleil illumine le gazon humide. Espérons que le temps changera enfin d’humeur!


Effervescence urbaine, cogitations et souvenirs,
les esprits jonglent avec les langues qui s’emboîtent,
se conjugent et se métamorphosent en ce langage de demain... 


Approaching a City, 1946 ~ Edward Hopper
Brève de campagne matinale
 
Chaque matin, devant la fenêtre de notre chambre, dans les arbres derrière les fougères, les écureuils font la foire. Ils réveillent les corneilles qui font du bordel et ils me tirent, à chaque fois, d’un sommeil serein.
 
Je grogne, je m’étire, les écureuils s’engueulent. C’est sûrement la faute d’un chat qui passe par là. J’ouvre un œil sur le petit jour qui se lève. Je grimace, enjambe l'homme endormi et pose un pied à terre...

vendredi, juillet 16, 2004

Fleurs de peau...
 

Du sable et de l'eau claire, 

Gouttes d'encre gravées sur ma peau,

Grains de sable, grain de peau, moment d'eau,

Rébellion liquide et coccinelles flottantes,

Ma peau sans douleurs, ma peau en couleurs.

Un petit poisson gigote et s'envole.

Schploufff!


Anecdote de foule
 
Coincée sur la colline dans une foule compacte, j’absorbe la musique qui me résonne dans  le corps. Petite scène, petite île de lumières devant un grand lac humain, un lac canadien (on pourrait aussi dire québécois mais cela coule moins bien à l'oreille!) ... 
 
Au bout de quarante-cinq minutes de concert, des crampes insistantes me donnent l’idée de m’accroupir. Mon voisin le plus proche fait de même. Deux têtes parmi un univers de jambes qui se regardent. Il me dit :
 
-         Quand, je t’ai vu faire, je me suis dit, je vais faire pareil!
 
Je souris doucement et m’étire entre les mollets qui m’entourent. Il continue :
 
-         C’est vrai que cela repose les jambes!

Je le regarde et réponds :

-         Oui, j’avais trop mal au dos, cela donne un petit repos. Et la vue est pas pire!
 
Je fais mine de caresser la paire de fesses devant moi, sachant très bien que c’est son petit ami. Amusé, il en profite pour le faire lui-même. Je ris avec lui et lui dit
 
-         En plus on est à hauteur de fesses, que demander de plus!
-         C’est vrai,
qu’il me répond, le paysage est pas mal sous cet angle...
 
Je lui souris et ondule en silence avant de me relever à hauteur d’homme. Le garçon fait de même et tandis que Juan me serre dans ses bras. Il prend la main de son amant en me jetant un dernier coup d’œil curieux...

jeudi, juillet 15, 2004

Pluies diluviennes

Il pleut, il pleut, il pleut! Que dire de plus! L’été se fout un peu de notre gueule, il mouille mes humeurs et ne semble guère sympathique pour ses gens cette année! Des pluies diluviennes à plusieurs endroits du Québec, inondations à gogo...

Chez nous, dans les montagnes, le lac est géré par un petit barrage qui l’empêche de déborder. Nous, on ne risque rien, sinon de mourir d’ennui pour cause de pluie prononcée! J’ai rarement vu un temps aussi pourri durer aussi longtemps, c’est pas normal! Mais la Terre en arrache sur toutes ses faces, alors si elle se rebelle un peu, je la comprends...

Pour me changer les idées, j’ai enfin changé la photo de tourne-ciel en début de page, (tournesol figé par l’hiver et grignoté par les oiseaux), en quête de couleur et de lumière, j’ai opté pour ce papillon sur pissenlit! En attendant une prochaine inspiration ou le soleil...

Ce serait un temps parfait pour écrire, si je n’étais harcelée par le mini génie du ménage et une sciatique des plus tannantes! D’ailleurs "c’est-tu" laid pas à peu prés ce mot: Sciatique! Yerk! J’ai l’impression d’avoir 80 ans du haut de mes 30 ans passés.

Ok, j’ai été paralysée à treize ans, ok, j’en garderais des séquelles toute ma vie, ok! J’ai de la chance, rien n’est visible. Tout est dans la douleur fantôme qui coince toute liberté de mouvements désirés. Au pire, je vais boiter de manière disgracieuse, mais tout reste interne, invisible à l’œil nu, jusqu'à la chaise roulante ( exquise épée de Damoclès suspendue au dessus de ma tête)...

