Jours roses,
Je parcours l’article de Sylvia Galipeau intitulé « Maman blogue» et je n’arrive pas à me sentir concernée par le sujet de fond, j'en déduis que je dois être pas mal déconnectée! Puisque je suis maman et que je blogue, je devrais peut-être me sentir un peu plus en phase avec cette vague! Mais je bloguais bien avant d’être maman, je m'en souviens, c'était bien. Je suis devenue maman tout en continuant de bloguer et maintenant que je retrouve mon essence personnelle, je ne veux pas juste bloguer bébé...
Objectif pas toujours facile à atteindre lorsque l'on vit entre risettes et siestes, qu'on on a le nez dans les couches, la main dans un petit pot qui dégouline et un bout de chou plein de bave qui s'accroche à nos jupons! Cette semaine je blogue pas mal maternel, je me sens noyée dans l'idée, aspirée par l'enfant. C’est plus fort que la pluie, que le départ de Micah et Jibé, que Juan au bureau jusqu'à point d'heure, que la routine monotone des tristes jours d’octobre…
La mère qui me transforme apprivoise ce nouvel état, l'organisation manque, l'énergie s'envole au "firmaman". Etolane tisse une toile de mots. Elle cultive en un jardin invisible des idées qui fleurissent au soleil virtuel. Elle utilise le Web comme une fenêtre sur l'extérieur. Des mots jaillissent de ses sphères intérieures pour s'envoler dans celles de l'inconnu qu'elle reconnait. La blogosphère devient une ville gargantuesque où elle se promène durant les quelques minutes de libre qu'elle possède pour se libérer la tête.
La femme que j'étais pédale dans la semoule de blé, joyeusement ingurgitée tous les matins par bébé. La femme que j'étais hurle à l'idée de devenir juste une maman en amour qui blogue l'enfance de sa progéniture. Sur des fils d'équilibre, la mère et la femme se tendent la main pour ne pas tomber dans le vide, elles se rapprochent, elles veulent se fondre en une seule entité parfaite. En un monde meilleur. Mmmm, y'a d'l'espoir dans la petite maison de galets qui se love dans un petit village oublié au bord du grand lac reposé. En attendant...
Je dois dire que j’ai, en ma maison, une petite poupée qui fait « oui » de la tête, une poupée qui sait dire « non » en une étrange litanie pour exprimer ses désaccords, qui rit et qui crie. Une petite poupée qui s’aventure où bon lui chante dès j’ai le dos tourné. Une petite poupée qui danse, qui rampe, qui marche, qui grimpe, qui s'amuse des chats et du chien, qui forge sa volonté au rythme de cette nouvelle autonomie qui se dessine devant ses pieds…
Chaque jour, un peu de marche, par-ci par-là, agrippée à mon doigt pendant que je vaque à quelques tâches ménagères. Chaque jour, des séances de lecture qui nous enferment dans une onctueuse bulle d’intime, la chaleur de sa joue contre la mienne, son doigt potelé au fil des pages cartonnées. L’histoire s’emballe se conjugue avec l’imaginaire et fait naître des sourires sur ses lèvres que je frôle. Chaque jour, des tonnes de câlins qui se savourent comme du bonheur sur un nuage. Ne pas en perdre une miette. J’ai, en ma maison, une petite poupée remplie d’affection qui me caresse le cœur de sa peau aussi douce que celle des anges.
Tous les jours, il y a aussi la découverte de toutes sortes de nouveaux concepts. Une compréhension en pleine croissance et une communication qui s’établit sur des bases de tendresses et de fermeté. Il y a cette nouvelle discipline qu’il faut enclencher « Non, on ne mange pas les croquettes des animaux! » Répéter le même « non » calme à l’infini pour essayer d’attraper cette envie qui lui semble irrésistible. Patience.
Elle me regarde d'un air de dire : « Hé la mère pourquoi les chats y-z-en mangent et pas moi?!? Hein dis? Et pourquoi les chats y mangent mes bouts de jambon et de fromage et que je peux pas manger leurs croquettes?!? ». Et moi de répondre en pensées: « Je cromprends ta logique ma fille, mais on ne peut pas t'élever aussi mal que les chats!!! Chez nous il n'y a que le chat qui est roi, cela énerve assez ton père! ». Inébranlable dans la négation parentale, policer les environs et attraper le petit bandit pour l’occuper autrement. Ah! Un panier, un panier récèle mille possibilités de jeux…
Et la minuscule larve souriante est devenue un asticot grouillant pour se transformer en un petit acrobate qui semble avoir une forte prédilection pour les idées casse-cou…
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