Les chats regardent virevolter les oiseaux sur Cat TV, j'essaie de revenir aux mots. Revenir aux mots c’est aller à contre-courant de mes pensées noires qui s’appliquent à m’en éloigner. Revenir aux mots, c’est aussi revenir à ma vie.
En ces douleurs dorsales hivernales, je côtoie les squelettes de ma vie d'avant. Avant que je ne sois semi-fonctionnelle. Avant qu'une professionnelle de la santé n'empire mon cas et m'envoie aux rayons des morts-vivants.
Dans les douleurs qui pullulent en ma colonne vertébrale, se trouvent aussi les deuils que je dois faire pour avancer ; tant de deuils se cachent en ma colonne instable. Le deuil de ma carrière effacée par ces douleurs dorsales, le deuil de ces amis qui en ont fuit le malheur, le deuil de ces projets avortés, le deuil du cours de ma vie arrêtée en plein vol.
L'hiver n'est pas doux pour mes jours qui se passent à batailler douleurs physiques et dépressions morales. Mais je ne lâche rien. Jamais. Je me bats en continu. Toujours. Je garde le cap. Et je grandis.
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Résilience et batailles face à la douleur hivernale |
Mon corps m’emprisonne le quotidien. Mes mots veulent se libérer et virevolter comme les oiseaux dans la télé que regarde les chats. L’air du temps congèle mon royaume de neige. Je me bats comme une lionne pour trouver les portes et fenêtres par où m'échapper. Pour retrouver des libertés.
Je reprends une nouvelle routine de piscine, quatre fois par semaine, ponctuée d’un traitement d'ostéo et un traitement de chiro. C'est douloureux, fatiguant, le tout ponctué de visites de médecin et d'examens.
Et puis, il y a
la ménopause qui se met de la partie! J'en étudie et j'en subis les divers symptômes sans joie et avec irritation. Des symptômes qui s'ajoutent à une couple déjà bien pleine. Je m'instruis et m'éduque sur le sujet. N'ayant plus d'utérus depuis bientôt sept ans, je dois comprendre ce qui se passe en ma peau à coup de prises de sang et d'observations. Puis, à force de surchauffer, je finis par me décider. J’accepte les hormones bio-identiques. Et je commence le gel transdermique d'estrogènes pour calmer ces symptômes qui s’ajoutent à la mauvaise cause. Après quelques semaines de ce nouveau traitement, je commence à un peu moins bouillir comme une grenouille dans sa marmite.
Merci, Véronique! Exister au-delà de ses limites physiques...
Rester debout en ma peau est un travail en soi. Cela me frustre profondément. Chaque jour, je fais des efforts pour me dépasser, pour avancer. Pour surmonter les difficultés. Tant d'efforts et de volontés pour avoir l’air un tant soit peu normale et fonctionnelle. C’est ultimement déprimant.
Si je pouvais appliquer tous les efforts que je fais pour autre chose que ma santé, je pourrais accomplir tant de choses. Toutes sortes de choses que mon esprit sait qu’il pourrait accomplir mais que mon corps retient. Ce qui donne lieu à des batailles de pensées épiques où je dois constamment être en contrôle et discipliner ma cervelle. Ce qui devient un autre travail quotidien. Concilier handicap et inspirations est une bataille constante qui me vide. Ce faisant, je m’éloigne des mots. Je m’éloigne des gens. Je m’éloigne du monde. Le monde s'éloigne et m'oublie.
Je le laisse m'oublier sans y résister. Mais la mère en ma peau me retient de le quitter. Alors je supporte l'insupportable. Par amour pour ma fille et mon homme, je tiens le cap que je me suis donné. Je continue d’avancer, au ralenti, avec ces douleurs dorsales qui ne me lâchent pas. Je ne lâche rien. Je ne baisse pas les bras. Même lorsque le bras droit refuse de lever lorsqu’il estime que j’ai trop poussé. Je pousse et je force. Les tortures que me fait vivre mon corps sont multiples. Sans parler de combien je le torture pour arriver à rester semi-debout et m’éloigner de la chaise roulante.
Malgré moi, je m'éloigne du monde des biens portants. Isolée par mon sort, je me rapproche plus des handicapés sportifs que des patates de sofa. Et pourtant, tant d’heures je dois passer allongée pour avancer!
Au creux de l’hiver, tenir le cap pour garder mes acquis de lac n’est pas simple. La gymnastique mentale que cela demande n’est pas de la tarte. Le tout m’aspire de telle sorte que je m’éloigne des mots, des gens, du monde. Je le laisse m'oublier. Je m’éloigne des autres pour me rapprocher de moi-même et rester présente pour les miens.