Je vais bien finir par m’habituer à ces maux de corps, sans capituler, avec l’âge je vais avoir de moins en moins le choix. Je m’en bien rends compte à chaque année qui passe! Changement d’alimentation, reprise d’exercices physiques rigoureux, voilà comment bouleverser en deux temps, trois mouvements, un corps trop fragile pour sa tête dure!

Je ne sais pas si un jour j’arriverais à harmoniser ces deux morceaux de ma personne. La raison prend le pas sur les folies de jeunesse, peut-être arrivera-t-elle à amadouer l’esprit révolté et à éloigner l'épée silencieuse qui fait palpiter ma carcasse d'effroi...

Spleen de pluie sur mon 47ième parallèle, j’entends « chuchoter » ma Datura, étrange dialogue qui résonne entre la nature et ma pomme....

mercredi, juillet 14, 2004

La bouche garde le silence
Pour écouter parler le coeur.
Alfred de Musset

Les mots que l'on n'a pas dits sont les fleurs du silence.
Proverbe japonais

La musique est un prolongement du silence, elle est aussi ce qui la précède, ce qui retentit au coeur du morceau.
Hélène Grimaud.
Bulle d'idées nocturnes

La nuit est chaude, je foule les pas de ces milliers de jambes passées par là. Les faisceaux de lumière parcourent les nuages, remplacent les étoiles...

Au centre de la ville, perdue sur un petit coin d’herbe, je ferme les parois de ma bulle. À travers sa membrane invisible, je regarde la foule qui défile.

Une marée humaine fait vivre le festival d’été, je vogue doucement sur ses flots brûlants. Je me pose un instant sur cette île végétale. Visages de toutes formes et couleurs, la foule m’enrobe.

J’attends mon homme. Stefie, à deux pas, prend possession de la scène à l’air libre. Rumeur joyeuse qui s’envole aux petits vents. Quelques passants marchent dans la rue, tranquilles, insouciants.

La musique de Shock prend d’assaut la petite place envahie. Fourmilière humaine, lucioles citadines qui se meuvent aux rythmes divers qu’offre la ville. Cris de joie et fièvre musicale, le béton résonne de cette vie estivale qui s’éclate la poire.

Lovée dans ma bulle invisible, j’absorbe l’atmosphère urbaine, un petit sourire au coin des lèvres. Je regarde circuler les visages. Regards troubles, inquiets, curieux, fatigués, heureux, pressés, angoissés, détendus, joyeux, c’est un tout qui me regarde sans me voir. Une masse humaine que je vois sans regarder...

Stefie fait son show. J’entends sans écouter. Je prends mes aises dans ma bulle d’herbe. Je laisse glisser le crayon sur le papier glacé. Je flotte doucement sur la ville en chansons.

Seule parmi les autres, je me retire, je retrouve le fil d’Ariane qui me transporta là au milieu. Plongée dans son aquarium chanté, frissons sur ma peau dénudée, souvenirs d' un p’tit show étoilé au soir couchant. Petite femme écarlate. Sauterelle de scène pétillante. «Funky sister», tombée sous le charme, je suis ressortie de son eau musicale, des bulles plein dans la tête...
Virtualités...

Chez Oldcola, dans ses EntreVues privées, déjà trois blogueurs à se mettre sous la dent. Dégustez dans le désordre, Mistral, Anne et Philo. Tous croqués par Antoine qui soulève un coin de voile dans la brume virtuelle de nos bulles respectives...


Sans rapport avec le sujet précédent, des images qui s'égarent. Un site "weird" à souhait! Des images qui dérangent, amusent ou déroutent. Traversez les barrières de l'étrange...

Le 14 juillet et ses milliers de pétards, je me souviens d'un autre temps...
De l'autre coté de la grande mer, les français fêtent le passé endormi, révolu.
Souvenirs de la Bastille oubliée au creux de nos mémoires modernisées.
Superbe photo pour célébrer l'occasion chez Be@...

mardi, juillet 13, 2004

Réalités parallèles


À chaque animal, insecte, oiseau, une vision du monde différente de la nôtre. Combien de réalités se chevauchent en notre planète bleue?

Cette réalité que l’on croit commune n’est peut-être qu’une illusion parmi tant d’autres. Ne serait-ce qu'un simple reflet de cette vie qui nous échappe. Filtrée par notre humanité, diluée pour nos beaux yeux...

Que voit le chat? Comment voit l’éléphant? À quoi ressemble le monde vu par un serpent, un poisson, un loup ou une colombe?

Que voient tous ses yeux, si différents, que nous ne voyons pas?
Wyclef in the House...

Hier soir se tenait sur les Plaines le spectacle de Wyclef Jean. Pas de pluie au programme, une petite sœur sur les talons et les bras dans les airs toute la soirée...

