mercredi, avril 28, 2004

Rêves et réalité...

Depuis quelques semaines, je me suis mise au thé. Histoire de me désintoxiquer ce corps de toutes ces bulles dont je le gave. J’ai une fascination infantile avec les bulles...

Passons, le corps de ces mots est ailleurs. Il se cache dans les propriétés insoupçonnées du thé. Enfin, elles sont souvent indiquée sur les paquets, ces étranges propriétés, mais elles n’ont aucune valeur scientifique, tout est dans cette magie que l’on oublie...

J’ai tendance à me laisser voguer dans le magique plutôt que dans le scientifique. C’est l’une de mes tares, j’ai un coté du cerveau atrophié, complètement desséché par l’abus de lettres et de mots, à peine capable de faire une division à la main sans suer!

Je garde mon niveau primaire avec les enfants, mais ensuite je suis dans le champs! Je regarde parfois les trucs de Juan, c’est du vrai chinois pour moi. Il passe au travers ses exercices de maths sans s’en plaindre, semblant comprendre ce langage étrange, et je reste charmée, même plus, je l’avoue, cela m’excite! Le voir nager dans un océan de chiffres avec aisance et souplesse, éveille en moi toutes sortes d’envies non catholiques...

En tout cas, encore une fois je bifurque! Revenons à mon thé Algonquin...

Comme je l’avais déjà mentionné le 18 mars dernier (c’est pratique un journal, cela m’étonne toujours de le constater! À 30 ans, j’ai enfin réussi à écrire un journal tout en lui restant fidèle des mois durant! Est-ce la sagesse ou l’idée de ne pas être seule sur ce bateau de mots? Peut-être un peu des deux dans le fond. Mais voilà que je galvaude encore!), j’ai eu envie de tester ce mélange de plantes « algonquin » qui est supposé faire remonter les rêves à la surface du réel. J'avais besoin d'une solution pour chasser de manière naturelle cette impression que j’avais, depuis des mois, de ne plus rêver! J’en étais arrivée à trouver ma vie nocturne atrocement nulle, il me fallait un remède!

Évidement, lorsque l’homme ronfle, que les nuits sont courtes et l’esprit enchaîné à toutes sortes d’impératifs, le monde des rêves est souvent plus difficile à atteindre. Mais quand même, de là à passer des mois sans se rappeler d’un seul rêve, cela commençait à m’inquiéter...

Alors depuis près de trois semaines, je teste régulièrement ce mélange de plantes tout doux qui enrobe délicieusement la gorge. Deux ou trois fois par semaine, avant de me coucher, je bois un thé algonquin. Parfois Juan m’imite...

- Etol?
- Hummm....
- Tu trouves pas qu’il goûte un peu les indiens ce thé?
- Heu...
- Sans jokes, il a un goût particulier, un goût qui me fait croire, qu’en effet, cela a pu être préparé par des indiens.
- C’est vrai! Il a un goût particulier, il a un coté très local dans le fond...


L’on se couche, le corps imbibé de ces plantes indigènes, et coule le sommeil...

Dès les premières fois, j’ai senti le petit miracle s’opérer, en deux temps trois mouvements, j’ai recommencé à rêver, tout doucement d’abord...

Évidement avec la session terminée, l’homme qui gère ses bruyantes vibrations, plusieurs facteurs ont pu jouer dans l'équation, mais je suis sure que c’est le thé qui a tout déclenché! Si, si...

J’ai retrouvé une vie nocturne digne de mes vingt ans, des aventures et de l’action, des émotions...

Toute une gamme de rêves a retrouvé la voie de mon sommeil! Cela a si bien marché que depuis peu, je retrouve, éveillée, ces rêves si puissamment vécus pendant la nuit, si forts qu’ils persistent dans la réalité de mes jours éclairés, qu’ils gardent assez de substance pour que je puisse les étudier dans un petit coin de ma conscience....

C’est un peu perturbant pour l’esprit et à la fois c'est incroyablement vivifiant. Dans le rêve se cache l’inconscient mais aussi un petit bout d’univers où l’on peut s’échapper autrement qu’avec son corps en éveil. J’en redécouvre certaines subtilités, je pense que je vais continuer cette expérience thé...

Mais vous, qui passez par là, comment rêvez vous? Avec force, légèreté, angoisse? Cela se passe avec ou sans thé?

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