mercredi, novembre 30, 2011

Au sujet de l'intimidation...

Au sujet de l'intimidation...

Ce matin, j'apprends via les réseaux sociaux le suicide d'une jeune fille de 15 ans en Gaspésie. Avant de mettre fin à ses jours, cette jeune fille a laissé une longue lettre de trois pages à ses parents pour expliquer son geste et leur demander de lui pardonner...

La jeune fille était au bout du rouleau, sa mère impuissante ne savait que faire, malgré ses rencontres avec l'école, rien n'y changeait. Jusqu'au moment où la jeune fille a décidé de prendre son sort entre ses mains et d'échapper à sa souffrance en échappant à la vie...

Une tragédie qui fait déferler une onde de choc sur le Québec. D'un coup l'intimidation se concrétise, il s'humanise, il prend le visage de Marjorie. Le décès de la jeune fille agite les consciences, les médias sociaux s'enflamment. Le Québec se prend une dure réalité en pleine face.
L'intimidation chez les jeunes provoque énormément de suicides. Les mots tuent les adolescents. Chaque année des milliers d'entre eux succombent...

En mes fils d'actualités, j'accroche le YouTube de la Fondation Jasmin Roy. Une fondation qui fait de son mieux pour sensibiliser le problème depuis plusieurs mois sur le Web. J'y découvre le témoignage d'une fillette qui émeut tellement mon cœur de maman qu'il le bouleverse...


Et je pense alors à ma propre fillette qui vient de commencer la maternelle. Ma puce qui doit maintenant gérer les cours d'écoles, les frustrés et les méchants de ce monde.

Déjà elle découvre une violence verbale qui la choque. Quelques fois par semaine, elle me parle de ce qu'elle y voit. Je soupire intérieurement et je fais de mon mieux pour la guider en la jungle humaine qui l'entoure.

Déjà elle comprend que les grands aiment niaiser les petits. Au bout de trois mois, elle en a assez bien compris le principe pour que l'on puisse en discuter amplement.

Affronter l'intimidation dès la maternelle

Je lui explique que ces grands là sont niaiseux, que le mieux c'est de ne pas s'en occuper, de les ignorer. Je lui rappelle que eux aussi étaient à la maternelle il n'y a pas si longtemps. Et à quel point c'est idiot de se moquer de ce que l'on a été. Elle absorbe et comprend. 

Elle me dit: "Ils disent que c'est nul la maternelle mais c'est même pas vrai! Moi je m'amuse comme une folle à la maternelle, j'aime ça!"

On fait aussi le point sur les "grands intéressants", elle a la chance d'en connaitre deux trois, ceux là lui parlent, ils la respectent. Ils lui montrent un exemple à suivre. Je lui dis que j'espère bien que lorsqu'elle sera plus grande, elle fera partie des "grands intéressants" qui ne se moquent pas des plus petits mais qui les aident. Elle décide qu'elle fera partie de ceux là. En mon âme et conscience, je le souhaite.

Tous les jours, l'on parle de son expérience sociale à l'école. Il y a des plus et des moins. Je scrute les moins pour la soutenir au maximum. La maitresse m'apprend que sa classe est difficile et qu'elle y est un ange. Elle est si sage et respectueuse des règles qu'elle fait sourire sa maitresse à lever la main pour lui parler même si elle se trouve à coté d'elle.

Sa maitresse nous dit qu'elle tient bien son bout, elle sait se faire des amis sans pour autant se faire influencer. Aujourd'hui elle m'explique que l'une de ses amies n'était pas très contente car elle n'avait pas voulu l'aider à braver l'un des interdits du parc.

Ma puce me dit aussi que chaque matin à l'école la maitresse leur fait répéter: "Je me mêle de mes affaires." Peut-être bien que cela commence par là. Ensuite vient l'ouverture d'esprit et l'acceptation des différences...

Au fil de nos conversations, j'apprends que les grandes dans le bus la snobent un peu, cela la vexe.  Alors les midis, avant d'aller au bus, l'on discute d'un truc à faire. Un truc à la fois pour essayer de se faire une place là au milieu. L'indifférence est une arme. Conserver une belle énergie en est une autre. J'enquête et je questionne. L'on communique sur le sujet facilement et cela me rassure.

Je laisse passer le temps mais je lui explique que si cela dégénérait, je ne me gênerais pas pour monter dans le bus et en parler à sa chauffeuse. En son sourire, je sens que cela la rassure...

Que font (qui sont) les parents de ces jeunes qui maltraitent les autres?