J’ai adoré goûter Wyclef au coeur de Québec. Les tours du centre ville qui scintillent. Du hip-hop, du reggae, de la guitare électrique, des paroles créoles, tout un mélange de soleil qui danse dans ma tête.

C’était la première fois que nous emmenions Petite Clo au festival d’été. D’abord elle écarquilla beaucoup les yeux et nous dit : «Mais vous m’avez emmenée au zoo!». C’est vrai que c’est un peu ça, la vérité sort toujours de la bouche des enfants...

Les plaines grouillantes de monde, des milliers de lucioles humaines qui clignotent dans la nuit (grâce au macaron qui donne accès à la fête). L’ambiance est relax, les gens sont calmes, la musique démarre. Elle m’entraîne et je me laisse couler dans ces « riffs » familiers...

Assis sur la petite colline en face de la scène, commence le concert, Wyclef est en forme. Généreux, il fait vibrer la foule en choeur. Chants étranges et "sunny beats" qui s'échappent dans l'air nocturne. La nuit nous réchauffe, c'est encore une fois le party sur les plaines d'Abraham!

Wyclef aurait voulu chanter tard dans la nuit, mais régulations obligent, c’est à partir de onze heures qu’il faut commencer à se calmer. Il finira par étirer le temps jusqu'à la demie, un peu de plaisir volé aux règlements...

Entre temps, Petite Clo finit par nous demander d’aller danser quelque part sur le parterre. Les pieds dans la « bouette », nous nous frayons un chemin dans la foule pour nous approcher le plus près possible de la scéne. Petite Clo s’enflamme, elle danse avec la foule en riant.

Put your hands in the air! L'on hurle à s'en casser la voix, l'on se faufile encore plus loin. Mon p’tit bout de sœur lève aussi les bras au ciel. Je souris de la voir onduler aux rythmes fantômes de Bob. Mon Dieu, que le temps passe vite, que les enfant poussent vite! C’est chaud, il fait chaud et nous pataugeons dans la gadoue. En sueur, j'ai des palmiers dans les pensées. C’est "l’fun", c’est la fête, c'est l'été!

Moi aussi je serais bien rester là à écouter Wyclef toute la nuit...

lundi, juillet 12, 2004

Green Monday

Nouvelle semaine qui commence, quelques rayons de soleil en ce début de journée, peut-être enfin une belle journée! Je sais, je suis trop sensible au temps. Les cieux sombres et nuageux finissent par avoir raison de mon inspiration. Il serait temps de me reprendre en main! Je dois avouer avoir eu du mal à avaler la perte de mes mots urbains. Brève rébellion interne. J’en reviens tranquillement...

Entre les amis, les concerts et les obligations quotidiennes, trouver ces plages de temps nécessaires au bon déroulement des mots. Réapprivoiser la solitude. Peut-être retrouver ce petit appareil qui me digitalise le présent. Petit instrument qui me manque tant.

Phase de lectures estivales, je me nourris de toutes sortes d’histoires. Des piles de livres en français, en anglais, attendent mes mains pour les ouvrir, mes yeux pour les manger, mon cerveau pour les digérer...

Nouvelle semaine en perspective, attraper les idées au vol, comme l'on attrapait les papillons en ces temps reculés qui forment notre passé. Lâcher prise avec ce réel étouffant, laisser s'égarer les pensées aux vents, écouter parler en silence un vieux chaman sur le sable...

samedi, juillet 10, 2004

Ça, je le savais déjà...

What's Your Secret Erogenous Zone?


Your Erogenous Zone Is Your Neck


You're particularly sensitive to kisses on your neck
But you don't mind a hickie every now and then either
Ask your partner to kiss right behind your ear
Because chances are, that's the most sensitive spot on your body

More Great Quizzes from Quiz Diva
Nombrils d’été...

Parait que les blogs c’est nombriliste. À l’envers ou à l'endroit, je ne sais plus trop bien dans quel sens le prendre, cela donne un petit concours sympathique tout en nombrils.

À découvrir sur Les mers Veillées: Nombrils de « carnetiers » qui s’exposent....

Je suis passée, j’ai regardé, j’ai voté. Une petite faim, quelques "Miam!". Je le confesse, le nombril de Borgo m’a fait me sentir toute chose durant deux secondes et quelques poussières de web. Un joli torse musclé et je tombe comme une mouche dans un pot de miel! Mes papilles se réveillent, mon regard pétille. Shallow me!!!
Cherche été désespérément...

