
Ce matin, je suis émue. Avec mon septième blogoanniversaire, je reçois comme un cadeau le fait de faire partie des 25 blogues de filles sélectionnées par le magazine Coup de Pouce qui sortira en kiosque la semaine prochaine...
Sept ans que je blogue en ce laboratoire de mots qui s'envolent. J'ai beaucoup appris depuis que j'ai commencé à partager virtuellement ici. J'ai mûri. En 2003, j'avais trente ans. J'étais internaute depuis le milieu des années 90 et je naviguais allégrement la Toile. La guerre en Irak commençait...
Un jour, frustrée de ne pas avoir les nouvelles que je désirais connaitre via les journaux et la télévision, j'ai eu l'idée de creuser le Web. J'ai alors découvert le concept de blogue avec les "warblogs", les blogues de guerre des soldats américains. Une fois le concept découvert, je me suis demandée s'il existait aussi en français et c'est ainsi que j'ai atterri sur la blogosphère francophone! J'ai vite assimilé le principe et j'ai eu envie de l'apprivoiser en ma langue.
Dans ce temps là, le mot blogue faisait sursauter l'oreille du commun des mortels et la blogosphère francophone pouvait se parcourir en une nuit. C'était une autre époque. Lorsque j'ai débuté ce blogue, les appareils photos numériques n'étaient pas la norme, YouTube n'existait pas et encore moins les réseaux sociaux! J'en ai vu passer des modes et des tendances en sept ans de blogue. J'ai reçu quelques mentions (radios, magazines, nominations, prix) au fil des années. À chaque fois, j'ai été profondément touchée. J'ai rencontré toutes sortes de gens intéressants. Et, année après année, je me suis attachée à cet endroit virtuel. Je dois aussi mentionner que depuis que je l'ai commencé, j'y applique une certaine politique éditoriale personnelle. C'est le gouvernail interne qui m'aide à naviguer les eaux parfois traitres de la blogosphère infernale.
J'ai toujours imaginé ce blogue comme à une sorte de cuisine. C'est là où je popote. C'est un peu mon restaurant de mots. Ma cuisine ici reflète qui je suis. J'ai évolué avec cet endroit virtuel en même temps qu'il évoluait avec le Web. Je suis devenue maman. J'ai traversé toutes sortes d'obstacles. J'ai vécu. J'ai vieilli. J'ai compris le principe de l'identité numérique. Je me suis virtualisée. Se virtualiser: un processus particulier mais pas du tout douloureux. En fait, c'est un peu comme pénétrer une nouvelle dimension humaine. Ici, parfois, je me sens un peu télépathe.
Si ma vie était un lac, j'aimerais voir les billets de ce blogue comme les paillettes du soleil qui scintillent sur l'eau. J'aime écrire ce qui m'ensoleille. J'aime ce qui lumineux. Ce n'est pas pour rien que ma fille porte un prénom pareil! Les mer... de la vie, je les vis et c'est assez. Je les réfléchis et je les laisse s'immiscer entre mes lignes. Étonnement, ce blogue m'aide parfois à réaliser que la vie est douce même quand je la trouve dure avec moi.
Je suis persuadée que le monde virtuel reflète notre humanité avec ce qu'il y a de meilleur et de pire. Le Web 2.0 n'est rien sans l'humain qui l'anime et s'en nourrit. De nos jours, les réseaux sociaux sont de plus en plus populaires et la blogosphère s'intègre à nos vies réelles. Nous vivons une révolution numérique qui me plait. Il y a eu la révolution industrielle qui changea nos façons d'être et de penser. Aujourd'hui, c'est la révolution numérique qui transforme nos manières d'exister.
J'aime ce coin de Toile qui est devenu ma maison. Je lui reste fidèle contre vents et marées. En mon idéal, j'aimerai le garder jusqu'à mes quarante ans. À ce moment là, je ferai un bilan personnel de cette décennie virtuelle et je me demanderais si je continue ou pas. L'on verra...
Et, à l'occasion de ce septième anniversaire de blogue, je tiens à remercier tous ceux qui viennent grignoter mes lignes du coin de leur écran, tous ceux qui apprécient ma cuisine bloguesque et qui s'en nourrissent. Et merci au magazine Coup de Pouce de m'insérer dans sa liste de filles à découvrir!