vendredi, novembre 30, 2012

Faire tourner le four par grand froid...

Ce matin, par -25 degrés sous un soleil éclatant, ma porte était bien givrée. L'hiver faisait le beau tandis que la plupart des gens faisaient la grimace...

Il faut cependant avouer que la lumière est belle par - 25 degrés au soleil. La lumière est belle mais elle reste bien glacée! Et puis le soleil est un couche tôt. Dès 15:30 il entame sa descente. Une heure plus tard, il fait nuit noire...

Le froid met l'atmosphère en suspension. C'est une drôle d'impression. Alors on se réconforte dans la chaleur de nos maisons. L'on commence à penser à Noël. Le paysage s'habille de lumières multicolores et l'on aime se garder le coeur bien au chaud de son foyer...

Un dicton anglais dit: "Home is where the heart is". Lorsque l'hiver nous enserre de ses griffes givrées qu'il y a t-il de plus réconfortant que de se réchauffer le coeur avec les siens en une maison confortable qui sent bon le gâteau?

C'est le temps de faire tourner le four à plein régime, histoire que la maison sente bon et que la chaleur se propage dans la cuisine. L'homme mijote and i bake...

Lorsqu'il fait bien froid dehors c'est toujours là où j'ai envie de concocter un bon gâteau. Et en furetant les recettes du site Vivre délicieusement, je suis tombée sur l'une de ces idées qui me titille l'aventure culinaire.

C'est le genre d'idée qui fait frissonner mon homme mais qui a le don de beaucoup m'amuser...

C'est le genre d'idée qui fait que je regarde des émissions comme Sweet Genius ou Chopped, juste pour le plaisir de voir comment les chefs feront pour cuisiner des aliments incongrus.

C'est donc dans cet ordre d'idée que je suis définitivement tentée par cet espèce de cheesecake aux patates douces. Voici une manière définitivement originale de cuisiner des patates douces!

L'idée de marier en une tarte d'hiver des patates douces avec une préparation de gâteau au fromage me remplit de curiosité. En plus c'est une recette simple que je peux facilement faire avec la Miss...

Exactement le type de recette qu'il me faut pour réchauffer l'hiver qui vient nous glacer les os!

Un dessert hors du commun que je me ferai un plaisir de préparer pour mes amis lors de la prochaine soirée à la maison...

Ce billet s'inscrit dans le programme Vivre délicieusement de General Mills avec lequel je suis affiliée. Les opinions exprimées ici bas n’engagent que ma pomme des bois.

mardi, novembre 27, 2012

Le temps des devoirs...

Avec l'hiver qui s'installe, neige au sol et nuit qui gèle à -17 degrés, la routine des devoirs s'inscrit en ce quotidien rythmé par les journées d'écoles...

Sur un pupitre ancestral la miss étudie. Ce pupitre, trouvé sur les Pac, est venu sans son histoire mais avec toute une aura.

Son histoire s'est perdue au fil des humains qui l'ont trimballé d'un endroit à un autre. Mais son aura d'antan persiste et charme l'enfance qui s'y penche.

Miss Soleil adore travailler sur son "nouveau" pupitre. Un pupitre centenaire qui fait dos à mon bureau de verre, cockpit contemporain, sur lequel trône l'écran.

Si le bois ancien de ce pupitre pouvait parler, il en conterait surement beaucoup. Parfois il me semble l'entendre chuchoter des secrets disparus.

Ma voisine de 83 ans s'extasie devant l'objet qui lui rappelle sa propre enfance. Elle s'exclame: "Oh! mais c'est un pupitre de couvent! Un vrai. Comme dans mon temps!".

Ce pupitre de taille adulte respire en effet une ambiance d'un autre temps. Elle caresse le bois et se laisse glisser en ses souvenirs lointains. Ses yeux pétillent. Ce pupitre ne parle pas mais il évoque une époque révolue où l'Internet était inimaginable, sauf peut-être pour l'imagination de Jules Verne!