Toujours lorsqu'il est question d'enfants qui utilisent la méchanceté humaine pour intimider leur pairs, je me demande ce que font les parents de ces enfants là?

Où sont-ils? Qui sont-ils? Pratiquent-ils leur rôle d'éducateur? Sont-ils présents? Sont-ils conscients? Avant de blâmer les enfants pour ce type de comportements, ne faudrait-il pas aussi sensibiliser leurs parents? Ou est-ce que ces parents sont aussi stupides que les comportements de leurs enfants? 

Et puis aujourd'hui, en parcourant différentes informations sur l'intimidation (ou en passant on parle rarement du rôle du parent de l'enfant qui intimide l'autre) une pensée cauchemardesque me traverse l'esprit...

Une idée cauchemardesque...

Et si un jour l'un de ces vilains garnements trouvait en ligne tout ce qui a lien à ma fille depuis sa naissance? Mon enfant bloguée. Se ferait-elle écœurée pour ses photos de bébés? Pour les histoires que sa mère raconte sur son enfance? 

J'ai tendance à espérer qu'elle ait la même réaction révoltée que cette adolescente virulente qui refuse de se laisser marcher sur les pieds! Je la souhaite plus réactionnaire que passive. J'espère qu'elle saura utiliser son intelligence à bon escient...

Au début de son existence, je bloguais encore son prénom au complet, puis un peu avec l'intuition de cette idée infernale qui me traverse aujourd'hui l'esprit, j'ai rapidement décidé de couper son prénom en deux pour en faire un surnom. Vu que son prénom n'est pas commun, cela m'a semblé plus sécuritaire. Mieux vaut prévenir que guérir dit le dicton...

Aujourd'hui par curiosité, je google son prénom pour voir ce qu'il en ressort; quelques vidéos d'elle bébé, quelques photos. Je suis satisfaite des résultats et je me demande si je vais devoir mettre en privé toutes les vidéos où j'utilisais encore son nom au complet et aller changer son nom sur mes photos de Flickr...

Car de nos jours l'intimidation des jeunes commence à l'école et se poursuit en ligne. L'intimidation et la cyberintimidation vont de pair et c'est un cocktail des plus explosifs. Un cocktail à ne pas prendre à la légère...

mardi, novembre 29, 2011

Chroniques d'enfances

Chroniques d'enfances (6 ans déjà)


M'zelle Soleil a eu six ans le 11 novembre dernier. Elle a eu trois gâteaux de fête, plus d'émotions que de cadeaux. Elle s'est éclatée à l'école, puis avec ses amis à Recré O Fun (comme elle l'avait choisi), et finalement elle a apprécié retrouver nos amis à la maison! Enfin une petite fête en nos 4 murs...

Elle s'est réjouie de ses cadeaux (qui compte l'adoption d'un nouveau membre canin) mais elle a surtout aimé rigoler avec les invités...

Et que dire de l'amour qui fait de mon cœur un jardin où j'y cultive la plus belle des fleurs, ma fille? L'élever n'est pas toujours rose mais c'est un bonheur en mon âme.

Elle nous fait grandir à ses cotés. Elle nous entraine en d'autres perspectives d'existence, elle nous déblase l'avenir...


Une charmante petite écolière

M'zelle Soleil adore l'école. Sa maitresse l'adore. Elle collectionne les A et elle m'explique le soir venu toutes ces choses qu'elle a apprises durant le jour. Si fière d'apprendre, elle me fait découvrir toute une panoplie de sensations maternelles nouvelles.

Sa maitresse est une perle. J'apprécie la pédagogie générale de son école mais sa classe n'est pas un cadeau! J'avais cru le comprendre à travers nos discussions et la maitresse nous l'a confirmé lors de la rencontre parentale. Pas facile tous les jours...

Dix-sept enfants, 11 garçons! 11 garçons dont plusieurs avec des troubles d'apprentissages et de comportements. Une classe bruyante qui est un peu une jungle. Mais je suis fière de la voir se débrouiller comme une pro dans tout ce brouhaha humain.

Je sais qu'elle s'en tire bien et c'est tout ce qui compte. La vie est ainsi faite, l'on a pas toujours la chance d'être entourée de gens sans problème. J'imagine que cela fait aussi partie de l'apprentissage...

Alors au commissariat d'enfance, je gendarme. Je veille au grain. Avec passion, je déprogramme les mauvais comportements appris hors du cocon.

Je travaille à son meilleur et j'essaie de conjurer le pire. J'écoute et conseille. J'encadre. Je discipline. J'aime avec raison cet enfant qui nous le rend si bien...

