jeudi, avril 05, 2007

Maternitude

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Maternitude

Première vraie fièvre de l’enfant. Dès le petit matin, je sens pointer une vague inquiétude. Mon instinct est juste. Midi sonne une température qui dépasse 39 degrés. En dix- sept mois de vie jamais cela n’était arrivé. Mes entrailles se liquéfient devant l’enfant affecté. Mon cœur se serre de la sentir si molle sur mon épaule. L’angoisse me tréfouille l’estomac à l'envers, m'étreint les neurones, je combats avec ferveur ces pensées sombres qui abritent cette peur viscérale, si puissante, si effrayante que je ne puis la formuler.

Je couve mon petit chou d'amour qui somnole sur le sofa devant des programmes télévisés pour enfants. C’est la première fois qu’elle les regarde, si calme. L’enfant patraque ne se plaint guère, si sage. Elle m'offre ses sourires qui me rassurent, si douce. Je l’enrobe de tendresses. Je redeviens forte. Plus rien d’autre qu’elle ne compte…

Dehors tombe la neige à gros flocons, je respire de grandes bouffées en faisant mon possible pour ne pas paniquer. Elle refuse de manger, baille aux corneilles. Deux heures passent, la température baisse légèrement. J’invoque les anges et tous les saints. J’ose la coucher dans son lit. J’ose la quitter des yeux pour qu’elle puisse se reposer tranquillement. Je vérifie régulièrement son sommeil. En silence, je veille. Avec passion, je materne.

La santé (qu'elle soit physique ou mentale) est ce que nous possédons de plus précieux, ni les gloires éphémères, ni les richesses superficielles n’arrivent à la cheville d’une bonne santé. Et lorsque l’on devient parent, la santé de nos enfants est certainement ce qui nous importe le plus au monde…

L'après-midi tire à sa fin, des rayons de soleil se mélangent aux flocons de neige pour créer une étrange atmosphère. Irréelle lumière. Entre deux sommes, l'enfant reprend de sa vitalité joviale. Soulagée, ma peau se détend imperceptiblement. Puis la fièvre repart. Elle ne veut toujours rien avaler de solide. Je la fait boire régulièrement. Je contrôle l'inquiétude qui me ronge. L'homme fait de son mieux pour allèger ma peine de sa confiance sereine. Il me stabilise l'être.

Pâques est au coin du jour, espérons le meilleur pour cette longue fin de semaine. L’homme passera plusieurs jours de suite à la maison, l’occasion de se retrouver, de renouer ces liens qui nous unissent, de construire les bases de notre trio familial.

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