Un zeste émotionnée…
Nos amis voyageurs prennent la route pour leur long périple qui les mènera de la Gaspésie à New-York, de New-York à Vancouver. Après une semaine passée à se ressourcer les batteries en notre Retro Loft zen, ils partent détendus et souriants pour leur aventure transcontinentale. Après une semaine de bonne compagnie, d’échanges humains, de conversations et de rires partagés. Je les regarde partir avec un petit serrement au cœur, sans savoir lorsque nous nous reverrons, je suis émue. J’avale cette petite peine qui m’effleure l'esprit et me serre l’estomac.
M'zelle Soleil qui a adopté les voyageurs de bon cœur dit « ba-bye » bien joliment. Iza s’exclame : « Oh! Hé bien! Cela se sent que tu as l’habitude des "au revoirs", tu dois voir beaucoup de gens passer, tu as l'habitude... ». Je sais que je vais entendre durant deux jours des « Elle est où Izza Maman? Izzaaaa? Izzzaaa? Vromvrom patie? Izah, kah yaoupapoulemou? En bas Maman? Yiens, yeins en bas! Maman ?» et que je devrai lui expliquer les mouvements de la vie qui nous entraînent…
Ce qui me fait constater une fois de plus que si nous ne voyageons guère, nous recevons sur une base régulière toute une panoplie de personnes différentes. Lily-Soleil voit le monde par le Retro-Loft qui s’anime lorsque passe le visiteur d’ailleurs. Micah et Iza m’ont réconciliée avec la fonction première de cet étage particulier, de cet espace qui s’ouvre aux autres en attendant les rénovations qui agrandiront notre intérieur. Je crois que lorsque le moment viendra de fermer le Retro-Loft, nous serons un peu triste comme nous le sommes un peu à chaque fois que nous refermons sa porte sur une agréable visite. Lorsque nous habiterons les deux étages et qu’il n’y aura plus qu’un futon dans mon (futur) bureau pour accueillir les visiteurs de passage, il nous sera moins facile de recevoir « in style ». Lorsque ces "instants communauté" seront chose du passé, nous ressentirons certainement une nostalgique sensation. Car c’est quand même drôle d’offrir à nos amis un service « couette et café » avec entrée et espace privés. D'offrir un espace spacieux avec matelas confortable, sofa et petite table à diner (qui ne sert guère mais rend le tout fonctionnel), draps propres, toilettes, cable et wifi, le tout dans un emballage si kitch qu'il en devient presque branché. Le Rétro-Loft est un havre de paix au cœur de nos pénates boisées! Dans ces conditions, recevoir les amis est toujours un plaisir, ils ajoutent une touche de bonne humeur à notre quotidien et nous partageons notre cuisine avec bonheur…
Avec cette visite sympathique, j’en ai oublié ma belle-mère revêche qui y a passé le meilleur mois de l’année. Le Retro-Loft a retrouvé sa « coolitude ». Micah et Iza y ont laissé un bouquet de bonnes vibrations. Leur « Redfort » parée pour les grands chemins, je les regarde partir avec un sourire dans le cœur. J’ai pris soin de leur donner de la bonne musique à profusion, de la lecture et une chaude couverture, la « mama qui couve en moi » est rassurée. Ils peuvent affronter tous les dangers. Ils sont organisés et spontanés, ils feront surement un bien beau voyage. Peut-être les retrouverons nous ailleurs, un jour, sous un palmier mexicain, un cocktail à la main…
L’enfant fait sa sieste, le ciel est bas, c’est un jour gris d’automne, je ferme ma qualité d’hôtesse pour retrouver les petits défauts du quotidien. Shni, petit génie du ménage de plus en plus discret, se fait tout doux. Je retrouve ma routine des jours qui défilent. Lily-Soleil m’illumine ces petits moments du quotidien qui peuvent paraître si plats de monotonie. De sa bouille coquine, elle m’éclaire le moral, elle m’entraîne vers un meilleur que je vois briller au fond de ses pupilles. Que j’aime la petite enfance et sa fraîche innocence, une innocence qui fait tant de bien aux « blasitudes » adultes qui noircissent les tableaux humains…
La petite enfance est un moment si précieux, presque magique lorsque l’on a la chance de bien pouvoir la vivre. La petite enfance absorbe l’énergie des adultes qui l’apprécient pour la recycler en un étrange sentiment de bien-être. Lily-Soleil me remplit d’un bien-être maternel qui me construit, qui me grandit. Elle transforme nos vies et les enrichit de sa présence lumineuse. Elle nous force à grandir tout en élargissant nos cœurs, c’est un phénomène étrange, l’étrangeté de la « parentitude »....
En regardant partir Micah et Iza, je ne peux m’empêcher de ressentir l’envie de connaître leurs enfants. Une envie sûrement plus nette que celle qu’ils ressentent de devenir parents!!! Je leur souhaite une belle route et je retourne à mes moutons…
J'entends l'enfant gazouiller dans son lit, j'entends ma routine maternelle m'appeler de plus en plus bruyamment. Je me lève chercher ma douce enfant qui se fait si câline après sa sieste. Une fine bruine tombe de la grisaille du ciel, je vais m'occuper de mon brin de fille, cet après-midi mélancolique aura une saveur bambine de sablés à la lime...
vendredi, septembre 28, 2007
mercredi, septembre 26, 2007
Le temps....
Le temps d'une sieste de l'enfant
Aujourd’hui le ciel grisaille, l’atmosphère est lourde d’orage, par ci par là il pleut, mais il fait aussi très bon. Parfois la lumière perce la croute des nuages quelques minutes avant de disparaitre furtivement. Une fenêtre d'azur se profile à l'horizon. La porte ouverte laisse entrer dans la maison l’air gorgé d’odeurs automnales, empli de ces odeurs macérées de la forêt, si douces et onctueuses. Hier, l'on a pulvérisé tous les record de chaleur, surtout Montréal! Je ne suis pas la seule à penser que c’est juillet en septembre. Et lorsque l’on y repense un peu juillet dernier s’était habillé de septembre. Rien ne va plus. Les saisons s’emmêlent. Où s’en va la Terre?
Mon petit brin de soleil commence la nouvelle saison en grande conversation. M'zelle Soleil maîtrise avec brio ses articulations verbales en se pratiquant la langue sur des mots favoris qu'elle accroche au fil du temps. Des mots compliqués qu’elle laisse rouler dans sa bouche avec un plaisir évident. Elle les répète en litanies, elle en change les tons, elle semble s’en nourrir et elle me fait craquer! Le mot de la semaine est « bizarre ». Il suffit de dire : « Oh! C’est bizarre ça! » pour qu’elle s’en empare et nous serine de « C’est bizarre, izzzaaarrrr, c'est biiiizzzarrrreeeeeee » à toutes les sauces qu’elle cuisine dans sa petite tête bouclée! « C’est biiiizzzzzzaaaaarrrrre », régulièrement elle traîne le mot sous sa langue, elle le retourne entre ses lèvres qui vibrent, elle le mâchouille, elle le triture. Elle m’enchante l'oreille de sa petite voix si pure. Son père a plutôt tendance à grincer des dents lorsqu’il l’entend pour la énième fois. Elle nous grave ses trouvailles dans la cervelle au fil des jours qui passent. Le mois dernier c’était « Yé où ?» Yéoù à tous les genres, tous les contextes, toutes les occasions. Tant et si bien que l’on en était rendu à se le dire nous-même sans trop y faire attention :
- Juan, yé où le sucre?
- Yé où, yéou, yéou ???
Un sourire partagé. L’histoire d’un regard complice qui s’échange à l’intime au dessus de notre tête bouclée qui absorbe toutes les nuances de nos humeurs. De ces instants précieux qui nous fondent l'un avec l’autre en l’espace d’une seconde.
Maintenant qu’elle est passée au travers de son interrogation primitive et que désormais elle sait bien dire « Il est où .... machintruchouettte.... », elle semble être passée à un autre défi. Celui d’apprivoiser trois syllabes à la fois. Du coup, on en oublie « yé où ? » à toutes les deux minutes, ouf! Cela fait du bien pour la cervelle parentale qui commençait à s’atrophier sur le sujet! Maintenant un nouveau mot s’imprègne d’elle et une lumière douce pétille dans nos regards dès que l’on dit "bizarre"…
Aujourd'hui, en faisant un tour de blogosphère, j’apprends la fin plus romantique que tragique du philosophe et journaliste André Gorz et de sa femme Dorine. André Gorz qui avait publié l’année dernière « Lettre à D », une lettre de 75 pages dédié à tout l’amour qu’il portait à sa femme. Cette femme avec qui il vivait depuis presque 60 ans. Une histoire qui touche l’une de mes fibres rêveuses.
Je suis plus attirée par ces amours exceptionnels qui s’épanouissent sur des décennies que par les passions volatiles aussi fougueuses qu’elles soient qui se collectionnent dans le vide. La semaine dernière, Jacques Martin est mort seul, quasi à l’abandon, après avoir vécu avec une demi douzaine de femmes (toujours jeunes) et avoir engendré une tribu d’enfants éparpillés dans d’autres maisons que la sienne. La mort de Jacques Martin est triste, celle de ces deux tourtereaux unis jusqu’à la mort est des plus belles. Elle m'émeut. Paix à leurs âmes.
Lettre à D. Histoire d'un amour, une ode à Dorine. Extrait : « [...] Tu viens juste d'avoir quatre-vingt-deux ans. Tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Récemment je suis retombé amoureux de toi une nouvelle fois et je porte de nouveau en moi un vide débordant que ne comble que ton corps serré contre le mien. [...] »
Via la république des lettres: "Leur mort volontaire était inscrite en filigrane dans ces pages magnifiques. Ils se sont allongés l’un à côté de l’autre. Lundi, sur la porte de leur maison de Vosnon (Aube), il y avait une pancarte : ”Prévenir la gendarmerie”."
Aujourd’hui le ciel grisaille, l’atmosphère est lourde d’orage, par ci par là il pleut, mais il fait aussi très bon. Parfois la lumière perce la croute des nuages quelques minutes avant de disparaitre furtivement. Une fenêtre d'azur se profile à l'horizon. La porte ouverte laisse entrer dans la maison l’air gorgé d’odeurs automnales, empli de ces odeurs macérées de la forêt, si douces et onctueuses. Hier, l'on a pulvérisé tous les record de chaleur, surtout Montréal! Je ne suis pas la seule à penser que c’est juillet en septembre. Et lorsque l’on y repense un peu juillet dernier s’était habillé de septembre. Rien ne va plus. Les saisons s’emmêlent. Où s’en va la Terre?
Mon petit brin de soleil commence la nouvelle saison en grande conversation. M'zelle Soleil maîtrise avec brio ses articulations verbales en se pratiquant la langue sur des mots favoris qu'elle accroche au fil du temps. Des mots compliqués qu’elle laisse rouler dans sa bouche avec un plaisir évident. Elle les répète en litanies, elle en change les tons, elle semble s’en nourrir et elle me fait craquer! Le mot de la semaine est « bizarre ». Il suffit de dire : « Oh! C’est bizarre ça! » pour qu’elle s’en empare et nous serine de « C’est bizarre, izzzaaarrrr, c'est biiiizzzarrrreeeeeee » à toutes les sauces qu’elle cuisine dans sa petite tête bouclée! « C’est biiiizzzzzzaaaaarrrrre », régulièrement elle traîne le mot sous sa langue, elle le retourne entre ses lèvres qui vibrent, elle le mâchouille, elle le triture. Elle m’enchante l'oreille de sa petite voix si pure. Son père a plutôt tendance à grincer des dents lorsqu’il l’entend pour la énième fois. Elle nous grave ses trouvailles dans la cervelle au fil des jours qui passent. Le mois dernier c’était « Yé où ?» Yéoù à tous les genres, tous les contextes, toutes les occasions. Tant et si bien que l’on en était rendu à se le dire nous-même sans trop y faire attention :
- Juan, yé où le sucre?
- Yé où, yéou, yéou ???
Un sourire partagé. L’histoire d’un regard complice qui s’échange à l’intime au dessus de notre tête bouclée qui absorbe toutes les nuances de nos humeurs. De ces instants précieux qui nous fondent l'un avec l’autre en l’espace d’une seconde.
Maintenant qu’elle est passée au travers de son interrogation primitive et que désormais elle sait bien dire « Il est où .... machintruchouettte.... », elle semble être passée à un autre défi. Celui d’apprivoiser trois syllabes à la fois. Du coup, on en oublie « yé où ? » à toutes les deux minutes, ouf! Cela fait du bien pour la cervelle parentale qui commençait à s’atrophier sur le sujet! Maintenant un nouveau mot s’imprègne d’elle et une lumière douce pétille dans nos regards dès que l’on dit "bizarre"…
Aujourd'hui, en faisant un tour de blogosphère, j’apprends la fin plus romantique que tragique du philosophe et journaliste André Gorz et de sa femme Dorine. André Gorz qui avait publié l’année dernière « Lettre à D », une lettre de 75 pages dédié à tout l’amour qu’il portait à sa femme. Cette femme avec qui il vivait depuis presque 60 ans. Une histoire qui touche l’une de mes fibres rêveuses.
Je suis plus attirée par ces amours exceptionnels qui s’épanouissent sur des décennies que par les passions volatiles aussi fougueuses qu’elles soient qui se collectionnent dans le vide. La semaine dernière, Jacques Martin est mort seul, quasi à l’abandon, après avoir vécu avec une demi douzaine de femmes (toujours jeunes) et avoir engendré une tribu d’enfants éparpillés dans d’autres maisons que la sienne. La mort de Jacques Martin est triste, celle de ces deux tourtereaux unis jusqu’à la mort est des plus belles. Elle m'émeut. Paix à leurs âmes.
Lettre à D. Histoire d'un amour, une ode à Dorine. Extrait : « [...] Tu viens juste d'avoir quatre-vingt-deux ans. Tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Récemment je suis retombé amoureux de toi une nouvelle fois et je porte de nouveau en moi un vide débordant que ne comble que ton corps serré contre le mien. [...] »
Via la république des lettres: "Leur mort volontaire était inscrite en filigrane dans ces pages magnifiques. Ils se sont allongés l’un à côté de l’autre. Lundi, sur la porte de leur maison de Vosnon (Aube), il y avait une pancarte : ”Prévenir la gendarmerie”."
Mots d'automne...
mardi, septembre 25, 2007
Juillet en septembre au bord de l'eau.
Dans la mire du soleil...
Ce mois de septembre, digne de juillet, est un délice. Un mois de septembre magnifique qui fait la vie douce. Petits bonheurs terrestres. Les vacanciers ont déserté les lieux, ils ont retrouvé leur effervescence urbaine. Le village est zen. Les oiseaux gazouillent. Les coccinelles trottinent. La lumière caresse les jours qui se colorent. Cette année, l'automne est angélique.
Jour après jour le lac redevient sauvage. "L'exceptionnelle" chaleur se conjugue au calme qui emporte le paysage en pleine extase. Sous le feu du soleil, le lac miroite et les feuilles s'enflamment. Merveille de saison, juillet en septembre c'est savoureux...
Ce mois de septembre, digne de juillet, est un délice. Un mois de septembre magnifique qui fait la vie douce. Petits bonheurs terrestres. Les vacanciers ont déserté les lieux, ils ont retrouvé leur effervescence urbaine. Le village est zen. Les oiseaux gazouillent. Les coccinelles trottinent. La lumière caresse les jours qui se colorent. Cette année, l'automne est angélique.
Jour après jour le lac redevient sauvage. "L'exceptionnelle" chaleur se conjugue au calme qui emporte le paysage en pleine extase. Sous le feu du soleil, le lac miroite et les feuilles s'enflamment. Merveille de saison, juillet en septembre c'est savoureux...
lundi, septembre 24, 2007
D’automne et de morve
D’automne et de morve
Mercredi dernier, M’zelle Soleil sort à la maison cette petite cochonnerie qu’elle a attrapé ailleurs. Je me demande si c’est le contact avec les autres enfants chez la gardienne, tout le monde me répond que ce n'est pas grave, que c’est bien, qu'elle fait son système immunitaire, qu’il faut qu’elle le pratique avant l'école! Gnagnagna ragnagna! À l’intérieur de ma peau, la maman poule est en rogne, elle jacasse en mes entrailles. Il n’aura donc fallu que deux semaines de cette nouvelle routine enfantine pour qu’elle me ramène une cochonnerie! Il paraît que c’est normal, blablabla, cette normalité là m’énerve. C’est plus fort que moi. C’est un énervement intérieur qui ne cadre pas avec la mentalité de mes pairs, je le sais, je le contiens pour qu’il ne déborde pas comme le nez de ma puce qui ruissèle aux quatre vents.
La cochonnerie raccourcit douloureusement nos nuits. L’automne raccourcit malicieusement les jours. J'attrape un coucher de soleil par la peau des fesses. Je profite de la saison douce tout en passant mes journées à moucher M'zelle Soleil. Je la cajole, je me plie à quelques caprices, je la couve de très près. Je me dis qu’il serait bien étonnant que l'on résiste à cette cochonnerie qui a pris place en notre maisonnée. Je dois avouer qu’elle ne semble pas des plus vilaines, elle est juste bien chiante, c'est une banale cochonnerie de virus niaiseux! L'on essaie d’affaiblir la bête à coups de suppositoires. Lily-Soleil se débat vivement à chaque fois, ce n'est pas la joie. Je m’inquiète. L'homme marmonne. J’essaie de ne pas trop m’inquiéter, après tout il est vrai qu’elle n’a pas de fièvre, qu’elle n’est pas amorphe et que malgré son état de morve, elle joue de bonne humeur à m’asservir le cœur. Je n'y résiste pas. Il y a de ces débordements d’amour auquel on ne peut résister. L’amour que je ressens pour cette petite fille que j’ai mise au monde est de ceux qui débordent…
Les journées sont magnifiques, toutes plus belles les unes que les autres avec ce spectacle d’automne qui s’enclenche en beauté. Les feuilles translucides irradient leur couleur sous les rayons de soleil qui les transpercent. La forêt devient magique, féérique, elle me cajole de son paysage qui flamboie sous mes yeux en extase. Équilibre. Les températures réchauffent l’atmosphère musquée qui exulte ses odeurs de saison. Tout est calme. Zénitude. Les feuilles tombent sous le soleil qui les grille. J’oscille entre morve et automne.
Vendredi matin, la petite n’est pas si mal en point, l’on part rejoindre Miss Dee en ville pour notre séance commune de « Ponyta Love ». Miss Dee et Ponyta au cœur de la campagne. Lily-Soleil en excursion à l’écurie. Lily-Soleil, les boucles dans le vent, le sourire jusqu’aux oreilles qui chevauche la petite jument est une image que je garderai longtemps gravée en mes pensées. L’une de ces images de bonheur tellement forte qu’elle se tatoue en un coin de mémoire. J’examine l’éventuel futur de parents à l’écoute des passions de leur progéniture. Une nouvelle perspective s’ouvre devant mes yeux. J’en profite pour recueillir des informations éparses. Je crois qu’il faut être à l’écoute des passions qui éveillent les enfants, cela fait partie du rôle parental dont je m’inspire pour construire la mère que je serai demain.
Lorsque l’enfant aura grandi, lorsqu’elle sera sorti de mes jupes, lorsqu'elle ne régira plus mes jours, lorsque l’école et ses camarades de classes seront son quotidien et que j’aurai repris les fils de ma vie individuelle en pantalon. Lorsqu’il faudra que je ramène de l’argent sur la table pour payer les frais de ses passions. Lorsque... Dans l'instant présent, je me contente de moucher à répétition son petit nez bloqué et de changer d’effrayantes couches "verdasses" dignes d’Halloween à venir. Après notre matinée à l'écurie en compagnie de Miss Dee et Ponyta, je dépose M'zelle Soleil chez sa Mère-Grand et je pars vaquer à mes affaires. La ville luit sous la superbe lumière d’automne en fête, il fait chaud, je monte le son, les fenêtres ouvertes, les cheveux dans le vent, je souris à l'air du temps…
Le temps d'aller rechercher l’enfant, de retrouver l’homme à sa sortie de bureau, de faire ces petites courses et de rentrer en nos pénates, la soirée est déjà bien entamée et la petite bien fatiguée. Nous attendons la visite d’amis pour le soir même, c’est le retour de Micah, un ami de longue date. Nous essayons de coucher Lily-Soleil qui couine. Elle tousse, elle geint, elle a le nez qui dégouline, bon c’est reparti pour un tour de cochonnerie! En même temps que je vois poindre la lumière des phares dans la rue obscure, j’entends l’homme s’exclamer de dégoût. Il sort de la chambre, la petite sur un bras et l’épaule de sa chemise imbibée de vomi! Il grimace de plaisir! Je ne peux m’empêcher de remercier en silence l’enfant qui vomit toujours sur Papa. Si je peux survivre à l’horreur des pires couches, je vis plus mal les régurgitations massives! Juan lui prend cela avec une résignation philosophe. Je récupère ma fille au teint laiteux que je pose sur ma hanche, elle dégage une petite odeur mais elle a retrouvé son sourire. Elle observe avec curiosité l’arrivée des nouveaux occupant du Retro-Loft. Bienvenue chez nous!
C’est bon de revoir Micah qui nous présente sa copine. Fraîchement débarqués du vieux continent, Micah et Iza sont en pleine aventure. Ils ont chacun quitté un bon emploi à Grenoble, liquidé leurs affaires courantes pour se lancer dans l’inconnu canadien. Après une semaine à Montréal où il en ont profité pour acheter une voiture qu’il ont baptisé la « Redford ». Ils se lancent dans une année d'exploration canadienne. Ils se posent quelques jours chez nous, avant d’aller découvrir la Gaspésie avec ensuite l’idée de redescendre sur New-York pour ensuite traverser le continent afin d’atteindre Vancouver avant l’hiver. De là, ils veulent se trouver un travail et s’installer quelques mois là-bas ou ailleurs, là où le destin les portera...
J’envie un peu cette liberté qu’ils dégagent. En hôtesse accueillante, je les laisse monopoliser mon ordi pour organiser les détails de leur périple, je leur montre des trucs pour organiser leurs photos, je partage mes connaissances virtuelles, la Toile deviendra ce fil qui le reliera aux autres, à leurs proches, à tous ceux qui les manqueront. J’envie le zeste d’aventure qui me pique le nez à leur contact. La nervosité palpable d’Iza me rappelle pourquoi j’aime bien présentement la sécurité de mes pénates. « Tout vient à point à qui sait attendre ma cocote » chuchote ma grand-mère disparue au creux de mon humeur. Je m’amuse à constater que je nourris mes pulsions d’aventures en recevant régulièrement des aventuriers de passage. Mais quand même, ils m’énervent tous avec cette fascination pour "Vancouver, la plus cool, Vancouver la plus belle de toutes", c’est pas l’Eldorado non plus Vancouver! Y'en a des masses qui en reviennent (et d'autres qui y restent)! Pfff! Y'a pas que l'ouest dans la vie! Un souffle beatnik me secoue les puces agitées. Hum! Moi, j’ai des envies de Mexique qui me gratouillent le sang, années après années, cela grouille...
J’avais mis de coté un orignal pour Micah, clin d’œil souvenir de sa première visite chez nous. Il adore mon présent même s'il persiste à appeler caribou l'animal en toc! Iza approuve mon choix et me remercie. Vite, ils nomment "Robert" cet orignal ultra kitch qui trouve facilement sa place aux première loges de leur « Redford » qui ronronne. Il se fond à merveille dans le décor. Désormais, l’orignal vit, il partira en voyage, il se fera baroudeur des grands chemins. Etolane continuera de construire le bien-être de ses pénates en attendant de reprendre la route, comme dans le temps mais différemment, comme lorsqu’elle avait 20 ans mais plus mûre. «Tout vient à point à qui sait attendre » L’orignal opine du chef sur le tableau de bord qui voit défiler la route. Nos amis adoptent de bon gré l'animal qui partira avec eux. Je souris à le voir bringuebaler du museau sous le pare-brise. Nous faisons un petit tour pour nous perdre la tête dans le festival des couleurs que nous offre la forêt. L’amitié sourit au soleil qui brille.
L’enfant reprend du poil de la bête en même temps que ses parents commencent à ressentir les effets de la cochonnerie qui les a rattrapés. Ils se lèvent le matin, l’un dit à l’autre :
- Ouais, ben ça y est j’ai le nez bouché! J'ai super mal dormi! Pis tu ronfles comme un sonneur, c'est l'enfer!!! La petite a bien dormi, on dirait...
- Mouais, je sais, moi aussi, j'ai le nez pogné! Pis t’as-tu aussi la gorge irritée?
- Yep, itou…
La semaine débute avec une autre de ses magnifiques journées qui font les merveilles de cette saison de transition, entre ciel de poudre d’azur et couleurs éclatantes, le jour se réchauffe. Je renifle un coup, attrape un kleenex pour me moucher bruyamment, racle ma gorge râpeuse. M’zelle Soleil est partie chez la gardienne un peu moins enjouée que les dernières fois. La goutte au nez, je ravale ces émotions qui me perturbent l’être maternel. Je pense à l’organisation des heures à venir. Je vois virevolter Shni le petit génie du ménage dans un coin de cuisine. Je l’ignore un peu. J’éteins les nouvelles. Ils annoncent vingt cinq degrés cet après-midi. La journée sera belle…
Mercredi dernier, M’zelle Soleil sort à la maison cette petite cochonnerie qu’elle a attrapé ailleurs. Je me demande si c’est le contact avec les autres enfants chez la gardienne, tout le monde me répond que ce n'est pas grave, que c’est bien, qu'elle fait son système immunitaire, qu’il faut qu’elle le pratique avant l'école! Gnagnagna ragnagna! À l’intérieur de ma peau, la maman poule est en rogne, elle jacasse en mes entrailles. Il n’aura donc fallu que deux semaines de cette nouvelle routine enfantine pour qu’elle me ramène une cochonnerie! Il paraît que c’est normal, blablabla, cette normalité là m’énerve. C’est plus fort que moi. C’est un énervement intérieur qui ne cadre pas avec la mentalité de mes pairs, je le sais, je le contiens pour qu’il ne déborde pas comme le nez de ma puce qui ruissèle aux quatre vents.
La cochonnerie raccourcit douloureusement nos nuits. L’automne raccourcit malicieusement les jours. J'attrape un coucher de soleil par la peau des fesses. Je profite de la saison douce tout en passant mes journées à moucher M'zelle Soleil. Je la cajole, je me plie à quelques caprices, je la couve de très près. Je me dis qu’il serait bien étonnant que l'on résiste à cette cochonnerie qui a pris place en notre maisonnée. Je dois avouer qu’elle ne semble pas des plus vilaines, elle est juste bien chiante, c'est une banale cochonnerie de virus niaiseux! L'on essaie d’affaiblir la bête à coups de suppositoires. Lily-Soleil se débat vivement à chaque fois, ce n'est pas la joie. Je m’inquiète. L'homme marmonne. J’essaie de ne pas trop m’inquiéter, après tout il est vrai qu’elle n’a pas de fièvre, qu’elle n’est pas amorphe et que malgré son état de morve, elle joue de bonne humeur à m’asservir le cœur. Je n'y résiste pas. Il y a de ces débordements d’amour auquel on ne peut résister. L’amour que je ressens pour cette petite fille que j’ai mise au monde est de ceux qui débordent…
Les journées sont magnifiques, toutes plus belles les unes que les autres avec ce spectacle d’automne qui s’enclenche en beauté. Les feuilles translucides irradient leur couleur sous les rayons de soleil qui les transpercent. La forêt devient magique, féérique, elle me cajole de son paysage qui flamboie sous mes yeux en extase. Équilibre. Les températures réchauffent l’atmosphère musquée qui exulte ses odeurs de saison. Tout est calme. Zénitude. Les feuilles tombent sous le soleil qui les grille. J’oscille entre morve et automne.
Vendredi matin, la petite n’est pas si mal en point, l’on part rejoindre Miss Dee en ville pour notre séance commune de « Ponyta Love ». Miss Dee et Ponyta au cœur de la campagne. Lily-Soleil en excursion à l’écurie. Lily-Soleil, les boucles dans le vent, le sourire jusqu’aux oreilles qui chevauche la petite jument est une image que je garderai longtemps gravée en mes pensées. L’une de ces images de bonheur tellement forte qu’elle se tatoue en un coin de mémoire. J’examine l’éventuel futur de parents à l’écoute des passions de leur progéniture. Une nouvelle perspective s’ouvre devant mes yeux. J’en profite pour recueillir des informations éparses. Je crois qu’il faut être à l’écoute des passions qui éveillent les enfants, cela fait partie du rôle parental dont je m’inspire pour construire la mère que je serai demain.
Lorsque l’enfant aura grandi, lorsqu’elle sera sorti de mes jupes, lorsqu'elle ne régira plus mes jours, lorsque l’école et ses camarades de classes seront son quotidien et que j’aurai repris les fils de ma vie individuelle en pantalon. Lorsqu’il faudra que je ramène de l’argent sur la table pour payer les frais de ses passions. Lorsque... Dans l'instant présent, je me contente de moucher à répétition son petit nez bloqué et de changer d’effrayantes couches "verdasses" dignes d’Halloween à venir. Après notre matinée à l'écurie en compagnie de Miss Dee et Ponyta, je dépose M'zelle Soleil chez sa Mère-Grand et je pars vaquer à mes affaires. La ville luit sous la superbe lumière d’automne en fête, il fait chaud, je monte le son, les fenêtres ouvertes, les cheveux dans le vent, je souris à l'air du temps…
Le temps d'aller rechercher l’enfant, de retrouver l’homme à sa sortie de bureau, de faire ces petites courses et de rentrer en nos pénates, la soirée est déjà bien entamée et la petite bien fatiguée. Nous attendons la visite d’amis pour le soir même, c’est le retour de Micah, un ami de longue date. Nous essayons de coucher Lily-Soleil qui couine. Elle tousse, elle geint, elle a le nez qui dégouline, bon c’est reparti pour un tour de cochonnerie! En même temps que je vois poindre la lumière des phares dans la rue obscure, j’entends l’homme s’exclamer de dégoût. Il sort de la chambre, la petite sur un bras et l’épaule de sa chemise imbibée de vomi! Il grimace de plaisir! Je ne peux m’empêcher de remercier en silence l’enfant qui vomit toujours sur Papa. Si je peux survivre à l’horreur des pires couches, je vis plus mal les régurgitations massives! Juan lui prend cela avec une résignation philosophe. Je récupère ma fille au teint laiteux que je pose sur ma hanche, elle dégage une petite odeur mais elle a retrouvé son sourire. Elle observe avec curiosité l’arrivée des nouveaux occupant du Retro-Loft. Bienvenue chez nous!
C’est bon de revoir Micah qui nous présente sa copine. Fraîchement débarqués du vieux continent, Micah et Iza sont en pleine aventure. Ils ont chacun quitté un bon emploi à Grenoble, liquidé leurs affaires courantes pour se lancer dans l’inconnu canadien. Après une semaine à Montréal où il en ont profité pour acheter une voiture qu’il ont baptisé la « Redford ». Ils se lancent dans une année d'exploration canadienne. Ils se posent quelques jours chez nous, avant d’aller découvrir la Gaspésie avec ensuite l’idée de redescendre sur New-York pour ensuite traverser le continent afin d’atteindre Vancouver avant l’hiver. De là, ils veulent se trouver un travail et s’installer quelques mois là-bas ou ailleurs, là où le destin les portera...
J’envie un peu cette liberté qu’ils dégagent. En hôtesse accueillante, je les laisse monopoliser mon ordi pour organiser les détails de leur périple, je leur montre des trucs pour organiser leurs photos, je partage mes connaissances virtuelles, la Toile deviendra ce fil qui le reliera aux autres, à leurs proches, à tous ceux qui les manqueront. J’envie le zeste d’aventure qui me pique le nez à leur contact. La nervosité palpable d’Iza me rappelle pourquoi j’aime bien présentement la sécurité de mes pénates. « Tout vient à point à qui sait attendre ma cocote » chuchote ma grand-mère disparue au creux de mon humeur. Je m’amuse à constater que je nourris mes pulsions d’aventures en recevant régulièrement des aventuriers de passage. Mais quand même, ils m’énervent tous avec cette fascination pour "Vancouver, la plus cool, Vancouver la plus belle de toutes", c’est pas l’Eldorado non plus Vancouver! Y'en a des masses qui en reviennent (et d'autres qui y restent)! Pfff! Y'a pas que l'ouest dans la vie! Un souffle beatnik me secoue les puces agitées. Hum! Moi, j’ai des envies de Mexique qui me gratouillent le sang, années après années, cela grouille...
J’avais mis de coté un orignal pour Micah, clin d’œil souvenir de sa première visite chez nous. Il adore mon présent même s'il persiste à appeler caribou l'animal en toc! Iza approuve mon choix et me remercie. Vite, ils nomment "Robert" cet orignal ultra kitch qui trouve facilement sa place aux première loges de leur « Redford » qui ronronne. Il se fond à merveille dans le décor. Désormais, l’orignal vit, il partira en voyage, il se fera baroudeur des grands chemins. Etolane continuera de construire le bien-être de ses pénates en attendant de reprendre la route, comme dans le temps mais différemment, comme lorsqu’elle avait 20 ans mais plus mûre. «Tout vient à point à qui sait attendre » L’orignal opine du chef sur le tableau de bord qui voit défiler la route. Nos amis adoptent de bon gré l'animal qui partira avec eux. Je souris à le voir bringuebaler du museau sous le pare-brise. Nous faisons un petit tour pour nous perdre la tête dans le festival des couleurs que nous offre la forêt. L’amitié sourit au soleil qui brille.
L’enfant reprend du poil de la bête en même temps que ses parents commencent à ressentir les effets de la cochonnerie qui les a rattrapés. Ils se lèvent le matin, l’un dit à l’autre :
- Ouais, ben ça y est j’ai le nez bouché! J'ai super mal dormi! Pis tu ronfles comme un sonneur, c'est l'enfer!!! La petite a bien dormi, on dirait...
- Mouais, je sais, moi aussi, j'ai le nez pogné! Pis t’as-tu aussi la gorge irritée?
