Il neigeotte de bon matin et l'on se demande vraiment quand arrivera le printemps! Dans la grisaille du ciel persiste l'espoir de meilleurs jours. Le plus dur n'est-il pas supposé être passé?
Dans la cuisine se déroule l'heure d'école à domicile donnée par une sympathique suppléante. Depuis le 4 février dernier, notre quotidien a pris le rythme de la commotion cérébrale de la puce. Enfin la neuropsychologue qui la suit à l'IRDPQ a donné le go pour l'école à la maison. Deux heures par semaine...
Ce nouveau repère que l'on pose en cet univers de "commo" (qui m'aspire toute entière) m'allège un peu de ce poids qui pèse sur mes épaules. Les trois premières semaines après l'incident scolaire qui l'a bien blessée, le poids sur mes épaules était si lourd qu'il absorbait toute mon énergie vitale. Jamais je ne me suis autant battue pour le bien-être de mon enfant! Un roman en soi...
Notre entrée à l'IRDPQ m'a permis de respirer de nouveau. Je n'étais plus seule à me battre pour l'aider à retrouver sa santé! L'équipe médicale qui a pris en charge son cas est dévouée et nous inspire confiance. L'on se sent bien moins seul en notre galère.
La "commo" c'est poche longtemps!
Un quotidien de récupération de "commo" c'est lourd et c'est pesant. C'est long et c'est contraignant. La discipline de repos semble bien injuste à la puce qui n'en finit plus d'avoir mal à la tête.
En équipe conjugale, l'on affronte avec détermination cette épreuve qui afflige notre enfant chérie. C'est une nouvelle expérience pour les parents que nous sommes. Le souci nous blanchit les cheveux mais on tient bon la barre.
Cette semaine, avec la reprise progressive de l'activité scolaire, débute enfin la stimulation cognitive. Durant trois mois, elle a été privée de toute stimulation cognitive. De quoi péter une ou deux coches pour la première fois de sa vie! Une autre expérience nouvelle pour notre parentitude...
Les animaux de maison ont participé à l'aider à se sentir moins seule en son épreuve. Pas de musique ni d'écran, pas de lecture ni d'écriture, pas de sports ni d'activités culturelles, rien que du repos, de l'ennui, des livres audio, de la méditation, des Playmobils, quelques visites amicales et des migraines à gogo. Mon cœur de mère n'a jamais autant souffert.
Alors qu'on entame le quatrième mois de "commo" l'on note une subtile amélioration de son état général. De celle qui nous permet de retrouver la musique et d'avoir un service d'école à domicile. Ce n'est pas flagrant mais c'est assez perceptible pour que je m'en nourrisse le cœur souffrant.
L'on espère (et l'on prie) qu'elle pourra reprendre l'école en septembre prochain sans séquelle aucune. Alors qu'elle a dû mettre sa vie en pause, j'ai réalisé à quel point c'était une enfant performante. Et je garde au fond de mes entrailles cette inquiétude trouble qu'elle ne puisse de nouveau exploiter son plein potentiel.
La peur profonde que ce potentiel soit diminuée par cette blessure révoltante me serre régulièrement les entrailles mais je refuse de la laisser monter à la surface. Je travaille à mettre en place un quotidien de récupération qui lui donne toutes les chances de se remettre complètement.
Quand l'école débarque dans le salon...
Je suis heureuse de la voir reprendre progressivement le travail scolaire en compagnie de la suppléante assignée à son dossier. Ses excellents résultats scolaire depuis la maternelle ont permis à la directrice de son école de certifier son passage en 5ième année dès le 15 février.
Madame Anne est dans la mi-vingtaine et, super coïncidence, elle est migraineuse depuis son enfance.
Du coup, elle comprend bien les maux de tête et l’incompréhension des autres face à ce type de problème. La Miss apprécie sa compréhension.
Durant le premier cours à domicile, je dois quand même remettre quelques pendules à l'heure et rappeler le contexte de la situation présente.
La maîtresse de classe ne semble toujours n'avoir rien compris à la situation lorsqu'elle en a discuté avec la suppléante. Ce qui ne m'étonne point vu le niveau d'immaturité avec lequel elle a géré le problème.
Sachant qu'elle ne nous a pas donné signe de vie depuis le fameux soir où elle m'a raccroché au nez parce-que mon ton ne lui convenait pas. Il y a deux mois de cela. Je ne m'attends plus à grand chose de pertinent de la part de cette enseignante insignifiante qui m'aura on ne peut plus déçue en cette malheureuse expérience. Une autre roman en soi. Enfin rendu là, c'est avec la directrice que je communique...
Bref, j'ai avalé ma frustration et j'ai réexpliqué, calmement, que la Miss ne ferait aucune évaluation ou examen d'ici la fin de l'année. On commence super mollo. Son passage en 5ième année étant assuré, l'objectif actuel est simplement de reprendre une pratique scolaire. De stimuler l'intellect. J'ai apprécié l'attitude et l’ouverture d'esprit de cette jeune suppléante qui m'a donné confiance. Au bout de trois cours, l'on apprend a mieux se connaitre et ma confiance continue de croître.
Les parents que nous sommes nous dévouons à ce que Miss Soleil puisse reprendre le cours de son enfance normale d'ici septembre. Jour après jour, j'accompagne ma puce diminuée en ses maux invisibles. Je l'écoute, je la considère, je l'encadre et je fais mon possible pour garder mes angoisses silencieuses. Pour les remplacer par des pensées d'espoir en la vitalité de son enfance...
Nous nous retrouvons ensemble comme lorsqu'elle avait trois ans. Avant qu'elle ne commence la garderie sur une base régulière. De nouveau ensemble. Semaine après semaine. Mois après mois.
Pour voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide, je me dis que c'est là une excellente occasion de solidifier notre relation mère/fille. Plutôt que de penser à combien je peux être épuisée et désespérée, je pense à tous ces moments de complicité qui s'ajoutent dans les tiroirs de nos mémoires respectives.
Peut-être même que nous y cultivons là une force qui nous servira durant les méandres de son adolescence?
1 commentaires:
Une pensée amicale et réconfortante pour ta puce et toi de la part d'une autre migraineuse. Plein de courage !
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