Ce pupitre est la seule véritable antiquité de notre maison. Et, il y a quelque chose de rassurant à voir ma puce étudier sur ce pupitre qui a vu défiler des générations d'écoliers. Quelque chose qui me touche profondément...

mercredi, novembre 21, 2012

Ne pas détourner le regard

Hier, j'ai reçu un mot de la maitresse dans le cahier de correspondance de ma fille: Elle y a écrit: "J'ai fait le message à l'enseignante et à la direction de notre discussion de jeudi dernier. Ils feront les démarches."

Sur ce à quoi j'ai répondu: "Merci. Cela me rassure et me soulage." Mais à quoi rime tout cela se demandera le lecteur de passage?

Okay, j'utilise le cahier de ma fille pour parler en code avec sa maitresse. Ce message pourra même s'auto-détruire dans quelques secondes!

Mais pour mieux en comprendre l'histoire remontons le temps. Ma puce que je nomme ici Miss Soleil possède bien l'astre lumineux en son identité.

Il en fait la deuxième partie de son prénom. La première partie est Lily. En notre quartier boisé un autre petit soleil rôde. La première partie de son prénom est Marie.

Mon quartier boisé consiste en une rue en forme de U qui traverse la forêt. Bordée de maisons et de chalets, elle est habitée par quelques retraités. Plusieurs vacanciers qui y possèdent leur chalet d'été et de rares familles comme la nôtre y vivent à l'année. En compagnie des retraités. Nous sommes à la fin du U. Sur l'autre rue qui en fait la lettre, réside la famille de la petite Marie.

Petite Marie, haute comme trois pommes assises, petite Marie que je surnomme affectueusement l'enfant errante du quartier.

Quatre ans et des poussières, elle possède une bouille de diablotine. Débrouillarde comme l'enfer, elle est peu bavarde. Si peu bavarde qu'il m'a fallu plusieurs semaines pour mettre le doigt sur son subtil retard de langage.

Marie est un petit bout de fille qui aime beaucoup Miss Soleil. Miss Soleil aime aussi beaucoup Marie. Elle est comme une petite sœur qu'elle n'aurait jamais eu.

Marie fugue régulièrement de sa maison pour partir à l'aventure de la vie. En notre U boisé tout le monde la connait. Tout le monde en parle. L'été dernier la petite fille errante venait régulièrement toquer à ma porte lorsque Miss Soleil s'amusait au camp.J'en reconnaissais le bruit distinctif. Je soupçonnais sa petite tête qui ne dépasse pas de la vitre qui coupe ma porte en deux.

Mais autant elle est bienvenue chez nous, dans le monde d'enfance de ma fille, autant lorsqu'elle celle-ci est absente je dois la renvoyer. Question de principes...

Marie est la seule fillette que je connaisse qui n'aime pas être chez elle. Jamais elle ne parle de ses parents. En son regard quelques fissures se dessinent déjà. Dans le voisinage à force de la voir errer, les langues vont bon train...

Dieu merci tout le monde garde un œil sur elle. En notre quartier de lac, elle est en relative sécurité. Ici les gens jugent peu. En l'individualisme qui fait le tissu de notre société moderne, les voisins ne se mêlent pas des histoires des autres.

Mais les bruits courent sur la famille de l'enfant. Cette famille dénote dans le paysage paisible qui fait notre vie de quartier. Une vie de quartier qui coule des beaux jours entre lac et sapins.

J'essaie d'enquêter discrètement sur la chose. Je réalise vite comment elle nous regarde avec curiosité. Avec un regard pour le moins étrange. Je dis à Juan: "C'est quand même bizarre, elle a des yeux de touriste quand elle vient chez nous. On dirait qu'elle vient se changer les idées comme si elle allait en voyage!".

Plus je creuse son cas et plus je me trouve confrontée à une situation à laquelle je ne suis pas préparée.

Marie a une grande sœur de neuf ans. Je sais que je lui fais peur. Elle a déjà dit à ma puce, qui s'est empressée de me le rapporter, que j'étais conne. Chez nous, la vie est belle pour les enfants tant que les règles sont respectées. Celles-ci sont simples. Pas de gros mots ni de mauvaises attitudes et l'on se respecte les uns les autres.

Je suis le gendarme en chef de la maisonnée. Je pratique mon autorité en haussant la voix mais sans l'élever.À mes sens il n'y a pas de raison valable pour qu'un adulte crie sur un enfant. Dans tous les cas, c'est l'expression d'un échec adulte. De celui qui n'arrive pas à se contenir ni à se contrôler.

Évidement il y a de ces soirs où la barre à tenir est haute. Les soirs de fatigue, de soucis, de douleurs. Ces soirs ou journées difficiles où un enfant peut facilement faire exploser un adulte à bout de nerfs. Car il y a crier puis il y a hurler et alors cela va crescendo dans une violence qui démontre le pire de nos humanités.

De ce pire que l'on ne veut pas enseigner à nos enfants. Car une fois ce pire enseigné, il peut contaminer et il risque de se prolonger dans les générations qui suivent. C'est un cycle vicieux.

Selon la déclaration des Droits de l’Enfant de Genève datant de 1924 « L’humanité doit donner aux enfants ce qu’elle a de meilleur ». C'est ce que je crois profondément en mon éducation parentale, c'est à la source de ce mouvement intérieur qui me fait rechercher le meilleur de ma peau depuis que je suis devenue maman.

Mais je suis aussi une maman qui n'a aucune hésitation à discipliner les enfants des autres. S'il sont sur mon territoire maternel et qu'ils abusent, ils risquent d'y goûter...

Étonnement Miss Soleil ne me considère pas si sévère que cela. Elle m'aime. Je le sais. Je l'aime. Elle le sait. Elle a confiance en ses parents et ceci lui donne confiance en les adultes. Une confiance que ne possède pas la petite Marie.

Les premiers mois à creuser son sort, j'ai constaté combien sa confiance dans les adultes était nulle. Si je lui posais une question, elle regardait Miss Soleil le regard étonné. Ma fille l'encourageait à me répondre. Par son affection en mon enfant, Marie osait parler. Oh! Je n'apprenais pas grand chose. Des bribes. Assez pour en comprendre pas mal.

Et pendant ce temps parle le voisinage qui s'inquiète. Tout le quartier est au courant des hurlements qui font le quotidien de cette maison où coule l'argent. Les parents sont colériques disent les plus diplomates. Il faut appeler la DPJ disent les plus aigris. Ceux là qui ont eu du fil à retordre avec eux.

Mais personne ne fait rien. Tout le monde perçoit bien la violence psychologique qui se dégage de ces quatre murs. Une violence qui contraste avec le rythme de vie ambiant. Tout le monde s'étonne de voir une enfant de quatre ans errer dans le quartier à toute heure du jour. Tout le monde la comprend. Personne ne voudrait vivre chez elle. La situation se déroule en un silence rempli de non dits.

Une mamie est révoltée. Une autre, qui a pour hobby de recueillir les chats égarés, s’occupe de Marie comme on donne du lait à un petit chaton. Quand ma puce n'est pas à la maison, c'est là qu'elle va se réfugier. Le lait qu'elle va laper n'est qu'un peu d'attention et de chaleur humaine.

Quand ma puce est là, Marie connait le même sort que mon enfant. Je la nourris, je lui parle, je l'éduque, je lui donne la liberté de jouer en un cocon bien tissé. En sécurité. En douceur. Et je médite sur son sort. Plus ou moins en silence.

Parfois en mon compte Facebook personnel je ne peux m'empêcher d'en parler.Puis vient un samedi comme un autre où Marie débarque à la maison en plein après midi. Elle est accompagnée de sa grande sœur. Elles demandent pour aller jouer dans la chambre à Lily.

Quelques minutes plus tard arrive ma rejetonne qui se plaint du comportement de Marie. Me voilà dans la chambre...

- Ben alors Marie, tu dis des gros mots? Tu sais que ce n'est pas permis chez nous. Tu connais les règles... 

L'enfant opine de son regard vif de biche effarouchée. Lorsque je la discipline, le ton ferme, je vois toujours rôder la peur en ses yeux. Je la déconcerte. Et elle obéit. Ce n'est jamais un problème.Mais ce samedi là, je perçois un problème.

C'est ce sixième sens de maman qui fait bip-bip. De celui qui guide la doctrine du gendarme en chef. Alors que ma puce grogne la mauvaise attitude de Marie, j'observe l'enfant et sa sœur en silence avant de demander:

- Mais alors Marie, tu t'es donc bien levée du mauvais pied ce matin! Tu as un problème en particulier? 

