vendredi, janvier 26, 2007

Froidure nocturne

Leave a Comment
Froidure nocturne

Frigorifiée, je marche sous les étoiles au coté de Juan. Bien emmitouflée, je me recroqueville sous ma capuche. Mes narines se givrent avec chaque respiration. L’air est cruel. J’ai oublié mes gants. Je ferme les poings à l’intérieur de mes manches. Je remonte mon écharpe par dessus mon nez. Ma peau se durcit sous la morsure de la nuit glaciale. Les pieds bien chaussés dans mes épaisses bottes de Yéti, je foule la neige qui bruisse sous mes pas.

Entre mes bottes et mon manteau mi-long, mes jambes simplement recouvertes d’un jean souffrent le martyr avec chaque seconde qui s’écoule. Le moindre courant d’air leur est fatal. Mes cuisses brûlent de froid! Une sensation unique qui pince la chair mais qui, étrangement, ressemble à une brûlure. Un feu arctique m’attaque le corps. Déjà que j’ai failli perdre deux doigts en prenant des photos de froid!J’accélère mon pas.

Juan qui a oublié sa "tuque" est une cheminée humaine qui se fait absorber la cervelle par l’hiver revenu. Il s’en plaint en quelques remarques comiques. L’on court pour traverser les derniers cinquante mètres qui nous séparent de la voiture. L’habitacle est congelé mais l’absence de tout vent est déjà un soulagement! L’on démarre en trombe pour aller chercher notre petit astre bambin, bien au chaud, non loin de là. Il fait -25 sans facteur vent, ce qui doit donner une température ressentie d’à peu près -35 (ce matin -41! Le froid fait onduler le jour lumineux en une danse polaire, j'hiberne sous le soleil).

Hall-IIStatue-de-glace

Dans les chambres de l’hôtel de glace la température se situe autour de -5. Lorsque l’on arrive de l’extérieur, engourdi par le froid extrême, la différence est flagrante, il y fait doux, l’on y est bien. Ce qui me rappelle que chacune de nos perceptions est bel et bien influencée par le contexte qui la génère…

0 commentaires: