Sur le vif,
Cet après midi alors que je surélève avec ennui mes jambes enflées, je reçois l’appel d’une inconnue fébrile :
- Allo Etolane ?
- Heu oui…
- Salut mon nom est M., je travaille pour l’UNICEF et V. m’a donnée ton numéro, nous sommes en période de crise avec un besoin urgent d’une traductrice.
- Ah ! Oui, V, bien sur…
- Je t’appelle de Toronto. Nous travaillons sur le tremblement de terre au Pakistan.
- Ah oui, j’ai vu ça aux nouvelles…
- Tu serais disponible pour me traduire un communiqué de presse…
- Heu, okay, est-ce que c’est long ?
- Non pas trop ! Ma boss devrait t’appeler, si tu es disponible, je lui passe tes coordonnées.
J'accepte et je raccroche et continue de me reposer le corps engourdi. Dix minutes plus tard, elle me rappelle pour savoir si j’ai eu des nouvelles. Mais non, pas de nouvelles. Je lui dis que je vais vérifier mes mails d’ici une heure. Le temps passe mais rien ne bouge. Deux heures plus tard, elle me rappelle, toujours sur le pied de guerre. Elle décide de prendre les choses en main et se prépare à m’envoyer le document. J’aime bien l’idée de travailler pour l’Unicef, l’urgence de la situation est motivant et puis collaborer avec une organisation qui soutient le sort des enfants dans le monde, en voilà une cause qui me botte les neurones!!!
Finalement je finis par recevoir un courriel de la Boss et le document en question. Prés de 600 mots que je m’apprête à traduire sur le champ puisque au moment où je le reçois, cela devrait déjà être fini ! 80 minutes plus tard, c’est fait ! Je suis pas mal fière de ma pomme engrossée!
Entre temps, je remarque en tournant la tête vers la fenêtre que je suis en train de rater un splendide coucher de soleil. Le ciel enflammé me nargue au loin, je n’ai pas l’habitude de résister à la tentation de ses magnifiques couleurs ! C’est certainement l’un des plus beaux de la saison ! Juan en profite pour doucement niaiser cette passion que je refoule à cet instant. Je me dis que le sort des enfants est plus important que mes délires de lumières. C’est avec une légère grimace que je reprends le fil de mes mots.
Mon homme bricole et son fond de scie et de perceuse a le don de m’irriter légèrement. Je finis par lui demander gentiment de me laisser réfléchir tranquillement ! Je rêve du jour où j’aurai mon propre bureau fermé où je pourrais travailler sans être dérangée. Je finis au quart de tour, la dame me rappelle alors que la nuit est tombée et que j'effectue une ultime relecture, je lui dis que je viens tout juste de finir, je sens son soulagement au bout du fil. Elle a l’air d’avoir eu une sacré journée ! Cela me touche intérieurement. Je suis bien heureuse de l’avoir dépanné en cette fin de semaine de l’Action de Grâce…
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