jeudi, février 02, 2012

Pas après pas

Pas après pas...


Traverser une année pétrie d'ennuis de santé. Accueillir la douleur pour mieux la conjurer. À force de se reposer voir la silhouette s'épaissir et le moral mincir. Affronter les épreuves de santé.

Se relever petit à petit. Les muscles ramollis. La chair alourdie. Jurer intérieurement de ces malheureuses circonstances. 

Remonter cette pente que l'on a dégringolé n'est jamais une mince affaire! Escalader et grimper. Travailler. Une fois la santé plus ou moins rétablie arrive alors le temps de se remettre en forme. Dégourdir la vie. Reprendre le contrôle de son corps.

Savoir que pour y arriver, il faudra taper dans le gras avec volonté. Changer les mauvaises habitudes. En reprendre de meilleures. La volonté est une drôle de bête, souvent sauvage. Il est bon de l'apprivoiser.

Volonté d'avancer.

Attraper celle-ci par la peau des fesses pour reprendre l'exercice. Un pas à la fois.

Mes journées suivent les rythmes de maternelle de Miss Soleil. Mon enfant qui grandit. Par volonté d'être le plus possible auprès d'elle, je fais certains choix de vie. La vie est ponctuée de ces choix qui en tracent la voie...

Entre deux temps de travail pour la mère et la fille, l'on communique. Les midis à la maison nous sont l'occasion de dialoguer, de discuter, de nouer le lien. D'installer les fondations d'un dialogue qui servira à mieux nous comprendre dans les années à venir. Et c'est aussi l'occasion de discipliner l'enfance car ainsi va la vie...

Personne n'a jamais dit qu'éduquer un enfant était chose facile.

L'hiver nous encercle. Le froid, la neige, le soleil, les radoucissements, tout y passe. Entre deux piges, je cultive la mamamitude...

Comme à l'habitude. Au coin du lac, l'hiver est stable, fort et puissant. Si blanc...

Les midis, une fois l'enfant nourrie, qu'importe la température extérieure, l'on va attendre le bus au bout de la rue.

L'on y emmène le nouveau membre canin de la famille. Princesse, shih-tzu croisé trouvé sur Kijiji à petit prix. Chienne de taille réduite, déjà nommée. Deux ans et tous ses poils. Un petit chien qui adore trotter.

Alors que je remonte la pente intérieure, l'hiver s'installe. Je médite sur mon processus de remise en forme. Petite étincelle de clarté. Je réalise que, tous les midis, j'ai la parfaite occasion d'aller marcher. Une graine se plante.

Je sens pousser en moi la volonté de retrouver mon cardio écroulé sous le poids de l'année passée. Alors que je pouvais faire 45 minutes les doigts dans le nez avant que ma face ne paralyse, cinq minutes désormais me tuent. Ma carcasse est une vieille chose rouillée qui grince. Je sacre en silence.

J'emmène ma puce au bus, j'entends chuchoter l'amie volonté: "Hé la mère, c'est pas là que tu peux m'utiliser, maintenant? Penses-y". L'idée chemine. Puisque je sors déjà dehors même lorsque l'atmosphère est un véritable congélateur, pourquoi ne pas en profiter pour aller plus loin que le bout de la rue? Pourquoi ne pas faire le tour du quartier?

L'occasion fait le larron dit le dicton...

Miss Soleil papote entre deux bancs de neige et la réflexion creuse un sillon où se glisse la volonté. Princesse gémit. Tout ce que ce chien veut c'est marcher! Même si je ne suis pas gaga de ce petit chien, je remarque aussi sa volonté d'avancer. Une autre voix chuchote: "Et si tu utilisais la bête comme coach de marche. T'as juste à la suivre et à t'inspirer de son élan..."

La nouvelle année et son lot de résolutions mettent de l'huile sur le feu. C'est le temps de bouger. Je prends ma volonté sous le bras, je mets un casque sur mes oreilles et je recommence à marcher. Un pas à la fois.

