Winterland (clin d'oeil à Samantdi)
Après des jours et des jours de neige, les températures redescendent en flèche alors que revient le ciel bleuté. Je profite d’une matinée sans M’zelle Soleil pour aller prendre l’air. Je regarde le ciel vibrant (enfin un peu de couleur en mon monde monochrome). Je regarde les vagues de froid onduler dans l’atmosphère. Prise entre l’envie d’hiberner au fond de mon lit et le besoin de sortir de ma tanière, j’oscille une petite heure durant. Je prends finalement mon courage à deux mains et je m’habille…
Je sors dehors. Il fait -15 et des poussières, plus de -25 dans le vent (Y’a pas gros vent, on doit tourner autour de -20)! Chanelle est extatique! Elle sautille sur place avec l’air de se dire : « Bon ça y maitresse se décide à sortir! Party!!!!». Je suis bien moins fébrile qu'elle. Je force chaque fibre de mon être. Je fais une dizaine de pas dans la rue et je combats l’envie de prendre mes jambes à mon cou pour me précipiter à la chaleur de mes quatre murs! Chanelle a le temps de faire trois allers retour sur la rue pendant que je fais un hésitant cent mètres. J’aurais du mettre une deuxième couche. Le froid me pince méchamment les cuisses. J’ai le bout des doigts qui gèlent sous mes gants trop minces. J'enfonce mon bonnet blanc. Je persiste.
J’arrive au bout du chemin, je retrouve la rue principale qui traverse le village et fait le tour du lac. Le "Stop" est enterré dans un immense banc de neige. L’envie de rebrousser chemin me titille encore mais j’avance quand même. Je me donne un but non loin et j’accélère mon pas. Les maisons commencent elles aussi à être bien enterrées sous des monts de neige. Mon corps combat le froid. Mes muscles s’échauffent. Je commence à apprécier la lumière du soleil sur mon visage. Je pourrais presque croire qu'elle est chaude. Je tourne dans un coin de boisé qui cache un bord de lac. Un ouvrier travaille à la carcasse d’un chalet démantibulé. L’on se salue. Il me fait un brin de jasette, je fais ma sympathique sauvage. J’attrape du bout de mon objectif l’hiver qui m’enserre. Chanelle nage en plein bonheur. J’ai de moins en moins froid. Je ne pense plus à rentrer chez moi. Je décide de pousser mes pieds encore plus loin. Je me sens soudainement vivifiée. Le froid croustillant me réveille. La lumière m’ensoleille. Ravigotée, je me ballade dans le village désert, les idées clairement fraiches...
Une petite heure plus tard, je reprends le chemin de mes pénates. Je me sens bien. Une atmosphère intensément paisible règne dans le village enseveli. Sous ma peau glacée, mes muscles chauffent ma chair. La lumière est magnifique, elle fait scintiller le paysage immaculé. Chanelle me fait la fête. Elle rigole sous ses babines blanchies. Je prends un chemin qui longe la forêt pour retrouver ma maison. J’apprécie alors le contraste que me procure ma propre chaleur en cet univers congelé. Je marche d'un bon pas. J'ai chaud dans le froid qui m'enrobe. Le paysage est laqué d'hiver. J'arrive chez moi, les joues rosies et le moral rebondi, Shni mon petit génie de ménage m’attend de pied ferme sur une fenêtre givrée. Je lui décoche un sourire et je franchis la porte de mon nid douillet…
Merci pour le clin d'oeil... Chanelle est magnifique dans la neige :-)
RépondreSupprimerOui j'ai pensé à toi durant cette promenade! ;) J'imagine qu'il fait doux par chez toi, le printemps doit être à tes portes...
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