vendredi, avril 30, 2004

Émotions à fleur de peau...

Aujourd’hui le facteur a déposé au milieu des factures courantes, une goutte d’espoir en provenance du Guatemala...

Une réponse de Milvia et sa famille, mon petit colis envoyé, il y de cela plusieurs mois, est bien arrivé et si j’en lis l’inventaire, tout était là. Des mots en espagnol au crayon de papier, une traduction anglaise dactylographiée et une grosse bouffée d’émotion dans le cœur...

Cela me fait du bien de savoir que si je n’ai pas eu les moyens de soigner mon chat, au moins, nous aidons une petite fille quelque part sur la planète. Cela me réchauffe le cœur de partager un peu de « notre pain » avec une famille plus démunie que la nôtre. Je voudrais croire que ces dizaines de dollars versés chaque mois pour le compte de Milvia lui donne la chance de rêver un peu et d’atténuer sa pauvreté quotidienne...

Je voudrais penser qu’elle pourra grandir avec de l’espoir au ventre, grandir avec cette capacité de rêver à un monde meilleur, grandir avec l’espoir d’un futur ensoleillé autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Un jour, nous irons la voir de nos propres yeux. Je dois encore apprendre l’espagnol mais à force de le désirer, je devrais bien arriver à m’y mettre assez pour baragouiner localement...

Depuis bientôt deux ans, Milvia fait un peu partie de notre vie, une photo, quelques dessins et toujours des paroles de gentillesse. Tout a commencé à peu prés lorsque j’ai commencé à faire mon deuil d’enfants au présent. Je me suis dit que cela ne servait à rien de pleurer sur mon sort et que si je ne pouvais avoir d’enfants maintenant, je n’avais qu’à patienter en tendant la main à un enfant dans le besoin. Il y avait aussi Juan avec ses grandes théories sur les atrocités de la société de consommation qui me "touillait" les idées. C’est ainsi qu’un matin, encore moins riche que les autres, je me décidai à appeler ce numéro 1.800... qui nous montre si souvent, de mon petit écran, ces enfants dans le manque en quête de parrains canadiens. Voilà qu’aujourd’hui en recevant cette petite lettre de cette famille inconnue qui nous met chaque soir dans ses prières, j’ai senti remonter les larmes. Elles ont coulé pour mouiller doucement mes joues pâles...

- Mais tu ne fais que pleurer depuis ce matin mon amour, me fait remarquer Juan les yeux peinés.

Je sais my love, mais ces larmes là sont remplies du simple bonheur de pouvoir aider son prochain dans le besoin. Ce sont des larmes toutes douces. Ces larmes là, c’est de l’eau salée teintée d’espoir. Ce ne sont pas des larmes qui crèvent le cœur comme celles qui me tordent l’âme lorsque je regarde Atlantik et me prépare à l’inévitable...

Puis, le flot de mes émotions chavirées se calme. Il reste cependant si présent que je le sens encore bouillonner là, tout prés, à la surface de chaque sensation. Un flot sans fin prêt à rejaillir à la moindre occasion, prêt à me submerger à la moindre émotion...

Pour essayer de chasser cette hypersensibilité qui emporte ma raison, je me pose en jupe, sous le soleil brûlant de la terrasse retrouvée. Du soleil pour réchauffer ma peau couleur de lune, du soleil pour se souvenir de cette vie qui a un goût de paradis et qui se vit l’été sous nos lointaines latitudes. Entre deux souffles de vents, mes mots s’évadent entre la plume et le papier qui ensuite les confiera au clavier qui les laissera s’envoler dans l’invisible sphère où ils pourront se faire attraper par un regard une pensée, avant de se retrouver bien sages et rangés dans les archives de ce jardin de mots épars...

Je tiens à dire que les mots de gentillesse déposés ici par plusieurs, me sont autant de petites secondes débordantes de chaleur humaine. Cela me met un peu de baume au coeur. Merci beaucoup.

Isabelle m'a offert aujourd'hui ces mots que je pose ici comme autant de graines d'humanité partagée:

"Le chagrin est une sorte de chat sauvage, de couleur grise. Son cri est plutôt triste et lugubre. Il faut se mettre à plusieurs pour en venir à bout. Car, tout seul, on arrive mal à chasser le chagrin." (Francis Blanche)
Cœur en peine...

Cœur qui saigne et qui colère, mon chat se meure et je pleure. Je n’ai pas encore réussi à capter la dernière partie de son autobiographie fictive, je bloque...

Dernièrement j’ai surfé la Toile pour y découvrir de drôles de choses dont un petit mot : Fibrosarcome. Un petit mot qui s’est tatoué dans mes neurones et qui a attisé cette révolte que j’ai développé dernièrement (avec la maladie d’Atlantik) contre les vétérinaires ...

J’ai découvert en quelques coups de souris ce que 4 visites vétérinaires ne m’avaient jamais dit, plus je lisais, plus je bouillais des entrailles...

Ainsi le Fibrosarcome félin est une sorte de cancer avec des symptômes qui ressemblent de prés à ce que vit Atlantik depuis 6 mois. Les vétérinaires que j’ai consulté ont-ils eu leur diplôme dans un paquet de Captain Crunch? Pourquoi donc, alors que je creusais la question à savoir ce qui pouvait se cacher derrière cette boule, toujours la même réponse stupide : « Heu! Ben, ça peut être rien et plein de choses, on peut pas savoir sans ceci et cela et ceci ou cela! Ce qui fera un total de 900$ » Mais jamais aucunes informations réelles!

Comment oublier cet abruti heureux qui m’a gentiment expliqué, alors que la boule n’était pas plus grosse qu’une bille, qu’il était fort possible que cela soit un poil incarné et que le plus important était de lui faire un bon traitement des dents à 400$!!! Que ses dents le tueraient certainement avant cette pauvre boule qui était surement bien inoffensive! Merci et cela fait 40$ pour la peine! Sais-tu ce que j’aimerais te faire, mon cher, si je te trouvais au fin fond d’une ruelle sombre et que j'étais un grand garçon musclé??? Et non, je ne te donnerais pas la monnaie pour que tu t’amuses à faire briller ton char qui j’en suis sure est superbe! Évidement si j’étais moins pauvre, ce genre de considérations m’affecterait beaucoup moins...

Découvrir, par exemple, que ce cancer est peut-être relié aux derniers vaccins qu’Atlantik reçus, me retourne le cibouleau. C’est vrai que cette boule est apparue 3 ou 4 mois après ses derniers vaccins, après avoir voulu bien faire et écouter cette fameuse sagesse vétérinaire. « C’est un vieux chat, c’est mieux de le vacciner, c’est toujours mieux de vacciner un chat qui vieillit! » Mon œil oui! D’après ce que je lis en ligne, le Fibrosarcome affecte particulièrement les vieux chats, ce sont les premiers cas à risque! Évidement, vacciner rapporte, alors qu’est-ce qu’on en a bien à foutre si cela cause des cancers sur une certaine partie de la population féline! On y gagnera toujours à l’euthanasie! Right?

Maudit que je suis "en crisse" pour parler gentiment. Je sais bien qu’Atlantik devait mourir un jour, mais méritait-il de pourrir sur place? Évidement c’est de ma faute, après tout, c’est moi qui n’ai pas les moyens de faire soigner mon chat convenablement! Et cela me fruste carrément! Je me défoule là où cela fait mal. Je sais, je sais...

Il est rare que j’écrive en ce lieu virtuel des "posts défouloirs" mais celui-ci m’est nécessaire, il hante mes mots et refuse de se faire passer sous silence, de disparaître dans le néant de ma conscience! Il explose en ces mots ou me bouffe le cerveau...

Parce-que, bon, me dire que tout cela peut être la suite de son dernier vaccin à tendance à me révolter passionnément. Les p’tites cruautés de la vie qui passent...

Et puis, c'est vrai, tout ceci est si personnel. Quel est le point de tout cela dans tous ces problèmes qui affligent l’humanité, quand la guerre fait toujours rage quelque part sur la planète qui étouffe...

Je sais bien qu’il ne sert à rien de m’apitoyer sur le sort d’Atlantik, que c’est ainsi, que c’est la vie, que c'est la mort. Qu’il pourrait y avoir pire catastrophe dans mon cœur. Mais toutes ces bonnes paroles n’empêchent pas mes larmes de couler lorsque je regarde l’ombre de mon chat...

Je vais sous peu devoir arrêter cette vie qui désormais le ronge et je ne veux pas. Je le vois qui lutte et s’accroche, je le vois se battre et perdre...

Je n’irai pas enrichir les vétérinaires de sa mort. Je trouverais un autre moyen qui lui permettra de franchir l’au-delà dans le confort de sa maison, entourée des siens et de ses repères...

Je prendrai sa mort entre mes mains, il le mérite bien. Après douze années d’affection féline et de douceur animale, je lui dois bien cela même si cela me retourne l'estomac...
Chez Orange Kaki,
je lis et je savoure:

La recette du bonheur: 4 tasses d'amour, 2 tasses de fidélité, 3 tasses de douceur, 1 tasse d'amitié, 2 brins d'espoir, 2 feuilles de tendresse, 4 doigts de confiance et 1 bonne dose de compréhension.


Key to Happiness (gold foil & metallic ink) ~ John Douglas

La vérité n'est pas dans un seul rêve, mais dans beaucoup de rêves.
Pier Paolo Pasolini

Les rêves, c'est l'autre toi qui te répond.
Niall Williams

Fiez-vous aux rêves car en eux est cachée la porte de l'éternité.
Khalil Gibran

mercredi, avril 28, 2004

Les Algonquins...


Les Algonquins se désignent en tant qu'Anishinabeg, ce qui signifie " les vrais hommes". Ils auraient vraisemblablement une parenté étroite avec les Abénaquis, dont la langue ressemble beaucoup à la leur.

Avant de s'installer définitivement dans l'Outaouais, les Algonquins ont vécu sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent pendant près d'un siècle, de 1550 à 1650. Ils sont ensuite refoulés vers les hauteurs de l'Outaouais par les nations iroquoises. Les guerres avec les Iroquois affaiblissent considérablement les Algonquins qui sont forcés de se réfugier près des forts français. Une trêve est conclue en 1701. tant des sociétés nomades, bien que les Algonquins s'adonnent un peu à l'agriculture, ils sont avant tout des chasseurs-cueilleurs et des pêcheurs. Grâce au commerce qu'ils pratiquent surtout avec les Hurons, les Algonquins obtiennent du mas et des filets pour la pêche, en échange de peaux et de gibiers. Ils pratiquent le troc avec les Européens dont ils se procurent des outils, des ustensiles et des vêtements.




Dans le centre, le nord et l'ouest du Canada, régions d'où l'érable à sucre est absent, les Amérindiens récoltaient la sève du bouleau à papier. Ils la buvaient telle quelle ou l'ajoutaient aux soupes. On en faisait parfois du sirop qui entrait dans la préparation de la bannique. Au Québec, les Algonquins récoltaient la sève du bouleau jaune qu'ils mélangeaient à celle de l'érable à sucre pour la fabrication du sirop.

L'algonquin

L'aire linguistique algonquine du Québec est enclavée au nord par le cri (Waswanipi et Mistassini), à l'ouest par l'ojibwa, au sud-est par les Mohawks et à l'est par les Attikameks (Manouane, Weymontachie et Obedjiwan). Le nom «algonquin» serait dérivé d'un terme malécite elakómkwik, «ils sont nos parents, nos alliés » (Day et Trigger, 1978: 792).

Les Algonquins ne forment toutefois pas un groupe linguistique homogène puisqu'ils se divisent en deux groupes dialectaux, soit l'algonquin comme tel et l'ojibwa de l'Est. En effet, le dialecte de Maniwaki tout comme celui de Golden Lake en Ontario, bien qu'ils soient communément nommés « algonquins » par leurs locuteurs, se rattachent en fait à l'ojibwa de l'Est parlé dans le sud de l'Ontario (Rhodes et Todd, 1981).

Manitou: Forces surnaturelles qui, selon les Ottawas et autres peuplades algonquines, imprègnent le monde naturel. Peut aussi signifier esprit, âme, mystère, transcendant, mystique, réalité invisible, potentiel.

Religion et croyances

Les Algonquins croyaient qu'ils faisaient partie de la nature avec laquelle, pour leur propre bien-être, ils devaient vivre en harmonie. Les Européens ont très mal compris la religion amérindienne. Les missionnaires tentèrent de la remplacer par l'une ou l'autre forme de christianisme ou la qualifiaient de «superstition» et de «magie».

Les penseurs algonquins, comme les philosophes européens, arrivèrent à la conclusion que le monde naturel ne s'était pas formé tout seul et qu'un être avait créé tout ce qui existait. Ils l'appelaient «toi qui as tout fait» et lui offraient du tabac et du maïs. On le considérait comme le créateur de tout ce qui existait. Il est universellement connu aujourd'hui sous le nom de Kitchi Manito, le Grand Esprit, mais il est possible que ce nom ait été inventé par les missionnaires.

Les légendes traditionnelles des Algonquins contiennent parfois des leçons et des règles de conduite. La principale figure de la mythologie algonquine est Wiskedjak, personnage ambivalent et déconcertant.



La belle Hiawatha et le sinistre Nipissingue
ou Nipissingue, le sorcier indien à la tête de pierre

Il y a de cela bien des lunes, vivait dans les terres de chasse des Algonquins, sur les hauteurs que couronne aujourd'hui le ville de Rawdon, un vieux sorcier indien, le méchant et tout puissant Nipissingue. Maître en sorcellerie, Nipissingue pouvait rendre des points à tous les sorciers des autres tribus, et le grand conseil des Sachems ne décidait jamais rien sans l'avoir auparavant consulté.

Fort rusé, adroit et mauvais, le sorcier menait à sa guise le clan des Algonquins. Bien des ennemis personnels avaient rejoint leurs ancêtres pour lui avoir déplu. Personne n'avait osé lui résister.

Dans la même tribu vivait la douce Hiawatha. Fille de Sachem, l'incomparable Indienne aux yeux sombres était belle comme le jour ensoleillé et droite comme une épinette. Sa jeunesse et sa beauté avaient captivé bien des coeurs, mais le terrible Nipissingue l'aimait et personne ne la lui disputait. Malheureusement pour le sorcier, Hiawatha n'était plus libre car elle avait donné son coeur à un autre. Elle possédait un maître. (suite...)

Rêves et réalité...

Depuis quelques semaines, je me suis mise au thé. Histoire de me désintoxiquer ce corps de toutes ces bulles dont je le gave. J’ai une fascination infantile avec les bulles...

Passons, le corps de ces mots est ailleurs. Il se cache dans les propriétés insoupçonnées du thé. Enfin, elles sont souvent indiquée sur les paquets, ces étranges propriétés, mais elles n’ont aucune valeur scientifique, tout est dans cette magie que l’on oublie...

J’ai tendance à me laisser voguer dans le magique plutôt que dans le scientifique. C’est l’une de mes tares, j’ai un coté du cerveau atrophié, complètement desséché par l’abus de lettres et de mots, à peine capable de faire une division à la main sans suer!

Je garde mon niveau primaire avec les enfants, mais ensuite je suis dans le champs! Je regarde parfois les trucs de Juan, c’est du vrai chinois pour moi. Il passe au travers ses exercices de maths sans s’en plaindre, semblant comprendre ce langage étrange, et je reste charmée, même plus, je l’avoue, cela m’excite! Le voir nager dans un océan de chiffres avec aisance et souplesse, éveille en moi toutes sortes d’envies non catholiques...

En tout cas, encore une fois je bifurque! Revenons à mon thé Algonquin...

Comme je l’avais déjà mentionné le 18 mars dernier (c’est pratique un journal, cela m’étonne toujours de le constater! À 30 ans, j’ai enfin réussi à écrire un journal tout en lui restant fidèle des mois durant! Est-ce la sagesse ou l’idée de ne pas être seule sur ce bateau de mots? Peut-être un peu des deux dans le fond. Mais voilà que je galvaude encore!), j’ai eu envie de tester ce mélange de plantes « algonquin » qui est supposé faire remonter les rêves à la surface du réel. J'avais besoin d'une solution pour chasser de manière naturelle cette impression que j’avais, depuis des mois, de ne plus rêver! J’en étais arrivée à trouver ma vie nocturne atrocement nulle, il me fallait un remède!

Évidement, lorsque l’homme ronfle, que les nuits sont courtes et l’esprit enchaîné à toutes sortes d’impératifs, le monde des rêves est souvent plus difficile à atteindre. Mais quand même, de là à passer des mois sans se rappeler d’un seul rêve, cela commençait à m’inquiéter...

Alors depuis près de trois semaines, je teste régulièrement ce mélange de plantes tout doux qui enrobe délicieusement la gorge. Deux ou trois fois par semaine, avant de me coucher, je bois un thé algonquin. Parfois Juan m’imite...

- Etol?
- Hummm....
- Tu trouves pas qu’il goûte un peu les indiens ce thé?
- Heu...
- Sans jokes, il a un goût particulier, un goût qui me fait croire, qu’en effet, cela a pu être préparé par des indiens.
- C’est vrai! Il a un goût particulier, il a un coté très local dans le fond...


L’on se couche, le corps imbibé de ces plantes indigènes, et coule le sommeil...

Dès les premières fois, j’ai senti le petit miracle s’opérer, en deux temps trois mouvements, j’ai recommencé à rêver, tout doucement d’abord...

Évidement avec la session terminée, l’homme qui gère ses bruyantes vibrations, plusieurs facteurs ont pu jouer dans l'équation, mais je suis sure que c’est le thé qui a tout déclenché! Si, si...

J’ai retrouvé une vie nocturne digne de mes vingt ans, des aventures et de l’action, des émotions...

Toute une gamme de rêves a retrouvé la voie de mon sommeil! Cela a si bien marché que depuis peu, je retrouve, éveillée, ces rêves si puissamment vécus pendant la nuit, si forts qu’ils persistent dans la réalité de mes jours éclairés, qu’ils gardent assez de substance pour que je puisse les étudier dans un petit coin de ma conscience....

C’est un peu perturbant pour l’esprit et à la fois c'est incroyablement vivifiant. Dans le rêve se cache l’inconscient mais aussi un petit bout d’univers où l’on peut s’échapper autrement qu’avec son corps en éveil. J’en redécouvre certaines subtilités, je pense que je vais continuer cette expérience thé...

Mais vous, qui passez par là, comment rêvez vous? Avec force, légèreté, angoisse? Cela se passe avec ou sans thé?

mardi, avril 27, 2004

Frasques...

Ces jours-ci, j’écris n’importe comment, comme cela me chante selon l’humeur ou le moment, je tords les phrases, j’use de cette liberté nouvelle pour m’amuser, me chercher, me retrouver, m’évader (Déliage des doigts et de l'esprit). Mourir pour renaître plus fraîche. Fantomatique, je recueille mes cendres d’idées et me reforme l’imaginaire. Empoussiérée, j’erre au pays des mots, je flâne entre les phrases, je m’éparpille, je m’atomise...

Je plonge à l’intérieur de moi-même, évite les écueils aiguisés, sillonne mes pensées à la recherche de cette oasis qui m’abreuve d'histoires...

Oublier le monde des humains qui vibre dangereusement, s’éloigner un instant des souffrances, des colères, de la haine, du mépris, du gachis et de toutes ces choses qui enlaidissent parfois tant l’humanité qu’il m’est difficile de la regarder sans grimacer. Pourtant, elle peut être si belle notre humanité partagée quand on s'en donne un peu la peine...