- Yep, itou…
La semaine débute avec une autre de ses magnifiques journées qui font les merveilles de cette saison de transition, entre ciel de poudre d’azur et couleurs éclatantes, le jour se réchauffe. Je renifle un coup, attrape un kleenex pour me moucher bruyamment, racle ma gorge râpeuse. M’zelle Soleil est partie chez la gardienne un peu moins enjouée que les dernières fois. La goutte au nez, je ravale ces émotions qui me perturbent l’être maternel. Je pense à l’organisation des heures à venir. Je vois virevolter Shni le petit génie du ménage dans un coin de cuisine. Je l’ignore un peu. J’éteins les nouvelles. Ils annoncent vingt cinq degrés cet après-midi. La journée sera belle…
dimanche, septembre 23, 2007
Faire contre mauvaise fortune bon coeur
L'expression en suspension s'amarre en un petit coin de rien qui s'évapore dans en ces eaux virtuelles...
EXPRESSION via Expressio.fr
« Faire contre mauvaise fortune bon coeur »
SIGNIFICATION
Ne pas se laisser décourager par les difficultés. Peut aussi s'employer pour dire : Savoir se contenter de ce qu'on peut avoir, ne pas trop en vouloir. Accepter un compromis. Selon cette source-ci: Face à une situation ou un destin défavorable, il est inutile de se lamenter. Il faut au contraire accepter son sort et chercher à en tirer le meilleur profit.
ORIGINE
Le style de cette locution proverbiale (complément direct rejeté au bout, pas d'article) est archaïque. La fortune a l'ancienne signification de la chance, de la réussite, la mauvaise fortune étant les difficultés, les revers. Si, dans les expressions, le coeur désigne souvent le courage, ici il est plus employé à la place de l'esprit, la mémoire (comme dans 'par coeur') ou la raison. C'est même cette dernière signification qui est la plus présente dans les différents emplois où pour lutter contre la mauvaise fortune, il est important d'être raisonnable. Proverbe latin. Variante moderne de l'expression d'origine latine : "Faire contre mauvaise Fortune bon coeur est un soutien." Cette dernière est extraite de la comédie Les Prisonniers de Plaute (IIème s. av. J.-C.).
EXPRESSION via Expressio.fr
« Faire contre mauvaise fortune bon coeur »
SIGNIFICATION
Ne pas se laisser décourager par les difficultés. Peut aussi s'employer pour dire : Savoir se contenter de ce qu'on peut avoir, ne pas trop en vouloir. Accepter un compromis. Selon cette source-ci: Face à une situation ou un destin défavorable, il est inutile de se lamenter. Il faut au contraire accepter son sort et chercher à en tirer le meilleur profit.
ORIGINE
Le style de cette locution proverbiale (complément direct rejeté au bout, pas d'article) est archaïque. La fortune a l'ancienne signification de la chance, de la réussite, la mauvaise fortune étant les difficultés, les revers. Si, dans les expressions, le coeur désigne souvent le courage, ici il est plus employé à la place de l'esprit, la mémoire (comme dans 'par coeur') ou la raison. C'est même cette dernière signification qui est la plus présente dans les différents emplois où pour lutter contre la mauvaise fortune, il est important d'être raisonnable. Proverbe latin. Variante moderne de l'expression d'origine latine : "Faire contre mauvaise Fortune bon coeur est un soutien." Cette dernière est extraite de la comédie Les Prisonniers de Plaute (IIème s. av. J.-C.).
mercredi, septembre 19, 2007
La tête dans le c… au soleil
La tête dans l'c… au soleil
Sur fond de nuit noire, une pagaille au creux de nos draps s'installe. Dans la chambre obscure un homme, une femme, un bambin, deux chats, sans oublier le chien couché sur le tapis au pied du lit…
L’homme éreinté, dort et ronfle sans trouble. L’enfant grogne et gigote dans tous les sens. Les chats ronronnent en cadence. Le chien soupire bruyamment et l’insomnie m’emporte. J'ai les pensées en cavale. Je me tourne et retourne, l’enfant ronchonne dès que je bouge, elle se colle entre nous, s’agrippe à nos cheveux, se rassure au contact de nos chaleurs respectives. L’homme dort comme un loir et fait un véritable vacarme qui ne dérange que moi, l’enfant somnole entre angoisses et tourments. Je la câline tout en lui murmurant des paroles douces à l’oreille, elle me prend la main, la serre, je caresse sa minuscule paume d’un doigt aimant. Elle glisse enfin dans les bras de Morphée, je n’ose plus bouger, un chat se colle contre mes pieds, bien réveillée, j’écoute ronfler l’homme, je ronchonne. Les chats ronronnent à plein régime, le chien bougonne dans un sommeil perturbé et je compte les étoiles…
À l’aube, l’enfant s’est enfin assoupie dans des songes qui ne la malmènent point. L’homme se réveille juste assez pour la rapatrier dans son lit, il revient se coller à ma peau fatiguée, je finis par m’endormir. Je me réveille douloureusement avec la vision de l’homme en retard qui se dépêche d’enfiler sa chemise, à ses basques couraille un bambin qui gazouille. J’ai la tête dans l’c…, l’cu… dans le brouillard! J’ai les yeux qui pleurent lorsque j’essaie de les ouvrir, le réveil est brutal! L’enfant s’accroche à mes jupes pas encore mises, la morve au nez, elle se frotte contre ma poitrine et en profite pour s’essuyer sur mon tee-shirt avant de s’exclamer un : « Beurk maman... » bien ressenti. Je fais la moue. Dehors la journée est pleine de promesses merveilleuses, le soleil brille de plein feu, la température est douce.
Ma matinée est brumeuse malgré la superbe lumière qui nous enrobe. L’enfant semble couver quelque chose, la morve n’en finit plus de couler, je n’en finis plus de la moucher. L’on sort sous le ciel bleu, elle m’entraîne vers le boisé au bout de chez nous, l’on y joue un peu, elle m’explique toutes sortes de choses que je ne comprends guère, elle est enjouée bien que subtilement capricieuse, je me plie de bon gré à sauter par dessus les branches juste pour la faire rire. L’air du jour est délicieux. Je le respire à pleins poumons. J’écrase quelques champignons. L’enfant se penche sur la nature à ses pieds. Le chien est en plein forme. L’on rentre tranquillement en nos pénates…
Arrive l’heure de manger, M’zelle Soleil n’a guère d’appétit, son petit nez est un ruisseau qui s’écoule dans sa bouche, pas très appétissant tout cela!!! Je la comprends. Elle s'amuse à laisser un chat manger dans son assiette. Je laisse faire un instant faisant mine de ne rien voir. J'interviens, dispute le chat, elle s'en amuse et en bavarde avec bonne humeur. Je la couche pour sa sieste à son heure habituelle, elle conteste un peu, je la trouve tiède lorsque je touche son front. Je crois qu'elle fait plus que couver une cochonnerie, elle la combat, Je lui donne deux pipettes de médicaments vu que je ne trouve plus les suppos adéquats! Rebelle, elle fait des « lalalala » dans son lit avant de se décider à dormir après avoir essayé de voir s’il était facile de me transformer en bourrique. Comme c’est une tâche ardue, elle capitule gentiment. Son sommeil est agité, elle se réveille la morve dans la gorge avec une petite toux pour la déranger. Je la conforte, je la cajole, elle se rendort. Je sors dehors. Je pose ma chaise sous sa fenêtre. Je relève ma jupe. Les rayons du soleil caressent ma peau nue. Je ferme les yeux. Je veille…
Sur fond de nuit noire, une pagaille au creux de nos draps s'installe. Dans la chambre obscure un homme, une femme, un bambin, deux chats, sans oublier le chien couché sur le tapis au pied du lit…
L’homme éreinté, dort et ronfle sans trouble. L’enfant grogne et gigote dans tous les sens. Les chats ronronnent en cadence. Le chien soupire bruyamment et l’insomnie m’emporte. J'ai les pensées en cavale. Je me tourne et retourne, l’enfant ronchonne dès que je bouge, elle se colle entre nous, s’agrippe à nos cheveux, se rassure au contact de nos chaleurs respectives. L’homme dort comme un loir et fait un véritable vacarme qui ne dérange que moi, l’enfant somnole entre angoisses et tourments. Je la câline tout en lui murmurant des paroles douces à l’oreille, elle me prend la main, la serre, je caresse sa minuscule paume d’un doigt aimant. Elle glisse enfin dans les bras de Morphée, je n’ose plus bouger, un chat se colle contre mes pieds, bien réveillée, j’écoute ronfler l’homme, je ronchonne. Les chats ronronnent à plein régime, le chien bougonne dans un sommeil perturbé et je compte les étoiles…
À l’aube, l’enfant s’est enfin assoupie dans des songes qui ne la malmènent point. L’homme se réveille juste assez pour la rapatrier dans son lit, il revient se coller à ma peau fatiguée, je finis par m’endormir. Je me réveille douloureusement avec la vision de l’homme en retard qui se dépêche d’enfiler sa chemise, à ses basques couraille un bambin qui gazouille. J’ai la tête dans l’c…, l’cu… dans le brouillard! J’ai les yeux qui pleurent lorsque j’essaie de les ouvrir, le réveil est brutal! L’enfant s’accroche à mes jupes pas encore mises, la morve au nez, elle se frotte contre ma poitrine et en profite pour s’essuyer sur mon tee-shirt avant de s’exclamer un : « Beurk maman... » bien ressenti. Je fais la moue. Dehors la journée est pleine de promesses merveilleuses, le soleil brille de plein feu, la température est douce.
Ma matinée est brumeuse malgré la superbe lumière qui nous enrobe. L’enfant semble couver quelque chose, la morve n’en finit plus de couler, je n’en finis plus de la moucher. L’on sort sous le ciel bleu, elle m’entraîne vers le boisé au bout de chez nous, l’on y joue un peu, elle m’explique toutes sortes de choses que je ne comprends guère, elle est enjouée bien que subtilement capricieuse, je me plie de bon gré à sauter par dessus les branches juste pour la faire rire. L’air du jour est délicieux. Je le respire à pleins poumons. J’écrase quelques champignons. L’enfant se penche sur la nature à ses pieds. Le chien est en plein forme. L’on rentre tranquillement en nos pénates…
Arrive l’heure de manger, M’zelle Soleil n’a guère d’appétit, son petit nez est un ruisseau qui s’écoule dans sa bouche, pas très appétissant tout cela!!! Je la comprends. Elle s'amuse à laisser un chat manger dans son assiette. Je laisse faire un instant faisant mine de ne rien voir. J'interviens, dispute le chat, elle s'en amuse et en bavarde avec bonne humeur. Je la couche pour sa sieste à son heure habituelle, elle conteste un peu, je la trouve tiède lorsque je touche son front. Je crois qu'elle fait plus que couver une cochonnerie, elle la combat, Je lui donne deux pipettes de médicaments vu que je ne trouve plus les suppos adéquats! Rebelle, elle fait des « lalalala » dans son lit avant de se décider à dormir après avoir essayé de voir s’il était facile de me transformer en bourrique. Comme c’est une tâche ardue, elle capitule gentiment. Son sommeil est agité, elle se réveille la morve dans la gorge avec une petite toux pour la déranger. Je la conforte, je la cajole, elle se rendort. Je sors dehors. Je pose ma chaise sous sa fenêtre. Je relève ma jupe. Les rayons du soleil caressent ma peau nue. Je ferme les yeux. Je veille…
bluff
Bluff
Une visite dominicale chez Miss Dee ce mois-ci, des crêpes maison à tomber par terre sur l’heure du midi et un projet spontané d’aller voir un film en soirée, l'on surfe les possibilités, je tilte sur un titre précis, elle rejoint mon idée. Elle organise, l’on suit. Pour en avoir entendu parler, j’avais vive envie d’aller voir ce film. Dans le soir couchant, nous avons tergiversé un peu à savoir si l'on sortirait un dimanche soir! La vie n'est plus ce qu'elle fut! Et puis comme cela faisait presque un an que nous n’étions pas allés au cinéma, c'était le temps parfait pour se secouer les fesses! L’occasion fait le larron! C’est ainsi que la petite se retrouva dans le lit de chez sa Mère-Grand et que les parents retrouvèrent des copains sur un trottoir au creux de la nuit…
Coté film : Lorsqu’un appartement devient le personnage principal, cela donne toute une panoplie d’intrigues à démêler. Si on y ajoute une brochette de comédiens dont on se régale, cela nous offre un divertissement intelligent. Voici un petit film fait sans subvention avec un budget ridicule qui tire merveilleusement bien son épingle du jeu. Un scénario bien ficelé fait toujours des merveilles, alors que je vibrais dans mon fauteuil entre rires et grimaces interloquées, une petite pensée s’amusait à triturer ma cervelle : « N’empêche, quand le scénario tient la route et que les acteurs sont bons, point n’est besoin d’effet spéciaux pour divertir le spectateur!!! » Il est rare qu’un film me surprenne à ce point, me laisse sur ma faim jusqu’à la fin. Un pur bonheur. Je suis sortie de la salle avec le sentiment agréable d’en avoir eu pour mon argent.
Lorsque j’habitais en appartement à Montréal, je pensais souvent à ceux qui y avaient séjournés avant, à ceux qui y avaient déjà vécu, à ceux qui viendraient s’installer après mon départ. Avec ce film, je me suis délectée à regarder défiler ces locataires si bien composés. À chaque individu sa vibration, son décor, sa folie…Y’a pas j’ai beau retourner le truc dans tous les sens, ce film m’a blufflé malgré moi. Notre petite gang de sept est sortie de la salle assez rassasiée pour ressasser l’histoire sur le trottoir devant le cinéma, nous y avons même retrouvé Mister Mike lui aussi dans la salle qui s'est joint à nous pour retracer l’histoire, pour la décortiquer, pour s'attarder sous les lueurs de la ville, pour disséquer sur le vif ce petit film bien pensé…
« Sous le plancher de cuisine de l'appartement d'un immeuble voué à la démolition, un ouvrier fait une découverte stupéfiante. Le propriétaire, aux abois, passe en revue les locataires qui y ont habité au cours des quinze dernières années dans l'espoir de percer le mystère. Celui-ci serait-il l'oeuvre de l'étudiant surdiplômé qui a vécu entre ces murs? Ou du jeune couple infertile qui, un soir, a reçu un ami afin qu'il ensemence madame? Que penser du col bleu retraité qui, se croyant champion de boxe, a construit un ring dans le sous-sol? Ou du petit-fils d'un peintre amateur à qui un homme d'affaires intrigant a offert une rondelette somme pour qu'il lui remette une toile de son aïeul? À moins que tout ce ramdam ne soit la faute du dernier locataire de l'appartement, un cambrioleur professionnel en perte de vitesse. » Synopsis par Médiafilm.ca
Une visite dominicale chez Miss Dee ce mois-ci, des crêpes maison à tomber par terre sur l’heure du midi et un projet spontané d’aller voir un film en soirée, l'on surfe les possibilités, je tilte sur un titre précis, elle rejoint mon idée. Elle organise, l’on suit. Pour en avoir entendu parler, j’avais vive envie d’aller voir ce film. Dans le soir couchant, nous avons tergiversé un peu à savoir si l'on sortirait un dimanche soir! La vie n'est plus ce qu'elle fut! Et puis comme cela faisait presque un an que nous n’étions pas allés au cinéma, c'était le temps parfait pour se secouer les fesses! L’occasion fait le larron! C’est ainsi que la petite se retrouva dans le lit de chez sa Mère-Grand et que les parents retrouvèrent des copains sur un trottoir au creux de la nuit…
Coté film : Lorsqu’un appartement devient le personnage principal, cela donne toute une panoplie d’intrigues à démêler. Si on y ajoute une brochette de comédiens dont on se régale, cela nous offre un divertissement intelligent. Voici un petit film fait sans subvention avec un budget ridicule qui tire merveilleusement bien son épingle du jeu. Un scénario bien ficelé fait toujours des merveilles, alors que je vibrais dans mon fauteuil entre rires et grimaces interloquées, une petite pensée s’amusait à triturer ma cervelle : « N’empêche, quand le scénario tient la route et que les acteurs sont bons, point n’est besoin d’effet spéciaux pour divertir le spectateur!!! » Il est rare qu’un film me surprenne à ce point, me laisse sur ma faim jusqu’à la fin. Un pur bonheur. Je suis sortie de la salle avec le sentiment agréable d’en avoir eu pour mon argent.
Lorsque j’habitais en appartement à Montréal, je pensais souvent à ceux qui y avaient séjournés avant, à ceux qui y avaient déjà vécu, à ceux qui viendraient s’installer après mon départ. Avec ce film, je me suis délectée à regarder défiler ces locataires si bien composés. À chaque individu sa vibration, son décor, sa folie…Y’a pas j’ai beau retourner le truc dans tous les sens, ce film m’a blufflé malgré moi. Notre petite gang de sept est sortie de la salle assez rassasiée pour ressasser l’histoire sur le trottoir devant le cinéma, nous y avons même retrouvé Mister Mike lui aussi dans la salle qui s'est joint à nous pour retracer l’histoire, pour la décortiquer, pour s'attarder sous les lueurs de la ville, pour disséquer sur le vif ce petit film bien pensé…
« Sous le plancher de cuisine de l'appartement d'un immeuble voué à la démolition, un ouvrier fait une découverte stupéfiante. Le propriétaire, aux abois, passe en revue les locataires qui y ont habité au cours des quinze dernières années dans l'espoir de percer le mystère. Celui-ci serait-il l'oeuvre de l'étudiant surdiplômé qui a vécu entre ces murs? Ou du jeune couple infertile qui, un soir, a reçu un ami afin qu'il ensemence madame? Que penser du col bleu retraité qui, se croyant champion de boxe, a construit un ring dans le sous-sol? Ou du petit-fils d'un peintre amateur à qui un homme d'affaires intrigant a offert une rondelette somme pour qu'il lui remette une toile de son aïeul? À moins que tout ce ramdam ne soit la faute du dernier locataire de l'appartement, un cambrioleur professionnel en perte de vitesse. » Synopsis par Médiafilm.ca
mardi, septembre 18, 2007
Vrac de saison
En vrac
Apprécier l’instant au présent. L’automne se décline en une panoplie de tons teintés de douce mélancolie. Fonte croissante, perdre des tailles avec l’ambition de retrouver sa taille d’antan. Recharger ses batteries au fil de l’eau qui clapote. Sentir ses muscles à fleur de gras. Il y a de ces silences qui se savourent et d’autres qui torturent. Il y a de ces heures qui fuient, de ces minutes qui glissent entre les doigts...
Apprécier l’instant au présent. L’automne se décline en une panoplie de tons teintés de douce mélancolie. Fonte croissante, perdre des tailles avec l’ambition de retrouver sa taille d’antan. Recharger ses batteries au fil de l’eau qui clapote. Sentir ses muscles à fleur de gras. Il y a de ces silences qui se savourent et d’autres qui torturent. Il y a de ces heures qui fuient, de ces minutes qui glissent entre les doigts...
Oh! Med!
Oh! Med!
Il y a deux semaines, M’zelle Soleil m’offre sa première phrase complète : « Maman, il est où mon papa? » me demande-t-elle en émergeant de sa sieste. Je reste une seconde bouche bée devant son articulation si claire. Je lui réponds tout en la câlinant. Petit instant de bonheur maternel. Elle ne m'a rien formulé d'aussi articulé depuis mais cette petite phrase s'est ancrée en ma mémoire.
Samedi dernier, Juan me fait remarquer qu’elle dit « merde » à tout va. J’ai peine à le croire. Elle dit bizarre, elle dit bisou, quotidiennement elle incorpore de nouveaux mots dans son vocabulaire en pleine ébullition mais, voyons donc, elle ne dit pas merde! Quelques heures plus tard, je la vois faire tomber par inadvertance ce qu’elle tient entre les mains, elle s’exclame alors d'une petite voix outrée:
- Oh non! Med!
Je manque de m’étouffer de surprise, l’homme se fend la poire en lui tournant le dos. Moi qui ait toujours pensé que les enfants étaient les miroir des adultes qui les entouraient, je viens de me prendre l’un de ces reflets bien aiguisé dans la face! Sur le coup, je renie l’évidence et donne le chapeau à Juan.
- Ah! Ben là, c’est toi qui le dis à toutes les deux minutes!!!
Il acquiesce peu fier, conscient de son utilisation courante de ce petit terme d’adulte si facilement employable. Un petit terme que l’on profère sans y faire attention mais qui écorche l’oreille polie lorsqu'il émerge de la bouche d’un enfant innocent! Shoot! Juan en profite pour me faire partager la faute :
- Ben là, tu le dis aussi, peut être pas autant que moi mais tu le dis souvent!
Je fronce du nez. Hum! Il me semble que j’essaie plutôt de dire « merdouille » en compagnie de l’enfant ce qui dans le fond ne change pas grand chose à la racine du problème. D’un commun accord devant le fait accompli, nous décidons d’utiliser « Zut ou Shoot! »devant l’enfant qui absorbe tous nos mots et gestes. Nous prenons note. Le poids de la « parentitude » commence à se faire sentir sur nos épaules naïves. Quelques heures plus tard, j’échappe un liquide sur la nappe :
- Oh! Non, merde…
Fu…, je me dis dans ma tête, il a raison! Je vois l’enfant dans mon champ de vision et je réalise qu’en effet, j’emploie aussi ce terme dans ces contextes qui m’énervent. J’inscris un grosse note mentale à ce sujet et je me reprends maladroitement. Peu de temps après c’est au tour de l’homme de s’énerver sur une broutille en utilisant ce petit mot désormais sous haute surveillance parentale. Je lui envoie un regard noir, il se reprend en rigolant jaune.
Durant tout ce temps de remise question pour les adultes que nous sommes, l’enfant semble se foutre joyeusement de nous, pour un oui, pour un non, elle n’en finit plus de s’exclamer des « Oh! Non ! Med! » bien placés. Nous voilà bien loti! Nous rions sous cape (car il est bien difficile de ne pas s’en amuser un peu) tout en faisant notre possible pour feinter l’ignorance (car c’est un comportement que l’on ne peut glorifier vu que nous allons essayer de l’atténuer au quotidien).
Au fur et à mesure que les mois passent, nous apprenons à mieux maitriser ce nouvel état parental, c'est toute une aventure (et nous n'en avons qu'une, j'ai un tout nouveau respect pour ceux qui sont chefs de familles nombreuses!)! Être parent c'est quand même tout un programme! Un programme sans guide établi qui s'apprend sur le vif, suivant toutes sortes de paramètres différents selon les foyers, selon les enfants. Nous acceptons de nous mouler désormais à cet état qui nous était étranger il n'y a pas si longtemps de cela! Nous y nous y plions même avec passion, bien décidés à essayer de "l'élever le mieux possible dans le meilleur des mondes", la route est longue, nous en sommes conscients, les embûches seront multiples, toujours il nous faudra faire front pour son bien, toujours il nous faudra être forts pour elle. Elle qui parle de plus en plus clairement et qui bientôt (c'est fou comment les enfants font accélérer le temps) nous expliquera la vie selon ses regards réfléchis. Petit brin de fille adoré qui se lance sur les voies de l'expression, qui se personnifie, qui s’affirme, qui prend sa place en notre trio familial. Elle enrichit notre couple des charmes de son existence, elle qui nous lie par le sang pour la vie. Elle qui fait de nous des parents.
Je médite en silence sur ce pouvoir que nous avons de façonner l’environnement qui voit grandir nos enfants. Ces petits bouts qui deviendront grands, ces enfants qui hériteront de notre présent comme mémoire humaine. Un présent que l'on construit de nos actions, de nos choix, de nos valeurs, de nos croyances, de nos morales.
Plus je la regarde grandir, plus je comprends, plus je ressens clairement toute cette responsabilité parentale qu’il m’incombe lorsqu’il est question de son rayonnement. Nous sommes ses premiers repères dans le grand schéma de ses jours. Nous sommes son passé, elle est notre avenir...
Incomber. v. tr. ind – 1789; « concerner » ; « s’abbatre sur » 1468 ; lat. incumbere « peser sur » INCOMBER À ; peser, retomber sur (qqn), être imposé à (qqn), en parlant d’une charge, d’une obligation. Les devoirs et les responsabilités qui lui incombent. La charge qui lui incombe est très lourde. IMPERS. C’est à vous qu’il incombe de faire cette démarche.
Il y a deux semaines, M’zelle Soleil m’offre sa première phrase complète : « Maman, il est où mon papa? » me demande-t-elle en émergeant de sa sieste. Je reste une seconde bouche bée devant son articulation si claire. Je lui réponds tout en la câlinant. Petit instant de bonheur maternel. Elle ne m'a rien formulé d'aussi articulé depuis mais cette petite phrase s'est ancrée en ma mémoire.
Samedi dernier, Juan me fait remarquer qu’elle dit « merde » à tout va. J’ai peine à le croire. Elle dit bizarre, elle dit bisou, quotidiennement elle incorpore de nouveaux mots dans son vocabulaire en pleine ébullition mais, voyons donc, elle ne dit pas merde! Quelques heures plus tard, je la vois faire tomber par inadvertance ce qu’elle tient entre les mains, elle s’exclame alors d'une petite voix outrée:
- Oh non! Med!
Je manque de m’étouffer de surprise, l’homme se fend la poire en lui tournant le dos. Moi qui ait toujours pensé que les enfants étaient les miroir des adultes qui les entouraient, je viens de me prendre l’un de ces reflets bien aiguisé dans la face! Sur le coup, je renie l’évidence et donne le chapeau à Juan.
- Ah! Ben là, c’est toi qui le dis à toutes les deux minutes!!!
Il acquiesce peu fier, conscient de son utilisation courante de ce petit terme d’adulte si facilement employable. Un petit terme que l’on profère sans y faire attention mais qui écorche l’oreille polie lorsqu'il émerge de la bouche d’un enfant innocent! Shoot! Juan en profite pour me faire partager la faute :
- Ben là, tu le dis aussi, peut être pas autant que moi mais tu le dis souvent!
Je fronce du nez. Hum! Il me semble que j’essaie plutôt de dire « merdouille » en compagnie de l’enfant ce qui dans le fond ne change pas grand chose à la racine du problème. D’un commun accord devant le fait accompli, nous décidons d’utiliser « Zut ou Shoot! »devant l’enfant qui absorbe tous nos mots et gestes. Nous prenons note. Le poids de la « parentitude » commence à se faire sentir sur nos épaules naïves. Quelques heures plus tard, j’échappe un liquide sur la nappe :
- Oh! Non, merde…
Fu…, je me dis dans ma tête, il a raison! Je vois l’enfant dans mon champ de vision et je réalise qu’en effet, j’emploie aussi ce terme dans ces contextes qui m’énervent. J’inscris un grosse note mentale à ce sujet et je me reprends maladroitement. Peu de temps après c’est au tour de l’homme de s’énerver sur une broutille en utilisant ce petit mot désormais sous haute surveillance parentale. Je lui envoie un regard noir, il se reprend en rigolant jaune.
Durant tout ce temps de remise question pour les adultes que nous sommes, l’enfant semble se foutre joyeusement de nous, pour un oui, pour un non, elle n’en finit plus de s’exclamer des « Oh! Non ! Med! » bien placés. Nous voilà bien loti! Nous rions sous cape (car il est bien difficile de ne pas s’en amuser un peu) tout en faisant notre possible pour feinter l’ignorance (car c’est un comportement que l’on ne peut glorifier vu que nous allons essayer de l’atténuer au quotidien).
Au fur et à mesure que les mois passent, nous apprenons à mieux maitriser ce nouvel état parental, c'est toute une aventure (et nous n'en avons qu'une, j'ai un tout nouveau respect pour ceux qui sont chefs de familles nombreuses!)! Être parent c'est quand même tout un programme! Un programme sans guide établi qui s'apprend sur le vif, suivant toutes sortes de paramètres différents selon les foyers, selon les enfants. Nous acceptons de nous mouler désormais à cet état qui nous était étranger il n'y a pas si longtemps de cela! Nous y nous y plions même avec passion, bien décidés à essayer de "l'élever le mieux possible dans le meilleur des mondes", la route est longue, nous en sommes conscients, les embûches seront multiples, toujours il nous faudra faire front pour son bien, toujours il nous faudra être forts pour elle. Elle qui parle de plus en plus clairement et qui bientôt (c'est fou comment les enfants font accélérer le temps) nous expliquera la vie selon ses regards réfléchis. Petit brin de fille adoré qui se lance sur les voies de l'expression, qui se personnifie, qui s’affirme, qui prend sa place en notre trio familial. Elle enrichit notre couple des charmes de son existence, elle qui nous lie par le sang pour la vie. Elle qui fait de nous des parents.
Je médite en silence sur ce pouvoir que nous avons de façonner l’environnement qui voit grandir nos enfants. Ces petits bouts qui deviendront grands, ces enfants qui hériteront de notre présent comme mémoire humaine. Un présent que l'on construit de nos actions, de nos choix, de nos valeurs, de nos croyances, de nos morales.
Plus je la regarde grandir, plus je comprends, plus je ressens clairement toute cette responsabilité parentale qu’il m’incombe lorsqu’il est question de son rayonnement. Nous sommes ses premiers repères dans le grand schéma de ses jours. Nous sommes son passé, elle est notre avenir...
Incomber. v. tr. ind – 1789; « concerner » ; « s’abbatre sur » 1468 ; lat. incumbere « peser sur » INCOMBER À ; peser, retomber sur (qqn), être imposé à (qqn), en parlant d’une charge, d’une obligation. Les devoirs et les responsabilités qui lui incombent. La charge qui lui incombe est très lourde. IMPERS. C’est à vous qu’il incombe de faire cette démarche.
une pensée nommée désir
Désir de femme est un feu qui dévore. Désir de nonne est cent fois pire encore.
Jean-Louis Baptiste Gresset
Désirer savoir est la forme même de la vie et de l'intelligence.
Annie Ernaux
Nos visions commencent avec nos désirs.
Audre Lorde
Jean-Louis Baptiste Gresset
Désirer savoir est la forme même de la vie et de l'intelligence.
Annie Ernaux
Nos visions commencent avec nos désirs.
Audre Lorde
samedi, septembre 15, 2007
Vol de couple
Vol de couple
Les oiseaux chantent sous la pluie. Il y en a des dizaines qui virevoltent autour de la maison, d’arbres en arbres, ils n’en finissent plus de gazouiller sous le ciel gris…
Assise sur la galerie, lovée contre la chaleur de sa peau, son bras autour de mes épaules, j’observe ces petits manèges aériens, hypnotisée, je me laisse glisser. Passent les minutes. Je le sens s’assoupir. Je fais un mouvement, il se lève pour aller somnoler dans notre lit durant la sieste de l’enfant. Je l’accompagne jusqu’au pas de la porte. Il se couche, se fait plus invitant, je résiste. Il a bien besoin de se reposer, pour une fois qu’il semble l’accepter, c'est le temps de l'y encourager. Je détourne sa coquinerie en gardant mon plus grand sérieux.
- Oh, tu sais bien que j’ai un coffre fort qui entoure ma sexualité…
- Ne me parle pas de ton coffre fort, j’ai une petite érection…
- Juan!!!
- Ben j’y peux rien, tu me parles coffre fort et j’ai juste envie d’aller y trouver le trésor….
Je pouffe entre mes doigts tout en fermant la porte. Un sourire flotte dans l’air…
Les oiseaux chantent sous la pluie. Il y en a des dizaines qui virevoltent autour de la maison, d’arbres en arbres, ils n’en finissent plus de gazouiller sous le ciel gris…
Assise sur la galerie, lovée contre la chaleur de sa peau, son bras autour de mes épaules, j’observe ces petits manèges aériens, hypnotisée, je me laisse glisser. Passent les minutes. Je le sens s’assoupir. Je fais un mouvement, il se lève pour aller somnoler dans notre lit durant la sieste de l’enfant. Je l’accompagne jusqu’au pas de la porte. Il se couche, se fait plus invitant, je résiste. Il a bien besoin de se reposer, pour une fois qu’il semble l’accepter, c'est le temps de l'y encourager. Je détourne sa coquinerie en gardant mon plus grand sérieux.
- Oh, tu sais bien que j’ai un coffre fort qui entoure ma sexualité…
- Ne me parle pas de ton coffre fort, j’ai une petite érection…
- Juan!!!
- Ben j’y peux rien, tu me parles coffre fort et j’ai juste envie d’aller y trouver le trésor….
Je pouffe entre mes doigts tout en fermant la porte. Un sourire flotte dans l’air…
jeudi, septembre 13, 2007
Les doigts dans le nez!
Les doigts dans le nez!
Je plie mon linge sans zèle tandis que M’zelle Soleil essaie d’attirer mon attention. Elle se met un doigt dans le nez. Je fronce un sourcil : « Lily… », je laisse planer mon désaccord dans l'air ambiant. Elle se marre et se l’enfonce plus profondément. Je m’exclame :
- Lily-Soleil enlève le doigt de ton nez!
Elle me regarde bien amusée sans bouger d’un doigt! Je lui enlève l'arme du crime manuellement. Dès que je lui lâche la main, elle se l'ancre bien au fond de sa narine...
- Lily, c’est pas propre, on met pas les doigts dans son nez! C'est pas bien!
Elle plonge son regard dans le mien sort le doigt de son nez pour se le mettre goulûment dans la bouche. Je fais la grimace:
- Yerk, ça c’est vraiment degueu!!!
Elle éclate de rire et recommence son petit manège espiègle. J’arrête de plier ce linge qui me tanne et je concentre toute mon attention sur ce petit bout de coquine qui me cherche. Je me demande bien d'où lui vient cette idée saugrenue puisque grignoter nos crottes de nez n'est point dans les habitudes de la maison ! Cela doit donc être un genre de comportement humain inné! J’aperçois le carrefour maternel où s’entremêlent les voies de la patience et de la discipline. Je grimace de nouveau et professe mon dégoût. Ce qui a le don de la faire se plier en deux tellement elle en rit.
Je joue son petit jeu deux minutes, consciente de marcher sur une frontière. Il faut avouer que je ne peux m’empêcher d’adorer ce petit clown sorti de ma chair. Amusée aussi je suis! Je joue le jeu tout en essayant de faire traverser mon idée de départ. Comme elle s’en contrefiche le coco, j’affirme quand même mon autorité en asséchant mon ton. Elle grogne, la crisette est à l’horizon. Je la désamorce en distrayant consciemment l'enfant rebelle. Je prends ma chipette dans mes bras, la dépose sur ma hanche et je l’emmène voir ailleurs si l’on aurait pas quelque chose de plus intelligent à inventer…
Je plie mon linge sans zèle tandis que M’zelle Soleil essaie d’attirer mon attention. Elle se met un doigt dans le nez. Je fronce un sourcil : « Lily… », je laisse planer mon désaccord dans l'air ambiant. Elle se marre et se l’enfonce plus profondément. Je m’exclame :
- Lily-Soleil enlève le doigt de ton nez!
