Une conférence de presse sur le bord du grand lac que l’on soigne de multiples attentions. Une quinzaine de médias qui s’en mettent plein les oreilles, plein l’objectif. L'actualité est verte. Ma pomme se fond dans le décor, prend des notes, appuie sur sa gâchette. Un gigantesque terrain, une maison qui n’est pas un manoir mais qui semble des plus confortables. Un soupir intérieur. Je ne peux m’empêcher de remarquer les privilèges de ce petit univers. Au milieu des supra-riches, Etolane sans un sou dans ses poches se grattouille sa cervelle d’artiste…
Etolane, l’esprit bouillonnant, cogite au pire et au meilleur. Elle pense à toutes ces galaxies humaines qui se côtoient sur une même planète. Elle réfléchit à toutes ces différences qui peuplent l'humanité. À tous ces contrastes qui l'agitent, qui la rendent aussi folle que belle, aussi laide que bête, aussi intelligente qu’infernale. L'humanité tangue dans sa pomme des bois. Une pomme encerclée de citadins qui profitent bruyamment de sa brousse tranquille. Une pomme d'Etolane qui se pose toutes sortes de questions existentielles. Un soupçon d’envie, un souffle de révolte, un zeste d’espoir, quelques tergiversations, un pèle mêle d’émotions qui font une soupe de contradictions. Une fois rentrée à la maison, elle se confie à son homme.
- Y’avait un terrain genre cinq fois plus grand que chez nous, une grande maison sympa, une vue magnifique! Tout cela est habité quelques semaines par année. C’était un peu dur de ne pas verdir de l’intérieur…
- T’avais des algues bleues dans le cœur ma chérie?
Elle éclate de rire devant la pertinence de sa réponse. Dieu qu'elle peut aimer ce beau grand garçon qui la prend dans ses bras! Entourée de son affection, elle revégetalise d'amour et de raison ses entrailles tourmentées pour ne point laisser les toxines polluer les berges de son âme qui divague…
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