Bric à brac parental
La semaine dernière M'zelle Soleil à fêté ses 100 jours à l'école. Pour l'occasion, les enfants devaient amener une collection de 100 trucs ou bidules...
On a opté pour la facilité avec des pâtes. Ai pensé aux perles trop tard! Du coup la Miss n'était pas révolutionnée par mon idée. Paraît que les pâtes, c'était pas le choix le plus cool!
Cela dit, dans la foulée, M'zelle Soleil a certainement apprivoisé les centaines.
Après une journée d'activités autour du cent, elle est rentrée en me demandant des chiffres à écrire et elle a continué d'apprendre un peu en pratiquant ses centaines à l'écrit.
Dans ces moments là, le parent ressent une fierté bien agréable à absorber. Une sensation qui nourrit l'âme et le cœur. Un doux sentiment qui compense pour les moments où l'on se sent mal d'être ce parent pas drôle qui fait la loi...
Avec cette centaine de jours d'école dans les pattes, M'zelle Soleil a bien grandi. Bonne élève, elle adore sa maîtresse. Elle l'aime tant que j'ai l'impression que Mde Manon égale ma brillance en son royaume d'enfance.
Parfois elle nous mélange, m'appelle par son nom et l'appelle Maman par mégarde. Elle lui est bien attachée. Ce qui l'aide à s'intégrer à l'école. Je ne peux que reconnaître les bienfaits de cette première maîtresse en sa vie...
Et même s'il m'arrive de sentir une petite jalousie effleurer mes émotions maternelles, elle est vite remise en contexte. En tant que parent j'accompagne l'éducation scolaire de ma fille, donc j'accompagne la maîtresse (qui elle aussi m'accompagne dans l'éducation de ma fille), c'est un travail d'équipe, pas une compétition!
J'ai beaucoup d'estime pour Mde Manon qui fait un excellent travail avec ma puce en plus de devoir se dépatouiller d'une classe difficile. Sur les onze garçons de la classe de M'zelle Soleil, plusieurs ont des troubles de comportements. Le bémol est certainement l'ambiance de la classe.
Bruyante, difficile à gérer, sa classe n'est pas un cadeau. M'zelle Soleil s'en plaint parfois et j'ai beaucoup d'empathie pour la maîtresse. D'un autre coté, la barre n'est pas si haute et ma puce peut performer sans se casser la tête. Et performer l'aide à prendre confiance en elle, un point important en début de scolarité...
Comme elle communique beaucoup avec moi, je peux soupeser les comportements déplaisants de son environnement scolaire. Je peux apporter une lumière à sa lanterne en espérant qu'elle s'en éclaire lorsque passent les nuages. Je crois dans les vertus de la communication. Et je dois aussi serrer la vis. Pas le choix.
Je n'aime pas la discipline. Je n'aime pas la rigidité qui en découle. Mais je m'y plie avec différentes raisons. C'est un défi permanent. Du coup cela pousse ma réflexion et j'y réfléchis souvent. C'est aussi ça être adulte. Savoir qu'il faut parfois faire ce que l'on a pas envie pour obtenir ce que l'on veut. Puis essayer de l'expliquer à sa puce qui refuse une consigne avec un virulent "Non, j'ai pas envie!"
Bref, à l'école tout va bien. Il y a évidement les petits drames de la cour d'école mais la puce semble trouver sa place sans vrai problème. Elle y a ses amis, il y a les meilleures amies qui s'ajustent selon les jours et les humeurs. Tant qu'elle a des amies, le reste c'est juste la vie...
M'zelle Soleil fait partie d'un petit groupe de filles qui s'entendent bien mais je souris (parfois jaune) devant les péripéties sociales de maternelle. Un jour meilleure amie, un jour je lui parle plus, un autre jour je l'adore, ouf! Être une fille est tout un exercice de style...
M'zelle Soleil me parle de ses histoires de filles. L'on en discute facilement. J'essaie d'instiller des gouttes de philosophie en ses émotions. L'idée étant de guider la réflexion plutôt que d'affirmer sa supériorité adulte.
Pendant ce temps Mde Manon fait un bon travail d'éducation scolaire. Je vois progresser mon enfant semaine après semaine. Maîtriser de nouvelles notions. S'épanouir. La deuxième rencontre parents/professeur s'en vient. Cette semaine c'est le bulletin. Le début d'une longue série...
Le premier était excellent. Si le deuxième est à la hauteur du premier, l'on pourra partir à l'aventure l'esprit tranquille. Car à l'école de la vie, le voyage est certainement un cours à ne pas manquer!
Mais pour en revenir à l'école, M'zelle Soleil est revenue de sa journée de Saint Valentin avec de bien bonnes idées inventées par sa maîtresse...
En plus de nous ramener de jolis bricolages en cœur, la puce nous offre deux bons pour services. L'un deux mentionne un petit déjeuner au lit pour les parents!
M'zelle Soleil m'explique alors qu'elle a très hâte de nous faire un petit déjeuner au lit, elle en a parlé avec sa maîtresse et elle compte nous faire des tartines. Mais soudainement une idée me vient. Pourquoi ne cuirait-elle pas aussi des œufs brouillés? Après tout, dans les pays pauvres, les enfants savent cuisiner à 6 ans!Et puis n'est-ce pas le rôle des parents d'aider les enfants à grandir?
J'ai soudainement une bouffée de confiance en mon enfant et je réalise qu'elle est certainement capable de se débrouiller à la cuisine. Je n'aime pas l'idée d'étouffer les enfants dans une société ultra ouatée. Même si je sais combien mon enfant est couvée en sa vie.
Je poursuis ma pensée, nous avons des plaques en vitrocéramique qui sont certainement faciles à utiliser et peu dangereuses! J'explique mon plan à Miss Soleil qui s'emballe. Son enthousiaste me fait plaisir...
L'on élabore le plan d'action, coté tartines, elle est correcte. Coté œufs, prendre une poêle, la mettre sur la plaque et mettre le bouton à 5. Jusqu'ici tout va bien. Prendre un gros bol, y casser les oeufs et enlever les coquilles si besoin. Battre un peu les oeufs avec une fourchette, ajouter le fromage et le jambon (préalablement préparé) et mettre dans la poêle...
En les yeux de ma puce je vois briller la fierté de cette confiance que je lui accorde. Je suis convaincue. Elle est déterminée et capable! Le soir, j'affronte les réticentes paternelles avec conviction et l'expérience est approuvée. Samedi matin, c'est la pratique et dimanche, M'zelle Soleil nous prépare seule un petit déjeuner au lit...
Arrive dimanche matin. J'entends se lever tôt la puce. Trop tôt. Trop bien en mon sommeil, je ne me réveille pas. Elle est assez grande pour nous laisser nous lever le dimanche à une heure décente (neuf heures).
J'entends bardinguer dans la cuisine et je me dis qu'elle se fait son bol de céréales du dimanche matin devant télé. Mais lorsque j'entends l'eau bouillir, la mère en ma peau réveille la femme endormie. Du coup, je réalise qu'on est dimanche matin!
Incapable de résister, je vais jeter un œil à la cuisine. Et quelle n'est pas ma surprise de voir trois plateaux garnis de leur petit déjeuner!
La puce est fière. Et la mère aussi. Elle me renvoie au lit. J'obéis après avoir pris le thé en main!
M'zelle Soleil nous porte nos plateaux au lit, l'on se regarde quand même estomaqués, l'on sourit. Sur chaque pain elle a déposé une pétale de rose (pour faire plus joli nous explique-t-elle), l'on craque. Les oeufs sont bien bons même si bien froids!
Juan me chuchote qu'il veut aller les réchauffer, je lui indique d'un regard courroucé que ce n'est pas une bonne idée. Il en parle à la puce qui se renfrogne un peu. Il laisse tomber. L'on apprécie l'instant magique. L'on absorbe cette émotion parentale si spéciale. L'on mange nos œufs brouillés bien froids le cœur bien chaud!
Et, silencieusement, je remercie la bonne idée de la maitresse d'école...
mardi, février 21, 2012
vendredi, février 17, 2012
Apprendre le respect de l'écrit...
Apprendre le respect de l'écrit...
À 15 ans, j'écrivais des conneries en classe avec mes amis. On rigolait comme des tordus dans le dos du prof à s'échanger des petits bouts de papiers déchirés avec du contenu délirant. Un contenu qui nous faisait délirer car l'on en connaissaient les dangers. Le plus con, le plus fou, le plus drôle...
Je ne me souviens plus de quel cours il s'agissait mais il était d'un ennui tel que c'était la façon qu'un petit groupe d'entre-nous avait choisi pour s'en divertir. Une fois le cours fini, l'on avait tous, en notre possession, plusieurs petits papiers remplis de données compromettantes, toutes aussi fausses les unes que les autres.
Je rangeais ma collection de petits papiers dans mon portefeuille, persuadée que c'était l'endroit le plus safe vu qu'il ne me quittait jamais. Mais c'était sans compter sur mon côté nouille qui faisait que je perdais souvent des trucs, dont mon portefeuille! Perdu dans les couloirs de l'école...
Un portefeuille qui a atterri sur le bureau du directeur. Qui a lu mes petits papiers. J'étais foutue! "Cuite comme des toasts" selon l'expression de ma progéniture. Dans la mierda...
Convoquée j'ai vite compris ma douleur. J'étais dans une école privée avec des règles strictes et aucun humour. Impossible pour moi d'expliquer que les comportements écrits était une pure fiction à laquelle l'on s'adonnait en groupe pour combler l'ennui d'un cours mortel...
À ce moment précis, ébouillantée, j'ai appris à respecter l'écrit. Depuis toujours ma grand-mère me disait qu'il fallait toujours faire attention à ce que l'on écrivait car une fois écrit, c'était inscrit comme dans la pierre. Les paroles s'envolent, les écrits restent ma fille. Me disait-elle souvent...
Et si j'en comprenais le principe, ce jour là, me sentant bien conne dans le bureau du directeur, j'en ai appris toute la portée. Ce jour là, je n'ai rien appris des adultes qui me révoltaient la vie par leur étroitesse d'esprit mais j'ai beaucoup appris de l'écrit.
Les mots que j'avais écrits sur le papier m'incriminaient sans équivoque. Et en plus comme c'était mon portefeuille perdu, ils incriminaient aussi mes amis. Non seulement j'étais grillée mais les copains aussi.
S'ajoute alors la culpabilité à l'humiliation. Et c'est sans parler de la punition à venir qui ne pourrait être que disproportionnée puisqu'elle se baserait sur les écrits. Le faux devenait vrai juste parce c'était écrit. Sur des petits bouts de papiers déchirés...
J'ai pris ma claque dans la gueule comme une grande. Après avoir essayé d'expliquer le fond de la chose sans être crue, j'ai continué à n'avoir guère confiance dans le jugement des adultes autour de moi.
En mon fort intérieur, je trouvais même que c'était une faille de l'école. Après tout le cours aurait été moins nul on aurait moins eu l'envie d'y échapper mentalement! Les souvenirs remontent avec ces mots. Le pouvoir de l'écrit... Et cela me revient maintenant, c'était un cours d'histoire-géo, une matière qui avait le potentiel de m’intéresser. En silence j'ai ragé. J'ai serré fort des dents et j'ai pris ma claque.
Lorsque l'on se fait prendre sur le vif d'une connerie, il faut l'assumer, cela fait partie des risques de la chose. Et il faut quand même avouer que l'on jouait aux petits cons dans la classe...
L'on s'est serré les coudes avec les amis. Personne ne m'en a voulu. Je leur en ai été reconnaissante. J'ai aussi été surprise par le fait que mon quota de popularité en a profité pour augmenter à l'école. J'ai assumé l'incompréhension adulte et la punition. Et la leçon que j'ai apprise n'a certainement pas été de respecter davantage l'adultitude environnante mais certainement de respecter l'écrit à jamais...
J'ai si bien appris la leçon que je n'ai plus jamais posé de conneries à l'écrit. J'ai appris à toujours peser ma plume, toujours penser aux conséquences de l'écrit sur ma vie. Cette leçon s'est conjuguée à la maturité des années. Désormais, il est bien possible que je dise une connerie mais pour que je l'écrive il faudra que j'aie perdu la raison...
Lorsque le Web est entré dans ma vie au début de la vingtaine, la leçon était déjà bien assimilée. C'est sûrement pour cela que je peux dire que je n'ai jamais rien regretté de tout ce que j'ai pu inscrire sur le Web.
Mais cette leçon, apprise chèrement à 15 ans, je l'ai vu souvent passer sur le Web depuis que j'y erre. Bien des internautes tombent dans le panneau. L'écrit n'est pas la parole, l'écrit reste et sur le Web, il s'incruste...
Aussi j'ai une certaine compassion pour les ados d'aujourd'hui qui vivent avec l'écrit sur le Web. Un écrit qui prend en puissance. Sur le Web le potentiel de l'écrit est phénoménal. S'il devient viral, c'est presque démentiel.
On est plus aux temps heureux des petits papiers déchirés...
À notre époque ce qui est écrit sur le Web s'inscrit vraiment dans la pierre du temps. Impossible de le brûler ou de le déchirer en mille morceaux. De nos jours il faut respecter l'écrit plus que jamais. Tant que régnera le Web, il ne faudra pas oublier la puissance de l'écrit. (et aussi du vidéo mais c'est un autre sujet)
Et pour ceux qui doivent apprendre la leçon du respect de l'écrit en 2012, cela peut faire très mal et causer du tort à grande échelle. Chaque humain est unique et si le contexte est toujours plus ou moins différent, la leçon, quant à elle, est universelle.
Aujourd'hui je ne suis plus une ado révoltée, je suis une mère mûre qui désire élever sagement sa fille. Une mère qui prend le parti d'apprendre des leçons de sa vie. Une mère qui se souvient de ses souffrances d'enfance, d'adolescence et qui espère le meilleur pour sa fille.
Être parent n'est pas facile. Peut-être bien parce-que c'est une fonction si importante. Avec énormément de responsabilités. Et que personne n'est parfait...
Le schéma dans lequel grandit ma fille n'est pas celui dans lequel j'ai grandi. J'espère qu'il en continuera ainsi. Présentement ma puce désire lire et écrire, elle y arrivera sous peu.
Je l'encourage sans la pousser. J'aime respecter son rythme d'enfance. Je la regarde progresser avec fierté et en même temps je sens peser le poids de la responsabilité parentale. Avec l'écrit qu'elle apprivoisera viendra toute une nouvelle dimension parentale à explorer. Finies les couches, bonjour la morale!
Et en ce qui la concerne, elle vivra surement l'écrit avec le Web. Et j'aurai du pain sur la planche pour essayer de l'éduquer là au milieu! Ma période de grâce s'achève. Je sais que la vie a encore bien à m'apprendre si je veux finir aussi sage que ridée. Et je sais que je vais énormément apprendre de la parentitude dans les prochaines années.
Après tout, c'est ce qui fait la beauté de l'intelligence humaine, apprendre, comprendre. Le corps décrépit et l'esprit s'épanouit.
À 15 ans on a tous les droits d'être con, à soixante on les a tous perdus, être con devient une fin en soi.
Pour l'instant Miss Soleil nous adore sans pareil. La chose la plus importante à ses yeux est ses parents. Lorsqu'elle nous en parle,le coeur nous fond comme de la guimauve en plein feu.
J'espère que lorsqu'elle aura 15 ans, l'on saura affronter ses conneries avec sagesse et compréhensions et qu'elle ne nous trouvera pas trop cons. Car autant son avis compte beaucoup à mon coeur aujourd'hui encore plus il comptera dans 10 ans...
À 15 ans, j'écrivais des conneries en classe avec mes amis. On rigolait comme des tordus dans le dos du prof à s'échanger des petits bouts de papiers déchirés avec du contenu délirant. Un contenu qui nous faisait délirer car l'on en connaissaient les dangers. Le plus con, le plus fou, le plus drôle...
Je ne me souviens plus de quel cours il s'agissait mais il était d'un ennui tel que c'était la façon qu'un petit groupe d'entre-nous avait choisi pour s'en divertir. Une fois le cours fini, l'on avait tous, en notre possession, plusieurs petits papiers remplis de données compromettantes, toutes aussi fausses les unes que les autres.
Je rangeais ma collection de petits papiers dans mon portefeuille, persuadée que c'était l'endroit le plus safe vu qu'il ne me quittait jamais. Mais c'était sans compter sur mon côté nouille qui faisait que je perdais souvent des trucs, dont mon portefeuille! Perdu dans les couloirs de l'école...
Un portefeuille qui a atterri sur le bureau du directeur. Qui a lu mes petits papiers. J'étais foutue! "Cuite comme des toasts" selon l'expression de ma progéniture. Dans la mierda...
Convoquée j'ai vite compris ma douleur. J'étais dans une école privée avec des règles strictes et aucun humour. Impossible pour moi d'expliquer que les comportements écrits était une pure fiction à laquelle l'on s'adonnait en groupe pour combler l'ennui d'un cours mortel...
À ce moment précis, ébouillantée, j'ai appris à respecter l'écrit. Depuis toujours ma grand-mère me disait qu'il fallait toujours faire attention à ce que l'on écrivait car une fois écrit, c'était inscrit comme dans la pierre. Les paroles s'envolent, les écrits restent ma fille. Me disait-elle souvent...
Et si j'en comprenais le principe, ce jour là, me sentant bien conne dans le bureau du directeur, j'en ai appris toute la portée. Ce jour là, je n'ai rien appris des adultes qui me révoltaient la vie par leur étroitesse d'esprit mais j'ai beaucoup appris de l'écrit.
Les mots que j'avais écrits sur le papier m'incriminaient sans équivoque. Et en plus comme c'était mon portefeuille perdu, ils incriminaient aussi mes amis. Non seulement j'étais grillée mais les copains aussi.
S'ajoute alors la culpabilité à l'humiliation. Et c'est sans parler de la punition à venir qui ne pourrait être que disproportionnée puisqu'elle se baserait sur les écrits. Le faux devenait vrai juste parce c'était écrit. Sur des petits bouts de papiers déchirés...
J'ai pris ma claque dans la gueule comme une grande. Après avoir essayé d'expliquer le fond de la chose sans être crue, j'ai continué à n'avoir guère confiance dans le jugement des adultes autour de moi.
En mon fort intérieur, je trouvais même que c'était une faille de l'école. Après tout le cours aurait été moins nul on aurait moins eu l'envie d'y échapper mentalement! Les souvenirs remontent avec ces mots. Le pouvoir de l'écrit... Et cela me revient maintenant, c'était un cours d'histoire-géo, une matière qui avait le potentiel de m’intéresser. En silence j'ai ragé. J'ai serré fort des dents et j'ai pris ma claque.
Lorsque l'on se fait prendre sur le vif d'une connerie, il faut l'assumer, cela fait partie des risques de la chose. Et il faut quand même avouer que l'on jouait aux petits cons dans la classe...
L'on s'est serré les coudes avec les amis. Personne ne m'en a voulu. Je leur en ai été reconnaissante. J'ai aussi été surprise par le fait que mon quota de popularité en a profité pour augmenter à l'école. J'ai assumé l'incompréhension adulte et la punition. Et la leçon que j'ai apprise n'a certainement pas été de respecter davantage l'adultitude environnante mais certainement de respecter l'écrit à jamais...
