Ce matin, levée avant le jour, je regarde par ma fenêtre cette première neige de l'Hiver à souffrir...
Entre 5.30 et 7.15 ce matin...
L'on prend le chemin de la ville, plus on descend vers la plaine, plus la neige s'éclaircit, arrivés en vue de Québec, il ne reste plus qu'un monde mouillé à la moelle. J'arrive, dans ma salle d'examen "avec les poules", assez tôt pour emprunter à une copine un document qui manquait à ma science. Tandis que je revois mes choses une dernière fois, un brouhaha s'installe avec l'arrivée des étudiants mal reveillés, un grand garçon s'approche de moi:
- Je peux m'asseoir à coté de toi?
- Heu oui...
D'habitude c'est plutôt la place à Quentin mais comme celui-ci n'est pas encore là, maladivement curieuse, je souris à ce garçon que j'ai déja vu au fil de quelques cours. Il me demande:
- Tu es en traduction n'est-ce pas?
- Yep, je t'ai déjà vu dans des cours me semble...
- Oui, tu finis cette année?
- Oui, toi aussi?
- Oui...
La prof arrive les bras chargés, l'examen au creux de l'aisselle, je sens la salle qui se pose, Quentin arrive et trouve une place à deux pas. Les feuilles se passent, l'on se concentre collectivement.
Deux heures plus tard, aprés une pause bien méritée et une conversation "Blog 101" avec Quentin qui a attrapé le virus en deux temps trois mouvements lorsque je lui en ai parlé à la rentrée, l'on retrouve nos places dans le bruit du papotage ambiant. Le garçon attend souriant et embarque "drette" la conversation. Sympathique, il me parle de tout et de rien, aussi charmant qu'un soleil couchant...
Il me demande mon prénom et j'oublie de lui demander le sien, impolie de moi! Ainsi ce garçon sans nom me dira certainement "Bonjour" les prochaines fois que je le croiserai et je finirais certainement par connaître son identité d'ici le printemps prochain...
On abrége le cours et je retrouve Miss Lou au sortir de la salle. L'on papote Datura, tatoo, essence spirituelle et confessions torrides de chambre! Ah! Miss Lou et sa vingtaine toute fraîche, ma pomme et sa trentaine blasée, tout un coktail pour se dérider les idées!
J'ai rencontré P'tite Lou en début du programme, je l'ai vu vieillir en trois ans, passer de gamine intéressante à femme florissante, mon affection pour sa petite poire a grandi avec le temps. Désormais une amitié réelle disperse ses graines d'espoir entre deux instants volés...
L'homme nous retrouve en plein échange humain et l'on "vrom-vrom" tous ensemble casser la graine mexicaine au centre d'achat du coin. Douce camaraderie qui réchauffe l'humeur lasse, rien que le soulagement d'une autre semaine digérée...
(Source) BORDÉE : nom fém.
Définition : Forte chute de neige.
Catégorie : Archaïsme (avec une extension de sens) et dialectalisme.
Bordée, « chute de neige plutôt abondante », est signalé en français québécois depuis 1727 : « Baliser les chemins et les battre à chaque bordée de neige... à chaque bordée de neige qui tombera [faire] aller et venir leurs bestiaux et battre le chemin par lesdits bestiaux » (Archives nationales, Ordonnance de l'Intendant Dupuy, 27 nov. 1727). Le père Potier le relève également en 1743 : « Après les grands froids il vient ordinairement une bordee (sic) de neige ».
« Le spectacle de notre ville sous une "bordée", sous un blizzard comme, paraît-il, on devrait dire, ce spectacle était beau ; mais infiniment triste. » (RINGUET. Confidences , Montréal, éd. Fides, 1965, 198 p.)
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