Taima (douce Élisapie)
Hier soir, au théâtre du petit Champlain, je me plonge une fois de plus dans la magie de Taima. Dernière sortie, dernier concert, dernier article, plein de derniers instants avant que je ne ponde cet œuf qui se cache en mon ventre gonflé! Une douce mélancolie m'envahit. Une étrange nostalgie qui se mélange bien avec le coté intimiste du spectacle. J'y découvre une ambiance plus acoustique que d’habitude qui me ravit. Élisapie, toujours aussi belle et humaine, enchante mes sens en éveil. Elle s’harmonise entièrement avec le public, s’ouvre l'âme et le coeur, interagit gentiment, fait rire la salle bondée, charme cet espace qui l’accueille.
Dans cette chaleur toute musicale, je me recentre. Je me retrouve en accord avec ma pomme renversée, me rappelle qui je suis, me rappelle que j’existe malgré les hormones, la grossesse, les transformations de ma chair. En ce dernier mois de gestation, j’ai parfois bien du mal à me reconnaître lorsque je croise un miroir, mais là dans la pénombre de la salle comble, de l’intérieur, je me suis reconnue. Un bien immense j’ai ressenti en mon âme survoltée.Cela m’a redonné de l’espoir, de l’énergie, de la volonté, cela m’a donné une force nécessaire pour cette fin d’aventure qui me perturbe subtilement l’existence en de douces frayeurs.
Ma fonction de "journaliste-photographe" me donne la permission de prendre quelques clichés (dont plusieurs viennent s'ajouter à ma collection), je flotte en mon paradis…
Après le spectacle je papote quelques minutes avec Élisapie qui frotte doucement mon ventre de sa douceur sauvage. Je la croquerais toute entière tellement elle dégage une saveur qui alimente ma gourmandise spirituelle. Je lui pose quelques questions en rapport avec mon article, lui parle un peu du concert. Excellent en passant, superbement adaptée à cette salle, une réussite sous tous les plans. Élisapie essaie d’exprimer ce bonheur qu’elle ressent à chaque fois qu’ils se produisent à Québec, cette impression rafraîchissante d’intimité avec le public, cette chaleur qui semble la faire fondre et la combler tout à la fois. Les mots lui manquent mais je ressens bien cette émotion intense qu’elle désire partager.
Puis l’on discute un peu bébés, difficile de faire autrement avec ma bedondaine si présente! Elle m’explique que plusieurs des musiciens du groupe sont dans le même bateau que moi, voguant sur cet océan qui mène à l’île d’être parents! J’apprends avec délice secret qu’elle aime beaucoup le prénom Lily, à ma grande surprise, c’est aussi ce qu’elle a choisi pour le jour où elle aura une fille. L'on se sourit, moment de féminité conjuguée, je m’émeus toute seule! Elle pose sa main sur ma bedaine. Revoilà mes put… d’hormones qui font la fête! Je m’éclipse avant de m’évaporer sur place et de faire une folle de moi…
La première fois que j'ai découvert ce groupe, j’étais enceinte sans le savoir. Je suis rapidement tombée sous le charme. J'y ai regoûté au Festival d’été, puis à Wendake. Sur le point d’accoucher, j’ai le sentiment de boucler une boucle avec ces derniers instants de musique. Musique planante qui me promène entre Salluit et Montréal…
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