mardi, janvier 07, 2014

D'années et de décennies...

8 comments
Depuis des semaines, je pense régulièrement à tous ces sujets que je pourrais bloguer en mon petit coin de Web.

Les idées vont et viennent, elles dansent dans ma tête comme une chanson que je fredonne en silence. Durant les fêtes, j'ai même brouillonné quelques lignes avant d'aller voir ailleurs si j'y étais...

Et puis les semaines passent et je ne blogue pas ou si peu. Je tweete, j'allonge les statuts de l'un de mes deux comptes Facebook (le salon) pour en faire des brèves de vie, j'instagramme. Mais je ne blogue pas.

Je sais que les moments perdus à Facebooker, tweeter, instagrammer, tous conjugués, m'aspirent le temps que je pourrais passer à bloguer. Mais malgré tous ces réseaux numériques qui me dispersent, je sais aussi que bloguer est un exercice à part.

À la source de ce blogue est l'écriture. Aussi simple et complexe que ça. Et l'écriture est un animal sauvage que j'essaie d'apprivoiser depuis mes sept ans. Mon compagnon de vie le plus fidèle. Et ici j'aime laisser un terrain de jeu libre à ce compagnon qui habite mon sang...

Mais présentement ce compagnon, parfois lové en mon système nerveux, doit s'habituer à cohabiter avec une nouvelle compagne nommée douleur chronique. Elle s'est installée subitement. Au creux de l'hiver 2011. Elle à débarqué sans prévenir. Depuis trois ans, elle prend demeure. Elle m'habite autant que peut le faire l'écriture. Et l'écriture n'apprécie guère de partager ses espaces invisibles. La douleur faciale de fond s'entremêle avec mes flows qu'elle entrave. Cela coince.

L'écriture accepte que je la mette au turbin pour le bien de la cause, elle s'est même résignée à jouer avec la douleur par là-bas mais ici, elle me fait la gueule. Alors en 2014 je vais être douce avec mon écriture bloguesque. Être moins dure, moins exigeante, je vais essayer de la laisser respirer en espérant qu'elle n'expire pas.

J'aime ce blogue qui compte une décennie d'existence. Mon petit dinosaure né durant la préhistoire bloguesque. Le témoin des années qui me passent sur la peau. Alors je veux revenir à la source de son existence. Et même si la blogosphère est aujourd'hui bien différente d'antan, je m'en fous.

Je blogue pour laisser couler les mots, simplement, librement. Au fil du temps. Ce coin de Toile  reflète les différents courants de ma vie, ceci est un blogue d'humanitude en tout genre. Sans étiquette. 

Je n'aime pas les étiquettes, je les trouve simplettes à l'échelle humaine. Ici je joue souvent à devenir le cobaye d'un laboratoire de mots. Mais ici la douleur qui s'intègre à la moitié de mon visage n'a pas lieu. Elle se doit d'être aussi invisible qu'elle l'est sur mon visage redevenu symétrique.

Car même si la douleur chronique accompagne mes jours du matin au soir, je refuse qu'elle m'empêche de vivre. Je refuse qu'elle m'empêche d'être. Et avec ce refus je découvre une nouvelle force intérieure. 

Une force née de l'épreuve quotidienne. Une force qui germe en mon esprit et m'inspire de nouvelles perceptives.

Se prendre une bataille en pleine face


En 2011, mon visage a paralysé. Puis il s'est mis à me torturer le trijumeau. J'ai été sévèrement défigurée durant six mois et j'ai eu l'impression d'exister en mon propre film d'horreur tant les douleurs faciales étaient cauchemardesques.

Crédit photo @technomade
En 2012, après de nombreuses batailles, j'ai repris le contrôle de ma face et traversé les traumatismes engendrés par le scénario d'horreur. En 2013 j'ai eu espoir de guérir complètement puis j'ai réalisé l'utopie du concept de guérison complète. 

Mon nerf facial blessé a été si endommagé qu'il en gardera de longues séquelles. De l'espoir à l'acceptation en passant par le désespoir j'ai avancé. Accepter aide à chasser le désespoir. Si je respecte la douleur, elle me laisse la contrôler. À coups de puissants anti-douleurs, de physiothérapie hebdomadaire et de transformations intérieures je prends le contrôle de la douleur. Je la tiens en laisse. La plupart du temps...

Et je fonctionne. Si je décide d'en cacher l'existence, elle passe inaperçue. Dans un sens j'ai de la chance. Je ne suis plus défigurée, je ne fais plus peur aux enfants. Et si j'ai rocké mon look de pirate, je suis contente de ne plus avoir à l'assumer.

