Dans la balance de mes cogitations internes
Positiver existe dans le dictionnaire, il signifie l’action de rendre positif, d’améliorer, de démontrer confiance et optimisme. Pourtant, malgré son évidence, son contraire le verbe « négativer » est un pur barbarisme, absent du dictionnaire il n’existe tout simplement pas dans l'univers sacré de Robert! Voilà qui m’étonne profondément, pourquoi cette absence puisqu’il exprime tout aussi bien l’idée de rendre négatif, de dévaluer et de démontrer pessimisme et insécurité?
En mon dictionnaire interne, « négativiser » c’est ne penser qu’à ce que l’on a pas pu faire, à ce que l’on a raté, à ce qui nous a déçu ou déplu, à toutes ces petites choses que l’on aurait souhaité mais qui, pour une raison ou une autre, nous ont échappé. Alors que positiver ou selon mon propre barbarisme : « Positiviser » c’est penser à toutes ces petites choses que l’on a accompli, à tout ce que l’on a réussi, à tout ce que l’on a fait de bien malgré les obstacles et les misères du quotidien humain.
Je crois fermement que pour avancer dans la vie, il est nécessaire de la « positiviser », ainsi l’on envoie dans l’univers des vibrations chargées d’espoir et de bonne volonté. Et si l’univers est un miroir, comme beaucoup le croient, il nous enverra du bien-être en retour, c'est tout aussi logique. Si la violence entraine la violence, si la haine appelle la haine alors il est clair que l'espoir trouve l'espoir et que l'amour amène l'amour...
Sans avoir besoin de le lire, je sais que c’est l’idée de fond du fameux « Secret » qui ne révolutionne pas grand chose sous les tropiques puisqu’il ne fait que rappeler un certain bon sens. S'il me tombe sous la main, je le feuillèterai l'esprit ouvert mais je suis certaine qu'il ne fera que me rappeler ce que je sais déjà au plus profond de moi. Travailler sur soi est la tâche la plus importante de son existence.
En théorie, la pensées positive c’est évidemment bien simple, beaucoup plus facile à dire qu’à faire! L’humanité tend vers le chaos, c'est parait-il un fait établi. Ainsi l'humanité entraîne bien souvent ses âmes en des endroits obscurs d’où il est difficile de se dépatouiller le moral. Il est plus facile d'entrer dans les tunnels que d'en sortir. Mais savoir les choses ne veut pas dire que l'on est toujours en mesure de les appliquer. C’est pour cela qu’il faut parfois se forcer à positiver, se forcer à voir le meilleur de nos vies afin de mieux combattre le mauvais qui traîne sous nos semelles sales. Et si l’action de positiver pouvait aider les ficelles du destin à nous conforter?
Je médite régulièrement sur ce sujet, ce carnet est aussi une sorte d'outil pour cheminer dans cette direction. Ici, je refuse de disséquer en long et en large mes craintes, mes angoisses, mes souffrances intérieures, mes horreurs. Ici, je ne veux planter que des graines de bien-être et de bonheur. Ce n’est pas facile tous les jours, mais c’est l’idée de fond.
Plus on regarde ce qui est bon dans sa vie et plus on a envie de la vivre. C’est d’une logique sans faille. Plus jeune, je n’ai pas toujours eu cette conviction, cette envie de vivre. Plus jeune, j’ai parfois succombé aux chuchotements de mes démons. Plus jeune, je pouvais être désabusée même si j’étais entourée d’amis, je pouvais me trouver laide même si j’étais jolie comme un cœur, je pouvais me trouver grosse alors que j’étais filiforme, je pouvais me trouver nulle lorsque tant m’adoraient. Je ne pouvais voir que mes défauts, mes imperfections, mes échecs, je ne voyais que les petits détails négatifs de ma personne. Un filtre opaque distortionnait mes réalités. Je me vidais de mes forces. J'oubliais mes lumières et je sombrais dans l'abîme de mes ténèbres. Je les explorais et je m'y noyais. Plus jeune, j’avais parfois bien de la difficulté à accrocher mes bonheurs, à surmonter mes faiblesses, à consoler mes douleurs, à avoir confiance en un monde meilleur…
Avec l’âge, je me fais plus sage. Je reconnais mes chances et mes privilèges. Je les dépose consciemment sur ma balance intérieure pour équilibrer le dur coté de ces malchances et désespoirs qui alourdissent mes idées. J’incorpore et je forme en mon cerveau l’idée de positivisme afin de percevoir mon propre équilibre. Avec l’âge, je prends mon destin en main. Je le façonne en des pensées légères. Je le désire épanoui. Je m’exerce à m’améliorer l'être. J'accepte désormais les souffrances et les obstacles tout en gardant espoir de les traverser. J'affronte. Je prends patience devant les étapes de la vie. J'aime sans complexe. Avec le temps et grâce à l'affection de mes proches, j'apprends à m'aimer. Je dérape encore un parfois mais ce n'est plus grave. Je combats. En devenant mère je réalise chaque jour à quel point j'aime vivre, je réalise que je veux vivre pour être mère, épouse, femme. Il va s'en dire que l'on sait mieux aimer l'autre lorsque l'on arrive à s'apprécier à sa juste valeur sans se déprécier pour un oui ou pour un non. Avec amour, j'écarte ces haines qui me détruisent. Je suis encore bien imparfaite mais je me perfectionne un peu plus chaque année. Je me construis tel que je l'entends, tel que je le ressens, telle que je suis.
Le moteur de ma vingtaine ne carburait qu'avec un seul mot : liberté. J'ai misé sur ce concept toute ma volonté. Je l'ai assimilé à mon identité. Libre je vieillis. Le moteur de ma trentaine tourne désormais autour de cette subtile sensation d’équilibre qui me tient les neurones par les fesses, je découvre cette sensation fragile que je m’évertue à apprivoiser. Quel sera le moteur de ma quarantaine pour ma quarantaine? C’est encore tout un mystère. Pour l'instant, je ne m'en préoccupe point, j'ai encore le temps de murir. Mois après mois, je mets tout mon courage à essayer d'atteindre ce meilleur auquel j'aspire. Je ne veux pas pleurnicher lorsque sonneront mes trente-cinq ans dans les coups fracassant la nouvelle année 2008. Je ne veux pas pleurer toutes les larmes de mon corps, malgré les rides qui s'affirment, je veux sourire à pleines dents (enfin avec celles qui me restent tout du moins!) en soufflant la multitude de bougies qui brilleront sur mon gâteau gourmand...
Il serait bon de préciser que le mot "Positiver" n'existe pas au départ dans la langue française. Il a fini par rentrer dans l'usage courant (et même dans les dictionnaires) suite au à slogan publicitaire bien connu.
RépondreSupprimerMerci Carrefour...