Effarouchée, elle opine de son petit menton qui frémit d'émotion. Pas un son ne sort de sa bouche cloitrée. Pendant ce temps ma puce en rajoute, outrée que je ne sévisse pas. La grande se tait. Elle aussi observe. Je fais taire Miss Soleil qui me fait les gros yeux.

- Voyons Marie, alors qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui? Pourquoi es-tu de si mauvaise humeur? 

 Je regarde les filles et j'ajoute:

- Il faut comprendre pourquoi Marie est mal dans sa peau aujourd'hui. S'il y a quelque chose, il suffit de le dire. Une fois que l'on se comprend cela va toujours mieux...

La grande écarquille les yeux. Je m'approche de Marie pour la serrer dans mes bras. L'enfant est tendue comme un nerf à vif. J'insiste. Et c'est alors que le sac s'ouvre et que, comme dirait les anglais, le chat sort du sac et me saute en pleine face!

La petite s'ouvre. Comme elle parle une sorte de dialecte pas toujours compréhensible à mon oreille, sa sœur entreprend de traduire. Ainsi j'apprends que leurs parents se sont chicanés, que cela a brassé. Que la mère a dit qu'elle voulait quitter le père. Cela a crié, hurlé, sacré à volonté. Cela a brassé toute la maisonnée pourtant habituée à beaucoup.

Et la grande qui avait laissé trainer je ne sais quoi, je ne sais où, écope des foudres de l'homme. J'apprends alors qu'il l'a prise par le cou pour la lever dans les airs. Alors que j'apprends cette triste réalité la petite Marie frissonne. Tout son être est bouleversé. Choqué. Déstabilisé.

"My god, j'ai un chat en pleine face, il griffe!" Hurle un coin de ma conscience paniqué. Je garde mon calme et continue d'écouter. J'essaie de remettre un peu d'ordre en ce chaos mental qui règne chez ses fillettes. Leur état me touche si profondément que tout mon être en est troublé.

Je dois faire mon devoir d'adulte. Et mon devoir est de leur montrer que le meilleur existe. Il y a autre chose à la vie que le pire. Je rassure ces craintes qu'elles me partagent:

- Ils vont peut-être pas obligatoirement se quitter. Ce n'est pas la première fois qu'ils se disputent? 

Les deux acquiescent en même temps.

- Et ils sont encore ensemble. Ils se sont pas quittés encore même s'ils se disputent souvent. Il y a de fortes chances pour que cela soit pareil ce coup-ci aussi. 

Je les vois se détendre un peu. Je poursuis:

- Vous savez les filles. Tous les enfants sont toujours un peu tannants. Cela fait partie de la nature de l'enfant. Comme les adultes sont tous un peu chiants. C'est la vie. Mais si un enfant fait une bêtise, un adulte à le droit de le gronder, il a le droit de le punir mais il n'a pas le droit de le brasser! Aucune raison n'est bonne pour qu'un adulte brasse un enfant. 

Je regarde la plus grande avec attention. Je ne vois aucune marque sur son cou mais je vois bien les ecchymoses au fond de ses yeux. Celles qui bleuissent son âme d'enfant de neuf ans.

-Est-ce la première fois que cela arrive? 

Elle marmonne une réponse plus ou moins compréhensible. Je continue:

- Tu sais personne n'a le droit de te brasser. Si cela recommence tu dois absolument en parler à ta maitresse. 

Elle me répond:

- Je lui ai déjà dit! 
- Ah oui? Et elle a dit quoi? 
- Elle a dit comme ma mère. 
- Et ta mère, elle dit quoi? 

L'enfant hausse les épaules. Muette comme une carpe. L'homme vient alors me dire que leur père vient les récupérer. Il est dehors. Il n'a aucune idée du chat qui vient de me sauter en pleine face.

Les fillettes partent. Je reste déboussolée. Car là ma limite est dépassée. Prendre un enfant par le cou pour le lever au plafond me fait honte. Honte de ma race. Sur Facebook, en un cercle bien fermé, je déballe mon émoi.

Dans la foulée je reçois le témoignage d'un ami qui me confesse qu'il a vécu ce type de violence lorsqu'il était petit. Il me confie combien il aurait aimé qu'un adulte s'en mêle. Combien il doit encore soigner les blessures psychologiques qui ont marqué son âme au fer rouge. Cela me touche le coeur.

Mais se mêler de quoi? Quoi? Comment? Où? Le sujet est si délicat! J'ai une patate chaude dans les mains. Elle brûle...

J'appelle mon amie qui travaille à la DPJ. On discute. Je n'arrive pas à me résoudre à faire un signalement.

De quoi je me mêle d'abord?

Le trouble continue de progresser en ma conscience qui se ronge...

Deux semaines passent. Arrive le temps des rencontres de parents avec la maitresse de Miss Soleil. Ma puce collectionne les bonnes notes. Elle a 90% de moyenne générale. Bonne élève, disciplinée, la maitresse est contente d'elle. On est fiers de notre progéniture.

Arrive la question fatidique de la maitresse:

- Bon alors c'est ça! Vous avez pas d'autres questions à me poser? 

Ma conscience voit alors une porte ouverte où s'engouffrer...

- Heu, ben en fait, je me demandais, est-ce qu'il y a une travailleuse sociale à l'école? 

Désarmée la maitresse me regarde sans comprendre. Alors là, juste là, je décide de regarder en face et non pas de coté. Je laisse le chat sortir du sac!

S'en suit une conversation longue et enrichissante, emplie d'humanité. Un échange humain qui me soulage la conscience. On discute en profondeur du sort de la sœur de la petite Marie. Nous sommes les derniers parents de la journée de la maitresse. Une heure se passe. La maitresse me dit alors que l'on se quitte: "Je vous écrirai un message dans le carnet de la petite dans les prochains jours. N'hésitez pas à me faire un suivi s'il y a quoi que ce soit!"

Aujourd'hui c'est la Journée mondiale de l’Enfance. Je lis l'excellent texte de Maude Goyer.

Je lis que manger à leur faim, vivre en sécurité, développer leur potentiel, apprendre, s’exprimer, faire confiance, croire en l’avenir sont les droits fondamentaux des enfants.

Ils sont bien cités dans la Convention des droits de l’enfant signée à New York le 20 novembre 1989 par 191 pays.

Puis je découvre cette vidéo qui propose une expérience pour le moins troublante.

Et je prends la plume. Pour témoigner. Pour mieux briser le silence. Car je refuse de détourner les yeux.

Je refuse d'être un con de plus dans un monde de brute. Car je crois que le monde est meilleur que celui que voient les enfants maltraités. Que l'humanité vaut mieux. Il y a le pire. Il y a le meilleur. Construisons le meilleur plutôt que le pire...

lundi, novembre 19, 2012

Entre les lignes...


Je blogue ici depuis bientôt dix ans. Rendu là, je me considère comme une sorte de vétérante...

Et le débat qui s'est inscrit en mon fil Twitter à propos du billet précédent me fait repenser à quel point il faut toujours faire attention lorsque l'on juge autrui sur la seule connaissance de ce que l'on en découvre virtuellement.

Il est impossible de connaitre quelqu'un juste par le biais d'un blogue ou des réseaux sociaux. Si l’identité numérique est réelle elle est bien souvent incomplète. Les perceptions qu'on s'en fait sont plus souvent reliées à nos propres expériences qu'à la réalité de l'autre...

En bientôt dix ans de blogue j'ai eu maintes fois l'occasion de réfléchir sur le sujet. Ayant régulièrement l'occasion de conjuguer le réel et le virtuel en rencontrant des personnes via le Web, j'ai beaucoup médité sur le concept.

Si un blogue reflète l'essence humaine de son auteur, il ne peut en dévoiler toutes les facettes. Un être humain est bien trop complexe pour cela! D'ailleurs je suis toujours amusée de constater que ceux qui gueulent bien fort virtuellement peuvent se révéler des plus timides au réel.

J'ai aussi appris à ne jamais me faire d'idées préconçues sur ceux que je rencontre virtuellement. Juger ne fait pas partie des principes qui m'habitent. Jeune, j'ai souvent été jugée à tort, j'en connais la douleur et l'injustice. Rapidement j'ai décidé que juger à tort et à travers ne ferait pas partie de mon humanité. Avant que je ne juge quelqu'un il faut qu'il m'ait bien fait souffrir et que j'aie pris le temps de l'analyser en profondeur.

L'humanité regorge de paradoxes en tout genre. Par exemple, en ma propre existence je peux autant apprécier le luxe d'un cinq étoiles qu'être intimement fascinée par le mode de vie Amish. Plus la vie me passe sur le corps et moins elle est faite de blanc ou de noir. Avec le temps, la richesse des nuances humaines agrandit toujours plus mes horizons intérieurs.

Ainsi, j'ai choisi en ce blogue personnel de privilégier un certain aspect de ma personnalité. Celui de ma douceur intérieure. Une partie intégrante de ma personnalité qu'il ne m'est pas toujours facile d'exprimer au réel. Ici j'aime travailler la musicalité des mots tout en m'éloignant de ce qui me déplait de mes pairs.

La vie n'est pas facile pour personne et je ne suis pas du genre à me faire marcher sur les pieds. Je possède un caractère fort, plus rock'n'roll que les mots que j'inscris ici depuis bien des années. J'ai le parler pas mal plus rude que l'écrit. Je possède une répartie aiguisée qui en effraie plusieurs et je ne crains pas de l'utiliser lorsque c'est nécessaire. Mais je n'aime ni les débats inutiles ni les jugements gratuits et j'apprécie avec passion la douceur de vivre.

J'aime la zénitude. J'aime apprendre des diverses philosophies. J'aime comprendre les aléas de nos humanités. Et je travaille à devenir meilleure avec l'âge. J'aspire à vieillir avec sagesse plutôt que de m'aigrir au fil des obstacles d'une vie.

Je n'aime pas exposer mes colères, mes souffrances et mes frustrations à tout vent. Je n'aime pas remuer les mauvais sentiments. Et rien ne me choque plus que la haine et la méchanceté.

Ici, il y a bien longtemps de cela, j'ai décidé de cultiver une certaine tranquillité d'esprit, d'y inspirer ces sentiments d'amour et de paix qui sont à la source de mon être spirituel.

Aussi, ici, j'aime cultiver les bons sentiments, même s'il peut m'arriver de pousser un rare coup de gueule, cela ne s'inscrit pas la direction éditoriale de ce blogue.

En ce petit coin de Toile, je préfère regarder le coté rose de la vie plutôt que d'en disséquer les noirceurs. Ainsi va...

Sous le soleil de novembre...

Durant la fin de semaine qui a bien fêté Miss Soleil, j'ai croisé un virus peu sympathique qui s'est mis dans l'idée de me faire la fête!

Pas mal moins le fun que celle des sept ans de la puce...

Si en se couchant le soir de sa fête ma puce m'a demandé: "Maman tu crois qu'on pourrait demander au Père-Noël de fabriquer une baguette pour retourner le jour de mon anniversaire?" Je ne ferai certainement pas le souhait de remonter le temps pour expérimenter de nouveau les effets d'une bonne grippe!

Ainsi j'ai le privilège de faire partie des premières victimes de la grippe. Justement elle manquait à ma collection d'ennuis de santé celle-là! Selon le docteur elle débarque tôt cette année et j'ai la joie de l'expérimenter en grande primeur.

L'occasion de tester le célèbre Tamiflu et de lire à gogo pour passer le temps. L'occasion de mieux comprendre pourquoi elle a si mauvaise presse et de développer un nouveau respect pour la chose...

Heureusement il semble qu'à date je sois la seule de la famille infectée. Et pendant que je médite sur mon sort au fond de mon lit, je réalise à quel point j'écris trop peu en ce coin de Toile par les temps qui courent. À quel point laisser les mots s'envoler au fil des vents de l'inspiration libre me manque...

J'écris ailleurs, pour le travail, mais écrire ici me manque cruellement. Disons que, pour en résumer les diverses raisons, les suites de ma paralysie faciale de 2011 ont sérieusement ralenti ma plume! Enfin, tout vient à temps à qui sait attendre dit le dicton.

Et aujourd'hui vient le temps de parler de chocolat surprise! Non pas de ceux de Forest Gump: "Mama always said life was like a box of chocolates, you never know what you're gonna get!" mais plutôt de ceux de Kinder!