Ciel gris qui dégouline, ce matin encore, l’été se dérobe. Une larme, je verse. Dieu merci, hier, la pluie n'était pas au rendez-vous, ce qui est pas mal mieux pour des concerts en plein air! Faut dire j’avais amené un parapluie, le ciel a dû en être tant choqué qu’il en a oublié de pleurer!

Le festival d'été bat son plein malgré l'absence du soleil. Petit tour de manège musical. Nous avons raté le début de Yann Perreau, pourtant si sexy sur la grande scène des plaines. Didine est ma pomme étions aux anges...

Puis il y a eu Tryo et son immense foule. Autre scène, autre parc, visages anonymes et mêmes refrains. Tout le monde dans le même bain.

Tryo avait amené sa « boite à jazz », voici quelque chose qui me prit un peu par surprise. Morceaux revisités avec une touche de jazz, étrange et bon à la fois. Québec sous la brume nocturne, Tryo sur sa plage, de la musique dans ma tête...

vendredi, juillet 09, 2004

Lowell Herrero

J’aime beaucoup les tableaux de Lowell Herrero. J’aime les formes généreuses de ses personnages et paysages, ses couleurs éclatantes...

Il y a dans ses peintures une douceur de vivre que je perçois subtilement. Une vibration qui m'accroche, qui m'emporte les sens et qui me fait sourire doucement.

De plus, il semble aimer autant les chats que moi. Il les dépeint souvent et les enrobe de ce style qui le caractérise. Chacune de ses images m’enchantent d’une manière particulière. J’aime bien les suçoter du regard, tranquillement, les longs jours de pluie moroses...

Summer Picnic ~ Lowell Herrero
Pluie solitaire...

J’ai retrouvé la solitude de ma cabane, Ves est rentrée en ville. J’ai été très heureuse de passer quelque jours en sa compagnie. Coquines, mutines, Juan était aux anges. Caresses de chats et soleil brûlant. Le temps a passé vite, trop vite et c’est déjà fini! Ainsi va la vie...

Aujourd’hui est un jour gris, entre pluie et ciel bas, l’été joue à cache-cache. J’ai commencé L’herbe du diable et la petite fumée, ouvrage fortement recommandé par Saku, Olive et Lithium.

Je suis allée fureter les bouquineries de Mont-Royal et je n’ai pas eu à chercher loin pour trouver ce petit livre que je dévore depuis. Merci à vous de m’avoir signalé Castenada parmi les millions d’ouvrages disponibles dans la bibliothèque mondiale. C’est un vrai délice...

À Québec, le Festival d’Été a commencé hier, ce soir Perreau et Tryo, en plein air, y’a plus qu’à espérer qu’il ne pleuve pas trop!

En attendant, dans ma solitude dénudée, je profite du calme de ces instants. Je retrouve les repères de ma tanière et reprends doucement le travail des mots qui me chatouillent les idées...

mercredi, juillet 07, 2004

Existence bleue sur sable confus.

Feuille volante....

J’ai perdu mes mots. Égarés sur un brouillon de papier, ils ont tant disparus de ma vue que je ne les retrouve plus.

Un petit blues me parcours le corps. Après maintes recherches, ma feuille s’est bien envolée en quelque coin inconnu. Je dois me résigner, il semble bien que je l’ai perdue avant de la taper. Mots insouciants envolés dans le néant...

Si cette feuille ne se décide pas à réatterrir là où mon regard pourra la voir, ses mots seront perdus à jamais. Trop loin dans ma mémoire, trop aiguillonnés par une spontanéité urbaine, impossible à retrouver en mes idées. Sur le vif, une petite vague de blues déferle, je n’aime pas perdre mes mots, cela m’énerve, cela m’irrite, cela me pique les nerfs.

C’est peut-être pour cela que j’aime bien ce petit coin de rien, virtuel placard où ranger mes mots. Plus de feuilles volantes qui s’égarent, mais une grosse commode, sans poussières, qui conserve, en ordre, le fil de ces phrases qui s’écoulent au fil du temps qui s’estompent, toujours et encore...

mardi, juillet 06, 2004

Girls in the house...

Entre la plage et le temps passé avec mon amie Vesna, la virtualité de mes jours s’efface doucement au soleil revenu. Moments de filles, rires et confessions, le temps passe trop vite. Mes mots se reposent, mon cœur sourit. Laisser flotter les p’tits bonheurs de la vie...

Comme l’on voudrait parfois oublier les malheurs qui passent dans nos quotidiens humains. Lorsque passent les bonheurs qui embellissent les jours, l’on se roule dedans comme dans de l’herbe fraîche au printemps...
Il m'est égal de lire que les sables des plages sont chauds, je veux que mes pieds nus le sentent.
André Gide

Ecrire liberté sur le bord d'une plage, c'est déjà avoir la liberté de l'écrire. Même si la mer efface ce mot : la liberté demeure.
Jean-Michel Wyl

J'ai une grande collection de coquillages que je disperse sur les plages du monde. Peut-être l'avez-vous vue.
Steven Wright

lundi, juillet 05, 2004

1200 ième post...

Samedi de juillet,
Montréal matin.


Un matin comme il y en eut tant d’autres dans ma vie. Montréal se chauffe l’asphalte sous un soleil de plomb. Foules et cacophonie urbaine. Toujours la même impression de rentrer à la maison, toujours la même envie de fuguer au fond de l’être.

J’aime Montréal autant que je la fuis. Étranges sensations, cocktail de paradoxes et de mémoires. Je contemple la montagne au loin. Perchée haut sur ce balcon, je regarde le ciel. J’écoute les oiseaux et le ronron des autos. Ves, K. et Juan dorment encore.

Tranquillement, le soleil éblouissant grimpe dan un ciel d’azur...

Montréal la belle, Montréal toute verte. Arbres épanouis et oiseaux chantant le béton. Quelque part autour du plateau magique, je respire la ville une autre fois. Escaliers en colimaçon, bruissements de feuilles et le vrombissement d’un hélicoptère haut dans le ciel accompagnent mes pensées confondues...

Simplement vêtue d’un bas de pyjama et d’un « soutien » brodé, le regard dans les arrières cours bariolées, j’aspire la lumière citadine sur ma poitrine. Rayons de chaleur pour cœur glacé.

Il est encore bien tôt en ce samedi de juillet, en ce Montréal matin...

Lorsque je suis au village, entourée de nos gaulois locaux, je ne pense guère aux curiosités montréalaises. Mon goût pour ces curiosités citadines s’est tari avec la naissance de mes cheveux blancs, il a été remplacé par une subtile affection baroque. Pas besoin de penser à Montréal, je la trimballe au fond de moi. Morceaux de ville en mes pores, petit bout de plateau ancré en mon identité, plus profondément que ces coccinelles qui me courent sur la peau.

Derrière Montréal il y a l’enfance. La France. Un autre état. Un autre continent. L’année de mes quinze ans une autre « moi » est née au cœur de la grande ville bilingue. Montréal Ouest ou Est, comme tu me parus immense du haut de mes 15 ans.

Montréal ma belle, comme tu me parais petite à l’horizon de mes 32 ans. Toi qui m’as donnée cette allergie du béton, toi qui m’as inculquée cette liberté d’être. Tu m'as appris la tolérance. Tu m’as donnée l’Amour, tu m’as enrobée de tes luxes, tu m’as enivrée de sensations et d’idées, tu m’as tourmentée dans tes excès. Tu m’as divertie à l’aide de tes multiples charmes, sans que je ne m’en rende compte, tout doucement, tu es entrée en moi...

Je t’ai quittée en même temps que Lui. Un jour peut-être redeviendrons-nous amies... ou pas! Je t’aimerai toujours dans le fond de mon cœur. Toujours tu resteras là, enfouie en mon être, tout comme Lui...
Back from the city...

Suis-je la seule à avoir des difficultés à ouvrir cette page? Quatre jours sans Internet et les troubles commencent au retour, or maybe not... Could it all just be in my head?

Après une fin de semaine superbe avec chaleur et soleil, la grisaille semble vouloir démarrer la semaine. Back from the city with my friend Ves. C’est toujours le fun d’avoir une amie à la maison. Partis dans la folie des grecs vainqueurs. "Get your greek on!" Comme dirait Miss Ro'. De retour à la campagne sous la pluie. Quatre jours sans Internet ne veut pas dire quatre jours sans écrire. La suite somewhere in the near future...


Montreal, Quebec ~ Serge Clement

vendredi, juillet 02, 2004

Différent ménager...

Entre deux chansons qui défilent, une douce musique se fait entendre. Les notes de Bach et Haendel passent par là. Juan se réveille de sa torpeur et s'exclame le plus sérieusement du monde:

-Peux-tu m'enlever cette musique anachronique s'il te plait!

J'éclate de rire et fait tel que l'homme désire...
Jazz it up...

Un petit tour de ville, trois petites notes de musique, des amis et papotages, c'est juste la vie qui fait son cinéma d'été. On the road again...