Vrac de lundi gris
Nouvelle semaine qui achève avril sur un air d'été. Samedi dernier, comme un coup de masse, une petite vague de chaleur nous a réchauffé les idées glacées. Vingt neuf degrés sous le soleil tapant. Sans transition. Une petite révolution pour ma peau habituée à la froideur des derniers mois. L'imposante plaque de glace qui voguait encore vendredi sur le lac paisible n'existait plus vingt quatre heures plus tard. Le brusque coup de chaleur l'aura tuée. Elle aura fini par couler au fond de l'eau. L'on ne la regrettera pas. La nouvelle saison est arrivée.
C'est presque l'été. Plus que quelques semaines à profiter de la sérénité du lac avant l'invasion citadine. J'aime tant le lac à cette époque de l'année. Si calme et tranquille. Pur et limpide. Libre. L'horizon sauvage sans trace d'une seule embarcation. La plage de sable déserte et ses atmosphères zen. Le clapotis de l'eau. La caresse du vent. Bientôt l'activité humaine reviendra chasser cette nature paisible. L'Homme, insouciant des conséquences de ses actes, exploitera ses charmes pour son plaisir estival.
Profiter du retour des beaux jours pour aérer la maison et effectuer ce ménage de printemps qui fait remonter le moral de Shni. Mon petit génie se désespère. Mon indifférence à son sujet le blesse. Pauvre petite créature dont je ne me nourris plus l'imaginaire. Me nourrir l'imaginaire, voilà une activité qui me manque cruellement. Cette semaine, peu de contrats à l'horizon, quelques CVs à envoyer. Deux manuscrits en cours, deux univers complètement différents à travailler. L'un qui se peaufine et l'autre qui se développe.
Comme tous les jours que je passe sans elle, j'apprivoise cette émotion viscérale qui vient me titiller les entrailles. Ma petite fille grandit. Je vieillis aussi. Certaines perspectives se transforment. À ses cotés, j'évolue. Je lâche prise, je la laisse s'échapper de mes jupes. Je laisse une autre femme l'éduquer et je ronge en silence mon frein maternel.
Passer un ou deux jours avec elle par semaine me semble encore essentiel. J'aime m'occuper d'elle au fil des heures qui tissent une journée. Renforcer ce lien qui nous unit. Partager ma vie avec son enfance qui se construit. Lui offrir toute mon attention. Découvrir ses goûts et ses envies. J'apprécie ces instants passés ensemble. Les fins de semaine ce n'est pas pareil, les fins de semaine, elle, lui et moi sommes en famille...
Je réalise que c'est encore dans mon rôle de maman que je me sens le plus à l'aise. Là où je me sens en pleine maitrise. J'imagine que ce sont les fruits que je récolte après trois ans de pratique intensive. Pourtant l'artiste que je suis reprends du service. Coté professionnel, il n'est pas tous les jours facile de se reconstruire. Après m'être séparée du milieu pour mieux couver, il me faut maintenant retrouver mes forces. Combattre les angoisses qui s'insinuent en mes faiblesses. Vivre à la pige comporte un bon lot d'incertitudes...
Je découvre aujourd'hui une expression que je ne connaissais point mais qui m'attire le regard. Une expression qui me fait inexorablement penser au domaine de la politique. Une drôle d'expression que je note en un petit coin de ma cervelle embrouillée. Et avec ce début de semaine qui nous entraine le quotidien, je vous invite à venir faire un tour de mon Littera-cube (en évolution) et à voter comme bon il vous semble (une fois inscrit, l'on peut donner une voix par jour. Le concours se terminera le 15 mai)...
EXPRESSION via expressio.fr
« Faire passer un chameau par le chas d'une aiguille »
SIGNIFICATION
Tenter quelque chose d'impossible ou de très difficile.
ORIGINE
Cette expression nous vient de loin, puisqu'il faut remonter au Christ pour en connaître l'origine. Selon la Bible, à cette époque, il était un homme riche qui respectait scrupuleusement tous les commandements et souhaitait donc ardemment obtenir la vie éternelle (comme tout un chacun, quoi), mais qui refusait obstinément de distribuer ses biens aux pauvres, montrant ainsi son attachement profond aux biens matériels et montrant également que le renoncement à la richesse était difficile, voire impossible. C'est à propos de ce riche que Jésus dit : « Je vous le dis, il est plus aisé pour un chameau d'entrer par le trou d'une aiguille, que pour un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. » (Évangile selon saint Matthieu, XIX, 24) Et quand on connaît la difficulté qu'il y a à faire passer un camélidé bi-bosse par le trou d'une aiguille, sauf dans le cas où cette dernière serait aux proportions de la Tour Eiffel, on se rend compte que les portes du Paradis sont définitivement fermées à notre Onc'Picsou.
EXEMPLE
« Une autre idée abstraite pourrait être réprésentée par quelques-uns des innombrables symboles de l'Écriture, exemple : le trou d'aiguile à travers lequel le chameau est incapable de passer. » Antonin Artaud - Le théâtre et son double
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