Parce que le soleil brille de pleins feux dans un ciel pervenche. Parce que mes plates-bandes ont besoin de sortir de leur hibernation. Parce que ma session est finie et que cela fait du bien de juste laisser couler le temps sans y réfléchir....
Mon humeur s’accorde avec la transition des saisons, je lis La rivière sans repos de Gabrielle Roy...
Je sens que le fond de ce journal va bientôt se transformer aussi. Le désert me pèse, j’ai le goût de verdure, le goût de silence et de calme, le goût du repos...
L’envie de m’enfermer à l’intérieur de moi-même pour y retrouver cette solitude disparue sous des mois d’hiver et d'obligations sociales. Alors qu’on fait les courses, Juan regarde notre panier et s’exclame : « Ben! On dirait que tu vas t’enfermer et que tu te prépares! ». Le regard surpris, je le dévisage, parce que bon c’est quand même pas mon paquet de Roll-Ups, mon jambon et mes trois plats congelés qui ont pu lui dévoiler le fond de mes pensées! « Hé, t’as pas le droit de venir dans ma tête, pis comment tu peux le savoir! Ben oui d’abord! Je voudrais me reclure au fond de ma cabane pis c’est pas mal ce qui va m’arriver dans les prochains jours! » Je lui réponds sans pouvoir m’empêcher de rire...
La blogosphère me semble soudainement bien abstraite, comme une bulle invisible qui se trimballe dans le cerveau de personnes dispersées sur la planète. Une idée commune qui prend forme avec un clavier, un écran. L’on vit dans un drôle de monde quand même...
Parfois j’ai l’impression de vivre le futur au présent. Je repense à l’enfant en moi qui rêvait de monde fantastique et de science-fiction, et qui retrouve dans sa vie d’adulte des éléments de fantasmes lointains. C’est excitant et un peu effrayant...
Je me demande bien dans quel monde vivront les enfants des enfants d’aujourd’hui... Mais c’est une question sans réponse et je ferais mieux de vaquer à mes occupations plutôt que de me retourner les neurones inutilement. D’ailleurs, je vais réapprivoiser mon cahier de papier. Je suis un peu tannée du clavier...
Laisser glisser la plume sur le papier lustré, y voir les mots se former, les phrases s’emballer, l’esprit s’éveiller entre deux rayons de soleil tiède, le sourire aux lèvres...
Under the Sunflowers ~ Robert Duncan
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