Le soleil brille dans un ciel où flottent quelques nuages cotonneux. Les oiseaux ont recommencé leurs chants joyeux, c’est un délice matinal qui m’enchante l’âme. La nature reprend vie, il ne reste plus qu’à suivre son modèle, s’éveiller, s'ouvrir s’harmoniser, s’épanouir...

Devenir brindille, se laisser glisser dans le vent, monter en spirales jusqu'à la cime des arbres et avant de retomber, se faire attraper par un bec maternel qui construit le nid qui protégera ses petits...

lundi, avril 26, 2004

Stanley Péan et le MAL (mouvement pour les Arts et les lettres)...

Le MAL, le Mouvement pour les Arts et les Lettres, qui regroupe plus de 15 000 artistes, toutes disciplines confondues, dénonce depuis quelques semaines le trou béant de 35 millions $ qui risque d'apparaître dans le prochain budget provincial alloué à la culture. Dans la foulée des alertes jaune, orange et rouge lancées par les membres du MAL, les artistes s'inquiètent de plus en plus des effets d'une telle coupure.

Stanley, entre autres artistes conscients, est en train de remettre au goût du jour un sujet qui prend bien trop souvent le bord...

Bien droit sur son cheval de bataille, il a sorti son épée de son fourreau poussiéreux, sa petite cavalerie derrière lui, il monte à l'assaut du gouvernement avec bravoure et esprit! Merci Stanley...
Le ministère de la Culture se renseigne...

Drring... dring...dringueling...

- Allo?
- Oui, bonjour, j’appelle au nom du ministère de la culture et des communications...
- Heu! Oui...
- Accepteriez vous de prendre 10 minutes de votre temps pour répondre à un sondage sur la culture?
Me demande un voix agréablement grave et jeune...

Ne pouvant que me rappeler ces quelques semaines de tortures lors de mes seize ans à faire des sondages à la noix pour quelques peanuts. Lorsque se pointe la litanie des questions, je réponds habituellement à ces sondages qui trouvent ma sonnerie intérieure. Par bonté de cœur, je donne ces minutes, pas si précieuses, qui dépassent toujours la dizaine. Et après tout, la culture c’est à prendre à cœur...

Ainsi commence la longue liste de questions sur mes habitudes culturelles quotidiennes. Je réponds en souriant, ne pouvant m’empêcher de compatir en silence avec mon interlocuteur qui, ma foi, est très charmant...

Les dix minutes ont doublé lorsque enfin l’on arrive à la dernière question.

- Accepteriez vous de répondre à un autre sondage sur la culture dans le futur?
- Heu oui...
- Dans ce cas accepteriez-vous de donner votre numéro de téléphone pour que nous puissions vous recontacter?
- Ben, vous venez de m’appeler, vous ne l’avez pas déjà mon numéro?
- En fait, non c’est dans l’ordinateur...
- Et vous voulez mon numéro?
- Oui, si vous acceptez de répondre une autre fois à un questionnaire sur la culture...
- Heu, ok, mais juste parce-que c’est pour la culture...
- Merci, au nom du ministère de la Culture nous vous remercions de votre collaboration
- Heu merci, bye...


Je raccroche en me disant qu’elle en a de bonne la culture de nos jours! Elle se transforme en sondages pour enquêter sur nos habitudes et en plus demande nos numéros de téléphone pour y revenir! Une légère paranoïa s’empare de quelques unes de mes idées : « Et si c’était un Hoax? Mais pourquoi se faire passer pour le ministère de la culture et poser des questions aussi plates! Des questions dignes d’un ministère... » Hum... Bon ben faut pas capoter non plus! C’est bon, moi aussi je voulais faire un p’tit geste pour la cause, d'ailleurs c’est un peu la faute à Péan...
Pluie...

Avec le printemps, revient la pluie...
Ambiance presque oubliée par les mois d’hiver passés...
Presque étonnée, je la réapprivoise du regard. Fine bruine humidifiante, petite averse qui fait déborder les gouttières, ou pluie diluvienne qui frappe les fenêtres, chaque goutte me rappelle un autre mode d’existence...

J’ai alors envie de suivre la pluie sur le Web. Envie de me transformer en araignée de brume pour explorer les fils que la Toile tisse autour de ce petit mot: pluie...

Ainsi au départ, je me rappelle que : La pluie est une précipitation qui atteint le sol sous forme de gouttelettes d'eau liquide dont le diamètre varie entre 0,2 et 10 mm (1 cm). En général, leur taille se situe entre 3 et 6 mm

Puis je découvre un ciel de pluie qui me plait furieusement…
Pour calmer mes caprices, je me tourne vers les filles de la pluie...
Je repars en vadrouille à New-York sous la pluie et j'en profite pour chanter sous...

Je me glisse sous la peau du passager de la pluie. Je perds des gouttes de temps avec les enfants de la pluie avant de retrouver Brassens et sa romance...

J'en oublie presque le dangereux mercure et je joue avec Anzar et ses rites de pluie antiques. Après quelques fines chutes, une pluie de sel captura un instant mes pensées, avant que ne se libère mon esprit en quelques contes de dernière pluie...


Untitled - Logs in Rain ~ B. King

dimanche, avril 25, 2004

Graines de poils dans le jardin d'Etolane...

P'tites stars du jour...
P'tites boules qui roulent...
P'tites crottes qui nous envahissent...


Liens niaiseux...
C'est la fête à Georges...

Ou comment se foutre de la gueule de Bush, cracher son mépris entre deux niaiseries, car bientôt commencera la bataille...




Derrière le mot "niaiseux", rafraîchir la page pour habiller Bozo...
L'apparence requiert art et finesse ; la vérité, calme et simplicité.
Emmanuel Kant

Le calme qui évoque la paix dans la nature, fait toujours présager, dans l'entourage des humains, quelque sinistre catastrophe, comme si leur état normal était l'agitation, le bruit et la fureur.
Hélène Ouvrard

Meilleur que mille mots privés de sens est un seul mot raisonnable, qui peut amener le calme chez celui qui l'écoute.
Bouddha
Décompression...

Parce que le soleil brille de pleins feux dans un ciel pervenche. Parce que mes plates-bandes ont besoin de sortir de leur hibernation. Parce que ma session est finie et que cela fait du bien de juste laisser couler le temps sans y réfléchir....

Mon humeur s’accorde avec la transition des saisons, je lis La rivière sans repos de Gabrielle Roy...

Je sens que le fond de ce journal va bientôt se transformer aussi. Le désert me pèse, j’ai le goût de verdure, le goût de silence et de calme, le goût du repos...

L’envie de m’enfermer à l’intérieur de moi-même pour y retrouver cette solitude disparue sous des mois d’hiver et d'obligations sociales. Alors qu’on fait les courses, Juan regarde notre panier et s’exclame : « Ben! On dirait que tu vas t’enfermer et que tu te prépares! ». Le regard surpris, je le dévisage, parce que bon c’est quand même pas mon paquet de Roll-Ups, mon jambon et mes trois plats congelés qui ont pu lui dévoiler le fond de mes pensées! « Hé, t’as pas le droit de venir dans ma tête, pis comment tu peux le savoir! Ben oui d’abord! Je voudrais me reclure au fond de ma cabane pis c’est pas mal ce qui va m’arriver dans les prochains jours! » Je lui réponds sans pouvoir m’empêcher de rire...

La blogosphère me semble soudainement bien abstraite, comme une bulle invisible qui se trimballe dans le cerveau de personnes dispersées sur la planète. Une idée commune qui prend forme avec un clavier, un écran. L’on vit dans un drôle de monde quand même...

Parfois j’ai l’impression de vivre le futur au présent. Je repense à l’enfant en moi qui rêvait de monde fantastique et de science-fiction, et qui retrouve dans sa vie d’adulte des éléments de fantasmes lointains. C’est excitant et un peu effrayant...

Je me demande bien dans quel monde vivront les enfants des enfants d’aujourd’hui... Mais c’est une question sans réponse et je ferais mieux de vaquer à mes occupations plutôt que de me retourner les neurones inutilement. D’ailleurs, je vais réapprivoiser mon cahier de papier. Je suis un peu tannée du clavier...

Laisser glisser la plume sur le papier lustré, y voir les mots se former, les phrases s’emballer, l’esprit s’éveiller entre deux rayons de soleil tiède, le sourire aux lèvres...


Under the Sunflowers ~ Robert Duncan

jeudi, avril 22, 2004


Je viens de réaliser que c’est le jour de la terre aujourd’hui! J’adore cette idée de fêter la terre (Merci Google!)...

Mais que peux-t-on bien faire pour honorer la Terre? D’un coup, je ne sais plus sur quel pied danser, plus j’y pense, plus j’ai mal...

Me semble que j’aime la Terre au quotidien, j’y sens sensible, elle accompagne ma vie au jour le jour, elle modifie parfois mes humeurs, les entraîne...

Souvent j’ai mauvaise conscience, après tout, je fais partie de ces humains qui la désagrége. J’ai honte sans trop savoir quoi faire...

L’on recycle, je jardine, mais que dire des milliers de kilomètres avalés par la voiture chaque année? Ou de toutes ces lessives que je peux faire quand la maniaque du ménage se réveille dans ma peau? Sans parler de l’eau que nous gaspillons à coup de douches interminables mais si bonnes au moment présent?

Ici, l’eau coule à flot et souvent j’ai mauvaise conscience. Je pense à tous ces gens sur la planète qui en manque. Je pense à la Terre "notre mère" qui n’est pas toujours douce avec ses enfants humains. Et pourquoi n’arrivons nous pas à partager davantage entre nous? Cela aussi a tendance à m’écoeurer...

N’y a-t-il pas un égoïsme qui est intrinsèque à chaque humain? Codifié dans les gènes, inaltérable sur l’ensemble qui fait la masse de ce que nous sommes...
Pauvre Terre sous les pieds de notre insousciante humanité!

Et puis, je n'arrive jamais lorsque je pense à tout cela, à me sentir plus grosse qu'une petite fourmi, perdue au milieu d'une gargantuesque fourmilière. Que puis-je donc faire pour changer cet état malheureux? Comme on lance une bouteille à la mer, hurler à l'univers cette phrase qui me hante le coeur : Protégeons la Terre de nos excès par tous les moyens envisageables et faisons de cette idée une croisade qui changera le futur des enfants de demain...

Les résolutions de Provherbe9 : "Au-delà du traditionnel recyclage des papiers, plastiques et verres, je contribuerai désormais tous les mois à la protection de l'environnement en ne jetant aucun produit d'hygiène féminine. Ça paraît impossible, mais c'est pourtant vrai. "
D'hier à aujourd'hui...

Enfin, pas vraiment hier, mais la semaine dernière en regardant par ma fenêtre, tout était encore blanc. Aujourd'hui en regardant ma fenêtre, c'est le printemps...



Le petit arbuste dont j'ai oublié le nom, écrasé par l'hiver depuis des mois, s'est enfin relevé. Il ne reste plus qu'une petite plage de neige sous les sapins au loin. Elle, je ne lui donne pas trois jours....

Le ciel, bourré de nuages couleur encre de chine, semble coléreux, étrange, indécis. Cela sent bon les orages de printemps. Voilà bien longtemps que je n'ai pas vu un éclair ou entendu le tonnerre...

Le grand ménage du jardin se profile à l'horizon de nos jours, sans parler de la maison! Je me demande si je vais pas bientôt voir débarquer mon petit génie de mes deux...

Je commence à visualiser notre jardin 2004, j'ai tellement hâte de plonger les deux mains dans la terre fraîche, d'y planter des graines et de les regarder pousser. Hâte de me plonger l'être dans la nature, de m'y rouler les idées, de m'y vautrer les pensées, de sentir l'herbe douce sous mes pieds...

mercredi, avril 21, 2004

Vol de réalité...

La plupart des examens sont terminés. Les étudiants jeunes ou moins jeunes sont tous fatigués. Les beaux jours approchent et avec eux s'enclenchent une nouvelle phase de régénération d'existence. C'est la fin de cette autre session en compagnie de mon troupeau...

Nous aurons bientôt tous terminé ce programme universitaire, qui fait de nous des traducteurs d'expérience, prêts à affronter le marché du travail, prêts à se lancer de plein pied dans la vie active, ou à continuer en maîtrise de terminologie ou autre spécialisation linguistique...

Tous sur des trajectoires différentes avec la même navette de départ...

En attendant, présentement, c'est dans les salles de cours, sous la lumière artificielle, que nous suons tous en cœur. Les cerveaux uniformément concentrés sur une seule tache commune. Les tas de dictionnaires à nos cotés, chacun dans sa petite bulle de mots! Si concentrés que personne n'a même remarqué ce petit vol de réalité...



mardi, avril 20, 2004

Communication Breakdown...

- Le thé est prêt ma puce...
- Merci! Est-ce qu’il reste du lait?
- 11 hres...
- Hein?
- Heu... ‘scuse 10hres30!
- Hein?
- C’est quoi que tu m’as demandé encore?
- Est-ce qu’il reste du lait?
- Ahhha! Éclats de rire! Non, j’pense qu’on en a pas racheté!!!
Transition des saisons...

Jour après jour l’hiver s’efface et le soleil verdit l’herbe enfin libérée de ses glaces. Mon cœur fait des bonds de joie rien qu’à l’idée de retrouver l’été et ses délices humides...

La lumière change avec les jours qui s'allongent. Déjà quelques bibites font leur apparition et d’ici deux mois les maringouins, mouches noires et autres merveilles naturelles seront de la partie. Voilà bien longtemps que je n’ai pas été piquée! Le plus dur c’est les premiers jours, ensuite après quelques dizaines d’attaques, notre sang n’est plus si appétissant et c’est les citadins de retour au village qui sont les plus en demande...

J’ai trouvé ici un petit jeu à la con, digne des meilleurs tests à la con, où il est question de massacrer des moustiques juste pour le fun. À suivre si l’on a quelques minutes à perdre...

J'ai retrouvé là, des photos d'une expo d'Ousmane Sow. J'adore ce qu'il fait. Depuis une journée de printemps sur le pont des Arts, je suis en amour avec ses oeuvres. Elles me bouleversent de l'intérieur. Elles viennent chercher en moi toutes sortes d'émotions étranges. Je m'y baigne l'âme nue, je perds mon temps dans des contemplations muettes, sans un seul remord, je m'évapore...

lundi, avril 19, 2004

Baby-blog et Photoblog...

20six héberge depuis plusieurs mois déjà mon baby-blog, mis à jour un peu moins régulièrement qu’ici, mais avec des tiroirs où ranger les mots qui s'envolent dans l'air du temps...

Ainsi 20six a effectué plusieurs de rénovations que je trouve dans l’ensemble pas pire! Y’a toujours les mêmes restrictions de forme mais les « à cotés » équilibrent la balance. Et avec les nouveautés proposées, je n’ai pu résister à l’idée proposée d’ouvrir un Photoblog! Pour voir, testé, tâté le concept...

En quelques minutes le jardin d’Etolane est né! Un petit jardin d’images où j’ai planté des graines de vie au soleil invisible des regards brûlants de la blogosphère mondiale. L’occasion de ranger des photos qui ne font pas le chemin jusqu’ici. Je ne sais pas trop comment évoluera ce nouveau photoblog, seul le temps me le dira...


Joli colis tombé du ciel...

Ben non, voyons! Les colis ça tombe pas du ciel!!! En fait c’est un colis tombé de la blogosphère! Gentille Taian m’a fait parvenir un petit colis tout en couleurs et en odeurs... Merci Natacha! *sourires*

Délice du nez et de la bouche! Merci de ce geste gratuit, douceur humaine lointaine...

Comment ne pas être touchée au réel de cette attention née de ce monde virtuel dans lequel nous voguons d’âmes en esprits, d’idées en humeurs...

OldCola m’avait déjà fait parvenir deux posters qui décorent maintenant un petit bout de ma maison et me font penser à ce garçon au loin. D’ailleurs d’ici l’été, je vais enfin te rendre la pareille cher Oldcola, j’ai une petite idée en tête! *clin d’œil* Encore faut-il qu’elle fasse son chemin jusqu’au bureau de poste...

Je suis d’autant plus touchée de recevoir d’autres courriers que des factures que je suis une grande timide du courrier postal! C’est l’un de mes vices cachés, je peux mettre plus de six mois pour envoyer une simple lettre, c’est terrible! La Toile m’a sauvée de cet état niaiseux. La magie du émail m’a permis de retrouver les joies de la correspondance sans passer par le bureau de poste, c’est une joie sans fin! Grâce à ce petit coin virtuel, j’en découvre les petits plaisirs qui font sourire de l’intérieur et enrobe le cœur de chaleur étonnante, c'est une drôle d'expérience...

Parce-que y’a pas à dire, du vrai courrier c’est encore plus le fun que du virtuel! Je vais donc essayer dans le futur de dépasser ma niaiserie et retrouver le chemin du bureau de poste avant qu’il ne redisparaisse dans la brume de mes journées...

En attendant, comme je sais que Taian aime beaucoup les théières, voici donc mon Kit de thé. Servi chaque matin avec un œuf, rituel de la maison pour affronter les journées qui n'en finissent pas de défiler...

dimanche, avril 18, 2004

... Je suis la vague des mots volés qui s'envolent de blog en blog ...

Instructions :
1. Prenez le livre le plus proche de vous.
2. Ouvrez le livre à la page 23.
3. Trouvez la cinquième phrase.
4. Publiez cette phrase dans votre carnet, ainsi que ces instructions.


"Il n'emporte ni linge ni argent."
Carlos Fuentes ~ Apollon et les putains.
La main qui, samedi, tient un balai est celle qui, dimanche, caresse le mieux.
Goethe

Si la chèvre avait la queue plus longue, elle pourrait balayer les étoiles
Proverbe tchèque

Saisis-toi du plaisir, et, à l'ultime coup de balai,
Que ton dernier soupir soit : Assez joui de la vie.
Jan-Jacob Slauerhoff
Désir ménager du dimanche...

À moitié habillée, elle passe le balai avec nonchalance...

- Etol, va mettre un soutien-gorge!

Elle le regarde en souriant, le regard pétillant, elle lui répond :

- Deux minutes, j’finis de passer le balai...

Elle continue son petit ménage lentement. L’homme passe, repasse, tourne autour de son cheni. Le regard pénétrant, les mains baladeuses, il réitère :

- Etol! Va mettre un soutien-gorge!

Elle rit en se dégageant doucement et se concentre sur son ouvrage. Mais l’homme pire qu’une mouche autour d’un pot de miel revient à la charge sans relâche. Des étincelles dans les yeux, il répète :

-Etol, va mettre un soutien-gorge ou je te mets!!!

Elle lève la tête et éclate de rire.

- Ooohh! Ok, ok, j’y vais my love...

Elle se précipite dans la chambre et attrape l’un de ses “portes-seins” tout en transparence et retourne à son ménage. Lorsque l’homme la voit arriver, il s’exclame :

- Ah! Non! Là c’est pire!!! Tu l’as fait exprès...

Il s’approche en deux pas, il cherche la chair de ses mains chaudes. Elle le retient en posant les deux mains sur ses fesses dures avant de le repousser tendrement.

- Ok, là faut que je finisse de passer le balai! Regarde j’ai pas fini, après je vais prendre ma douche...
- Ok! Alors va mettre un T-Shirt tout de suite!
- Ben là tu exagères!!! Le deal c’était un soutien gorge!
- Oui mais, tu es une petite maligne et tu t’amuses de mon désir! Attention à toi où je ne vais plus pouvoir me retenir!


Elle s’échappe en riant de ses bras qui la cherche. Il lui attrape les hanches et la serre contre lui. Il lui souffle au creux de l’oreille.

- Allez, va mettre un T-shirt tu m’entournes! Je vais jamais être capable de rien faire...