J'ai si bien appris la leçon que je n'ai plus jamais posé de conneries à l'écrit. J'ai appris à toujours peser ma plume, toujours penser aux conséquences de l'écrit sur ma vie. Cette leçon s'est conjuguée à la maturité des années. Désormais, il est bien possible que je dise une connerie mais pour que je l'écrive il faudra que j'aie perdu la raison...
Lorsque le Web est entré dans ma vie au début de la vingtaine, la leçon était déjà bien assimilée. C'est sûrement pour cela que je peux dire que je n'ai jamais rien regretté de tout ce que j'ai pu inscrire sur le Web.
Mais cette leçon, apprise chèrement à 15 ans, je l'ai vu souvent passer sur le Web depuis que j'y erre. Bien des internautes tombent dans le panneau. L'écrit n'est pas la parole, l'écrit reste et sur le Web, il s'incruste...
Aussi j'ai une certaine compassion pour les ados d'aujourd'hui qui vivent avec l'écrit sur le Web. Un écrit qui prend en puissance. Sur le Web le potentiel de l'écrit est phénoménal. S'il devient viral, c'est presque démentiel.
On est plus aux temps heureux des petits papiers déchirés...
À notre époque ce qui est écrit sur le Web s'inscrit vraiment dans la pierre du temps. Impossible de le brûler ou de le déchirer en mille morceaux. De nos jours il faut respecter l'écrit plus que jamais. Tant que régnera le Web, il ne faudra pas oublier la puissance de l'écrit. (et aussi du vidéo mais c'est un autre sujet)
Et pour ceux qui doivent apprendre la leçon du respect de l'écrit en 2012, cela peut faire très mal et causer du tort à grande échelle. Chaque humain est unique et si le contexte est toujours plus ou moins différent, la leçon, quant à elle, est universelle.
Aujourd'hui je ne suis plus une ado révoltée, je suis une mère mûre qui désire élever sagement sa fille. Une mère qui prend le parti d'apprendre des leçons de sa vie. Une mère qui se souvient de ses souffrances d'enfance, d'adolescence et qui espère le meilleur pour sa fille.
Être parent n'est pas facile. Peut-être bien parce-que c'est une fonction si importante. Avec énormément de responsabilités. Et que personne n'est parfait...
Le schéma dans lequel grandit ma fille n'est pas celui dans lequel j'ai grandi. J'espère qu'il en continuera ainsi. Présentement ma puce désire lire et écrire, elle y arrivera sous peu.
Je l'encourage sans la pousser. J'aime respecter son rythme d'enfance. Je la regarde progresser avec fierté et en même temps je sens peser le poids de la responsabilité parentale. Avec l'écrit qu'elle apprivoisera viendra toute une nouvelle dimension parentale à explorer. Finies les couches, bonjour la morale!
Et en ce qui la concerne, elle vivra surement l'écrit avec le Web. Et j'aurai du pain sur la planche pour essayer de l'éduquer là au milieu! Ma période de grâce s'achève. Je sais que la vie a encore bien à m'apprendre si je veux finir aussi sage que ridée. Et je sais que je vais énormément apprendre de la parentitude dans les prochaines années.
Après tout, c'est ce qui fait la beauté de l'intelligence humaine, apprendre, comprendre. Le corps décrépit et l'esprit s'épanouit.
À 15 ans on a tous les droits d'être con, à soixante on les a tous perdus, être con devient une fin en soi.
Pour l'instant Miss Soleil nous adore sans pareil. La chose la plus importante à ses yeux est ses parents. Lorsqu'elle nous en parle,le coeur nous fond comme de la guimauve en plein feu.
J'espère que lorsqu'elle aura 15 ans, l'on saura affronter ses conneries avec sagesse et compréhensions et qu'elle ne nous trouvera pas trop cons. Car autant son avis compte beaucoup à mon coeur aujourd'hui encore plus il comptera dans 10 ans...
mardi, février 14, 2012
Rouge en choeur...
Rouge en choeur...
La couleur du jour est rouge. Rouge comme l'Amour. Cupidon fait la fête. Certains font la grimace et d'autres des affaires en or...
N'étant pas des célibataires de ce monde, je n'ai rien contre la Saint-Valentin. Coté couple, on en fait pas vraiment un plat non plus!
Coté piges, la geekette suit l'air du temps. Et à force de tester diverses applications, l'âme romanesque endormie ouvre même un œil curieux.
Mais bon, chez nous, la St-Valentin a tendance à se faire avaler par la parentitude. L'enfant est au coeur de notre quotidien. Le couple essaie de se bécoter sur la banquette arrière. Pas tous les jours évident...
Enfin, c'est quand même l'occasion de penser à l'autre. Tendrement. Si l'humeur est bonne et le jour propice, c'est l'occasion de chercher le romantisme qui erre entre deux quotidienneries.
Mais pour Miss Soleil, la St-Valentin, c'est surtout un jour d'école pas comme les autres.Version maternelle, la St-Valentin c'est mignon tout plein.
Cela commence par avoir quelque chose de rouge sur soi. Ce qui en l'esprit de la Miss veut dire être toute de rouge vêtue! Ensuite qui sait ce que la maitresse inventera...
Du coup, avec ses yeux d'enfants, la St-Valentin est l'occasion de dessiner et bricoler des cœurs à gogo. La fête devient alors un simple jeu d'enfant. Après tout pourquoi se casser la tête? Croquons plutôt un morceau de chocolat!
En sus, ma lecture bonbon du jour: La saint quoi?
La couleur du jour est rouge. Rouge comme l'Amour. Cupidon fait la fête. Certains font la grimace et d'autres des affaires en or...
N'étant pas des célibataires de ce monde, je n'ai rien contre la Saint-Valentin. Coté couple, on en fait pas vraiment un plat non plus!
Coté piges, la geekette suit l'air du temps. Et à force de tester diverses applications, l'âme romanesque endormie ouvre même un œil curieux.
Mais bon, chez nous, la St-Valentin a tendance à se faire avaler par la parentitude. L'enfant est au coeur de notre quotidien. Le couple essaie de se bécoter sur la banquette arrière. Pas tous les jours évident...
Enfin, c'est quand même l'occasion de penser à l'autre. Tendrement. Si l'humeur est bonne et le jour propice, c'est l'occasion de chercher le romantisme qui erre entre deux quotidienneries.
Mais pour Miss Soleil, la St-Valentin, c'est surtout un jour d'école pas comme les autres.Version maternelle, la St-Valentin c'est mignon tout plein.
Cela commence par avoir quelque chose de rouge sur soi. Ce qui en l'esprit de la Miss veut dire être toute de rouge vêtue! Ensuite qui sait ce que la maitresse inventera...
Du coup, avec ses yeux d'enfants, la St-Valentin est l'occasion de dessiner et bricoler des cœurs à gogo. La fête devient alors un simple jeu d'enfant. Après tout pourquoi se casser la tête? Croquons plutôt un morceau de chocolat!
En sus, ma lecture bonbon du jour: La saint quoi?
lundi, février 13, 2012
Avancer...
Avancer...
Depuis des jours la plume me titille et je ne l'écoute point. Du coup lorsque je veux écrire sans l'écouter elle me fait faux bond!
Alors je laisse aller. Je déserte et j'en profite pour écrire pour le travail plutôt que pour ma peau. Ainsi va la vie...
En ce mois de février 2012, je continue de batailler les séquelles de ma paralysie faciale. Un an plus tard c'est beaucoup mieux mais toujours trop présent à mes sens. La tête encore dedans, je trouve difficile d'en prendre du recul.
Ce que j'arrive à faire sans problème avec l'opération d'ovaire. Six mois plus tard, je me sens remise. Cette opération peut désormais se reléguer dans le tiroir des histoires anciennes. Bye! Mais ce n'est pas encore le cas de la paralysie de Bell...
Avec le temps, je réalise combien cette maladie m'a fait me replier sur moi-même. La douleur isole. Lorsqu'elle persiste elle creuse un fossé invisible entre soi et les autres. L'on se recroqueville en un cocon intérieur. L'on a plus envie d'en parler. L'on veut juste passer à autre chose. Mais comme il faut encore batailler, l'on bagarre en silence.
Même si visuellement la paralysie n'est plus visible à l'œil novice, les inflammations et névralgies faciales font partie du quotidien. Il faut apprendre à vivre avec. Les docteurs sont confiants, ils pensent que c'est une question de temps. Mois après mois, le nerf facial se régénère. Sacré nerf!
La secrétaire de la kiné qui accompagne le traitement se rappelle de la détresse de mes premiers mois et de ma détermination à retrouver mon visage. Elle m'explique que cela a du aider car selon elle le progrès est réel. Il parait que je peux en être fière. C'est vrai, je ne suis plus défigurée. Je ne fais plus peur aux enfants. Je ne me fais plus peur lorsque je croise un miroir. J'arrive à fonctionner, à materner, à travailler, à socialiser.
Je suis encore choquée par ce qui m'est arrivé et souvent tannée d'en batailler les séquelles mais je ne suis plus défigurée. Dieu merci. J'ai aussi conscience de préférer la douleur au handicap visuel. Perdre la mobilité de la moitié de mon visage a été pour le moins traumatisant.
Le docteur, que je vois souvent, me parle de gestion de douleurs. Je commence à en connaitre un rayon sur le sujet! J'analyse la douleur pour mieux la comprendre. Je l'étudie. Il est fier de moi. Malgré la ténacité des douleurs, je n'abuse pas des opiacés. Au contraire, j'ai souvent tendance à sous-consommer.
Avec lui je parle librement de ces douleurs faciales qui me minent. De leurs conséquences sur mon esprit. Même s'il est impuissant, il les comprends, il me comprend. L'on concocte alors des cocktails de médicaments qui feraient baver d'envie certains junkies.
Régulièrement, pour mieux analyser la douleur, j'arrête tout traitement et je regarde où en est mon cas. J'examine mon nerf facial. Ces étranges sensations qui me traversent la partie atteinte de mon visage.
Dans ces moments là, je dois faire attention de ne pas trop laisser remonter la douleur (et l'enflure) pour ne pas me faire sermonner par ma kiné qui me traite plusieurs fois par mois. Tout est dans la gestion et l'équilibre. Au fil des mois, je réduis les doses. C'est bon signe. Signe que petit à petit je guéris...
Lorsque cela va mieux, il faut obligatoirement aller de l'avant. Alors j'avance. Ainsi va la vie.
Depuis des jours la plume me titille et je ne l'écoute point. Du coup lorsque je veux écrire sans l'écouter elle me fait faux bond!
Alors je laisse aller. Je déserte et j'en profite pour écrire pour le travail plutôt que pour ma peau. Ainsi va la vie...
En ce mois de février 2012, je continue de batailler les séquelles de ma paralysie faciale. Un an plus tard c'est beaucoup mieux mais toujours trop présent à mes sens. La tête encore dedans, je trouve difficile d'en prendre du recul.
Ce que j'arrive à faire sans problème avec l'opération d'ovaire. Six mois plus tard, je me sens remise. Cette opération peut désormais se reléguer dans le tiroir des histoires anciennes. Bye! Mais ce n'est pas encore le cas de la paralysie de Bell...
Avec le temps, je réalise combien cette maladie m'a fait me replier sur moi-même. La douleur isole. Lorsqu'elle persiste elle creuse un fossé invisible entre soi et les autres. L'on se recroqueville en un cocon intérieur. L'on a plus envie d'en parler. L'on veut juste passer à autre chose. Mais comme il faut encore batailler, l'on bagarre en silence.
Même si visuellement la paralysie n'est plus visible à l'œil novice, les inflammations et névralgies faciales font partie du quotidien. Il faut apprendre à vivre avec. Les docteurs sont confiants, ils pensent que c'est une question de temps. Mois après mois, le nerf facial se régénère. Sacré nerf!
La secrétaire de la kiné qui accompagne le traitement se rappelle de la détresse de mes premiers mois et de ma détermination à retrouver mon visage. Elle m'explique que cela a du aider car selon elle le progrès est réel. Il parait que je peux en être fière. C'est vrai, je ne suis plus défigurée. Je ne fais plus peur aux enfants. Je ne me fais plus peur lorsque je croise un miroir. J'arrive à fonctionner, à materner, à travailler, à socialiser.
Je suis encore choquée par ce qui m'est arrivé et souvent tannée d'en batailler les séquelles mais je ne suis plus défigurée. Dieu merci. J'ai aussi conscience de préférer la douleur au handicap visuel. Perdre la mobilité de la moitié de mon visage a été pour le moins traumatisant.
Le docteur, que je vois souvent, me parle de gestion de douleurs. Je commence à en connaitre un rayon sur le sujet! J'analyse la douleur pour mieux la comprendre. Je l'étudie. Il est fier de moi. Malgré la ténacité des douleurs, je n'abuse pas des opiacés. Au contraire, j'ai souvent tendance à sous-consommer.
Avec lui je parle librement de ces douleurs faciales qui me minent. De leurs conséquences sur mon esprit. Même s'il est impuissant, il les comprends, il me comprend. L'on concocte alors des cocktails de médicaments qui feraient baver d'envie certains junkies.
Régulièrement, pour mieux analyser la douleur, j'arrête tout traitement et je regarde où en est mon cas. J'examine mon nerf facial. Ces étranges sensations qui me traversent la partie atteinte de mon visage.
Dans ces moments là, je dois faire attention de ne pas trop laisser remonter la douleur (et l'enflure) pour ne pas me faire sermonner par ma kiné qui me traite plusieurs fois par mois. Tout est dans la gestion et l'équilibre. Au fil des mois, je réduis les doses. C'est bon signe. Signe que petit à petit je guéris...
Lorsque cela va mieux, il faut obligatoirement aller de l'avant. Alors j'avance. Ainsi va la vie.
vendredi, février 03, 2012
D’œuf en œuf...
Banc de neige devant la maison à l'échelle de Miss Soleil via Instagram |
Haute comme trois pommes, j'étais une inconditionnelle des œufs Kinder. Le chocolat, la surprise... Ah! La surprise...
Plus on est petit et plus on est content du bidule qu'on y trouve! Enfin je dois avouer une petite rechute en début de vingtaine où je pouvais m'amuser à trouver le bidule le plus coolement kitsch.
Incapable de résister à la caisse. Même pas honte devant les copains! Ben quoi, on a tous des petits vices cachés...
Enfanter avec la trentaine, traverser cet invisible miroir qui fait de nous des parents responsables.
La peau entraînée dans un tourbillon étrange qui fait presque oublier la joie de la surprise Kinder. Adultitude. Garder une affection à distance. Passer à la caisse sans en voir la couleur. Et puis retrouver le plaisir de l’œuf dans les yeux de sa puce qui grandit.
Se retrouver à la caisse et regarder l'image de nous-même que nous renvoie l'enfant. "Maman, maman, Kinder, Kinder, Steu plait!" Entre deux et 6 ans, la formule change, évolue, s'affine, se nuance mais l'élan reste le même. Un élan que l'on reconnaît pour l'avoir vécu...
Sourire devant la continuité de la chose. Depuis mon enfance à la fin des années 70, le monde à tellement changé. Ma fille vit à l'aube de Star-Trek, iPad à l'appui!
Dire qu'à six ans, je regardais les dessins animés en noir et blanc! J'avais 7 ans quand la télé en couleurs est arrivée dans le salon où je la regardais. Je m'en souviens encore. Il y avait 3 chaines...
Bref, se retrouver devant la caisse avec à ses cotés une puce souriante qui demande un œuf Kinder. Sourire. Inspirer. Ressentir une myriade d'émotions en deux secondes et demi. Prendre le Kinder des mains de l'enfant et le donner à la caissière pour le payer. Sous la couche adulte qui recouvre le quotidien, sentir l'invisible sourire de l'enfant en soi...
Avec les années qui s'écoulent, le Kinder devient une valeur marchande d'enfance, un petit velours, une petite douceur...
Bon comportement général égal Kinder à la caisse. J'avoue qu'en ma mamamitude, je ne suis pas Kinder rigide. Et vu que j'ai une enfant plus souvent sage que monstre, j'ai le Kinder facile...
Aussi, lorsque je reçois l'invitation de bloguer avec la gang de Kindermamans canadiennes, il m'est impossible de la refuser. J'ai trop de vécu avec l'oeuf, il fait partie de mon histoire perso! Faut dire qu'il existe depuis 40 ans. Et j'en ai 39! Pas étonnant qu'il ait toujours fait partie de ma vie...
Alors de là à transporter quelques histoires au pays bloguesque il n'y a qu'un pas. "Tu pourrais t'y amuser un coup. Cela te fera du bien!"chuchote une petite voix en mes pensées pressées.
En mon rythme quotidien je baigne dans le techno, je presse mes neurones en un jus de piges qui met du pain sur la table mais entrave la liberté de mon écriture. Pas facile tous les jours d'être techno-bohème...
L'écriture se recroqueville sous le poids de l'année passée. Elle déprime un peu, se sent mal-aimée. Alors pourquoi ne pas lui donner un peu de chocolat mental, une surprise à la fois?
Car c'est quand même la surprise qui fait la magie de l'oeuf!
Certains ont un penchant pour le Nutella, moi je le confesse c'est plutôt Kinder que j'affectionne. Aussi c'est avec un sourire que je rejoins la sympathique gang de #MamanKinder. À suivre sur Twitter et sur Facebook...
Chaque mois, un thème et un texte. Et pour ma pomme ce sera un mini atelier d'écriture Kinder Style! Et ce sera du Free Style all the way! Ce mois-ci le thème tourne autour du "Spring Break"...
Et bang, on tombe en plein dans la surprise! Car mon mois de mars s'avère enrobé d'un projet trippant que j'organise avec patience en silence virtuel. Mais le mois de mars approche à grands pas! Mes neurones palpitent. Stress de fond. Petit rush d’adrénaline quotidien.
D'ailleurs à bien y penser, en une surréaliste contrée, ce mois de mars à venir ressemble à une collection d'œufs Kinder! Un gros sac d’œufs qui me fait pétiller les yeux et contient plein de surprises!
Pas plus tard qu'hier, j'ai ouvert un premier œuf pour me donner du courage au ventre. J'y ai découvert un cool bateau pirate sur fond de mer tropicale. Aussi cool que kitsch. Plaisir immédiat.
D'ici là, motus et bouche cousue. File la mère. Si tu te comportes bien tu pourras avoir un autre Kinder à la prochaine caisse. Bottage de crâne et au travail!
Nota Bene: Ce billet s'inscrit dans le programme MamanKinder avec lequel je suis affiliée. Les opinions exprimées ici bas n’engagent que ma pomme des bois.
jeudi, février 02, 2012
Pas après pas
Pas après pas...
Traverser une année pétrie d'ennuis de santé. Accueillir la douleur pour mieux la conjurer. À force de se reposer voir la silhouette s'épaissir et le moral mincir. Affronter les épreuves de santé.
Se relever petit à petit. Les muscles ramollis. La chair alourdie. Jurer intérieurement de ces malheureuses circonstances.
Remonter cette pente que l'on a dégringolé n'est jamais une mince affaire! Escalader et grimper. Travailler. Une fois la santé plus ou moins rétablie arrive alors le temps de se remettre en forme. Dégourdir la vie. Reprendre le contrôle de son corps.
Savoir que pour y arriver, il faudra taper dans le gras avec volonté. Changer les mauvaises habitudes. En reprendre de meilleures. La volonté est une drôle de bête, souvent sauvage. Il est bon de l'apprivoiser.
