Bleus d'avril (April Blues)
Avril en ma nordicité est le mois qui achève l'hiver. Le mois qui met le cap sur l'espérance estivale. Avril en ma nordicité n'a rien à voir avec le printemps tel que la majorité des gens le conçoivent.
Les nuits y sont toujours bien gelées. Ma pelouse sommeille encore sous une bonne butte de neige pilée. Certains matins, il ne fait pas froid mais bien frettte! Et ma rue est recouverte d'une bonne couche de glace blanchâtre.
Avril en ma nordicité est une espèce de transition fondante entre l'hiver et l'été. Une transition qui dégouline lorsque réchauffe le soleil et qui nous rapproche les idées de l'été. Un été qui débutera d'un coup sec avec les beaux jours revenus. Un été qui nous fera changer de vie comme si l'on avait changé de pays! Mais en ma nordicité, avril n'a vraiment l'air de rien! Rien à voir avec le romantisme qui enrobe Paris où avec les tulipes qui fleurissent à Amsterdam...
Au coin de ma brousse, le lac est toujours glacé. Fragilisé il devient de plus en plus dangereux d'y marcher mais ce n'est pas encore du domaine de l'impossible. En mon coin de brousse, le printemps est une abstraction givrée à laquelle on rêve en couleurs. En mes parages, l'on ne trouve ni jonquilles ni perce-neiges ni autres pousses vertes. D'ailleurs, ma rue ne ressemble à rien d'autre qu'à l'hiver qui refuse de se faire la malle. Ma mère-grand disait souvent: "En avril ne te découvre pas d'un fil, en mai enlève ce qu'il te plait.". Vivement mai qu'on se déshabille!
Ceux qui ne connaissent pas nos hivers s'imaginent souvent que c'est le froid qui est le plus dur à supporter. À mon sens ce n'est pas le cas. Le froid, on s'y habitue, on fait avec. Le froid solidarise, humanise. Le froid c'est presque l'aventure quand on le prend bien.
Ce n'est pas le froid (ou même la neige) qui est le plus difficile de l'hiver, c'est la durée. Ici, le mois d'avril arrive et c'est toujours l'hiver. Même si l'on sent qu'il perd de sa puissance, que les oiseux chantent sa délivrance, il n'en reste pas moins présent. Il a encore neigé hier! Ici avril est toujours synonyme d'hiver. Et le moral soupire tandis que pleurent les bancs de neige...
C'est fou la différence entre le nord de Québec dans ton coin de pays et mon Montréal... ici certaines poussent de tulipes pointent déjà le bout de leur nez... courage, l'été s'en vient!
RépondreSupprimerIci, le cerisier du jardin commence à fleurir. Désolé ;). Courage, mai arrive bientôt
RépondreSupprimerWaW Etolane, ces mots et ces photos sont magnifiques!! :)
RépondreSupprimerMerci d'avoir exprimé si joliment et justement ce que je vis moi aussi ici!... Je suis entièrement d'accord sur le fait que le plus dur de l'hiver, c'est pas le froid ni la neige mais bien la durée! Mon 1er voyage au Québec était en mai-juin et je me demandais pourquoi les gens étaient si joyeux et frétillants?... maintenant, je comprends!
RépondreSupprimerAllez, haut les coeurs, l'hiver est bientôt fini, pour de bon! ;)
J'envie souvent tes hivers blancs tu sais mais alors qu'en cet avril je me régale de printemps, je me demande si vraiment je serais prête à troquer.
RépondreSupprimerCertains disent que c'est un peu tôt encore mais j'ai mis mes pieds de tomates en pot. Les enfants se sont baigné tout nus dans le lac et il fait presque 30°C au soleil aujourd'hui encore.
Vite, très vite tu retrouveras tes rives pleines de joyeusetés d'enfance éclaboussante de vie!
Shandara, m'en parle pas, Montréal c'est le Sud! vous avez genre un mois d'avance avec les feuilles...
RépondreSupprimerElpadawan, alors le printemps est arrivé chez toi! Chanceux...
Fripys, merci beaucoup :)
Céline, heureuse de savoir que cela reflète aussi tes impression et sensations hivernales! Et vivement les beaux jours qu'on oublie qu'il existe jusqu'à ce qu'il soit de retour...
Minute, souvent l'herbe semble plus verte chez le voisin mais d'un autre coté, chez toi, elle est bien verte bien avant moi! ;) Je t'envie cette chaleur qui fait pousser tes tomates...