lundi, février 13, 2012

Avancer...

Avancer...

Depuis des jours la plume me titille et je ne l'écoute point. Du coup lorsque je veux écrire sans l'écouter elle me fait faux bond!

Alors je laisse aller. Je déserte et j'en profite pour écrire pour le travail plutôt que pour ma peau. Ainsi va la vie...

En ce mois de février 2012, je continue de batailler les séquelles de ma paralysie faciale. Un an plus tard c'est beaucoup mieux mais toujours trop présent à mes sens. La tête encore dedans, je trouve difficile d'en prendre du recul.

Ce que j'arrive à faire sans problème avec l'opération d'ovaire. Six mois plus tard, je me sens remise. Cette opération peut désormais se reléguer dans le tiroir des histoires anciennes. Bye! Mais ce n'est pas encore le cas de la paralysie de Bell...

Avec le temps, je réalise combien cette maladie m'a fait me replier sur moi-même. La douleur isole. Lorsqu'elle persiste elle creuse un fossé invisible entre soi et les autres. L'on se recroqueville en un cocon intérieur. L'on a plus envie d'en parler. L'on veut juste passer à autre chose. Mais comme il faut encore batailler, l'on bagarre en silence.

Même si visuellement la paralysie n'est plus visible à l'œil novice, les inflammations et névralgies faciales font partie du quotidien. Il faut apprendre à vivre avec. Les docteurs sont confiants, ils pensent que c'est une question de temps. Mois après mois, le nerf facial se régénère. Sacré nerf!

La secrétaire de la kiné qui accompagne le traitement se rappelle de la détresse de mes premiers mois et de ma détermination à retrouver mon visage. Elle m'explique que cela a du aider car selon elle le progrès est réel. Il parait que je peux en être fière. C'est vrai, je ne suis plus défigurée. Je ne fais plus peur aux enfants. Je ne me fais plus peur lorsque je croise un miroir. J'arrive à fonctionner, à materner, à travailler, à socialiser.

Je suis encore choquée par ce qui m'est arrivé et souvent tannée d'en batailler les séquelles mais je ne suis plus défigurée. Dieu merci. J'ai aussi conscience de préférer la douleur au handicap visuel. Perdre la mobilité de la moitié de mon visage a été pour le moins traumatisant.

Le docteur, que je vois souvent, me parle de gestion de douleurs. Je commence à en connaitre un rayon sur le sujet! J'analyse la douleur pour mieux la comprendre. Je l'étudie. Il est fier de moi. Malgré la ténacité des douleurs, je n'abuse pas des opiacés. Au contraire, j'ai souvent tendance à sous-consommer.

Avec lui je parle librement de ces douleurs faciales qui me minent. De leurs conséquences sur mon esprit. Même s'il est impuissant, il les comprends, il me comprend. L'on concocte alors des cocktails de médicaments qui feraient baver d'envie certains junkies.

Régulièrement, pour mieux analyser la douleur, j'arrête tout traitement et je regarde où en est mon cas. J'examine mon nerf facial. Ces étranges sensations qui me traversent la partie atteinte de mon visage.

Dans ces moments là, je dois faire attention de ne pas trop laisser remonter la douleur (et l'enflure) pour ne pas me faire sermonner par ma kiné qui me traite plusieurs fois par mois. Tout est dans la gestion et l'équilibre. Au fil des mois, je réduis les doses. C'est bon signe. Signe que petit à petit je guéris...

Lorsque cela va mieux, il faut obligatoirement aller de l'avant. Alors j'avance. Ainsi va la vie.

4 commentaires:

  1. J'ai connu la gestion de la douleur pendant 4 mois l'an dernier... je te comprends tellement, c'est pas facile, et les gens ont du mal à comprendre ce qui se passe. Je suis heureuse pour toi que ton visage se soit remis, du moins en apparence, et je te souhaite de voir disparaître ce mal le plus tôt possible. En attendant, courage :)

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  2. Anonyme4:32 PM

    Content de lire que tu te remets, même s'il y a encore du travail... Bon courage!

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  3. Merci , oui cette gestion de la douleur, c'est tout un exercice. Heureusement si je compare la douleurs initiales et celles présentes, il y a beaucoup de progrès. Le plus dur c'est les anti-inflammatoires qui mettent l'estomac en l'air! Grmpphhh! Le fait que l'inflammation interieure ne lache pas depuis un an m'hallucine. Le doc m'explique souvent combien le nerf facial est long à se régénérer et j'en conviens, c'est long. Ce la guérit mais pas à vitesse grand V. Enfin, c'est vrai que de mois en mois c'est de mieux en mieux, j'en suis reconnaissante. L'important est de guérir...

    Elpadawan, merci, oui cela va quand même beaucoup mieux. Si cela continue ainsi j'imagien que je serai libérée l'année prochaine. Prendre son mal en patience est la clé...

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  4. Ah Shandara, le iPad à avalé ton nom! ;)

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