Sept ans...
Ce matin, je suis émue. Avec mon septième blogoanniversaire, je reçois comme un cadeau le fait de faire partie des 25 blogues de filles sélectionnées par le magazine Coup de Pouce qui sortira en kiosque la semaine prochaine...
Sept ans que je blogue en ce laboratoire de mots qui s'envolent. J'ai beaucoup appris depuis que j'ai commencé à partager virtuellement ici. J'ai mûri. En 2003, j'avais trente ans. J'étais internaute depuis le milieu des années 90 et je naviguais allégrement la Toile. La guerre en Irak commençait...
Un jour, frustrée de ne pas avoir les nouvelles que je désirais connaitre via les journaux et la télévision, j'ai eu l'idée de creuser le Web. J'ai alors découvert le concept de blogue avec les "warblogs", les blogues de guerre des soldats américains. Une fois le concept découvert, je me suis demandée s'il existait aussi en français et c'est ainsi que j'ai atterri sur la blogosphère francophone! J'ai vite assimilé le principe et j'ai eu envie de l'apprivoiser en ma langue.
Dans ce temps là, le mot blogue faisait sursauter l'oreille du commun des mortels et la blogosphère francophone pouvait se parcourir en une nuit. C'était une autre époque. Lorsque j'ai débuté ce blogue, les appareils photos numériques n'étaient pas la norme, YouTube n'existait pas et encore moins les réseaux sociaux! J'en ai vu passer des modes et des tendances en sept ans de blogue. J'ai reçu quelques mentions (radios, magazines, nominations, prix) au fil des années. À chaque fois, j'ai été profondément touchée. J'ai rencontré toutes sortes de gens intéressants. Et, année après année, je me suis attachée à cet endroit virtuel. Je dois aussi mentionner que depuis que je l'ai commencé, j'y applique une certaine politique éditoriale personnelle. C'est le gouvernail interne qui m'aide à naviguer les eaux parfois traitres de la blogosphère infernale.
J'ai toujours imaginé ce blogue comme à une sorte de cuisine. C'est là où je popote. C'est un peu mon restaurant de mots. Ma cuisine ici reflète qui je suis. J'ai évolué avec cet endroit virtuel en même temps qu'il évoluait avec le Web. Je suis devenue maman. J'ai traversé toutes sortes d'obstacles. J'ai vécu. J'ai vieilli. J'ai compris le principe de l'identité numérique. Je me suis virtualisée. Se virtualiser: un processus particulier mais pas du tout douloureux. En fait, c'est un peu comme pénétrer une nouvelle dimension humaine. Ici, parfois, je me sens un peu télépathe.
Si ma vie était un lac, j'aimerais voir les billets de ce blogue comme les paillettes du soleil qui scintillent sur l'eau. J'aime écrire ce qui m'ensoleille. J'aime ce qui lumineux. Ce n'est pas pour rien que ma fille porte un prénom pareil! Les mer... de la vie, je les vis et c'est assez. Je les réfléchis et je les laisse s'immiscer entre mes lignes. Étonnement, ce blogue m'aide parfois à réaliser que la vie est douce même quand je la trouve dure avec moi.
Je suis persuadée que le monde virtuel reflète notre humanité avec ce qu'il y a de meilleur et de pire. Le Web 2.0 n'est rien sans l'humain qui l'anime et s'en nourrit. De nos jours, les réseaux sociaux sont de plus en plus populaires et la blogosphère s'intègre à nos vies réelles. Nous vivons une révolution numérique qui me plait. Il y a eu la révolution industrielle qui changea nos façons d'être et de penser. Aujourd'hui, c'est la révolution numérique qui transforme nos manières d'exister.
J'aime ce coin de Toile qui est devenu ma maison. Je lui reste fidèle contre vents et marées. En mon idéal, j'aimerai le garder jusqu'à mes quarante ans. À ce moment là, je ferai un bilan personnel de cette décennie virtuelle et je me demanderais si je continue ou pas. L'on verra...
Et, à l'occasion de ce septième anniversaire de blogue, je tiens à remercier tous ceux qui viennent grignoter mes lignes du coin de leur écran, tous ceux qui apprécient ma cuisine bloguesque et qui s'en nourrissent. Et merci au magazine Coup de Pouce de m'insérer dans sa liste de filles à découvrir!
mercredi, avril 28, 2010
mardi, avril 27, 2010
Jour de neige
Entre deux flocons grassouillets...
Et puis il a continué de neiger, encore et encore. Les branches des sapins ont commencé à ployer sous le poids du jour malin. L'horizon blanchâtre s'est épaissi. Bienvenue noël en avril! À mon humble avis, autant de neige à cette époque de l'année, cela ne devrait pas être légal! Mais bon, il est certain que les lois du ciel échappent à ma raison.
Écouter de la musique californienne. Écrire des articles. Se plonger les idées disciplinées dans l'écran qui s'ouvre sur des dizaines de fenêtres. Ne pas regarder dehors. Rester concentrée. Ne pas entendre les cris des fleurs sauvages qui agonisent dans la pelouse, étouffées, sous les centimètres qui s'accumulent...
Ignorer le plus possible cette neige épaisse qui se fout de nous. Et repenser en souriant à M'zelle Soleil qui se rebelle de bon matin contre l'autorité parentale:
- Je l'aime ma vie mais elle difficile avec toi papa.
Je me retiens de rire et je soutiens mon homme dans sa trajectoire pour m'entendre répondre:
- Maintenant, c'est difficile avec toi aussi maman!
Et ce soir, alors qu'il n'a pas arrêté de neiger de la journée, j'ai envie de déclarer:
- J'aime bien ma vie mais elle est difficile avec ce temps pourri!
lundi, avril 26, 2010
Montréalisée...
Montréalisée...
De retour de Montréal. Montréal où le plateau fourmillait de vie, où les feuilles verdissaient les arbres des rues et où la vue depuis notre chambre d'hôtel était superbe. Cette fin de semaine dernière, il faisait un temps magnifique à Montréal. Les terrasses étaient pleines, le soleil plombait la ville qui se donnait des airs d'été. Et M'zelle Soleil, les yeux grands ouverts, assimilait toute cette vie urbaine qui grouillait autour d'elle...
De retour de Montréal. Montréal où le plateau fourmillait de vie, où les feuilles verdissaient les arbres des rues et où la vue depuis notre chambre d'hôtel était superbe. Cette fin de semaine dernière, il faisait un temps magnifique à Montréal. Les terrasses étaient pleines, le soleil plombait la ville qui se donnait des airs d'été. Et M'zelle Soleil, les yeux grands ouverts, assimilait toute cette vie urbaine qui grouillait autour d'elle...
Poser nos sacs au coeur de la ville
Par la magie d'Hotwire, je nous dégote l'un de ces hôtels qui fait du bien au moral. Il n'y a rien comme un quatre étoiles à petit prix pour retrouver le sourire! Se lover dans une bulle de confort luxueux. Une bulle ouatée qui fait s'estomper les soucis de sa vie. S'alléger l'esprit. Apprécier la vie. Trois jours d'urbanité pour passer ensemble du temps de qualité. L'on savoure. M'zelle Soleil adore la piscine, l'ascenseur et son grand lit moelleux. Elle sautille comme une puce. Sa joie pure me nourrit de l'intérieur. Elle me rappelle à ces sensations d'enfance que j'oublie au coin de mon adultitude.
Par la magie d'Hotwire, je nous dégote l'un de ces hôtels qui fait du bien au moral. Il n'y a rien comme un quatre étoiles à petit prix pour retrouver le sourire! Se lover dans une bulle de confort luxueux. Une bulle ouatée qui fait s'estomper les soucis de sa vie. S'alléger l'esprit. Apprécier la vie. Trois jours d'urbanité pour passer ensemble du temps de qualité. L'on savoure. M'zelle Soleil adore la piscine, l'ascenseur et son grand lit moelleux. Elle sautille comme une puce. Sa joie pure me nourrit de l'intérieur. Elle me rappelle à ces sensations d'enfance que j'oublie au coin de mon adultitude.
De notre chambre, au 33ième étage, la vue est géniale. Le centre-ville s'étale à nos pieds, à l'horizon se perdent des montagnes, le fleuve nous fait de l'oeil et le Mont-Royal bourgeonne. Debout sur le rebord de la fenêtre, les mains contre la vitre, M'zelle Soleil examine la ville à ses pieds. Elle s'exclame gaiement: "Maman, regarde y'a des personnages en bas!". Je souris. Petits comme des fourmis, les "personnages citadins" vaquent à leur vie entre deux sirènes et une multitude de lumières...
L'on retrouve Ves, mon amie depuis l'adolescence, marraine de ma puce. Elle gardera notre mini Miss lors de notre sortie de couple. Spécialement pour l'occasion, elle a organisé une soirée avec l'une de ses amies et sa fillette du même âge que la mienne. Au programme: maquillage, vernis à ongles et film de princesses. M'zelle Soleil est plus ou moins satisfaite de cet état de fait mais comme elle adore Ves (qui la traite comme une petite reine), je ne suis guère inquiète. Je suis en confiance et me sens bien chanceuse de pouvoir autant l'être.
Comme à chaque fois que je retourne en ville, il ne me faut guère de temps pour me "remontréaliser". Ves aidant, les repères urbains reviennent vite. Mais je garde ma zénitude de lac au coin de mes idées calmes. Je n'ai pas vraiment le goût de revivre ici mais je suis contente d'y retrouver une partie de ma peau. Me promener sur Mont-Royal en compagnie de ma puce me met le temps qui passe dans la face. M'zelle Soleil adore l'expérience nouvelle. Et il fait si bon que l'on ne peut qu'être heureux! Je réalise que la douceur du présent efface les douleurs du passé...
À l'écouter prendre possession des mots de son père, j'ai envie d'en entendre davantage. L'envie subite de la voir faire un album de chansons tirées du répertoire de son paternel me traverse les idées musicales. Le concert s'achève. Charlotte s'éclipse mais revient vite sous la clameur du public. Elle enchaine avec le chat du café des artistes de Ferland. J'adore cette version live qu'elle présente. Je m'éclate au milieu de personnes immobiles. Et, lorsque pour clore le tout, avec une étonnante énergie, elle embarque sur "couleur café", je me laisse complètement emporter. Résultat, je sors de la salle complètement encharlottée...
Mais il est bientôt temps de rentrer se coucher. L'on récupère M'zelle Soleil qui a aussi passé une bonne soirée. De retour dans notre chambre en hauteur, la puce tombe de sommeil. L'on attend qu'elle s'endorme pour mieux se coller. Les draps sont soyeux. La nuit est sensuelle. Les lumières urbaines illuminent l'horizon nocturne qui s'étire par la fenêtre. M'zelle Soleil ronfle doucement.
Reposés et régénérés, l'on retrouve nos pénates silencieuses. Prêts pour continuer la construction de cette micro famille que nous formons. Au coin de mon bureau virtuel, une pile invisible m'attend. Concentrée, je passerai les prochains jours à pianoter, les yeux rivés sur l'écran et le nez dans la Toile.
L'on retrouve Ves, mon amie depuis l'adolescence, marraine de ma puce. Elle gardera notre mini Miss lors de notre sortie de couple. Spécialement pour l'occasion, elle a organisé une soirée avec l'une de ses amies et sa fillette du même âge que la mienne. Au programme: maquillage, vernis à ongles et film de princesses. M'zelle Soleil est plus ou moins satisfaite de cet état de fait mais comme elle adore Ves (qui la traite comme une petite reine), je ne suis guère inquiète. Je suis en confiance et me sens bien chanceuse de pouvoir autant l'être.
Comme à chaque fois que je retourne en ville, il ne me faut guère de temps pour me "remontréaliser". Ves aidant, les repères urbains reviennent vite. Mais je garde ma zénitude de lac au coin de mes idées calmes. Je n'ai pas vraiment le goût de revivre ici mais je suis contente d'y retrouver une partie de ma peau. Me promener sur Mont-Royal en compagnie de ma puce me met le temps qui passe dans la face. M'zelle Soleil adore l'expérience nouvelle. Et il fait si bon que l'on ne peut qu'être heureux! Je réalise que la douceur du présent efface les douleurs du passé...
Arrive le temps de laisser M'zelle Soleil entre bonnes mains pour s'octroyer l'un de ces rares moments de couple. L'un de ces moments précieux que l'on compte sur les doigts d'une main depuis que l'on est parents. Lorsque l'on se retrouve seuls pour profiter de l'air du temps, il y a toujours cet étrange instant où l'on se regarde un peu perdus sans elle. Et puis l'on se sourit. L'on se prend la main. L'on se retrouve. Et l'on prend le temps de nous. L'on s'arrête un moment sur la montagne qui vibre d'humanité. Juan aime découvrir Montréal. Quant à moi, c'est toujours un peu comme revenir à la maison.
"S'encharlotter" une soirée
L'on se gare à quelques pas de la salle de concert. L'on est en avance. L'on se promène avant de rentrer dans la salle. En première partie se produit un groupe californien inconnu à mon bataillon. L'atmosphère musicale est agréable. L'on se bécote. Amoureux. Dix ans de mariage et la flamme brule encore...
Arrive Charlotte. C'est son deuxième soir à Montréal et j'ai tendance à croire qu'elle n'en sera que moins gênée. Alors qu'elle entame sa première chanson, je ne peux m'empêcher de la trouver de pareille qu'à la télé! Elle dégage cette même vibration si particulière. Forte et fragile à la fois. Timide et fonceuse. Je lui trouve plus d'assurance que je ne l'avais imaginé. Juan m'en fait aussi la remarque. Il faut dire que je l'ai un peu trainé dans mon sillon de Charlotte. Mais finalement il est content d'être là. Il s'attendait au pire. Il est surpris. De mon coté, je la trouve parfaite, éthérée, intemporelle. Je l'absorbe.