Avec les oeufs Kinder si on sait toujours quel sorte de chocolat on va manger on ne sait jamais sur quel jouet on va tomber!

D'autant plus que Kinder dévoile une nouvelle collection de jouets miniatures pour 2013...

À la maison, l'on doit avouer un faible pour les figurines Kinder. De celles qu'on dépose ici ou là ou que l'on s'amuse à collectionner pour mieux décorer la maison de Barbie de Miss Soleil!

Et alors que j'écris ce billet, j'en profite pour "instagrammer" cette image qui se retrouve sur Twitter... 

À ma grande surprise, à peine quelques secondes se passent avant que je ne reçoive un message d'une lectrice qui s'étonne de me voir oser publiciser un aliment mauvais pour la santé.

Une autre abonnée de mon fil Twitter se met de la partie pour en défendre le droit et ainsi nait un débat qui m'étonne moi-même!

Aussi étant en train de rédiger ce billet alors que le débat continue de s'inscrire en mon fil d'actualité, je décide d'en tenir compte en ces pensées que j'inscris ici.

Je crois que le plaisir enfantin d'ouvrir un oeuf Kinder vaut bien les calories qu'il comprend. Sans parler que quitte à manger du chocolat, mieux manger un oeuf Kinder qu'une barre quelconque...

En effet j'ai accepté de participer à ce partenariat avec Kinder et j'en explique les raisons en ce billet de février dernier. J'ai mis beaucoup de temps avant d'accepter de m'associer à certaines campagnes comme celle-ci.

J'ai reçu de nombreuses offres au fil des années et j'y ai beaucoup réfléchi avant de finalement accepter quelques rares partenariats qui m'amusaient plus qu'autre chose. Aussi en bientôt dix années de blogue je n'ai jamais désiré incorporer de publicités connexes à mon espace de Toile...

Le débat qui se déroule sur Twitter porte sur le fait que les oeufs Kinder ne sont pas bons pour la santé. Ce sont en effet des sucreries qu'il est bon de consommer avec modération. Et en notre maison les sucreries sont si peu appréciées par ma puce que j'ai parfois l'impression d'avoir une enfant extra-terrestre! Miss Soleil ne trippe pas sucreries, assez pour que cela nous étonne souvent. Enfin on ne s'en plaindra pas...

Les bonbons d'Halloween? Disons que ses parents en ont avalé plus qu'elle et ceci à son grand plaisir. Si elle aime les ramasser, elle aime beaucoup moins les manger. D'ailleurs dans les oeufs Kinder, il arrive bien souvent que cela soit son père (ou sa mère) qui mange le chocolat tandis qu'elle joue avec la découverte du jouet à l'intérieur!

Offrez-lui des légumes et des fruits, elle en mangera avec plaisir. Offrez-lui des sucreries et elle fera vite la difficile. Il n'y a que quelques sucreries qu'elle apprécie et encore, jamais à foison. Sans compter qu'avec un père diabétique, la puce en connait pas mal plus sur la nutrition que bien des d'adultes...

Ce qu'elle préfère lorsque je reçois une boite d'oeufs Kinder, c'est les offrir à ses amis! Elle se nourrit de leur bonheur à les déguster. Cela me fait souvent sourire. Je crois aussi qu'il est souvent pire de démoniser un aliment que d'en apprendre la modération. Après tout qu'il y a t-il de plus attirant que l'interdit?

Alors si vous ne craignez pas les ravages des oeufs Kinder sur vos enfants, vous pouvez toujours aller faire un tour de la page Facebook pour en découvrir la communauté chocolatée...

Nota Bene: Ce billet s'inscrit dans le programme MamanKinder avec lequel je suis affiliée. Les opinions exprimées ici bas n’engagent que ma pomme des bois.

mercredi, novembre 07, 2012

Sept ans...