Je vais peut-être devoir l'adopter de nouveau dans le futur, par ci par là, quand mon œil fatigué voudra se reposer. Mais je ne suis pas prête à le revoir. Pas tout de suite. Pour l'instant je me contenterai de porter mes verres fumés. Et si j'ai l'air snob ou excentrique par temps nuageux, ma foi tant pis! Ainsi va ma vie. Et en 2014, je continuerai ce petit chemin de blogue, toujours curieuse de voir où il s'en ira...

Mot Phare

Plusieurs de mes copinautes adoptent un mot phare pour débuter l'année. J'en pratique le principe depuis mon adolescence. À la différence que je n'ai pas un mot phare par année mais un mot phare par décennie. Il se profile souvent à la veille d'une décennie à explorer. Le premier m'est venu alors que j'entrais dans la vingtaine. Il se nommait liberté

À l'aube de la trentaine, j'ai perçu équilibre comme mot intérieur et il a guidé cette décennie-ci. À la fin de celle-ci est arrivée la tendance du mot phare, j'ai alors réalisé qu'un mot phare par année ne me convenait pas. Mais un mot phare par décennie faisait partie de ma vie depuis longtemps.

Alors que la quarantaine pointait le bout de son nez, j'ai capté le mot attitude et j'ai su qu'il serait le phare de cette décennie-là.

Ces mots qui guident mon être à l'intime ont besoin de plusieurs années pour bien imprégner leur sens en mon essence humaine. Ils plantent des graines qui me font grandir et évoluer. Ils se font phare de mon existence qui s'écoule. D'ici la cinquantaine je sais qu'un autre viendra se lover en mes pensées pour me guider de l'intérieur...

Et d'ici là, alors que le Nouvel An a sonné un nouvel anniversaire en ma peau, j'ai décidé d'adopter l'idée de me définir par décennie plutôt que par chiffre. J'aurai la quarantaine jusqu'à ma cinquantaine et ainsi de suite. Je ne renierai pas le jour de ma naissance quand il viendra sonner la nouvelle année mais je n'en compterai pas obligatoirement le chiffre. Ainsi soit-il.

Ceci dit, même si ce n'est pas un mot phare, j'aime choisir une voie de réflexions à explorer chaque année en famille. J'embarque homme et enfant dans mon délire et c'est année, je choisis de cultiver l'optimiste. Refuser le gris pour ne voir que les couleurs de la vie

Et j'en profite pour souhaiter une bonne année à tous ceux qui viendront picorer de ces mots partagés ici. Qu'elle soit à la hauteur de vos inspirations et suive vos rêves...

8 commentaires:

Lyse a dit…

Inspirant. Juste au moment où je me questionne à savoir si je reprends du blogue. J'ai résussi à m'éparpiller davantage dans le tweet intempestif, le blogue me permettrait sans doute de regrouper mes mots et préciser mes états d'âme...

French Lily a dit…

Très belle réflexion :) Et j'adore "avoir la quarantaine jusqu'à ma cinquantaine"! Je pense bien l'adopter ;)

Julie GravelR a dit…

Bonne année sous le signe de l'optimisme, Etolane!
Je suis aussi un peu en suspens côté blogue et te lire est fort inspirant.
J'ignorais cette histoire de paralysie... épreuve de la vie que tu sembles bien gérer.
Au plaisir de te lire encore, ici ou sur FB... et de contempler tes photos colorées, comme ta vie!

Céline a dit…

Très belle année à toi chère Etolane (ainsi qu'à ton homme et ta fille) et bon anniversaire!
J'aime ta façon de voir la vie en terme de décennie plutôt qu'en années...
À bientôt! xx ;-)

Jennifer a dit…

De belles pensées positives pleines de sagesse, jolis mots à cultiver!

Caroline (La Belle) a dit…

Toute une réflexion ce soir que je viens de lire! J'aime ta façon d'aborder les décennies aussi :-)

Bonne année belle Etolane xxx

Josée (Shandara) a dit…

Une très belle Année 2014 à toi et aux tiens... j'espère que la douleur s'amenuisera, ou sinon que tu arriveras à l'apprivoiser de plus en plus. Je me suis questionnée aussi sur le blog mais mon plaisir d'écrire va y survivre je crois. Bisous

Etolane a dit…

Avec trois trains de retard, une pensée sourire soufflée à vous qui m'avez laissés ici ces signes de vie qui me réchauffent le cœur. Merci beaucoup :)