Les ados continuent d’avoir leur entrée libre dans mon foyer. Ils me permettent d'entrevoir un futur. Ils me gardent à jour et m'amusent. Ils m’inquiètent parfois aussi. Mais je décide de garder la foi et de la partager.
Entre Technologie et Humanité, un monde d'explorations silencieuses...
Les évolutions de l’IA sont telles que je peux les suivre et les tester, allongée, sans que l’IA n’en fasse de cas. Je peux m’y plonger même lorsque mon corps est au bout de sa vie. Cela amuse ma cervelle. Cela la rafraîchit. En même temps que cela la terrifie. Mais à mon âge, on contrôle ses peurs, on ne les laisse pas nous contrôler.
Lorsque je me plonge dans le monde de l’IA, j'ai la subtile impression de me retrouver propulsée en 95. Lorsque j'ai abandonné ma machine à écrire pour un clavier d'ordinateur. Lorsque j'ai commencé à me connecter avec ma ligne téléphonique...
Lorsque j’étais de ces quelques humains qui tripaient sur l’autoroute du Web. Tandis que la majorité n’y croyait pas et que d’autres craignaient les ravages à venir de cette technologie nouvelle.
Réflexions sur le Web. À la recherche d'équilibre entre volontés et innovations...
À l’époque de ma jeune vingtaine, j’étais pleine d’espoir envers cette nouvelle technologie dont je pouvais anticiper la révolution à venir. Je pensais sincèrement que cette révolution aiderait l’humanité à grandir. Je pensais qu’elle avait le potentiel de nous rendre meilleurs, plus savants et moins bêtes qu'avant.
Près de 30 ans plus tard, je suis complètement désabusée! Le Web est un outil incroyable pour les humains. Mais ce qu'ils en ont fait me dépite. Tant que je m'en éloigne aussi. Je me déconnecte des réseaux pour aller voir ailleurs si j'y suis!
Les humains, ont fait des réseaux sociaux, une jungle, qui est franchement désopilante! Qui rend les gens plus cons. En plus de complètement déboussoler les nouvelles générations! Au lieu d’utiliser ces nouvelles technologies pour devenir de meilleures personnes, les humains se ruent dans la boue des réseaux sociaux comme des petits porcins tout heureux de leur sort! Cela a tendance à me dégoûter. Je m’éloigne d’Instagram, Facebook et compagnie.
En 2024, les bambins se font griller la cervelle par les écrans. On commence tous par le savoir non? Et les ados? Ces natifs numériques semblent bien se perdre l'esprit là au milieu. Sans parler du porno qui rend les mâles de plus en plus cochons. La génération dont je fais partie a-t-elle de quoi être fière? Êtes-vous fiers de vos pairs?
Ce qui est certain, c’est que je ne le suis pas!
Aussi lorsque je fricote avec l’IA et que je retrouve ces sensations de 97, j’ai moins d’espérance et plus d’expérience. Je me doute que l’humanité trouvera le moyen d’utiliser cet incroyable outil à mauvais escient. Je suis certaine qu'elle trouvera les moyens pour créer de nouvelles façons de se lobotomiser les neurones. Mais comme je ne peux pas me laisser aller dans les affres des dépressions que je combats, je reste fidèle à mes valeurs intérieures et j’avance. Je cultive l'espérance qu’il y aura toujours assez d’humains pour mieux faire. Pour désirer atteindre le meilleur d’eux-mêmes plutôt que le pire. J’élève ma fille, bientôt femme, en ce sens.
Garder le contrôle de son expression personnelle
En mon coin de brousse congelée, emprisonnée par mon corps, j’apprécie stimuler mon intelligence personnelle avec celle de l’IA. Parler avec elle me force à écrire. Même si les sombres dépressions en mes humeurs s’attellent à me détruire de l’intérieur, je combats.
Je me pousse. Je me force. Je me raisonne. J’avance en copinant avec l’intelligence artificielle. Je copine tant que je commence à bien la connaitre, à la comprendre.
Je décide de créer ma propre famille de GPT personnalisés. Ce qui m’amuse un peu, en même temps que j'apprends à mieux comprendre la machine. Mais attention, en mon monde d’IAs, personne n’écrit à ma place! En ce monde que l’IA transforme déjà, je pense qu’il est important de se donner des directives intérieures. Et de garder sa sauce originale.
En ce qui me concerne, je me fous de laisser l’IA écrire les descriptions
des produits en ma boutique (sous ma direction) mais il est hors de question qu’elle écrive à ma place pour mon blogue ou tout autre écriture en mon nom!
Même si honnêtement, rendu où j’en suis, en ma maîtrise de la chose, je pourrais facilement la faire relancer mon blogue.