Sur la voiture sale, un jour pluvieux où je reviens de l'emmener au bus, deux cœurs accrochent mon regard. Deux cœurs qui me font sourire et qui mettent de la joie en la grisaille.

Le soir venu la puce nous explique qu'il y avait, ce jour là, une petite fille qui pleurait dans le bus. Elle nous dit que lorsqu'elle voit souffrir un enfant, elle pense toujours à ses parents et combien elle les aime! Et que c'est ce sentiment qui a inspiré ce dessin enfantin sur la voiture crade!

Son affection et sa confiance nous donnent la force de continuer. La force de persévérer. Être parent, c'est pas du gâteau mais y'a des bouts qui goûtent drôlement bons!

Avec une puce de 6 ans, les parents disent "non" autant qu'un enfant de 2 ans!

J'éduque ma puce avec l'aide de son paternel qui m'assiste au besoin. Et vice versa...

Je crois que c'est plus facile à deux, enfin à condition de bien s'entendre sur les directions à prendre!

Je réalise que si l'on parle beaucoup du "Terrible Two" où l'enfant apprend la notion du "non" (qu'il pratique avec joie), l'on parle peu souvent des 6 ans et de comment c'est une période de "non" pour les parents!

 Le "non" des parents d'enfants de 6 ans, c'est aussi une phase d'existence à apprivoiser dans la grande aventure de la parentitude...

En notre maison, nous sommes réellement dans cette phase pas cool où dire "non" est la nouvelle norme. C'est que la Miss exprime ses idées à deux mille à l'heure et toutes ne sont pas des meilleures! Sans oublier que M'zelle Soleil pratique désormais l'art de faire la résistance avec réflexions et tergiversations...

Alors qu'il était si difficile de lui dire "non" à deux ans, lui dire "non" à ses 6 ans est une toute autre habitude à prendre. Non pas que cela soit plus facile car il faut toujours autant user de volonté mais surtout il faut beaucoup expliquer.

Cela dit, à bien mesurer les "non" les "oui" n'en deviennent que plus grands! Tout comme la puce qui s'élance dans la vie...

La guerre des microbes d'automne

La guerre des microbes d'automne

patchwork child by brookeshaden
patchwork child, a photo by brookeshaden on Flickr.
Mon peu de présence bloguesque en ce mois de novembre est le fruit d'une douce pneumonie. Non point qu'elle fut douce, mais vu le nombre de mes ennuis de santé cette année, il ne sert à rien de négativiser davantage, alors autant essayer d'accueillir ce que l'on ne peut changer.

Il parait qu'il vaut mieux accueillir la douleur que la renier, qu'ainsi elle est plus facile à traverser. Après une paralysie faciale et un ovaire enlevé en urgence, je commence à en comprendre le principe! Cette année je suis allée à l'école de vie faire une maitrise sur le sujet. Me voici experte. Peu certaine que je désire en faire une thèse par exemple...

Et, comme si cela ne suffisait pas, depuis le début de la rentrée scolaire de M'zelle Soleil, les virus en tout genre se font passagers clandestins de son sac d'école. C'est l'invasion des microbes en tout genre!

À ma grande surprise j'ai quand même réussi à résister deux mois! Et puis bang! L'un deux a fini par m'attraper pour transformer mes poumons en terrain d'infection purulent. Ouache et aille...

À ma grande déception, j'ai dû annuler plusieurs déplacements sympas à Montréal ce mois-ci, dont la journée Jasette et Plaisirs de Coup de Pouce. J'ai aussi réalisé à quel point me reposer était un concept qui me donnait de l'urticaire. Maintenant, à chaque fois qu'on me le dit, j'ai l'impression qu'il me pousse des boutons! Même si je m'y plie, par raison et obligation, je grimace...

Se reposer c'est mettre sa vie en attente. C'est n'être ni vivant ni mort, c'est attendre que le mal passe en travaillant ses patiences. C'est supporter les douleurs en cultivant l'espoir d'aller mieux un jour. Se reposer quand on est malade, ce n'est pas siroter un cocktail sur une plage de sable blanc, c'est juste prendre son mal en patience et attendre que passent les jours.

Enfin, pour se changer les idées, il y a toujours la musique. Et pourquoi pas s'en prendre une petite dose ici, juste là, pour la santé? Cette chanson est l'un de mes vers d'oreille de prédilection. Une chanson en version acoustique que j'écoute en boucle pour me redonner du pep! Une chanson qui toujours me fait du bien...