Le premier tour de quartier m'est cruel. La volonté pousse le corps qui gémit. Le chien, si heureux de trotter, tire sa laisse et me force à avancer. Tout mon corps se plaint. Mes mollets s'enflamment en deux cents mètres, je grogne et je souffle. Je jure intérieurement et canalise ma colère en mouvements. Pas question de s’arrêter. La musique vient à ma rescousse. Elle rythme l'effort de ses beats féroces.

Cette première semaine là, le tour de mon quartier boisé suffisent à me mettre à terre. J'ai les mollets en feu et le pied pesant. Chaque pas fait mal. Mais la volonté m'accompagne. Elle me permet d'aller un peu plus loin. La semaine suivante, ce n'est pas moins difficile mais je décide d'aller plus loin. Aller sur cette piste déserte qui monte et descend. La musique pousse mes muscles qui se délient.

Les jours se suivent, il neige, l'on congèle, il neige, etc. Petit à petit mes mollets reprennent du muscle, le feu devient braise tandis que s'installent les courbatures. Malgré le froid parfois bien pinçant, j'accepte l'effort qui fait suer. Mes grimaces se fondent dans la nature qui les absorbent. Après les mollets, c'est aux cuisses d'en baver. La douleur s'installe. Mais c'est de la bonne souffrance, de celle qui améliore la vie...

La première semaine, un kilomètre était l'enfer, la deuxième semaine, deux kilomètres n'étaient pas le fun, la troisième semaine, trois kilomètres font l'affaire...

Je conjugue la volonté à l'occasion et j'avance.  Pas après pas.

Au final braver le froid est presque un plaisir. Une fois la marche bien enclenchée, le corps se réchauffe. Le froid n'est plus si méchant. Il a le même le mérite de rafraichir lorsque l'effort est brûlant.

Parfois la route est glissante comme une patinoire et d'autres jours elle est couverte de neige! Les pas s'adaptent au terrain qu'ils foulent.

Et puis le paysage, ouaté à souhait, est d'une blancheur infinie, c'est pas mal joli! Il y a ces atmosphères de plein air que je me surprends à capturer. Celles-ci ont souvent un petit goût féerique. 

Chaque jour, l'hiver crée une ambiance différente, que cela soit des paillettes de neige qui scintillent dans l'air, par -30 sous un soleil éclatant. Ou encore une douce journée à -8 où la neige floconne comme de la barbe à papa entre deux rayons de soleil qui percent la couverture du ciel. Magique...

À l'orée de la forêt, ma nouvelle piste de prédilection longe le lac congelé. Ce chemin solitaire possède son lot de côtes à monter. Parfait pour la cause.

J'en suis à ma quatrième semaine et je réalise alors que l'effort est moindre, l'habitude se prend et lorsque je vais conduire la puce au bus, j'ai maintenant l'envie de marcher. L'envie d'accumuler les pas. Courbaturé, mon corps en redemande! Est-ce que l'habitude prend le pas sur l'effort pour relayer la volonté? Peut-être bien...

L'idée est d'arriver à cinq kilomètres pour un rythme de croisière effectif d'ici l'été. Cinq kilomètres par jour, cinq jours par semaine pour bien sculpter le gras des fesses! Un pas à la fois...

7 commentaires:

  1. Anonyme2:53 PM

    Bravo! J'espère que tu vas arriver à tenir le coup :).

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  2. Et moi don' :) J'essaie d'y aller graduellement. Pour la santé continue de remonter...

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  3. Bon cardio shih-tzu! C'est vrai que les chiens (et les enfants) sont les meilleurs des coachs, et non seulement ils sont gratuits, mais en plus ils ne vous gueulent pas après!

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  4. À force de sortir, l'envie de sortir nous prends ;-)

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  5. Bravo!!! J'ai envie de faire un tour avec maintenant!!!

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  6. la timide4:13 AM

    Bravo ! Vous avez une sacré volonté etvous pouvez être fière de vous ! C'est sûr : ces 5 km quotidiens renforceront non seulement vos muscles mais aussi votre moral et surtout votre résistance à tous les microbes et autres pépins de santé.

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  7. Marcher avec un chien, c'est un grand plaisir. Un truc pour aimer les petits chiens quand on préfère les gros? Traiter le petit en "grand", le voir comme un gros chien et le dresser super bien. Surprenant ce qu'un petit chien peut faire si on le pousse un peu!

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