L'homme écrit sur le sable. Moi ça me convient bien ainsi ; l'effacement ne me contrarie pas ; à marée descendante, je recommence.
Jean Dubuffet
Les siècles devant eux poussent, désespérées, Les révolutions, monstrueuses marées, Océans faits des pleurs de tout le genre humain.
Victor Hugo
L'actualité. Ne rien choisir, tout prendre. S'étonner de tout. Insatiable curiosité, inlassable marée dont la vague laisse sur la grève les traces de faits, de noms, d'événements, trop vite effacés par la vague suivante.
Michel Field
lundi, mai 31, 2010
La maison, lieu de travail...
En ma maison...
Lorsque son bureau occupe un coin de salon, il devient alors difficile de travailler avec un homme grognon en congé maladie! Mardi dernier, Juan a dû subir une opération buccale (pour une complication de molaire mal arrachée) et ma semaine de travail en a été toute chamboulée.
Alors que j'aimerais souvent que l'on passe plus de temps ensemble à la maison, subir un ours mal luné qui souffre en silence n'est pas du tout romantique. Et comme l'ours souffre, il faut rester patiente. Et puiser dans ses trésors de gentillesse pour soulager la peine de l'être aimé.
Enfin, cela donne au moins le temps de discuter des choses de la vie. Un temps qui manque trop souvent entre le travail, la parentitude et les tâches du quotidien...
Pendant que l'homme prend son mal en patience, j'organise mes contrats sur ma planche de travail. En silence, je contrôle cette constante incertitude qui est complice de ma vie de pigiste. La bonne nouvelle est que je débute une commande d'article qui me plait énormément (et me stresse un peu). Parfois l'on a tellement envie de bien faire que cela en devient plus stressant que cela ne devrait l'être....
Du coin de l'oeil, j'observe cette fuite de pétrole dans le Golfe du Mexique qui semble ne jamais vouloir s'arrêter. Mon humeur en prend pour son grade. Moi qui ait toujours rêvé d'aller faire un tour de bayous désespère devant le gâchis de cette nature innocente. L'on parle quand même de plus de 250 millions de litres de pétrole qui se baladent maintenant à la surface de nos jours! En Louisiane, il parait que certains marais se meurent déjà. Les oiseaux n'y chantent plus. Même si j'en comprends les dommages économiques, c'est la nature bafouée qui me fait sortir de mes gonds.
Si j'étais maitresse du monde, je confisquerai tous les biens de BP (en guise d'exemple) et j'utiliserai tout leur capital pour essayer de réparer les dégâts de cette catastrophe. Sans compter que je prendrais tous les moyens à ma disposition pour nous sortir de cette maudite dépendance. Cette puissante dépendance qui transforme tout humain en junkie de pétrole.
Cette catastrophe écologique, qui s'inscrira certainement dans les livres d'Histoire, est la pire de toutes. Cette marée noire est tout simplement effroyable. L'on ne peut encore en connaitre toutes les répercutions. Le pire est surement à venir. Arriverons-nous à en tirer des leçons? Apprendre est la seule bonne chose que l'on pourrait retirer de cette horreur. Enfin, comme je ne suis qu'une petite fourmi au milieu d'une phénoménale fourmilière humaine, je me contente de faire la tête entre deux arbres.
Je lève la tête vers le ciel. Mais là, c'est encore un autre problème. Quelque part, à des centaines de kilomètres de ma maison, des brasiers gigantesques transforment des hectares de forêt en enfer sur Terre. Au nord de la province,720 kilomètres carrés de forêt sont déjà partis en fumée. Et cette fumée est devenue un nuage gargantuesque qui se déplace au gré des vents qui le pousse. Il atteint ma brousse. En levant la tête au ciel, j'aperçois un soleil rouge sang.
Le ciel enfumé absorbe les rayons lumineux et arrive finalement à avaler le soleil tout entier. L'atmosphère jaunâtre dégage une subtile odeur d'apocalypse. En levant la tête au ciel, une subtile angoisse me traverse. Arriverons-nous à atteindre 2013? Parfois, c'est une question qui ne me parait pas si évidente à répondre. Et je ne parle même pas des histoires de sécheresse qui commencent à hanter les nouvelles...
Alors je me tourne le regard vers cet enfant qui symbolise le futur à mes yeux. En sa petite personne qui pétille, c'est un futur plein de promesses que je vois. Je m'y accroche le coeur. Responsable de son bien-être intérieur, je m'applique à lui donner le meilleur de ce que je suis. Je n'y arrive pas tous les jours mais j'y travaille. J'assume le fait que ma plus grande ambition humaine est d'être une bonne maman. C'est peut-être kétaine et anti-mode par les temps qui courent mais je m'en fous.
De nos jours, être une bonne maman veut tout et rien dire. En ce qui me concerne, je veux l'éduquer en l'aimant. Je ne veux pas cultiver à son sujet des d'attentes qui ne sont pas les siennes. Je veux la soutenir mais pas la contrôler. Je veux juste lui donner les bonnes armes pour réussir sa vie. Je ne sais pas dans quel monde elle deviendra femme (mais certains jours, je crains le pire). Tout ce que je sais, c'est que je dois l'élever afin qu'elle puisse profiter à la société qui sera la sienne. Je ne veux pas l'élever pour qu'elle profite au maximum de ce qui l'entoure mais plutôt pour qu'elle apporte quelque chose de bénéfique à son environnement. Je sais que c'est un sacré défi humain. Peut-être même une utopie...
Mais en ce monde de fou qui m'entoure j'ai besoin d'idéaux pour avancer. J'ai besoin de me dépasser la connerie, de maitriser mes défauts et d'exploiter au mieux mes qualités. Et, pour survivre à tout le désespoir qui assombrit ma race, j'ai besoin de rêver à un monde meilleur. Un monde humain où l'harmonie est reine, où le succès n'est pas matériel et où la beauté dépasse l'artificiel...
Lorsque son bureau occupe un coin de salon, il devient alors difficile de travailler avec un homme grognon en congé maladie! Mardi dernier, Juan a dû subir une opération buccale (pour une complication de molaire mal arrachée) et ma semaine de travail en a été toute chamboulée.
Alors que j'aimerais souvent que l'on passe plus de temps ensemble à la maison, subir un ours mal luné qui souffre en silence n'est pas du tout romantique. Et comme l'ours souffre, il faut rester patiente. Et puiser dans ses trésors de gentillesse pour soulager la peine de l'être aimé.
Enfin, cela donne au moins le temps de discuter des choses de la vie. Un temps qui manque trop souvent entre le travail, la parentitude et les tâches du quotidien...
Pendant que l'homme prend son mal en patience, j'organise mes contrats sur ma planche de travail. En silence, je contrôle cette constante incertitude qui est complice de ma vie de pigiste. La bonne nouvelle est que je débute une commande d'article qui me plait énormément (et me stresse un peu). Parfois l'on a tellement envie de bien faire que cela en devient plus stressant que cela ne devrait l'être....
Du coin de l'oeil, j'observe cette fuite de pétrole dans le Golfe du Mexique qui semble ne jamais vouloir s'arrêter. Mon humeur en prend pour son grade. Moi qui ait toujours rêvé d'aller faire un tour de bayous désespère devant le gâchis de cette nature innocente. L'on parle quand même de plus de 250 millions de litres de pétrole qui se baladent maintenant à la surface de nos jours! En Louisiane, il parait que certains marais se meurent déjà. Les oiseaux n'y chantent plus. Même si j'en comprends les dommages économiques, c'est la nature bafouée qui me fait sortir de mes gonds.
Si j'étais maitresse du monde, je confisquerai tous les biens de BP (en guise d'exemple) et j'utiliserai tout leur capital pour essayer de réparer les dégâts de cette catastrophe. Sans compter que je prendrais tous les moyens à ma disposition pour nous sortir de cette maudite dépendance. Cette puissante dépendance qui transforme tout humain en junkie de pétrole.
Cette catastrophe écologique, qui s'inscrira certainement dans les livres d'Histoire, est la pire de toutes. Cette marée noire est tout simplement effroyable. L'on ne peut encore en connaitre toutes les répercutions. Le pire est surement à venir. Arriverons-nous à en tirer des leçons? Apprendre est la seule bonne chose que l'on pourrait retirer de cette horreur. Enfin, comme je ne suis qu'une petite fourmi au milieu d'une phénoménale fourmilière humaine, je me contente de faire la tête entre deux arbres.
Je lève la tête vers le ciel. Mais là, c'est encore un autre problème. Quelque part, à des centaines de kilomètres de ma maison, des brasiers gigantesques transforment des hectares de forêt en enfer sur Terre. Au nord de la province,720 kilomètres carrés de forêt sont déjà partis en fumée. Et cette fumée est devenue un nuage gargantuesque qui se déplace au gré des vents qui le pousse. Il atteint ma brousse. En levant la tête au ciel, j'aperçois un soleil rouge sang.
Le ciel enfumé absorbe les rayons lumineux et arrive finalement à avaler le soleil tout entier. L'atmosphère jaunâtre dégage une subtile odeur d'apocalypse. En levant la tête au ciel, une subtile angoisse me traverse. Arriverons-nous à atteindre 2013? Parfois, c'est une question qui ne me parait pas si évidente à répondre. Et je ne parle même pas des histoires de sécheresse qui commencent à hanter les nouvelles...
Alors je me tourne le regard vers cet enfant qui symbolise le futur à mes yeux. En sa petite personne qui pétille, c'est un futur plein de promesses que je vois. Je m'y accroche le coeur. Responsable de son bien-être intérieur, je m'applique à lui donner le meilleur de ce que je suis. Je n'y arrive pas tous les jours mais j'y travaille. J'assume le fait que ma plus grande ambition humaine est d'être une bonne maman. C'est peut-être kétaine et anti-mode par les temps qui courent mais je m'en fous.
De nos jours, être une bonne maman veut tout et rien dire. En ce qui me concerne, je veux l'éduquer en l'aimant. Je ne veux pas cultiver à son sujet des d'attentes qui ne sont pas les siennes. Je veux la soutenir mais pas la contrôler. Je veux juste lui donner les bonnes armes pour réussir sa vie. Je ne sais pas dans quel monde elle deviendra femme (mais certains jours, je crains le pire). Tout ce que je sais, c'est que je dois l'élever afin qu'elle puisse profiter à la société qui sera la sienne. Je ne veux pas l'élever pour qu'elle profite au maximum de ce qui l'entoure mais plutôt pour qu'elle apporte quelque chose de bénéfique à son environnement. Je sais que c'est un sacré défi humain. Peut-être même une utopie...
Mais en ce monde de fou qui m'entoure j'ai besoin d'idéaux pour avancer. J'ai besoin de me dépasser la connerie, de maitriser mes défauts et d'exploiter au mieux mes qualités. Et, pour survivre à tout le désespoir qui assombrit ma race, j'ai besoin de rêver à un monde meilleur. Un monde humain où l'harmonie est reine, où le succès n'est pas matériel et où la beauté dépasse l'artificiel...
mardi, mai 25, 2010
Linguistique enfantine
Linguistique enfantine
Il y a de ces mots d'enfants qui sont comme des modes qui passent dans l'univers d'un petit et de ses parents. Chez nous, ces derniers temps, la mode est à l'un de ces mots imaginés que l'on a presque envie d'adopter. Nous vivons à la mode du "grouillé"...
En notre maison, le mot "grouillé" définit une sorte de texture qui oscille entre le grillé et le rouillé. Elle est souvent d'ordre alimentaire:
- Ouache, papa, tu sais que je mange pas le grouillé!
Mais elle se retrouve aussi sous différentes apparences. Le "grouillé" se nuance en plusieurs variations. En gros, c'est une chose non identifée à l'allure repoussante (ou peu appétissante) qui varie entre le brunâtre et le noirâtre. Tout ce qui entre dans ces vastes critères pourra rapidement ressembler à du "grouillé".
Et, sans que l'on ne s'en rende vraiment compte, petit à petit, le "grouillé" s'est installé en nos perceptions. Au fil des semaines et peut-être des mois, nous avons accepté "grouillé" en notre quotidien familial. Je crois même que l'on commence à l'utiliser sans y faire attention. C'est l'effet contaminant de la mode...
Cela dit, je dois admettre que j'aime bien ce petit barbarisme de M'zelle Soleil. D'ailleurs, je dois parfois me retenir pour ne pas le cuisiner à ma propre sauce. Même si en mes pensées, il s'échappe de temps à autre un "oh! c'est grouillé!" pour signifier "c'est cuit" ou "c'est foutu"!
Je sais que cette mode de langue née de la bouche de ma fillette passera. D'autres viendront et partiront, comme des vagues sur le sable du quotidien. La vie est un océan plein de courants, de bourrasques, de tempêtes et de lagons. Un jour, le temps emportera "grouillé" dans les souvenirs familiaux. Là, il se transformera en une émotion tendre et profonde qui évoquera un sourire nostalgique...
Il y a de ces mots d'enfants qui sont comme des modes qui passent dans l'univers d'un petit et de ses parents. Chez nous, ces derniers temps, la mode est à l'un de ces mots imaginés que l'on a presque envie d'adopter. Nous vivons à la mode du "grouillé"...
En notre maison, le mot "grouillé" définit une sorte de texture qui oscille entre le grillé et le rouillé. Elle est souvent d'ordre alimentaire:
- Ouache, papa, tu sais que je mange pas le grouillé!
Mais elle se retrouve aussi sous différentes apparences. Le "grouillé" se nuance en plusieurs variations. En gros, c'est une chose non identifée à l'allure repoussante (ou peu appétissante) qui varie entre le brunâtre et le noirâtre. Tout ce qui entre dans ces vastes critères pourra rapidement ressembler à du "grouillé".
Et, sans que l'on ne s'en rende vraiment compte, petit à petit, le "grouillé" s'est installé en nos perceptions. Au fil des semaines et peut-être des mois, nous avons accepté "grouillé" en notre quotidien familial. Je crois même que l'on commence à l'utiliser sans y faire attention. C'est l'effet contaminant de la mode...
Cela dit, je dois admettre que j'aime bien ce petit barbarisme de M'zelle Soleil. D'ailleurs, je dois parfois me retenir pour ne pas le cuisiner à ma propre sauce. Même si en mes pensées, il s'échappe de temps à autre un "oh! c'est grouillé!" pour signifier "c'est cuit" ou "c'est foutu"!
Je sais que cette mode de langue née de la bouche de ma fillette passera. D'autres viendront et partiront, comme des vagues sur le sable du quotidien. La vie est un océan plein de courants, de bourrasques, de tempêtes et de lagons. Un jour, le temps emportera "grouillé" dans les souvenirs familiaux. Là, il se transformera en une émotion tendre et profonde qui évoquera un sourire nostalgique...
...
Un sillon linguistique trop fortement labouré se transforme vite en ornière grammaticale.
Georges Kleiber
Les mots étrangers, sans permis de séjour, on les reconduit à la frontière linguistique. Les clandestins qui demeurent sont férocement exploités.
Roland Topor
Traduire le théâtre, c'est d'abord et avant tout savoir lire le théâtre, porter son regard sur un texte et s'en abreuver, se couler dans une matière linguistique et s'y fondre...
Isabelle Famchon
Georges Kleiber
Les mots étrangers, sans permis de séjour, on les reconduit à la frontière linguistique. Les clandestins qui demeurent sont férocement exploités.
Roland Topor
Traduire le théâtre, c'est d'abord et avant tout savoir lire le théâtre, porter son regard sur un texte et s'en abreuver, se couler dans une matière linguistique et s'y fondre...
Isabelle Famchon
De lac et d'humanitude
Humeurs d'eau tourmentée...
Les jours de la semaine dernière se sont écoulés sans que je ne les vois passer.
Comme une anguille, cette semaine de mai m'a filée entre les doigts. Entre un WebCamp, des ogres en 3D, des sourires et disciplines d'enfance, une traduction, quelques articles, un homme...
Cette fin de semaine, Juan est allé à la porte de la Gaspésie pour un tournoi de Volley. Avec sérénité, je me suis fondue en ma mamamitude de lac. Pendant ce temps, le village s'est transformé en un Club Med local à quatre étoiles.
La plage s'est bondée dans le temps d'y penser! Même si j'en connais le principe, je suis restée bouche bée devant la rapidité avec laquelle le village s'est empli d'humanité.
Contre toute attente, cette fin de semaine, les températures ont grimpé jusqu'à dépasser les 30 degrés. Assommée par cet assaut de chaleur, je souris et j'ouvre grand toutes les fenêtres. Puis l'on va griller au soleil qui brûle pour la première fois depuis des mois.
D'un coup, l'eau fraiche du lac devient divinement rafraichissante. Elle pince la peau puis elle resserre les pores. Elle donne un coup de fouet au moral. Les enfants s'y lancent en riant. La vie est belle...
Avec la chaleur qui nous caresse l'âme, l'on reprend nos routines de sable. L'on sort la "brouette" de plage et l'on prend le chemin du lac. Sur sa surface, les bateaux s'installent. Ils s'incrustent dans le paysage. M'zelle Soleil est toujours joyeuse de voir les bateaux revenir. Pour elle, c'est un symbole de plage animée et d'été léger. Elle aime la plage remplie d'enfants qui courent et rigolent tandis que les adultes se détendent au coin de l'eau fraiche...
Pour ma pomme, au fil des années, les bateaux deviennent synonymes de malaise, de révolte et de honte conjugués. Si je ne m'en détourne pas consciemment les idées, je peux ressentir les mêmes sensations que lorsque je regarde s'échapper en direct la fuite de pétrole sous-marine (qui s'inscrira dans les mémoires des générations futures). La culture humaine qui se cache derrière cette débandade de hors-bords ne me détend pas du tout. Elle m'irrite de plus en plus. Cela m'inquiète un peu. Alors je m'efforce de reconnaitre des visages derrière ces moustiques mécaniques. Je me fracture le crâne pour ne pas entrer en guerre. Juan me dit:
- Etolane, si tu n'arrives plus à supporter les bateaux, il faudra déménager car il ne disparaitront pas du jour au lendemain...
Je sais qu'il a raison. Ou je les supporte ou je pars. Ou je les bataille. Avec dans le coeur le sort des générations futures. Et je m'écartèle les neurones qui déraillent. J'ai des utopies internes pleines de voiles et de canots. Pendant que je me torture l'esprit, les citadins insouciants reviennent se détendre au lac. Et ils amènent avec eux toutes sortes de pollutions humaines. Des pollutions biologiques et des pollutions auditives. Je soupire. L'humain est un étrange spécimen. Fascinant. Déconcertant. En perpétuel équilibre entre l'acte de construire et celui de détruire. Étant même capable de faire les deux à la fois.
Il me faut toujours un temps acclimatation pour intégrer le fait que le Club Med débarque en mes eaux tranquilles. Évidement il y a pire épreuve au monde! Comment s'en plaindre? Vu d'en haut, c'est un paradis terrestre. Vu d'en bas, de l'angle de la fourmi sauvage qui y vit, il est difficile de ne pas maugréer après les bateaux qui bourdonnent! Et, chaque été davantage, je prends conscience que je fais partie d'un problème "humano-écologique" qui me dépasse...
Alors pour achever cette lourde pensée, je choisis une expression qui me rappelle à mes ancêtres. Une expression que j'aime et qui a toujours fait partie de mon enfance. Une expression qui reflète un état d'esprit dans lequel j'aime baigner...
EXPRESSION via Expressio.fr
« Appeler un chat un chat »
SIGNIFICATION
Appeler les choses par leur nom. Être franc et direct
ORIGINE
À notre époque où le politiquement correct outrancier impose des circonvolutions langagières parfois difficiles à comprendre, on a de plus en plus de mal à appeler un chat un chat. Et, dans le cas de notre expression, ce serait pourtant nécessaire, voire indispensable, car, bien qu'on l'ait maintenant oublié, cette expression a son origine en-dessous de la ceinture, ce qui est profondément choquant, n'est-il pas?
En effet, ce qu'on appelle aujourd'hui argotiquement une chatte, s'appelait autrefois un chat au XVIIIe siècle, en désignant d'abord la toison pubienne au XVIIe, car il ne faut pas oublier que c'est un endroit qui, comme le félin, est velu et se laisse volontiers caresser, sans négliger la très probable influence de l'homonyme 'chas', comme celui de l'aiguille, qui désignait un trou ou une fente.
S'il a existé une vielle locution qui disait déjà "il entend chat sans qu'on dise minon" (il comprend chat sans qu'on dise minet), locution jouant volontairement sur le sens équivoque des deux désignations du petit félin, c'est Boileau qui a figé la forme actuelle dans un vers de sa première Satire "J'appelle un chat un chat et Rollet un fripon" (ce Rollet était un procureur véreux).
EXEMPLE
« La fonction d'un écrivain est d'appeler un chat un chat. Si les mots sont malades, c'est à nous de les guérir. Au lieu de cela, beaucoup vivent de cette maladie. » Jean-Paul Sartre -
Les jours de la semaine dernière se sont écoulés sans que je ne les vois passer.
Comme une anguille, cette semaine de mai m'a filée entre les doigts. Entre un WebCamp, des ogres en 3D, des sourires et disciplines d'enfance, une traduction, quelques articles, un homme...
Cette fin de semaine, Juan est allé à la porte de la Gaspésie pour un tournoi de Volley. Avec sérénité, je me suis fondue en ma mamamitude de lac. Pendant ce temps, le village s'est transformé en un Club Med local à quatre étoiles.
La plage s'est bondée dans le temps d'y penser! Même si j'en connais le principe, je suis restée bouche bée devant la rapidité avec laquelle le village s'est empli d'humanité.
Contre toute attente, cette fin de semaine, les températures ont grimpé jusqu'à dépasser les 30 degrés. Assommée par cet assaut de chaleur, je souris et j'ouvre grand toutes les fenêtres. Puis l'on va griller au soleil qui brûle pour la première fois depuis des mois.
D'un coup, l'eau fraiche du lac devient divinement rafraichissante. Elle pince la peau puis elle resserre les pores. Elle donne un coup de fouet au moral. Les enfants s'y lancent en riant. La vie est belle...
Avec la chaleur qui nous caresse l'âme, l'on reprend nos routines de sable. L'on sort la "brouette" de plage et l'on prend le chemin du lac. Sur sa surface, les bateaux s'installent. Ils s'incrustent dans le paysage. M'zelle Soleil est toujours joyeuse de voir les bateaux revenir. Pour elle, c'est un symbole de plage animée et d'été léger. Elle aime la plage remplie d'enfants qui courent et rigolent tandis que les adultes se détendent au coin de l'eau fraiche...
Pour ma pomme, au fil des années, les bateaux deviennent synonymes de malaise, de révolte et de honte conjugués. Si je ne m'en détourne pas consciemment les idées, je peux ressentir les mêmes sensations que lorsque je regarde s'échapper en direct la fuite de pétrole sous-marine (qui s'inscrira dans les mémoires des générations futures). La culture humaine qui se cache derrière cette débandade de hors-bords ne me détend pas du tout. Elle m'irrite de plus en plus. Cela m'inquiète un peu. Alors je m'efforce de reconnaitre des visages derrière ces moustiques mécaniques. Je me fracture le crâne pour ne pas entrer en guerre. Juan me dit:
- Etolane, si tu n'arrives plus à supporter les bateaux, il faudra déménager car il ne disparaitront pas du jour au lendemain...
Je sais qu'il a raison. Ou je les supporte ou je pars. Ou je les bataille. Avec dans le coeur le sort des générations futures. Et je m'écartèle les neurones qui déraillent. J'ai des utopies internes pleines de voiles et de canots. Pendant que je me torture l'esprit, les citadins insouciants reviennent se détendre au lac. Et ils amènent avec eux toutes sortes de pollutions humaines. Des pollutions biologiques et des pollutions auditives. Je soupire. L'humain est un étrange spécimen. Fascinant. Déconcertant. En perpétuel équilibre entre l'acte de construire et celui de détruire. Étant même capable de faire les deux à la fois.
Il me faut toujours un temps acclimatation pour intégrer le fait que le Club Med débarque en mes eaux tranquilles. Évidement il y a pire épreuve au monde! Comment s'en plaindre? Vu d'en haut, c'est un paradis terrestre. Vu d'en bas, de l'angle de la fourmi sauvage qui y vit, il est difficile de ne pas maugréer après les bateaux qui bourdonnent! Et, chaque été davantage, je prends conscience que je fais partie d'un problème "humano-écologique" qui me dépasse...
Alors pour achever cette lourde pensée, je choisis une expression qui me rappelle à mes ancêtres. Une expression que j'aime et qui a toujours fait partie de mon enfance. Une expression qui reflète un état d'esprit dans lequel j'aime baigner...
EXPRESSION via Expressio.fr
« Appeler un chat un chat »
SIGNIFICATION
Appeler les choses par leur nom. Être franc et direct
ORIGINE
À notre époque où le politiquement correct outrancier impose des circonvolutions langagières parfois difficiles à comprendre, on a de plus en plus de mal à appeler un chat un chat. Et, dans le cas de notre expression, ce serait pourtant nécessaire, voire indispensable, car, bien qu'on l'ait maintenant oublié, cette expression a son origine en-dessous de la ceinture, ce qui est profondément choquant, n'est-il pas?
En effet, ce qu'on appelle aujourd'hui argotiquement une chatte, s'appelait autrefois un chat au XVIIIe siècle, en désignant d'abord la toison pubienne au XVIIe, car il ne faut pas oublier que c'est un endroit qui, comme le félin, est velu et se laisse volontiers caresser, sans négliger la très probable influence de l'homonyme 'chas', comme celui de l'aiguille, qui désignait un trou ou une fente.
S'il a existé une vielle locution qui disait déjà "il entend chat sans qu'on dise minon" (il comprend chat sans qu'on dise minet), locution jouant volontairement sur le sens équivoque des deux désignations du petit félin, c'est Boileau qui a figé la forme actuelle dans un vers de sa première Satire "J'appelle un chat un chat et Rollet un fripon" (ce Rollet était un procureur véreux).
EXEMPLE
« La fonction d'un écrivain est d'appeler un chat un chat. Si les mots sont malades, c'est à nous de les guérir. Au lieu de cela, beaucoup vivent de cette maladie. » Jean-Paul Sartre -
mardi, mai 18, 2010
Colle parentale bis...
Colle parentale bis...
La semaine dernière, j'ai eu droit à ma première colle parentale et cette fin de semaine est arrivée la fameuse conversation de la graine qui féconde l'enfant...
Comment j'en suis arrivée à discuter de cela avec M'zelle Soleil, je ne m'en souviens plus. Mais je sais que j'étais bien partie avec mon histoire de graine de papa dans le ventre de maman lorsque ma Mini Miss me demande:
- Mais comment on met la graine dans le ventre?
- Heu, heu...
Et voilà que je rame de nouveau. Franchement la mère, t'assures pas sur ce coup là! Mais, c'est vrai, je dois l'avouer, je n'ai pas particulièrement envie de lui expliquer les détails de la chose. À quatre ans et demi, il me semble qu'elle peut encore attendre quelques mois pour assimiler ce concept précis!
Alors je rame et j'appelle Juan à l'aide. Celui-ci répond alors avec conviction:
- Et bien pour y arriver on s'aime fort!
- Ah! oui, c'est ça, papa a raison! On s'aime fort!
Ouf, je me crois presque sortie du bois. Dans ces temps là, mon homme a toujours un romantisme fou auquel je m'accroche désespérément. Mais la demoiselle reste perplexe, elle réfléchit quelques minutes et me dit:
- Moi je crois pas que c'est ça, je crois que c'est par le nombril!
- Ah bon? Tu crois ça toi?
Et elle poursuit sur sa lancée:
- Oui, moi je sais comment la graine de papa va dans le ventre. C'est sûr! Elle passe par le nombril. C'est vrai regarde maman y'a un trou!!!
Elle soulève son T-Shirt pour me prouver son point et je ne peux m'empêcher de sourire. Malgré moi, je laisse planer le doute. Et je me souviens alors avec clarté de ce temps lointain où je croyais aussi que la graine du papa passait par le nombril! J'avais appliqué la même logique pour arriver à la même conclusion! Les temps changent mais bien des choses se ressemblent...
En fait, ma mémoire d'éléphant me permet même de me remémorer un temps bambin où je ne parlais point. Un temps étrange où il me manquait les mots pour exprimer mes pensées. Sans parler que je me souviens aussi de mon apprentissage de ma langue maternelle et de la satisfaction que j'en retirai. Je crois que j'ai toujours eu besoin de m'exprimer (autant que j'ai besoin de respirer pour vivre). D'après Juan, ma fille a définitivement hérité de ce trait de ma personnalité. Cet enfant est déjà tout un moulin à paroles. Comme il me le rappelle parfois, elle parlait même avant de parler! Il commence à avoir peur pour ses oreilles masculines. Entre la mère et la fille, le pauvre n'a plus aucun répit!
Je me souviens aussi de ma première question existentielle posée à des adultes. Je devais avoir à peu prés l'âge de ma puce. J'avais cogité et pensé longtemps avant de pouvoir la formuler. Je voulais savoir pourquoi l'on était sur Terre (Pourquoi j'étais née. Ce que je faisais là au milieu). Je me souviens avoir posé la même question: "Mais pourquoi on est sur Terre?" à tous les adultes de mon entourage sans jamais être capable de recevoir une réponse digne de ce nom. Ce fut une grande déception.
À cette époque là, je ne réalisai pas qu'il me faudrait toute une vie pour trouver des pistes de réponses à cette mystérieuse question. Et, aujourd'hui, je me rends compte que vu la vitesse de réflexion de ma mini Miss, il va falloir que j'enclenche la vitesse supérieure si je ne veux pas la décevoir à mon tour.
Habituellement, je prends toujours le parti de lui dire les choses vraies. Je me contente de les adapter à son niveau d'enfance. Mais là, son niveau d'enfance vient de s'élever d'un nouveau degré auquel il me faut m'habituer. Et dire que ce n'est qu'un début...
La semaine dernière, j'ai eu droit à ma première colle parentale et cette fin de semaine est arrivée la fameuse conversation de la graine qui féconde l'enfant...
Comment j'en suis arrivée à discuter de cela avec M'zelle Soleil, je ne m'en souviens plus. Mais je sais que j'étais bien partie avec mon histoire de graine de papa dans le ventre de maman lorsque ma Mini Miss me demande:
- Mais comment on met la graine dans le ventre?
- Heu, heu...
Et voilà que je rame de nouveau. Franchement la mère, t'assures pas sur ce coup là! Mais, c'est vrai, je dois l'avouer, je n'ai pas particulièrement envie de lui expliquer les détails de la chose. À quatre ans et demi, il me semble qu'elle peut encore attendre quelques mois pour assimiler ce concept précis!
Alors je rame et j'appelle Juan à l'aide. Celui-ci répond alors avec conviction:
- Et bien pour y arriver on s'aime fort!
- Ah! oui, c'est ça, papa a raison! On s'aime fort!
Ouf, je me crois presque sortie du bois. Dans ces temps là, mon homme a toujours un romantisme fou auquel je m'accroche désespérément. Mais la demoiselle reste perplexe, elle réfléchit quelques minutes et me dit:
- Moi je crois pas que c'est ça, je crois que c'est par le nombril!
- Ah bon? Tu crois ça toi?
Et elle poursuit sur sa lancée:
- Oui, moi je sais comment la graine de papa va dans le ventre. C'est sûr! Elle passe par le nombril. C'est vrai regarde maman y'a un trou!!!
Elle soulève son T-Shirt pour me prouver son point et je ne peux m'empêcher de sourire. Malgré moi, je laisse planer le doute. Et je me souviens alors avec clarté de ce temps lointain où je croyais aussi que la graine du papa passait par le nombril! J'avais appliqué la même logique pour arriver à la même conclusion! Les temps changent mais bien des choses se ressemblent...
En fait, ma mémoire d'éléphant me permet même de me remémorer un temps bambin où je ne parlais point. Un temps étrange où il me manquait les mots pour exprimer mes pensées. Sans parler que je me souviens aussi de mon apprentissage de ma langue maternelle et de la satisfaction que j'en retirai. Je crois que j'ai toujours eu besoin de m'exprimer (autant que j'ai besoin de respirer pour vivre). D'après Juan, ma fille a définitivement hérité de ce trait de ma personnalité. Cet enfant est déjà tout un moulin à paroles. Comme il me le rappelle parfois, elle parlait même avant de parler! Il commence à avoir peur pour ses oreilles masculines. Entre la mère et la fille, le pauvre n'a plus aucun répit!
Je me souviens aussi de ma première question existentielle posée à des adultes. Je devais avoir à peu prés l'âge de ma puce. J'avais cogité et pensé longtemps avant de pouvoir la formuler. Je voulais savoir pourquoi l'on était sur Terre (Pourquoi j'étais née. Ce que je faisais là au milieu). Je me souviens avoir posé la même question: "Mais pourquoi on est sur Terre?" à tous les adultes de mon entourage sans jamais être capable de recevoir une réponse digne de ce nom. Ce fut une grande déception.
À cette époque là, je ne réalisai pas qu'il me faudrait toute une vie pour trouver des pistes de réponses à cette mystérieuse question. Et, aujourd'hui, je me rends compte que vu la vitesse de réflexion de ma mini Miss, il va falloir que j'enclenche la vitesse supérieure si je ne veux pas la décevoir à mon tour.
Habituellement, je prends toujours le parti de lui dire les choses vraies. Je me contente de les adapter à son niveau d'enfance. Mais là, son niveau d'enfance vient de s'élever d'un nouveau degré auquel il me faut m'habituer. Et dire que ce n'est qu'un début...
lundi, mai 17, 2010
Colle Parentale
Brève parentale
La semaine dernière, M'zelle Soleil a posé l'une de ces questions qui tue:
- Maman, j'étais où avant de naitre?
Sur le coup, je le reconnais, j'ai figé. Par les temps qui courent, la Miss est en plein bond mental. Sa réflexion s'approfondit considérablement. Une nouvelle étape d'enfance s'enclenche.
Je réalise que je suis encore un peu à la rue avec cette nouvelle étape enfantine. Je cours pour sauter de nouveau dans le train en marche. J'étudie l'évolution de ma Mini Miss afin de m'y adapter au mieux. Elle n'en finit pas de me fasciner de l'intérieur. Et parfois aussi, j'ai peur.
Il semble que les enfants n'en finissent jamais de grandir. C'est la complainte de tout parent. Mais l'un des défis parentaux est certainement d'arriver à grandir avec eux. Depuis la naissance de ce petit bout de fille, je m'applique à respecter son rythme de croissance et à suivre la cadence d'enfance. Mais M'zelle Soleil tient plus du TGV que du train à vapeur!!!
En cet instant de questionnement existentiel précis, alors qu'elle m'ausculte du haut de ses quatre ans, je bredouille quelque chose d'incompréhensible. Un peu honteuse de ma performance du moment, subtilement désatabilisée, je fais dévier la conversation en des eaux moins traitres. Je ne suis guère fière de moi sur ce coup là. Mais en entendant cette question inattendue mille émotions m'ont traversé le coeur et l'âme. J'ai calé! Il faut avouer que c'est une question piège à laquelle il est bien difficile de répondre de but en blanc. Et puis le mystère est si grand. Que dire vraiment?
Je vais donc méditer sur le sujet. Et j'espère faire mieux la prochaine fois. Vu la vitesse à laquelle la demoiselle cogite, cette prochaine fois ne devrait point tarder...
La semaine dernière, M'zelle Soleil a posé l'une de ces questions qui tue:
- Maman, j'étais où avant de naitre?
Sur le coup, je le reconnais, j'ai figé. Par les temps qui courent, la Miss est en plein bond mental. Sa réflexion s'approfondit considérablement. Une nouvelle étape d'enfance s'enclenche.
Je réalise que je suis encore un peu à la rue avec cette nouvelle étape enfantine. Je cours pour sauter de nouveau dans le train en marche. J'étudie l'évolution de ma Mini Miss afin de m'y adapter au mieux. Elle n'en finit pas de me fasciner de l'intérieur. Et parfois aussi, j'ai peur.
Il semble que les enfants n'en finissent jamais de grandir. C'est la complainte de tout parent. Mais l'un des défis parentaux est certainement d'arriver à grandir avec eux. Depuis la naissance de ce petit bout de fille, je m'applique à respecter son rythme de croissance et à suivre la cadence d'enfance. Mais M'zelle Soleil tient plus du TGV que du train à vapeur!!!
En cet instant de questionnement existentiel précis, alors qu'elle m'ausculte du haut de ses quatre ans, je bredouille quelque chose d'incompréhensible. Un peu honteuse de ma performance du moment, subtilement désatabilisée, je fais dévier la conversation en des eaux moins traitres. Je ne suis guère fière de moi sur ce coup là. Mais en entendant cette question inattendue mille émotions m'ont traversé le coeur et l'âme. J'ai calé! Il faut avouer que c'est une question piège à laquelle il est bien difficile de répondre de but en blanc. Et puis le mystère est si grand. Que dire vraiment?
Je vais donc méditer sur le sujet. Et j'espère faire mieux la prochaine fois. Vu la vitesse à laquelle la demoiselle cogite, cette prochaine fois ne devrait point tarder...
jeudi, mai 13, 2010
Un 5 à 7 aux visages flous...
Un 5 à 7 aux visages flous...
Aujourd'hui j'ai assisté à un "cinq à sept" de blogueuses à Montréal via un appel conférence. Étrange expérience. Sympathique et en même temps mystérieuse. Rencontrer des gens par la voix est particulier. Encore plus lorsque c'est une gang de blogueuses qui se réunit pour discuter d'une conférence de blogueuses qui se déroulera cet automne!
Une fois passé le tour de table où tout le monde se présente, la discussion s'élance. Et c'est alors que cela devient mystérieux. Du coin de ma brousse, toutes ces voix féminines se mélangent. Sans visage, l'on s'intègre dans la discussion sans vraiment savoir à qui l'on répond. Les noms se mêlent les uns aux autres. L'on en reconnait quelques uns que l'on est heureuse d'entendre. Puis tout devient un peu flou.
L'on est plus qu'une voix qui s'élève dans une réunion qui se déroule quelque part dont on ne sait rien. La discussion, par exemple, se révèle vite intéressante et l'on tend l'oreille qui se fond au combiné pour ne rien en perdre...
Au final, j'ai trouvé l'expérience très sympathique. Et je pense que cette initiative Web qui se déroulera, cet automne, au réel a beaucoup de potentiel. Cette idée pas si folle a d'abord été lancée par Mamamiiia sur la Toile. Parrainée par le magazine Coup de Pouce, elle a pris son envol ce soir avec la rencontre d'un groupe témoin. Un petit groupe de filles qui a esquissé les grandes lignes de cette journée qui prendra forme un samedi de novembre prochain.
Au départ, lorsque j'ai vu passer l'idée sur Twitter, je l'ai trouvé attirante et j'ai partagé quelques idées qui me titillaient. D'où ma présence auditive au groupe témoin. Il y avait à cette rencontre des blogueuses en tout genre; des blogueuses mamans, des blogueuses pros, des blogueuses persos, des blogueuses militantes, des blogueuses entrepreneures, et ma pomme de lac que je ne sais trop où classer. Sur ce point, vendredi dernier, j'ai reçu une mention Twitter qui me classait parmi des inclassables et franchement, c'est le plus beau compliment que l'on pouvait me faire. Merci Geneviève!
Bref, en ce qui me concerne, j'ai discuté d'un sujet qui me tient à cœur. Un sujet sur lequel j'ai beaucoup réfléchi et sur lequel je continue de réfléchir énormément. J'ai aussi quelques idées en ce qui concerne l'identité numérique et comment exister virtuellement sur le Web. J'ai ainsi pu les partager avec cette jolie gang de filles au bout du fil.
Durant cette rencontre particulière, les idées féminines se sont entremêlées, mélangées, tissées. Des profils d'ateliers se sont dessinés et le processus est lancé. Je suis donc très heureuse de participer à cette initiative "Web-réel" et je suis très curieuse de voir comment cela va se développer. Pour en savoir plus, n'hésitez à vous inscrire à la page Facebook de l'évènement.
Et en attendant la suite, je tiens à remercier les blogueuses qui étaient présentes à cette rencontre ainsi que Mamamiiia qui m'a proposé d'y participer via un appel conférence. Bien évidement, je n'ai retenu aucun visage et pas tous les noms mais j'ai beaucoup apprécié l'expérience qui fut très agréable.
Sans oublier de remercier ma voisine de brousse Vanou (rencontrée sur la blogosphère et devenue véritable amie) qui s'est gentiment occupée de M'zelle Soleil alors que je discutais au bout de fil et que mon homme s'était sauvé à un match de Volley! En passant, M'zelle Soleil a trouvé très bizarre que je parle à plein de filles en même temps sur un seul téléphone...
Chez les autres blogueuses:
- Conférence de blogueuses chez "Dr Maman"
- Quand dimanche rime avec potinages chez "Le ciel est bleu, la mère est calme"
- Vendredi Merci chez "Les Stars filantes"
- Elles bloguent, elles jasent et elles sont si dynamiques! chez Mamamiiia
- Le Premier rendez-vous des blogueuses prend forme du coté de Coup de Pouce
Aujourd'hui j'ai assisté à un "cinq à sept" de blogueuses à Montréal via un appel conférence. Étrange expérience. Sympathique et en même temps mystérieuse. Rencontrer des gens par la voix est particulier. Encore plus lorsque c'est une gang de blogueuses qui se réunit pour discuter d'une conférence de blogueuses qui se déroulera cet automne!
Une fois passé le tour de table où tout le monde se présente, la discussion s'élance. Et c'est alors que cela devient mystérieux. Du coin de ma brousse, toutes ces voix féminines se mélangent. Sans visage, l'on s'intègre dans la discussion sans vraiment savoir à qui l'on répond. Les noms se mêlent les uns aux autres. L'on en reconnait quelques uns que l'on est heureuse d'entendre. Puis tout devient un peu flou.
L'on est plus qu'une voix qui s'élève dans une réunion qui se déroule quelque part dont on ne sait rien. La discussion, par exemple, se révèle vite intéressante et l'on tend l'oreille qui se fond au combiné pour ne rien en perdre...
Au final, j'ai trouvé l'expérience très sympathique. Et je pense que cette initiative Web qui se déroulera, cet automne, au réel a beaucoup de potentiel. Cette idée pas si folle a d'abord été lancée par Mamamiiia sur la Toile. Parrainée par le magazine Coup de Pouce, elle a pris son envol ce soir avec la rencontre d'un groupe témoin. Un petit groupe de filles qui a esquissé les grandes lignes de cette journée qui prendra forme un samedi de novembre prochain.
Au départ, lorsque j'ai vu passer l'idée sur Twitter, je l'ai trouvé attirante et j'ai partagé quelques idées qui me titillaient. D'où ma présence auditive au groupe témoin. Il y avait à cette rencontre des blogueuses en tout genre; des blogueuses mamans, des blogueuses pros, des blogueuses persos, des blogueuses militantes, des blogueuses entrepreneures, et ma pomme de lac que je ne sais trop où classer. Sur ce point, vendredi dernier, j'ai reçu une mention Twitter qui me classait parmi des inclassables et franchement, c'est le plus beau compliment que l'on pouvait me faire. Merci Geneviève!
Bref, en ce qui me concerne, j'ai discuté d'un sujet qui me tient à cœur. Un sujet sur lequel j'ai beaucoup réfléchi et sur lequel je continue de réfléchir énormément. J'ai aussi quelques idées en ce qui concerne l'identité numérique et comment exister virtuellement sur le Web. J'ai ainsi pu les partager avec cette jolie gang de filles au bout du fil.
Durant cette rencontre particulière, les idées féminines se sont entremêlées, mélangées, tissées. Des profils d'ateliers se sont dessinés et le processus est lancé. Je suis donc très heureuse de participer à cette initiative "Web-réel" et je suis très curieuse de voir comment cela va se développer. Pour en savoir plus, n'hésitez à vous inscrire à la page Facebook de l'évènement.
Et en attendant la suite, je tiens à remercier les blogueuses qui étaient présentes à cette rencontre ainsi que Mamamiiia qui m'a proposé d'y participer via un appel conférence. Bien évidement, je n'ai retenu aucun visage et pas tous les noms mais j'ai beaucoup apprécié l'expérience qui fut très agréable.
Sans oublier de remercier ma voisine de brousse Vanou (rencontrée sur la blogosphère et devenue véritable amie) qui s'est gentiment occupée de M'zelle Soleil alors que je discutais au bout de fil et que mon homme s'était sauvé à un match de Volley! En passant, M'zelle Soleil a trouvé très bizarre que je parle à plein de filles en même temps sur un seul téléphone...
Chez les autres blogueuses:
- Conférence de blogueuses chez "Dr Maman"
- Quand dimanche rime avec potinages chez "Le ciel est bleu, la mère est calme"
- Vendredi Merci chez "Les Stars filantes"
- Elles bloguent, elles jasent et elles sont si dynamiques! chez Mamamiiia
- Le Premier rendez-vous des blogueuses prend forme du coté de Coup de Pouce
lundi, mai 10, 2010
De diabète et d'enfance...
De diabète et d'enfance...
Voici que débute pour ma pomme des bois une autre semaine de piges entre brousse et écran virtuel. Dehors, le "joli mois de mai" nous fait un temps de novembre maussade. Toute la famille attend avec impatience les rayons chauds du soleil estival!
Et j'attends pour mes articles techno-web un testeur de diabète ultra moderne en service de presse. C'est l'un des objets les plus inhabituels qu'il m'a été donné de recevoir! Enfin, c'est de circonstance puisque j'ai, entre les mains (et le coeur), le cobaye parfait pour ce genre de gadget.
Vivre avec le diabète est une affaire de famille en notre maisonnée. Vivre avec le diabète est un défi de tous les jours pour mon homme. Malgré les obstacles que cela comporte, il affronte courageusement son état diabétique. Je suis fière de lui. Malgré les contraintes et les malaises, il a décidé de vivre comme tout le monde. Malgré tout. Alors il fait de son mieux pour dompter la maladie. En fait, il la maitrise assez bien pour que peu de gens se rendent compte de son existence. Il ne s'en cache pas. Il la porte en lui. Il la bataille. Cela dit, pour moi qui partage sa vie, je sais combien cette maladie chronique est un poids sur ses épaules. C'est aussi un souci dès je pense qu'il vieillit avec cette traitresse en sa peau. Impuissante, je fais de mon mieux pour le comprendre et le soutenir.
Diabétique depuis ses quinze ans, il a aujourd'hui quinze ans de diabète dans le sang. Mariée depuis dix ans, j'ai aujourd'hui une connaissance accrue de la maladie. M'zelle Soleil (qui n'a pas hérité du malheureux gène) grandit avec le diabète paternel. Elle a conscience des hyperglycémies et des hypos même si elle n'en comprend guère le phénomène. Depuis toujours, elle voit son père se piquer et j'ai l'impression que, du haut de ses quatre ans, elle commence à creuser le sujet.
Ce soir, avant d'aller se coucher, elle lui demande:
- Papa, pourquoi tu te piques tous les jours?
- Parce-que je suis diabétique ma puce.
- Mais tu peux pas arrêter d'être diabétique?
- Non ma puce, quand on est diabétique c'est pour la vie.
- Alors tu vas te piquer toute ta vie?
- Oui, c'est comme ça quand on est diabétique...
Voici que débute pour ma pomme des bois une autre semaine de piges entre brousse et écran virtuel. Dehors, le "joli mois de mai" nous fait un temps de novembre maussade. Toute la famille attend avec impatience les rayons chauds du soleil estival!
Et j'attends pour mes articles techno-web un testeur de diabète ultra moderne en service de presse. C'est l'un des objets les plus inhabituels qu'il m'a été donné de recevoir! Enfin, c'est de circonstance puisque j'ai, entre les mains (et le coeur), le cobaye parfait pour ce genre de gadget.
Vivre avec le diabète est une affaire de famille en notre maisonnée. Vivre avec le diabète est un défi de tous les jours pour mon homme. Malgré les obstacles que cela comporte, il affronte courageusement son état diabétique. Je suis fière de lui. Malgré les contraintes et les malaises, il a décidé de vivre comme tout le monde. Malgré tout. Alors il fait de son mieux pour dompter la maladie. En fait, il la maitrise assez bien pour que peu de gens se rendent compte de son existence. Il ne s'en cache pas. Il la porte en lui. Il la bataille. Cela dit, pour moi qui partage sa vie, je sais combien cette maladie chronique est un poids sur ses épaules. C'est aussi un souci dès je pense qu'il vieillit avec cette traitresse en sa peau. Impuissante, je fais de mon mieux pour le comprendre et le soutenir.
Diabétique depuis ses quinze ans, il a aujourd'hui quinze ans de diabète dans le sang. Mariée depuis dix ans, j'ai aujourd'hui une connaissance accrue de la maladie. M'zelle Soleil (qui n'a pas hérité du malheureux gène) grandit avec le diabète paternel. Elle a conscience des hyperglycémies et des hypos même si elle n'en comprend guère le phénomène. Depuis toujours, elle voit son père se piquer et j'ai l'impression que, du haut de ses quatre ans, elle commence à creuser le sujet.
Ce soir, avant d'aller se coucher, elle lui demande:
- Papa, pourquoi tu te piques tous les jours?
- Parce-que je suis diabétique ma puce.
- Mais tu peux pas arrêter d'être diabétique?
- Non ma puce, quand on est diabétique c'est pour la vie.
- Alors tu vas te piquer toute ta vie?
- Oui, c'est comme ça quand on est diabétique...
Maman choyée
Maman choyée (deuxième édition)
Cette fin de semaine, j'ai été choyée. Tant que je ne peux que souhaiter que toutes les mères du monde puissent recevoir le même traitement que moi pour fêter leur maternité...
Cette année encore, Juan a tout organisé pour que je me sente royalement aimée. Il m'a même expliqué que j'en avais tellement bavé physiquement et que je m'étais tellement donné mentalement pour être maman que je méritais d'être ultra gâtée.
Touchée en plein coeur la mère! Comment résister à de tels arguments? Alors en bref, il y a eu le diner en amoureux en un petit restaurant afghan de Québec et le brunch chic en trio du dimanche matin...
Puis, comme l'année dernière Juan m'a offert un massage au spa d'inspiration suédoise de l'autre coté du lac. Encore une fois, je choisis la chromothérapie à l'ambiance galactiquement zen.
Mais alors que j'attends mon tour, une question niaiseuse me percute la cervelle. Je demande à la jeune fille de la réception si c'est un homme ou une femme qui me massera. Elle me répond un homme...
Je réalise alors que je n'ai jamais été massée par un hétéro et qu'habituellement quand vient le temps de choisir un masseur, j'ai une prédilection pour les gays. Alors qu'arrive un jeune homme dans la vingtaine, je remarque sur le champ qu'il semble plus hétéro que gay. Je ne peux m'empêcher de m'exclamer:
- Mais tu n'est pas gay!?!
- Heuuu, non. C'est un problème?
- Un peu, mais bon je ne vais pas faire de discrimination si t'es hétéro...
Je le sens légèrement déstabilisé et je ne peux m'empêcher de le trouver charmant. S'en suit une petite discussion où je lui explique que je suis plus à l'aise avec une femme ou un masseur gay qu'avec un hétéro. Je n'y peux rien, depuis les ravages de ma grossesse, cela me complexe. Et puis, je n'aime pas trop qu'un autre homme que le mien me tripote! Mais voilà que ce jeune homme est si charmant qu'il comprend mes excentricités féminines. Enfin, je suis désormais assez musclée pour pouvoir prendre sur moi-même et me laisser aller...
Je le suis donc en cette étrange salle où s'alternent les couleurs. Je suis aux anges. Nue sous mon draps, j'avale mon orgueil féminin et je laisse ses mains étrangères me parcourir la peau. Malgré moi, je ne peux m'empêcher d'y trouver une certaine sensualité qui, tout compte fait, n'est pas du tout désagréable! Je me détends et le laisse me malaxer de la nuque aux pieds. Franchement, c'est le cadeau parfait pour la fête des mères...
Ensuite vient le temps du thé dans la salle de détente. Un moment de zénitude complète devant les flammes vacillantes du foyer. La vue sur le lac achève de me reposer les idées. Je croise une mère et sa fille. Je me dis qu'une fois que la mienne sera grande, j'aimerais bien faire ce type d'activité avec elle. La jeune fille de la réception m'apprend alors que Juan et M'zelle Soleil sont revenus me chercher. Je lui demande alors une petite faveur: laisser entrer ma fille en ce jardin de détente.
Elle accepte ma requête et je vois arriver la bouille de ma puce qui se prend vite au jeu de boire un thé avec moi. C'est si doux. Un moment complice enrobé de féminité partagée et d'affection maternelle. Ma Mini Miss chuchote pour ne pas déranger le cadre. Je suis heureuse de finir cette expérience spa avec elle. L'instant est juste parfait. Je prends le temps de la regarder grandir avec une tendresse infinie. Je sais qu'elle me rend forte et douce à la fois. Prête à tous les défis pour lui rendre la vie belle, je sens qu'elle guide désormais le chemin de mes jours...
Et, en rentrant à la maison, mes deux amours m'offrent un bricolage artisanal qui représente une sorte de bougeoir en pâte à modeler cuite. Je fonds de bonheur. Et je ne peux que citer cette phrase si souvent prononcée par M'zelle Soleil: "C'était la plus belle des journées de ma vie!"
Cette fin de semaine, j'ai été choyée. Tant que je ne peux que souhaiter que toutes les mères du monde puissent recevoir le même traitement que moi pour fêter leur maternité...
Cette année encore, Juan a tout organisé pour que je me sente royalement aimée. Il m'a même expliqué que j'en avais tellement bavé physiquement et que je m'étais tellement donné mentalement pour être maman que je méritais d'être ultra gâtée.
Touchée en plein coeur la mère! Comment résister à de tels arguments? Alors en bref, il y a eu le diner en amoureux en un petit restaurant afghan de Québec et le brunch chic en trio du dimanche matin...
Puis, comme l'année dernière Juan m'a offert un massage au spa d'inspiration suédoise de l'autre coté du lac. Encore une fois, je choisis la chromothérapie à l'ambiance galactiquement zen.
Mais alors que j'attends mon tour, une question niaiseuse me percute la cervelle. Je demande à la jeune fille de la réception si c'est un homme ou une femme qui me massera. Elle me répond un homme...
Je réalise alors que je n'ai jamais été massée par un hétéro et qu'habituellement quand vient le temps de choisir un masseur, j'ai une prédilection pour les gays. Alors qu'arrive un jeune homme dans la vingtaine, je remarque sur le champ qu'il semble plus hétéro que gay. Je ne peux m'empêcher de m'exclamer:
- Mais tu n'est pas gay!?!
- Heuuu, non. C'est un problème?
- Un peu, mais bon je ne vais pas faire de discrimination si t'es hétéro...