Elle me regarde bien amusée sans bouger d’un doigt! Je lui enlève l'arme du crime manuellement. Dès que je lui lâche la main, elle se l'ancre bien au fond de sa narine...
- Lily, c’est pas propre, on met pas les doigts dans son nez! C'est pas bien!
Elle plonge son regard dans le mien sort le doigt de son nez pour se le mettre goulûment dans la bouche. Je fais la grimace:
- Yerk, ça c’est vraiment degueu!!!
Elle éclate de rire et recommence son petit manège espiègle. J’arrête de plier ce linge qui me tanne et je concentre toute mon attention sur ce petit bout de coquine qui me cherche. Je me demande bien d'où lui vient cette idée saugrenue puisque grignoter nos crottes de nez n'est point dans les habitudes de la maison ! Cela doit donc être un genre de comportement humain inné! J’aperçois le carrefour maternel où s’entremêlent les voies de la patience et de la discipline. Je grimace de nouveau et professe mon dégoût. Ce qui a le don de la faire se plier en deux tellement elle en rit.
Je joue son petit jeu deux minutes, consciente de marcher sur une frontière. Il faut avouer que je ne peux m’empêcher d’adorer ce petit clown sorti de ma chair. Amusée aussi je suis! Je joue le jeu tout en essayant de faire traverser mon idée de départ. Comme elle s’en contrefiche le coco, j’affirme quand même mon autorité en asséchant mon ton. Elle grogne, la crisette est à l’horizon. Je la désamorce en distrayant consciemment l'enfant rebelle. Je prends ma chipette dans mes bras, la dépose sur ma hanche et je l’emmène voir ailleurs si l’on aurait pas quelque chose de plus intelligent à inventer…
Chroniques de village
Chroniques de village
En cette superbe matinée d’automne, je prends mon courage à deux pieds pour enclencher sur le « beat » de cette routine maternelle qui est mienne. Routine matinale qui consiste à prendre un bol d’air pur pour se dégourdir les jambes de l’enfance. Je constate que le village retrouve de son naturel avec le départ des vacanciers. Les chalets se ferment, la rue principale se vide, les voitures se font de plus en plus rares.
M’zelle Soleil me suit avec sa petite poussette qu’elle abandonne inévitablement en chemin pour s’installer dans la grande que je pousse. Les employés municipaux s’affairent à préparer le village pour l’hiver. Le soleil brille de plein feux, il brûle les feuilles d’automnes qui jonchent la piste. L’air est croquant de fraîcheur. Je ramasse des feuilles mortes et les donne à M’zelle Soleil qui chantonne. L’enfant remarque que les bateaux s’en vont ou sont garés tout prés des maisons. Je lui explique le cycle des saisons. Nous nous arrêtons pour remplir nos bouteilles d’eau de source, nous discutons avec quelques connaissances sur un balcon et nous arrivons sur la plage, déserte…
Les bateaux se font plus épars, les employés municipaux viennent d’enlever les quais. Après l’effervescence estivale, le lac reprend ses humeurs naturelles. Affichés sur un mur de la gazeebo qui accueille le passant, je remarque une affiche comme j’en ai vu beaucoup dans mes recherches sur les algues bleues. Voilà c’est officiel, elles sont de retour en force! Pas de surprise là, on est dans les temps et cela risque d’être ainsi pour encore quelques années! De par mon implication au sein de l’association pour la préservation du lac, je savais qu’elles étaient présentes dans le plan d’eau depuis le mois d’août. Il y avait alors des cyanobactéries qui ne produisait pas de toxines, avec l’automne qui les fait « éclore », ce qui était attendu est arrivé! Je soupire.
Chanelle nous accompagne de nouveau durant ces ballades matinales. Maintenant que le "village vacances" est fermé, elle peut retrouver sa liberté brimée. Elle est si heureuse que son museau n’en finit plus de sourire. J’observe l’eau toujours claire mais plus trouble qu'à son habitude. Je soupire. L’effervescence humaine s’éteint et voilà que s’allument les feux de ses excès. Je repense à la pureté cristalline du lac au printemps. Je soupire. Le soleil caresse ma peau, le vent souffle mes soupirs. M’zelle Soleil accroche mon attention. Je lui en donne avec joie, mon humeur s’allège en ces jeux d'eau et de sable. Au loin, un homme s’approche, je le reconnais à l’horizon, c’est l’un des élus municipaux. Hum! J’appelle Chanelle qui déjà lève la tête à son approche. C’est bien celui à qui je pensais, il m’aborde avec un air cordial et me parle des algues.
- Oui, j’ai vu l’affiche à l’entrée.
- Ah! L’affiche est bien là! C’est ce que je venais vérifier.
Ahah! Me dis-je c'est pour cela qu'il est en sortie buissonnière! La conversation s’engage sur le sujet du jour. Je suis en première ligne de la nouvelle, personne encore n’est averti, cela va se faire durant le cours de l’après-midi. L’on discute de ces nouvelles plus sérieusement. Il y a encore beaucoup à faire pour renverser cette vapeur nocive. Nous ne sommes pas au bout de nos efforts. Chanelle bave sur son pantalon, je le remarque, fait mine de rien voir, rajoute quelques sourires. Il est sur son départ, il se retourne dans son élan et me lance :
- Ah! Je viens de voir que c’est votre chien en photo ce mois-ci en première page du Journal municipal!
Ben voyons! je pense intérieurement, je pense même trop fort pour ne pas répliquer :
- Mais n’est-ce pas ironique?
Il rigole.
- Oui, je sais. On a dû passer cette année un nouveau règlement à cause des plaintes mais les photos sont choisies une année à l’avance…
- Mais heu, moi, j’ai fait l’objet d’une plainte en mai. Mais c’est quand même n’importe quoi. Chanelle vient juste se tremper les pattes, pis elle ne fait jamais ses besoins sur la plage, c’est un vieux chien tranquille. Pis y’a jamais personne sur la plage! D'ailleurs je ne l’amène jamais durant la grosse saison…
J'ai l'impression de marcher sur des oeufs, la petite trébuche, je la relève, j'avale ma langue. Il me sourit gentiment, donne une tapote au chien qui remue du popotin et reprend de son chemin en rétorquant :
- Oh! Y’a pas de problème! J'ai juste pensé à vous le dire là que je vous voyais aujourd'hui…
- Heu, oui, heu, merci...
Je baragouine je ne sais plus trop quoi, légèrement décontenancée. Je pense à « Petite Queue » et « Trou de balle », ces deux charmants personnages que je ne peux voir en peinture mais que je supporte dans mon paysage d’été. De ceux là même qui ont cru m’apporter une foule de problèmes en déposant une plainte à l'hôtel de ville contre ma pomme et Chanelle durant le joli mois de mai. De ceux là même qui s’exhibent la panse d'abruti sur leurs bateaux étincelants, ne sont jamais des réunions municipales, se foutent de l'environnement et se croient les maîtres de l’univers avec leur godiche en silence dans leur ombre. Ah! « Petite Queue » et « Trou de balle », je les ai accroché cet été dans la mémoire de mes images digitales. Le jour viendra où je ferai d’eux une histoire qui risque d’être particulièrement croustillante. De ces histoires qui se content durant les jours d'ennui pluvieux. Je ne peux m’empêcher de sourire dans le vent. La tentation de leur dédicacer cette photo en première page me chatouille les envies malignes. Mais c’est que l’on appelle mettre de l’huile sur le feu et la vengeance est paraît-il un plat qui se mange froid!!! Je dresse mes pensées sauvages à quelques valeurs civilisées et je retourne toute mon attention vers mon petit brin de fille qui rayonne…
En cette superbe matinée d’automne, je prends mon courage à deux pieds pour enclencher sur le « beat » de cette routine maternelle qui est mienne. Routine matinale qui consiste à prendre un bol d’air pur pour se dégourdir les jambes de l’enfance. Je constate que le village retrouve de son naturel avec le départ des vacanciers. Les chalets se ferment, la rue principale se vide, les voitures se font de plus en plus rares.
M’zelle Soleil me suit avec sa petite poussette qu’elle abandonne inévitablement en chemin pour s’installer dans la grande que je pousse. Les employés municipaux s’affairent à préparer le village pour l’hiver. Le soleil brille de plein feux, il brûle les feuilles d’automnes qui jonchent la piste. L’air est croquant de fraîcheur. Je ramasse des feuilles mortes et les donne à M’zelle Soleil qui chantonne. L’enfant remarque que les bateaux s’en vont ou sont garés tout prés des maisons. Je lui explique le cycle des saisons. Nous nous arrêtons pour remplir nos bouteilles d’eau de source, nous discutons avec quelques connaissances sur un balcon et nous arrivons sur la plage, déserte…
Les bateaux se font plus épars, les employés municipaux viennent d’enlever les quais. Après l’effervescence estivale, le lac reprend ses humeurs naturelles. Affichés sur un mur de la gazeebo qui accueille le passant, je remarque une affiche comme j’en ai vu beaucoup dans mes recherches sur les algues bleues. Voilà c’est officiel, elles sont de retour en force! Pas de surprise là, on est dans les temps et cela risque d’être ainsi pour encore quelques années! De par mon implication au sein de l’association pour la préservation du lac, je savais qu’elles étaient présentes dans le plan d’eau depuis le mois d’août. Il y avait alors des cyanobactéries qui ne produisait pas de toxines, avec l’automne qui les fait « éclore », ce qui était attendu est arrivé! Je soupire.
Chanelle nous accompagne de nouveau durant ces ballades matinales. Maintenant que le "village vacances" est fermé, elle peut retrouver sa liberté brimée. Elle est si heureuse que son museau n’en finit plus de sourire. J’observe l’eau toujours claire mais plus trouble qu'à son habitude. Je soupire. L’effervescence humaine s’éteint et voilà que s’allument les feux de ses excès. Je repense à la pureté cristalline du lac au printemps. Je soupire. Le soleil caresse ma peau, le vent souffle mes soupirs. M’zelle Soleil accroche mon attention. Je lui en donne avec joie, mon humeur s’allège en ces jeux d'eau et de sable. Au loin, un homme s’approche, je le reconnais à l’horizon, c’est l’un des élus municipaux. Hum! J’appelle Chanelle qui déjà lève la tête à son approche. C’est bien celui à qui je pensais, il m’aborde avec un air cordial et me parle des algues.
- Oui, j’ai vu l’affiche à l’entrée.
- Ah! L’affiche est bien là! C’est ce que je venais vérifier.
Ahah! Me dis-je c'est pour cela qu'il est en sortie buissonnière! La conversation s’engage sur le sujet du jour. Je suis en première ligne de la nouvelle, personne encore n’est averti, cela va se faire durant le cours de l’après-midi. L’on discute de ces nouvelles plus sérieusement. Il y a encore beaucoup à faire pour renverser cette vapeur nocive. Nous ne sommes pas au bout de nos efforts. Chanelle bave sur son pantalon, je le remarque, fait mine de rien voir, rajoute quelques sourires. Il est sur son départ, il se retourne dans son élan et me lance :
- Ah! Je viens de voir que c’est votre chien en photo ce mois-ci en première page du Journal municipal!
Ben voyons! je pense intérieurement, je pense même trop fort pour ne pas répliquer :
- Mais n’est-ce pas ironique?
Il rigole.
- Oui, je sais. On a dû passer cette année un nouveau règlement à cause des plaintes mais les photos sont choisies une année à l’avance…
- Mais heu, moi, j’ai fait l’objet d’une plainte en mai. Mais c’est quand même n’importe quoi. Chanelle vient juste se tremper les pattes, pis elle ne fait jamais ses besoins sur la plage, c’est un vieux chien tranquille. Pis y’a jamais personne sur la plage! D'ailleurs je ne l’amène jamais durant la grosse saison…
J'ai l'impression de marcher sur des oeufs, la petite trébuche, je la relève, j'avale ma langue. Il me sourit gentiment, donne une tapote au chien qui remue du popotin et reprend de son chemin en rétorquant :
- Oh! Y’a pas de problème! J'ai juste pensé à vous le dire là que je vous voyais aujourd'hui…
- Heu, oui, heu, merci...
Je baragouine je ne sais plus trop quoi, légèrement décontenancée. Je pense à « Petite Queue » et « Trou de balle », ces deux charmants personnages que je ne peux voir en peinture mais que je supporte dans mon paysage d’été. De ceux là même qui ont cru m’apporter une foule de problèmes en déposant une plainte à l'hôtel de ville contre ma pomme et Chanelle durant le joli mois de mai. De ceux là même qui s’exhibent la panse d'abruti sur leurs bateaux étincelants, ne sont jamais des réunions municipales, se foutent de l'environnement et se croient les maîtres de l’univers avec leur godiche en silence dans leur ombre. Ah! « Petite Queue » et « Trou de balle », je les ai accroché cet été dans la mémoire de mes images digitales. Le jour viendra où je ferai d’eux une histoire qui risque d’être particulièrement croustillante. De ces histoires qui se content durant les jours d'ennui pluvieux. Je ne peux m’empêcher de sourire dans le vent. La tentation de leur dédicacer cette photo en première page me chatouille les envies malignes. Mais c’est que l’on appelle mettre de l’huile sur le feu et la vengeance est paraît-il un plat qui se mange froid!!! Je dresse mes pensées sauvages à quelques valeurs civilisées et je retourne toute mon attention vers mon petit brin de fille qui rayonne…
mercredi, septembre 12, 2007
Tournesol d'automne et oiseau gourmand
Oiseau gourmand sur tournesol d'automne...
La semaine dernière, de grand matin, j'ai attrapé du bout de mon zoom un petit oiseau gourmand. Un petit oiseau charmant qui se régalait de mes tournesols d'automne transformés en mangeoires naturelles...
La semaine dernière, de grand matin, j'ai attrapé du bout de mon zoom un petit oiseau gourmand. Un petit oiseau charmant qui se régalait de mes tournesols d'automne transformés en mangeoires naturelles...
Un vieux de la vieille
Cette semaine décortique l'une de ces expressions qui ont bercé mon enfance, une expression courante de ma mère-grand. Une expression tant entendue que je l'avais accepté sans trop y faire attention, sans vraiment y penser! Mais aujourd'hui ma lanterne s'éclaire considérablement...
EXPRESSION via Expressio.fr
« Un vieux de la vieille »
SIGNIFICATION
Un vieux soldat (sous le Ier Empire). Une personne très âgée ayant acquis une sérieuse expérience dans un domaine précis.
ORIGINE
Un vieux, on sait ce que c'est, même si l'âge à partir duquel on le devient reste imprécis. On peut assez logiquement supposer qu'un vieux est marié avec une vieille. Mais s'agit-il bien de la vieille du vieux dont il est question dans cette expression ? Eh bien s'il n'y a aucun doute sur le 'vieux', il est certain que la 'vieille' ne désigne pas ici sa moitié.
Cette locution, qui date du XIXe siècle, est en effet une version courte de "un vieux de la vieille garde", car c'est bien de soldats d'une garde qu'il est question ici. Mais quelle garde? Car la France en a connu de nombreuses. Il s'agit en fait de la garde impériale créée par Napoléon Ier en 1804. Composée d'environ 100 000 hommes, c'était une troupe d'élite divisée en une vieille, une moyenne et une jeune garde. Vous souvenez-vous de Waterloo et de son fameux "la garde meurt mais ne se rend pas", attribué à Cambronne ? Eh bien c'était à propos de cette garde-là que cette phrase avait été prononcée. Une fois l'empereur déchu, les anciens qui racontaient leurs exploits aux plus jeunes étaient appelés "les vieux de la vieille (garde)". Avec le temps, ces soldats ayant été oubliés, les vieux de la vieille a fini par désigner des vétérans ayant beaucoup d'expérience dans leur profession ou un domaine particulier.
EXPRESSION via Expressio.fr
« Un vieux de la vieille »
SIGNIFICATION
Un vieux soldat (sous le Ier Empire). Une personne très âgée ayant acquis une sérieuse expérience dans un domaine précis.
ORIGINE
Un vieux, on sait ce que c'est, même si l'âge à partir duquel on le devient reste imprécis. On peut assez logiquement supposer qu'un vieux est marié avec une vieille. Mais s'agit-il bien de la vieille du vieux dont il est question dans cette expression ? Eh bien s'il n'y a aucun doute sur le 'vieux', il est certain que la 'vieille' ne désigne pas ici sa moitié.
Cette locution, qui date du XIXe siècle, est en effet une version courte de "un vieux de la vieille garde", car c'est bien de soldats d'une garde qu'il est question ici. Mais quelle garde? Car la France en a connu de nombreuses. Il s'agit en fait de la garde impériale créée par Napoléon Ier en 1804. Composée d'environ 100 000 hommes, c'était une troupe d'élite divisée en une vieille, une moyenne et une jeune garde. Vous souvenez-vous de Waterloo et de son fameux "la garde meurt mais ne se rend pas", attribué à Cambronne ? Eh bien c'était à propos de cette garde-là que cette phrase avait été prononcée. Une fois l'empereur déchu, les anciens qui racontaient leurs exploits aux plus jeunes étaient appelés "les vieux de la vieille (garde)". Avec le temps, ces soldats ayant été oubliés, les vieux de la vieille a fini par désigner des vétérans ayant beaucoup d'expérience dans leur profession ou un domaine particulier.
mardi, septembre 11, 2007
Sans elle
Sans elle
Le jour se lève, sombre, pluvieux, lourd. Il s'accorde avec mon humeur. Tristounette, je regarde l’homme emmener l’enfant. Elle me sourit, elle me dit d'un ton serein:
- Babye Maman...
Je l'embrasse. J’ai le cœur dans mes baskets (enfin mes tongs). L’homme s’en amuse un peu. Il refuse de prendre au sérieux ma mélancolie maternelle. L’enfant ne s’en rend pas compte, je donne le change pour ne pas l’entraîner dans cette dérive intérieure. Deux jours par semaine chez la gardienne à trois rues, c’est pas la fin du monde… Sauf pour la mère qui se désespère de voir s’éloigner de ses jupons son petit bijou de fille. Les enfants grandissent si vite! L’homme, lui, a l’habitude de vivre ses jours de semaine sans elle. La mère, elle, ronge son frein devant cette nouvelle routine à apprivoiser. Et c’est sans compter les fils de la vie "adulte" qu’il faut retisser alors que cela fait presque deux ans que l’on se concentre sur l’enfant. L’homme essaie de me consoler :
- Mais voyons, c’est bizarre ton affaire, c’est toi qui te sent toute abandonnée. T’as une tête de déterrée alors qu’elle a super du fun à jouer avec les enfants! Regarde comme elle a l’air contente de sa journée…
- Oui, je sais, je sais…
Je sais toutes ces raisons qui font que j’accepte cette solution. Mais il y a de ces sentiments troubles que personne d’autre que soi ne peut vraiment comprendre. Je me réveille l'intellect avec bonheur mais j'ai l'émotionnel en peine. Je n’aime pas l’idée qu’une autre l’éduque à ma place, je n’aime pas l’idée de perdre le contrôle de ses jours, je n’aime pas l’idée de m’en séparer. Je n’aime pas ce vide que je peux ressentir, cette culpabilité que je peux éprouver, je n’aime pas cette sensation floue qui me liquéfie les entrailles. Je combats vigoureusement une migraine et nausée de fond. Pourtant j’aime bien l’idée qu’elle se change les idées au contact d’autres enfants, j’aime la voir grandir et évoluer, et j’aime bien sa gardienne qui me paraît douce et compétente. L'homme m'explique combien il est fier de sa fille si expressive, de ce petit bout de chou aussi sociable qu'aimable. Il me dit que j'y suis pour beaucoup, il me dit que je dois aussi penser un peu à moi maintenant...
Moi qui travaille principalement à la maison, qui n’ai pas de bureau où aller me changer les idées, pas de collègues pour me faire oublier ce malaise (ou m’irriter les nerfs). Je n’ai que ma triste pomme devant la froide machine. Ma pomme et ma discipline rouillée devant cette machine que je dois de nouveau maîtriser, où je dois aligner les heures sans être dérangée par un petit bout qui cherche à divertir mon attention. Cette machine est mon outil de travail, seule devant l'univers, je dois retrouver les rennes de cette vie "active" que j’ai mis de coté pour me gaver de sa présence, pour rester avec elle, pour la voir grandir, pour la découvrir semaine après semaine. Mon attention cherche ce petit bout de nous dans les recoins de la maison, mon regard s'accroche à un jouet égaré, à l'une de ses chaussures qui traîne, je crois l’entendre dans la chambre mais ce n’est que mon cœur qui me joue de mauvais tours…
Le jour se lève, sombre, pluvieux, lourd. Il s'accorde avec mon humeur. Tristounette, je regarde l’homme emmener l’enfant. Elle me sourit, elle me dit d'un ton serein:
- Babye Maman...
Je l'embrasse. J’ai le cœur dans mes baskets (enfin mes tongs). L’homme s’en amuse un peu. Il refuse de prendre au sérieux ma mélancolie maternelle. L’enfant ne s’en rend pas compte, je donne le change pour ne pas l’entraîner dans cette dérive intérieure. Deux jours par semaine chez la gardienne à trois rues, c’est pas la fin du monde… Sauf pour la mère qui se désespère de voir s’éloigner de ses jupons son petit bijou de fille. Les enfants grandissent si vite! L’homme, lui, a l’habitude de vivre ses jours de semaine sans elle. La mère, elle, ronge son frein devant cette nouvelle routine à apprivoiser. Et c’est sans compter les fils de la vie "adulte" qu’il faut retisser alors que cela fait presque deux ans que l’on se concentre sur l’enfant. L’homme essaie de me consoler :
- Mais voyons, c’est bizarre ton affaire, c’est toi qui te sent toute abandonnée. T’as une tête de déterrée alors qu’elle a super du fun à jouer avec les enfants! Regarde comme elle a l’air contente de sa journée…
- Oui, je sais, je sais…
Je sais toutes ces raisons qui font que j’accepte cette solution. Mais il y a de ces sentiments troubles que personne d’autre que soi ne peut vraiment comprendre. Je me réveille l'intellect avec bonheur mais j'ai l'émotionnel en peine. Je n’aime pas l’idée qu’une autre l’éduque à ma place, je n’aime pas l’idée de perdre le contrôle de ses jours, je n’aime pas l’idée de m’en séparer. Je n’aime pas ce vide que je peux ressentir, cette culpabilité que je peux éprouver, je n’aime pas cette sensation floue qui me liquéfie les entrailles. Je combats vigoureusement une migraine et nausée de fond. Pourtant j’aime bien l’idée qu’elle se change les idées au contact d’autres enfants, j’aime la voir grandir et évoluer, et j’aime bien sa gardienne qui me paraît douce et compétente. L'homme m'explique combien il est fier de sa fille si expressive, de ce petit bout de chou aussi sociable qu'aimable. Il me dit que j'y suis pour beaucoup, il me dit que je dois aussi penser un peu à moi maintenant...
Moi qui travaille principalement à la maison, qui n’ai pas de bureau où aller me changer les idées, pas de collègues pour me faire oublier ce malaise (ou m’irriter les nerfs). Je n’ai que ma triste pomme devant la froide machine. Ma pomme et ma discipline rouillée devant cette machine que je dois de nouveau maîtriser, où je dois aligner les heures sans être dérangée par un petit bout qui cherche à divertir mon attention. Cette machine est mon outil de travail, seule devant l'univers, je dois retrouver les rennes de cette vie "active" que j’ai mis de coté pour me gaver de sa présence, pour rester avec elle, pour la voir grandir, pour la découvrir semaine après semaine. Mon attention cherche ce petit bout de nous dans les recoins de la maison, mon regard s'accroche à un jouet égaré, à l'une de ses chaussures qui traîne, je crois l’entendre dans la chambre mais ce n’est que mon cœur qui me joue de mauvais tours…
lundi, septembre 10, 2007
Mes surréalismes
Surréalismes...
Une conférence de presse sur le bord du grand lac que l’on soigne de multiples attentions. Une quinzaine de médias qui s’en mettent plein les oreilles, plein l’objectif. L'actualité est verte. Ma pomme se fond dans le décor, prend des notes, appuie sur sa gâchette. Un gigantesque terrain, une maison qui n’est pas un manoir mais qui semble des plus confortables. Un soupir intérieur. Je ne peux m’empêcher de remarquer les privilèges de ce petit univers. Au milieu des supra-riches, Etolane sans un sou dans ses poches se grattouille sa cervelle d’artiste…
Etolane, l’esprit bouillonnant, cogite au pire et au meilleur. Elle pense à toutes ces galaxies humaines qui se côtoient sur une même planète. Elle réfléchit à toutes ces différences qui peuplent l'humanité. À tous ces contrastes qui l'agitent, qui la rendent aussi folle que belle, aussi laide que bête, aussi intelligente qu’infernale. L'humanité tangue dans sa pomme des bois. Une pomme encerclée de citadins qui profitent bruyamment de sa brousse tranquille. Une pomme d'Etolane qui se pose toutes sortes de questions existentielles. Un soupçon d’envie, un souffle de révolte, un zeste d’espoir, quelques tergiversations, un pèle mêle d’émotions qui font une soupe de contradictions. Une fois rentrée à la maison, elle se confie à son homme.
- Y’avait un terrain genre cinq fois plus grand que chez nous, une grande maison sympa, une vue magnifique! Tout cela est habité quelques semaines par année. C’était un peu dur de ne pas verdir de l’intérieur…
- T’avais des algues bleues dans le cœur ma chérie?
Elle éclate de rire devant la pertinence de sa réponse. Dieu qu'elle peut aimer ce beau grand garçon qui la prend dans ses bras! Entourée de son affection, elle revégetalise d'amour et de raison ses entrailles tourmentées pour ne point laisser les toxines polluer les berges de son âme qui divague…
Une conférence de presse sur le bord du grand lac que l’on soigne de multiples attentions. Une quinzaine de médias qui s’en mettent plein les oreilles, plein l’objectif. L'actualité est verte. Ma pomme se fond dans le décor, prend des notes, appuie sur sa gâchette. Un gigantesque terrain, une maison qui n’est pas un manoir mais qui semble des plus confortables. Un soupir intérieur. Je ne peux m’empêcher de remarquer les privilèges de ce petit univers. Au milieu des supra-riches, Etolane sans un sou dans ses poches se grattouille sa cervelle d’artiste…
Etolane, l’esprit bouillonnant, cogite au pire et au meilleur. Elle pense à toutes ces galaxies humaines qui se côtoient sur une même planète. Elle réfléchit à toutes ces différences qui peuplent l'humanité. À tous ces contrastes qui l'agitent, qui la rendent aussi folle que belle, aussi laide que bête, aussi intelligente qu’infernale. L'humanité tangue dans sa pomme des bois. Une pomme encerclée de citadins qui profitent bruyamment de sa brousse tranquille. Une pomme d'Etolane qui se pose toutes sortes de questions existentielles. Un soupçon d’envie, un souffle de révolte, un zeste d’espoir, quelques tergiversations, un pèle mêle d’émotions qui font une soupe de contradictions. Une fois rentrée à la maison, elle se confie à son homme.
- Y’avait un terrain genre cinq fois plus grand que chez nous, une grande maison sympa, une vue magnifique! Tout cela est habité quelques semaines par année. C’était un peu dur de ne pas verdir de l’intérieur…
- T’avais des algues bleues dans le cœur ma chérie?
Elle éclate de rire devant la pertinence de sa réponse. Dieu qu'elle peut aimer ce beau grand garçon qui la prend dans ses bras! Entourée de son affection, elle revégetalise d'amour et de raison ses entrailles tourmentées pour ne point laisser les toxines polluer les berges de son âme qui divague…
vendredi, septembre 07, 2007
Au rayon des mamamitudes
Mamamitude du jour...
Un petit ennui de santé bien léger en comparé à ce que j’ai pu vivre l’année qui a suivi mon accouchement m’affaiblit le corps. Enfin, ce sont surtout les trois jours de traitement qui suivent l’intervention qui ne sont pas un régal pour ma pomme! Je n’aime pas prendre des médicaments, ma petite nature se fait toujours assommer la face par les forces de la science qui lui veulent du bien!!! Ici, en compagnie de ce désagrément passager, j’ai pour me conforter un petit comprimé blanc, dérivé de morphine, qui me fait flotter en quelques douceurs artificielles. J’ai quand même coupé la dose initiale en deux, quand c’est trop fort, ce n’est vraiment pas agréable. La modération à bien meilleur goût…
La petite passe deux journées de suite chez sa mère-grand, histoire que je récupère tranquillement. J’en profite pour travailler un peu sur mes projets qui patientent. Je réalise à quel point être assis devant un ordinateur peut être reposant pour le corps d’une maman habituée à tourner autour de son enfant. Pendant ce temps, c’est la grand-mère qui trime à courir après mon petit brin de fille. En deux jours, elle se fait grignoter assez d’énergie pour demander sursis! Reconnaissante des services fournis, je reprends mon minuscule bout de femme malgré ma forme qui défaille. J’explique à l’enfant que Maman est fatiguée, qu'elle a bobo et qu’il faut être douce avec une maman "maganée". M’zelle Soleil comprend tout ce qu’on lui explique, je la vois qui considère ma condition. Je la câline, elle me caresse les joues avec tendresse. Je fonds. La matinée se passe dans un étonnant calme. Je la sens qui me ménage, cela m’émeut un peu. Avec l’automne qui s’installe, je ne peux que constater à quel point elle change, à quel point elle a grandit durant l'été passé…
Mon petit bébé n’est plus un bébé. C’est on ne peut plus flagrant lorsque j’observe « mon bébé » s’occuper de son bébé! Depuis quelques semaines, elle a commencé à jouer à la poupée, c’est une nouvelle étape dans sa vie (et la nôtre enfin surtout la mienne!). Elle couche son bébé avec attention en n’oubliant pas sa doudou et sa suce, elle lui donne le biberon. Elle l'emmaillote, elle vérifie ses couches, le berce, joue avec lui tout en imitant les comportement que nous avons avec elle. Elle se dissocie, elle grandit, elle se détache de mes jupons. J’ai un petit pincement de cœur mélangé à une fierté maternelle qui m’encercle les entrailles lorsque je la regarde ainsi évoluer.
L’homme remarque aussi que l’on s’engage dans cette nouvelle étape, il évoque pour la première fois l’envie d’un garçon et finit son petit discours par un « Ah! Ça non! On ne me fera pas jouer à la poupée, là je pose ma limite masculine!!! » bien déterminé. Je souris sans mot dire, sceptique, sachant tout l'amour qu'il porte à sa fille, je doute de cette conviction bien affirmée. De mon coté, je suis aux anges. J’étais une fillette qui adorait jouer à la poupée et je retrouve là de douces émotions qui rejaillissent à la surface de ma vie adulte. Je me plie au jeu avec le doigté d’une experte, ce qui ravit mon brin de soleil. Une semaine plus tard, je constate une douce ironie en observant Juan s’enrouler autour du petit doigt de sa fille qui le fait sagement jouer à la poupée! Amusée, je ne peux m’empêcher de remuer la fourchette dans la plaie :
- Ahah! Mais, quelle surprise! Je n'en crois pas mes yeux! Je croyais qu’on n’allait absolument pas te faire jouer à la poupée!!!!
- Bon, ben ça va... Pas la peine d’enfoncer le clou…
Je n’enfonce pas le clou davantage, je lâche le marteau. Je me contente d'en rigoler avec un soupçon de malice dans mes yeux qui pétillent. Quelques heures plus tard, la petite fait une comédie pour je ne sais quoi, une petite crisette de n’importe quoi autour de son bébé. C’est plus comique qu'énervant! L’homme s’exclame :
- Ah! Tu vois, c’est trop de responsabilité d’un coup! Elle tient pas le choc!
J’éclate tellement de rire que l’enfant en oublie sa comédie pour se joindre à nos rigolades. Cela devient même la blague de la semaine pour les parents que nous sommes et qui se rejoignent sur les mêmes longueurs d’ondes…
Mais j’en reviens à ma matinée qui se passe bien malgré ma faiblesse du jour. Arrive midi qui sonne l’heure de manger. M’zelle Soleil commence à tester le terrain de mes volontés. Je sais qu'aujourd'hui je ne possède pas mon habituelle fermeté parentale. Je la vois qui commence à s’en rendre compte. J’arrive à la faire manger correctement en faisant diversion. J’intègre le bébé à l’action. Comme elle mange tout ce que mange son bébé (qui n'a pas beaucoup d'estomac le pauvre!), plutôt que de m’énerver sur son cas, je m’applique à bien faire manger le bébé, ce qui a pour résultat de lui faire finir son assiette sans anicroche. Un point pour la mère qui se décarcasse!
Arrive l’heure de la sieste qui se révèle plus ardue. Dans ce cas-ci, la poupée a beau dormir tout son saoul, ce n’est pas le cas de ma fille qui s’enivre de liberté! Je plie, je la sors de son lit. Me voilà aux prises avec une petite fille qui a compris que je n’ai guère de pouvoir de discipline dans le moment présent. Un petit bout de fille qui en profite pour tester les limites maternelles en déconfiture. Je la vois qui se sauve pendant que je passe l’aspi. Je la rattrape sur le balcon. Elle éclate de rire lorsque je la trouve. Hum! Maman perd du terrain. Je finis de passer l’aspi tout en la voyant se sauver sur la pelouse. Je la retrouve en pleine crise de rire. Ah! Oui, c’est quand même drôle de se foutre de la poire de sa mère! Un point pour l’enfant. Égalité. Je la laisse jouer un peu avant d’essayer de reprendre ma routine en main. Je comprends bien qu’elle se rend compte de ma faiblesse mentale. C'est un instinct naturel de l'enfance.
Je n’aime ni les cris ni les pleurs inutiles. J’essaie toujours de trouver des solutions pacifiques à ces minuscules conflits. D'ailleurs elle ne fait jamais de crises infernales. Nous avons de la chance, pour l'instant, pas de grosses révoltes en notre maison. J'ai déjà plus d'une heure de retard sur le cours de la routine. Je prends le téléphone et j’appelle Juan à la rescousse, un peu d’autorité paternelle au bout du fil ne peut faire de mal là où je suis rendue. J’en profite pour la remettre au lit pendant que son père lui explique un peu la vie. Je raccroche une fois sortie de sa chambre. L’homme me souhaite bonne chance. L’enfant conteste, elle me teste, elle m’appelle pour un oui pour un non. Je sens que je vais flancher. Avant de craquer, j’en appelle alors à sa raison. Je rentre une ultime fois dans sa chambre et après avoir interagi avec elle quelques minutes, je lui explique calmement la situation :
- Lily, là, c’est assez, c’est l’heure du dodo maintenant et tu le sais! Même si tu m’appelles encore, je ne reviendrai dans ta chambre qu’après le dodo.
Moue insatisfaite derrière sa sucette. Je poursuis en essayant de concentrer toute ma fermeté dans le même élan verbal…
- Je suis très sérieuse M’zelle Soleil, je ne reviendrai pas si tu m’appelles. Juste après le dodo…
Je sors de la chambre. Perplexe, j’attends la suite, je n’entends rien d’autre qu’un silence royal. Pas un geste, pas un son, l’enfant s’endort enfin. Je prends ma dose de pilules magiques et je vais me reposer un instant…
Un petit ennui de santé bien léger en comparé à ce que j’ai pu vivre l’année qui a suivi mon accouchement m’affaiblit le corps. Enfin, ce sont surtout les trois jours de traitement qui suivent l’intervention qui ne sont pas un régal pour ma pomme! Je n’aime pas prendre des médicaments, ma petite nature se fait toujours assommer la face par les forces de la science qui lui veulent du bien!!! Ici, en compagnie de ce désagrément passager, j’ai pour me conforter un petit comprimé blanc, dérivé de morphine, qui me fait flotter en quelques douceurs artificielles. J’ai quand même coupé la dose initiale en deux, quand c’est trop fort, ce n’est vraiment pas agréable. La modération à bien meilleur goût…
La petite passe deux journées de suite chez sa mère-grand, histoire que je récupère tranquillement. J’en profite pour travailler un peu sur mes projets qui patientent. Je réalise à quel point être assis devant un ordinateur peut être reposant pour le corps d’une maman habituée à tourner autour de son enfant. Pendant ce temps, c’est la grand-mère qui trime à courir après mon petit brin de fille. En deux jours, elle se fait grignoter assez d’énergie pour demander sursis! Reconnaissante des services fournis, je reprends mon minuscule bout de femme malgré ma forme qui défaille. J’explique à l’enfant que Maman est fatiguée, qu'elle a bobo et qu’il faut être douce avec une maman "maganée". M’zelle Soleil comprend tout ce qu’on lui explique, je la vois qui considère ma condition. Je la câline, elle me caresse les joues avec tendresse. Je fonds. La matinée se passe dans un étonnant calme. Je la sens qui me ménage, cela m’émeut un peu. Avec l’automne qui s’installe, je ne peux que constater à quel point elle change, à quel point elle a grandit durant l'été passé…
Mon petit bébé n’est plus un bébé. C’est on ne peut plus flagrant lorsque j’observe « mon bébé » s’occuper de son bébé! Depuis quelques semaines, elle a commencé à jouer à la poupée, c’est une nouvelle étape dans sa vie (et la nôtre enfin surtout la mienne!). Elle couche son bébé avec attention en n’oubliant pas sa doudou et sa suce, elle lui donne le biberon. Elle l'emmaillote, elle vérifie ses couches, le berce, joue avec lui tout en imitant les comportement que nous avons avec elle. Elle se dissocie, elle grandit, elle se détache de mes jupons. J’ai un petit pincement de cœur mélangé à une fierté maternelle qui m’encercle les entrailles lorsque je la regarde ainsi évoluer.
L’homme remarque aussi que l’on s’engage dans cette nouvelle étape, il évoque pour la première fois l’envie d’un garçon et finit son petit discours par un « Ah! Ça non! On ne me fera pas jouer à la poupée, là je pose ma limite masculine!!! » bien déterminé. Je souris sans mot dire, sceptique, sachant tout l'amour qu'il porte à sa fille, je doute de cette conviction bien affirmée. De mon coté, je suis aux anges. J’étais une fillette qui adorait jouer à la poupée et je retrouve là de douces émotions qui rejaillissent à la surface de ma vie adulte. Je me plie au jeu avec le doigté d’une experte, ce qui ravit mon brin de soleil. Une semaine plus tard, je constate une douce ironie en observant Juan s’enrouler autour du petit doigt de sa fille qui le fait sagement jouer à la poupée! Amusée, je ne peux m’empêcher de remuer la fourchette dans la plaie :
- Ahah! Mais, quelle surprise! Je n'en crois pas mes yeux! Je croyais qu’on n’allait absolument pas te faire jouer à la poupée!!!!
- Bon, ben ça va... Pas la peine d’enfoncer le clou…
Je n’enfonce pas le clou davantage, je lâche le marteau. Je me contente d'en rigoler avec un soupçon de malice dans mes yeux qui pétillent. Quelques heures plus tard, la petite fait une comédie pour je ne sais quoi, une petite crisette de n’importe quoi autour de son bébé. C’est plus comique qu'énervant! L’homme s’exclame :
- Ah! Tu vois, c’est trop de responsabilité d’un coup! Elle tient pas le choc!
J’éclate tellement de rire que l’enfant en oublie sa comédie pour se joindre à nos rigolades. Cela devient même la blague de la semaine pour les parents que nous sommes et qui se rejoignent sur les mêmes longueurs d’ondes…
Mais j’en reviens à ma matinée qui se passe bien malgré ma faiblesse du jour. Arrive midi qui sonne l’heure de manger. M’zelle Soleil commence à tester le terrain de mes volontés. Je sais qu'aujourd'hui je ne possède pas mon habituelle fermeté parentale. Je la vois qui commence à s’en rendre compte. J’arrive à la faire manger correctement en faisant diversion. J’intègre le bébé à l’action. Comme elle mange tout ce que mange son bébé (qui n'a pas beaucoup d'estomac le pauvre!), plutôt que de m’énerver sur son cas, je m’applique à bien faire manger le bébé, ce qui a pour résultat de lui faire finir son assiette sans anicroche. Un point pour la mère qui se décarcasse!
Arrive l’heure de la sieste qui se révèle plus ardue. Dans ce cas-ci, la poupée a beau dormir tout son saoul, ce n’est pas le cas de ma fille qui s’enivre de liberté! Je plie, je la sors de son lit. Me voilà aux prises avec une petite fille qui a compris que je n’ai guère de pouvoir de discipline dans le moment présent. Un petit bout de fille qui en profite pour tester les limites maternelles en déconfiture. Je la vois qui se sauve pendant que je passe l’aspi. Je la rattrape sur le balcon. Elle éclate de rire lorsque je la trouve. Hum! Maman perd du terrain. Je finis de passer l’aspi tout en la voyant se sauver sur la pelouse. Je la retrouve en pleine crise de rire. Ah! Oui, c’est quand même drôle de se foutre de la poire de sa mère! Un point pour l’enfant. Égalité. Je la laisse jouer un peu avant d’essayer de reprendre ma routine en main. Je comprends bien qu’elle se rend compte de ma faiblesse mentale. C'est un instinct naturel de l'enfance.
Je n’aime ni les cris ni les pleurs inutiles. J’essaie toujours de trouver des solutions pacifiques à ces minuscules conflits. D'ailleurs elle ne fait jamais de crises infernales. Nous avons de la chance, pour l'instant, pas de grosses révoltes en notre maison. J'ai déjà plus d'une heure de retard sur le cours de la routine. Je prends le téléphone et j’appelle Juan à la rescousse, un peu d’autorité paternelle au bout du fil ne peut faire de mal là où je suis rendue. J’en profite pour la remettre au lit pendant que son père lui explique un peu la vie. Je raccroche une fois sortie de sa chambre. L’homme me souhaite bonne chance. L’enfant conteste, elle me teste, elle m’appelle pour un oui pour un non. Je sens que je vais flancher. Avant de craquer, j’en appelle alors à sa raison. Je rentre une ultime fois dans sa chambre et après avoir interagi avec elle quelques minutes, je lui explique calmement la situation :
- Lily, là, c’est assez, c’est l’heure du dodo maintenant et tu le sais! Même si tu m’appelles encore, je ne reviendrai dans ta chambre qu’après le dodo.
Moue insatisfaite derrière sa sucette. Je poursuis en essayant de concentrer toute ma fermeté dans le même élan verbal…
- Je suis très sérieuse M’zelle Soleil, je ne reviendrai pas si tu m’appelles. Juste après le dodo…
Je sors de la chambre. Perplexe, j’attends la suite, je n’entends rien d’autre qu’un silence royal. Pas un geste, pas un son, l’enfant s’endort enfin. Je prends ma dose de pilules magiques et je vais me reposer un instant…
mots dopés
Comme d'autres le cannabis, on cultive chez nous le vague à l'âme, petite drogue douce et délétère.
François Mitterrand
Les mots sont la plus puissante drogue utilisée par l'humanité.
Rudyard Kipling
La réalité c'est l'illusion créée par l'absence de drogues.
Richard Desjardins
François Mitterrand
Les mots sont la plus puissante drogue utilisée par l'humanité.
Rudyard Kipling
La réalité c'est l'illusion créée par l'absence de drogues.
Richard Desjardins
mercredi, septembre 05, 2007
Dans la balance de mes cogitations internes
Dans la balance de mes cogitations internes
Positiver existe dans le dictionnaire, il signifie l’action de rendre positif, d’améliorer, de démontrer confiance et optimisme. Pourtant, malgré son évidence, son contraire le verbe « négativer » est un pur barbarisme, absent du dictionnaire il n’existe tout simplement pas dans l'univers sacré de Robert! Voilà qui m’étonne profondément, pourquoi cette absence puisqu’il exprime tout aussi bien l’idée de rendre négatif, de dévaluer et de démontrer pessimisme et insécurité?
En mon dictionnaire interne, « négativiser » c’est ne penser qu’à ce que l’on a pas pu faire, à ce que l’on a raté, à ce qui nous a déçu ou déplu, à toutes ces petites choses que l’on aurait souhaité mais qui, pour une raison ou une autre, nous ont échappé. Alors que positiver ou selon mon propre barbarisme : « Positiviser » c’est penser à toutes ces petites choses que l’on a accompli, à tout ce que l’on a réussi, à tout ce que l’on a fait de bien malgré les obstacles et les misères du quotidien humain.
Je crois fermement que pour avancer dans la vie, il est nécessaire de la « positiviser », ainsi l’on envoie dans l’univers des vibrations chargées d’espoir et de bonne volonté. Et si l’univers est un miroir, comme beaucoup le croient, il nous enverra du bien-être en retour, c'est tout aussi logique. Si la violence entraine la violence, si la haine appelle la haine alors il est clair que l'espoir trouve l'espoir et que l'amour amène l'amour...
Sans avoir besoin de le lire, je sais que c’est l’idée de fond du fameux « Secret » qui ne révolutionne pas grand chose sous les tropiques puisqu’il ne fait que rappeler un certain bon sens. S'il me tombe sous la main, je le feuillèterai l'esprit ouvert mais je suis certaine qu'il ne fera que me rappeler ce que je sais déjà au plus profond de moi. Travailler sur soi est la tâche la plus importante de son existence.
En théorie, la pensées positive c’est évidemment bien simple, beaucoup plus facile à dire qu’à faire! L’humanité tend vers le chaos, c'est parait-il un fait établi. Ainsi l'humanité entraîne bien souvent ses âmes en des endroits obscurs d’où il est difficile de se dépatouiller le moral. Il est plus facile d'entrer dans les tunnels que d'en sortir. Mais savoir les choses ne veut pas dire que l'on est toujours en mesure de les appliquer. C’est pour cela qu’il faut parfois se forcer à positiver, se forcer à voir le meilleur de nos vies afin de mieux combattre le mauvais qui traîne sous nos semelles sales. Et si l’action de positiver pouvait aider les ficelles du destin à nous conforter?
Je médite régulièrement sur ce sujet, ce carnet est aussi une sorte d'outil pour cheminer dans cette direction. Ici, je refuse de disséquer en long et en large mes craintes, mes angoisses, mes souffrances intérieures, mes horreurs. Ici, je ne veux planter que des graines de bien-être et de bonheur. Ce n’est pas facile tous les jours, mais c’est l’idée de fond.
Plus on regarde ce qui est bon dans sa vie et plus on a envie de la vivre. C’est d’une logique sans faille. Plus jeune, je n’ai pas toujours eu cette conviction, cette envie de vivre. Plus jeune, j’ai parfois succombé aux chuchotements de mes démons. Plus jeune, je pouvais être désabusée même si j’étais entourée d’amis, je pouvais me trouver laide même si j’étais jolie comme un cœur, je pouvais me trouver grosse alors que j’étais filiforme, je pouvais me trouver nulle lorsque tant m’adoraient. Je ne pouvais voir que mes défauts, mes imperfections, mes échecs, je ne voyais que les petits détails négatifs de ma personne. Un filtre opaque distortionnait mes réalités. Je me vidais de mes forces. J'oubliais mes lumières et je sombrais dans l'abîme de mes ténèbres. Je les explorais et je m'y noyais. Plus jeune, j’avais parfois bien de la difficulté à accrocher mes bonheurs, à surmonter mes faiblesses, à consoler mes douleurs, à avoir confiance en un monde meilleur…
Avec l’âge, je me fais plus sage. Je reconnais mes chances et mes privilèges. Je les dépose consciemment sur ma balance intérieure pour équilibrer le dur coté de ces malchances et désespoirs qui alourdissent mes idées. J’incorpore et je forme en mon cerveau l’idée de positivisme afin de percevoir mon propre équilibre. Avec l’âge, je prends mon destin en main. Je le façonne en des pensées légères. Je le désire épanoui. Je m’exerce à m’améliorer l'être. J'accepte désormais les souffrances et les obstacles tout en gardant espoir de les traverser. J'affronte. Je prends patience devant les étapes de la vie. J'aime sans complexe. Avec le temps et grâce à l'affection de mes proches, j'apprends à m'aimer. Je dérape encore un parfois mais ce n'est plus grave. Je combats. En devenant mère je réalise chaque jour à quel point j'aime vivre, je réalise que je veux vivre pour être mère, épouse, femme. Il va s'en dire que l'on sait mieux aimer l'autre lorsque l'on arrive à s'apprécier à sa juste valeur sans se déprécier pour un oui ou pour un non. Avec amour, j'écarte ces haines qui me détruisent. Je suis encore bien imparfaite mais je me perfectionne un peu plus chaque année. Je me construis tel que je l'entends, tel que je le ressens, telle que je suis.
Le moteur de ma vingtaine ne carburait qu'avec un seul mot : liberté. J'ai misé sur ce concept toute ma volonté. Je l'ai assimilé à mon identité. Libre je vieillis. Le moteur de ma trentaine tourne désormais autour de cette subtile sensation d’équilibre qui me tient les neurones par les fesses, je découvre cette sensation fragile que je m’évertue à apprivoiser. Quel sera le moteur de ma quarantaine pour ma quarantaine? C’est encore tout un mystère. Pour l'instant, je ne m'en préoccupe point, j'ai encore le temps de murir. Mois après mois, je mets tout mon courage à essayer d'atteindre ce meilleur auquel j'aspire. Je ne veux pas pleurnicher lorsque sonneront mes trente-cinq ans dans les coups fracassant la nouvelle année 2008. Je ne veux pas pleurer toutes les larmes de mon corps, malgré les rides qui s'affirment, je veux sourire à pleines dents (enfin avec celles qui me restent tout du moins!) en soufflant la multitude de bougies qui brilleront sur mon gâteau gourmand...
Positiver existe dans le dictionnaire, il signifie l’action de rendre positif, d’améliorer, de démontrer confiance et optimisme. Pourtant, malgré son évidence, son contraire le verbe « négativer » est un pur barbarisme, absent du dictionnaire il n’existe tout simplement pas dans l'univers sacré de Robert! Voilà qui m’étonne profondément, pourquoi cette absence puisqu’il exprime tout aussi bien l’idée de rendre négatif, de dévaluer et de démontrer pessimisme et insécurité?
En mon dictionnaire interne, « négativiser » c’est ne penser qu’à ce que l’on a pas pu faire, à ce que l’on a raté, à ce qui nous a déçu ou déplu, à toutes ces petites choses que l’on aurait souhaité mais qui, pour une raison ou une autre, nous ont échappé. Alors que positiver ou selon mon propre barbarisme : « Positiviser » c’est penser à toutes ces petites choses que l’on a accompli, à tout ce que l’on a réussi, à tout ce que l’on a fait de bien malgré les obstacles et les misères du quotidien humain.
Je crois fermement que pour avancer dans la vie, il est nécessaire de la « positiviser », ainsi l’on envoie dans l’univers des vibrations chargées d’espoir et de bonne volonté. Et si l’univers est un miroir, comme beaucoup le croient, il nous enverra du bien-être en retour, c'est tout aussi logique. Si la violence entraine la violence, si la haine appelle la haine alors il est clair que l'espoir trouve l'espoir et que l'amour amène l'amour...
Sans avoir besoin de le lire, je sais que c’est l’idée de fond du fameux « Secret » qui ne révolutionne pas grand chose sous les tropiques puisqu’il ne fait que rappeler un certain bon sens. S'il me tombe sous la main, je le feuillèterai l'esprit ouvert mais je suis certaine qu'il ne fera que me rappeler ce que je sais déjà au plus profond de moi. Travailler sur soi est la tâche la plus importante de son existence.
En théorie, la pensées positive c’est évidemment bien simple, beaucoup plus facile à dire qu’à faire! L’humanité tend vers le chaos, c'est parait-il un fait établi. Ainsi l'humanité entraîne bien souvent ses âmes en des endroits obscurs d’où il est difficile de se dépatouiller le moral. Il est plus facile d'entrer dans les tunnels que d'en sortir. Mais savoir les choses ne veut pas dire que l'on est toujours en mesure de les appliquer. C’est pour cela qu’il faut parfois se forcer à positiver, se forcer à voir le meilleur de nos vies afin de mieux combattre le mauvais qui traîne sous nos semelles sales. Et si l’action de positiver pouvait aider les ficelles du destin à nous conforter?
Je médite régulièrement sur ce sujet, ce carnet est aussi une sorte d'outil pour cheminer dans cette direction. Ici, je refuse de disséquer en long et en large mes craintes, mes angoisses, mes souffrances intérieures, mes horreurs. Ici, je ne veux planter que des graines de bien-être et de bonheur. Ce n’est pas facile tous les jours, mais c’est l’idée de fond.
Plus on regarde ce qui est bon dans sa vie et plus on a envie de la vivre. C’est d’une logique sans faille. Plus jeune, je n’ai pas toujours eu cette conviction, cette envie de vivre. Plus jeune, j’ai parfois succombé aux chuchotements de mes démons. Plus jeune, je pouvais être désabusée même si j’étais entourée d’amis, je pouvais me trouver laide même si j’étais jolie comme un cœur, je pouvais me trouver grosse alors que j’étais filiforme, je pouvais me trouver nulle lorsque tant m’adoraient. Je ne pouvais voir que mes défauts, mes imperfections, mes échecs, je ne voyais que les petits détails négatifs de ma personne. Un filtre opaque distortionnait mes réalités. Je me vidais de mes forces. J'oubliais mes lumières et je sombrais dans l'abîme de mes ténèbres. Je les explorais et je m'y noyais. Plus jeune, j’avais parfois bien de la difficulté à accrocher mes bonheurs, à surmonter mes faiblesses, à consoler mes douleurs, à avoir confiance en un monde meilleur…
Avec l’âge, je me fais plus sage. Je reconnais mes chances et mes privilèges. Je les dépose consciemment sur ma balance intérieure pour équilibrer le dur coté de ces malchances et désespoirs qui alourdissent mes idées. J’incorpore et je forme en mon cerveau l’idée de positivisme afin de percevoir mon propre équilibre. Avec l’âge, je prends mon destin en main. Je le façonne en des pensées légères. Je le désire épanoui. Je m’exerce à m’améliorer l'être. J'accepte désormais les souffrances et les obstacles tout en gardant espoir de les traverser. J'affronte. Je prends patience devant les étapes de la vie. J'aime sans complexe. Avec le temps et grâce à l'affection de mes proches, j'apprends à m'aimer. Je dérape encore un parfois mais ce n'est plus grave. Je combats. En devenant mère je réalise chaque jour à quel point j'aime vivre, je réalise que je veux vivre pour être mère, épouse, femme. Il va s'en dire que l'on sait mieux aimer l'autre lorsque l'on arrive à s'apprécier à sa juste valeur sans se déprécier pour un oui ou pour un non. Avec amour, j'écarte ces haines qui me détruisent. Je suis encore bien imparfaite mais je me perfectionne un peu plus chaque année. Je me construis tel que je l'entends, tel que je le ressens, telle que je suis.
Le moteur de ma vingtaine ne carburait qu'avec un seul mot : liberté. J'ai misé sur ce concept toute ma volonté. Je l'ai assimilé à mon identité. Libre je vieillis. Le moteur de ma trentaine tourne désormais autour de cette subtile sensation d’équilibre qui me tient les neurones par les fesses, je découvre cette sensation fragile que je m’évertue à apprivoiser. Quel sera le moteur de ma quarantaine pour ma quarantaine? C’est encore tout un mystère. Pour l'instant, je ne m'en préoccupe point, j'ai encore le temps de murir. Mois après mois, je mets tout mon courage à essayer d'atteindre ce meilleur auquel j'aspire. Je ne veux pas pleurnicher lorsque sonneront mes trente-cinq ans dans les coups fracassant la nouvelle année 2008. Je ne veux pas pleurer toutes les larmes de mon corps, malgré les rides qui s'affirment, je veux sourire à pleines dents (enfin avec celles qui me restent tout du moins!) en soufflant la multitude de bougies qui brilleront sur mon gâteau gourmand...
mardi, septembre 04, 2007
Moutons de blogosphère…
Moutons de blogosphère…
C’est le thème du jour si l’on en suit l’expression choisie, voici donc un thème qui se prête à l’occasion de se plier à ce petit jeu de sphère que j’ai vu passer sur des fils de Toile à maintes reprises cet été. Les petits questionnaires de tous genres fleurissent régulièrement dans l’infernale sphère. Colportés de bulle en bulle, ils finissent par tracer une voie de troupeau virtuel.
Voilà longtemps que je ne me suis pas jointe à un troupeau du genre, avec la rentrée et quelques projets en cours autres que ceux de ma mamamitude, je profite de cette inhabituelle solitude matinale pour chasser l’angoisse interne en quelques niaiseries et humeurs musicales. Je repense à ce questionnaire pseudo ésotérique fait de chansons et de hasards. J’aime l’idée de se laisser guider par l’invisible, croire à ce qui ne se voit pas, à ce qui seulement se perçoit, à l'indescriptible, à l'inexplicable, aux vibrations universelles, « to go with the flow », alors finalement c’est chez ma "bloguocopine" Candy que je décide de piquer le truc. Comme j’aborde plutôt un style de brebis solitaire que de mouton bien tondu, j’en profite pour revisiter ce questionnaire en le remaniant quelque peu. J’efface les questions qui me tannent, j’en ajoute une dernière de ma sauce et je laisse le hasard piger dans les 6277 titres de ma bibliothèque...
Underwater Love par Smoke city
1.Comment vous vous sentez aujourd'hui ?
La bonne étoile par M et Ariane Moffat
2. Irez-vous loin dans la vie ?
Me and my girlfriend par Jay Z et Beyoncé (J’ai toujours eu un faible pour le couple mythique de Bonnie et Clyde mais c’est un faible plutôt destructif! Peut-être en le romançant peux-t-on en retirer quelques espoirs...)
3. Comment vos amis vous voient-ils ?
Underwater Love par Smoke city ( L’une de mes chansons fétiches, intéressante réponse de l’univers des hasards mis au défi )
4. C'est quoi, l'histoire de votre vie ?
Hasta Siempre par Victor Jara ( Cela sonne juste...)
5. C'était comment, le lycée ?
April in Paris par Ella Fitzgerald et Louis Armstrong ( Moue dubitative)
6. Comment pouvez-vous avancer dans la vie ?
Rebellion par Arcade Fire ( Touché - coulé )
7. Quelle est la meilleure chose à propos de vos amis ?
Bubble Toes par Jack Johnson ( Hasard qui fait naitre un sourire charmant)
8. Comment va votre vie ?
Keep your worries par Angie Stone et Guru (En plein dans le mille...)
9. Quelle chanson jouera-t-on à votre enterrement ?
Porch par Pearl Jam (Hummm, why not…)
10. Comment le monde vous voit-il ?
To the dancers in the Rain par Emilie Simon (Moue meditative )
11. Aurez-vous une vie heureuse ?
As the world turns par 50 cents (Évidement, tout est dans la roue qui tourne…)
12. Qu'est-ce que vos amis pensent vraiment de vous ?
Gifted par Susheela Raman (Oh! Moue énigmatique. Ah ben! Toujours autant de facilité à me laisser emporter par l'ambiance musicale de Susheela. )
13. Comment me rendre moi-même heureux ?
Above Ground par Norah Jones (Hum, pas fou! C’est d'ailleurs ce que j’avais cru déjà comprendre…)
14. Qu'est-ce que vous devriez faire de votre vie ?
Copacabana par Angie Martinez (Ah! Le Sud, toujours la même vision fantasmée….)
15. Aurez-vous des enfants un jour ?
Misterioso par Thelonious Monk (Mystère résolu avec la naissance de mon petit soleil)
16. Sur quelle chanson vous feriez un strip-tease ?
Family Affairs par Mary J Blidge ( Cela pourrait se faire…)
17. Qu'est-ce que votre maman pense de vous ?
Delirios par Francis Cabrel ( En effet…)
18. Quel est votre plus sombre secret ?
You got me par Eryka Badu et The Roots ( Sourire mystérieux. Une autre toune qui tourne au palmarès de mes préférences )
19. Quelle est la chanson emblème de votre ennemi mortel ?
Water par Rogue Society ( Moue perspicace et pensées amusées)
20. Quelle est votre personnalité ?
Illegal par Carlos Santana et Shakira (…)
21. Question inventée sur le vif pour terminer cette ronde : Quelle est la saveur du jour en trois chansons aléatoires?
Blues in G par BB King puis Veni Sancte Spiritus en chants Grégorien suivi de Cocoon par Björk
Cocoon par Björk
Chanson bonus du jour: Midi 20 par Grand Corps Malade
Lorsque le hasard joue au pendule musical. Surprenant de justesse. Stupides coïncidences ou subtil zeste de surnaturel? Étonnantes croisées d'invisibles sphères. Incroyable YouTube qui partage toutes ces chansons liées! Et avant de retourner à mes moutons qui broutent non loin, je lance le tout au bon vouloir de ceux qui le désirent…
C’est le thème du jour si l’on en suit l’expression choisie, voici donc un thème qui se prête à l’occasion de se plier à ce petit jeu de sphère que j’ai vu passer sur des fils de Toile à maintes reprises cet été. Les petits questionnaires de tous genres fleurissent régulièrement dans l’infernale sphère. Colportés de bulle en bulle, ils finissent par tracer une voie de troupeau virtuel.
Voilà longtemps que je ne me suis pas jointe à un troupeau du genre, avec la rentrée et quelques projets en cours autres que ceux de ma mamamitude, je profite de cette inhabituelle solitude matinale pour chasser l’angoisse interne en quelques niaiseries et humeurs musicales. Je repense à ce questionnaire pseudo ésotérique fait de chansons et de hasards. J’aime l’idée de se laisser guider par l’invisible, croire à ce qui ne se voit pas, à ce qui seulement se perçoit, à l'indescriptible, à l'inexplicable, aux vibrations universelles, « to go with the flow », alors finalement c’est chez ma "bloguocopine" Candy que je décide de piquer le truc. Comme j’aborde plutôt un style de brebis solitaire que de mouton bien tondu, j’en profite pour revisiter ce questionnaire en le remaniant quelque peu. J’efface les questions qui me tannent, j’en ajoute une dernière de ma sauce et je laisse le hasard piger dans les 6277 titres de ma bibliothèque...
Underwater Love par Smoke city
1.Comment vous vous sentez aujourd'hui ?
La bonne étoile par M et Ariane Moffat
2. Irez-vous loin dans la vie ?
Me and my girlfriend par Jay Z et Beyoncé (J’ai toujours eu un faible pour le couple mythique de Bonnie et Clyde mais c’est un faible plutôt destructif! Peut-être en le romançant peux-t-on en retirer quelques espoirs...)
3. Comment vos amis vous voient-ils ?
Underwater Love par Smoke city ( L’une de mes chansons fétiches, intéressante réponse de l’univers des hasards mis au défi )
4. C'est quoi, l'histoire de votre vie ?
Hasta Siempre par Victor Jara ( Cela sonne juste...)
5. C'était comment, le lycée ?
April in Paris par Ella Fitzgerald et Louis Armstrong ( Moue dubitative)
6. Comment pouvez-vous avancer dans la vie ?
Rebellion par Arcade Fire ( Touché - coulé )
7. Quelle est la meilleure chose à propos de vos amis ?
Bubble Toes par Jack Johnson ( Hasard qui fait naitre un sourire charmant)
8. Comment va votre vie ?
Keep your worries par Angie Stone et Guru (En plein dans le mille...)
9. Quelle chanson jouera-t-on à votre enterrement ?
Porch par Pearl Jam (Hummm, why not…)
10. Comment le monde vous voit-il ?
To the dancers in the Rain par Emilie Simon (Moue meditative )
11. Aurez-vous une vie heureuse ?
As the world turns par 50 cents (Évidement, tout est dans la roue qui tourne…)
12. Qu'est-ce que vos amis pensent vraiment de vous ?
Gifted par Susheela Raman (Oh! Moue énigmatique. Ah ben! Toujours autant de facilité à me laisser emporter par l'ambiance musicale de Susheela. )
13. Comment me rendre moi-même heureux ?
Above Ground par Norah Jones (Hum, pas fou! C’est d'ailleurs ce que j’avais cru déjà comprendre…)
14. Qu'est-ce que vous devriez faire de votre vie ?
Copacabana par Angie Martinez (Ah! Le Sud, toujours la même vision fantasmée….)
15. Aurez-vous des enfants un jour ?
Misterioso par Thelonious Monk (Mystère résolu avec la naissance de mon petit soleil)
16. Sur quelle chanson vous feriez un strip-tease ?
Family Affairs par Mary J Blidge ( Cela pourrait se faire…)
17. Qu'est-ce que votre maman pense de vous ?
Delirios par Francis Cabrel ( En effet…)
18. Quel est votre plus sombre secret ?
You got me par Eryka Badu et The Roots ( Sourire mystérieux. Une autre toune qui tourne au palmarès de mes préférences )
19. Quelle est la chanson emblème de votre ennemi mortel ?
Water par Rogue Society ( Moue perspicace et pensées amusées)
20. Quelle est votre personnalité ?
Illegal par Carlos Santana et Shakira (…)
21. Question inventée sur le vif pour terminer cette ronde : Quelle est la saveur du jour en trois chansons aléatoires?
Blues in G par BB King puis Veni Sancte Spiritus en chants Grégorien suivi de Cocoon par Björk
Cocoon par Björk
Chanson bonus du jour: Midi 20 par Grand Corps Malade
Lorsque le hasard joue au pendule musical. Surprenant de justesse. Stupides coïncidences ou subtil zeste de surnaturel? Étonnantes croisées d'invisibles sphères. Incroyable YouTube qui partage toutes ces chansons liées! Et avant de retourner à mes moutons qui broutent non loin, je lance le tout au bon vouloir de ceux qui le désirent…
et les moutons?
Avec septembre revenu, avec les saveurs de l'automne qui s'installent, il est temps de reprendre quelques bonnes habitudes comme celle de l'expression choisie de la semaine. Ainsi voici donc en cette saison de rentrée une vieille expression qui m'est courante...
EXPRESSION via Expressio.fr
« Revenons à nos moutons ! »
SIGNIFICATION
Revenons à notre sujet, à ce dont il est question !
ORIGINE
Cette expression, qui se prononce en général après une digression, nous vient de 1464. Si, pour les moutons de Panurge, il faut se référer à Rabelais, pour ces moutons-ci on reste dans la littérature ancienne, mais c'est cette fois vers une comédie de la fin du Moyen-Âge qu'il faut se retourner,"la farce de Maître Pathelin"[1].
Dans cette histoire, on assiste à un procès dans lequel Maître Pathelin est un avocat douteux qui a réussi à extorquer des marchandises à un drapier, Guillaume Joceaulme. Or, dans ce procès, on juge un berger qui a dérobé des moutons à ce même drapier. Etonné de voir Pathelin dans ces lieux, Joceaulme s'embrouille et entremêle les deux histoires. Le juge ne comprenant pas pourquoi il est question de draps, dit alors au plaignant : "Revenons à nos moutons !".
« De par le diable, vous bavez !
Eh ! Ne savez-vous revenir
Au sujet, sans entretenir
La cour de telle baveries ?
Sus, revenons à ces moutons !
Qu’en fut-il ? »
[1] Ce Pathelin-là n'a bien sûr rien à voir avec le 'patelin', lieu perdu dans lequel vous habitez.
EXPRESSION via Expressio.fr
« Revenons à nos moutons ! »
SIGNIFICATION
Revenons à notre sujet, à ce dont il est question !
ORIGINE
Cette expression, qui se prononce en général après une digression, nous vient de 1464. Si, pour les moutons de Panurge, il faut se référer à Rabelais, pour ces moutons-ci on reste dans la littérature ancienne, mais c'est cette fois vers une comédie de la fin du Moyen-Âge qu'il faut se retourner,"la farce de Maître Pathelin"[1].
Dans cette histoire, on assiste à un procès dans lequel Maître Pathelin est un avocat douteux qui a réussi à extorquer des marchandises à un drapier, Guillaume Joceaulme. Or, dans ce procès, on juge un berger qui a dérobé des moutons à ce même drapier. Etonné de voir Pathelin dans ces lieux, Joceaulme s'embrouille et entremêle les deux histoires. Le juge ne comprenant pas pourquoi il est question de draps, dit alors au plaignant : "Revenons à nos moutons !".
« De par le diable, vous bavez !
Eh ! Ne savez-vous revenir
Au sujet, sans entretenir
La cour de telle baveries ?
Sus, revenons à ces moutons !
Qu’en fut-il ? »
[1] Ce Pathelin-là n'a bien sûr rien à voir avec le 'patelin', lieu perdu dans lequel vous habitez.