samedi, mai 15, 2004

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Chaleur, chaleur, chaleur...
Et piaillement d’oiseaux!


Hier, j’ai enfin goûté à une saveur estivale avec un ciel brumeux de soleil, une atmosphère étrangement humide et le lac en toile de fond. Les pieds dans l’eau, j’ai lézardé sur le sable. Dans les arbres qui entourent le grand lac, une cacophonie d’oiseaux accompagnait le soleil. Cela faisait des mois que je n’avais pas entendu autant de sons différents. Odeurs de lac miroir. Lisse comme les ailes des oiseaux qui chantent, il s’ondule au jeu de mes pieds.

Je ne suis pas la seule à être venue reconquérir ce royaume d’été. Tout d’abord une voisine qui habite au fond de la rue avec sa petite tête blonde. Les derniers étés, nous ne faisions que nous saluer, mais cette année grâce à Chanelle qui fait le tour du quartier et adopte quelques humains sur son passage, dont la petite tête blonde qui joue à se mouiller les pieds avec moi dans l’eau, nous avons commencé à faire plus ample connaissance. L’on papote au bord du lac.

Au fil de la conversation, à quelques reprises, elle mentionne la beauté de Juan, je reste gênée et flattée à la fois, un peu déstabilisée, je n’avais pas remarqué qu’il lui avait fait tant d’effet! J’en profite pour mentionner le fait que nous allons fêter nos 4 ans de mariage en juillet. N’ais-je pas entendu dire que "la chicane avait pogné" dans leur couple et que son homme était parti? Je n'ose toujours pas en parler. Potinages de bord de lac, les histoires de filles, toujours trop complexes à mon goût! Mais bon, elle est sympa cette voisine dont j’ai encore oublié le nom, d’ici la fin de l’été, je vais bien finir par m’en rappeler...

Encore faudrait-il que ce mal de crâne qui me poursuit depuis trois jours arrête de me marteler le cerveau, sinon celui-ci finira en bouillie. Je m’installe enfin seule, je ne vais pas à mon coin retiré habituel, c’est encore assez désert pour être au calme, là ou je suis. Pas de bateaux à l'horizon. Il fait si chaud que c’est presque un rêve, je me transforme alors en lézard...

Un couple de retraités, un couple d’écoliers, quelques âmes égarées à la douceur de la place. Le couple le plus vieux se pose en silence non loin, bien installés sur leurs chaises longues, ils cherchent aussi le lézard en eux. Le couple d’écoliers vient griller une cigarette de bord de lac. Une maman promène son bébé, un monsieur promène son chien. Et moi je sors mon crayon!

Je relève ma jupe et je vais me tremper jusqu’aux cuisses sans m’empêcher de grimacer. L’eau me pince la peau, j’suis pas sure que la glace qui a coulé au fond il y a dix jours a fini de fondre! La madame dans sa chaise me sourit, je retourne à mon état de lézard sur sable.

La chaleur est presque étouffante, j’avais presque oublié la sensation lourde d’une belle journée humide. Les pieds dans le lac glacé, la tête sous un soleil de plomb, je regarde la madame dans la cinquantaine qui va se tremper jusqu’aux tétons! Elle sort de l’eau rapidement en me souriant encore « La prochaine fois, j’y vais jusqu'à là! » me dit-elle en me montrant son menton. Tout en répondant à son sourire, je vole les mots de sa bouche pour les coucher sur mon papier que je répands ici bas!

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