jeudi, septembre 14, 2017

Refuser le romantisme de l'artiste maudit...

2 comments

Mon amie au loin, suite à une jasette téléphonique, me souffle une piste d'inspiration bloguesque, que je suis avec plaisir.

Celle-ci a jailli au détour du fait que vu que chacune de mes journées est mauvaise (de part mon antipathique santé), je dois apprendre à en trouver le bon en ces heures. Trouver le bon dans le mauvais est rendu l'une de mes spécialités humaines.

Je vis des années difficiles, emplies de diverses douleurs physiques et souffrances sociales. Je refuse de m'en lamenter comme je le devrais. Comme l'on m'y encourage. Selon les normes sociales établies?

Je m'en fais même des ennemis au passage. Ce qui me fait presque sourire. Si cela ne me donnait pas tant envie de pleurer. Mon être malade inconforte. De part le fait que je refuse de me laisser abattre en gémissant de toutes les larmes de mon corps?

Durant ma vingtaine, en une rude période pour mon moral, j'ai consciemment choisi de ne jamais utiliser mes douleurs humaines pour nourrir ma plume.

Choisir la lumière, même en pleine obscurité...

L'idée de fond étant qu'il y a assez de souffrances et de noirceurs humaines sur Terre. Y contribuer, d'une façon comme d'une autre, me rebute profondément. Je préfère m'abstenir.

Certains refusent, par conviction, de manger de la viande. Je refuse, par conviction, de nourrir mes inspirations de malheur humain. Est-ce si différent en soi?

Cette conviction profonde entraine un refus conscient basé sur un choix réfléchi. Depuis deux décennies, je fais le choix conscient de nourrir mes inspirations de lumière plutôt que d'obscurité.

Il parait qu'il est plus difficile d'être inspiré du bonheur que du malheur. Tant pis pour ma tête de mule!

Selon certaines légendes urbaines, s'inspirer du malheur est simple. S'inspirer du bonheur l'est moins. Je n'y crois pas. