...
Chasser le coucher du soleil avant que la nuit froide ne l'avale. Accrocher la nouvelle saison qui s'installe. Absorber une explosion de couleurs éphémères. Percevoir l'intemporel...
mardi, avril 29, 2008
lundi, avril 28, 2008
...
Il y a des pluies de printemps délicieuses où le ciel a l'air de pleurer de joie.
Paul-Jean Toulet
La clémence ne se commande pas. Elle tombe du ciel comme une pluie douce sur le lieu qu'elle domine.
William Shakespeare
La faim est un nuage d'où il tombe une pluie de science et d'éloquence. La satiété est un autre nuage qui fait pleuvoir une pluie d'ignorance et de grossièreté.
Platon
Paul-Jean Toulet
La clémence ne se commande pas. Elle tombe du ciel comme une pluie douce sur le lieu qu'elle domine.
William Shakespeare
La faim est un nuage d'où il tombe une pluie de science et d'éloquence. La satiété est un autre nuage qui fait pleuvoir une pluie d'ignorance et de grossièreté.
Platon
samedi, avril 26, 2008
Couver l’oisillon.
Couver l’oisillon.
En devant mère, je suis devenue gardienne d’un temple, le temple de l’Enfance. Il est désormais de mon devoir de protéger le petit humain des dangers de ce monde.
En devenant mère, je suis devenue guide, il est désormais mon devoir de guider ce petit être vers sa maturité, vers ce moment latent où il pourra voler de ses propres ailes…
En devenant mère, je me transforme en une valeur universelle, je deviens quelque chose de plus grand que ma petite personne.
En devenant mère je m'envole en un univers parrallèle...
En devant mère, je suis devenue gardienne d’un temple, le temple de l’Enfance. Il est désormais de mon devoir de protéger le petit humain des dangers de ce monde.
En devenant mère, je suis devenue guide, il est désormais mon devoir de guider ce petit être vers sa maturité, vers ce moment latent où il pourra voler de ses propres ailes…
En devenant mère, je me transforme en une valeur universelle, je deviens quelque chose de plus grand que ma petite personne.
En devenant mère je m'envole en un univers parrallèle...
Tout craché
L'expression choisie de la semaine et de celle que j'emploie souvent depuis que j'ai vu la binette de mon bébé et que j'ai eu l'impression d'avoir cloné son père! Depuis je m'y suis habituée, mais il reste que sur bien des traits, physiquement, mon enfant est son père tout craché! Cela dit au fur et à mesure qu'elle grandit et nous dévoile sa personnalité propre, sur bien des aspects de celle-ci, c'est sa mère tout craché!
EXPRESSION via Expression.fr
« Tout craché »
SIGNIFICATION
Très ressemblant
ORIGINE
On ne peut pas vraiment dire que, de nos jours, le verbe 'cracher' soit évocateur de choses bien sympathiques. Et c'était déjà le cas au XVe siècle, lorsque cette expression est apparue. Alors comment est-on passé du crachat à la ressemblance ? Il y a deux explications à cela. La première, avancée par Rey et Chantreau, viendrait de l'assimilation métaphorique des excrétions orales (crachat, vomi...) à la parole. On peut effet cracher ou vomir des injures, par exemple. Dans ce cas, tout craché correspondrait à des choses qu'on peut décrire verbalement de manière identique. La seconde, proposée par Wartburg, viendrait du fait que, chez beaucoup de peuples, le crachement est associé à la génération, la reproduction (les sécrétions orales ayant leur équivalent génital comme le sperme). Et quand on évoque la reproduction, on pense aussi forcément à la ressemblance, entre le géniteur et sa progéniture.
EXEMPLE
« Le portrait d'Hubert y est mal fait (...) ; il a l'air d'un ventilateur;
− ma parole! d'un ventilateur tout craché »
André Gide - Paludes
« Juste avant la publication de son premier roman il y a cinq ans, Eddie Muller a eu le choc de sa vie en voyant le projet de couverture que lui envoyait l'éditeur américain : le portrait, rendu en style vaguement «pulp», de son héros Billy Nichols, chroniqueur de boxe plus connu sous le nom de Mister Boxing. C'était, à s'y méprendre, et jusqu'à la fine moustache, son père tout craché. »
Libération - Article du 13/09/2007
EXPRESSION via Expression.fr
« Tout craché »
SIGNIFICATION
Très ressemblant
ORIGINE
On ne peut pas vraiment dire que, de nos jours, le verbe 'cracher' soit évocateur de choses bien sympathiques. Et c'était déjà le cas au XVe siècle, lorsque cette expression est apparue. Alors comment est-on passé du crachat à la ressemblance ? Il y a deux explications à cela. La première, avancée par Rey et Chantreau, viendrait de l'assimilation métaphorique des excrétions orales (crachat, vomi...) à la parole. On peut effet cracher ou vomir des injures, par exemple. Dans ce cas, tout craché correspondrait à des choses qu'on peut décrire verbalement de manière identique. La seconde, proposée par Wartburg, viendrait du fait que, chez beaucoup de peuples, le crachement est associé à la génération, la reproduction (les sécrétions orales ayant leur équivalent génital comme le sperme). Et quand on évoque la reproduction, on pense aussi forcément à la ressemblance, entre le géniteur et sa progéniture.
EXEMPLE
« Le portrait d'Hubert y est mal fait (...) ; il a l'air d'un ventilateur;
− ma parole! d'un ventilateur tout craché »
André Gide - Paludes
« Juste avant la publication de son premier roman il y a cinq ans, Eddie Muller a eu le choc de sa vie en voyant le projet de couverture que lui envoyait l'éditeur américain : le portrait, rendu en style vaguement «pulp», de son héros Billy Nichols, chroniqueur de boxe plus connu sous le nom de Mister Boxing. C'était, à s'y méprendre, et jusqu'à la fine moustache, son père tout craché. »
Libération - Article du 13/09/2007
Chronique enfantine
Chronique d'enfance
Elle s’approche de moi et me dit d’une toute petite voix:
- Maman, ze veux aller voir le cran grasson…
Je lève la tête alors qu’elle me prend la main. J’aperçois à la table située derrière Juan un petit garçon d’environ six ans. Je lui réponds
- Tu veux aller dire bonjour au grand garçon?
- Viiii, allez maman, yiens…
Je me tourne vers son père qui écarquille les yeux. Je souris.
- Ben vas-y toute seule, vas-lui dire bonjour…
- Non, ze suis pas capable!
L’on échange un regard amusé avec Juan. M’zelle Soleil insiste :
- Maman, yiens ze veux dire bonzour au cran grasson…
Elle me prend la main, je me lève. Nous nous approchons de la table où viennent de s’asseoir le petit garçon, ses parents et son oncle. Je leur dis :
- Ma petite fille veut dire bonjour au jeune garçon.
Les parents sourient. Je m’accroupis. Lily-Soleil fait sa gênée et se colle contre moi. Je la pousse de l’avant :
- Bon ben allez, vas-y, dis bonjour...
Le petit garçon regarde mon brin de fille et se sent tout gêné sur sa chaise. La petite se colle contre moi, submergée par une subite vague de timidité, elle devient aussi muette qu'une carpe! Les parents me disent :
- Elle est don ben cute!
- Merci, elle m’a demandé de venir voir le grand garçon, je crois qu’elle a un petit faible...
M’zelle Soleil esquive un sourire, toujours aussi gênée, elle ne décolle pas de moi. Je regarde le petit garçon.
- Bon ben maintenant qu’on est là demande lui son nom.
Elle bredouille un gargouillis de question. La maman du petit interpelle son rejeton:
- Ben alors, demande comment elle s’appelle la petite fille?
Le petit garçon rosit. Je lui demande :
- Comment tu t’appelles?
Samuel me répond le papa avant que ne demande la maman en regardant ma petite coquine :
- Et toi comment tu t’appelles?
Lily-Soleil je réponds tandis que la demoiselle en question cherche sa langue perdue. Je fais la jasette trois secondes avec les parents avant de débarrasser le plancher.
- Oui, elle semble attirée par les garçons dans sa tranche d’âge! Il a quel âge?
- 7 ans…
- Ah! ben c’est ça, entre 6 et huit ans, elle craque à chaque fois! En tout cas, elle a du goût, il est bien mignon ce petit…
Je quitte la table sur un sourire partagé en traînant mon petit bout de fille par la main. De retour à notre place, je partage un regard de connivence avec Juan. La petite lui dit toute contente :
- Ze souis allée voir le cran grasson papa!
- Oui, j’ai vu…
Juan me regarde et me dit :
- J’en reviens pas! Elle a même les yeux qui pétillent!!!!
- Oui, elle pétille et toi tu blanchis…
- Quoi ?!?
- Ben oui, tu lui trouves des étoiles dans les yeux et je te trouve une petite pâleur…
Elle s’approche de moi et me dit d’une toute petite voix:
- Maman, ze veux aller voir le cran grasson…
Je lève la tête alors qu’elle me prend la main. J’aperçois à la table située derrière Juan un petit garçon d’environ six ans. Je lui réponds
- Tu veux aller dire bonjour au grand garçon?
- Viiii, allez maman, yiens…
Je me tourne vers son père qui écarquille les yeux. Je souris.
- Ben vas-y toute seule, vas-lui dire bonjour…
- Non, ze suis pas capable!
L’on échange un regard amusé avec Juan. M’zelle Soleil insiste :
- Maman, yiens ze veux dire bonzour au cran grasson…
Elle me prend la main, je me lève. Nous nous approchons de la table où viennent de s’asseoir le petit garçon, ses parents et son oncle. Je leur dis :
- Ma petite fille veut dire bonjour au jeune garçon.
Les parents sourient. Je m’accroupis. Lily-Soleil fait sa gênée et se colle contre moi. Je la pousse de l’avant :
- Bon ben allez, vas-y, dis bonjour...
Le petit garçon regarde mon brin de fille et se sent tout gêné sur sa chaise. La petite se colle contre moi, submergée par une subite vague de timidité, elle devient aussi muette qu'une carpe! Les parents me disent :
- Elle est don ben cute!
- Merci, elle m’a demandé de venir voir le grand garçon, je crois qu’elle a un petit faible...
M’zelle Soleil esquive un sourire, toujours aussi gênée, elle ne décolle pas de moi. Je regarde le petit garçon.
- Bon ben maintenant qu’on est là demande lui son nom.
Elle bredouille un gargouillis de question. La maman du petit interpelle son rejeton:
- Ben alors, demande comment elle s’appelle la petite fille?
Le petit garçon rosit. Je lui demande :
- Comment tu t’appelles?
Samuel me répond le papa avant que ne demande la maman en regardant ma petite coquine :
- Et toi comment tu t’appelles?
Lily-Soleil je réponds tandis que la demoiselle en question cherche sa langue perdue. Je fais la jasette trois secondes avec les parents avant de débarrasser le plancher.
- Oui, elle semble attirée par les garçons dans sa tranche d’âge! Il a quel âge?
- 7 ans…
- Ah! ben c’est ça, entre 6 et huit ans, elle craque à chaque fois! En tout cas, elle a du goût, il est bien mignon ce petit…
Je quitte la table sur un sourire partagé en traînant mon petit bout de fille par la main. De retour à notre place, je partage un regard de connivence avec Juan. La petite lui dit toute contente :
- Ze souis allée voir le cran grasson papa!
- Oui, j’ai vu…
Juan me regarde et me dit :
- J’en reviens pas! Elle a même les yeux qui pétillent!!!!
- Oui, elle pétille et toi tu blanchis…
- Quoi ?!?
- Ben oui, tu lui trouves des étoiles dans les yeux et je te trouve une petite pâleur…
mercredi, avril 23, 2008
Bêtises canines
Un chien dans la mouise...
Avec les beaux jours qui s'installent je reprends mes routines de plein air, cela fait un bien fou que de respirer à nouveau les odeurs de la nature. Mardi soir, nous recevons des amis à diner. Marie est la première arrivée, alors que nous relaxons sur la terrasse, l'on en vient à discuter de la neige qui nous entoure. Je lui dis:
- Encore une semaine et on devrait voir l'herbe de la pelouse...
Elle éclate de rire et s'exclame:
- Mouais, compte quand même deux semaines vu l'épaisseur qu'il reste!
Je soupire. Ici, le printemps est une histoire de patience...
Ce matin, Vanou se joint à notre excursion de lac matinale. Le soleil brille de plein feux, c'est une journée magnifique. Lorsqu'elle comprend que l'on part en ballade, Chanelle sourit à pleines babines, M'zelle Soleil gazouille sous le ciel bleu, nous voilà en route...
Quelques minutes plus tard nous arrivons en cette partie du lac où l'on peut se frayer un passage à travers l'épaisse couche de "sloche" blanchâtre qui recouvre la plage. Le lac commence à dégeler, l'on peut y voir des poches d'eau qui se libèrent de leur prison d'hiver. L'on arrive à avancer jusqu'au quai entreposé en un coin de sable imaginaire. Chanelle s'aventure sur la glace tandis que l'on papote sous le soleil. Vanou s'inquiète un peu de la voir s'éloigner. Je suis si habituée à la sagesse de ma chienne que je n'y fais pas trop attention. M'zelle Soleil fait des siennes. Je détourne mon regard du lac pour m'occuper d'une demande enfantine. D'un coup, Vanou s'exclame:
- Oh! My God, Chanelle est tombée dans le lac!
Je lève la tête et quelle n'est pas ma surprise de voir Chanelle dans l'eau! La pauvre essaie de s'agripper à la glace qui s'effrite sous ses griffes. Elle n'arrive plus à remonter sur la banquise. Un petit vent de panique souffle sur notre coin de plage. Vanou s'avance pour vite se rendre compte qu'on ne peut la sauver sans se mouiller. Je me propose pour y aller. C'est mon chien il est donc de mon devoir d'aller la chercher. J'estime que pour l'atteindre il faut entrer dans l'eau jusqu'à la taille puisque la surface est trop friable pour ne pas nous enfoncer directement dans une soupe de glace pilée. Vanou me dit:
- Mais non tu as la gamine, je vais y aller...
- Attends, on va lui donner une chance, elle va peut-être y arriver!
Tandis que l'on tergiverse, Chanelle essaie de se sortir de son pétrin sans succès. Nous l'encourageons de notre mieux. En duo, l'on crie à plein poumons:
- Allez Chanelle, t'es capable, pousse, grimpe, allez, vas-y, vas-y Shanie, tu vas y arriver...
Un petit air de peur souffle en nos coeurs. M'zelle Soleil, silencieuse, ne sait trop quoi penser. La minute est grave. Chanelle est en bien mauvaise posture. Allons-nous devoir entrer dans l'eau? Nous cherchons d'autres solutions en vain. Nous l'encourageons davantage. Se passe le petit miracle. En un ultime coup de reins, Chanelle arrive à se hisser sur la glace qui ne se dérobe pas sous ses pas. La mine piteuse, elle nous rejoint rapidement. La panique se transforme alors en soulagement. Ouf! L'on aura pas eu à se mouiller les fesses dans l'eau glacée pour sauver un chien de sa bêtise. Je me dis que je vais la garder plus à l'œil même si je suis certaine qu'elle vient d'apprendre sa leçon. Sacrée Chanelle qui vient de nous donner une belle frousse! Douce Chanelle qui s'est incrustée dans notre quotidien, douce Chanelle qui s'est fait une niche dans nos vies, j'espère que nous pourrons la garder encore quelques années à nos cotés...
Avec les beaux jours qui s'installent je reprends mes routines de plein air, cela fait un bien fou que de respirer à nouveau les odeurs de la nature. Mardi soir, nous recevons des amis à diner. Marie est la première arrivée, alors que nous relaxons sur la terrasse, l'on en vient à discuter de la neige qui nous entoure. Je lui dis:
- Encore une semaine et on devrait voir l'herbe de la pelouse...
Elle éclate de rire et s'exclame:
- Mouais, compte quand même deux semaines vu l'épaisseur qu'il reste!
Je soupire. Ici, le printemps est une histoire de patience...
Ce matin, Vanou se joint à notre excursion de lac matinale. Le soleil brille de plein feux, c'est une journée magnifique. Lorsqu'elle comprend que l'on part en ballade, Chanelle sourit à pleines babines, M'zelle Soleil gazouille sous le ciel bleu, nous voilà en route...
Quelques minutes plus tard nous arrivons en cette partie du lac où l'on peut se frayer un passage à travers l'épaisse couche de "sloche" blanchâtre qui recouvre la plage. Le lac commence à dégeler, l'on peut y voir des poches d'eau qui se libèrent de leur prison d'hiver. L'on arrive à avancer jusqu'au quai entreposé en un coin de sable imaginaire. Chanelle s'aventure sur la glace tandis que l'on papote sous le soleil. Vanou s'inquiète un peu de la voir s'éloigner. Je suis si habituée à la sagesse de ma chienne que je n'y fais pas trop attention. M'zelle Soleil fait des siennes. Je détourne mon regard du lac pour m'occuper d'une demande enfantine. D'un coup, Vanou s'exclame:
- Oh! My God, Chanelle est tombée dans le lac!
Je lève la tête et quelle n'est pas ma surprise de voir Chanelle dans l'eau! La pauvre essaie de s'agripper à la glace qui s'effrite sous ses griffes. Elle n'arrive plus à remonter sur la banquise. Un petit vent de panique souffle sur notre coin de plage. Vanou s'avance pour vite se rendre compte qu'on ne peut la sauver sans se mouiller. Je me propose pour y aller. C'est mon chien il est donc de mon devoir d'aller la chercher. J'estime que pour l'atteindre il faut entrer dans l'eau jusqu'à la taille puisque la surface est trop friable pour ne pas nous enfoncer directement dans une soupe de glace pilée. Vanou me dit:
- Mais non tu as la gamine, je vais y aller...
- Attends, on va lui donner une chance, elle va peut-être y arriver!
Tandis que l'on tergiverse, Chanelle essaie de se sortir de son pétrin sans succès. Nous l'encourageons de notre mieux. En duo, l'on crie à plein poumons:
- Allez Chanelle, t'es capable, pousse, grimpe, allez, vas-y, vas-y Shanie, tu vas y arriver...
Un petit air de peur souffle en nos coeurs. M'zelle Soleil, silencieuse, ne sait trop quoi penser. La minute est grave. Chanelle est en bien mauvaise posture. Allons-nous devoir entrer dans l'eau? Nous cherchons d'autres solutions en vain. Nous l'encourageons davantage. Se passe le petit miracle. En un ultime coup de reins, Chanelle arrive à se hisser sur la glace qui ne se dérobe pas sous ses pas. La mine piteuse, elle nous rejoint rapidement. La panique se transforme alors en soulagement. Ouf! L'on aura pas eu à se mouiller les fesses dans l'eau glacée pour sauver un chien de sa bêtise. Je me dis que je vais la garder plus à l'œil même si je suis certaine qu'elle vient d'apprendre sa leçon. Sacrée Chanelle qui vient de nous donner une belle frousse! Douce Chanelle qui s'est incrustée dans notre quotidien, douce Chanelle qui s'est fait une niche dans nos vies, j'espère que nous pourrons la garder encore quelques années à nos cotés...
...canitude
Demander à un écrivain ce qu'il pense des critiques, c'est demander à un réverbère ce qu'il pense des chiens.
John Osborne
Pour son chien, tout homme est Napoléon. C'est ce qui explique la grande popularité des chiens.
Aldous Huxley
Quand il y a une vieille fille dans une maison, les chiens de garde sont inutiles.
Honoré de Balzac
John Osborne
Pour son chien, tout homme est Napoléon. C'est ce qui explique la grande popularité des chiens.
Aldous Huxley
Quand il y a une vieille fille dans une maison, les chiens de garde sont inutiles.
Honoré de Balzac
mardi, avril 22, 2008
Nature et vie
La nature à l'honneur du jour
Ce matin, gazouillent par centaines les oiseaux dans la forêt. Doucement le village se réveille de sa catatonie hivernale. Les oiseaux déclarent l’arrivée du printemps et le village se refait une beauté. Tout cela a débuté la semaine dernière, avec les premières belles journées qui ont flirté avec les vingt degrés et qui ont fait chanter les oiseaux par milliers. La forêt a repris vie par la cime des arbres. Lundi dernier, c’était véritable une cacophonie. Mes oreilles n'en revenaient pas! Depuis les oiseaux se sont calmés mais ils continuent d’animer la forêt de leur gazouillis multiples.
Durant nos ballades de la semaine dernière dans le village, nous avons rencontré quelques machines de nettoyage dont ce camion balai. Jamais je n'avais vu telle bête mécanique. M’zelle Soleil fut hypnotisée et Chanelle en est restée la gueule ouverte, plantée sur place. C’était la seule activité du village. J’aime cette transition paisible, ce calme avant l’invasion. Il règne au village une tranquillité qui me ressource l’âme. Je savoure cette ambiance particulière qui s'effacera l'été venu...
En ce moment, chaque personne que l’on croise devient une rencontre. L'occasion d'échanger après un rude hiver. Comme je vis en ce coin de brousse depuis presque une décennie, que je suis relativement active dans la communauté par le biais de mes photos et de mon implication dans l’association pour la préservation du lac, je jouis d’une petite célébrité locale qui m’étonne toujours un peu. Il est vrai que depuis deux ans, mes photos font quasiment tout le temps la page couverture du journal municipal et que je milite régulièrement pour le lac, je ne suis plus anonyme. D’ailleurs il va me falloir reprendre du service écologique avec les beaux jours. C'est un travail à longue haleine que d'essayer de préserver notre environnent.
Aussi, il n’est pas rare que lorsque je me ballade sur la rue principale je rencontre des gens qui me reconnaissent mais que je ne situe pas. Ils me connaissent à leur façon mais je ne les connais pas du tout, ce sont des visages dans la foule. Des conversations naissent, je me laisse porter par la vague et je les quitte en ne les connaissant pas davantage. L'on parle de photos et de lac, de trucs et de machins, je reçois souvent des louanges qui me gênent et la vie continue son train train quotidien. Lorsque passe en voiture le maire sur la rue principale, il me salue d'un signe de la main, je lui renvoie un sourire alors que j’ai les dix doigts sur la poussette qui trimballe ma fillette. Le village s'éveille, c'en est fini de l'hibernation glacée...
J’appelle le village cette "communauté de lac" parce-que je ne trouve pas de meilleur terme pour désigner l'endroit mais ce n’est pas tant un village qu’un lieu de villégiature. C’est, d'après moi, une bulle privilégiée qui profite des bienfaits de la nature. Pour la municipalité, nous sommes une ville mais là je trouve que c’est un peu exagéré! Cela tient un peu de la folie des grandeurs qui caractérise le genre humain. Le lieu situé en bordure du plus grand lac de la région est entouré de la forêt qui tapisse les hauteurs des petits monts environnants. Environ 300 âmes à l’année, une majorité de résidences secondaires et 5000 âmes lorsque bat le plein de l’été.
Le village a plusieurs cadences, il change de rythme selon les saisons. Autant j’aime ce calme d’avant la tempête humaine, autant lorsque commence les débuts de l’invasion citadine, je grince des dents en silence. Plus je m’enracine en ce petit coin d’exil, plus je grince des dents lorsque reviennent les « autres ». Ceux qui sont habitués à vivre en milieu urbain, au gré des moteurs, ne se rendent pas compte du bruit qu'ils génèrent, de la pollution qu'ils amènent dans leurs bagages. Les premières années, c’est à peine si j’y faisais attention. Maintenant je ressens cela presque comme une intrusion. J'ai besoin d'au moins deux semaines pour m'y résigner. Depuis deux ou trois ans, Juan commence lui aussi à ressentir cette désagréable sensation, nous sommes assimilés à la faune locale.
Le lac est loin d'avoir calé, on n'y voit encore rien d'autre que de la glace. Comme à mon habitude, je m'y suis approchée, tant et si bien que comme à chaque année, j'ai fini par m'y mouiller les pieds! Je me suis encore une fois avancée assez loin pour m'enfoncer les pas dans une "sloche" de lac. Mon petit bout de fille accrochée à ma main (légére comme une plume, elle n'a pas eu conscience du minuscule danger), je me suis vite sentie coupable de mon inconscience et j'ai reculé si vite que Lily-Soleil n'a même pas eu le temps de réaliser mon erreur. Être mère responsabilise les pieds! Cela dit, une fois les beaux jours arrivés, c'est toujours un plaisir que de m'y tremper les souliers. C'est plus fort que moi et pas si dangereux que cela puisque je ne m'aventure qu'en bordure d'une eau que je sais peu profonde.
La neige fond subtilement, ce n’est pas fulgurant même si le temps doux a fait fondre presque deux mètres en deux semaines. Il reste cependant, parsemés dans le paysage, bien des monts de neige qui ont une texture de glace pilée. M'zelle Soleil s'amuse à jouer dans les flaques. Je la laisse faire sans m'en formaliser (tant qu'elle ne s'y trempe pas la tête). Je profite du ciel bleu et de la douceur printanière. C'est assez surréaliste de sentir la chaleur du soleil sur sa peau nue, de se sentir griller alors que le regard ne rencontre encore que le blanc de la neige. Il reste un peu plus d’un mètre à fondre pour que je puisse voir ma pelouse sauvage.
Derrière la maison, je commence à voir des bouts de mon terrain. La terrasse est quasi libérée. M’zelle Soleil m'a fait sortir sa glissade et ses chaises de jardin. Durant la fin de semaine, Juan a aidé à déglacer la place tandis que je me suis acharnée sur un tas de neige qui recouvrait mes futures plates bandes. Lily- Soleil apprend à maitriser son vélo. Elle en a rêvé tout l'hiver. Son père lui apprend à pédaler. Son bonheur m'inonde le coeur gonfle qui vibre d'amour à leurs cotés. Je les suis en appréciant chaque instant. Nous avons commencé le grand ménage de printemps. L’été est définitivement en chemin.
Ce matin, gazouillent par centaines les oiseaux dans la forêt. Doucement le village se réveille de sa catatonie hivernale. Les oiseaux déclarent l’arrivée du printemps et le village se refait une beauté. Tout cela a débuté la semaine dernière, avec les premières belles journées qui ont flirté avec les vingt degrés et qui ont fait chanter les oiseaux par milliers. La forêt a repris vie par la cime des arbres. Lundi dernier, c’était véritable une cacophonie. Mes oreilles n'en revenaient pas! Depuis les oiseaux se sont calmés mais ils continuent d’animer la forêt de leur gazouillis multiples.
Durant nos ballades de la semaine dernière dans le village, nous avons rencontré quelques machines de nettoyage dont ce camion balai. Jamais je n'avais vu telle bête mécanique. M’zelle Soleil fut hypnotisée et Chanelle en est restée la gueule ouverte, plantée sur place. C’était la seule activité du village. J’aime cette transition paisible, ce calme avant l’invasion. Il règne au village une tranquillité qui me ressource l’âme. Je savoure cette ambiance particulière qui s'effacera l'été venu...
En ce moment, chaque personne que l’on croise devient une rencontre. L'occasion d'échanger après un rude hiver. Comme je vis en ce coin de brousse depuis presque une décennie, que je suis relativement active dans la communauté par le biais de mes photos et de mon implication dans l’association pour la préservation du lac, je jouis d’une petite célébrité locale qui m’étonne toujours un peu. Il est vrai que depuis deux ans, mes photos font quasiment tout le temps la page couverture du journal municipal et que je milite régulièrement pour le lac, je ne suis plus anonyme. D’ailleurs il va me falloir reprendre du service écologique avec les beaux jours. C'est un travail à longue haleine que d'essayer de préserver notre environnent.
Aussi, il n’est pas rare que lorsque je me ballade sur la rue principale je rencontre des gens qui me reconnaissent mais que je ne situe pas. Ils me connaissent à leur façon mais je ne les connais pas du tout, ce sont des visages dans la foule. Des conversations naissent, je me laisse porter par la vague et je les quitte en ne les connaissant pas davantage. L'on parle de photos et de lac, de trucs et de machins, je reçois souvent des louanges qui me gênent et la vie continue son train train quotidien. Lorsque passe en voiture le maire sur la rue principale, il me salue d'un signe de la main, je lui renvoie un sourire alors que j’ai les dix doigts sur la poussette qui trimballe ma fillette. Le village s'éveille, c'en est fini de l'hibernation glacée...
J’appelle le village cette "communauté de lac" parce-que je ne trouve pas de meilleur terme pour désigner l'endroit mais ce n’est pas tant un village qu’un lieu de villégiature. C’est, d'après moi, une bulle privilégiée qui profite des bienfaits de la nature. Pour la municipalité, nous sommes une ville mais là je trouve que c’est un peu exagéré! Cela tient un peu de la folie des grandeurs qui caractérise le genre humain. Le lieu situé en bordure du plus grand lac de la région est entouré de la forêt qui tapisse les hauteurs des petits monts environnants. Environ 300 âmes à l’année, une majorité de résidences secondaires et 5000 âmes lorsque bat le plein de l’été.
Le village a plusieurs cadences, il change de rythme selon les saisons. Autant j’aime ce calme d’avant la tempête humaine, autant lorsque commence les débuts de l’invasion citadine, je grince des dents en silence. Plus je m’enracine en ce petit coin d’exil, plus je grince des dents lorsque reviennent les « autres ». Ceux qui sont habitués à vivre en milieu urbain, au gré des moteurs, ne se rendent pas compte du bruit qu'ils génèrent, de la pollution qu'ils amènent dans leurs bagages. Les premières années, c’est à peine si j’y faisais attention. Maintenant je ressens cela presque comme une intrusion. J'ai besoin d'au moins deux semaines pour m'y résigner. Depuis deux ou trois ans, Juan commence lui aussi à ressentir cette désagréable sensation, nous sommes assimilés à la faune locale.
Le lac est loin d'avoir calé, on n'y voit encore rien d'autre que de la glace. Comme à mon habitude, je m'y suis approchée, tant et si bien que comme à chaque année, j'ai fini par m'y mouiller les pieds! Je me suis encore une fois avancée assez loin pour m'enfoncer les pas dans une "sloche" de lac. Mon petit bout de fille accrochée à ma main (légére comme une plume, elle n'a pas eu conscience du minuscule danger), je me suis vite sentie coupable de mon inconscience et j'ai reculé si vite que Lily-Soleil n'a même pas eu le temps de réaliser mon erreur. Être mère responsabilise les pieds! Cela dit, une fois les beaux jours arrivés, c'est toujours un plaisir que de m'y tremper les souliers. C'est plus fort que moi et pas si dangereux que cela puisque je ne m'aventure qu'en bordure d'une eau que je sais peu profonde.
La neige fond subtilement, ce n’est pas fulgurant même si le temps doux a fait fondre presque deux mètres en deux semaines. Il reste cependant, parsemés dans le paysage, bien des monts de neige qui ont une texture de glace pilée. M'zelle Soleil s'amuse à jouer dans les flaques. Je la laisse faire sans m'en formaliser (tant qu'elle ne s'y trempe pas la tête). Je profite du ciel bleu et de la douceur printanière. C'est assez surréaliste de sentir la chaleur du soleil sur sa peau nue, de se sentir griller alors que le regard ne rencontre encore que le blanc de la neige. Il reste un peu plus d’un mètre à fondre pour que je puisse voir ma pelouse sauvage.
Derrière la maison, je commence à voir des bouts de mon terrain. La terrasse est quasi libérée. M’zelle Soleil m'a fait sortir sa glissade et ses chaises de jardin. Durant la fin de semaine, Juan a aidé à déglacer la place tandis que je me suis acharnée sur un tas de neige qui recouvrait mes futures plates bandes. Lily- Soleil apprend à maitriser son vélo. Elle en a rêvé tout l'hiver. Son père lui apprend à pédaler. Son bonheur m'inonde le coeur gonfle qui vibre d'amour à leurs cotés. Je les suis en appréciant chaque instant. Nous avons commencé le grand ménage de printemps. L’été est définitivement en chemin.
Jour de réfléxions planétaires
Jour de réflexions planétaires
Aujourd’hui c’est le jour de la Terre, pour en honorer la valeur, je me penche sur ces produits ménagers qui nuisent à notre environnement.
Depuis l’année dernière où j’ai fait le voeu de changer notre "savon à lave vaisselle ultra phosphates", nous avons pris le tournant écologique en changeant une autre de nos habitudes. Nous utilisons maintenant une poudre inoffensive pour l’environnement. J'en ai profité pour recycler la boite en carton de mes tablettes nocives comme contenant pratique pour ma poudre aussi efficace qu'écolo. C'est un tout petit peu plus cher à l'achat mais ne peut-on pas sacrifier deux ou trois dollars pour le bien-être de la planète?
Je trouve toujours déconcertant le manque d'informations pertinentes diffusées dans les médias en ce qui concerne les dangers des produits chimiques à utilisation massive. Il fait bon être propre comme un sou neuf mais à quel prix? Au détriment des générations futures? Si dans le temps nous baignions collectivement dans une douce inconscience, nous ne pouvons désormais ignorer toutes les sources d'informations à notre disposition.
L’année d’avant j’avais déjà effectué le virage avec ma lessive. J'ai depuis essayé plusieurs sortes de détergents sans phosphates pour toujours en revenir à "ma parisienne" que je trouve la meilleure coté qualité-prix, je ne me suis cependant pas encore rendue à la noix de lavage! Je reste délinquante coté assouplissant. Avec l’année à venir, je désire m’attaquer aux autres produits de ménage qui sont corrosifs pour l'environnement. C'est un petit effort pour une grande cause. De ces petits détails qui tuent la nature. De ces produits qui désinfectent et polluent à la fois! Je sens que j’aurai bien du mal à me détacher de ma javel magique qui détruit tout sur son passage. Une goutte d’espoir pour ma conscience avec l’idée d’une eau de javel bio.
Je sais que le vinaigre est un incontournable de nos arrières grands–mères mais j’avoue avoir du mal à m’y plier lorsqu’il s’agit de laver les surfaces! Nous utilisons le vinaigre comme agent de rinçage dans le lave vaisselle. À ma grande surprise il ne s’en dégage aucune odeur indésirable. Je suis aussi surprise de l’efficacité de la conjugaison « poudre et vinaigre ». Pour être franche je ne vois guère de différence entre la super boule atomique qui dégraisse plus vite que son ombre et notre poudre actuelle faite localement. C'est tout un changement de mentalité à assimiler. S'éduquer, s'informer, comprendre, agir...
Depuis que nous sommes entrés dans une ère basée sur l’hygiène humaine, nous sommes bombardés de toutes sortes de messages de peur qui nous font utiliser des produits nocifs à notre environnement. C'est la guerre aux bactéries, moi-même parfois j'en développe quelques phobies! Des phobies que je soupçonne fortement reliées à toutes ces informations vantant l'importance des produits chimiques ou jetables! Nous n’avons jamais été aussi propres et la planète n’a jamais été aussi salie! C’est quand même un sacré paradoxe! Bien sur, certains diront que notre longévité a augmenté considérablement mais qu’en est-il de la longévité de notre environnement? Est-il utile de vivre cent ans tout en polluant la nature comme si l’on en vivait mille? Je ne vois pas la logique de cette façon de vivre.
Au Québec les lac souffrent d’eutrophisation accélérée, un processus naturel qui se dérègle, un tout causé par l’activité humaine. Ainsi en quelques décennies, les humains peuvent enclencher le vieillissement prématuré des lacs. En cent ans, l’on peut faire vieillir un lac d'un millier d’années! C’est quand même honteux.
Les amérindiens qui vivaient auparavant en ce lieu de nature vivaient simplement, peut-être moins longtemps mais sans faire le moindre dégâts. Ils laissaient si peu de traces de leur passage que c’en est aujourd’hui un véritable casse-tête pour les archéologues qui en étudient l’histoire. Les amérindiens vivaient selon le principe des sept générations à venir, avec la tradition bien ancrée de laisser à l’état pur la nature pour les générations futures.
Quant à nous, nous vivons de façon à profiter et exploiter la Terre le plus possible durant notre existence sans penser réellement à nos arrières-arrières-arrières petits enfants. Déjà l’on ne veut pas mourir alors penser à ceux qui nous succèderont, c'est énormément demander! En ce qui me concerne, je ne veux pas vivre cent ans. Dans l’absolu j’en conçois l’intérêt mais en pratique je doute d’en comprendre le bien fondé! En pratique, je n’ai pas vraiment envie de devenir toute fripée, de ne plus pouvoir fonctionner seule et de devoir vivre mes dernières années à moitié trépassée dans une maison de vieillards! Dans la pratique je préfèrerai vivre en relative forme jusqu'à 80 ans ( ce qui est déjà beaucoup) et laisser derrière moi une planète en santé pour les enfants de mes enfants…
En ce jour de la Terre, je remercie la nature de ses bienfaits et j'espère un avenir meilleur. Alors que je suis dans la vigueur de ma mi trentaine, je me penche sur les vertus du vinaigre comme ingrédient ménager au coeur de ma maisonnée. Nous possédons déjà des appareils qui ne gaspillent pas l’énergie. Nous sommes sur la bonne voie.
Le vinaigre pour laver le micro-ondes "Verser une solution de 125 ml (1/2 tasse) de vinaigre blanc pur et de 250 ml (1 tasse) d'eau dans un bol. Faire bouillir quelques instants et laissez le bol dans le micro ondes. La vapeur qui se dégage facilitera le nettoyage des parois. Il suffit ensuite de passer un coup d'éponge." . Le vinaigre me semble de plus en plus un élément indispensable pour laver en toute propreté! Il y a aussi le citron, mais je n'ai pas encore explorer cette avenue "Pour redonner au micro-onde son odeur de fraîcheur: Couper un citron en deux et en prendre une moitié qu'on dépose dans de l'eau. On laisse bouillir quelques minutes au max dans le micro-onde, on l'enlève et le tour est joué."
Pas à pas, j’ajuste ma vision écologique globale et j’agis à ma petite échelle. Et je me dis que si tout le monde avançait pas à pas dans la bonne direction, les générations à venir auraient la chance de pouvoir vivre sur une planète propre. Tant qu'il y a de l'espoir, il y a de la vie disaient les anciens.
Trucs écologiques (source)
Chaque année, la famille canadienne moyenne utilise entre 20 et 40 litres de nettoyants toxiques. La grande majorité de ces produits sont rejetés directement dans les égouts et se retrouve éventuellement dans l’environnement1. Il faut également tenir compte que, lors de l’utilisation de ces produits, nous nous exposons à des substances toxiques qui ont un effet néfaste sur notre santé. Voici quelques trucs pour avoir une maison propre et saine.
Le savon pur : Le savon est entièrement biodégradable, sans danger et non toxique. Choisir les savons exempts de parfum artificiel, de colorant et d’autres additifs.
Le vinaigre (5 % d’acide acétique) : Le vinaigre est un désinfectant doux, qui sert à enlever la graisse, à nettoyer le verre, à désodoriser et à enlever les dépôts de calcium, les taches ainsi que la cire accumulée.
L’amidon : L’amidon est une poudre inodore, qui nettoie bien les tapis souillés et les taches de graisse.
Les cristaux de soude (carbonate de soude) : Ingrédient clé pour la lessive, les cristaux de soude enlèvent la graisse et les taches. Ils constituent un agent désinfectant et servent à adoucir l’eau. Ne pas utiliser sur l’aluminium.
Le bicarbonate de soude : Le bicarbonate de soude remplace les récurants. En outre, il sert à désodoriser, à enlever les taches, à polir et à assouplir les tissus.
Aujourd’hui c’est le jour de la Terre, pour en honorer la valeur, je me penche sur ces produits ménagers qui nuisent à notre environnement.
Depuis l’année dernière où j’ai fait le voeu de changer notre "savon à lave vaisselle ultra phosphates", nous avons pris le tournant écologique en changeant une autre de nos habitudes. Nous utilisons maintenant une poudre inoffensive pour l’environnement. J'en ai profité pour recycler la boite en carton de mes tablettes nocives comme contenant pratique pour ma poudre aussi efficace qu'écolo. C'est un tout petit peu plus cher à l'achat mais ne peut-on pas sacrifier deux ou trois dollars pour le bien-être de la planète?
Je trouve toujours déconcertant le manque d'informations pertinentes diffusées dans les médias en ce qui concerne les dangers des produits chimiques à utilisation massive. Il fait bon être propre comme un sou neuf mais à quel prix? Au détriment des générations futures? Si dans le temps nous baignions collectivement dans une douce inconscience, nous ne pouvons désormais ignorer toutes les sources d'informations à notre disposition.
L’année d’avant j’avais déjà effectué le virage avec ma lessive. J'ai depuis essayé plusieurs sortes de détergents sans phosphates pour toujours en revenir à "ma parisienne" que je trouve la meilleure coté qualité-prix, je ne me suis cependant pas encore rendue à la noix de lavage! Je reste délinquante coté assouplissant. Avec l’année à venir, je désire m’attaquer aux autres produits de ménage qui sont corrosifs pour l'environnement. C'est un petit effort pour une grande cause. De ces petits détails qui tuent la nature. De ces produits qui désinfectent et polluent à la fois! Je sens que j’aurai bien du mal à me détacher de ma javel magique qui détruit tout sur son passage. Une goutte d’espoir pour ma conscience avec l’idée d’une eau de javel bio.
Je sais que le vinaigre est un incontournable de nos arrières grands–mères mais j’avoue avoir du mal à m’y plier lorsqu’il s’agit de laver les surfaces! Nous utilisons le vinaigre comme agent de rinçage dans le lave vaisselle. À ma grande surprise il ne s’en dégage aucune odeur indésirable. Je suis aussi surprise de l’efficacité de la conjugaison « poudre et vinaigre ». Pour être franche je ne vois guère de différence entre la super boule atomique qui dégraisse plus vite que son ombre et notre poudre actuelle faite localement. C'est tout un changement de mentalité à assimiler. S'éduquer, s'informer, comprendre, agir...
Depuis que nous sommes entrés dans une ère basée sur l’hygiène humaine, nous sommes bombardés de toutes sortes de messages de peur qui nous font utiliser des produits nocifs à notre environnement. C'est la guerre aux bactéries, moi-même parfois j'en développe quelques phobies! Des phobies que je soupçonne fortement reliées à toutes ces informations vantant l'importance des produits chimiques ou jetables! Nous n’avons jamais été aussi propres et la planète n’a jamais été aussi salie! C’est quand même un sacré paradoxe! Bien sur, certains diront que notre longévité a augmenté considérablement mais qu’en est-il de la longévité de notre environnement? Est-il utile de vivre cent ans tout en polluant la nature comme si l’on en vivait mille? Je ne vois pas la logique de cette façon de vivre.
Au Québec les lac souffrent d’eutrophisation accélérée, un processus naturel qui se dérègle, un tout causé par l’activité humaine. Ainsi en quelques décennies, les humains peuvent enclencher le vieillissement prématuré des lacs. En cent ans, l’on peut faire vieillir un lac d'un millier d’années! C’est quand même honteux.
Les amérindiens qui vivaient auparavant en ce lieu de nature vivaient simplement, peut-être moins longtemps mais sans faire le moindre dégâts. Ils laissaient si peu de traces de leur passage que c’en est aujourd’hui un véritable casse-tête pour les archéologues qui en étudient l’histoire. Les amérindiens vivaient selon le principe des sept générations à venir, avec la tradition bien ancrée de laisser à l’état pur la nature pour les générations futures.
Quant à nous, nous vivons de façon à profiter et exploiter la Terre le plus possible durant notre existence sans penser réellement à nos arrières-arrières-arrières petits enfants. Déjà l’on ne veut pas mourir alors penser à ceux qui nous succèderont, c'est énormément demander! En ce qui me concerne, je ne veux pas vivre cent ans. Dans l’absolu j’en conçois l’intérêt mais en pratique je doute d’en comprendre le bien fondé! En pratique, je n’ai pas vraiment envie de devenir toute fripée, de ne plus pouvoir fonctionner seule et de devoir vivre mes dernières années à moitié trépassée dans une maison de vieillards! Dans la pratique je préfèrerai vivre en relative forme jusqu'à 80 ans ( ce qui est déjà beaucoup) et laisser derrière moi une planète en santé pour les enfants de mes enfants…
En ce jour de la Terre, je remercie la nature de ses bienfaits et j'espère un avenir meilleur. Alors que je suis dans la vigueur de ma mi trentaine, je me penche sur les vertus du vinaigre comme ingrédient ménager au coeur de ma maisonnée. Nous possédons déjà des appareils qui ne gaspillent pas l’énergie. Nous sommes sur la bonne voie.
Le vinaigre pour laver le micro-ondes "Verser une solution de 125 ml (1/2 tasse) de vinaigre blanc pur et de 250 ml (1 tasse) d'eau dans un bol. Faire bouillir quelques instants et laissez le bol dans le micro ondes. La vapeur qui se dégage facilitera le nettoyage des parois. Il suffit ensuite de passer un coup d'éponge." . Le vinaigre me semble de plus en plus un élément indispensable pour laver en toute propreté! Il y a aussi le citron, mais je n'ai pas encore explorer cette avenue "Pour redonner au micro-onde son odeur de fraîcheur: Couper un citron en deux et en prendre une moitié qu'on dépose dans de l'eau. On laisse bouillir quelques minutes au max dans le micro-onde, on l'enlève et le tour est joué."
Pas à pas, j’ajuste ma vision écologique globale et j’agis à ma petite échelle. Et je me dis que si tout le monde avançait pas à pas dans la bonne direction, les générations à venir auraient la chance de pouvoir vivre sur une planète propre. Tant qu'il y a de l'espoir, il y a de la vie disaient les anciens.
Trucs écologiques (source)
Chaque année, la famille canadienne moyenne utilise entre 20 et 40 litres de nettoyants toxiques. La grande majorité de ces produits sont rejetés directement dans les égouts et se retrouve éventuellement dans l’environnement1. Il faut également tenir compte que, lors de l’utilisation de ces produits, nous nous exposons à des substances toxiques qui ont un effet néfaste sur notre santé. Voici quelques trucs pour avoir une maison propre et saine.
Le savon pur : Le savon est entièrement biodégradable, sans danger et non toxique. Choisir les savons exempts de parfum artificiel, de colorant et d’autres additifs.
Le vinaigre (5 % d’acide acétique) : Le vinaigre est un désinfectant doux, qui sert à enlever la graisse, à nettoyer le verre, à désodoriser et à enlever les dépôts de calcium, les taches ainsi que la cire accumulée.
L’amidon : L’amidon est une poudre inodore, qui nettoie bien les tapis souillés et les taches de graisse.
Les cristaux de soude (carbonate de soude) : Ingrédient clé pour la lessive, les cristaux de soude enlèvent la graisse et les taches. Ils constituent un agent désinfectant et servent à adoucir l’eau. Ne pas utiliser sur l’aluminium.
Le bicarbonate de soude : Le bicarbonate de soude remplace les récurants. En outre, il sert à désodoriser, à enlever les taches, à polir et à assouplir les tissus.
lundi, avril 21, 2008
Grosse lune
Grosse lune ... et petit soleil...
À la nuit tombée, M’zelle Soleil, toute guillerette revient de faire les courses avec son père. Sitôt le pas de la porte traversé, elle me dit :
- Maman, t’as vu la lune? Ème (du verbe aimer) bien la lune maman?
- Oui, c’est la pleine lune ce soir, tu as vu la lune?
- Moi ème bien la grosse lune, cé bô dans le ciel…
Facéties de Lily
Je ne peux m'empêcher de fondre en un sourire lorsqu'elle s’exclame avec conviction : « On se calme la krinière! » version personnelle d’une expression favorite à son père : « On se calme les nerfs! ».
À la nuit tombée, M’zelle Soleil, toute guillerette revient de faire les courses avec son père. Sitôt le pas de la porte traversé, elle me dit :
- Maman, t’as vu la lune? Ème (du verbe aimer) bien la lune maman?
- Oui, c’est la pleine lune ce soir, tu as vu la lune?
- Moi ème bien la grosse lune, cé bô dans le ciel…
Facéties de Lily
Je ne peux m'empêcher de fondre en un sourire lorsqu'elle s’exclame avec conviction : « On se calme la krinière! » version personnelle d’une expression favorite à son père : « On se calme les nerfs! ».
samedi, avril 19, 2008
Il n'y a pas le feu au lac !
J'attrape dans mes filets de Toile une expression choisie pour achever cette première semaine aux sensations printanières. J'attrape cette expression qui me fait doucement sourire entre deux rayons de soleil. Cependant si j'avais déjà entendu cette expression en quelques occasions, je ne savais pas les détails moqueurs de son origine...
EXPRESSION via Expressio.fr
« Il n'y a pas le feu au lac ! »
SIGNIFICATION
On n'est pas pressés. Il n'y a aucune urgence. Cela peut attendre.
ORIGINE
L'expression d'origine, qui date du XXe siècle, est tout simplement "il n'y a pas le feu" ou, en raccourci, "y'a pas l'feu". Son message est très clair : s'il n'y a pas le feu, il n'y a aucune raison de se presser (sous-entendu : pour aller l'éteindre). Si quelques facétieux ont jugé utile de rajouter "au lac", c'est par moquerie de la proverbiale lenteur de nos amis Suisses qui sont supposés avoir du mal à se dépêcher : "y'a l'feu ou bien ? Bon alors si y'a pas l'feu, on n'a vraiment pas besoin de s'presser" (à prononcer avec l'accent traînant et chantant suisse, bien sûr). Pourquoi "au lac" ? Eh bien simplement parce que le Léman est un des symboles de la Suisse et que l'ajout de l'absurdité d'un lac qui prendrait feu ne fait que rajouter un cran dans la moquerie. Mais on trouve aussi "dans les montres" ou même "au robinet".
EXPRESSION via Expressio.fr
« Il n'y a pas le feu au lac ! »
SIGNIFICATION
On n'est pas pressés. Il n'y a aucune urgence. Cela peut attendre.
ORIGINE
L'expression d'origine, qui date du XXe siècle, est tout simplement "il n'y a pas le feu" ou, en raccourci, "y'a pas l'feu". Son message est très clair : s'il n'y a pas le feu, il n'y a aucune raison de se presser (sous-entendu : pour aller l'éteindre). Si quelques facétieux ont jugé utile de rajouter "au lac", c'est par moquerie de la proverbiale lenteur de nos amis Suisses qui sont supposés avoir du mal à se dépêcher : "y'a l'feu ou bien ? Bon alors si y'a pas l'feu, on n'a vraiment pas besoin de s'presser" (à prononcer avec l'accent traînant et chantant suisse, bien sûr). Pourquoi "au lac" ? Eh bien simplement parce que le Léman est un des symboles de la Suisse et que l'ajout de l'absurdité d'un lac qui prendrait feu ne fait que rajouter un cran dans la moquerie. Mais on trouve aussi "dans les montres" ou même "au robinet".
jeudi, avril 17, 2008
mardi, avril 15, 2008
Adieu Hiver
Adieu Hiver
Enfin l’on repasse au dessus de la barre des dix degrés et la météo s’annonce tiède pour le restant de la semaine. Rien que du bonheur. Dire qu’il y a quinze jours, les hommes sortaient leur hache pour batailler la glace qui recouvrait la route! J’attrape du bout de ma caméra un instant de rue fondante...
J’utilise Flickr pour archiver mes images depuis plusieurs années. J'en fais une utilisation publique à plusieurs saveurs. Il a aussi l'utilisation familiale (qui possède un volet privé) et une utilisation semi pro puisque ce compte sert à faire circuler certaines de mes photos sous toutes sortes de formes (parfois payantes). Selon les statistiques, cet espace photos a vu passer plus de trois millions de visiteurs. Cela m'époustoufle un peu! Je n'y pense pas trop pour ne pas me donner la frousse et bloquer mes libertés. Flickr a beaucoup évolué depuis le temps où j’y suis entrée. Je m'y suis faite ma petite niche et je m'y trouve à l'aise. Désormais l’on peut y poster des petites vidéos. Cela fait naître des petites vagues dans la communauté virtuelle qui gravite en cet univers. Plusieurs s’insurgent. Cela génère des conflits qui me laissent froide comme la glace que l'on casse. Les conflits de la Toile m’ennuient. J'ai du mal à les prendre au sérieux. N’y a t-il pas assez de ceux qui se produisent au réel pour nous préoccuper l'esprit? Personnellement j’aime bien l’idée de mélanger capsules vidéos et photos en un seul medium, le concept de Flickr serait de créer des cartes postales vivantes. La limite est de 90 secondes par vidéo. Ceci correspond pas mal à l’utilisation que je fais de la vidéo sur mon appareil numérique. C'est à suivre...
Lorsque je me suis mise dans l’idée d’attraper les hommes à la hache dans mon objectif, j’en ai profité pour papoter avec un voisin à l'oeuvre. Je lui dis:
- Bon là c’est la fin, c’est sur qu’il neigera plus...
- Ouh! Là! Y crois pas trop vite, y peut encore tomber une bonne bordée!
- Non non, come on, envoie pas des mauvaises ondes, il peut plus neiger, on en a eu assez, ça va jamais fondre!!!
- Hummm, on verra… Mais tsé y neige souvent encore en avril...
Et j'ai vu! L'on a bien vu cette fin de semaine dernière où il a neigé des heures durant à gros flocons. Je me cache sous ma couette. Juan va se promener avec M’zelle Soleil qui rencontre au bout de la rue un bonhomme de neige. Elle revient à la maison avec la bonne idée que son père réalise. Je sors dans le mauvais temps pour participer à l’action. Juan me dit :
- Bon on aura fini par faire un vrai bonhomme de neige digne de ce nom! Y’aura fallu qu’il neige au 12 avril pour qu’on y arrive!!! J'te jure...
Il faut dire que le temps est plus doux, c'est presque plaisant, les dix centimètres d'accumulés en cette bordée printanière ne feront pas long feu. Il vrai que durant ce long hiver, Juan aura pelleté d'interminables heures, creusé une cabane de neige (très utile pour traverser un Pâques polaire), fait de l’art sur pelouse givrée mais pas de bonhomme de neige pour sa fillette adorée! L’enfant est comblée. Elle a enfin son bonhomme d'hiver! La boucle est officiellement fermée, une saison se termine dans la bouille de ce bonhomme d’avril…
Enfin l’on repasse au dessus de la barre des dix degrés et la météo s’annonce tiède pour le restant de la semaine. Rien que du bonheur. Dire qu’il y a quinze jours, les hommes sortaient leur hache pour batailler la glace qui recouvrait la route! J’attrape du bout de ma caméra un instant de rue fondante...
J’utilise Flickr pour archiver mes images depuis plusieurs années. J'en fais une utilisation publique à plusieurs saveurs. Il a aussi l'utilisation familiale (qui possède un volet privé) et une utilisation semi pro puisque ce compte sert à faire circuler certaines de mes photos sous toutes sortes de formes (parfois payantes). Selon les statistiques, cet espace photos a vu passer plus de trois millions de visiteurs. Cela m'époustoufle un peu! Je n'y pense pas trop pour ne pas me donner la frousse et bloquer mes libertés. Flickr a beaucoup évolué depuis le temps où j’y suis entrée. Je m'y suis faite ma petite niche et je m'y trouve à l'aise. Désormais l’on peut y poster des petites vidéos. Cela fait naître des petites vagues dans la communauté virtuelle qui gravite en cet univers. Plusieurs s’insurgent. Cela génère des conflits qui me laissent froide comme la glace que l'on casse. Les conflits de la Toile m’ennuient. J'ai du mal à les prendre au sérieux. N’y a t-il pas assez de ceux qui se produisent au réel pour nous préoccuper l'esprit? Personnellement j’aime bien l’idée de mélanger capsules vidéos et photos en un seul medium, le concept de Flickr serait de créer des cartes postales vivantes. La limite est de 90 secondes par vidéo. Ceci correspond pas mal à l’utilisation que je fais de la vidéo sur mon appareil numérique. C'est à suivre...
Lorsque je me suis mise dans l’idée d’attraper les hommes à la hache dans mon objectif, j’en ai profité pour papoter avec un voisin à l'oeuvre. Je lui dis:
- Bon là c’est la fin, c’est sur qu’il neigera plus...
- Ouh! Là! Y crois pas trop vite, y peut encore tomber une bonne bordée!
- Non non, come on, envoie pas des mauvaises ondes, il peut plus neiger, on en a eu assez, ça va jamais fondre!!!
- Hummm, on verra… Mais tsé y neige souvent encore en avril...
Et j'ai vu! L'on a bien vu cette fin de semaine dernière où il a neigé des heures durant à gros flocons. Je me cache sous ma couette. Juan va se promener avec M’zelle Soleil qui rencontre au bout de la rue un bonhomme de neige. Elle revient à la maison avec la bonne idée que son père réalise. Je sors dans le mauvais temps pour participer à l’action. Juan me dit :
- Bon on aura fini par faire un vrai bonhomme de neige digne de ce nom! Y’aura fallu qu’il neige au 12 avril pour qu’on y arrive!!! J'te jure...
Il faut dire que le temps est plus doux, c'est presque plaisant, les dix centimètres d'accumulés en cette bordée printanière ne feront pas long feu. Il vrai que durant ce long hiver, Juan aura pelleté d'interminables heures, creusé une cabane de neige (très utile pour traverser un Pâques polaire), fait de l’art sur pelouse givrée mais pas de bonhomme de neige pour sa fillette adorée! L’enfant est comblée. Elle a enfin son bonhomme d'hiver! La boucle est officiellement fermée, une saison se termine dans la bouille de ce bonhomme d’avril…
Blogorythmes
Blogorythmes
J’ai perdu mon "blogorythme"! Juste au moment où je passe le cap des cinq ans d’existence virtuelle, je perds ma discipline! Ce blogue est avant tout une pratique d'écriture quasi quotidienne, je l'ai débuté avec cette idée de discipline qui me tient à coeur et en ce moment j'y suis moins fidèle. Je me demande même si je ne m'égare pas un peu intellectuellement parlant. Il serait temps que je me dérouille les pinceaux. Je ne voudrais quand même pas attraper de la cellulite de cervelle!!! Je vais finir par reprendre mes idées en main. Je lutte contre ce courant intérieur qui m'emporte les pensées en des zones obscures qui ne mènent nulle part...
Un lecteur de longue date d’Etolane m’envoie un petit mot pour me souhaiter la chose. Il me sort gentiment de ma torpeur blogosphèrique. Je réalise que ma « mamamitude » présente avale tout sur son passage. Avec l'enfant, je vis en un univers émotionnel qui m'aspire toute entière. Et puis avec ce rude hiver qui m'a quelque peu dévitalisée, j'ai de la difficulté à accrocher l'écran comme avant. Je n'en fais pas grand cas. Ceci n’est pas bien grave puisqu'avec cinq ans de blogue dans le clavier, je ne me fais pas trop de soucis pour la suite de ce petit coin virtuel. J'en ai vu passer des modes et des tendances en cinq années de vogue. D'ailleurs, lorsque je serai inspirée, je pondrai surement un petit bilan sur le sujet. Cinq ans c'est quand même la moitié d'une décennie. En terme virtuel c'est presque un demi siècle!
Pour l’instant cependant je me contente d’inspirer ce pseudo printemps qui me sort enfin de ma léthargie hivernale. En quelque sorte je mue. Je me débarrasse de ma vieille peau. Je prends possession d'un nouveau corps. Je suis en transition, tout comme ce blogue qui s’imprègne de mon essence personnelle, ce carnet de Toile qui reflète cette vie que je malaxe en des mots qui s’éparpillent sur l’écran, en ces images que je partage. Au fil des ans, ce blogue inscrit dans le temps une histoire qui est mienne, c’est un processus presque surnaturel…
Ce billet d'aujourd'hui sera donc l’occasion de mentionner le concours d’Intellexuelle qui fête ses deux ans de blogue de façon très inspirée…
J’ai perdu mon "blogorythme"! Juste au moment où je passe le cap des cinq ans d’existence virtuelle, je perds ma discipline! Ce blogue est avant tout une pratique d'écriture quasi quotidienne, je l'ai débuté avec cette idée de discipline qui me tient à coeur et en ce moment j'y suis moins fidèle. Je me demande même si je ne m'égare pas un peu intellectuellement parlant. Il serait temps que je me dérouille les pinceaux. Je ne voudrais quand même pas attraper de la cellulite de cervelle!!! Je vais finir par reprendre mes idées en main. Je lutte contre ce courant intérieur qui m'emporte les pensées en des zones obscures qui ne mènent nulle part...
Un lecteur de longue date d’Etolane m’envoie un petit mot pour me souhaiter la chose. Il me sort gentiment de ma torpeur blogosphèrique. Je réalise que ma « mamamitude » présente avale tout sur son passage. Avec l'enfant, je vis en un univers émotionnel qui m'aspire toute entière. Et puis avec ce rude hiver qui m'a quelque peu dévitalisée, j'ai de la difficulté à accrocher l'écran comme avant. Je n'en fais pas grand cas. Ceci n’est pas bien grave puisqu'avec cinq ans de blogue dans le clavier, je ne me fais pas trop de soucis pour la suite de ce petit coin virtuel. J'en ai vu passer des modes et des tendances en cinq années de vogue. D'ailleurs, lorsque je serai inspirée, je pondrai surement un petit bilan sur le sujet. Cinq ans c'est quand même la moitié d'une décennie. En terme virtuel c'est presque un demi siècle!
Pour l’instant cependant je me contente d’inspirer ce pseudo printemps qui me sort enfin de ma léthargie hivernale. En quelque sorte je mue. Je me débarrasse de ma vieille peau. Je prends possession d'un nouveau corps. Je suis en transition, tout comme ce blogue qui s’imprègne de mon essence personnelle, ce carnet de Toile qui reflète cette vie que je malaxe en des mots qui s’éparpillent sur l’écran, en ces images que je partage. Au fil des ans, ce blogue inscrit dans le temps une histoire qui est mienne, c’est un processus presque surnaturel…
Ce billet d'aujourd'hui sera donc l’occasion de mentionner le concours d’Intellexuelle qui fête ses deux ans de blogue de façon très inspirée…
Brève
Carburer à l'amour
Il voit ma mine grise. Je me recule en ma coquille d'invisible. Cela ne le décourage pas. Il s’approche de moi jusqu’à ce que je sente mon nez toucher sa poitrine. Il m’entoure de la force de ses bras et m’enserre en un étau de tendresse. Enveloppée de son énergie je fonds contre son cœur. Sa chaleur me régénère l'esprit. Il me rappelle à la vie. Une lumière éclaire mes idées noires. D'un coup, je trouve la solution à un problème qui m’énerve. Il me lâche. Je mets en marche ma solution et prends sur le champ une décision qu’il approuve. J'enclenche le processus de réalisation. Il s’exclame : « T’es quand même drôle, il suffit de te donner une bouffée d’amour et pouf! te voilà repartie pour un tour… »
Il voit ma mine grise. Je me recule en ma coquille d'invisible. Cela ne le décourage pas. Il s’approche de moi jusqu’à ce que je sente mon nez toucher sa poitrine. Il m’entoure de la force de ses bras et m’enserre en un étau de tendresse. Enveloppée de son énergie je fonds contre son cœur. Sa chaleur me régénère l'esprit. Il me rappelle à la vie. Une lumière éclaire mes idées noires. D'un coup, je trouve la solution à un problème qui m’énerve. Il me lâche. Je mets en marche ma solution et prends sur le champ une décision qu’il approuve. J'enclenche le processus de réalisation. Il s’exclame : « T’es quand même drôle, il suffit de te donner une bouffée d’amour et pouf! te voilà repartie pour un tour… »
vendredi, avril 11, 2008
Peau contre peau
Peau contre peau
Depuis presque dix ans j’aime Juan qui m’aime. Même si ce n’est pas tous les jours roses, que certaines semaines sont grises, ce n’est jamais les ténèbres. Nos ténèbres personnelles n’arrosent jamais les racines de notre amour. Depuis huit ans que nous sommes mariés, j’aime toujours autant le contact de sa peau contre la mienne. La passion qui nous emportait lorsque nos corps se rencontraient à nos débuts ne s’est pas dissipée. Elle s’est cependant transformée en une sensation ultra douce qui me fait du bien chaque soir où je m’endors à ses cotés. Nos jambes s’entrelacent et la sensation de sa peau contre la mienne est aussi divine que le souffle d’un ange qui passe. La chaleur de sa peau pénètre mon cœur, avec lui je me sens bien, contre lui je suis heureuse.
Par amour je sacrifie d’un peu de mes nuits en subissant les assauts de ses ronflements incessants. Avec amour je supporte le revers de ma médaille même si parfois au creux de la nuit alors qu’il me sort pour la dixième fois de mes songes onctueux en me ronflant bruyamment dans l’oreille, ma raison bascule quelques secondes durant. Il m’arrive alors de ressentir une bouffée de haine primitive et violente qui me donne vivement envie de l’étrangler sur place. Dans ses moments là, je lui donne un coup violent dans les côtes! Il grogne et se tourne, je grogne et me retourne. Nos pommes de fesses se disent bonjour, sa peau apaise le feu de ma colère tandis que je me plonge la tête dans l’oreiller. Au petit matin, parfois, l’homme a des bleus. Ces matins là, j’ai souvent la gueule enfarinée. Lui ne se rappelle de rien, il a dormi comme un loir. Ces matins là, je ne me sens pas des plus amoureuses! Mais dans la chaleur de nos draps, il me sourit et me cajole, peau contre peau, la magie opère, j’oublie toute ma rancœur nocturne. Et je dois avouer qu'au bout de huit ans de vie commune, c'est la seule véritable rancœur que je connaisse à cet amour qui fait de moi sa femme...
Depuis presque dix ans j’aime Juan qui m’aime. Même si ce n’est pas tous les jours roses, que certaines semaines sont grises, ce n’est jamais les ténèbres. Nos ténèbres personnelles n’arrosent jamais les racines de notre amour. Depuis huit ans que nous sommes mariés, j’aime toujours autant le contact de sa peau contre la mienne. La passion qui nous emportait lorsque nos corps se rencontraient à nos débuts ne s’est pas dissipée. Elle s’est cependant transformée en une sensation ultra douce qui me fait du bien chaque soir où je m’endors à ses cotés. Nos jambes s’entrelacent et la sensation de sa peau contre la mienne est aussi divine que le souffle d’un ange qui passe. La chaleur de sa peau pénètre mon cœur, avec lui je me sens bien, contre lui je suis heureuse.
Par amour je sacrifie d’un peu de mes nuits en subissant les assauts de ses ronflements incessants. Avec amour je supporte le revers de ma médaille même si parfois au creux de la nuit alors qu’il me sort pour la dixième fois de mes songes onctueux en me ronflant bruyamment dans l’oreille, ma raison bascule quelques secondes durant. Il m’arrive alors de ressentir une bouffée de haine primitive et violente qui me donne vivement envie de l’étrangler sur place. Dans ses moments là, je lui donne un coup violent dans les côtes! Il grogne et se tourne, je grogne et me retourne. Nos pommes de fesses se disent bonjour, sa peau apaise le feu de ma colère tandis que je me plonge la tête dans l’oreiller. Au petit matin, parfois, l’homme a des bleus. Ces matins là, j’ai souvent la gueule enfarinée. Lui ne se rappelle de rien, il a dormi comme un loir. Ces matins là, je ne me sens pas des plus amoureuses! Mais dans la chaleur de nos draps, il me sourit et me cajole, peau contre peau, la magie opère, j’oublie toute ma rancœur nocturne. Et je dois avouer qu'au bout de huit ans de vie commune, c'est la seule véritable rancœur que je connaisse à cet amour qui fait de moi sa femme...
La cata...
La cata...
Cinq jours de migraine continue. Voilà longtemps que je n’avais pas connu cela. Sur mon billet faisant mention de la chose, je reçois le commentaire de Xavier qui m’enjoint à témoigner sur son site. Curieuse, je vais y faire un tour. Surprise, je découvre mon trouble précis écrit noir sur blanc. J’apprends ce qui me tracasse. Je suis sous le joug d’une crise cataméniale! Je n’en savais pas le nom même si j’en connaissais la définition. Je remercie cet inconnu jailli de nulle part qui m'aura donné une piste d'apprentissage...
Depuis une semaine la douleur me mine la cervelle. Témoigner de cette douleur ne m’inspire guère. Tout est dit dans ce qui suit : « Les crises de migraines liées aux règles peuvent intervenir de la veille de celles-ci jusqu’au dernier jour. Elles touchent jusqu’à 25% des femmes et les crises sont beaucoup plus douloureuses qu’à l’accoutumé pour 50% d’entre elles. Les crises cataméniales sont plus intenses et plus longues que les crises classiques. Leur traitement doit être adapté à cette configuration particulière. Il semblerait que ce soit la chute brutale du taux d’œstrogène lors des règles qui soit le déclencheur des crises en modifiant le seuil de susceptibilité neurovasculaire ou en augmentant la concentration en prostaglandine (neuro-hormone inflammatoire). » Et puis l’idée de parler de cette vilaine migraine me donne mal à la tête!!! Alors je subis en attendant que cela passe, car comme tous les maux féminins, cela passera. C’est ainsi que nous sommes faites. Programmées pour supporter tous ces petits maux qui font de nous les reproductrices de notre race…
Cinq jours que je me traîne la cervelle endolorie sous le regard de ma petite fille pas mal sage vu les circonstances. On pourra dire que la gardienne aura choisie sa semaine pour aller dans le Sud! Je m'allonge plus souvent que Lily n'en a l'habitude. Je ferme les yeux pour atténuer la douleur qui me vrille le crâne. Je grince des dents à chaque bruit un tant soit peu strident, à certains moments, je sens ma patience fondre comme neige au soleil, je serre des dents. Juan voit ma douleur et fait son possible pour que je puisse me reposer. L'enfant bavarde à bâtons rompus. L'on fait de dessins pour papa au bureau. Je joue avec elle du mieux que je peux. Ce n'est pas facile d'être stimulante lorsque l'on a la cervelle toute enflammée. Elle s'invente des jeux captivants comme jouer avec mon Robert qui traine. Je m'amuse avec elle en articulant ces mots qui m'attrape le regard, extéroceptif, galéopithèque, hylozoïsme, marmotter! Elle répète les mots abracadabrants. Elle me divertit la douleur qui me martèle la tête. Elle me dit: " Cé grôle maman! T'as vu cé grôle". Je lui explique des trucs de français. Elle mécoute et me réponds. Elle me fait rire. Lorsqu'elle se réveille de sa sieste et que l'on se câline tendrement elle me chuchote à l'oreille: "On est bien maman". Et je fonds plus vite que le banc de neige sur ma pelouse givrée. Malgré tout, M'zelle Soleil commence à s'ennuyer ferme, elle s'exclame en venant me voir ce matin:
- Maman a domi toute la semaine!!! Allez maman, yiens, yiens..
Et je me lève pour elle. I've got no drive. Au fil des jours qui passent, je m'habitue à la douleur qui stagne. Elle va et vient sans jamais disparaitre. Elle se fait un peu moins puissante au fur et à mesure que s'écoule le sang. Je ne cache pas le concept à l'enfant qui m'observe. Elle qui deviendra femme en passera aussi par là. Il n'y a rien de plus naturel. Aujourd'hui je vais mieux, j'achève ce cycle qui me torture, les températures se font plus clémentes. Le printemps qui n'est rien qu'un synonyme agréable pour décrire la grande fonte s'installe doucement. Les impressionnants bancs de neige commencent en effet à s'évaporer, je vois de nouveau l'asphalte en piteux état de ma rue. J'estime que le banc de neige qui recouvre ma pelouse s'est affaissé d'un petit mètre en une semaine. J'aperçois de nouveau le sapin à l'entrée qui me fait la gueule. Complètement englouti par l'hiver, il vient de juste de s'en sortir la tête, il est un peu ratatiné, pas mal rabougri, encore à moitié avalé par la neige. Il a triste mine. La neige se transforme en "sloche". Bienvenue au royaume de la glace pilée!
La grande fonte est arrivée la semaine dernière, au village, les hommes ont sorti leur hache. En revenant de Québec en début d'après midi, j'en ai vu plusieurs marteler la glace de leur entrée. C'est un signe de saison. La dernière bataille avec l'hiver. Deux voisins ont lancé le processus local et Juan s'est aussi mis à la tâche pour canaliser en ruisseaux ces mares de "sloche" qui rendaient la rue impraticable...
Les jours ont passé, ma migraine s'est incrustée à la semaine. J'ai quand même promené ma puce de maison à l'air libre. Dès que le soleil nous a gracié de sa présence, nous avons pris la poudre d'escampette. M'zelle Soleil a repris possession de sa poussette et enfilé ses bottes de pluies avec enthousiasme. Chanelle s'est mis à sourire à pleines babines et nous sommes parties déambuler dans le village endormi. Un village qui vit à différente cadences selon les saisons. Là il est encore tout engourdi d'hiver. L'on se ballade entre les flaques qui réverbèrent le ciel. L'air frais me fait circuler le sang dans la bonne direction. En chemin Lily me dit:
- Qu'en z'étais petite, ze montais dans les arbres avec papa!
Qui a dit que les bébés n'avait pas de souvenirs? N'étais-ce point belle-maman qui la fâcheuse manie de prendre les bambins pour des poissons rouges? Je souris toute seule. Je stimule la pensée de mon brin de fille. Je l'écoute m'expliquer sa petite vie qui se déroule sous mon regard vigilant. Le soleil m'ouvre les pores. Ma petite puce de maison s'emballe les sensations (et les souvenirs). Je réalise que ma minuscule fillette se souvient d'une époque où elle était petite, j'hallucine quand même un petit coup...
Un peu loin nous rencontrons ce voisin de quartier qui me salue comme à son habitude. Je lui souris tout en poursuivant ma route. M'zelle Soleil a aussi le sourire jusqu'aux oreilles. Dieu que la vie est belle dans l'éclat de ses yeux. Nous croisons une vieille dame toute voutée et son petit chien Chopin. Rencontre oblige une conversation nait du hasard, M'zelle Soleil s'amuse du petit chien, la vieille dame est sous le charme. Elle me souffle cette phrase universelle: "Profitez bien tant que cela passe, ils grandissent si vite ces petits!".
M'zelle Soleil fatigue, le bus scolaire qui passe me rappelle à l'heure de ma routine. Je décide de rebrousser chemin, le voisin de quartier qui m'a salué à l'aller m'interpelle. Je m'arrête. Il m'apprend que la femme de son fils a accouché, des jumelles, je le félicite. Il m'explique que sa femme est partie pour un mois aider à la tache. Je m'exclame :"Alors vous voilà tout seul!". Il baisse la tête, un peu penaud, l'on discute quelques minutes encore du défi d'avoir des jumeaux et je reprends ma route. Rares sont les voitures qui passent sur la route principale.
Le bus scolaire dépose Cricri et Patri qui se font garder chez leur grand-mère. M'zelle Soleil leur fait la fête. Je discute avec leur grand-mère du temps qu'il fait et de mon voisin fantôme, propriétaire du chalet le plus proche de ma maison. Un petit truand de seconde zone qui n'est jamais le bienvenu les rares fois où il se présente dans le quartier. L'on en vient évidement à parler de la neige sur son toit qui fait tourner toutes les têtes du quartier. L'on s'étonne que cela ne ce soit pas encore écroulé!
Deux jours plus tard, au petit déjeuner, Juan s'exclame: "Ah ben ça y est le porche du Tony s'est écroulé!". Bon, l'évidence s'est produite. Plus personne ne s'étonne et plusieurs rigolent. Aujourd'hui, je sors prendre l'air avec ma puce de maison, je croise Yolande ma voisine d'en face, Yolande presque quatre vingt ans et un sourire de jeune fille. Évidemment la conversation tourne vite autour de ce qui nous fait face, le dégât causé par l'hiver à ce chalet quasi déserté qui me sert de voisin immédiat. L'autre voisine a déjà appelé la ville. Tout le monde est plus ou moins curieux de la chose et personne n'a de peine pour ce Tony qui n'a guère sa place sur cette rue mémère à saveur familiale. Les citadins ne se rendent pas compte à leur arrivée que derrière la tranquillité de l'endroit se cachent des regards habitués au calme, des regards qui surveillent le calme dont ils se repaissent...
Le fameux Tony, la quarantaine bien bronzée, le sourire colgate, le petit capri blanc sur les fesses rebondies et la chaine en or dans les poils. Le fameux Tony qui arrive sur les chapeaux de roues dans sa décapotable immaculée et qui se croit soudainement le maitre de la rue. Oyez, oyez, Tony est arrivé, prosternez vous devant sa majesté! Le fameux Tony, parasite de lac, qui passe quatre fois dans l'été pour ne faire que du bateau mais qui a finalement compris qu'il est ici sous haute surveillance. Les locaux l'ont a l'œil et... dans le collimateur. Il se trouve dans une position inconfortable. En quelques visites, il s'est arrangé pour insulter ou irriter la majorité des gens qui vivent ici à l'année. Nous sommes une douzaine d'âmes dans cette situation. Une douzaine d'âmes qui vivent à l'année sur cette rue qui longe la forêt. Le lac est à quelques centaines de mètres, plusieurs chalets d'été sont parsemés entre nos résidences. Tony possède l'un de ces chalets si peu habités. Une des rares fois où il est venu profiter de son nouveau chalet, il est arrivé avec la police aux trousses pour une quelconque infraction mineure et à une autre occasion, c'est un automobiliste en rage qui l'a suivit jusque là. Le Tony lui avait fait une queue de poisson à l'entrée du village! Le bonhomme inconnu avait la haine. Ils se sont engueulés un bon coup. Le Tony s'agitait du haut de son balcon "Tsé à qui tu parles, mon gars, tsé à qui tu parles?!?". Du bout de mon balcon, j'ai observé la scène les sourcils assez froncés pour attraper une ride. Je n'ai pas choisi d'habiter pas en ce coin de brousse pour assister à de telles scènes débiles! Il s'est ensuite arrangé pour se taper deux jeunes filles en une nuit de pleine lune. Deux jeunes filles en talons aiguilles et pantalons moulants qui ont débarquées à 3 heures du matin d'une voiture sombre pour y rembarquer trois heures plus tard alors que l'aube s'apprêtait à poindre.
Le lendemain le petit gnome à l'égo de géant s'est permis le bon gout de dire sur son balcon "Ah! J'ai encore le gout de petites filles!". Son compagnon d'infortune a grommelé une réponse que le vent a emporté. Yerk, mon grand, j'crois ben qu't'es pas à la bonne place icitte! La frontière existentielle qui me sépare de ce fameux Tony a l'allure d'un gouffre. Petit chose qui m'a assez tapé sur les nerfs pour que je fasse venir un très gentil monsieur agent de l'environnement ( que j'ai lancé à ses basques sur les conseils de mes sources municipales) pour qu'enfin il se débarrasse de sa vieille "tank à huile" qui polluait le sous bois derrière chez nous. Il ne l'a pas aimé celle-là. Il a dû s'y plier. C'était le début de l'automne dernier. C'est la dernière fois où il est passé et c'est là que l'on a eu droit à notre lot d'insultes. Des insultes racistes comme je n'en avais encore jamais entendues depuis vingt ans que je vis en Nouvelle France! Stoïque, ses menaces m'ont laissée de marbre, en fait il me fait plus pitié qu'il ne peut blesser. Je ne vis pas dans la même dimension que lui. D'autres voisins sont aussi passés par ces colères et ceux qui l'ont évité font de leur mieux pour l'ignorer. Je me fous de sa petite existence. Je tiens juste à ne pas en subir les conséquences. Et puis c'est pas comme si j'avais pas toute la rue pour surveiller mes arrières!
Durant cet hiver qui a craché des tonnes de neige, la rue a pris des paris sur l'état de sa toiture. Et puis les nouvelles provinciales ont commencé à parler des maisons effondrées et toute la rue s'est mise à regarder du coté de ce chalet quasi abandonné. J'ai même aperçu des motoneiges égarées s'arrêter devant pour pointer du doigt son toit. Comme je ne désire pas souhaiter du malheur à autrui aussi con soit-il, j'ai essayé d'y penser le moins possible. À force, j'ai même fini par ne plus y faire attention. Et puis un soir, crack, la neige a finalement gagné son combat, le toit qui recouvrait sa terrasse s'est effondré. Juan a entendu quelque chose, moi je n'ai rien remarqué. La neige a absorbé le choc mais sa galerie est foutue, sa façade aussi. Yolande s'inquiète des fils électriques qui ont un air de Pise. Je lui apprends que de ma fenêtre, j'ai une vue imprenable sur son toit de tôle tout cabossé. Elle pointe le doigt vers ces fils électriques qui la préoccupent. Elle craint le feu. Les frayeurs de la vieille dame mettent des doutes dans mon mal de tête qui persiste. Manquerait plus que ça! J'éloigne les angoisses. Ah! Si on ne pouvait plus lui revoir la face cela serait le paradis Cependant je soupçonne qu'on va entendre crier le fameux Tony dès que reviendront les beaux jours. Je prépare mon sabre et mon bouclier...
Cinq jours de migraine continue. Voilà longtemps que je n’avais pas connu cela. Sur mon billet faisant mention de la chose, je reçois le commentaire de Xavier qui m’enjoint à témoigner sur son site. Curieuse, je vais y faire un tour. Surprise, je découvre mon trouble précis écrit noir sur blanc. J’apprends ce qui me tracasse. Je suis sous le joug d’une crise cataméniale! Je n’en savais pas le nom même si j’en connaissais la définition. Je remercie cet inconnu jailli de nulle part qui m'aura donné une piste d'apprentissage...
Depuis une semaine la douleur me mine la cervelle. Témoigner de cette douleur ne m’inspire guère. Tout est dit dans ce qui suit : « Les crises de migraines liées aux règles peuvent intervenir de la veille de celles-ci jusqu’au dernier jour. Elles touchent jusqu’à 25% des femmes et les crises sont beaucoup plus douloureuses qu’à l’accoutumé pour 50% d’entre elles. Les crises cataméniales sont plus intenses et plus longues que les crises classiques. Leur traitement doit être adapté à cette configuration particulière. Il semblerait que ce soit la chute brutale du taux d’œstrogène lors des règles qui soit le déclencheur des crises en modifiant le seuil de susceptibilité neurovasculaire ou en augmentant la concentration en prostaglandine (neuro-hormone inflammatoire). » Et puis l’idée de parler de cette vilaine migraine me donne mal à la tête!!! Alors je subis en attendant que cela passe, car comme tous les maux féminins, cela passera. C’est ainsi que nous sommes faites. Programmées pour supporter tous ces petits maux qui font de nous les reproductrices de notre race…
Cinq jours que je me traîne la cervelle endolorie sous le regard de ma petite fille pas mal sage vu les circonstances. On pourra dire que la gardienne aura choisie sa semaine pour aller dans le Sud! Je m'allonge plus souvent que Lily n'en a l'habitude. Je ferme les yeux pour atténuer la douleur qui me vrille le crâne. Je grince des dents à chaque bruit un tant soit peu strident, à certains moments, je sens ma patience fondre comme neige au soleil, je serre des dents. Juan voit ma douleur et fait son possible pour que je puisse me reposer. L'enfant bavarde à bâtons rompus. L'on fait de dessins pour papa au bureau. Je joue avec elle du mieux que je peux. Ce n'est pas facile d'être stimulante lorsque l'on a la cervelle toute enflammée. Elle s'invente des jeux captivants comme jouer avec mon Robert qui traine. Je m'amuse avec elle en articulant ces mots qui m'attrape le regard, extéroceptif, galéopithèque, hylozoïsme, marmotter! Elle répète les mots abracadabrants. Elle me divertit la douleur qui me martèle la tête. Elle me dit: " Cé grôle maman! T'as vu cé grôle". Je lui explique des trucs de français. Elle mécoute et me réponds. Elle me fait rire. Lorsqu'elle se réveille de sa sieste et que l'on se câline tendrement elle me chuchote à l'oreille: "On est bien maman". Et je fonds plus vite que le banc de neige sur ma pelouse givrée. Malgré tout, M'zelle Soleil commence à s'ennuyer ferme, elle s'exclame en venant me voir ce matin:
- Maman a domi toute la semaine!!! Allez maman, yiens, yiens..
Et je me lève pour elle. I've got no drive. Au fil des jours qui passent, je m'habitue à la douleur qui stagne. Elle va et vient sans jamais disparaitre. Elle se fait un peu moins puissante au fur et à mesure que s'écoule le sang. Je ne cache pas le concept à l'enfant qui m'observe. Elle qui deviendra femme en passera aussi par là. Il n'y a rien de plus naturel. Aujourd'hui je vais mieux, j'achève ce cycle qui me torture, les températures se font plus clémentes. Le printemps qui n'est rien qu'un synonyme agréable pour décrire la grande fonte s'installe doucement. Les impressionnants bancs de neige commencent en effet à s'évaporer, je vois de nouveau l'asphalte en piteux état de ma rue. J'estime que le banc de neige qui recouvre ma pelouse s'est affaissé d'un petit mètre en une semaine. J'aperçois de nouveau le sapin à l'entrée qui me fait la gueule. Complètement englouti par l'hiver, il vient de juste de s'en sortir la tête, il est un peu ratatiné, pas mal rabougri, encore à moitié avalé par la neige. Il a triste mine. La neige se transforme en "sloche". Bienvenue au royaume de la glace pilée!
La grande fonte est arrivée la semaine dernière, au village, les hommes ont sorti leur hache. En revenant de Québec en début d'après midi, j'en ai vu plusieurs marteler la glace de leur entrée. C'est un signe de saison. La dernière bataille avec l'hiver. Deux voisins ont lancé le processus local et Juan s'est aussi mis à la tâche pour canaliser en ruisseaux ces mares de "sloche" qui rendaient la rue impraticable...
Les jours ont passé, ma migraine s'est incrustée à la semaine. J'ai quand même promené ma puce de maison à l'air libre. Dès que le soleil nous a gracié de sa présence, nous avons pris la poudre d'escampette. M'zelle Soleil a repris possession de sa poussette et enfilé ses bottes de pluies avec enthousiasme. Chanelle s'est mis à sourire à pleines babines et nous sommes parties déambuler dans le village endormi. Un village qui vit à différente cadences selon les saisons. Là il est encore tout engourdi d'hiver. L'on se ballade entre les flaques qui réverbèrent le ciel. L'air frais me fait circuler le sang dans la bonne direction. En chemin Lily me dit:
- Qu'en z'étais petite, ze montais dans les arbres avec papa!
Qui a dit que les bébés n'avait pas de souvenirs? N'étais-ce point belle-maman qui la fâcheuse manie de prendre les bambins pour des poissons rouges? Je souris toute seule. Je stimule la pensée de mon brin de fille. Je l'écoute m'expliquer sa petite vie qui se déroule sous mon regard vigilant. Le soleil m'ouvre les pores. Ma petite puce de maison s'emballe les sensations (et les souvenirs). Je réalise que ma minuscule fillette se souvient d'une époque où elle était petite, j'hallucine quand même un petit coup...
Un peu loin nous rencontrons ce voisin de quartier qui me salue comme à son habitude. Je lui souris tout en poursuivant ma route. M'zelle Soleil a aussi le sourire jusqu'aux oreilles. Dieu que la vie est belle dans l'éclat de ses yeux. Nous croisons une vieille dame toute voutée et son petit chien Chopin. Rencontre oblige une conversation nait du hasard, M'zelle Soleil s'amuse du petit chien, la vieille dame est sous le charme. Elle me souffle cette phrase universelle: "Profitez bien tant que cela passe, ils grandissent si vite ces petits!".
M'zelle Soleil fatigue, le bus scolaire qui passe me rappelle à l'heure de ma routine. Je décide de rebrousser chemin, le voisin de quartier qui m'a salué à l'aller m'interpelle. Je m'arrête. Il m'apprend que la femme de son fils a accouché, des jumelles, je le félicite. Il m'explique que sa femme est partie pour un mois aider à la tache. Je m'exclame :"Alors vous voilà tout seul!". Il baisse la tête, un peu penaud, l'on discute quelques minutes encore du défi d'avoir des jumeaux et je reprends ma route. Rares sont les voitures qui passent sur la route principale.
Le bus scolaire dépose Cricri et Patri qui se font garder chez leur grand-mère. M'zelle Soleil leur fait la fête. Je discute avec leur grand-mère du temps qu'il fait et de mon voisin fantôme, propriétaire du chalet le plus proche de ma maison. Un petit truand de seconde zone qui n'est jamais le bienvenu les rares fois où il se présente dans le quartier. L'on en vient évidement à parler de la neige sur son toit qui fait tourner toutes les têtes du quartier. L'on s'étonne que cela ne ce soit pas encore écroulé!
Deux jours plus tard, au petit déjeuner, Juan s'exclame: "Ah ben ça y est le porche du Tony s'est écroulé!". Bon, l'évidence s'est produite. Plus personne ne s'étonne et plusieurs rigolent. Aujourd'hui, je sors prendre l'air avec ma puce de maison, je croise Yolande ma voisine d'en face, Yolande presque quatre vingt ans et un sourire de jeune fille. Évidemment la conversation tourne vite autour de ce qui nous fait face, le dégât causé par l'hiver à ce chalet quasi déserté qui me sert de voisin immédiat. L'autre voisine a déjà appelé la ville. Tout le monde est plus ou moins curieux de la chose et personne n'a de peine pour ce Tony qui n'a guère sa place sur cette rue mémère à saveur familiale. Les citadins ne se rendent pas compte à leur arrivée que derrière la tranquillité de l'endroit se cachent des regards habitués au calme, des regards qui surveillent le calme dont ils se repaissent...
Le fameux Tony, la quarantaine bien bronzée, le sourire colgate, le petit capri blanc sur les fesses rebondies et la chaine en or dans les poils. Le fameux Tony qui arrive sur les chapeaux de roues dans sa décapotable immaculée et qui se croit soudainement le maitre de la rue. Oyez, oyez, Tony est arrivé, prosternez vous devant sa majesté! Le fameux Tony, parasite de lac, qui passe quatre fois dans l'été pour ne faire que du bateau mais qui a finalement compris qu'il est ici sous haute surveillance. Les locaux l'ont a l'œil et... dans le collimateur. Il se trouve dans une position inconfortable. En quelques visites, il s'est arrangé pour insulter ou irriter la majorité des gens qui vivent ici à l'année. Nous sommes une douzaine d'âmes dans cette situation. Une douzaine d'âmes qui vivent à l'année sur cette rue qui longe la forêt. Le lac est à quelques centaines de mètres, plusieurs chalets d'été sont parsemés entre nos résidences. Tony possède l'un de ces chalets si peu habités. Une des rares fois où il est venu profiter de son nouveau chalet, il est arrivé avec la police aux trousses pour une quelconque infraction mineure et à une autre occasion, c'est un automobiliste en rage qui l'a suivit jusque là. Le Tony lui avait fait une queue de poisson à l'entrée du village! Le bonhomme inconnu avait la haine. Ils se sont engueulés un bon coup. Le Tony s'agitait du haut de son balcon "Tsé à qui tu parles, mon gars, tsé à qui tu parles?!?". Du bout de mon balcon, j'ai observé la scène les sourcils assez froncés pour attraper une ride. Je n'ai pas choisi d'habiter pas en ce coin de brousse pour assister à de telles scènes débiles! Il s'est ensuite arrangé pour se taper deux jeunes filles en une nuit de pleine lune. Deux jeunes filles en talons aiguilles et pantalons moulants qui ont débarquées à 3 heures du matin d'une voiture sombre pour y rembarquer trois heures plus tard alors que l'aube s'apprêtait à poindre.
