Maman à demeure
Toujours nomades, nous ne sommes point à plaindre même si nous commençons à avoir hâte de retrouver nos pénates ! Trois semaines en un exil doré, c'est particulier. L'expérience aura été agréable, étonnante. Elle devrait prendre fin d'ici samedi prochain...
Ma concentration s’étiole au fil des jours qui s’écoulent. M’zelle Soleil absorbe mes énergies créatives de son adorable binette. J’oscille entre le lâcher prise et une subtile frustration. Lorsque je suis ancrée dans le lâcher prise, tout va bien, je suis heureuse de savourer ces temps bénis avec mon enfant chérie. Je ne compte plus le temps qui me vieillit, je suis juste une maman épanouie. Puis lorsque passe au dessus de ma tête un nuage de frustration personnelle, je me dis que je stagne en ma condition maternelle, que le temps passe sans moi et que ma vie professionnelle est une ineptie. Dans ces moments là, je dois assumer mon choix de vie sans trop chercher à réfléchir. Dans ces temps là, réfléchir fait mal. Arrêter de penser à soi. S’oublier pour aimer au quotidien l’enfant qui resplendit. S'oublier. Dans ces moments là, je me rappelle vigoureusement pourquoi je vis ainsi et la sensation désagréable finit toujours par s'effacer. Les sourires de ma fille m'explosent le cœur et musèlent ma cervelle.
En un coup de vent, je parcoure quelques blogues et je tombe sur ces billets qui tournent autour d’un sujet délicat en notre société féministe, être mère à la maison ou aller travailler ailleurs. Car il ne faut pas oublier qu'être maman à demeure est aussi un travail! Un emploi non rémunéré, peu valorisé mais aussi important que n'importe quelle autre profession reconnue socialement. L'on ne se tourne point les pouces avec un petit bout de chou dans les jupes! Ce sujet joue au ping-pong dans ma tête. Il plante des graines d'idées dans ma cervelle. Je sais bien qu’il va falloir que je finisse par trouver une gardienne pour ma fille. Une partie de moi refuse ce concept avec rage tandis qu’une autre, après (bientôt) trois ans de bons et loyaux services, aspire à une certain épanouissement individuel. Un billet sur le sujet prend racine en mes idées vagues, une branche de réflexion devrait bientôt se faufiler en ce jardin de mots qui s’étend ici bas. Ce qui est certain c’est que pour s’occuper de son enfant au quotidien il faut être prête à une bonne dose d’abnégation !!! En attendant de cultiver ma future récolte de mots, j’ai une petite puce qui me rappelle à l'ordre :
- Maman, à dix heures le matin, faut aller à la piscine!!! Maman, yé où les crayons ? Maman, moi ze suis crande aussi pour faire mes affaires ! Maman, viens avec moi, maman, écoute moi, maman…
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