jeudi, décembre 15, 2005

Rêves de chats enfouis

Ces derniers jours reviennent en mes sommeils d’étranges rêves. Après ceux qui se passent en des sociétés de fin de monde où je me dépatouille tant bien que mal les pinceaux pour y comprendre quelque chose, entre aventures exaltantes et survie de ma race. je deviens noire au corps brûlant qui discute avec Bono au détour d'un carefour. Et voici que cette nuit mes chats disparus depuis de longs mois décidèrent de me rendre visite l'autre nuit.

L’été verdissait ma nature et j’allais ramasser mon courrier à la « boite à malle » lorsque je voyais sortir de nulle part un chat noir que je connaissais bien. Sumiko venait se frôler à mes chevilles. Étonnée, je lui souriais doucement pour voir du coin de l’œil arriver Patapouf et Yoda. Je clignais des yeux et Petite-Crevette se retrouvait dans mon champ de vision accompagné de mon cher Atlantik. Ne sachant quoi penser de tout cela, heureuse de les revoir un instant, je prenais le temps de les caresser.

C’est en soulevant mon doux Yoda dans les bras que je remarquai sa fourrure pleine de terre. Un frisson me parcourait subtilement l’échine alors que je ressentais une impression digne de Pet Cemetery de King. Sans pour autant m’affoler, je savourais le bonheur de les revoir tous ensemble tout en sachant bien qu’ils ne faisaient plus partie du royaume des vivants. Je savais que je ne pouvais les ramener à la maison, je savais qu’ils disparaîtraient bientôt.

Je me suis réveillée avec les pleurs de Lily-Soleil affamée. Mon rêve et mes chats se sont effacés dans la nuit. Et tout ce jour, je trimballe en mon sein une subtile tristesse que seuls peuvent comprendre ceux qui ont perdu leurs animaux domestiques en de macabres circonstances. Seul Atlantik était parti de manière naturelle puisque nous n’avions pas les moyens de le sauver. Mais comme il était le chef de ma petite tribu, cela ne m’étonne point qu’il veille encore sur leurs âmes félines. Je ne peux toujours pas regarder leurs photos sans éprouver un tiraillement de cœur. Sans revenir aujourd’hui sur les cruelles circonstances de leurs disparitions, le souvenir reste inscrit par là ou ici…

Lorsque j’ai commencé ce blogue, ma maison était remplie d’une colonie de chats. J’avoue que Juan « capotait » un peu vu le nombre qui dépassait la raison. Mais j’aimais tant vivre au milieu de leurs consciences animales. J’aimais perdre mon humanité et mes désespoirs en leurs univers félins. Dans le silence de mes solitudes, j’aimais me transformer à leurs contacts, je vivais un véritable fantasme de petite fille. Juan, par amour pour ma pomme, supportait mon excentricité tout en aboyant parfois lorsqu’il devait changer deux litières à la fois tous les trois jours. Comment lui en vouloir vu la tâche ingrate à accomplir!?! Il ne pouvait à l’époque me donner ce bébé qui me torturait les pensées alors pour me consoler il me laissait exister au milieu de ma petite bande poilue. Il savait le bonheur que j’en retirais et me l’offrait à défaut de pouvoir me gâter autrement.

Après que j’eus pleuré des riviéres de ne plus les avoir en mes jours, Chanelle décida de venir s’installer chez nous. Depuis des lustres, elle voulait que je l’adopte. Pas bête pour deux sous, elle s'incrusta subtilement dans le gouffre de ma tristesse pour obtenir cette place qu’elle désirait tant dans notre salon. Sans que l’on s’en rende vraiment compte, elle se fit une niche en notre maison et Juan se rappela qu’il avait toujours rêvé d’avoir un chien. Il y retrouva son rêve de petit garçon….

Désormais j'ai mon bébé, je suis une femme de plus en plus comblée. Il me reste encore quelques chats à aimer, je croise les doigts pour qu'ils survivent à la malédiction du voisinage! J'aurai l'âge du Christ avec le nouvel An, il ne me reste plus qu'à être raisonnable. Enfin tant et soit peu que je puisse être libre et sereine...

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