Depuis, on chemine en parallèle de la normalité. On en fonde une nouvelle avec les cartes que nous donnent cette blessure d'enfance qui s'est déroulée dans la cour d'école.
La mère que je suis n'a jamais été angoissée de la santé de son rejeton. Jamais je ne me suis autant battue pour la protéger et la préserver. J'en digère encore le processus en cours...
Depuis plus de trois mois Miss Soleil est à la maison, Je couve le cours de ses jours. En sa discipline de repos de commotion, elle doit vivre le rythme d'un enfant de trois ans. Ce qui lui amène énormément de frustration intérieure. Elle traverse présentement une épreuve qui souvent la dépasse. Et pour la première fois de ma vie, je réalise l'utilité de mon expérience acquise.
J'ai moi-même eu un sérieux accident à douze ans. Traumatisme crânien, cervicales fêlées, duremère sectionnée. J'ai dû réapprendre à marcher et j'en ai gardé des séquelles qui me suivent depuis. J'espère qu'en cette blessure que l'on soigne, elle pourra se rétablir sans séquelle et reprendre son train train quotidien avec la rentrée scolaire de septembre.
L'équipe médicale qui la suit nous nourrit d'espoir et nous encourage à la patience. Une patience que l'on cultive semaine après semaine...
Entre ses symptômes de commotion qui vont des maux de tête, à la nausée, en passant par l'hypersensibilité au bruit et à la lumière, se faufilent toutes sortes d'émotions et de comportements déstabilisants pour ses dix ans. Elle est aussi très troublée par l'invisibilité de sa blessure et se sent particulièrement incomprise par les autres. Pour la première fois de sa vie, en cette situation, elle fait face à des préjugés qui la blesse.
Tout comme sa vie est en pause, j'ai mise la mienne en suspension. La peine que je ressens à la voir traverser ses semaines en douleur est profonde. Je l'encadre et je la guide avec cœur. Je sais combien le processus est long et invisible. J'ai eu assez de problèmes de santé au cours de ma vie pour bien comprendre la situation. Je l'accompagne en ses maux tout en les considérant. Sans les minimiser. J'écoute ses émotions et j'essaie de lui montrer une direction où cheminer. Je lui explique qu'elle peut en ressortir plus forte si elle le décide...
Avec le printemps qui arrive timidement, on reprend pieds. Y'a rien de meilleur pour le moral que de voir fondre la neige! Alors même s'il fait cinq degrés au soleil et moins de zéro dans le vent, je nous organise notre premier pique-nique de saison. De quoi s'aérer les idées tourmentées et retrouver quelques bribes de lac bleuté.
Évidement la Miss ne résiste pas à tenter le diable en testant la glace. Sous le regard alerte de la mère qui connait bien ce jeu de printemps. Évidement, je rate ce moment crucial où elle finit par casser la glace et mettre les deux pieds dans l'eau! Mais le fun est de la partie. C'est une tradition familiale qu'elle poursuit. Une tradition que l'on pratique depuis avant sa naissance. Alors qu'elle reprend un peu de mieux (et moi avec), je me reconnecte. Prête à repartir pour un tour de saison...
1 commentaires:
Je crois comme toi qu'il faut malgré ce qui arrive à nos enfants, continuer à les guider sans les protéger outre mesure, leur donner le droit d'être comme les autres enfants, de vivre en dehors d'une cloche en verre. Tu as eu une vie difficile, j'aime ta force et ton optimisme et ça depuis que j'ai découvert ton blog :)
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