Je le sens légèrement déstabilisé et je ne peux m'empêcher de le trouver charmant. S'en suit une petite discussion où je lui explique que je suis plus à l'aise avec une femme ou un masseur gay qu'avec un hétéro. Je n'y peux rien, depuis les ravages de ma grossesse, cela me complexe. Et puis, je n'aime pas trop qu'un autre homme que le mien me tripote! Mais voilà que ce jeune homme est si charmant qu'il comprend mes excentricités féminines. Enfin, je suis désormais assez musclée pour pouvoir prendre sur moi-même et me laisser aller...
Je le suis donc en cette étrange salle où s'alternent les couleurs. Je suis aux anges. Nue sous mon draps, j'avale mon orgueil féminin et je laisse ses mains étrangères me parcourir la peau. Malgré moi, je ne peux m'empêcher d'y trouver une certaine sensualité qui, tout compte fait, n'est pas du tout désagréable! Je me détends et le laisse me malaxer de la nuque aux pieds. Franchement, c'est le cadeau parfait pour la fête des mères...
Ensuite vient le temps du thé dans la salle de détente. Un moment de zénitude complète devant les flammes vacillantes du foyer. La vue sur le lac achève de me reposer les idées. Je croise une mère et sa fille. Je me dis qu'une fois que la mienne sera grande, j'aimerais bien faire ce type d'activité avec elle. La jeune fille de la réception m'apprend alors que Juan et M'zelle Soleil sont revenus me chercher. Je lui demande alors une petite faveur: laisser entrer ma fille en ce jardin de détente.
Elle accepte ma requête et je vois arriver la bouille de ma puce qui se prend vite au jeu de boire un thé avec moi. C'est si doux. Un moment complice enrobé de féminité partagée et d'affection maternelle. Ma Mini Miss chuchote pour ne pas déranger le cadre. Je suis heureuse de finir cette expérience spa avec elle. L'instant est juste parfait. Je prends le temps de la regarder grandir avec une tendresse infinie. Je sais qu'elle me rend forte et douce à la fois. Prête à tous les défis pour lui rendre la vie belle, je sens qu'elle guide désormais le chemin de mes jours...
Et, en rentrant à la maison, mes deux amours m'offrent un bricolage artisanal qui représente une sorte de bougeoir en pâte à modeler cuite. Je fonds de bonheur. Et je ne peux que citer cette phrase si souvent prononcée par M'zelle Soleil: "C'était la plus belle des journées de ma vie!"
samedi, mai 08, 2010
Caprices et colères de saison
Caprices et colères de saison
Lundi, en me promenant dans le village désert, j'ai pensé que j'avais manqué un memo du ciel. Il faut dire que par les temps qui courent le ciel est capricieux et bien souvent de mauvais poil.
Alors que je marchais, Chanelle à mes cotés, en silence dans une atmosphère semi tropicale j'ai réalisé que j'avais manqué le moment où les pôles s'étaient inversés, où j'avais changé de pays sans bouger de ma brousse. Enfin il faisait chaud et humide. Les collines verdissaient à vue d'oeil et l'hiver ne semblait plus être qu'un lointain mirage. Je me suis rapprochée de la plage où le lac folâtrait avec de grands vents. L'air était rafraichissait à souhait. Juste assez pour être parfait. J'ai regardé Chanelle se baigner avec un plaisir tout à fait canin. J'ai humé le silence et le calme.
La nature se réveille. Elle déboule et s'installe. En une semaine à peine les feuilles, d''un vert presque phosphorescent, m'éclairent le moral. À l'orée de ma forêt, je les regarde pousser. Si je me concentre très fort, je peux même les entendre. J'adore cette période de l'année. L'été est en chemin. J'aspire la nature retrouvée. Je souris aux quatre vents. Enfin un peu de couleurs en mon paysage...
Mardi, le ciel avait le caractère d'un enfant de deux ans mal luné! Il s'éclaircissait durant une heure pour nous ensoleiller avec bonne humeur mais l'heure d'après il s'encolérait avec vigueur. Il faisait alors une grosse crise sous la forme d'une averse subite et violente. Puis revenait un ciel bleu et quelques nuages cotonneux. Et puis la crise de nouveau et ainsi de suite. À la journée longue..
Et jeudi, le ciel nous en a pondu une belle! Sous la forme d'une micro tornade, il est venu brasser le lac et ses collines verdissantes avec force et puissance. Les arbres se sont couchés devant sa colère. Alors que je travaille, j'entends le vent se lever et gronder. Je m'approche de la fenêtre. Hypnotisée.Le vent tourne autour de la maison. À l'arrière de la maison, j'entend un brouhaha immense. Étrange. Je regarde souffler le vent avec une petite inquiétude.
Je refuse d'être comme ces héroïnes de série B qui sentent le danger mais vont quand même voir ce qui se passe quitte à se jeter tout droit dans la gueule du loup. Je retiens ma curiosité et je reste clouée devant ma fenêtre en m'assurant que le mur du fond de la maison est encore entier. L'électricité tressaute et meurt. Les vents se calment subitement pour laisser place à une averse bruyante. J'ose enfin m'approcher du fond de la maison. Je regarde par la fenêtre de ma chambre. Interloquée, il me faut plus de trois secondes pour arriver à fermer la bouche.
Choquée, sans prendre la peine de mettre un manteau, je sors sous la pluie battante. Et, je constate l'ampleur des dégâts. Deux arbres sont bel et bien tombés. Je réalise alors qu'ils sont passés si proche de la maison, qu'à quelques mètres près, j'y perdais ma chambre! Dans ces moments là, l'on ne peut que remercier le ciel, aussi colérique qu'il soit, de nous avoir épargner. Du coup, l'on n'est même plus fâché que le froid revienne et qu'on se les gèle. Trop content d'avoir encore un toit sur la tête...
Lundi, en me promenant dans le village désert, j'ai pensé que j'avais manqué un memo du ciel. Il faut dire que par les temps qui courent le ciel est capricieux et bien souvent de mauvais poil.
Alors que je marchais, Chanelle à mes cotés, en silence dans une atmosphère semi tropicale j'ai réalisé que j'avais manqué le moment où les pôles s'étaient inversés, où j'avais changé de pays sans bouger de ma brousse. Enfin il faisait chaud et humide. Les collines verdissaient à vue d'oeil et l'hiver ne semblait plus être qu'un lointain mirage. Je me suis rapprochée de la plage où le lac folâtrait avec de grands vents. L'air était rafraichissait à souhait. Juste assez pour être parfait. J'ai regardé Chanelle se baigner avec un plaisir tout à fait canin. J'ai humé le silence et le calme.
La nature se réveille. Elle déboule et s'installe. En une semaine à peine les feuilles, d''un vert presque phosphorescent, m'éclairent le moral. À l'orée de ma forêt, je les regarde pousser. Si je me concentre très fort, je peux même les entendre. J'adore cette période de l'année. L'été est en chemin. J'aspire la nature retrouvée. Je souris aux quatre vents. Enfin un peu de couleurs en mon paysage...
Mardi, le ciel avait le caractère d'un enfant de deux ans mal luné! Il s'éclaircissait durant une heure pour nous ensoleiller avec bonne humeur mais l'heure d'après il s'encolérait avec vigueur. Il faisait alors une grosse crise sous la forme d'une averse subite et violente. Puis revenait un ciel bleu et quelques nuages cotonneux. Et puis la crise de nouveau et ainsi de suite. À la journée longue..
Et jeudi, le ciel nous en a pondu une belle! Sous la forme d'une micro tornade, il est venu brasser le lac et ses collines verdissantes avec force et puissance. Les arbres se sont couchés devant sa colère. Alors que je travaille, j'entends le vent se lever et gronder. Je m'approche de la fenêtre. Hypnotisée.Le vent tourne autour de la maison. À l'arrière de la maison, j'entend un brouhaha immense. Étrange. Je regarde souffler le vent avec une petite inquiétude.
Je refuse d'être comme ces héroïnes de série B qui sentent le danger mais vont quand même voir ce qui se passe quitte à se jeter tout droit dans la gueule du loup. Je retiens ma curiosité et je reste clouée devant ma fenêtre en m'assurant que le mur du fond de la maison est encore entier. L'électricité tressaute et meurt. Les vents se calment subitement pour laisser place à une averse bruyante. J'ose enfin m'approcher du fond de la maison. Je regarde par la fenêtre de ma chambre. Interloquée, il me faut plus de trois secondes pour arriver à fermer la bouche.
Choquée, sans prendre la peine de mettre un manteau, je sors sous la pluie battante. Et, je constate l'ampleur des dégâts. Deux arbres sont bel et bien tombés. Je réalise alors qu'ils sont passés si proche de la maison, qu'à quelques mètres près, j'y perdais ma chambre! Dans ces moments là, l'on ne peut que remercier le ciel, aussi colérique qu'il soit, de nous avoir épargner. Du coup, l'on n'est même plus fâché que le froid revienne et qu'on se les gèle. Trop content d'avoir encore un toit sur la tête...
mercredi, mai 05, 2010
Autour d'un lac,
Vidéoblogue: Autour d'un lac...
Entre deux bouffées concentrées je discipline mes idées folles. Aujourd'hui ma liste de tâches me mène tout droit à un tableau. Je ne suis pas fan des tableaux, je préfère les lignes. Craignant de faire une petite allergie mentale, je cherche le Benadryl pour tableau Excel. La vie de pigiste n'est pas tous les jours aussi glamour qu'elle n'y parait. Au coin de mon lac, je cybertravaille... et je vis...
Une caméra de poche entre les mains, je capte des zestes de quotidien, des vibrations d'eau claire. Et puis, il y a M'zelle Soleil qui grandit, Chanelle qui vieillit et le village qui se réveille de sa torpeur hivernale...
Entre deux bouffées concentrées je discipline mes idées folles. Aujourd'hui ma liste de tâches me mène tout droit à un tableau. Je ne suis pas fan des tableaux, je préfère les lignes. Craignant de faire une petite allergie mentale, je cherche le Benadryl pour tableau Excel. La vie de pigiste n'est pas tous les jours aussi glamour qu'elle n'y parait. Au coin de mon lac, je cybertravaille... et je vis...
Une caméra de poche entre les mains, je capte des zestes de quotidien, des vibrations d'eau claire. Et puis, il y a M'zelle Soleil qui grandit, Chanelle qui vieillit et le village qui se réveille de sa torpeur hivernale...
mardi, mai 04, 2010
Entre deux averses, un rayon de soleil...
Entre deux averses, un rayon de soleil...
Alors que l'on soupe ensemble comme à notre habitude, en trio familial, M'zelle Soleil me demande le plus sérieusement du monde:
- Maman, quand tu vas être vieille, tu vas faire quoi?
Je manque de m'étouffer avec ma feuille de salade. J'essaie d'oublier le fait que je vieillis. L'idée d'être encore plus vieille que je le suis peut me couper l'appétit.
Alors que l'on soupe ensemble comme à notre habitude, en trio familial, M'zelle Soleil me demande le plus sérieusement du monde:
- Maman, quand tu vas être vieille, tu vas faire quoi?
Je manque de m'étouffer avec ma feuille de salade. J'essaie d'oublier le fait que je vieillis. L'idée d'être encore plus vieille que je le suis peut me couper l'appétit.
Je prends une grande respiration maternelle. Juan me regarde un petit sourire au coin des lèvres. J'expire et répond:
- J'imagine que je voyagerai avec papa!
Sourire de circonstance. Composition intérieure et espoir de coeur. La Mini Miss enchaine:
- Alors, est-ce que je pourrai rester à la maison toute seule et garder les chats?!?
Ma cervelle fait un tour sur elle-même tandis que je déglutis. En ma tête une conversation parallèle fait écho à celle qui se déroule à table. Est-ce que je viens de comprendre qu'elle veut la maison pour elle seule? C'est que j'apprends à bien connaitre ce petit bout qui pousse comme les feuilles du printemps. Elle adore s'imaginer grande. Du haut de ses 4 ans et demi, elle s'imagine tellement la vie au futur qu'elle va jusqu'à nous imaginer vieux! C'est logique puisqu'elle sera ainsi grande et libre de faire ce qu'elle veut de sa vie. Une autre respiration maternelle me traverse tandis que je réponds:
- Ben oui ma chouette, j'imagine que si tu es grande et que l'on part en voyage, tu pourras garder la maison et les animaux...
Je croque un creton de ma salade en échangeant un regard interloqué avec le père de la puce qui m'entourne le coeur. Nous ne sommes vraiment qu'au début de ce long chemin qu'est la parentitude.
Je réalise alors que ce fait doit être relié à cette nouvelle sensation que je ressens lorsque je croise des ados et des jeunes femmes. Cette sensation de passage de flambeau. Je ne serai plus jamais jeune, jolie et fraîche comme une rose qui vient d'éclore. C'est maintenant le tour de ma fille. Un jour, elle marchera dans les pas de sa mère. Elle deviendra femme comme je le suis devenue. Et je ne peux qu'espérer être une mère de qualité qui saura la guider jusqu'au meilleur de sa féminité.
Quand je regarde les jeunes filles, le sein haut levé et les pores serrés, je me dis que mon tour est passé. Qu'il ne sert à rien de m'en tourmenter. Que je n'ai plus qu'à essayer de ne pas faner trop vite. C'est ainsi. Je ne suis pas intemporelle. J'ai le devoir de préserver et conserver (au mieux de mes capacités) ce qu'il me reste de beauté mais la roue tourne. Ma fillette au plein potentiel m'ouvre une nouvelle voie féminine. Maintenant quand je croise une mère et une jeune femme dans la rue, c'est dans la mère que je me projette (tout comme ma Mini Miss se projette dans les jeunes filles qu'elle croise!!!). J'explore une nouvelle dimension de mon humanité. Et je prie pour tenir la route qui se déroule devant moi...
Tant et si bien que durant le concert de Charlotte, j'ai remarqué un tel duo. Une jeune femme, début vingtaine, et sa mère dans la cinquantaine. La fille était une bombe. La mère avait un certain charme sous son chignon. Elles semblaient bien s'entendre. La fille parlait, souriait, échangeait. La mère répondait, lui remettait une mèche rebelle derrière l'oreille, la regardait avec tendresse. La même tendresse que je ressens présentement pour la mienne. J'ai alors senti des larmes monter du fond de mes entrailles. Durant plusieurs minutes, les pupilles humides, je les ai observé. Pétrie d'émotions complexes. Du coin de l'oeil, je les ai étudié et je n'ai pu qu'apprécier le lien manifeste qui les unissait. En attendant Charlotte, j'ai pensé à M'zelle Soleil. J'espère qu'un jour, j'irai moi aussi voir un concert cool avec ma bombe de fille.
Je me suis retournée, tristounette, je me suis blottie dans les bras aimants de mon homme encore jeune et vaillant. Lovée contre son coeur, j'ai laissé s'estomper mes peines et tourments. Autant profiter de ce que l'on a au présent car le futur n'en finit pas de le faire évoluer...
- J'imagine que je voyagerai avec papa!
Sourire de circonstance. Composition intérieure et espoir de coeur. La Mini Miss enchaine:
- Alors, est-ce que je pourrai rester à la maison toute seule et garder les chats?!?
Ma cervelle fait un tour sur elle-même tandis que je déglutis. En ma tête une conversation parallèle fait écho à celle qui se déroule à table. Est-ce que je viens de comprendre qu'elle veut la maison pour elle seule? C'est que j'apprends à bien connaitre ce petit bout qui pousse comme les feuilles du printemps. Elle adore s'imaginer grande. Du haut de ses 4 ans et demi, elle s'imagine tellement la vie au futur qu'elle va jusqu'à nous imaginer vieux! C'est logique puisqu'elle sera ainsi grande et libre de faire ce qu'elle veut de sa vie. Une autre respiration maternelle me traverse tandis que je réponds:
- Ben oui ma chouette, j'imagine que si tu es grande et que l'on part en voyage, tu pourras garder la maison et les animaux...
Je croque un creton de ma salade en échangeant un regard interloqué avec le père de la puce qui m'entourne le coeur. Nous ne sommes vraiment qu'au début de ce long chemin qu'est la parentitude.
Je réalise alors que ce fait doit être relié à cette nouvelle sensation que je ressens lorsque je croise des ados et des jeunes femmes. Cette sensation de passage de flambeau. Je ne serai plus jamais jeune, jolie et fraîche comme une rose qui vient d'éclore. C'est maintenant le tour de ma fille. Un jour, elle marchera dans les pas de sa mère. Elle deviendra femme comme je le suis devenue. Et je ne peux qu'espérer être une mère de qualité qui saura la guider jusqu'au meilleur de sa féminité.
Quand je regarde les jeunes filles, le sein haut levé et les pores serrés, je me dis que mon tour est passé. Qu'il ne sert à rien de m'en tourmenter. Que je n'ai plus qu'à essayer de ne pas faner trop vite. C'est ainsi. Je ne suis pas intemporelle. J'ai le devoir de préserver et conserver (au mieux de mes capacités) ce qu'il me reste de beauté mais la roue tourne. Ma fillette au plein potentiel m'ouvre une nouvelle voie féminine. Maintenant quand je croise une mère et une jeune femme dans la rue, c'est dans la mère que je me projette (tout comme ma Mini Miss se projette dans les jeunes filles qu'elle croise!!!). J'explore une nouvelle dimension de mon humanité. Et je prie pour tenir la route qui se déroule devant moi...
Tant et si bien que durant le concert de Charlotte, j'ai remarqué un tel duo. Une jeune femme, début vingtaine, et sa mère dans la cinquantaine. La fille était une bombe. La mère avait un certain charme sous son chignon. Elles semblaient bien s'entendre. La fille parlait, souriait, échangeait. La mère répondait, lui remettait une mèche rebelle derrière l'oreille, la regardait avec tendresse. La même tendresse que je ressens présentement pour la mienne. J'ai alors senti des larmes monter du fond de mes entrailles. Durant plusieurs minutes, les pupilles humides, je les ai observé. Pétrie d'émotions complexes. Du coin de l'oeil, je les ai étudié et je n'ai pu qu'apprécier le lien manifeste qui les unissait. En attendant Charlotte, j'ai pensé à M'zelle Soleil. J'espère qu'un jour, j'irai moi aussi voir un concert cool avec ma bombe de fille.
Je me suis retournée, tristounette, je me suis blottie dans les bras aimants de mon homme encore jeune et vaillant. Lovée contre son coeur, j'ai laissé s'estomper mes peines et tourments. Autant profiter de ce que l'on a au présent car le futur n'en finit pas de le faire évoluer...