Je fredonne et je danse. Sympathique même si toujours timide, elle remercie les gens d'être là. Elle partage quelques gouttes de sa vie. Lorsqu'elle interprète une chanson de son père, quelques frissons me parcourent l'échine. L'espace de quelques minutes, j'ai l'impression que Serge l'habite toute entière. Elle le canalise d'une manière si intime qu'elle me bouleverse. Ma carte mémoire est vite pleine et c'est en ma mémoire organique que je capte ces instants émouvants.
Heureuse d'avoir assisté à sa deuxième représentation montréalaise. J'apprends que le premier soir fut plus timide, accompagné de quelques blancs de mémoire. Elle était hyper gênée semble-t-il. Pour ma part, je retiens de ce concert la sensation d'avoir eu le meilleur de Charlotte. Juan est aussi sous le charme. Lui qui venait à reculons a apprécié sa soirée...
Mais il est bientôt temps de rentrer se coucher. L'on récupère M'zelle Soleil qui a aussi passé une bonne soirée. De retour dans notre chambre en hauteur, la puce tombe de sommeil. L'on attend qu'elle s'endorme pour mieux se coller. Les draps sont soyeux. La nuit est sensuelle. Les lumières urbaines illuminent l'horizon nocturne qui s'étire par la fenêtre. M'zelle Soleil ronfle doucement.
Reprendre le chemin du lac
Une dernière excursion à la piscine pour M'zelle Soleil suivi d'une petite balade dans le Mile-End en compagnie de nos amis. Un détour par Laurier coté Outremont pour trouver des macarons du Point G. Gourmande, je salive devant les choix colorés. La température nous fait la fête. Les rues sont envahies par la fourmilière humaine qui s'active. Montréal se dore la pilule au soleil.
L'on termine notre escapade urbaine avec la visite d'une copine virtuelle qui se révèle tout aussi charmante au réel. Et puis l'on reprend la route. Un coucher de soleil romantique accompagne nos kilomètres qui défilent. En chemin, M'zelle Soleil décide de pratiquer son écriture. Elle écrit son nom avec fierté. Une fierté que je partage en mon sang de maman. Elle s'amuse à écrire des" texxes" et s'imagine à l'école. Je souris au coin de ma fenêtre. Pas tout à fait "décharlotée", je regarde les arbres se dénuder. Plus l'on se rapproche de la maison et moins les arbres verdissent. Je sais bien qu'il n'y aura pas de feuilles aux branches de ma brousse! La nuit tombe sur la route qui nous ramène chez nous.
Reposés et régénérés, l'on retrouve nos pénates silencieuses. Prêts pour continuer la construction de cette micro famille que nous formons. Au coin de mon bureau virtuel, une pile invisible m'attend. Concentrée, je passerai les prochains jours à pianoter, les yeux rivés sur l'écran et le nez dans la Toile.
jeudi, avril 22, 2010
Jour de la Terre
Comprendre la nature...
L'on y découvre aussi une nature quasi vierge, une nature qui est reine. Cette nature intacte partage la vedette avec les animaux de la forêt et une fillette exquise. Une fillette qui fait quelques bêtises pour mieux suivre ce renard qui l'ensorcelle. En regardant le film avec mes yeux de parent, je frissonne souvent. Et en ouvrant les mêmes yeux qu'un enfant, l'aventure m'emporte...
Partager ce film avec M'zelle Soleil m'a aussi donné une bonne occasion de discuter avec elle de la patience et de comment les enfants peuvent devenir amis avec les animaux. Aujourd'hui, en ce jour de la Terre, je recommande ce film à tous les parents ou amoureux de la nature...
Pas à pas
Pas à pas...
Cette semaine, j'ai traversé quelques obstacles. J'ai baigné dans de multiples émotions. Je suis tombée. Je me suis relevée. Et puis j'ai avancé. Comme toujours. Aux cotés de mon homme et de M'zelle Soleil, je trace ma route. En notre trio de lac, je m'adoucis. Juan me rend plus forte et cet enfant solaire est ma meilleure vitamine. Sans parler de combien elle me pousse à aller chercher loin en moi ce dont j'ai besoin pour lui construire un nid.
En son nid d'enfance elle grandit. Et lorsqu'elle s'exclame en allant se coucher "J'adore ma vie". L'adulte en mon coeur est satisfait. La maman en mon sang accroche cet instant de bonheur. Car même si M'zelle Soleil aime bien sa vie, il y a des moments où elle n'est pas contente, où elle s'impatiente, où elle confronte l'autorité en place, où elle teste les limites parentales. Dans ces moments là, l'adulte se raffermit et la maman frémit. Et puis le moment passe et il s'en dégage une petite fille qui s'affirme, qui apprend, qui m'éblouit...
Cette semaine, ma mère-grand est bien présente dans mon coeur. La visite d'un petit cousin que je n'avais pas vu depuis dix ans me l'a ramené de plein fouet. Ma mère-grand disparue. Son absence est une douleur qui ne s'efface guère. En mon âme, elle reste présente comme de son vivant. Ce fut mon mon meilleur parent. Elle sauva mon coeur de la décadence. Elle me couva comme une mère sait le faire. J'ai du mal à en faire mon deuil...
Lorsque j'étais enfant, ma mère-grand m'enrobait l'esprit de tant d'expressions que parfois il me semblait qu'elle pouvait ne parler qu'en expressions. Et maintenant, chaque expression que je décortique en ce coin de Toile est une pensée à sa mémoire.
Lorsque j'étais enfant, ma mère-grand m'enrobait l'esprit de tant d'expressions que parfois il me semblait qu'elle pouvait ne parler qu'en expressions. Et maintenant, chaque expression que je décortique en ce coin de Toile est une pensée à sa mémoire.
EXPRESSION via Expressio.fr
« Faire son deuil (de quelqu'un ou quelque chose) »
SIGNIFICATION
Se résigner à en être privé
ORIGINES
Le mot 'deuil', qui dérive du latin 'dolus', déverbal de 'dolere' (souffrir), désigne, au Xe siècle, la douleur ou l'affliction que l'on éprouve lors de la mort d'un proche. Au XVe il désigne aussi le décès, la perte d'un être cher. Il aura également plus tard divers sens plus ou moins figurés, tous liés à la mort ou à une grande tristesse.
C'est dans la première moitié du XIXe siècle qu'apparaît notre expression qui ne s'applique d'abord qu'à une chose -qui peut disparaître, mais ne meurt pas- avant, bien plus récemment, de s'utiliser aussi à propos d'une personne. Elle marque bien la difficulté qu'il y a à accepter la perte d'une chose à laquelle on tenait beaucoup ou d'un proche et, pour ce dernier, à se faire à l'idée de ne plus jamais le voir et partager de bons moments, la résignation n'étant qu'un sentiment forcé, non naturel, une acceptation par obligation.
EXEMPLE
« Faire son deuil d'un marin est hypothétique. Il y manque les sacrements des habitudes et du social. Personne pour lui fermer les paupières. Pas de certificat de décès, juste le journal de bord de l'équipage. Pas de veillée funèbre sinon un bateau tourneboulé qui cercle dans la nuit à sa recherche. Pas de toilette du mort, que les poumons qui se changent en branchies, que les goémons qui tirent vers le fond. Pas de poignée de terre sur le cercueil, pas d'éparpillement des cendres. Aucune pierre tombale, aucun terreau de mémoire, que le vaste océan impossible à lotir en concessions à perpétuité. » Libération - Article du 22 juin 1998
« Faire son deuil (de quelqu'un ou quelque chose) »
SIGNIFICATION
Se résigner à en être privé
ORIGINES
Le mot 'deuil', qui dérive du latin 'dolus', déverbal de 'dolere' (souffrir), désigne, au Xe siècle, la douleur ou l'affliction que l'on éprouve lors de la mort d'un proche. Au XVe il désigne aussi le décès, la perte d'un être cher. Il aura également plus tard divers sens plus ou moins figurés, tous liés à la mort ou à une grande tristesse.
C'est dans la première moitié du XIXe siècle qu'apparaît notre expression qui ne s'applique d'abord qu'à une chose -qui peut disparaître, mais ne meurt pas- avant, bien plus récemment, de s'utiliser aussi à propos d'une personne. Elle marque bien la difficulté qu'il y a à accepter la perte d'une chose à laquelle on tenait beaucoup ou d'un proche et, pour ce dernier, à se faire à l'idée de ne plus jamais le voir et partager de bons moments, la résignation n'étant qu'un sentiment forcé, non naturel, une acceptation par obligation.
EXEMPLE
« Faire son deuil d'un marin est hypothétique. Il y manque les sacrements des habitudes et du social. Personne pour lui fermer les paupières. Pas de certificat de décès, juste le journal de bord de l'équipage. Pas de veillée funèbre sinon un bateau tourneboulé qui cercle dans la nuit à sa recherche. Pas de toilette du mort, que les poumons qui se changent en branchies, que les goémons qui tirent vers le fond. Pas de poignée de terre sur le cercueil, pas d'éparpillement des cendres. Aucune pierre tombale, aucun terreau de mémoire, que le vaste océan impossible à lotir en concessions à perpétuité. » Libération - Article du 22 juin 1998
dimanche, avril 18, 2010
...
Le monde est ce qu'il doit être pour un être actif, plein d'obstacles.
Vauvenargues
Il n'y a qu'une morale : vaincre tous les obstacles qui nous empêchent de nous surpasser.
Louis Pauwels
La terre nous en apprend plus long sur nous que tous les livres. Parce qu'elle nous résiste. L'homme se découvre quand il se mesure avec l'obstacle.
Antoine de Saint-Exupéry
Vauvenargues
Il n'y a qu'une morale : vaincre tous les obstacles qui nous empêchent de nous surpasser.
Louis Pauwels
La terre nous en apprend plus long sur nous que tous les livres. Parce qu'elle nous résiste. L'homme se découvre quand il se mesure avec l'obstacle.
Antoine de Saint-Exupéry
samedi, avril 17, 2010
Neige, coeur et esprit.
Neige, coeur et esprit.
Après une nuit entrecoupée de rêves étranges et des ronflements de mon homme. J'ouvre un œil. Puis deux. Il neige à gros flocons. Cela me réveille. Je regarde tomber les peaux de lièvres au petit jour.
Les flocons dansent aux rythmes de légers vent. Ils sont lourds, parfois énormes, comme de la peau d'hiver qui pèle. Sous un ciel maussade, la neige colle au paysage. L'atmosphère est feutrée. Je m'y fonds.
La maison est endormie. Je me lève. J'écoute le silence. Par ma fenêtre tout est blanc. Mes pensées font un souk monstre au creux de ma tête. Dans le calme qui m'enrobe, j'essaie de discipliner mes idées folles. Il y a de ces absurdités humaines qui me révoltent. Il y a de ces beautés humaines qui me renforcent. Il y a l'amour qui me porte. L'amour qui me sauve.
En ma petite maison de galets, l'amour est maitre de ma vie. Il y a son amour à lui. Un amour confiant qui me grandit l'esprit. Il y a elle, petite femme en devenir avec son amour brut et naïf. Un amour que je crains parfois et qui me fait réfléchir. Énormément réfléchir. Il y a l'amour que je ressens pour lui, conscient, fidèle. Il y a l'amour que j'ai pour elle, animal, sanguin. Et il y a le chat et le chien!
Mais l'amour est une énergie puissante qu'il ne faut point sous-estimer. Nucléaire. L'amour est une énergie dangereuse qu'il faut apprivoiser, cultiver, respecter...
L'amour est ma véritable religion. Une religion personnelle que je pratique avec ferveur. Une religion sauvage qui ne se définit point par les paroles des hommes mais par les sens de mon cœur. Humaine. Je suis un être de chair, de cœur et d'esprit.
Enfant, j'ai grandi en un environnement en pleine dysfonction. La majorité des adultes qui m'entouraient vivaient d'intenables chaos intérieurs. Petit chaton oublié, recueilli dans le panier de ma mère-grand, plongée en sa bulle d'amour, je regardais souffrir les adultes qui construisaient ma vie. Je pouvais voir leur coeur saigner en même temps que les pleurs et les colères faisaient vibrer leurs âmes. Je ne voulais pas grandir et devenir comme eux.
J'y suis arrivée. "Adultifiée". Je ne suis pas comme eux. J'ai cassé les cycles de ma naissance. Non sans heurt. Et maintenant que j'ai donné la vie, la responsabilité que j'en ressens est incommensurable. Mon esprit frisonne. Alors je me fie à cet amour qui coule en mes veines en espérant qu'il nous protégera des chaos humains qui ravagent la planète.
Après une nuit entrecoupée de rêves étranges et des ronflements de mon homme. J'ouvre un œil. Puis deux. Il neige à gros flocons. Cela me réveille. Je regarde tomber les peaux de lièvres au petit jour.
Les flocons dansent aux rythmes de légers vent. Ils sont lourds, parfois énormes, comme de la peau d'hiver qui pèle. Sous un ciel maussade, la neige colle au paysage. L'atmosphère est feutrée. Je m'y fonds.
La maison est endormie. Je me lève. J'écoute le silence. Par ma fenêtre tout est blanc. Mes pensées font un souk monstre au creux de ma tête. Dans le calme qui m'enrobe, j'essaie de discipliner mes idées folles. Il y a de ces absurdités humaines qui me révoltent. Il y a de ces beautés humaines qui me renforcent. Il y a l'amour qui me porte. L'amour qui me sauve.
En ma petite maison de galets, l'amour est maitre de ma vie. Il y a son amour à lui. Un amour confiant qui me grandit l'esprit. Il y a elle, petite femme en devenir avec son amour brut et naïf. Un amour que je crains parfois et qui me fait réfléchir. Énormément réfléchir. Il y a l'amour que je ressens pour lui, conscient, fidèle. Il y a l'amour que j'ai pour elle, animal, sanguin. Et il y a le chat et le chien!
L'amour est ma véritable religion. Une religion personnelle que je pratique avec ferveur. Une religion sauvage qui ne se définit point par les paroles des hommes mais par les sens de mon cœur. Humaine. Je suis un être de chair, de cœur et d'esprit.
Une partie des humains sur Terre ne vivent que selon leur chair. Il y a bien des jours où je me passerais de ma chair. D'autres préfèrent vivre selon leur esprit ensuite ils forcent leur cœur à en suivre la trace. Je fais le contraire. Mon cœur dicte ma vie et mon esprit s'y plie. Celui-ci n'est pas toujours satisfait de ce fait mais il accepte cette décision que j'ai prise il y a déjà bien longtemps de cela...
Enfant, j'ai grandi en un environnement en pleine dysfonction. La majorité des adultes qui m'entouraient vivaient d'intenables chaos intérieurs. Petit chaton oublié, recueilli dans le panier de ma mère-grand, plongée en sa bulle d'amour, je regardais souffrir les adultes qui construisaient ma vie. Je pouvais voir leur coeur saigner en même temps que les pleurs et les colères faisaient vibrer leurs âmes. Je ne voulais pas grandir et devenir comme eux.
J'y suis arrivée. "Adultifiée". Je ne suis pas comme eux. J'ai cassé les cycles de ma naissance. Non sans heurt. Et maintenant que j'ai donné la vie, la responsabilité que j'en ressens est incommensurable. Mon esprit frisonne. Alors je me fie à cet amour qui coule en mes veines en espérant qu'il nous protégera des chaos humains qui ravagent la planète.
Une porte s'ouvre, jaillit de sa chambre M'zelle Soleil. Elle me voit pianoter au clavier et s'écrie avec joie: "Maman!". La vie est si belle dans ses yeux qui pétillent. Je lui souris et la serre contre moi. Elle regarde par la fenêtre et s'exclame: "Maman, regarde, l'hiver est revenu!". Ainsi va la vie...
mercredi, avril 14, 2010
Humeurs de lac
Humeurs de lac...
Je vis dans une bulle de lac. Parfois j'ai même l'impression que cette bulle de lac est une sorte de réalité alternative...
Cette réalité qui se définit entre lac et forêt se nuance en différentes ambiances humaines. Avril et mai sont, lorsqu'ils sont jolis, certainement mes mois préférés. Le village est presque désert. Le lac se libère de ses glaces à mesure que chauffe le soleil. L'on renait. J'inspire l'air du temps. Je nourris ma zénitude intérieure de cette étendue bleutée qui sublime ma vue. J'expire et respire.
Les bateaux réapparaissent autour de juin. À ce moment là, je traverse une petite nostalgie. Je sais que l'invasion se prépare. Juillet et aout sont les deux mois où le village et le lac se transforment en un terrain de jeux pour adultes privilégiés. L'on fait avec. Ainsi va la vie. Et elle est quand même bien belle. Puis, septembre et octobre apaisent les excès de l'été. Les bateaux s'en vont, les quais se défont, les chalets se ferment, le temps se rafraichit. Juste avant de retrouver ses glaces, le lac inspire un dernier souffle sauvage. Ensuite, à coups de frette et tempêtes, l'hiver emprisonne l'étendue limpide durant de longs mois. Le lac se transforme en un désert polaire.
J'aime le lac en son entier. En ses différentes saisons, je l'apprécie. Mais à force de l'aimer, j'en découvre les peines de le voir tant exploité durant les mois d'été. Cette exploitation humaine n'est pas causée par un flot de touristes mais plutôt par un flot de citadins. La bulle s'agrandit et une ambiance familiale s'installe. Le village devient un paradis pour les enfants. Les adultes, souriants, relaxent. Malheureusement, la nature fait les frais de ces mois là. Car l'endroit est aussi un lieu de villégiature qui abuse des moteurs en tout genre. J'habite cette bulle de lac, à l'année, depuis une décennie. Et toujours je m'étonne de comprendre que le silence du citadin n'est définitivement plus le même que le mien.
Je me souviens alors de ma vie de citadine. De ma décennie montréalaise pleine de bruits et de brouhahas. Tout est question de perceptions et de contextes. Lorsque l'on est baigné dans le bruit à l'année longue, passer un mois au lac en utilisant son bateau à gogo est reposant. Mais pour celui qui s'imprègne de son atmosphère naturelle, de ses silences qui n'en sont pas (car ils sont toujours peuplés du piaillements des oiseaux et du souffle des vents dans les arbres), l'introduction de tous ces moteurs en cet environnement est presque douloureuse.
M'zelle Soleil, de son coté, voit revenir les bateaux avec un enthousiasme que je n'ai pas le coeur de brimer. En ses yeux d'enfance, elle y voit revenir la vie qui s'éclate, les rires qui éclaboussent les jours et le fun en boite. Mais tout ceci pourrait aussi exister avec des voiles et des canots! Mais cela serait alors une autre réalité alternative.
En fait, il existe toutes sortes d'alternatives à la réalité citadine. À cette réalité urbaine qui est désormais une norme de société. En cette norme, je me marginalise. Je nage à contre-courant en ma bulle de lac. Et, évidement, lorsque je veux me dépayser les idées, c'est en ville que je vais...
lundi, avril 12, 2010
Brins de cybertravailleuse de lac...
Brins de cybertravailleuse de lac...
Sur mon bureau, situé en un coin de salon, trainent toutes sortes de trucs et cochonneries qui viennent brouiller ma concentration de travail matinale.
Certains lundis matins, j'ai des allures de schromphette grognonne. Je me plonge dans un silence de brousse. L'humanité que je côtoie se virtualise. Je discipline mes neurones. J'ouvre la porte de mon cyberbureau.
Je regarde le bric à brac qui engloutit l'espace autour de mon clavier. Un emballage vide. Des lunettes 3D. Un dessin et un bricolage de M'zelle Soleil me font penser à elle. Mon coeur se serre et s'alourdit. Mon portefeuille au coin de l'écran me rappelle pourquoi je dois me concentrer. Une canette vide de Fresca aux agrumes me donne soif. Mes écouteurs et ipod me font penser à cette chair que je sculpte à coups de volonté guerrière. Envie subite d'écouter de la musique en mon silence humain.
Une boule de Noël marrante m'accroche les yeux. Elle s'est définitivement perdue en une brèche temporelle qui me fait froncer des sourcils. Et je grimace devant les papiers volants qui me narguent. Disséminés à grandeur d'espace de travail, ils me font grogner la cervelle mal lunée...
Sur mon épaule, Shni, mon petit génie de ménage apparait et ricane. Il m'énerve. D'un regard meurtrier, je le fais promptement disparaitre. Il s'évapore. Je souris. Mais mon sourire s'estompe lorsque vient le temps de trier mon bordel pour mieux me concentrer. Il faudrait aussi penser à s'habiller. Étonnement, l'on se concentre plus facilement en "linge mou". Pourtant, même si je l'approuve, c'est un principe contre lequel je me rebelle souvent. D'abord, j'aime bien l'uniforme "bobettes-T-shirt"! Et que personne ne trouve le chemin de ma porte sans me prévenir lorsque je cybertravaille ou je le crucifie sur place!