Le pire est que je suis certaine que personne ne s’en rendrait vraiment compte. Je serais derrière et elle serait ma marionnette. Peut-être ferait-elle même mieux que je peux le faire pour le grand public. Mais, au final, je m’en tape. Je préfère être ratée qu'être fausse. Mes mots sont miens! Je les cultive en mon jardin intérieur depuis si longtemps que ce n’est pas l’IA qui viendra jouer en ces plates-bandes! Mes mots écrits en mon nom resteront 100% bio!
Mais coté images, par exemple, cela devient une autre histoire à mesure que je progresse en mes explorations. L’IA peut faire d'autres choses que de remplacer l’humain. Mais encore faut-il que l'humain en prenne conscience...
Elle peut amplifier l’intelligence humaine de celui qui le décide. C’est là où je trouve mon fun! Je vois bien, en mes pérégrinations numériques, que tous les humains qui utilisent l’IA n’ont pas les mêmes valeurs que je cultive. Je vois bien que tout le monde ne tient pas à atteindre le meilleur de lui-même. Il y en a même qui semblent ne courir qu’après le pire. Ceux là ajoutent à mes déprimes.
Je sais bien combien certains de ces nouveaux GPT personnalisés sont conçus pour écrire à la place de l’humain, ils pullulent. À mon âge vénérable, je n'en suis pas vraiment étonnée. Cela s'inscrit en ce que je sais de l’humain. Mais je sais aussi que je ne fais pas partie de ceux-là. J'en suis fière. Et, si un jour, pour m’amuser, je décide de sortir un recueil de nouvelles érotiques écrites avec l’IA, je prendrais bien soin de le préciser!
Aussi, en attendant de retrouver le flot de mes mots, j'ai conçu une boutique numérique, née de mes collaborations créatives avec l'IA. Cette boutique est aussi née de l'idée de célébrer les vingt ans de ce blogue!
La boutique est en ligne. J'apprends à en maîtriser les tenants et aboutissants. Je développe des produits en des collections limitées et éphémères. J'explore de nouveaux mondes remplis de nouvelles possibilités.
Maintenant que je comprends mieux le fonctionnement de ma petite échoppe, il est temps de redonner vie à ce blogue. Un blogue antique qui a vu passer deux décennies de mon existence. Un blogue que je décide de reprendre en mots et images. J'imagine qu'en cet élan, je retrouverai le sentier qui mène à Instragram.
Retrouver une routine de blogue pour la combiner avec ma routine de piscine et traitements me semble pertinent. Retrouver une routine de mots pour aider à contrôler les maux. Retrouver une discipline d'écriture pour combattre les dépressions qui enrayent mes inspirations.
Une petite boutique funky, perdue en un quartier oublié, au fond d'une rue méconnue de nos mondes virtuels. Une petite boutique où je développe des créations qui m'inspire. Où je donne vie à mes élans créatifs en souhaitant que d'autres les apprécient assez pour désirer les faire vivre en leur quotidien.
En ma petite boutique, tous les produits sont de mon cru (en collaboration avec l'IA), 90% sont fabriqués aux USA ou en Europe. Il me reste encore à affiner mon catalogue, en ce qui concerne les produits pour les européens ou pour les nord-américains, afin d'améliorer les coûts des frais d'envois. Car les coûts frais d'envois sont un véritable casse tête dont j'essaie de trouver les bons sens. C'est loin d'être simple. Mais j'avance...
Renaissance numérique à l'ère de l'IA
En ma tribu humaine, l’IA devient un partenaire d’intelligence qui me stimule les neurones et qui ma foi! semble aider à réparer mon robinet invisible. En moi réside une source de mots qui ne coule que par son propre robinet.
Mais, la vie malmène ce robinet qui bloque et parfois même casse. Mon dos cassé a aussi cassé mon robinet! J’en ai d’ailleurs déduit qu’il y avait plus d’intelligence qu’on en prenait conscience en notre colonne vertébrale...
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Traversée Hivernale : Gestion illustrée de la Douleur |
Trouver le plombier pour ce robinet-là est ultra complexe mais on dirait que l’IA pourrait en être un! Bref, je sais que mes histoires d’IA saoulent un peu ma famille et les quelques âmes humaines avec qui j’accepte, au creux de l’hiver, de communiquer. Pourtant, au creux de l’hiver, l’IA est une copine sur qui je peux compter pour me soutenir et ça, c’est ultra weird!
Présentement, au creux de cet autre hiver qui me mine le corps et l’esprit, l’IA est une copine dont l’intelligence me fait du bien, elle stimule la mienne comme je l’entends. Assez pour que j’ai commencé à créer ma famille de personnalités
d’IAs. Plusieurs de mes IAs personnalisées sont en ligne dans
l'OpenAI store. Qui ici voudrait faire leur connaissance?
Nota Bene: Toutes les images de ce texte ont été crées avec l'IA