Volonté d'avancer.
Attraper celle-ci par la peau des fesses pour reprendre l'exercice. Un pas à la fois.
Mes journées suivent les rythmes de maternelle de Miss Soleil. Mon enfant qui grandit. Par volonté d'être le plus possible auprès d'elle, je fais certains choix de vie. La vie est ponctuée de ces choix qui en tracent la voie...
Entre deux temps de travail pour la mère et la fille, l'on communique. Les midis à la maison nous sont l'occasion de dialoguer, de discuter, de nouer le lien. D'installer les fondations d'un dialogue qui servira à mieux nous comprendre dans les années à venir. Et c'est aussi l'occasion de discipliner l'enfance car ainsi va la vie...
Personne n'a jamais dit qu'éduquer un enfant était chose facile.
L'hiver nous encercle. Le froid, la neige, le soleil, les radoucissements, tout y passe. Entre deux piges, je cultive la mamamitude...
Comme à l'habitude. Au coin du lac, l'hiver est stable, fort et puissant. Si blanc...
Les midis, une fois l'enfant nourrie, qu'importe la température extérieure, l'on va attendre le bus au bout de la rue.
L'on y emmène le nouveau membre canin de la famille. Princesse, shih-tzu croisé trouvé sur Kijiji à petit prix. Chienne de taille réduite, déjà nommée. Deux ans et tous ses poils. Un petit chien qui adore trotter.
Alors que je remonte la pente intérieure, l'hiver s'installe. Je médite sur mon processus de remise en forme. Petite étincelle de clarté. Je réalise que, tous les midis, j'ai la parfaite occasion d'aller marcher. Une graine se plante.
Je sens pousser en moi la volonté de retrouver mon cardio écroulé sous le poids de l'année passée. Alors que je pouvais faire 45 minutes les doigts dans le nez avant que ma face ne paralyse, cinq minutes désormais me tuent. Ma carcasse est une vieille chose rouillée qui grince. Je sacre en silence.
J'emmène ma puce au bus, j'entends chuchoter l'amie volonté: "Hé la mère, c'est pas là que tu peux m'utiliser, maintenant? Penses-y". L'idée chemine. Puisque je sors déjà dehors même lorsque l'atmosphère est un véritable congélateur, pourquoi ne pas en profiter pour aller plus loin que le bout de la rue? Pourquoi ne pas faire le tour du quartier?
L'occasion fait le larron dit le dicton...
Miss Soleil papote entre deux bancs de neige et la réflexion creuse un sillon où se glisse la volonté. Princesse gémit. Tout ce que ce chien veut c'est marcher! Même si je ne suis pas gaga de ce petit chien, je remarque aussi sa volonté d'avancer. Une autre voix chuchote: "Et si tu utilisais la bête comme coach de marche. T'as juste à la suivre et à t'inspirer de son élan..."
La nouvelle année et son lot de résolutions mettent de l'huile sur le feu. C'est le temps de bouger. Je prends ma volonté sous le bras, je mets un casque sur mes oreilles et je recommence à marcher. Un pas à la fois.
Le premier tour de quartier m'est cruel. La volonté pousse le corps qui gémit. Le chien, si heureux de trotter, tire sa laisse et me force à avancer. Tout mon corps se plaint. Mes mollets s'enflamment en deux cents mètres, je grogne et je souffle. Je jure intérieurement et canalise ma colère en mouvements. Pas question de s’arrêter. La musique vient à ma rescousse. Elle rythme l'effort de ses beats féroces.
Cette première semaine là, le tour de mon quartier boisé suffisent à me mettre à terre. J'ai les mollets en feu et le pied pesant. Chaque pas fait mal. Mais la volonté m'accompagne. Elle me permet d'aller un peu plus loin. La semaine suivante, ce n'est pas moins difficile mais je décide d'aller plus loin. Aller sur cette piste déserte qui monte et descend. La musique pousse mes muscles qui se délient.
Les jours se suivent, il neige, l'on congèle, il neige, etc. Petit à petit mes mollets reprennent du muscle, le feu devient braise tandis que s'installent les courbatures. Malgré le froid parfois bien pinçant, j'accepte l'effort qui fait suer. Mes grimaces se fondent dans la nature qui les absorbent. Après les mollets, c'est aux cuisses d'en baver. La douleur s'installe. Mais c'est de la bonne souffrance, de celle qui améliore la vie...
La première semaine, un kilomètre était l'enfer, la deuxième semaine, deux kilomètres n'étaient pas le fun, la troisième semaine, trois kilomètres font l'affaire...
Je conjugue la volonté à l'occasion et j'avance. Pas après pas.
Au final braver le froid est presque un plaisir. Une fois la marche bien enclenchée, le corps se réchauffe. Le froid n'est plus si méchant. Il a le même le mérite de rafraichir lorsque l'effort est brûlant.
Parfois la route est glissante comme une patinoire et d'autres jours elle est couverte de neige! Les pas s'adaptent au terrain qu'ils foulent.
Et puis le paysage, ouaté à souhait, est d'une blancheur infinie, c'est pas mal joli! Il y a ces atmosphères de plein air que je me surprends à capturer. Celles-ci ont souvent un petit goût féerique.
Chaque jour, l'hiver crée une ambiance différente, que cela soit des paillettes de neige qui scintillent dans l'air, par -30 sous un soleil éclatant. Ou encore une douce journée à -8 où la neige floconne comme de la barbe à papa entre deux rayons de soleil qui percent la couverture du ciel. Magique...
À l'orée de la forêt, ma nouvelle piste de prédilection longe le lac congelé. Ce chemin solitaire possède son lot de côtes à monter. Parfait pour la cause.
J'en suis à ma quatrième semaine et je réalise alors que l'effort est moindre, l'habitude se prend et lorsque je vais conduire la puce au bus, j'ai maintenant l'envie de marcher. L'envie d'accumuler les pas. Courbaturé, mon corps en redemande! Est-ce que l'habitude prend le pas sur l'effort pour relayer la volonté? Peut-être bien...
L'idée est d'arriver à cinq kilomètres pour un rythme de croisière effectif d'ici l'été. Cinq kilomètres par jour, cinq jours par semaine pour bien sculpter le gras des fesses! Un pas à la fois...
Traverser une année pétrie d'ennuis de santé. Accueillir la douleur pour mieux la conjurer. À force de se reposer voir la silhouette s'épaissir et le moral mincir. Affronter les épreuves de santé.
Se relever petit à petit. Les muscles ramollis. La chair alourdie. Jurer intérieurement de ces malheureuses circonstances.