Le lendemain le petit gnome à l'égo de géant s'est permis le bon gout de dire sur son balcon "Ah! J'ai encore le gout de petites filles!". Son compagnon d'infortune a grommelé une réponse que le vent a emporté. Yerk, mon grand, j'crois ben qu't'es pas à la bonne place icitte! La frontière existentielle qui me sépare de ce fameux Tony a l'allure d'un gouffre. Petit chose qui m'a assez tapé sur les nerfs pour que je fasse venir un très gentil monsieur agent de l'environnement ( que j'ai lancé à ses basques sur les conseils de mes sources municipales) pour qu'enfin il se débarrasse de sa vieille "tank à huile" qui polluait le sous bois derrière chez nous. Il ne l'a pas aimé celle-là. Il a dû s'y plier. C'était le début de l'automne dernier. C'est la dernière fois où il est passé et c'est là que l'on a eu droit à notre lot d'insultes. Des insultes racistes comme je n'en avais encore jamais entendues depuis vingt ans que je vis en Nouvelle France! Stoïque, ses menaces m'ont laissée de marbre, en fait il me fait plus pitié qu'il ne peut blesser. Je ne vis pas dans la même dimension que lui. D'autres voisins sont aussi passés par ces colères et ceux qui l'ont évité font de leur mieux pour l'ignorer. Je me fous de sa petite existence. Je tiens juste à ne pas en subir les conséquences. Et puis c'est pas comme si j'avais pas toute la rue pour surveiller mes arrières!
Durant cet hiver qui a craché des tonnes de neige, la rue a pris des paris sur l'état de sa toiture. Et puis les nouvelles provinciales ont commencé à parler des maisons effondrées et toute la rue s'est mise à regarder du coté de ce chalet quasi abandonné. J'ai même aperçu des motoneiges égarées s'arrêter devant pour pointer du doigt son toit. Comme je ne désire pas souhaiter du malheur à autrui aussi con soit-il, j'ai essayé d'y penser le moins possible. À force, j'ai même fini par ne plus y faire attention. Et puis un soir, crack, la neige a finalement gagné son combat, le toit qui recouvrait sa terrasse s'est effondré. Juan a entendu quelque chose, moi je n'ai rien remarqué. La neige a absorbé le choc mais sa galerie est foutue, sa façade aussi. Yolande s'inquiète des fils électriques qui ont un air de Pise. Je lui apprends que de ma fenêtre, j'ai une vue imprenable sur son toit de tôle tout cabossé. Elle pointe le doigt vers ces fils électriques qui la préoccupent. Elle craint le feu. Les frayeurs de la vieille dame mettent des doutes dans mon mal de tête qui persiste. Manquerait plus que ça! J'éloigne les angoisses. Ah! Si on ne pouvait plus lui revoir la face cela serait le paradis Cependant je soupçonne qu'on va entendre crier le fameux Tony dès que reviendront les beaux jours. Je prépare mon sabre et mon bouclier...
Invisible ciment
Invisible ciment
Qu’est-ce que l’amour? Tout au long de ma vie cette notion abstraite est venue hanter le cours de mes jours. L’Amour, tout le monde en parle, tout le monde en mange, tout le monde en veut, tout le monde le cherche. Mais qu’en est-il vraiment de cette denrée si précieuse?
L’amour véritable transcende les races et les différences, l’amour règne en maître au royaume de la magie humaine. Mais qu’est-ce que l’amour? Est-ce qu’il se cultive ou s’épuise? Doit-on toujours l’apprivoiser en son coeur? Pourquoi est-il si dangereux pour certains et si bienfaisant pour d’autres? Pourquoi est-il si bon avec certains et si malsain avec d’autres?
L’amour peut prendre bien des formes, habiter bien des gestes, il se fait fugace et stable à la fois. L’amour est à la source du paradis. La haine nourrit l’enfer. Mais il arrive que l’amour fasse autant souffrir que l’enfer alors que la haine sait apaiser des esprits tourmentés. Il arrive même l'amour puisse se transformer en haine (et vice-versa). Les voies de l'invisible sont insondables. Je sais que je ne suis qu'une fourmi devant l'universel. Mais il reste l'Amour auquel je m'accroche. L’amour qui est cuisiné à toutes les sauces, galvaudé par monts et par vaux. L'amour qui est partout et nulle part. Invisible, mystérieux, abstrait, il influence profondément les réalités qu’il touche. Depuis mon plus jeune âge l’amour me fascine, l’amour en son entier, l’amour comme entité.
L'amour se vit à différents degrés. Il est possible d'expérimenter l'amour tous les jours par petites doses, avec nos pairs, par le biais de bonnes actions. Mais l'on peut aussi cultiver des graines que l'on jardine à plein temps en son terreau personnel. Des graines qui grandissent et s'épanouissent. Grâce à mon homme et ma petite fille, je vis et j’étudie l’amour au quotidien. C’est une chance. En mon potager d'émotions, la récolte est bonne. L’enfant que j’ai mis au monde est un pur fruit de l'amour. Un amour que nous cultivons ensemble mais chacun à notre façon. Car si l’amour peut devenir arbre de vie il ne doit jamais être laissé à l’abandon. Il doit être au centre du paysage. D'ailleurs, si je devais dessiner ma vie intérieure comme une maison, je peindrais une domus qui possèderait en son atrium un arbre vénéré, l’arbre de l’amour qui scelle les briques de mon foyer.
La maison à atrium (source):
"La domus, construite en retrait par rapport à la rue, ne comporte pas de fenêtres donnant sur la rue : elle est fermée sur elle-même. La porte (janua) à deux battants (fores) mène, après un vestibule (vestibulum), vers l’atrium. L’atrium est la pièce principale de la maison : c’est une grande cour carrée autour de laquelle sont distribuées les autres pièces. Cette cour est en partie à ciel ouvert (au centre) et en partie recouverte d’un toit en pente. Le centre est occupé par un bassin carré, l’impluvium, qui recueille les eaux de pluie à travers le compluvium (l’ouverture dans le toit). La partie de l’atrium autour de l’impluvium forme quatre passages dallés sur lesquels s’ouvrent les différentes pièces d’habitation et de service. L’atrium sert à la fois de cuisine, la culina (la fumée s’échappe par le compluvium), de salle à manger, de chambre à coucher et aussi de sanctuaire avec l’autel familial (le laraire, dédié aux dieux Lares qui protègent la maison). Il permet également à la lumière d’entrer dans la domus. Plus tard des cloisons délimitent diverses pièces spécialisées munies de portes-fenêtres donnant sur l’atrium. Le tablinum derrière l’autel domestique est au départ la pièce réservée au maître de maison. Par la suite, il renferme les archives, les livres de comptes, les objets précieux, les masques funéraires des ancêtres (imagines)…Il donne sur un jardin potager (hortus)."
Qu’est-ce que l’amour? Tout au long de ma vie cette notion abstraite est venue hanter le cours de mes jours. L’Amour, tout le monde en parle, tout le monde en mange, tout le monde en veut, tout le monde le cherche. Mais qu’en est-il vraiment de cette denrée si précieuse?
L’amour véritable transcende les races et les différences, l’amour règne en maître au royaume de la magie humaine. Mais qu’est-ce que l’amour? Est-ce qu’il se cultive ou s’épuise? Doit-on toujours l’apprivoiser en son coeur? Pourquoi est-il si dangereux pour certains et si bienfaisant pour d’autres? Pourquoi est-il si bon avec certains et si malsain avec d’autres?
L’amour peut prendre bien des formes, habiter bien des gestes, il se fait fugace et stable à la fois. L’amour est à la source du paradis. La haine nourrit l’enfer. Mais il arrive que l’amour fasse autant souffrir que l’enfer alors que la haine sait apaiser des esprits tourmentés. Il arrive même l'amour puisse se transformer en haine (et vice-versa). Les voies de l'invisible sont insondables. Je sais que je ne suis qu'une fourmi devant l'universel. Mais il reste l'Amour auquel je m'accroche. L’amour qui est cuisiné à toutes les sauces, galvaudé par monts et par vaux. L'amour qui est partout et nulle part. Invisible, mystérieux, abstrait, il influence profondément les réalités qu’il touche. Depuis mon plus jeune âge l’amour me fascine, l’amour en son entier, l’amour comme entité.
L'amour se vit à différents degrés. Il est possible d'expérimenter l'amour tous les jours par petites doses, avec nos pairs, par le biais de bonnes actions. Mais l'on peut aussi cultiver des graines que l'on jardine à plein temps en son terreau personnel. Des graines qui grandissent et s'épanouissent. Grâce à mon homme et ma petite fille, je vis et j’étudie l’amour au quotidien. C’est une chance. En mon potager d'émotions, la récolte est bonne. L’enfant que j’ai mis au monde est un pur fruit de l'amour. Un amour que nous cultivons ensemble mais chacun à notre façon. Car si l’amour peut devenir arbre de vie il ne doit jamais être laissé à l’abandon. Il doit être au centre du paysage. D'ailleurs, si je devais dessiner ma vie intérieure comme une maison, je peindrais une domus qui possèderait en son atrium un arbre vénéré, l’arbre de l’amour qui scelle les briques de mon foyer.
La maison à atrium (source):
"La domus, construite en retrait par rapport à la rue, ne comporte pas de fenêtres donnant sur la rue : elle est fermée sur elle-même. La porte (janua) à deux battants (fores) mène, après un vestibule (vestibulum), vers l’atrium. L’atrium est la pièce principale de la maison : c’est une grande cour carrée autour de laquelle sont distribuées les autres pièces. Cette cour est en partie à ciel ouvert (au centre) et en partie recouverte d’un toit en pente. Le centre est occupé par un bassin carré, l’impluvium, qui recueille les eaux de pluie à travers le compluvium (l’ouverture dans le toit). La partie de l’atrium autour de l’impluvium forme quatre passages dallés sur lesquels s’ouvrent les différentes pièces d’habitation et de service. L’atrium sert à la fois de cuisine, la culina (la fumée s’échappe par le compluvium), de salle à manger, de chambre à coucher et aussi de sanctuaire avec l’autel familial (le laraire, dédié aux dieux Lares qui protègent la maison). Il permet également à la lumière d’entrer dans la domus. Plus tard des cloisons délimitent diverses pièces spécialisées munies de portes-fenêtres donnant sur l’atrium. Le tablinum derrière l’autel domestique est au départ la pièce réservée au maître de maison. Par la suite, il renferme les archives, les livres de comptes, les objets précieux, les masques funéraires des ancêtres (imagines)…Il donne sur un jardin potager (hortus)."
mercredi, avril 09, 2008
En courant d’air…
En un courant d’air…
Un petit coup de blues suivi d'une épouvantable migraine qui s'étale sur plusieurs jours m’avale toute entière. Shni, mon génie de ménage fait les gros yeux devant l'état du bordel de maison, je l’apostrophe alors qu’il virevolte autour de ma pomme céphalée : « Bon, ça va! Fais en pas un plat! C’est pas la fin du monde non plus! Mon mal de tête se dissipe en ce flot mensuel qui me fait femme! Je vais finir par passer au travers! Et puis vu ta nature, c’est pas comme si tu savais ce que c’est! Allez, zooo, fais d’l’air! ». La minuscule créature grimace et s’efface. Je soupire.
M’zelle Soleil est couchée, j’avale deux comprimés pour calmer mon crâne en souffrance. L’enfant dormira deux heures. J’utilise habituellement ce temps soit pour écrire, traiter mes images, répondre à mes courriels, faire un tour de Toile ou mettre à jour ce jardin virtuel. Mais voilà que je délaisse mes habitudes, je perds mes rythmes, je capitule devant cette fatigue qui m’emporte. Je choisis de me reposer la tête alors que mon enfant sommeille. J’ai des textes en suspens qui patientent dans le ventre de la bête. Je grogne. J’ouvre mes fenêtres pour laisser pénétrer ce nouvel air qui fait fondre les bancs de neige. Je respire profondément. Avril me caresse dans le sens du poil, il redonne espoir à ma peau grise. Le village s’éveille alors que s'écoulent les érables. Non loin de là, le lac profite de ses derniers silences.
Juan enrobe mes peines de tendres affections. M’zelle Soleil réchauffe mon cœur de sa féérie bambine. Nous profitons du changement de saison pour aller prendre l'air. Il fait encore bien frais en ce dimanche tranquille. J'attrape des images éparses dont celle de l'enfant qui profite de cette ballade à la plage pour se la couler douce (en compagnie de notre fidèle Chanelle)...
Un petit coup de blues suivi d'une épouvantable migraine qui s'étale sur plusieurs jours m’avale toute entière. Shni, mon génie de ménage fait les gros yeux devant l'état du bordel de maison, je l’apostrophe alors qu’il virevolte autour de ma pomme céphalée : « Bon, ça va! Fais en pas un plat! C’est pas la fin du monde non plus! Mon mal de tête se dissipe en ce flot mensuel qui me fait femme! Je vais finir par passer au travers! Et puis vu ta nature, c’est pas comme si tu savais ce que c’est! Allez, zooo, fais d’l’air! ». La minuscule créature grimace et s’efface. Je soupire.
M’zelle Soleil est couchée, j’avale deux comprimés pour calmer mon crâne en souffrance. L’enfant dormira deux heures. J’utilise habituellement ce temps soit pour écrire, traiter mes images, répondre à mes courriels, faire un tour de Toile ou mettre à jour ce jardin virtuel. Mais voilà que je délaisse mes habitudes, je perds mes rythmes, je capitule devant cette fatigue qui m’emporte. Je choisis de me reposer la tête alors que mon enfant sommeille. J’ai des textes en suspens qui patientent dans le ventre de la bête. Je grogne. J’ouvre mes fenêtres pour laisser pénétrer ce nouvel air qui fait fondre les bancs de neige. Je respire profondément. Avril me caresse dans le sens du poil, il redonne espoir à ma peau grise. Le village s’éveille alors que s'écoulent les érables. Non loin de là, le lac profite de ses derniers silences.
Juan enrobe mes peines de tendres affections. M’zelle Soleil réchauffe mon cœur de sa féérie bambine. Nous profitons du changement de saison pour aller prendre l'air. Il fait encore bien frais en ce dimanche tranquille. J'attrape des images éparses dont celle de l'enfant qui profite de cette ballade à la plage pour se la couler douce (en compagnie de notre fidèle Chanelle)...
vendredi, avril 04, 2008
D'hier a aujourd'hui, un océan...
D'hier a aujourd'hui, un océan... et quelques ouragans...
