jeudi, septembre 29, 2005

Leave a Comment
Under the weather

La traductrice en moi cogite depuis des heures sur cette expression qui s’adapte parfaitement à ses circonstances présentes sans pour autant trouver la force de faire les recherches nécessaires afin de trouver l’expression francophone adéquate.

Une nouvelle dépression climatique s’abat sur le Québec tandis que je reprends peu à peu du poil de la bête. Le maudit virus m’agresse. Je perds ma voix. Congestionne, crache et râle. La toux réveille le bébé en mon ventre. Un bébé miellé qui gigote alors que j’essaie d’apaiser ma gorge en feu.


Mon ventre, devenu une montagne, tressaille sous les coups de la vie qui se cache en lui. Je sensdes bouts de Lily-Soleil sous ma peau, elle me fait vibrer de l’intérieur. Je vois passer des vagues qui me secouent la chair. Plus je me repose, plus la petite se démène. Elle fait naître en mon corps toutes sortes de sensations. Sensations nouvelles qui m’animent l’esprit sans que je ne sache bien quoi en faire. Je ne suis plus sure d’être propriétaire de mon être. Impression de me transformer en baleine (clin d’œil à Moukmouk que je salue au passage et remercie de son petit mot imagé en coulisse d'ici.) Mon homme ému et pas décontenancé pour un sou me dit :

- Ben c’est normal t’es comme une "deux en une"!
- Hum…
- Non c’est vrai en fait, t’es comme une bonne occasion!
- Mouais, en attendant je me sens pas mal épaisse et maganée! Mais t’es gentil pareil!


Les rafales déplument les arbres et l’été s’envole en souffles d’automne énervé. Le temps se déchaîne sur nos têtes. Après les pluies diluviennes qui ont tant fait gonfler le grand lac à deux pas de ma cabane (que celui-ci en a avalé la plage), c'est le vent qui vient faire des siennes dans la belle province. D'après les nouvelles, Montréal en prend pour son grade!

Plus près de chez nous, ces derniers jours le lac a assez débordé pour que les locaux viennent constater la fureur des eaux. Époustouflés, ils n’en reviennent pas de le voir monter si haut. Puis deux jours de soleil que je n’ai pas vu passer tant je suis sous la tourmente ont chassé les nuages. Mais voilà qu'aujourd'hui le retour du ciel en colère emporte le courant électrique des heures durant. Un calme plat s’installe dans ma maisonnée. Je suis si fatiguée que j’attends que cela passe en priant seulement pour qu’aucun arbre ne défonce le toit. Le jour s’éteint dans une atmosphère primaire.

Heureusement l’électricité revient avant que ne tombe la nuit. Avec l'obscurité revient la modernité! Je pense à tous ces pauvres gens victimes des ouragans. Les nouvelles n’arrêtent pas de parler de ces changements climatiques qui bousculent nos habitudes. C’est maintenant une réalité, et pourtant il me semble bien qu’il n’y a pas si longtemps tout le monde s’en moquait plus ou moins! J’imagine que l’humanité évolue malgré elle. Le (mauvais) temps se charge de la mater. Espérons que mon bébé ne naîtra pas dans un monde trop déboussolé…

L’homme s’en inquiète. Je me dis que l’important c’est de mettre au monde des enfants qui seront plus responsables que leurs ancêtres. Peut-être pourront-ils réparer les erreurs de leurs aînés pour que continue de progresser nos sociétés. Nous devons trouver de nouveaux équilibres pour survivre. Cela ne se fera sûrement pas sans heurts. Mais sans espoirs, n’est-ce pas le monde entier qui se meurt?

Débordements-IIFin-septembre

0 commentaires: