dimanche, novembre 30, 2003

GOOM: L’Ogre qui ne voulait plus manger d’enfants…

Ses frères le portèrent alors dans la cabane qu’ils possédaient prés de la rivière damnée et retournèrent festoyer. Au matin, le village commençait déjà à oublier. Les Ogres ont la mémoire incroyablement courte à la naissance et cela ne s’arrange pas avec l’âge. L’instinct les guide plus que la pensée, ce qui leur permit peu à peu d’oublier Goom qu’il ne voyait plus parmi eux…

Épisode deux :

L’hiver allait bon train. C’était une période très occupée pour les Ogres de la contrée. Ils devaient profiter de la porte glacée pour ramener leur nourriture préférée et faire des réserves pour l’été. La porte de glace fondait irrémédiablement au printemps. Il fallait donc attendre que ne retombe la neige pour pouvoir reformer la porte ronde à l’endroit magique. Ce lieu était sacré, connu par des Ogres depuis de la nuit des temps, il se situait à la fontière Nord du pays d'Ogronum. C'était l’unique endroit où les Ogres savaient construire une porte interdimensionnelle et ainsi pénétrer le pays des Hommes…

Pendant que les Ogres de la région travaillaient fort, à remplir les énormes forts qui leur servaient de garde-manger, Goom apprenait à vivre seul. Les Ogres, débordés de travail, l’oubliaient peu à peu tandis que lui ne faisait que penser à eux. Sans le comprendre Goom commettait là un acte irréversible. Sans le savoir il développait sa mémoire. D’Histoire d’Ogres cela n’était certainement jamais arrivé !

Durant ce temps étrange qui s’écoulait si lentement, Goom s’habituait à sa nouvelle vie d'hermite. Il savait qu’il ne pouvait retourner vivre avec les siens dans le village de son enfance. Il savait que plus jamais il ne pourrait vivre avec les siens. Les enfants étaient de tous les menus. La chair humaine était l’aliment de prédilection des Ogres. Il savait que s’il retournait au village, il ressentirait encore ce malaise, tout aussi indescriptible qu’incompréhensible, qui l’accompagnait désormais dés qu’il s’approchait de la chair putride des Hommes. Il ne comprenait guère cette nouvelle impression, ces nouvelles sensations…

Il avait toujours été friand de chair humaine. Depuis son plus jeune âge, il adorait les bambins et leur peau douce et crémeuse. Il aimait les manger en deux bouchées, sentir leur petit cœur battre encore, tandis qu’il avalait son dernier morceau palpitant de sang. Il n’aimait pas les petites filles avec une longue chevelure. Il n’arrivait jamais à en déguster une sans garder entre ses dents des cheveux récalcitrants. Cela lui prenait ensuite un temps fou pour se curer les dents et il devait se les laver au moins trois fois de suite ! Il aimait bien les jeunes hommes potelés. Il avait élaboré une recette spéciale pour récolter le gras pendant la cuisson et en faire une délicieuse sauce pour accompagner ses gigots. Tout le village en raffolait et en redemandait des lunes après que tout n’ait été mangé ! Il était déjà arrivé à ses frères d’organiser une expédition spontanée au pays des Hommes, juste parce-qu’ils avait une subite envie de « jeune au gras et aux pommes »…

Cette perte d’appétit pour les humains l’incommodait profondément. Il passait des nuits entières, assis sur un énorme rocher prés de la rivière damnée, la tête entre ses mains. Il soupirait à tout moment, il ne savait que faire ! Il s’ennuyait de ses pairs et de l’énorme arbre qui abritait sa maison depuis des générations. Son estomac gargouillait chaque nuit davantage. Pourtant il ne pouvait se résoudre à retourner au village…

Une nuit de pleine lune, identique à tant d’autres où assis sur son rocher, il écoutait bouillonner la rivière et gargouiller ses entrailles. Il vit s’arrêter devant lui un énorme sanglier. Celui-ci le regarda avec intérêt, il s’approcha et le flaira timidement.

Goom eut une idée ! Les idées étaient rares dans la vie d’un Ogre et il vécut celle-ci comme une révélation divine. Il regarda fixement le sanglier qui ne semblait pas se soucier de sa présence et pensa : « Si je ne peux plus manger d’humains, je pourrais essayer les animaux. Après tout ils sont aussi fait de viande ! »

Il regarda le ciel. Pour la première fois depuis des lunes, il sentit un nouvel espoir enfler son petit cœur. Il sourit. Sa face bleuâtre scintilla sous les étoiles. Il leva son vieux gourdin dont il ne se séparait jamais, d’un coup sec et précis, il tua le sanglier trop curieux ! Il ramena l’énorme carcasse à sa cabane et entreprit une toute nouvelle recette…

Au lever du jour, il mangea avec appétit son énorme plat. Le ventre plein, il alla se coucher enfin satisfait et repu. Son sommeil se peupla de songes tourmentés où les Hommes et les Ogres dansaient en une ronde infernale et terrifiante…


À suivre…

samedi, novembre 29, 2003

La nuit dernière, il a plu à verse, à seau, à boire debout…

Des bourrasques que l’on entendait arriver de loin, grondements féroces de vent violents, brusquaient les branches de toute la forêt environnante et soufflaient à faire trembler la maison…

Entre deux puissantes rafales, l’automne et l’hiver se combattent en un duel acharné cette partie de territoire…

Les vents se déchaînent, le ciel crache tout ce qui lui tombe sous la dent et l'on se sait plus à quel Saint vouer ce temps !

Aux alentours de midi, la pluie est devenue Mannguq pour se transformer à la nuit tombée en Masaaqijuq

La nuit passée la pluie a absorbé la couche de neige au sol et cette nuit qui s'avance semble vouloir parler Kinirtaq ou quelque chose qui lui ressemble à en regarder par ma fenêtre! Allez, je retourne à mes moutons qui bêlent...

Trouvé chez Magellan, une belle lexicographie des façons de parler de la neige en Inuit…

Mannguq :Neige mouillée fondante.
Masaaqijuq :Neige douce qui tombe
Kinirtaq : Neige compacte et mouillée; elle a la consistance d'un « pain de bannique » ou de la pâte à pain. De consistance épaisse, elle contient peu d'eau. Ce mot est employé pour décrire de la pâte, de la mélasse ou de la neige mouillée qui est compacte parce qu'imbibée d'eau, bien qu'elle se soit égouttée un peu.

vendredi, novembre 28, 2003

GOOM: L’Ogre qui ne voulait plus manger d’enfants…

Au fond d’une forêt dense, sauvage et ignorée, vivait un bon ogre. Il se nommait Goom et ses pieds étaient aussi longs et massifs que cinq péniches assemblées en un pied ! Les arbres qui cachaient sa retraite étaient aussi gigantesques que des gratte-ciels naturels. Au cœur de la forêt sacrée, les troncs servaient de maisons, mais là où vivait Goom, loin derrière la rivière damnée, à la frontière du Pays Ogronum, aucun autre ogre n’y risquait sa tête…

Goom était un gentil ogre. Quelques siècles auparavant, il avait décidé, malgré lui, d’arrêter de manger des enfants. Cela se passa le temps d’une lune. Au matin, sans même le savoir encore, il s’était converti à l’alimentation animale. Depuis ce jour pas banal, il ne se mit plus aucun humain sous la dent…

Sa dernière bouchée, une petite fille pleine de saveur dotée d’un long nez pointu, avait, malgré sa maigreur, la chair tendre et juteuse. Pourtant cette petite Kaelle pas très belle lui avait laissé un goût amère dans la bouche. Un goût aigre, désagréable, définitif avait envahi comme une maladie son palais fin. Ainsi, en cette lune mémorable, il perdit complètement le goût de la chair humaine. Pire encore, celle-ci se mit à dégoûter profondément, juste l’odeur d’un enfant en santé lui donnait maintenant la nausée…

Les Ogres de son village dans les arbres, voulurent forcer son appétit en une opération gastronomique gargantuesque. Un Ogre qui avait perdu le goût des enfants, c’était hautement anormal, il fallait le soigner ! L’on fit donc une grande fête où l’on captura plus d’une centaine d’enfants du pays des Hommes pour un festin sans pareil qui ne pourrait que redonner l’eau à la bouche de Goom…

Pratiquement tous les Ogres et Ogresses de la région partirent pour la petite porte magique, de glace formée, qui mène tout droit au pays de Hommes. Ce fut une razzia de bambins, de têtes blondes, brunes, rousses. Certains Ogres en profitèrent même pour ramener quelques males adultes ainsi que leurs femelles réputées pour leur chair savoureuse et abondante…

Malheureusement, lorsque Goom se retrouva au milieu de la place du village, l’odeur des dizaines de petits corps en pleine cuisson et la vue des énormes gigots marinés lui fut insoutenable. Il commença à vomir, à trembler, à pleurer. Tous les Ogres du village le regardaient, bouche bée, ne sachant plus quoi inventer en une pareille situation. Les énormes pieds de Goom semblèrent soudain danser tandis que sa tête rentrait doucement entre ses épaules comme une tortue apeurée. Il suffoqua, eut un hoquet retentissant qui fit frissonner les feuilles et les plantes avant de s’affaler sur quelques enfants, prêts pour le four, qu’il broya dans sa chute inconsciente.

Ses frères le portèrent alors dans la cabane qu’ils possédaient prés de la rivière damnée et retournèrent festoyer. Au matin, le village commençait déjà à oublier. Les Ogres ont la mémoire incroyablement courte à la naissance et cela ne s’arrange pas avec l’âge. L’instinct les guide plus que la pensée, ce qui leur permit peu à peu d’oublier Goom qu’il ne voyait plus parmi eux…


À suivre…
L'horreur d'un accident qu'on découvre sur sa route provient de ce qu'il est de la vitesse immobile, un cri changé en silence (et non pas du silence après un cri).
Jean Cocteau

La vitesse est la forme d'extase dont la révolution technique a fait cadeau à l'homme. Milan Kundera

Peu importe la vitesse où l'on court, la mort gagne toujours par une longueur.
Stanley Péan

jeudi, novembre 27, 2003

Un autre article de bouclé...

Discussion avec un acrobate des mots...

J’ai eu dernièrement la chance de pouvoir discuter autour d’un café de la magie des mots avec Hugo Fleury, chanteur et auteur des chansons du groupe de musique Polémil Bazar…

Leur nouvel album « Chants de mines » est un petit trésor pour les oreilles, tant par sa musique entraînante, que par ses mots finement articulés. Hugo écrit et rime depuis son adolescence, et cela se sent! À l’écoute des chansons de Polémil Bazar, la fluidité maîtrisée des chansons entraîne l’esprit dans une fête de notes joyeuses et de poésie troublante. Hugo Fleury réplique en souriant « J’ai toujours écrit en rimes, c’est devenu ancré en moi, alors quand je fais des impros en spectacle, je parle en vers... »

Polémil Bazar glorifie les artistes et la vie de bohème, ainsi que les mots et leur profondeur si utile à nos pensées articulées. Hugo joue avec les mots comme un acrobate danse sur un fil enchanté. Il fait la fête en s’amusant, ce qui ne l’empêche pas de cogiter longuement sur nos sociétés, sur ce futur qui nous dépasse…

Il n’aime guère la presse qui déforme et exploite « Je trouve vachement inquiétant cette tendance actuelle au cul, au sexe... » Il préfère de loin enclencher la réflexion. Amener les gens, jeunes et moins jeunes, à réfléchir plus loin que le bout de leur nez. Il n’aime pas l’idée de prendre son audience pour une foule des cons, il dit à ce sujet : « La différence entre le show-biz et l’artiste se fait au niveau de la vérité de ses sentiments. On est bombardé de faussetés chaque jour, de produits commerciaux, de faux comédiens de la chanson qui font de la cuisine toute faite avec des recettes établies. Nous, on préfère le respect que le public nous donne pour la démarche artistique que nous leur offrons… »

Hugo est un artiste sensible, contemporain, qui se tient au courant de ce qui se passe dans la francophonie, il n’aime pas les coïncidences arrangées trop faciles. Cet artiste intègre puise son inspiration dans les musiques du monde, le jazz, ses lectures, ses voyages…

Il avoue adorer Balzac et se dit très attiré par la littérature du 19ième. Il apprécie dans les mots de cette époque la richesse et la maîtrise aiguisée de la langue, il déclare « Si je peux donner à un jeune l’envie de s’intéresser à la littérature, de découvrir des auteurs, je serai bien content ! J’aime les textes ambigus, j’aime qu’il faille un effort intellectuel pour les analyser. Je ne m’en cache pas du tout. Je joue avec ça ! C’est ma façon à moi de perpétuer la langue, de participer à la survie du français, c’est un aspect crucial pour moi… »

Il perçoit un parallèle entre le 19iéme qui vit naître l’industrialisation et notre époque qui fait face aux conséquences des modes de consommations à grande échelle. Coté littérature, il aime aussi le style rigoureux de Philipe Djian, et se dit un véritable amoureux de la langue française…

Chanteur à la recherche de profondeur humaine, Hugo possède une conscience politique qui émerge dans ses textes. Il craint que les conflits mondiaux ne s’aggravent. Le mur entre l’occident et le monde arabe l’inquiète profondément, il précise cependant que leur prochain album sera moins politique : « Je suis un athée radical, cela me positionne beaucoup dans mon observation sociale. Je m’applique à voir la vie positivement et à rechercher le bonheur et la quiétude. J’aime célébrer l’esprit de la fête. La fête a deux aspects pour moi, celui de faire oublier ses malheurs et aussi celui de célébrer cette vie qui nous est chère. C’est bien le geste politique mais merde on perd rapidement l’intérêt des gens ! Faut laisser les gens respirer aussi, ne pas les bourrer, on prône la fête et la réflexion »

Il illustre sa pensée avec l’exemple du professeur qui avec humour amène ses élèves à assimiler sa matière. Hugo trouve qu’il est important de ne pas être pompeux. Il ne désire pas donner, à travers son groupe, l’image d’une bande d’intellos qui voudrait moraliser avec la chanson, il estime : «J’effleure les grands thèmes mais il est impossible en une chanson d’approfondir. Je soulève les polémiques et j’invite les gens à réfléchir ensuite. J’aime mettre le doigt sur le bobo, mais je ne propose pas de solution. J’interpelle et je laisse la place à la réflexion de ceux qui m’écoutent… »

La démarche artistique de Polémil Bazar est axée sur la qualité. Le groupe désire aller de l’avant en progressant avec le temps, en mûrissant d’albums en albums. Le premier album avait une démarche onirique, le deuxième une saveur politique, le troisième, déjà en chantier, sera plus humoristique, Hugo développe : « On va retrouver plus d’humeur, de l’absurde sans tomber dans le cynisme en utilisant juste une touche sarcastique. On est pas fatalistes, on est juste lucides, on est des chasseurs d’autruches, on chasse ceux qui se cachent la tête dans le sable… »

Alors en attendant la sortie du prochain album de Polémil Bazar, je vous encourage vivement à découvrir cette musique joyeuse et intelligente. Laissez-vous entraîner par ces joyeux lascars dans la ronde amusante de cette fanfare qui avale le cafard et qui vous emportera en son monde musical unique et merveilleux…

mercredi, novembre 26, 2003

Bientôt minuit…

Touche finale à ce travail de groupe à rendre demain. Mini groupe que Miss Lilou et ma pomme! Nous avons fait une analyse de traduction pour le cours de Children’s Litterature. Assignée à la mise en page, je me suis mise à la tâche, tout de suite après avoir achevé le Carnet Ceulaéen que tous attendent ! Presque minuit et Tadam ! Astradammmm grrrammm ! Voilà enfin le produit fini ! Croqué et emballé le bébé alligator de Robert Munsch

De mon point de vue adulte, j’ai eu bien du mal à trouver cette histoire bonne. Hier, j’ai utilisé la version française de cette histoire pour mes séances de lectures avec deux petites filles, l’une en troisième année (CE2) l’autre en cinquième (CM2)…

Elles ont ADORÉ ! Cette histoire a fait un carton en ma petite maison ! Pourtant, Dieu sait que la plus jeune en arrache avec ses lectures. Mais là, surprise et magie, elle s’est absorbée dans le flot des mots et sembla en retirer bien du plaisir. J’eus même l’occasion de lui faire voir et écouter la version anglaise, toute ouverte qu’elle était ! La plus vieille, toute sourire malgré une soufflée, sembla elle-aussi apprécier beaucoup la chose !!! Du coup, en vivant ce livre à travers leurs yeux d’enfants, j’ai enfin pu voir la lumière Munsch et comprendre le comique de la situation, what the trip was…

Ce qui me fut bien utile pour la finition de ce devoir 14 pages plus tard. J’avoue, je me fais vieille, sans médire, il commençait à me tomber sur le système, Munsch et ses adultes à la noix, aussi mignonne que toute cette histoire soit!!!

mardi, novembre 25, 2003

De blogs en blogs...

Via L'oeil de mouche: Le Blog Blues...

Responsabilité et "autocensure" chez Corsac...
Blogomots...

J’ai beaucoup aimé lire « le Spleen Blogosophérique » chez Hémisphair…

Lorsque je me ballade sur la Toile, je lis parfois les remous, les petits tourbillons de la blogosphère, je regarde ces mots qui se révoltent, s’insurgent, dissèquent, analysent…

Cela m’amuse, m'intéresse, me dépasse, ou m’ennuie, c’est selon ! C’est toujours très instructif. Cela permet de voir évoluer les opinions, de soupeser ces idées qui se débattent dans "la fosse aux lions", c’est parfois sanglant, parfois méchant, toujours vivant ! La blogosphère est une cour pour cerveaux en éveil et cela fait souvent des étincelles…

En ce qui concerne mon blog, je le fais comme un brouillon, comme un jardin public où je cultive mes mots. Un jardin caché en une grande ville invisible, cosmopolite, un jardin où l’on retrouve des voix familières. Une ville où il est facile de connaître ses voisins de prés ou de loin…

L’entretien de ce jardin ne me permet pas d’en sortir à ma guise et mes ballades en ville se raréfient avec les taches intérieures à accomplir…

Il y a aussi la vie à prendre en compte, ce réel qui se touche, qui se vit. Il y a un équilibre difficile à trouver, mais nécessaire, pour tenir un blog. Un équilibre entre le visible et l’invisible, la réalité et l’imaginaire…

C’est un exercice qui n’est aussi facile à réaliser qu’à penser, tenir un blog est un défi. De quoi, je n’en suis pas encore bien sure, défi de mots, défi de soi devant les autres…

Ces dernières semaines, j’ai observé avec surprise plusieurs carnets flamber au feu de la blogosphère. Des carnets qui s'éteignent, s'effacent, j’imagine qu’un jour ce sera aussi mon tour…

Mais c’est un jour qui me semble encore lointain, je me suis attachée à ce cahier virtuel qui range mes idées éparses, le fil de mes jours, petite mémoire du temps qui passe, fil invisible entre ceux que je connais et qui prennent le temps de me découvrir…

Terrain de jeu pour des rencontres amicales où échanger des bouts d’idées, pour récolter des morceaux d’inconnus et apprendre à se connaître par la magie des mots et de l’esprit…

Coin intime ou fantasque visible à tous ces voyageurs inconnus qui jettent ici un œil avant de disparaître, sans un mot, dans le mystère de la blogosphère …
Petite poudrée, grand soleil…

En ouvrant mes stores ce matin, un soleil éclatant, d’une blancheur étincelante m’assaillit et m’éblouit tout à la fois…

En y voyant plus clair, je réalise qu’une bonne poudrée est tombée durant la nuit. Le paysage est tout de blanc recouvert. Je me frotte les paupières et regarde de plus près...

Une fine couche de neige habille herbes, roches et conifères…

Petit soupir, vite évaporé, sous la beauté magique de cette matinée ensoleillée. L’hiver, les matins sont souvent bien lumineux. Un air cristallin semble poser le temps et le soleil n’arrête pas de briller…

Un petit vent chenapan fait onduler les branches qui jouent gaiement avec les lueurs extérieures, ombres et lumières…

Souvent la matinée se passe habitée d’un soleil violent. Peu à peu le temps se dégrade. Le soleil part se cacher derrière des nuages de neige. Bientôt la nuit enveloppe ces fins d’après-midis, qui se fondent en nuits de flocons, par millions, que l’on découvre le matin, étonnée mais charmée, en ouvrant grand ses stores, mal réveillée…

lundi, novembre 24, 2003

Sans queue ni tête !

Que des mots…

Mots qui s’accrochent, mots qui suffoquent et s’étouffent dans le silence des journées écourtées. Mots d’eau ou de vents, insignifiants, petites bulles d’idées qui explosent au fil du temps...

Mots de pensées oubliées, de lumières ignorées ou de souffrances apaisées, quelques mots sans maux qui brillent dans mon coeur comme le plus beau des soleils de midi. Petits mots de bonheur qui font sourire ou médire…

Quelques maux en mots qui se soulagent, s’ombragent, s’emballent, font naufrage, reflets de ces maux lâchés au fil des phrases, récoltés par un cerveau qui tue sans remords, sans relâche…

Des mots morts qui se taisent alors et se laissent absorber dans les mots choux de mon aimé tout doux…
Nouvelle semaine, petit soleil…

Cette fin de semaine, la lune n’était plus de la partie nocturne de nos vies, mais la voilà qui revient doucement influencer humeurs et marées…

Les semaines défilent et ne se ressemblent pas. Je rêve en silence à ces jours où je pourrais écrire et penser à ma guise…

Je rêve en silence à cette session qui avance et finira bien par s’achever dans les flocons de Noël, dans les lumières qui pétillent dans les yeux des enfants et le départ de Juan pour sa patrie lointaine…

Alors le silence pourra prendre toute la place de ces quelques journées d’hiver et les mots pourront à nouveau s’envoler en tout liberté…

Je les sens souvent me titiller l’esprit, lutter contre les pensées obligées des journées occupées. Essayer de se trouver une place au milieu des responsabilités quotidiennes. Puis, trop souvent, s’évaporer dans l’air du temps qui passe et les efface…

Il deviennent nuages qui assombrissent mes idées, ils se transforment en pluie qui m’inonde l’intérieur emprisonné et ils meurent en brumes angoissées qui tourmentent mes journées…

Petits mots qui vivent et s’animent dans l’invisible de ma tête, petits mots qui révolutionnent mon cerveau. Qui pourraient croire que de simples petits mots oubliés ou reniés peuvent causer tant de dommages à l’âme sage qui ne désire que passer ses examens pour avoir quelques notes potables ?

Des tous petits mots qui deviennent des gros mots sous la colère ou la douleur pour s’adoucirent et retrouver la texture légère de la plume qui parle de l’amour et de la joie…

Petits mots de tout, petits mots de rien, petits mots de moi, petits mots de vous ?


Appearance of a Face // Salvador Dali

dimanche, novembre 23, 2003


Dans des éclaircies on peut à peine
endurer la lumière du jour

par Albert Robbe
Le bercement des nourrices, les câlineries maternelles, les chatteries des soeurs, transforment pour ainsi dire, en la pétrissant, la pâte masculine.
Charles Baudelaire

Tout se meut dans la destinée inconnue ; la vie est universelle et éternelle, et nous sommes une tribu intellectuelle, gravitant avec nos soeurs dans l'espace sans bornes.
Camille Flammarion

Et de l'union des libertés dans la fraternité des peuples naîtra la sympathie des âmes,
germe de cet immense avenir où commencera pour le genre humain la vie universelle et que l'on appellera la paix de l'Europe.
Victor Hugo


Souvenirs d'un autre temps, d'une autre vie..
Souvenirs d'un aprés-midi à Paris...
Petite Clo qui grandit, de passage, en notre maisonnée…
Petit tourbillon de vie qui étourdit et réjouit…

Avec midi qui sonne à l'horloge imaginaire, je consulte comme ça, mon horoscope qui me dit :

Vous pourriez vous accorder un peu de détente malgré un manque évident de disponibilité et une période plutôt mouvementée. Votre travail prend une part prépondérante dans votre vie, mais vous devriez faire en sorte de vous accorder des plages de repos régulières et de décider de reprendre votre corps en main ! Il est temps de vous occuper de vous, et de vous seul !

C’est toujours drôle de lire ce genre de truc en fin de session où pèse le nuage des travaux à rendre et des prochaines fêtes à traverser…

Histoire de me mêler davantage les idées, j’ouvre un autre mail, prolongation de cet horoscope quotidien et personnalisé qui nous fait souvent sourire et parfois suffoquer, celui-ci, traitant de mon climat astral…

Vénus, le retour !

Vous êtes à l'aube d'une ère nouvelle, Etolane. Mais avant de vous réjouir, faites la paix avec vous-même. Le carré Mercure Mars du 24 novembre pourrait vous inciter à prendre des décisions néfastes pour votre avenir. C'est donc le moment de vous poser pour réfléchir. Essayez de comprendre tout ce qui vous arrive et de mesurer avec objectivité votre part de responsabilité. Même si une telle prise de conscience n'est pas une mince affaire en soi, n'essayez pas de vous défiler ! Mercure, le Soleil et Pluton qui demeurent en Maison XII ne vous laissent d'ailleurs pas le choix. Affrontez directement vos peurs secrètes, c'est le meilleur moyen de les maîtriser. Vous aurez tout le loisir par la suite de vous amuser. Dés le 26 novembre, Vénus en sextile à Uranus vous donne les moyens financiers de faire tout ce qui vous plaît tandis que l'arrivée de la belle à compter du 27 dans votre signe marque le début d'une période des plus réjouissantes sur le plan sentimental. Il y a de l'amour dans l'air en cette fin de semaine !

Hé ! ben ! les astres en donnent des choses à réfléchir…
Le tout serait moins troublant s’il ne visait si souvent dans le mille…

Heureusement que dans le fond, j'y connais pas grand-chose au fonctionnement des planètes! Cela me permet de prendre ces mots avec un grain de gros sel...

