lundi, juillet 05, 2004

Leave a Comment
1200 ième post...

Samedi de juillet,
Montréal matin.


Un matin comme il y en eut tant d’autres dans ma vie. Montréal se chauffe l’asphalte sous un soleil de plomb. Foules et cacophonie urbaine. Toujours la même impression de rentrer à la maison, toujours la même envie de fuguer au fond de l’être.

J’aime Montréal autant que je la fuis. Étranges sensations, cocktail de paradoxes et de mémoires. Je contemple la montagne au loin. Perchée haut sur ce balcon, je regarde le ciel. J’écoute les oiseaux et le ronron des autos. Ves, K. et Juan dorment encore.

Tranquillement, le soleil éblouissant grimpe dan un ciel d’azur...

Montréal la belle, Montréal toute verte. Arbres épanouis et oiseaux chantant le béton. Quelque part autour du plateau magique, je respire la ville une autre fois. Escaliers en colimaçon, bruissements de feuilles et le vrombissement d’un hélicoptère haut dans le ciel accompagnent mes pensées confondues...

Simplement vêtue d’un bas de pyjama et d’un « soutien » brodé, le regard dans les arrières cours bariolées, j’aspire la lumière citadine sur ma poitrine. Rayons de chaleur pour cœur glacé.

Il est encore bien tôt en ce samedi de juillet, en ce Montréal matin...

Lorsque je suis au village, entourée de nos gaulois locaux, je ne pense guère aux curiosités montréalaises. Mon goût pour ces curiosités citadines s’est tari avec la naissance de mes cheveux blancs, il a été remplacé par une subtile affection baroque. Pas besoin de penser à Montréal, je la trimballe au fond de moi. Morceaux de ville en mes pores, petit bout de plateau ancré en mon identité, plus profondément que ces coccinelles qui me courent sur la peau.

Derrière Montréal il y a l’enfance. La France. Un autre état. Un autre continent. L’année de mes quinze ans une autre « moi » est née au cœur de la grande ville bilingue. Montréal Ouest ou Est, comme tu me parus immense du haut de mes 15 ans.

Montréal ma belle, comme tu me parais petite à l’horizon de mes 32 ans. Toi qui m’as donnée cette allergie du béton, toi qui m’as inculquée cette liberté d’être. Tu m'as appris la tolérance. Tu m’as donnée l’Amour, tu m’as enrobée de tes luxes, tu m’as enivrée de sensations et d’idées, tu m’as tourmentée dans tes excès. Tu m’as divertie à l’aide de tes multiples charmes, sans que je ne m’en rende compte, tout doucement, tu es entrée en moi...

Je t’ai quittée en même temps que Lui. Un jour peut-être redeviendrons-nous amies... ou pas! Je t’aimerai toujours dans le fond de mon cœur. Toujours tu resteras là, enfouie en mon être, tout comme Lui...

0 commentaires: