Après une nuit entrecoupée de rêves étranges et des ronflements de mon homme. J'ouvre un œil. Puis deux. Il neige à gros flocons. Cela me réveille. Je regarde tomber les peaux de lièvres au petit jour.
Les flocons dansent aux rythmes de légers vent. Ils sont lourds, parfois énormes, comme de la peau d'hiver qui pèle. Sous un ciel maussade, la neige colle au paysage. L'atmosphère est feutrée. Je m'y fonds.
La maison est endormie. Je me lève. J'écoute le silence. Par ma fenêtre tout est blanc. Mes pensées font un souk monstre au creux de ma tête. Dans le calme qui m'enrobe, j'essaie de discipliner mes idées folles. Il y a de ces absurdités humaines qui me révoltent. Il y a de ces beautés humaines qui me renforcent. Il y a l'amour qui me porte. L'amour qui me sauve.
En ma petite maison de galets, l'amour est maitre de ma vie. Il y a son amour à lui. Un amour confiant qui me grandit l'esprit. Il y a elle, petite femme en devenir avec son amour brut et naïf. Un amour que je crains parfois et qui me fait réfléchir. Énormément réfléchir. Il y a l'amour que je ressens pour lui, conscient, fidèle. Il y a l'amour que j'ai pour elle, animal, sanguin. Et il y a le chat et le chien!
L'amour est ma véritable religion. Une religion personnelle que je pratique avec ferveur. Une religion sauvage qui ne se définit point par les paroles des hommes mais par les sens de mon cœur. Humaine. Je suis un être de chair, de cœur et d'esprit.
Une partie des humains sur Terre ne vivent que selon leur chair. Il y a bien des jours où je me passerais de ma chair. D'autres préfèrent vivre selon leur esprit ensuite ils forcent leur cœur à en suivre la trace. Je fais le contraire. Mon cœur dicte ma vie et mon esprit s'y plie. Celui-ci n'est pas toujours satisfait de ce fait mais il accepte cette décision que j'ai prise il y a déjà bien longtemps de cela...
Enfant, j'ai grandi en un environnement en pleine dysfonction. La majorité des adultes qui m'entouraient vivaient d'intenables chaos intérieurs. Petit chaton oublié, recueilli dans le panier de ma mère-grand, plongée en sa bulle d'amour, je regardais souffrir les adultes qui construisaient ma vie. Je pouvais voir leur coeur saigner en même temps que les pleurs et les colères faisaient vibrer leurs âmes. Je ne voulais pas grandir et devenir comme eux.
J'y suis arrivée. "Adultifiée". Je ne suis pas comme eux. J'ai cassé les cycles de ma naissance. Non sans heurt. Et maintenant que j'ai donné la vie, la responsabilité que j'en ressens est incommensurable. Mon esprit frisonne. Alors je me fie à cet amour qui coule en mes veines en espérant qu'il nous protégera des chaos humains qui ravagent la planète.
Une porte s'ouvre, jaillit de sa chambre M'zelle Soleil. Elle me voit pianoter au clavier et s'écrie avec joie: "Maman!". La vie est si belle dans ses yeux qui pétillent. Je lui souris et la serre contre moi. Elle regarde par la fenêtre et s'exclame: "Maman, regarde, l'hiver est revenu!". Ainsi va la vie...
Wow! Vraiment touchant, je suis sans mot, juste pleine d'émotions...
RépondreSupprimertout simplement splendide, ça me va droit au coeur si malmemé depuis tant d'années. Mais vos lignes sont comme ma petit voix intérieure qui m'a toujours conduite bien ou mal d'ailleurs sur le chemin de mon coeur. Même si avec les années ces chemins ressemblent plus à des "escapades" de plus rares!Et puis grace à vous j'ai recommencé à écrire des "poêmes" qui trottaient dans ma tête. ce matin je suis dans ma ville natale d'où je dois repartir mais je suis "ressourcée" et vos lignes sont un bonheur en plus.
RépondreSupprimeramicalement,
brigitte
Merci Anouchka, il faut dire que je l'ai écrit en trempant ma plume droit dans mon coeur...
RépondreSupprimerBrigitte, je suis contente de vous lire ici. En fait cela fait des semaines que je pense à répondre à votre mail sans en trouver l'opportunité! Je m'en excuse. Je suis très touchée par vos mots et très heureuse de savoir que vous vous laissez de nouveau emporter par votre propre poésie. Meilleures pensées...