Elle capitule enfin. Elle entre dans la chambre pour en ressortir obéissante et habillée. L’homme la regarde en souriant. Elle reprend son balai et se remet patiemment à la tâche...

Caché dans un petit coin poussiéreux du salon, le génie du ménage nouvellement muté regarde sa nouvelle pupille avec plaisir. Bientôt il se présentera, mais pour l’instant, il se contente d’observer en silence...

samedi, avril 17, 2004

Nouvelle sélection Radio Blog en boite...

La musique suit mes humeurs et mes envies du moment sans grande logique si ce n’est de piller avec joie ma banque musicale...

Sélection francophone pour cette fois! Des chansons dans le désordre puisque je n’ai pas encore la technique pour mettre le tout dans l’ordre de mon désir...

Je ne suis pas sure que tous les browsers (navigateurs) soient en mesure d’ouvrir cette radio de blog. Si vous avez des difficultés, merci de m’en faire part...

Un aperçu de Jorane, une artiste québécoise que j’apprécie beaucoup, Juan trouve « Hier Nuit » étrange, mais je ne vois pas!!! *rires* Je viens de réaliser qu'elle passe ce soir en spectacle au Metropolis à Montréal... *grimace déçue et soupirs*

Mais si je reviens à mes moutons de radio, je dois dire que Zazie fait aussi partie de ces chanteuses que l’homme écoute dans la chaleur de mon giron, tout en me niaisant quand ça le chante! Même si dans le fond, je sais bien que cela ne le dérange pas tant que cela d’écouter mes humeurs féminines...

Mais cette sélection francophone n’est pas entièrement féminine! *clin d’œil* Quelques voix graves et profondes pour se remuer le cœur au masculin...
Ours attrapé!Yes!

Bon! J’ai fini par attraper cet ours qui me faisait bien suer. Après avoir passé des jours dans le bois à le traquer inlassablement, ma patience était à bout et j’avoue c’est à coup de bazooka que je l’ai achevé! J’ai quand même fini par le dépecer, j’ai été vendre sa peau comme convenu, me voilà enfin débarrassée...

La semaine prochaine, il ne me reste plus qu’à attacher ma charrue après ces bœufs qui attendent dans le pré de mes pensées, ensuite vogue la galère et vive la liberté...

Liberté des jours d’été, douceur des nuits étoilées, transparence du lac dégelé...

Juan est en cours ce matin, ils finissent de rattraper la grève en milieu de session! Des cours le samedi et des examens le dimanche, c’est pas la joie pour les informaticiens en herbe!

Il finira une semaine après moi mais commence seulement à mettre le pied à l’étrier pour sa dernière chevauchée. Il grogne un peu de me voir plus près que lui de la ligne d’arrivée. Alors je prends des pauses sur des aires oubliées et je l’attends deux minutes pour converser, un p’tit baiser et hop, je repars sur mon chemin de la fin...

jeudi, avril 15, 2004

Promenade sur le campus...

Ici le printemps n'a qu'une fonction: faire fondre la neige...
La lumière change tandis que pleure la neige en rigoles d'hiver...






Toujours en chasse...

En attendant que j'attrape mon ours, un zeste de quotidien...
Nous habitons à prés de 30 minutes de route du campus et nous faisons régulièrement le voyage dépeint en quelques image ci-dessous...
Patience pour les connexions "escagots" de la Toile....
(merci Juan de mon coeur pour le traitement Flash)...







mercredi, avril 14, 2004

L'ours mal léché et le Génie du ménage...

Suis partie en chasse, je suis à la trace cet ours blanc dont il me faut la peau aujourd'hui! Le créancier attend sa pitance demain, et je coure comme une folle entre deux boisés. Maudit ours, arrête donc de te cacher! Tu sais bien que je vais finir par t’attraper!!!

Ahah! N’est-ce pas toi que j’aperçois à l’horizon? À pas d’indiens, je m’avance, je tire une flèche et ajuste mon arc...

Plus propre sera sa blessure, meilleure sera sa peau! J’espère ne pas avoir à lui courir après toute la journée pour devoir l’achever à coups de massue d’ici minuit...

Le silence nous entoure, l’ours renifle l’air mais ne semble rien remarquer de particulier. Je m’apprête à tirer...

- Hé, Hé Étol, attends moi!

Un souffle d’air me passe prés de la joue, je tressaille, tire et rate ma cible. Dépitée je regarde l’ours qui part en flèche se cacher dans quelques recoins boisés. Je contemple d’un œil mauvais ce petit génie qui vient de se poser sur mon nez!

- Mais t’es « hallucinamment » tannant comme créature!!!
- Eh! Oh! T’as beau être toujours pas contente quand tu me vois, cela ne change pas l’objectif de ma mission! C’est pas de ma faute si l’on m’envoie dès que tu m’oublies!
- Ouais... Bon tu veux quoi là? Tu vois pas que je chasse? Je t'ai même pas oublié en plus! Tu crois quoi toi? Que j’ai que cela à faire le ménage!!! Si je ne rapporte pas cette peau d’ici demain matin, cela va être ma fête au village! Es-tu capable de comprendre cela dans ta minuscule tête de linotte?
- Ok, ok, t’as pas besoin de te fâcher autant!
- Ben si! Tu m’énerves à la fin! En plus j’ai passé la "mop" hier et fait ce que je devais faire pour ne pas te voir la face aujourd’hui! Alors ouste, du vent...
- Justement, t’étais si bien partie! Je me suis dit que cela pourrait t’encourager que de me voir deux minutes! L’autre fois tu m’as fait plein de reproches que je venais pas assez souvent! Vraiment t’es trop compliquée, je pense que je vais demander à être muté chez quelqu’un d’autre moi!!!
- Cool! Parfait! Qu’on m’envoie un autre génie du ménage me faire la morale les jours glauques, et qui sait? Il saura peut-être mieux me prendre que toi!!!


Le génie du ménage me fixe trois secondes d’un air méchant et, pouf, disparaît de ma vue. L’ours a encore disparu au fond du bois, il ne me reste plus qu’à suivre ses traces une autre fois...

La mop: la serpillière

mardi, avril 13, 2004

chiri mo tsumoreba yama to naru
(poussières entassées font montagnes)
Les grandes choses se font petit à petit
塵も積もれば山となる
chiri mo tsumoreba yama to naru ...


Gros travail à finir pour jeudi et j’avance à la vitesse d’un escargot! Je piétine, je grogne, je voudrais mettre la charrue avant les bœufs, vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué et déjà avoir fini! Avoir passé ces trois derniers examens qui me restent avant de retrouver cette liberté qui me manque pour écrire à ma guise...

Souvent dans quoi ce soit, ce sont toujours les dernières longueurs qui sont les plus rudes. Parfois je me demande pourquoi la vie est ainsi faite? Il doit y avoir pas mal de facteurs humains dans cette équation. Il y a peut-être la fatigue qui se joue de mes jours...

Cette fatigue du cerveau qui se glisse entre mes neurones et me parle du temps qui me passe sur la peau...

Mettre le feu au bouleau, feuilles après feuilles...
Jeu de mots, jeu de Juan, jeu de moi...

lundi, avril 12, 2004


Dans l'air de Pâques,
des papillons en direct,
sur le plateau de Vol de mots..




La vie est un papillon éphémère arborant les ailes du paradoxe.
Benoît Gagnon

Au fond, c'est ça la solitude : s'envelopper dans le cocon de son âme, se faire chrysalide et attendre la métamorphose, car elle arrive toujours.
August Strindberg

La neige. C'est de la lumière dont la terre est couverte. Des franges d'écume sur les rochers. Un vol de papillons blancs.
Roger Mondolini
Lundi de Pâques...

Joyeuses Pâques à tous les regards qui liront ces mots envolés
dans l'invisible informatique...

Deux jours de congé, esprit déconnecté, réalité croquée...

Chasse aux œufs dans le jardin enneigé, tradition d’enfance restaurée pour Petite Clo, chez nous, les lapins et même parfois une cloche égarée déposent des chocolats dans des nids colorés.

Je retombe en enfance, Petite Clo, qui grandit mais qui sourit de l’imaginaire exposé et des chocolats offerts, cherche des trésors dans le ciel et la neige sous nos regards d'adultes amusés...


Après-midi de Pâques festif, nous nous retrouvons à faire la chasse aux papillons en fête dans une jolie serre à l’atmosphère tropicale, si douce au moral...

Camera au poing, chacun essaye d’attraper son petit vol de papillon. Les plantes plus vertes encore que dans mon souvenir me revitalise de l’intérieur. J'ai l’être qui se réveille de son hibernation forcée, c'est si bon...

Des centaines de papillons volent autour de nous, sans un bruit, ils nous frôlent doucement et parfois se dépose sur une manche, une jambe ou un bras. Avais-je jamais réalisé à quel point le vol d’un papillon était empreint de poésie?

Bruissements d'ailes et voltiges d'air, je les regarde émerveillée, papillons de toutes les couleurs, nous flottons dans une bulle de rêve. Peu à peu les badauds s’effacent et il ne restent plus que cette nature enchantée pour me ravir les idées...

samedi, avril 10, 2004

Easter Eggs...

Petite Clo de passage pour Pâques virevolte dans le salon, elle s'élance et s'envole dans l'air du temps...

Petite danseuse en herbe, elle nous fait un p'tit show. Le regard pétillant, on en redemande encore...

Entre la fabrication d'un mobile de Pâques et trois pas de danse, la vie s'écoule tendrement...

vendredi, avril 09, 2004

Via Waving at myself...

How grammatically sound are you?

Master!
You are a MASTER of the English language!

While your English is not exactly perfect,
you are still more grammatically correct than
just about every American. Still, there is
always room for improvement...

brought to you by Quizilla
Vendredi Saint (bis)

Après la folie du quotidien croqué au vol du temps, deuxième étape plutôt coquine...

Elle nous entraîne dans un vendredi plus «seins» que Saint! Photos coquines et mini films coquin, c’est la fête des sens à la maison! Juan est aux anges. Entre bonheur et plaisir, rires et sourires, l’après midi s’envole dans la simple nudité de cette journée tranquille...

Pause salade et thé, à surveiller : nouvelle sélection de Radio Blog d’ici dimanche...
Le Printemps du Haïku

Chez Leary, une belle initiative poétique, malheureusement je dois avouer ne pas être bien douée pour ce genre d'exercice! Cependant j'ai un ami poète qui adore ce style poétique, il a d'ailleurs depuis peu un petit coin virtuel où il dépose parfois ses mots...

Je sais qu'il ne m'en voudra pas de lui voler quelques mots pour l'occasion...

Doux soleil de mars
Et l'hiver qui agonise
Au son d'un violon


_________________________

Plus je découvre cette forme poétique, plus j'y suis sensible...
Quelques pistes virtuelles pour découvrir le monde du Haïku...

C'est à Basho (1644-1694) que l'on attribue la fragmentation du tanka ou du poème lié (les opinions diffèrent selon les spécialistes), c'est-à-dire la pratique d'écrire un hokku sans souci d'enchaînement. Bien longtemps après Basho, Shiki (père du haïku et du tanka modernes, 1867-1902) donne un nom à ce "chaînon" isolé: haïku (haïkaï-hokku).

Qu'est-ce donc que le haïku? C'est un poème sans mots, c'est-à-dire très bref, un tercet d'habituellement 17 (5/7/5) syllabes. Il contient une référence à la nature (kigo), à une réalité non seulement humaine. Sobre, précis, subtil, dense, sans artifice littéraire, il évite les marques habituelles du poétique, telles la rime et la métaphore. Loin du grand souffle lyrique occidental, le haïku peut sembler anodin au premier abord; en fait, il est banal ou sublime, tout se jouant sur la corde raide tendue entre le poète et le lecteur.


Dans le vieil étang
Une grenouille saute
Un ploc dans l'eau!
Basho
Vendredi Saint...

Un grand soleil dans un ciel d'azur pour éclairer cette journée de congé. Travail de fin de session, nouveau soleil, fonte des neige et quête de photos, un tout qui éloigne mes heures de l'ordinateur...

Encore une dizaine de jours et je pourrais alors souffler, reprendre le rythme des mots qui me manque....

Ces mots qui se déroulent en silence dans ma tête avant de s'effacer dans le temps qui passe. Pas de papier, pas de jardin virtuel pour ces petits mots oubliés qui voguent dans l'océan de nulle part...

"Patience, patience", chuchote une petite voix toute douce dans mes idées embrouillées...
On doit continuer à chercher pour trouver. Quand le soleil se perd dans la nuit, l'espoir guette un reflet.
Louise Gélinas

J'ai vécu comme une ombre
Et pourtant j'ai su chanter le soleil.
Paul Eluard

L'éternité
C'est la mer mêlée
Au soleil.
Arthur Rimbaud

jeudi, avril 08, 2004

Rewind in Time...



Promenade sur le lac gelé avec Chanelle la belle (déc 2003)...




Mici Sylvie, t'es la meilleure! ;)
Grâce à la gentilesse de Vivi,
"Vol de mots" pourra désormais croquer du quotidien
au numérique de plus en plus souvent
(À suivre)...