Son quotidien a sévèrement déraillé en février dernier durant une récréation pas comme les autres...
Bienheureuse de retourner à l'école après des mois cloîtrée à la maison (malgré les restrictions ordonnées par sa condition de santé présente). Pour cette fillette studieuse, qui aime s'instruire, ne pas pouvoir aller à l'école est une véritable punition.
Le premier mois de sa "commo" fut un cauchemar éveillé. Un combat de guerrier invisible contre un méchant coup qui venait ébranler toute notre vie.
Particulièrement après ce jour où je l'ai récupérée plus bleue que blanche (sa peau fine en était translucide), à la sortie d'une matinée d'école où sa maîtresse n'avait absolument pas tenu compte des recommandations faites par la directrice (et nous-même durant une rencontre d'une heure) précédant un essai de retour en classe.
Un essai qui nous a explosé en pleine face au bout de trois jours de confiance mal placée!
Depuis, l'on ramasse les pots cassés par cette maîtresse indigne de ce nom qui se fout royalement de son sort.
Cette ignare femme à qui j'ai fait l'erreur de confier mon enfant fragilisé. Je m'en mordrais les doigts peut-être pour le restant de ma vie.
Ce midi, ne ressemblant à aucun autre, restera à jamais gravé en ma mémoire maternelle...
Ce jour là, j'ai récupéré ma fille en un tel état que j'ai bien senti monter la panique en mon cœur. Une panique sourde et hurlante à la fois. Une frayeur intérieure comme jamais je ne l'avais ressenti auparavant. Ce fut un sentiment puissant. Celui de préserver mon enfant en danger.
Par sa négligence et son incompétence, cette maîtresse venait de sérieusement aggraver son état de santé. Une sérieuse honte à mon sens. De quoi perdre la foi en bien des gens.
Ce midi là, Miss Soleil, si bleue en sa peau translucide, m'a expliqué, avec peine et misère, que son cerveau saignait. Elle se sentait si mal qu'elle avait sincèrement peur de mourir. Elle avait la nausée, des vertiges, et la sensation de s'évanouir. Tout à la fois.
Elle ne se sentait plus elle-même. Perdue en une brume mentale secouée par de violentes migraines, elle ne savait plus qui elle était. Elle était fracassée par cette blessure invisible qui lui tordait la cervelle.
Je l'ai confortée, je l'ai rassurée, je l'ai aimée. Je suis restée calme comme du marbre malgré ce feu silencieux qui me ravageait les entrailles.
Un appel téléphonique qui me met en une belle furie intérieure
Alors que je fais de mon mieux pour que Miss Soleil essaie de s'endormir (après avoir avalé un Advil), sonne le téléphone.
C'est la directrice qui m'apprend que la maîtresse s'est plainte en affirmant que ma puce a refusé de faire une évaluation le matin. Je manque d'exploser alors que geint mon enfant bleue en son lit. À une heure de l'après-midi!
Je réalise alors que je dois défendre l'intégrité de mon enfant souffrant. Cela me fâche tant que la lionne sort de sa caverne une autre fois. Rugissante.
Je lui rappelle en passant qu'il était strictement interdit de lui mettre une feuille d'évaluation sous le nez en sa condition de santé. C'est une question de bon sens!
Alors qu'on a le culot d'insinuer que ma fille fait de la comédie à l'école avec cette commotion, celle-ci se sent mourir en son lit. Et c'est de la comédie?
Je garde mon semi-calme par la force de ma maturité acquise au cours des épreuves de ma vie et de mes volontés instinctives à les surmonter.
Évidement, cette horrible expérience est suivie d'un rapide aller à l'hôpital. Puis c'est tout droit en direction de l'IRDPQ avec, en poche, un diagnostic de syndrome post commotionnel. Bien officiel et certifié.
Ensemble, dans la même galère...
Par solidarité, on se prive de musique trois mois durant. Le temps que ses docteurs ne lui redonne le droit d'en écouter.
De mon côté, la priorité de mes heures est son bien-être. Mettre du rose en son noir. Plus rien d'autre n'existe en mes pensées bouleversées de maman déboussolée.
En cette épopée familiale, son père fait le pacte de ne pas se raser avant qu'elle ne soit guérie. Mais le bougre n'avait alors pas envisagé combien cela pourrait être long!
Les mois passent. La neige fond. Sa barbe pousse. Elle va beaucoup mieux qu'il y a six mois mais elle n'est toujours pas guérie. L'homme apprivoise sa barbe qui s'allonge...
L'IRDPQ comme une bouée de sauvetage dans une tornade d'émotions
La première fois où je suis sortie de notre première rencontre avec l'équipe en charge de la commotion de mon enfant, j'ai recommencé à respirer. Et inspirer. Et expirer. À grosses bouffées intérieures.
Cela faisait trois semaines que je vivais en apnée et j'étais sur le bord de me noyer! À l'époque, je n'imaginais pas encore l'habitude hebdomadaire à laquelle l'on devrait s'adapter...
Ceux-ci en ont même profité pour valoriser la lionne qui avait si bien su couver et protéger son petit (envers et contre tous)...
Ce jour là, j'ai su que nous n'étions plus seuls en cette montagne à gravir pour récupérer notre enfant entière et sans séquelles permanentes.
Et je ne me suis pas trompée. Depuis mars dernier, cette équipe médicale spécialisée nous soutient énormément, de multiples façons. Nous leur en sommes profondément reconnaissants.
La neuropsychologue en charge de Miss Soleil est une perle. Elle lui enseigne différents outils qui lui permettent ensuite de mieux négocier avec les difficultés de son quotidien.
Les parents que nous sommes faisons front, unis en cette tempête qui dure depuis le 6 février dernier, pour aider notre fillette de dix ans à récupérer, à se retrouver entière, à se sentir elle-même.
Je pense que nous avons fait un peu plus de la moitié du fameux long chemin de récupération en commotion. Il en reste encore un certain bout à tirer avant qu'elle ne puisse retourner à l'école comme avant, durant des journées complètes, la semaine durant.
Je suis très fière de ma puce qui a su comprendre et apprendre de cette épreuve qui l'a écrasée en plein hiver. Je la trouve forte. J'entends ses différentes réflexions et je me dis qu'elle n'a rien perdu de son intellect. Son endurance, par exemple, est un autre roman qui s'écrit au présent.
Je crains encore qu'elle n'en garde des séquelles mais je continue d'espérer le contraire.
Que savez-vous vraiment des commotions cérébrales chez les enfants?
En moyenne, 80% des commotions cérébrales se résorbent et se traversent à l'intérieur d'un mois. C'est un fait établi.
Pour le 20% restant, c'est plus compliqué, c'est pas mal au petit bonheur la chance. Cela va de trois mois à jamais....
L'une des plus grandes erreurs et préjugés en ce qui concerne les commotions cérébrales des enfants et que cela guérit plus vite que chez les adultes. Parce-qu'il sont petits.
On le sait bien, les enfants ça récupère vite! Oui mais non, pas en cas de commotion. C'est une grossière erreur qui montre bien l'ignorance des gens sur le sujet.
Une commotion cérébrale se révèle plus grave chez un enfant que chez un adulte de par le fait que son cerveau est encore en développement. Ce qui n'est pas fou si on y pense bien. Faut juste prendre la peine d'y penser, un peu plus que trois secondes et quart..
Ce développement de cerveau en cours rend, en fait cette blessure invisible d'autant plus sérieuse...
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