J’avais un peu moins de quinze ans. J’étais à l’école en cours de religion ou morale, je sais plus trop, l’un de ces cours où l’on va une fois sur deux et que l’on n’écoute que d’une oreille lorsque l’on y est. Ce jour là pourtant fut différent. Le sujet du jour tournait autour de nos ambitions futures. Il y avait un tour de table, l’on devait être une quinzaine d’élèves. Chacun devait expliquer ce qu’il désirait dans son futur, une tâche pas toujours facile lorsque l’on n’a pas encore quinze ans…
Ma voisine de table était une camarade sans être une copine. Elle ne faisait pas partie de ma clique. Arrive son tour. Vu qu’elle est juste avant moi je prends la peine de faire attention à ce qui va sortir de ses lèvres. Et voilà qu’elle me sort la chose la plus inimaginable pour mes oreilles de jeune fille moderne. Elle explique : « Moi, je veux être mère au foyer. Je veux trouver un mari, avoir des enfants et m’en occuper à la maison ». Je me souviens être restée bouche bée, les yeux écarquillés, complètement sidérée. « Mais de quoi est-ce qu’elle parle? On est pas au Moyen Âge! C’est quoi cette ambition de mer…! » Je m’insurge en mon fort intérieur, je n’arrive tout simplement à enregistrer son désir. Moi je veux être archéologue, journaliste ou interprète! Je veux avoir 3 maisons, dix amants, pas d’enfant et plein d’argent! C'est quoi cette ambition anachronique? Arrive mon tour. Encore sous le choc, décontenancée sans savoir vraiment pourquoi, je fais ma clown de service et passe rapidement le relais à mon voisin. Je regarde ma voisine de table silencieuse, effacée, sereine. Je ne comprends pas. Comment ne peut-elle désirer qu'être femme au foyer??? Son désir fait naître en moi un malaise que je discerne sans arriver à y voir clair. Mon cerveau fait des tours dans le vide. Arrive la fin de cours, c’est plus fort que moi, j’ai besoin de comprendre, je l’arrête dans le couloir. Pour la première fois je lui adresse la parole, je la sens qui s’en étonne :
- Dis, machinetruc, c’est quoi ton trip? Je comprends pas, tu veux vraiment être mère à la maison? Mais pourquoi????
La voilà qui me regarde en se demandant si c’est du lard ou du cochon. Je lui envoie une vague de gentillesse et un sourire tout en poussant davantage :
- Non mais, c’est vrai, j’avais jamais entendu une idée pareille! Tu veux pas avoir un métier, faire de l’argent, être indépendante, tu veux juste avoir des enfants???
Je la vois qui reprend confiance, elle s’ouvre et s’anime alors qu’elle m’expose son point de vue :
- Non, pas vraiment, je m'en fous un peu, je veux juste avoir plein d’enfants, au moins trois pour sûr! Pis je veux rester avec eux, m’occuper de la maison, passer du temps avec eux. Je veux être comme ma mère, j’aime bien comment elle est ma mère…
- Ta mère travaille pas?
- Non, elle s’occupe de mes frères et je trouve que c'est bien ce qu’elle fait pour nous. Alors je veux être comme elle quand je serais vieille!!!
La sonnerie qui annonce le retour en classe me fait lâcher le morceau. Je n’ai plus de cours ensuite. Je cours retrouver des copines. Au fond de moi je sais que je suis troublée mais je l’oublie consciemment. Ce trouble bizarre naît de toutes ces petites douleurs que je trimballe à l’intérieur, de ces petites douleurs qui ne m’empêcheront pas de vivre et m’amuser! Pourtant le soir venu, au creux de mon lit, revient le souvenir de cette fille et de son envie bizarre. Je me souviens qu’il me fallut des semaines pour ne plus y penser dans les silences de ma tête, pour arriver à étouffer ce malaise qui me prenait aux tripes lorsque j’essayais de comprendre ce qu'elle avait voulu exprimer. Elle me semblait à des années lumières de ma réalité. Je ne lui ai plus vraiment reparlé si ce n’est pour dire bonjour en coup de vent...
Vingt ans plus tard, ce moment d'antan me revient en mémoire avec une clarté mystérieuse. En fait il revient hanter mes mois glacés avec une vivacité exacerbée. Il fait des bonds dans ma mémoire pour se mêler à mon présent. Il me harcèle. Il devient comme un son de cloche dès que j'essaie de réfléchir. Ces dernières semaines, j’y pense plus qu’il n’est sain de le faire. J’y pense et finalement je comprends. Cela s’éclaircit dans ma tête. Dans le flou de mes inconsciences, une petite lumière s'allume. Petit à petit je réalise que toutes ces choses qui m’ont échappées ne m’échappent plus. Je réalise que celle dont j’ai oublié le visage mais pas l’envie sincère était la première fille de mon âge qui exprimait l’idée de maternité accomplie. Je ne sais même pas si j'en ai croisé d'autres depuis! Les vocations maternelles ne sont toujours pas à la mode occidentale.
En ces mois d'hiver intense, dans le creux de mes journées, je comprends enfin ce que je n'avais pas compris à l'époque. Je comprends désormais cet instinct que je possédais sans en avoir conscience. Pour moi qui suis issue d’une lignée de femmes fortes et indépendantes, de celles qui ont participé à la libération de mon sexe, le concept de la femme au foyer était si désuet que l’on y pensait même pas. C’était un échec pas un épanouissement. Ce n’était pas le genre de chose qui faisait rêver la famille. Pour moi petite fille de parents qui avaient divorcés avant même que je ne sache marcher, pour moi qui n’avait aucune notion paternelle et qui vivait dans une dynamique monoparentale, l’idée de la mère au foyer était complètement extraterrestre à mes fondations. Je n’arrivais même pas à en concevoir le fonctionnement. C’était une idée complètement étrangère à ma vie. Je me souviens de cette incompréhension intérieure qui me parcourait lorsque j’essayais d’imaginer une telle vie.
Vingt ans plus tard, me voilà rendue maman à la maison! Dieu que la vie est faite de toutes sortes de tours et détours qui s'enroulent et se déroulent sur ce fil d'existence qui est le nôtre! Vingt ans plus tard, cette incompréhension profonde a été remplacée par une compréhension quotidienne. Je trace mes jours en un monde inconnu. Je suis présentement ce à quoi je n'étais pas destinée. Peut-être est-ce cela la liberté? Ne pas se voir forcée de vivre selon les préceptes de ceux qui vous précèdent. Vivre simplement, comme on l'entend, selon ses propres volontés distinctes.
Mais qu'est-ce que le destin? Combien d'identités pouvont nous traverser en une seule vie? La vie n'est-elle pas composée (dans le meilleur des cas) que de passages et de carrefours, de réalisations et de constructions? Maintenant que je vieillis je découvre que la vie est faite de toutes sortes de nuances que je ne pouvais imaginer lorsque j’avais quinze ans. Une vie humaine à l'échelle terrestre c'est très court mais lorsqu'il faut la vivre sur sept ou huit décennies, une vie humaine peut paraitre bien longue à celui qui en porte la peau (surtout lorsque les hivers semblent interminables)...
J’avais un peu moins de quinze ans. J’étais à l’école en cours de religion ou morale, je sais plus trop, l’un de ces cours où l’on va une fois sur deux et que l’on n’écoute que d’une oreille lorsque l’on y est. Ce jour là pourtant fut différent. Le sujet du jour tournait autour de nos ambitions futures. Il y avait un tour de table, l’on devait être une quinzaine d’élèves. Chacun devait expliquer ce qu’il désirait dans son futur, une tâche pas toujours facile lorsque l’on n’a pas encore quinze ans…
Ma voisine de table était une camarade sans être une copine. Elle ne faisait pas partie de ma clique. Arrive son tour. Vu qu’elle est juste avant moi je prends la peine de faire attention à ce qui va sortir de ses lèvres. Et voilà qu’elle me sort la chose la plus inimaginable pour mes oreilles de jeune fille moderne. Elle explique : « Moi, je veux être mère au foyer. Je veux trouver un mari, avoir des enfants et m’en occuper à la maison ». Je me souviens être restée bouche bée, les yeux écarquillés, complètement sidérée. « Mais de quoi est-ce qu’elle parle? On est pas au Moyen Âge! C’est quoi cette ambition de mer…! » Je m’insurge en mon fort intérieur, je n’arrive tout simplement à enregistrer son désir. Moi je veux être archéologue, journaliste ou interprète! Je veux avoir 3 maisons, dix amants, pas d’enfant et plein d’argent! C'est quoi cette ambition anachronique? Arrive mon tour. Encore sous le choc, décontenancée sans savoir vraiment pourquoi, je fais ma clown de service et passe rapidement le relais à mon voisin. Je regarde ma voisine de table silencieuse, effacée, sereine. Je ne comprends pas. Comment ne peut-elle désirer qu'être femme au foyer??? Son désir fait naître en moi un malaise que je discerne sans arriver à y voir clair. Mon cerveau fait des tours dans le vide. Arrive la fin de cours, c’est plus fort que moi, j’ai besoin de comprendre, je l’arrête dans le couloir. Pour la première fois je lui adresse la parole, je la sens qui s’en étonne :
- Dis, machinetruc, c’est quoi ton trip? Je comprends pas, tu veux vraiment être mère à la maison? Mais pourquoi????
La voilà qui me regarde en se demandant si c’est du lard ou du cochon. Je lui envoie une vague de gentillesse et un sourire tout en poussant davantage :
- Non mais, c’est vrai, j’avais jamais entendu une idée pareille! Tu veux pas avoir un métier, faire de l’argent, être indépendante, tu veux juste avoir des enfants???
Je la vois qui reprend confiance, elle s’ouvre et s’anime alors qu’elle m’expose son point de vue :
- Non, pas vraiment, je m'en fous un peu, je veux juste avoir plein d’enfants, au moins trois pour sûr! Pis je veux rester avec eux, m’occuper de la maison, passer du temps avec eux. Je veux être comme ma mère, j’aime bien comment elle est ma mère…
- Ta mère travaille pas?
- Non, elle s’occupe de mes frères et je trouve que c'est bien ce qu’elle fait pour nous. Alors je veux être comme elle quand je serais vieille!!!
La sonnerie qui annonce le retour en classe me fait lâcher le morceau. Je n’ai plus de cours ensuite. Je cours retrouver des copines. Au fond de moi je sais que je suis troublée mais je l’oublie consciemment. Ce trouble bizarre naît de toutes ces petites douleurs que je trimballe à l’intérieur, de ces petites douleurs qui ne m’empêcheront pas de vivre et m’amuser! Pourtant le soir venu, au creux de mon lit, revient le souvenir de cette fille et de son envie bizarre. Je me souviens qu’il me fallut des semaines pour ne plus y penser dans les silences de ma tête, pour arriver à étouffer ce malaise qui me prenait aux tripes lorsque j’essayais de comprendre ce qu'elle avait voulu exprimer. Elle me semblait à des années lumières de ma réalité. Je ne lui ai plus vraiment reparlé si ce n’est pour dire bonjour en coup de vent...
Vingt ans plus tard, ce moment d'antan me revient en mémoire avec une clarté mystérieuse. En fait il revient hanter mes mois glacés avec une vivacité exacerbée. Il fait des bonds dans ma mémoire pour se mêler à mon présent. Il me harcèle. Il devient comme un son de cloche dès que j'essaie de réfléchir. Ces dernières semaines, j’y pense plus qu’il n’est sain de le faire. J’y pense et finalement je comprends. Cela s’éclaircit dans ma tête. Dans le flou de mes inconsciences, une petite lumière s'allume. Petit à petit je réalise que toutes ces choses qui m’ont échappées ne m’échappent plus. Je réalise que celle dont j’ai oublié le visage mais pas l’envie sincère était la première fille de mon âge qui exprimait l’idée de maternité accomplie. Je ne sais même pas si j'en ai croisé d'autres depuis! Les vocations maternelles ne sont toujours pas à la mode occidentale.
En ces mois d'hiver intense, dans le creux de mes journées, je comprends enfin ce que je n'avais pas compris à l'époque. Je comprends désormais cet instinct que je possédais sans en avoir conscience. Pour moi qui suis issue d’une lignée de femmes fortes et indépendantes, de celles qui ont participé à la libération de mon sexe, le concept de la femme au foyer était si désuet que l’on y pensait même pas. C’était un échec pas un épanouissement. Ce n’était pas le genre de chose qui faisait rêver la famille. Pour moi petite fille de parents qui avaient divorcés avant même que je ne sache marcher, pour moi qui n’avait aucune notion paternelle et qui vivait dans une dynamique monoparentale, l’idée de la mère au foyer était complètement extraterrestre à mes fondations. Je n’arrivais même pas à en concevoir le fonctionnement. C’était une idée complètement étrangère à ma vie. Je me souviens de cette incompréhension intérieure qui me parcourait lorsque j’essayais d’imaginer une telle vie.
Vingt ans plus tard, me voilà rendue maman à la maison! Dieu que la vie est faite de toutes sortes de tours et détours qui s'enroulent et se déroulent sur ce fil d'existence qui est le nôtre! Vingt ans plus tard, cette incompréhension profonde a été remplacée par une compréhension quotidienne. Je trace mes jours en un monde inconnu. Je suis présentement ce à quoi je n'étais pas destinée. Peut-être est-ce cela la liberté? Ne pas se voir forcée de vivre selon les préceptes de ceux qui vous précèdent. Vivre simplement, comme on l'entend, selon ses propres volontés distinctes.
Mais qu'est-ce que le destin? Combien d'identités pouvont nous traverser en une seule vie? La vie n'est-elle pas composée (dans le meilleur des cas) que de passages et de carrefours, de réalisations et de constructions? Maintenant que je vieillis je découvre que la vie est faite de toutes sortes de nuances que je ne pouvais imaginer lorsque j’avais quinze ans. Une vie humaine à l'échelle terrestre c'est très court mais lorsqu'il faut la vivre sur sept ou huit décennies, une vie humaine peut paraitre bien longue à celui qui en porte la peau (surtout lorsque les hivers semblent interminables)...
jeudi, avril 03, 2008
Idées lethargiques
Léthargie n.f -lithargie XIIIe ; bas lat. d'o. gr. lethargia. 1. État pathologique caractérisé par un sommeil profond et prolongé dans lequel les fonctions de la vie semblent suspendues - sommeil ; catalepsie. 1. mort (apparente), torpeur. Tomber en léthargie. Sortir de sa léthargie. Léthargie hypnotique - hypnose. 2 (1652) État d'abattement profond - apathie, atonie, prostration, torpeur. « Ces temps où la poésie dramatique était en complète léthargie. » (Henriot) CONTR. Activité, vitalité.
En direct de mon igloo: Séquelles hivernales. Pensées léthargiques. S'égrènent les jours de givre sur pilote automatique. Songes embrouillés. Percées de soleil. S'éveillent les érables gelés. Transformations lumineuses. Douceurs d'enfance sucrées. Un brin de fillette au cœur de mon quotidien. Les heures se figent dans l'attente de la grande fonte. Sur le coup de midi dégoulinent les gouttières. Lasse d'être lassée. Attraper un bouquin. Lui. Elle. Nous. Moi? Décalée. Évaporée. Juan dans mon lit. Une fournaise d'homme pour attiser des braises d'avenir. Robert à mes cotés. Abstractions réalisées. Idées fantomatiques. Troubles nocturnes. Fantasmagories. Batailler l'humeur glacée. Se noyer en musique. Envie de danser...
Les Rita Mitsouko - Ding Dang Dong
En direct de mon igloo: Séquelles hivernales. Pensées léthargiques. S'égrènent les jours de givre sur pilote automatique. Songes embrouillés. Percées de soleil. S'éveillent les érables gelés. Transformations lumineuses. Douceurs d'enfance sucrées. Un brin de fillette au cœur de mon quotidien. Les heures se figent dans l'attente de la grande fonte. Sur le coup de midi dégoulinent les gouttières. Lasse d'être lassée. Attraper un bouquin. Lui. Elle. Nous. Moi? Décalée. Évaporée. Juan dans mon lit. Une fournaise d'homme pour attiser des braises d'avenir. Robert à mes cotés. Abstractions réalisées. Idées fantomatiques. Troubles nocturnes. Fantasmagories. Batailler l'humeur glacée. Se noyer en musique. Envie de danser...
Les Rita Mitsouko - Ding Dang Dong