Mon attention se tourne vers la forêt. Chanelle soupire. Ce chien qui vieillit est mon ombre canine. D'une fidélité qui me fascine, elle se fond à mon existence de maison. Elle a choisi de vivre à mes cotés. Elle s'est incrustée en mon coeur comme un diamant animal. Un jour elle s'éteindra et j'aurai mal. De l'autre coté de ma rue, en mon quartier boisé, un vieux mâle dominant (gigolo de service d'une gentille mamie pimpante de plus de quatre vingt ans) s'ébroue. Il fait tout un cirque depuis qu'il essaie de s'installer chez cette sympathique mamie qui vient d'hériter. Le voisinage humain frisonne et la forêt retentit de ses coups de scies électriques.
Au loin, le lac m'appelle. Je lui résiste. Se concentrer. Travailler. Traduire. Réfléchir. Rédiger. Penser. Écrire. Se concentrer. Un état pas toujours évident à atteindre lorsque la structure de son bureau se situe au cœur de soi...
Sur mon bureau, situé en un coin de salon, trainent toutes sortes de trucs et cochonneries qui viennent brouiller ma concentration de travail matinale.
Certains lundis matins, j'ai des allures de schromphette grognonne. Je me plonge dans un silence de brousse. L'humanité que je côtoie se virtualise. Je discipline mes neurones. J'ouvre la porte de mon cyberbureau.
Je regarde le bric à brac qui engloutit l'espace autour de mon clavier. Un emballage vide. Des lunettes 3D. Un dessin et un bricolage de M'zelle Soleil me font penser à elle. Mon coeur se serre et s'alourdit. Mon portefeuille au coin de l'écran me rappelle pourquoi je dois me concentrer. Une canette vide de Fresca aux agrumes me donne soif. Mes écouteurs et ipod me font penser à cette chair que je sculpte à coups de volonté guerrière. Envie subite d'écouter de la musique en mon silence humain.
Une boule de Noël marrante m'accroche les yeux. Elle s'est définitivement perdue en une brèche temporelle qui me fait froncer des sourcils. Et je grimace devant les papiers volants qui me narguent. Disséminés à grandeur d'espace de travail, ils me font grogner la cervelle mal lunée...
Sur mon épaule, Shni, mon petit génie de ménage apparait et ricane. Il m'énerve. D'un regard meurtrier, je le fais promptement disparaitre. Il s'évapore. Je souris. Mais mon sourire s'estompe lorsque vient le temps de trier mon bordel pour mieux me concentrer. Il faudrait aussi penser à s'habiller. Étonnement, l'on se concentre plus facilement en "linge mou". Pourtant, même si je l'approuve, c'est un principe contre lequel je me rebelle souvent. D'abord, j'aime bien l'uniforme "bobettes-T-shirt"! Et que personne ne trouve le chemin de ma porte sans me prévenir lorsque je cybertravaille ou je le crucifie sur place!
Mon attention se tourne vers la forêt. Chanelle soupire. Ce chien qui vieillit est mon ombre canine. D'une fidélité qui me fascine, elle se fond à mon existence de maison. Elle a choisi de vivre à mes cotés. Elle s'est incrustée en mon coeur comme un diamant animal. Un jour elle s'éteindra et j'aurai mal. De l'autre coté de ma rue, en mon quartier boisé, un vieux mâle dominant (gigolo de service d'une gentille mamie pimpante de plus de quatre vingt ans) s'ébroue. Il fait tout un cirque depuis qu'il essaie de s'installer chez cette sympathique mamie qui vient d'hériter. Le voisinage humain frisonne et la forêt retentit de ses coups de scies électriques.
Au loin, le lac m'appelle. Je lui résiste. Se concentrer. Travailler. Traduire. Réfléchir. Rédiger. Penser. Écrire. Se concentrer. Un état pas toujours évident à atteindre lorsque la structure de son bureau se situe au cœur de soi...
mercredi, avril 07, 2010
Par pur esprit de contradiction
Par esprit de contradiction
Le dicton dit que les gens heureux n'ont pas d'histoires. Mais pourtant je crois que les gens heureux ont une histoire. C'est l'histoire invisible, mystérieuse, qui se résume dans les contes de fées à "Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". Une simple phrase pour résumer tout le reste de l'histoire! Une phrase décevante qui dès mon plus jeune âge m'a laissée sur ma faim.
Alors en grandissant j'ai voulu comprendre ce qui faisaient des gens heureux la différence de ceux qui ne l'étaient pas. Était-ce vraiment le manque de drames qui ne composaient aucune histoire? Est-ce que le bonheur est banal? Inintéressant. Plat comme une crêpe au sucre? Si être heureux était si simple, ne vivrions-nous pas tous au paradis? Je ne crois pas qu'être heureux veuille obligatoirement dire nager dans un bonheur perpétuel. Les gens heureux traversent aussi toutes sortes d'obstacles. Ils tombent et ils se relèvent. En fait, n'est-ce pas toute l'histoire que d'arriver à être heureux?
Le dicton dit que les gens heureux n'ont pas d'histoires. Mais pourtant je crois que les gens heureux ont une histoire. C'est l'histoire invisible, mystérieuse, qui se résume dans les contes de fées à "Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". Une simple phrase pour résumer tout le reste de l'histoire! Une phrase décevante qui dès mon plus jeune âge m'a laissée sur ma faim.
Alors en grandissant j'ai voulu comprendre ce qui faisaient des gens heureux la différence de ceux qui ne l'étaient pas. Était-ce vraiment le manque de drames qui ne composaient aucune histoire? Est-ce que le bonheur est banal? Inintéressant. Plat comme une crêpe au sucre? Si être heureux était si simple, ne vivrions-nous pas tous au paradis? Je ne crois pas qu'être heureux veuille obligatoirement dire nager dans un bonheur perpétuel. Les gens heureux traversent aussi toutes sortes d'obstacles. Ils tombent et ils se relèvent. En fait, n'est-ce pas toute l'histoire que d'arriver à être heureux?
À mes yeux d'adulte, être heureux signifie être en paix avec soi-même. Être heureux, c'est aussi être nourri de l'intérieur. Plus je vieillis et plus je me rends compte que c'est en accrochant les bonheurs éparpillés sur le chemin de la vie que l'on arrive à être heureux. En portant attention aux petits bonheurs du jour. En leur donnant l'importance qu'ils méritent. En ne les minimisant point.
Accrocher le bonheur qui passe pour mieux combattre le malheur qui fracasse. En toute logique, le bonheur attire le bonheur. Refuser la médiocrité. Éloigner les douleurs inutiles. Et puis, en arrivant à traverser ses faiblesses, à comprendre ses défauts, à contrôler ses démons, ne peut-on pas atteindre le meilleur de soi-même? Pour vieillir en beauté même si tout ratatiné. Pas aussi facile qu'il n'y parait. D'ailleurs plusieurs se perdent en cours de route. En fait, arriver à être heureux en un monde à moitié fou, parfois cruel, souvent injuste, ça, c'est une sacrée histoire...
Mais vous, croyez-vous aussi que les gens heureux n'ont pas d'histoires?
Au coin de mon lac...
Entre deux saisons...
Au coin de mon lac, les oiseaux gazouillent le printemps. Un printemps qui est arrivé sans crier gare avec la puissance d'un souffle d'été. Cette fin de semaine de Pâques a fracassé tous les records de chaleur. Une atmosphère mexicaine qui restera gravée dans nos mémoires. En effet, c'est bien une divine vague de chaleur mexicaine qui est remontée jusqu'en nos latitudes nordiques. Il a fait 26 degrés sur le lac gelé! Que du bonheur...
Samedi, nous sommes donc allés nous promener une dernière fois sur la glace. Dans une ambiance quasi surréaliste d'été et d'hiver conjugués, nous avons flâné en manches courtes. Et puis, l'envie de casser de la glace était tout simplement irrésistible. Avec une certaine malice, je pousse mon homme à creuser un trou. Histoire de voir comment la glace est épaisse. Par pure curiosité. Il ne se fait pas prier pour suivre mon idée folle. Il sue et il creuse. Il finit par faire un trou qui laisse apparaitre l'eau glacée qui se mélange à la glace pilée. L'épaisseur est impressionnante. L'on peut encore sauter sans risque! M'zelle Soleil nous rejoint. Elle s'amuse aux cotés de son père...
Au coin de mon lac, les oiseaux gazouillent le printemps. Un printemps qui est arrivé sans crier gare avec la puissance d'un souffle d'été. Cette fin de semaine de Pâques a fracassé tous les records de chaleur. Une atmosphère mexicaine qui restera gravée dans nos mémoires. En effet, c'est bien une divine vague de chaleur mexicaine qui est remontée jusqu'en nos latitudes nordiques. Il a fait 26 degrés sur le lac gelé! Que du bonheur...
Samedi, nous sommes donc allés nous promener une dernière fois sur la glace. Dans une ambiance quasi surréaliste d'été et d'hiver conjugués, nous avons flâné en manches courtes. Et puis, l'envie de casser de la glace était tout simplement irrésistible. Avec une certaine malice, je pousse mon homme à creuser un trou. Histoire de voir comment la glace est épaisse. Par pure curiosité. Il ne se fait pas prier pour suivre mon idée folle. Il sue et il creuse. Il finit par faire un trou qui laisse apparaitre l'eau glacée qui se mélange à la glace pilée. L'épaisseur est impressionnante. L'on peut encore sauter sans risque! M'zelle Soleil nous rejoint. Elle s'amuse aux cotés de son père...
Je me tourne deux secondes pour prendre une photo de l'horizon lorsque j'entends un hurlement de l'enfer. Je me retourne aussi net pour voir ma fille la patte dans l'eau jusqu'à la cuisse! Pendant une demi seconde mon coeur se fige. Mais Juan est déjà en train de la sortir du trou. Je respire. M'zelle Soleil hurle toujours comme un petit cochon que l'on égorge. J'oscille entre rire et incendier son père! La Miss n'est pas fière de son coup. Son orgueil est pas mal plus blessé que sa jambe!
Une fois son calme retrouvé, elle m'explique qu'elle aura voulu frôler le trou du pied! Elle a ensuite perdu l'équilibre avant même de comprendre ce qui lui arrivait. Et c'est ainsi qu'elle s'est retrouvée avec la jambe aspirée par le trou de glace jusqu'à la cuisse! Rien de mieux pour se rafraichir les idées enfantines! Et l'on en profite pour estimer l'épaisseur de la glace à la hauteur de sa jambe. Tout à fait sécuritaire lorsque l'on regarde où l'on marche...
Évidement, j'avais amené un pantalon de rechange. Juste au cas où! C'est plus fort que moi. En mes idées maternelles, la prévoyance est toujours en bonne position. Aussitôt changée, aussitôt ragaillardie. Presque contente de son aventure, M'zelle Soleil me demande:
- Est-ce que tu as pris une photo de moi dans le trou?
- Ben non, tu hurlais si fort, j'ai vraiment pas eu l'idée de le faire. Pis c'était froid?
Avec un sourire en coin elle acquiesce avant de me faire une mine déçue. Ma Mini Miss me fait une mini-moue! Je suis une mère photographe super pas cool. Alors que l'expérience tient de la légende familiale, je n'ai pas pensé à immortaliser le tout! Cela dit, je risque de me souvenir de son hurlement longtemps.
Il aura ensuite suffit de deux jours de soleil plombant pour que la glace se ride et craque. Affaiblie, elle se détache de la plage qui retrouve son sable. Le lac est presque libéré. Il ne lui reste plus qu'à caler! Encore une quinzaine de jours et l'hiver sera définitivement derrière nous...
de mots et de printemps
Le printemps est venu : comment, nul ne l'a su.
Antonio Machado
Les fleurs du printemps sont les rêves de l'hiver racontés, le matin, à la table des anges.
Khalil Gibran
La fantaisie est un perpétuel printemps.
Johann Friedrich von Schiller
Antonio Machado
Les fleurs du printemps sont les rêves de l'hiver racontés, le matin, à la table des anges.
Khalil Gibran
La fantaisie est un perpétuel printemps.
Johann Friedrich von Schiller
jeudi, avril 01, 2010
Poisson du jour..
Poisson du jour..
De bon matin, j'essaie de me concentrer sur ma traduction tropicale en cours. Pas facile d'y arriver avec une fillette enrhumée qui renifle sur fond d'Aristochats!
De bon matin, j'essaie de me concentrer sur ma traduction tropicale en cours. Pas facile d'y arriver avec une fillette enrhumée qui renifle sur fond d'Aristochats!
M'zelle Soleil fait la garderie buissonnière aujourd'hui et, au fond de moi, cela ne me déplait pas. Je lui demande si elle ne s'ennuie pas de passer la journée en ma compagnie à moitié concentrée. Elle me répond:
- Ennuyer? Mais maman c'est quoi l'ennui?!?
Bon, je me la boucle et j'envie son innocence si douce. J'avais presque oublié combien la vie est cool quand on a quatre ans..
Le jour est gris. La forêt n'est pas à la fête. Elle dégage une ambiance tristounette sans bourgeon à l'horizon. Il parait que la fin de semaine prochaine sera chaude, je garde espoir en mon blues printanier. Au moins ce qu'il y a de certain c'est que l'on aura pas à faire d'igloo pour cacher les paniers! Ces dernières années, l'on s'est tellement gelé les fesses à chaque Pâques pour que je commence à m'en faire une raison...
Je me perds les idées sur Twitter qui nage en plein poisson d'avril! Dire que j'avais presque oublié la farce en me levant sous un ciel grisou. N'étant guère inspirée par la chose, je décide alors de la décortiquer...