Petite Clo est partie faire les courses avec Juan, habillée de mes habits qui commencent à lui aller, c’est étrange d’explorer les recoins fraternels de la vie à l’age adulte, tout comme cela doit être particulier d’avoir un lien fraternel avec un adulte lorsque l’on a 10 ans…

Parfois je rêve de banalité reposante et de normalité banale. Puis j’ai un hoquet de réel qui me traverse l’échine et je sais bien que je m’étiolerais en un tel environnement. Mais le rêve stupide, pseudo-fantasme de facilité utopique, comme un soupir éternel subsiste au fond de soi…

Mais dans le fond banal, normal, est-ce que cela existe vraiment, ou n'est-ce qu'une illusion humaine qui rassure les masses sans imagination...

Ce qui est normal ou banal est si subjectif…
Sujet à la géographie, à la mentalité, à l’habitude ancestrale et à l’Histoire passée, comment y trouver une vérité au milieu d’autant de concepts différents suivant l’angle d’où l’on se place ?

Allons donc voir ce qu'en disent les dictionnaires virtuels...

banal, ale, aux ou als adj. et n. m.

1. (Plur. en -aux. ) HIST Dont l'usage était imposé aux vassaux d'un seigneur moyennant une redevance. Four banal. 2. (Plur. en -als. ) Commun, sans originalité. Un incident assez banal. Des idées banales. || n. m. Le banal.

Banal /Ordinaire:
Domaine(s) : - généralité
- informatique

Équivalent(s) English vanilla

Définition :
Se dit du matériel, quand celui-ci correspond à un modèle de base, ou de la version élémentaire d'un logiciel, quand celle-ci ne comporte pas de fonctions avancées ou d'options particulières, garantissant par le fait même une certaine facilité d'utilisation.


Note(s) :
En anglais, ces termes s'emploient, dans la langue courante, pour désigner ce qui ne présente pas de caractères particuliers, et ce, par analogie avec le parfum de vanille de la crème glacée (ou glace), considéré, aux États-Unis, comme le parfum le plus banal. On utilise également ces termes, dans d'autres domaines. Dans certains dictionnaires de traduction spécialisés en informatique, on trouve d'autres équivalents comme courant, commun, banal, simple, sans complication, de série, grand public. Certains auteurs traduisent même littéralement vanilla par vanille; par exemple, solution vanille. Mais, ce sont les adjectifs ordinaire et standard qui rendent le mieux l'idée première et qui peuvent le plus sûrement être utilisés, dans tous les contextes et avec tous les substantifs.


Ouf, après réflexions, plus sure que j'ai si envie d'être banale que çâ moé, pis en plus j'aime pas la glace à la vanille! Yerk! Trop plat, en manger m'ennuie mortellement...

Bon, allons donc voir ce qui est dit de "normal"...

normal, ale, aux adj. et n.

I. adj. 1. Conforme à la règle commune ou à la règle idéale, ou à la moyenne statistique. Un phénomène normal. || Habituel, naturel. -- PHYS 2.Conditions normales de température et de pression, correspondant à une température de 0 0C et à une pression de 1 013,25 hectopascals. || Qui n'est pas altéré par la maladie. Être dans son état normal. || Dont les aptitudes intellectuelles et physiques, dont le comportement sont conformes à la moyenne. Une personne normale. Un enfant qui n'est pas normal. 2. École normale, où sont formés les futurs instituteurs. || École normale* supérieure. 3. Qui sert de règle, de modèle. || CHIM Solution normale: solution qui contient une mole d'éléments actifs (protons, électrons) par litre. -- Chaîne normale: chaîne carbonée non ramifiée. 4. GEOM Perpendiculaire. II. n. f. 1. Ce qui est habituel, régulier, conforme à la règle commune. Intelligence supérieure à la normale. GEOM Normale en un point d'une courbe, d'une surface, perpendiculaire en ce point à la tangente, au plan tangent.

Domaine(s) : - statistique
population statistique


normal adj. Équivalent(s) English normal

Définition : ((se dit de)) la valeur la plus représentative ou la plus commune d'une variable dans une population statistique.

Note(s) :Utiliser plutôt « moyenne », « médiane », « mode ».

Domaine(s) : - psychologie
normal adj. Définition : Caractère ou type moyen.

Note(s) :
On donne quelquefois le nom de normal à un type idéal. Un individu est dit normal quand ses caractéristiques se situent à l'intérieur des marges de variation de la population à laquelle il appartient.

Hum, voilà qui fait du sens pour ce qui en est du fantasme d'être du type idéal ! C'est ce concept là qui doit me courir après, avec ce rêve niaiseux qui consiste à refuser ce que je suis, pour imaginer devenir ce que je ne serais sans doute jamais, trop normale, état inaccessible...

Les chemins de la pensée sont tortueux et déjantés, pas facile de s'y retrouver...

Mais voilà l'homme et l'enfant qui rentrent un joli bouquet dans les mains...

- Oh! C'est pour moi!??!

Je lis le petit mot d'amour derrière la carte, émue, j'admire la beauté de la rose, l'élégance de ces merveilleuses fleurs bleues, mon cœur s'allège tandis que mon visage sourit et que mon âme s'épanouit de tendresse dominicale ensoleillée...


Huile sur Cagette // Grand chat de rose
par Michel Pessaux

samedi, novembre 22, 2003

Cybernarcissisma, mon vautour ...

Un beau texte sur les dangers de la blogosphère à lire et à méditer en direct de chez la belle grande Rousse...
Lumières mordorées qui dansent entre les arbres…

Boum! Fait la montagne tandis que Juan fait la vidange...

Le soleil se couche sur une autre superbe journée, il est bien dommage qu’il commence à descendre à partir de 3 heures…

Il est incroyable ce temps qui avala d'un coup toute la neige tombée et qui nous donne un air d'une douceur inespérée. Pourvu que cela continue…

Fin de session, encore une quinzaine de jours à surmonter puis je serai libérée des devoirs à rendre, des examens à étudier, des limites de mon antique cerveau à dépasser …

Mais avant que ne souffle à nouveau ce cerveau, il lui faudra encore donner un dernier spasme responsable !

Combattre les idées noires, apaiser l’orgueil écorché, oublier les déceptions d’existences, soupirer les inspirations évaporées...

Et puis, regarder droit devant, là où se cache un futur inconnu et ensoleillé…

La perfection est furtive dans les journées qui défilent. Parfois l’on arrive à en attraper un morceau que l’on s’empresse de ranger dans sa collection de perfections en boite qui parsèment les tiroirs de la mémoire et redonnent au cœur l’espoir d’avancer…

jeudi, novembre 20, 2003

Mots dénudés...



Naked Words...


L'absolue liberté offense, déconcerte.
Louis Aragon

Une société de liberté est une société où vous êtes libre d'être impopulaire sans pour autant que votre vie soit en danger.
Adlaï Stevenson

Tout homme à droit à 24 heures de liberté par jour.
René Magritte


La corde sensible // R. Magritte
Hier soir, atelier d’écriture avec Fabienne Roitel, poète de son état et fondatrice d’une nouvelle revue littéraire qui sortira au printemps prochain : Le Bilboquet…

D’ailleurs j’en profite pour annoncer aux écrivains en herbe ou « en arbre », qu’il est possible de soumettre des textes jusqu’au 15 décembre pour la sortie du premier numéro…

L’atelier d’hier portait sur la poésie de Victor Hugo, comme d’habitude Fabienne nous entraîna avec brio dans l’univers des lettres d’antan. Le monde de Victor, ses femmes, sa vie…

L’exercice était de choisir entre le genre épistolaire tel qu'écrit dans les lettres destinées à Juliette Drouet ou faire un poème à la façon des de « Demain dès l’aube » extrait des Contemplations…

J’ai choisi le poème afin de traiter du deuil de l’amour. Celui-ci se révéla plus violent que je ne l’aurais pu le penser au premier abord, ce qui me pousse à ne pas le poster ici pour l’instant en ce matin "grisouillou"…

J’aime beaucoup les ateliers de Fabienne, il s’en dégage une douceur et une affection des lettres qui à chaque fois me séduit et m’emporte…

Cela dit pourquoi est-ce que tout ce que j’écris en atelier est violent ou gore? C’est une question que je commence à me poser sérieusement…
Zora La Rousse
Zora, belle et farouche
Ta vie a un goût d'aventure
Zora rebelle
Zora l'histoire t'appelle
Toi la sauvageonne au coeur pur
... Au coeur pur

Pieds nus dans ta course
Tu vas toujours vers la source
De la liberté
Tu poursuis ton rêve
Pour qu'un jour nouveau se lève
Sur le monde entier

Zora La Rousse
Ton lit est fait de mousse
Et tu dors à la belle étoile
Zora fidèle
Zora tu as des ailes
Accrochée à ton idéal
...Idéal


C'est une chanson qui m'a marquée petite, j'adorais cette histoire et ces mots. J'avais oublié le lit de mousse, mais je me souviens d'un vieux château délabré et d'un village de pêcheurs. C'est flou dans ma mémoire, j'étais petite, mais j'en garde un souvenir d'aventure indéfinissable...

J'apprends aujourd'hui par hasard, au détour de la Toile, que cela se passait en Yougoslavie ! Ce devait être ce petit goût d’ailleurs qui m’avait accrochée ! je me souviens du jeu du couteau entre les doigts, mon jeune oncle s'amusait à faire la même chose, le soir à table, derrière le dos de ma grand-mère, j'étais terrorisée à chaque fois...

Mais cela m’amusait aussi énormément ! Mon oncle miraculé, foudroyé dans une Église à 11 ans durant un enterrement, était un vrai cas électrique…

Je l’adorais, il avait onze ans de plus que moi et sa chambre côtoyait la mienne, c’était comme un grand frère, extrêmement tannant et tout aussi attachant…

Il adorait me faire peur, et quand je lui répondais insolemment ou que je voulais de l’attention et que je « l’astinait », il trouvait parfois des façons très originales de me le faire payer…

La plus terrible, ( qui me fit être sage et le laisser tranquille des mois durant), fut le coup de la chauve-souris. Le malheureux avait posé une chauve souris sur mon lit que je découvris en allant me coucher. Je poussa l’un des pires hurlements de ma vie !!! Ma grand-mère déboula, paniquée, dans ma chambre pour me trouver en pleurs devant le minuscule animal aussi terrorisé que moi.

Ma grand-mère attrapa mon oncle et lui « souffla » magistralement les oreilles, ce qui fut musique à mes yeux ! La vie continua son petit ruisseau turbulent…

Il partit bientôt de la maison familiale pour s’installer avec sa nouvelle femme. Et je pleura toutes les nuits qu’il me fallut pour m’habituer à son absence et à ne plus voir le rayon de lumière dépasser de sa chambre désertée…

Pour me consoler, un ou deux mois plus tard, ma Mère-Grand me déménagea dans son immense chambre et j’eus l’impression de grandir un peu…

Délabré, photo cachée volée là...

mercredi, novembre 19, 2003

Le mystère du flocon de neige...

Via Cyberscience: L'embryon du flocon, nous dit-il, est un prisme hexagonal formé de molécules d'eau, qui s'agglutinent généralement autour d'un grain de poussière. Or, pendant sa courte vie, l'hexagone se dotera de bras, qui lui feront ressembler à une fleur, une fougère, un grain de pollen, etc...

Pourquoi n'y a-t-il pas deux flocons identiques?

En virevoltant dans les nuages, le flocon passe par différentes zones de température. Si c'est froid, ses bras croîtront rapidement. Si ça se réchauffe un peu, les bras s'épaississent sans s'allonger, jusqu'à ce qu'il traverse une autre zone froide.

En tombant dans la chaude atmosphère, les cristaux de taille microscopique deviennent plus collants. Ils s'agglutinent alors pour former des flocons.

Pour que deux flocons soient semblables, il faudrait que deux prismes identiques traversent exactement les mêmes micro-zones de températures. « Les probabilités qu'une telle chose se produise pendant la durée de vie de l'Univers sont essentiellement zéro », affirme Ken Libbrecht.

Un flocon ne trouvera donc jamais son jumeau identique. Triste histoire…



Les carnets s'ouvrent et se ferment dans l'infernale blogosphère...
Je ne me suis pas encore vraiment habituée à ce phénomène inévitable.
Neige s'envole pour fondre au soleil de bébés...

Bonne chance petit Phylum, je souhaite que tu crées le plus beau des flocons d'existence...
Instants de vie // Vol de mots sur MSM...

Reality-Words...

Elle: Tu fais quoi? T'es où?
Lui: Je mange un nuage sur le dos du ciel...
Elle: C'est joli...
Elle: Tu restes là?
Lui: Oui, je suis bien au ciel...
Lui: Juan qui a du mal à comprendre mais qui ne peut que constater le résultat et en profiter allégrement, surtout les soirs où la nuit étoilée éclaire son extase, tandis que je le chevauche discrètement sur le sable chaud…
Elle: ??? Là je suis perdue, de quoi tu parles???
Lui: Je te cite, tu écris trop, tu ne te reconnais même plus !!!!
Elle: Heu!?!
Lui: En son vaste horizon, je me perds mille fois pour une retrouver toujours, heureuse et douce...
Elle: Hein?
Lui: Je m'amuse de tes états d'âme, excuse moi ! C'est loin d'être des conneries. Je te cite parce que je trouve ça fort que plein de tes mots soient là... qq part dans le www, ca me fait chose..
Elle:J'avoue que j'aime ça savoir que tu me lis et que ça t'intéresse. Pourquoi ça te fait chose?
Lui: Parce que ça dépasse le monde superficiel !!! Laisse faire, je me comprends.... c'est trop dur a expliquer mes âneries..
Elle: Ben je trouve ça intéressant, c'est pas si con! C'est pour ça que tu me plais tant!
Lui: TANT !!!
Elle: Ben oui tu vois pas que tu me plais plus que tous les autres?

Volé chez Utena...
_________________________

Afin de me libérer des toxines qui contaminent les pensées polluées, je suis allée suer un peu…

Attraper l’appareil photo antique et suivre la course du soleil brillant…

Grimper cette côte qui ne semble jamais finir et arriver en haut, en eau, et se perdre le regard dans l’immensité du paysage qui s’étend à mes pieds, les fesses dans la neige et le souffle court…

Redescendre jusqu’au lac pour y découvrir comme on le soupçonnait déjà les rives emprisonnées sous une mince couche de glace. Take a breath of crispy air and exhale…

S’amuser à exploser de ses petits petons la mince couche de glace pour y laisser apparaître l’eau limpide et glacée…

Jouer avec la glace et l’eau, les joues rosies par l’air frais et réchauffées par les rayons perçants du soleil infidèle…

Revenir l’esprit plus calme, les pensées reposées, le corps purifié et reprendre le travail…

lundi, novembre 17, 2003

Pour Etienne et Marie de l’autre coté de la mer…

Petit Mahé…


Félicitations aux deux jeunes parents, il est trognon ce bout de chou…
Etienne, ami d’enfance de Juan est désormais Papa, j’suis presque jalouse…
Marie, je me souviens avec douceur de cette nuit après l’accident de Juan où l’on se parla longuement au dessus de l’océan. Le désespoir m’envahissait et ta voix me soulageait, inoubliable en ma mémoire…

Un petit mot pour vous souhaiter tout le bonheur du monde et plein d’autres bambins! Gros bisous à vous trois de notre coté de l'Atlantique…
Ce matin, au lieu du cours habituel, nous avons eu droit à une conférence sur le Bureau de la traduction à Ottawa. Le Bureau de la traduction serait la Mecque des traducteurs selon certains…

À entendre les pontes du domaine, nous sommes dans un métier d’avenir avec 3.3 jobs pour un traducteur. La traduction au Canada est métier d’avenir paraît-il. Ça tombe bien parce-que j’aimerais bien voir venir un avenir…

Toutes ces bonnes paroles sont rassurantes, mais encore faut-il trouver la branche qui me convient…

La traduction m’est alimentaire, l’écriture m’est nécessaire, et le jonglage des deux un tourbillon qui entraîne mon cerveau de satisfactions intenses en tourments acérés…

J’ai tendance à fuir le coté fonctionnaire même si je ne doute pas de la qualité du travail effectué là-bas! Cependant d’ici que je sois assez « straight » pour Ottawa, faudra bien que je sois grand-mère !!! Le Vice-président présent, plein de bon sens et d’humour, dit une phrase qui marqua cette conférence à mes oreilles : N’oubliez pas qu’en traduction, vous pouvez aussi magasiner votre Boss, trouvez ce qui vous va le mieux et foncez…

Dans ce cas, je ne pense pas que je vais aller magasiner de ce coté là, idéalement je voudrais être à mon compte, et avoir assez de contrats pour traduire au soleil. Assez de temps pour écrire tout court et peut-être monter un cabinet sur mes vieux jours dans le meilleur des mondes…

La semaine prochaine, autre conférence, mais du coté privé, j’espère être plus emballée…

dimanche, novembre 16, 2003

Cet après midi le soleil a brillé de plein feux. Nous sommes partis nous promener, nous nous sommes perdus dans les chemins boisés de la colline enchantée qui surplombe le lac. Nous nous sommes gavés les yeux de soleil et le regard de paysages grandioses…

Le ciel était azur et les lèvres de Juan étaient brûlantes. Le soleil réchauffait notre peau et l'air frais ravivait nos cerveaux gelés par le travail hivernal. S’il avait fait moins froid, je me serais bien couchée sous ce soleil perçant, pour me délecter des caresses de Juan, passionné par mes dessous affriolants, avide d’un désir non dissimulé qui émoustilla subtilement mes sens en alerte…

Entouré de ses vallons, le lac s’étendait à l’horizon, ses reflets étincelaient comme des étoiles dans l'air du temps. Ce fut l'un de ces après midis splendides et enjoués. Un autre dimanche qui passe et s'efface, merci Seigneur de cette lumière inespérée…
Il en est des paysages comme des hommes : il faut un peu les vivre pour pénétrer leurs secrets.
Harry Bernard

Il n'existe pas de plus beau paysage que le corps vibrant ou alangui de qui l'on aime ; pas de plus sûr refuge que l'âme secrète et tendre de qui l'on aime ; pas de meilleure nourriture que les caresses de qui l'on aime.
Jean Simard

Il y a une sorte de bonheur qui ne dépend ni d'autrui ni du paysage, c'est celui que j'ai toujours cherché à me procurer.
Jean Giono

samedi, novembre 15, 2003

L'oubli du coeur...

Je voudrais effacer de mon cœur dix années, les oublier au fin fond de ma conscience comme on oublie ses vies passées...

Devrais-je mourir et renaître pour enfin être libérée de ce lien invisible qui me mine ? Oublier l’amour pour ne plus ressentir la haine…

Je voudrais trouver la gomme magique qui d’un trait me rendrait amnésique de ces dix années perdues pour rien, pour lui, pour sa face d’abruti heureux…

Je voudrais oublier sans m'amputer l'être...

Je ne peux tuer l’Amour, c’est intuable cette bête là ! Je peux aimer à nouveau, être plus prudente avec mes sentiments, me rappeler le mauvais pour ne pas me souvenir de meilleur…

Je peux haïr pour ne point aimer, mais pourquoi est-ce que je ne peux oublier ? Pourquoi je ne peux oublier toutes ces promesses vides récoltées par autrui ? Va-t-il falloir que l’un de nous trépasse pour que cela cesse enfin ? Pour que mon cerveau se vide de sa rancune et qu’enfin mon cœur pardonne les mensonges et l’imbécillité humaine…

Voilà que j’aime encore, voilà que j’ai donné mon cœur une autre fois, folle de moi…

Dans une société où il est de mise de donner son sexe à tout vent, je ne peux donner que mon cœur…

Je ne suis pas capable d’envisager une sexualité sans sentiments. Est-il plus facile d’écarter les jambes que d'ouvrir son cœur ? Mais si l'on ne fait qu'écarter les jambes, est-ce que meure le coeur? Je peux vivre sans sexe mais je ne peux vivre sans amour…

Soudainement je comprends tous ces gens qui ne donnent que leur cul et gardent leur cœur intact ! Peut-être que ma vie aurait été plus simple si au lieu d’aimer envers et contre tout, j’avais baisé tout ce qui me tentait !!! Ainsi lorsque serait venu le temps de Juan et de son amour enivrant, j’aurais préservé mon cœur au lieu de le mettre en miette. Et j’aurais pu lui offrir mes sourires insouciants plutôt que mes peines à cicatriser…

Mais avec des si, on pourrait refaire le monde. Avec des si, l’esprit divague, enrage et tourne en rond…

Parfois regarder la réalité en face, voir la vérité nue, déchire le cœur. Il faut alors ramasser les lambeaux d’âme et trouver la force intérieure pour accepter, avancer, oublier, reconstruire…

Tant de gens cherchent l'amour sans le trouver, je l'ai trouvé deux fois, je ne peux me plaindre, mais je dois encore lécher ces plaies qui saignent gouttes après gouttes dans le creux de mes pensées...
Boules de liens blogosphèriques...

Au hasard de la Toile...

La clope chaude, chez Ntronot...

Atmosphère particulière chez Lunarchiste...

Le H de Hawaï chez Manu sauvage...

Via Le Spleen du Maringouin, un site où jeter des bouteilles à la mer virtuelle de nos mots qui tournent autour de la planète...

Via Vincent, j'apprends que c'est la fête du roi en Belgique... J'oublie régulièrement que la Belgique est monarchique, d'ailleurs c'est le roi qui gouverne, y'a pas de partis politiques? Ok, j'suis un peu nulle sur le sujet...

Les beaux mots des maux de Sugar....

Peintre charmant gagne une année, bon anniversaire, souhaits et baisers virtuels...

Un petit monde se refait une beauté. Ambiance d'automne et coccinelles naïves qui se promènent entre les mots...

"(...) Si la vie n'était pas truffée de tréma." chez Marylène...

Merriadoc fait le bilan de ses neuf mois de blog, à lire...
Je retrouve en son expérience des morceaux de la mienne, ce qui ne m'étonne guère...

Mot de lune chez la Grande Rouse: Lunaute. Substantif. Astronaute « qui a marché sur la lune »...

Tribune libre chez Meluzine, pour ma pomme, je suis gênée d'écrire chez les autres, un jour je me laisserais peut-être aller...

Kicou Blues! Envies de tout balancer, envies d'intimité, je peux comprendre, mais j'espère bien qu'il restera parmi nous encore un bon p'tit bout...

Junko aussi veut prendre le large... Je trouve toujours triste un blog qui ferme, la personnalité qui s'efface alors de nos écrans illuminés... Est-ce le mois de novembre qui affecte tant le moral général?

Le Vagabond Somptueux tangue aussi du moral entre deux rafales...

Rancune, méchante inconnue chez Izo. Rancune qui m'est familière dès que je pense trop à l'Autre... Ferons-nous un jour la paix, seul Dieu le sait!

Chez Adverbe, Barcarolle et jeux de mots, si vous avez la plume en forme, tentez l'expèrience...

Movida découvre les joies du Baby-blog en photo...

Y vente chez Meriallay, je compatis! On a la chance d'être protégés par la forêt, pourtant lorsque soufflent les rafales, on sacre nous aussi...

Une pensée pour Jolie-Mé qui a connu une première tempête de neige...

Vol de mots chez Lune amère, c'est gentil quand même, merci à toi gentil poète...

Je trouve que depuis la naissance des blogs, le web redeviens plus humain. écrit Nicolas... C'est ce que pense aussi mon homme...

Volé chez Marie qui l'avait piqué chez Miette qui l'avait découvert chez Kek...

Le résultat est flatteur! Mais bon, j'aurai 114 ans en 2087! Voilà des jours que je parle à Juan de ma sensation étrange de mourir un jour très vieille, à devoir penser à tous ces gens que j'aurai connu et qui ne seront plus! Mais 114 ans!!! Come on, c'est terrible, j'aurais les seins sous le nombril et plus de rides que de face!!! J'avoue humblement, rendu là, i'm freaking out juste à imaginer ma vie....

Hier c’était la journée du diabète...

Évidemment c’est passé inaperçu en notre maisonnée débordée. Pourtant Dieu sait que le diabète fait partie de notre quotidien. Juan le vit et je le subis d'une certaine façon…

Nous ne connaissons pas d'autres diabétiques dans la réalité de nos vies. Parfois, je rêve de rencontrer un autre conjoint de diabétique et discuter des hypos et des hypers que l’on vit de l’extérieur sans pouvoir rien y faire, partager les expériences de celui qui ne peut rien faire que de regarder les malaises de l'autre sans jamais les vivre…

Le diabète est une maladie insidieuse. Pour l’instant à part les humeurs changeantes avec les taux de sucre, personne ne pourrait deviner que Juan est diabétique, qu’il se pique six fois par jour et que certains jours sont rythmés par les caprices du sucre dans son sang…

Souvent je m’inquiète, il fume comme un pompier, peut sauter ses repas dans un « je m’en foutisme » royal, et j'en passe pour ne pas me faire taper sur les doigts…

Je me demande à quoi ressemblera son diabète dans 15 ans, les scénarios catastrophiques se disputent le silence de mes pensées et j'aimerais connaître d’autres diabétiques. Savoir comment d’autres vivent la même maladie, savoir ce qu’en pensent leur conjoint respectif…

Je ne suis pas sa mère, je n’ai rien à lui dire sur sa façon de gérer la chose, alors je tourne régulièrement ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler…

Je sais bien que je ne pourrais jamais le comprendre entièrement. Je ne suis pas diabétique, je ne suis que spectatrice du diabète. Pourtant, parfois, j’ai quand même l’impression de trop en comprendre…

C'est dans ces moment là que je rêve de connaître d’autres diabétiques, comme lui, jeunes, insolino-dépendant mais indépendant de vie. D’autres gens, comme moi qui vivent le diabète de l’extérieur et s’en soucient…

Puis la vie nous emporte dans le flot des jours qui passent, nous surpassent ou nous dépassent et toujours pas de diabétiques à l’horizon de nos discussions…

Je reste confiante, un jour viendra…
Mi-Novembre...

Certaines semaines se finissent avec un sentiment prononcé de soulagement...
La neige, le vent, le froid, la lassitude des gens, la mienne qui m’aspire l’esprit…

J’ai commencé cette semaine avec les joies de la gastro et je la clos avec le départ de mes p’tits ninous…


P'tite Crevette et sa fille...

Le cœur gros, j’ai accompagné Juan au Pet Shop, la boite à minous sur les genoux, quelques dernières paroles douces, quelques regards affectueux et les petits s’endorment vite bercés par le ronron de l’auto…

Le Pet-Shop, immense, superbe, le coin à chats, les emplacements pour minous pavés de mosaïque immaculée. Un Persan beige, une minette blanche et mes p’tits ninous qui sortent de leur boite. Derrière la vitre, je les regarde se réveiller, étonnés, l’air perdu, ils se serrent les uns contre les autres, mon cœur se serre inexorablement. Deux petites filles d’une dizaines d’année se posent à coté de moi pour s’extasier sur les nouveaux chatons.


- Oh ! Regarde lui comme il est cute…
- Oui, Regarde celui là, il est comme mon grisou…
- Alors tu veux lequel ?
- Regarde ils sortent tous de la boite, whaou, y’en a plein, regarde lui…
- Oui, je sais pas, c'est difficile! Ils sont tous beaux…


Je m’approche de la vitre, je dis au-revoir à ma petite Sumikette, si adorable, si attachante avec sa petite face plate, si affectueuse du matin au soir. J’envoie un bisou à la petite toute grise qui faillit mourir à la naissance, petite beauté fatale au pelage argenté...

Je les regarde tous une dernière fois, une larme dans la gorge, le cœur dans ma paume. Aussi gentils les uns que les autres, leur affection douce et simple me manquera. Je leur souffle un baiser triste. Les petits filles me regardent...


- C’est les vôtres ?
- Oui, ce sont des cousins, ils sont tous très gentil, je réponds doucement.
- Ils sont frères ? me demande l’autre petite.
- Ils sont cousins, tu vois lui, lui et lui sont frères et sœurs, et ils sont cousins avec les quatre autres…


Juan me fait signe au loin, je me détache douloureusement de la vitre et je le rejoins à la voiture. Juan qui a l’esprit léger, et le sourire au lèvres, soulagé de cette paternité féline qui devenait des plus envahissantes, il me sourit gentiment.

- Ils vont tous être pris, tu as vu c’est une belle animalerie…
- Oui, je sais. J’ai vu. Je pense aussi qu’ils vont être bien, ils vont sûrement trouver des familles. Leurs cages était grande et propre, tout était beau, mais j’ai quand même mal au cœur…

Il me prend tendrement dans ses bras et m’embrasse doucement. Je me laisse aller à la chaleur de son cœur qui bat contre ma poitrine. Je me laisse fondre un instant…

- C’est des bons chats, ils rendront peut-être heureuses des petites filles. Ça s’occupe bien des petits chats les petites filles…

Nous reprenons le chemin de la maison, j’avale ma nostalgie et je panse mon cœur de raison. Sur le chemin, nous contournons la rivière Jacques Cartier...

- Hé, t’as vu, y’a déjà de la glace dans l’eau, j’y crois pas ! s’exclame Juan

Je regarde par la fenêtre les morceaux de glace qui flottent dans le courant tranquille, les bords de rive sont recouverts d’une fine couche de glace. L’Hiver, jour après jour, étend son royaume blanc…

De retour chez nous, un nouveau calme règne dans la maison silencieuse, Juan reprend la route pour ses travaux de groupe et je passe ma peine avec ces images et ces mots…

jeudi, novembre 13, 2003

Via Miss Neige la belle...

nuâpamâu,
neu nutin...utshtshishiunnau !


les quatre vents aiment ma terre,
ils y amènent
la pluie (sud-est)
la neige (nord, nord-ouest)
le soleil (sud, sud-ouest)
le shinook ( ouest )

le vent me dit tout...

Louve, montagnaise ...
Merci...

La blogosphère c’est aussi cela…

Des morceaux de rêves, des vibrations d’espoirs, des pensées innocentes, des souhaits lancées au vent...

Tout cela, (et encore plus, ou moins), trouve parfois un écho lointain. Par la magie de la Toile, sous une forme ou une autre, une réponse de l’inconnu résonne dans la blogosphère étrange. Comme une bouteille que l’on jette à la mer et qui revient sur la plage déserte avec une réponse en son verre...

Échos humains qui réverbèrent cette lumière chaude et furtive qui éclaire cet instant présent. Soleil d'ailleurs qui fait un naître un sourire sur mes lèvres…




Voir le soleil, si loin, dans un autre horizon…
Imaginer le bruit des vagues, l’inconnu,
la douceur de l’air salé…

Je reste sans voix….
Je savoure…
Merci
Les malheurs, on peut les supporter; ils viennent de l'extérieur, ce sont des accidents. Mais souffrir de ses propres fautes, voilà qui est particulièrement amer !
Oscar Wilde

Il n'est rien qui ait un goût plus amer que la vérité.
Proverbe yiddish

De même que le meilleur vin devient le plus aigre des vinaigres, ainsi l'amour le plus profond se transforme-t-il en la haine la plus implacable.
John Lyly

mercredi, novembre 12, 2003

Sarah et Wojtek (Chapitre 2):

...Finalement ils se décidèrent à redescendre sur terre, tenaillés par la faim et grelottants dans l'air gelé de la nuit. À l’instant précis où ils arrivèrent doucement devant la porte de la maison de Wojtek, un chien aboya et le perron s’illumina. La porte s’ouvrit et deux uniformes verts agrippèrent Sarah par les épaules et la poussèrent de force dans la voiture garée non loin…

Sarah se retrouva coincée entre deux brutes en uniformes qui la regardaient fiévreusement et qui semblaient vouloir se perdre dans la contemplation de sa poitrine offerte sous sa chemise trempée. Elle sentit bientôt des mains se promener sur son corps et triturer ses formes et sa chair fraîche. Une nausée brutale envahit ses sens. Elle se débattit de toute son âme, hurlant et suppliant à la fois. Mais que pouvait-elle faire, frêle Sarah, contre ces deux gorilles émoustillés par sa jeunesse et sa beauté ?

Par un miracle, la voiture s’arrêta et la porte s’ouvrit dans un bruit sec. Elle fut poussée à l’air frais par l’un des deux gorilles. Elle inspira longuement, ferma les yeux doucement, espérant secrètement se réveiller dans la tiédeur de ses draps, pourtant elle ne pouvait échapper à ce un cauchemar humain et en rouvrant les yeux, elle ne vit qu’une longue cour, éclairée par trois lampadaires, pleine de femmes, de vieillards et d’enfants, l’œil hagard, la mine défaite, la plupart en haillons et en pleurs. Il lui sembla voir une rivière de larmes grossir, grandir et l’emporter violemment. Tout ce chagrin ambiant lui enserrait le cœur, étouffait ses pensées amères et lui semblait aussi visible que les arbres en fleurs qui trônaient au milieu de cette cour lugubre...

L’un des gorilles la poussa dans la cour, il en profita pour lui serrer une fesse sans délicatesse avant de retrouver ses compères derrière la grille. Cette horrible grille, haute et laide, qui emprisonnait cette cour isolée, de la vieille gare désaffectée où elle venait parfois jouer enfant. Sarah pouvait entendre résonner leur rires gras tandis qu’elle essayait, en créant le silence dans sa tête, de ne pas comprendre les remarques salaces à son sujet. Elle regarda autour d’elle, cherchant désespérément un visage connu. Elle pénétra un peu plus dans cette cour respirant à plein nez la sueur et la peur de tous ces gens éplorés…

Une angoisse terrible entournait sa vision. Elle ne pouvait distinguer les visages autour d’elle. Elle sentit la panique remonter de ses entrailles et inonder le réseau de ses nerfs à fleur de peau. Prise d’un vertige soudain, elle eut un sourire furtif lorsque les pétales dans les arbres, se mirent à tourbillonner comme envoûtés par une musique invisible. Elle entendit ces quelques mots chuchotés à son oreille « une folle danse florale pour Sarah dans son cercueil... » et elle s’étala net sur le sac bien rembourré d’un grand-père, assis la tête entre ses mains.

