mercredi, septembre 14, 2005

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Soleil brillant

Après plusieurs jours de traduction intensive, mon cerveau est en miettes et mon corps demande grâce. Pas facile d’être enceinte jusqu’aux dents et de devoir rester assise devant l’écran des heures durant. Concentrée, l'esprit ciblé sur un seul document, comme un désert à traverser. Les jours sont beaux et chauds, mais je ne les vois pas passer. Je ne sens que l’humidité m’enrober, me faire gonfler comme un ballon d'eau, je ne sens que ma sensibilité s’exacerber. Plus assez d'énergie pour vivre ces restants d'été qui m'enrobent. Douche froide pour ne pas fondre sur place. Les nuits sont courtes, les nuits sont rudes. Comme un naufragé oublié, je rame sur mon radeau branlant pour ne pas couler. Repos obligatoire en attendant de remettre le pied à terre…

Les émotions d’art me manquent. Je n’en peux plus de réfléchir carré. J’ai besoin de m’évader mais avant cela je dois me reposer! Ces plages de repos obligatoires où le corps reprend le contrôle sont des passages obligés pour ne pas lui donner une raison d’expulser le bébé avant qu’il ne soit prêt à voir poindre le jour. P'tite Lily Soleil qui prend de plus en plus de place dans mon ventre, dans ma tête, dans mes émotions. Ce corps qui se transforme, qui prend des formes qui m'effraient, qui devient rond comme le soleil qui brûlerait ma peau si j'avais le luxe de pouvoir descendre un coup sur ce coin de sable qui m'ensorcelle.

Demain, une assignation cinéma. Un peu de travail pas payant mais tout autant ressourçant pour mes idées ravagées. Pourquoi est-ce toujours là où il n'y a pas d'argent à faire que j'en sors le plus comblée? Pas de salaire pour ces articles diffusés localement à une dizaine de milliers d'exemplaires mais toutes sortes de sorties gratuites qui bousculent ma routine de brousse. Petit bonheurs urbains pour ma pomme sauvage. Paradoxes de circonstances...

Je sens les facultés de mon corps diminuer avec chaque semaine qui passe. Combien de temps encore vais-je pouvoir fonctionner? C’est une question de tous les instants…

Je ralentis, je m’alourdis, je me raisonne, je voudrais essayer de profiter de ces instants de d’existence qu’il me reste avant de devenir mère pour la vie, savourer cette saison qui s’achève pour croquer à pleines dents dans la prochaine.

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