M'zelle Soleil, quant à elle, a aussi dégusté! Jamais de ses 5 ans de vie elle n'avait été aussi malade. Même si je me souviens de sa première année de garderie (à trois ans) comme étant une année bien enrhumée, cela n'avait rien à voir avec les deux derniers mois que l'on vient de passer...

Maintes fois, elle a toussé et mouché. Elle a découvert la joie des maux de tête. Elle a fait plusieurs poussées de fièvre qui ont tapé les 40. Plus qu'elle n'en avait jamais fait en 5 ans. Elle a eu droit à la première otite de sa vie et s'est tapée deux rondes d'antibios depuis septembre pour essayer de passer au travers cette attaque de virus d'écoliers.

Même son père, habituellement fort comme un roc (même si diabétique insulino-dépendant) est tombé comme une mouche. Jamais je ne l'avais vu si fiévreux et magané. Et Dieu sait que la fièvre et le diabète ne font pas bon ménage.

Au final, à la mi novembre, toute la famille s'est retrouvée sous antibios. Le plus drôle, c'est que pas un de nous n'avait la même maladie même si l'on toussait et mouchait tous en cœur! Lui une sinusite, elle une otite et moi une pneumonie. Party!

Aujourd'hui, l'on a tous finit nos antibios, espérons que l'on aura aussi réussi à atomiser les microbes pour passer des fêtes tranquilles...

mercredi, novembre 16, 2011

Libre plume...

Libre plume...

Voici des jours que me pèse la culpabilité de ne pas écrire en ce petit coin de Web qui est mien.

Au final je gribouille en silence et je bloque...

Pourtant ce ne sont pas les idées qui manquent, l'inspiration bloguesque souvent me gratouille la couenne.

Mais le temps me presse les neurones, mes piges pros m’entraînent en d'autres mots et je bataille pour retrouver la santé. Mois après mois, je travaille à mieux aller.

Présentement je refuse de parler de ces douleurs qui m'handicapent les idées. Les obstacles font partie de la vie. Je les traverse et ensuite je partage.

La parentitude m'offre aussi beaucoup de réflexions mais l'énergie pour les compiler me manque. Et puis il y a les rénos qui nous aspirent la vie. Dieu merci elles achèvent enfin...

2011 n'aura pas été une année facile pour ma pomme et j'en ressens une certaine colère intérieure. Tant de souffrances en ce corps qui est le mien. Virus infernal, opération chirurgicale. Tant de batailles et de frustrations.

Je n'aime pas écrire dans la colère et la souffrance. Alors je me tais en attendant d'avaler (et de digérer) toutes ces émotions qui me font tourbillonner le sang.

Aujourd'hui, alors que je bataille un autre virus qui me frustre, je tombe sur ce texte et d'un coup une toute petite inspiration m'éveille quelques neurones. Alors je laisse couler. Même si je me sens rouillée. Je pense à ma copinaute Manon et je cadenasse l'insatisfaction de ne pas atteindre la perfection.

En fait, ce texte me parle tant qu'il fait jaillir ces mots de mon néant automnal.  Je me souviens alors de ce texte écrit il y a quelques années. Un billet où je m'indignais de voir le centre ville de Montréal s'angliciser assez pour oublier que le Québec est non seulement bilingue mais surtout français.

Après tout, le Québec n'est-il pas une bulle française qui flotte en un océan américain? Une Nouvelle France où s'épanouir la vie?

Il est vrai que c'est à Montréal que je suis devenue bilingue. Je lui en suis reconnaissante. À voguer entre deux cultures, à aller dans des partys où les deux langues se côtoyaient sans se juger, j'ai intégré l'anglais à mes pensées. J'aimais tant ce bilinguisme dans lequel je nageais. Jamais je n'ai eu la sensation que je pouvais y perdre ma langue maternelle.

Et puis je suis venue vivre du coté de Québec où règne le Français. Si certains disent que la ville de Québec est un village alors c'est certainement celui d'Asterix! Un village de gaulois récalcitrants qui refuse de se laisser envahir par les Romains...

En mon état d'hybride francophone, ma langue est mon pays et j'aime énormément la résistance québécoise qui me rappelle les gaulois de mon enfance.

Alors lorsque je vais à Montréal et que je découvre un centre-ville où le français fait cruellement défaut je sens gronder la révolte en mes racines. Et même si je suis parfaitement bilingue, je refuse de parler anglais par pure rébellion franco. Je ne me trouve pas cool mais tant pis. Gauloise je suis.

Aussi je suis fière de voir de plus en plus de montréalais francophones dénoncer l'anglicisation de la ville. Soudainement l'espoir renaît en ma peau et je sens m'envahir l'envie de sourire...