Elle resta affalée un moment tandis que le vieil homme relevait péniblement la tête. Il prit délicatement celle de Sarah sur ses genoux cagneux. Elle ouvrit les yeux, elle échangea un regard surpris avec ce visage ravagé par le temps qui lui souriait douloureusement. Elle se releva et s’excusa doucement. Le vieil homme lui dit :

- Je m’appelle Sosko, et toi ?
- Sarah…
- Ne t’en fais pas Sarah, on ne restera pas là longtemps, le prochain train est pour bientôt, j’ai entendu les gardes en parler tout à l’heure…
- Le train ? Je cherche mes parents, ils ont été pris ce matin, croyez-vous qu’ils aient pris un autre train ?
- Ils ont certainement pris celui de midi, j’ai failli le prendre, mais il n’y avait plus de place alors ils m’ont dit d’attendre. Je suis resté là tout l’après midi tandis qu’ils débarquaient des camions entiers de femmes, d’enfants et de vieillard comme moi, tous ces gens que tu vois là…
- Mais, le train, il nous emmène où ?
- Je suis presque sur que nous allons à Varshaw, pourquoi ? Je ne sais pas…

Sarah, s’assit en silence à coté de Sosko. Elle ferma les yeux et se plongea dans ce monde intérieur qui lui donnait la force et le courage de ne pas sombrer dans cette folie qui la guettait du coin de l’esprit. En cet univers intime, elle voyait rire ses parents et jouer ses frères, elle sentait l’herbe onduler sous le vent et Wotjek lui souriait amoureusement, les bras tendus vers elle….

Une sirène retentit et explosa son petit monde secret, elle ouvrit les yeux pour voir arriver le train sombre et bruyant…

Mr. and Mrs. // Govinder


Via Daydreamer,

Du chat, des chats, encore de la catmania...

Cat Dance // Des gens et des chats...

Coup d'oeil et de coeur...

En passant par chez Miss Candy, je récolte ceci...



Féminité féline, femmes de chats,
chats de femmes,
j’aime trop chat !
Crève-cœur...

N’est-il pas stupide de partager dix ans de son cœur avec quelqu’un pour que finalement celui-ci disparaisse dans un gouffre lointain ? N’est-il pas ironique que l’éclatement de cet amour destructeur entraîne deux individus à devenir, en d’autres sphères éloignées, les fantasmes qu’ils avaient l’un de l’autre au fond de leur tête ? Comment se préserver la tête dans l'imbroglio des cœurs humains et des histoires ratées ?

La vie, trop souvent, ne fait aucun sens, et pourtant il faut la vivre quand même, et c’est bien là, l'étape la plus difficile à traverser

Comment passer au travers des incompréhensions humaines, des illusions émotionnelles, des vertiges passionnels ?

Sans perdre, au passage, des plumes ensanglantées de souvenirs torturés, qui parsèment de souffrances le chemin de l’âme. Qui bouleversent le corps, et qui dénude le moral en plein hiver, pour mieux le noyer dans un océan de larmes étouffées…

Oublier les trahisons amoureuses et donner à son cœur la permission de s’ouvrir une autre fois. L’âme frissonnante devant le danger inavoué et le corps se trémoussant sous les baisers edulcorés du nouvel amoureux trépignant de désirs futuristes…


Back Seat for Two // Pierre Farel

Crève: Grim Reaper // Disparaisse: Alchemy - Neotic Crypt // Fantasmes: Skull of a Skeleton with Burning Cigarette par Vincent Van Gogh Illusions: Le couple par Gildas Flahault // Tête: Miranda al Mar par Didier Lourenco // Traverser: Marciano vs. Simmons, 1951 par Eliot Elisofon // Passage: Von the Necromancer par Steve Roberts
Truc de fille?

Envie de Fluevog!
Envies qui s'envolent...




PS: Refelemele! On dirait que les commentaires ont encore pris le large!!! Et je parie que cette boite de commentaire va revenir le ventre vide purgé de tous vos mots qui s'étaient envolés jour après jour en son estomac informatique... C'est toujours pareil, comme la chanson, ça s'en va et ça revient, c'est fait de tous petits riens...

Je suis toujours tristounette de plus vous lire lorsque cela arrive, vos mots variés sont comme de l'essence dans mon moteur, et sans essence, un moteur ça cale! M'enfin si vous voulez passer par le Baby-blog, là bas, cela marche toujours et encore! J'ai présentement abandonné mon Back-up Blog pour cause de manque de temps, mais le jour viendra...
Sabotier et Galochier

Le Mot "Sabotier" est né du croisement phonétique de la "Savate" et de la "Botte".Le sabot était la chaussure du pauvre. Généralement taillé dans l'aulne, car facile à découper, résistant à l'eau et isolant du sol. Le sabotier choisit de gros blocs de bois qu'il dégrossit ensuite sur le billot à l'aide d'une Hache (dite Hache à Bûcher).

Le mot "Sabotage" vient des ouvriers du XIXéme Siècles qui bloquaient les machines avec leurs sabots pour protester dans les usines. A la différence des sabots qui étaient faits d'une seule pièce de bois les Galoches ont une semelle en bois et une tige en cuir. Autrefois le fabricant de galoches conservait les patrons en papier à la taille des pieds des clients et leurs fournissait des chaussures confortables et solides. Les Sabotiers et les Galochiers ont comme patron Saint-René.


Selon la légende, le premier sabotier aurait été saint René. Cet évêque d'Angers se serait retiré dans la solitude de Sorrente en Italie, vers l'an 440, pour façonner des sabots. Au XVIIIe siècle, comme les charbonniers, les sabotiers vivaient en forêt et formaient un corps du compagnonnage.

Le diable et le sabotier, une légende rurale...
La cabane du sabotier...

Être sabotier… Un métier aujourd’hui disparu tout comme les sabots qui firent résonner dans toute l'Europe les pas de nos ancêtres campagnards des siècles durant…


Il manque une paire de sabots d’antan à ma collection de chaussures, j’ai bien ma paire de sabots Fluevog, (achetée il y a des lustres de cela à Amsterdam) trésor de ma petite collection qui après dix ans de bons et loyaux services pédestre commence à bien fatiguer (à mon pus grand chagrin!). Alors je dépose sur ma liste de Noël une première requête direction le pole Nord : une paire de sabots d’antan en 36 joliment décoré et si possible portable! Pour avoir ensuite le fun de me casser la tête pour trouver la robe ou l'habit qui "fittera" avec les sabots d’antan gentiment apporté par Papa Noël qui aura lu ce blog! Et hop, un rêve qui s'échappe en mots envolés dans le néant informatique...

mardi, novembre 11, 2003

Neige nocturne…

La nuit est tombée en même temps que les flocons, c’est reparti pour un tour…
Le virus continue de me ralentir le corps mais la bataille n’est pas encore perdue pour ma pomme ! Difficile de ne pas penser à Noël avec un tel paysage à ma fenêtre, difficile de ne pas penser au Nouvel An en pensant à Noël ! Difficile de ne pas penser à mon anniversaire en pensant au Nouvel An ! Un an de plus, passé 30 ans, cela donne surtout envie de ne plus penser à rien…

Pour se changer les idées, un très beau site à visiter, de très belles photos, les tribus amérindiennes en images, un voyage pour les yeux et l'esprit en un temps disparu mais pas encore oublié…


Night Fires // Jeanne Rager
Le mal passe son chemin laissant mon corps dépité, fatigué mais en un seul morceau.
Encore deux jours et ces moments pénibles seront bons pour les oubliettes de mon cerveau.
Entre deux courbatures, la petite minette que je suis s’étire, se ravive, observe…
On va pas se plaindre pour si peu ! Grogner suffit à la peine du jour…


- Allez un peu de courage, le travail t’attend ma fille, arrête de te prendre pour un chat et enfile ton habit humain afin de rejoindre la ronde de tes pairs qui suent et triment à la tâche !

- Dis don’ Esprit de je ne sais où, va donc appeler le génie du ménage pour qu’il m’aide, ça le changera de toujours critiquer autour de lui! Tu sais bien que je ne peux pas travailler dans le bordel !!! C’est comme toi d’ailleurs, tu fais quoi là!?! Pendant que t’y es, au lieu de me sermonner, prend donc le balai et va voir là-bas si j’y suis !

lundi, novembre 10, 2003

Une pensée pour ma Mère-Grand sur l'autre continent...


Ma grand-mère qui m'éleva les premières années de ma vie habite désormais la maison juste à coté de cette croix! C'est grâce à elle si cette croix est à la vue de tous....

Cette croix était dans le jardin de Mde Mourlin qui ne partageait pas son histoire. Ma Mère-Grand trouvait que cette croix médiévale était du domaine public et demanda à la commune de la mettre en valeur, après tout (comme dirait ma Mère-Grand) cela fait partie du patrimoine historique du village!!!

Depuis quelques années, cette croix plusieurs fois centenaire est visible à l'oeil nu, sans avoir besoin de la permission de Mde Mourlin!!! En plus ma grand-mère et son autre voisine décorent et entretiennent ce petit bout de passé si longtemps oublié…

Lorsque je regarde cette croix, je vois ma grand-mère qui me sourit affectueusement, et cela me fait du bien, tout simplement. Je revois la petite fille que j’étais et qui dévalait cette rue pour aller chercher des bonbons au Cedis du village….

J’ai trouvée cette photo par hasard sur le net, et mon cœur s’est pincé un instant, ma grand mère me manque régulièrement, moi qui l’aime tant et la vois si peu souvent…