EXPRESSION via Expressio.fr
« Poisson d'avril »
SIGNIFICATION
Plaisanterie ou canular fait uniquement le 1er avril
ORIGINE
Voilà un poisson qui nage en eaux troubles. Et ce n'est pas une farce, car l'origine de ce poisson n'est pas vraiment connue. Alain Rey indique que cette expression daterait de la fin du XVIIe siècle. Elle serait basée sur une plaisanterie avec le mot 'poisson' qui, depuis le XVe siècle, désignait un souteneur, qu'on appelle aussi un 'maquereau' qui se trouve être plus naturellement un véritable poisson dont la meilleure période de pêche est aux alentours du mois d'avril. Or, le mois d'avril se situe au printemps, période propice aux amours illégitimes. Un poisson d'avril désignait alors un jeune entremetteur. Mais Rey n'indique pas quelle est la relation entre ce beau poisson-là et les plaisanteries du 1er avril ? Cela dit, il existe de nombreuses autres hypothèses.
La plus répandue des explications dit que le roi Charles IX, en 1564, décida que le premier de l'an serait dorénavant au 1er janvier au lieu du 1er avril. Certains contemporains, mécontents de ce qu'ils considérèrent comme une absurdité continuèrent de célébrer le 1er avril en s'offrant quand même des étrennes. Les autres, pour se moquer d'eux, offrirent de faux cadeaux qui se transformèrent ensuite en plaisanteries et autres canulars.
Le seul petit détail pouvant nuire à la crédibilité de cette histoire, c'est que Charles IX, s'il a bien décidé, par l'édit de Roussillon du 9 août 1564, de fixer le jour de l'an au 1er janvier, ne désirait qu'uniformiser des dates qui étaient très différentes selon les régions et provinces de France. Et aucun texte ne semble rapporter qu'il y avait quelque part dans le royaume un endroit où le premier jour de l'année était le 1er avril. Quoi qu'il en soit, le pape Grégoire XIII réforma ensuite le calendrier julien et étendit la mesure de Charles IX à toute la chrétienté.
Une autre hypothèse vient de la Grèce Antique où il paraît qu'au jour qui correspondait à notre 1er avril, on fêtait le dieu du rire.
EXPRESSION via Expressio.fr
« Poisson d'avril »
SIGNIFICATION
Plaisanterie ou canular fait uniquement le 1er avril
ORIGINE
Voilà un poisson qui nage en eaux troubles. Et ce n'est pas une farce, car l'origine de ce poisson n'est pas vraiment connue. Alain Rey indique que cette expression daterait de la fin du XVIIe siècle. Elle serait basée sur une plaisanterie avec le mot 'poisson' qui, depuis le XVe siècle, désignait un souteneur, qu'on appelle aussi un 'maquereau' qui se trouve être plus naturellement un véritable poisson dont la meilleure période de pêche est aux alentours du mois d'avril. Or, le mois d'avril se situe au printemps, période propice aux amours illégitimes. Un poisson d'avril désignait alors un jeune entremetteur. Mais Rey n'indique pas quelle est la relation entre ce beau poisson-là et les plaisanteries du 1er avril ? Cela dit, il existe de nombreuses autres hypothèses.
La plus répandue des explications dit que le roi Charles IX, en 1564, décida que le premier de l'an serait dorénavant au 1er janvier au lieu du 1er avril. Certains contemporains, mécontents de ce qu'ils considérèrent comme une absurdité continuèrent de célébrer le 1er avril en s'offrant quand même des étrennes. Les autres, pour se moquer d'eux, offrirent de faux cadeaux qui se transformèrent ensuite en plaisanteries et autres canulars.
Le seul petit détail pouvant nuire à la crédibilité de cette histoire, c'est que Charles IX, s'il a bien décidé, par l'édit de Roussillon du 9 août 1564, de fixer le jour de l'an au 1er janvier, ne désirait qu'uniformiser des dates qui étaient très différentes selon les régions et provinces de France. Et aucun texte ne semble rapporter qu'il y avait quelque part dans le royaume un endroit où le premier jour de l'année était le 1er avril. Quoi qu'il en soit, le pape Grégoire XIII réforma ensuite le calendrier julien et étendit la mesure de Charles IX à toute la chrétienté.
Une autre hypothèse vient de la Grèce Antique où il paraît qu'au jour qui correspondait à notre 1er avril, on fêtait le dieu du rire.
Si nous ne sommes déjà pas bien certains de ce que signifie ce 1er avril, le fait qu'en France on évoque un poisson (ce qui n'est pas le cas dans de nombreux autres pays où la même coutume existe) n'est pas plus expliqué et les origines potentielles sont légion.
En voici une liste non exhaustive:
- Une d'entre elles viendrait du fait que le 1er avril correspondait à la fin du carême chez les chrétiens, période pendant laquelle le poisson était privilégié, la viande étant interdite. Les cadeaux étaient alors parfois de faux poissons offerts à ceux qui, pourtant, attendaient avec impatience de pouvoir enfin remanger de la viande.
- Une autre indique que le soleil (ou la lune ?) quittait ce jour-là le signe zodiacal des Poissons.
- Une autre encore viendrait du fait que la pêche était interdite à cette époque, en période de reproduction des poissons, celui d'avril venant compenser le manque.
Les hypothèses ne manquent pas. Et si jamais vous n'en avez pas assez, vous pourrez trouver encore d'autres explications sur le poisson d'avril ici, et là, sur le Net.
COMPLÉMENTS
A cause de la morosité ambiante, de sa durée de vie limitée à une seule journée et de l'exploitation trop intensive des zones de pêche où il batifole, le poisson d'avril a un peu tendance à disparaître, tout comme les éléphants roses, un peu trop braconnés et en voie d'extinction. Mais que cela ne vous empêche pas de garder le sourire et de ne pas gober toutes les informations que vous lisez ou écoutez le 1er avril. Que la farce soit avec vous !
En voici une liste non exhaustive:
- Une d'entre elles viendrait du fait que le 1er avril correspondait à la fin du carême chez les chrétiens, période pendant laquelle le poisson était privilégié, la viande étant interdite. Les cadeaux étaient alors parfois de faux poissons offerts à ceux qui, pourtant, attendaient avec impatience de pouvoir enfin remanger de la viande.
- Une autre indique que le soleil (ou la lune ?) quittait ce jour-là le signe zodiacal des Poissons.
- Une autre encore viendrait du fait que la pêche était interdite à cette époque, en période de reproduction des poissons, celui d'avril venant compenser le manque.
Les hypothèses ne manquent pas. Et si jamais vous n'en avez pas assez, vous pourrez trouver encore d'autres explications sur le poisson d'avril ici, et là, sur le Net.
COMPLÉMENTS
A cause de la morosité ambiante, de sa durée de vie limitée à une seule journée et de l'exploitation trop intensive des zones de pêche où il batifole, le poisson d'avril a un peu tendance à disparaître, tout comme les éléphants roses, un peu trop braconnés et en voie d'extinction. Mais que cela ne vous empêche pas de garder le sourire et de ne pas gober toutes les informations que vous lisez ou écoutez le 1er avril. Que la farce soit avec vous !