Remonter cette pente que l'on a dégringolé n'est jamais une mince affaire! Escalader et grimper. Travailler. Une fois la santé plus ou moins rétablie arrive alors le temps de se remettre en forme. Dégourdir la vie. Reprendre le contrôle de son corps.
Savoir que pour y arriver, il faudra taper dans le gras avec volonté. Changer les mauvaises habitudes. En reprendre de meilleures. La volonté est une drôle de bête, souvent sauvage. Il est bon de l'apprivoiser.
Volonté d'avancer.
Attraper celle-ci par la peau des fesses pour reprendre l'exercice. Un pas à la fois.
Mes journées suivent les rythmes de maternelle de Miss Soleil. Mon enfant qui grandit. Par volonté d'être le plus possible auprès d'elle, je fais certains choix de vie. La vie est ponctuée de ces choix qui en tracent la voie...
Entre deux temps de travail pour la mère et la fille, l'on communique. Les midis à la maison nous sont l'occasion de dialoguer, de discuter, de nouer le lien. D'installer les fondations d'un dialogue qui servira à mieux nous comprendre dans les années à venir. Et c'est aussi l'occasion de discipliner l'enfance car ainsi va la vie...
Personne n'a jamais dit qu'éduquer un enfant était chose facile.
Comme à l'habitude. Au coin du lac, l'hiver est stable, fort et puissant. Si blanc...
Les midis, une fois l'enfant nourrie, qu'importe la température extérieure, l'on va attendre le bus au bout de la rue.
L'on y emmène le nouveau membre canin de la famille. Princesse, shih-tzu croisé trouvé sur Kijiji à petit prix. Chienne de taille réduite, déjà nommée. Deux ans et tous ses poils. Un petit chien qui adore trotter.
Alors que je remonte la pente intérieure, l'hiver s'installe. Je médite sur mon processus de remise en forme. Petite étincelle de clarté. Je réalise que, tous les midis, j'ai la parfaite occasion d'aller marcher. Une graine se plante.
Je sens pousser en moi la volonté de retrouver mon cardio écroulé sous le poids de l'année passée. Alors que je pouvais faire 45 minutes les doigts dans le nez avant que ma face ne paralyse, cinq minutes désormais me tuent. Ma carcasse est une vieille chose rouillée qui grince. Je sacre en silence.
J'emmène ma puce au bus, j'entends chuchoter l'amie volonté: "Hé la mère, c'est pas là que tu peux m'utiliser, maintenant? Penses-y". L'idée chemine. Puisque je sors déjà dehors même lorsque l'atmosphère est un véritable congélateur, pourquoi ne pas en profiter pour aller plus loin que le bout de la rue? Pourquoi ne pas faire le tour du quartier?
L'occasion fait le larron dit le dicton...
Miss Soleil papote entre deux bancs de neige et la réflexion creuse un sillon où se glisse la volonté. Princesse gémit. Tout ce que ce chien veut c'est marcher! Même si je ne suis pas gaga de ce petit chien, je remarque aussi sa volonté d'avancer. Une autre voix chuchote: "Et si tu utilisais la bête comme coach de marche. T'as juste à la suivre et à t'inspirer de son élan..."
La nouvelle année et son lot de résolutions mettent de l'huile sur le feu. C'est le temps de bouger. Je prends ma volonté sous le bras, je mets un casque sur mes oreilles et je recommence à marcher. Un pas à la fois.
Le premier tour de quartier m'est cruel. La volonté pousse le corps qui gémit. Le chien, si heureux de trotter, tire sa laisse et me force à avancer. Tout mon corps se plaint. Mes mollets s'enflamment en deux cents mètres, je grogne et je souffle. Je jure intérieurement et canalise ma colère en mouvements. Pas question de s’arrêter. La musique vient à ma rescousse. Elle rythme l'effort de ses beats féroces.
Cette première semaine là, le tour de mon quartier boisé suffisent à me mettre à terre. J'ai les mollets en feu et le pied pesant. Chaque pas fait mal. Mais la volonté m'accompagne. Elle me permet d'aller un peu plus loin. La semaine suivante, ce n'est pas moins difficile mais je décide d'aller plus loin. Aller sur cette piste déserte qui monte et descend. La musique pousse mes muscles qui se délient.
Les jours se suivent, il neige, l'on congèle, il neige, etc. Petit à petit mes mollets reprennent du muscle, le feu devient braise tandis que s'installent les courbatures. Malgré le froid parfois bien pinçant, j'accepte l'effort qui fait suer. Mes grimaces se fondent dans la nature qui les absorbent. Après les mollets, c'est aux cuisses d'en baver. La douleur s'installe. Mais c'est de la bonne souffrance, de celle qui améliore la vie...
La première semaine, un kilomètre était l'enfer, la deuxième semaine, deux kilomètres n'étaient pas le fun, la troisième semaine, trois kilomètres font l'affaire...
Je conjugue la volonté à l'occasion et j'avance. Pas après pas.
Au final braver le froid est presque un plaisir. Une fois la marche bien enclenchée, le corps se réchauffe. Le froid n'est plus si méchant. Il a le même le mérite de rafraichir lorsque l'effort est brûlant.
Parfois la route est glissante comme une patinoire et d'autres jours elle est couverte de neige! Les pas s'adaptent au terrain qu'ils foulent.
Et puis le paysage, ouaté à souhait, est d'une blancheur infinie, c'est pas mal joli! Il y a ces atmosphères de plein air que je me surprends à capturer. Celles-ci ont souvent un petit goût féerique.
Chaque jour, l'hiver crée une ambiance différente, que cela soit des paillettes de neige qui scintillent dans l'air, par -30 sous un soleil éclatant. Ou encore une douce journée à -8 où la neige floconne comme de la barbe à papa entre deux rayons de soleil qui percent la couverture du ciel. Magique...
À l'orée de la forêt, ma nouvelle piste de prédilection longe le lac congelé. Ce chemin solitaire possède son lot de côtes à monter. Parfait pour la cause.
J'en suis à ma quatrième semaine et je réalise alors que l'effort est moindre, l'habitude se prend et lorsque je vais conduire la puce au bus, j'ai maintenant l'envie de marcher. L'envie d'accumuler les pas. Courbaturé, mon corps en redemande! Est-ce que l'habitude prend le pas sur l'effort pour relayer la volonté? Peut-être bien...
L'idée est d'arriver à cinq kilomètres pour un rythme de croisière effectif d'ici l'été. Cinq kilomètres par jour, cinq jours par semaine pour bien sculpter le gras des fesses! Un pas à la fois...