Ce matin, les toits qui parsèment de vie humaine notre coin de forêt étaient blancs comme neige. Moins sept degrés au soleil. Ainsi vont les jours en nos latitudes nordiques…

Ce matin, les fils de mes réseaux sociaux étaient en liesse à la nouvelle de la réélection d’Obama. L’espoir flottait entre les différents statuts qui l’annonçaient…

Ce matin, ma puce s’est réveillée en s’exclamant : « Plus que trois jours jusqu’à mon anniversaire! ». Pour elle ni le froid ni Obama ne comptaient. Il n’y avait que le sentiment de grandir qui occupait sa petite tête!

Sept ans, un chiffre magique, symbolique, le nombre d’années qui me séparent de son père. Alors que lui approche de l’âge du Christ, je contemple ma quarantaine qui arrive à grands pas.Sept ans, c’est l’âge de raison pour l’enfant.

J’en vois certainement l’évolution. Je sais qu’il faudra beaucoup m’y adapter dans les prochaines années. L'enfance est fugace. Miss Soleil raisonne en même temps qu'elle apprend à lire et écrire. Elle s’affirme et s’épanouit sous mon regard attendri. Sept ans que je l’accompagne en ses jours qui défilent.

L’âge de la raison précède la pré-adolescence. Je lis que c’est le temps béni de la grande enfance. Je veux bien le croire.Et si tout se joue avant six ans comme tant le disent alors est-ce que le plus important est fait? Je n’en suis pas sûre. Rien n’est jamais gagné ni acquis en ce monde terrestre où nous nous ébattons…

Cela dit, les fondations de son enfance sont en effet bien construites. Et maintenant que la structure parentale est intégrée à nos peaux, il faut continuer d’évoluer avec l’enfant qui grandit. Sans cesse ni relâche...

Lorsque ce petit bout de nous est né, je savais qu’il faudrait nous adapter à cette nouvelle équation mais jamais je n’avais imaginé qu’il nous faudrait continuellement s’adapter à son évolution!

Que dès que l’on prendrait des habitudes, il faudrait en changer puisque l’enfant, lui, change tout le temps! Il accélère le temps, il le transforme, il l'aspire…

Prise en un tourbillon d’adaptation maternelle, féminine, je réalise que j’ai oublié de compter les années qui ont suivi sa naissance.

Trop occupée à suivre l’évolution de ce minuscule humain, je n’ai aucune idée de ma vie en 2007 mais je sais très bien comment était mon quotidien lorsqu’elle avait 2 ans.

Ce n’est que depuis qu’elle est entrée à l’école que je recompte les années selon leur chiffre et non selon son âge. En même temps qu’elle grandit, je retrouve de cette individualité que j’ai laissée de côté pour l’accompagner de près.

Avec la quarantaine qui approche, je fais le deuil d’une famille nombreuse. Mon corps n’étant pas disposé à la chose et je ne suis guère disposée à l’y forcer! Alors il faut se faire une raison.

Cette enfant unique fait de moi la mère que j’ai été, la mère que je suis et la mère que je serai. Depuis qu’elle est née, je suis une mère fière de cette puce qui franchit les étapes de la vie avec souplesse et équilibre. Je l'en remercie et j'en suis reconnaissante.

Son existence s’entrelace à la mienne, à la nôtre, pour créer une famille comme je n’en ai jamais connu.Je lui souhaite de traverser ce temps béni d’enfance pour continuer de grandir sans difficulté. Je lui souhaite d'acquérir ces outils nécessaires qui l’aideront à affronter les obstacles de la vie adulte.

 Jusqu’à ce qu’elle s’envole du nid que nous lui avons construit, je serais là pour l’accompagner. Tout comme son père qui la chérit. Nous serons là, à ses cotés, tout comme nous le sommes depuis sept ans.

L’enfance qu’elle vit ne ressemble en rien à la mienne et j’en suis souvent heureuse. Et curieuse. Curieuse de voir comment elle grandira, qui elle deviendra. Curieuse de comprendre ce qu’elle saura m’apprendre sur mes vieux jours.

C’est cette curiosité-là qui parfois me donne la force d’avancer. En ces obscurités qui viennent angoisser les jours difficiles, la mère sait toujours allumer une lumière pour éclairer l’être. Quitte à devenir vieille et fripée...

Cette curiosité de la voir grandir et s'épanouir est comme une flamme bienveillante. Une curiosité enrobée d’un amour puissant. Aussi puissant que la vie qui coule en nos veines…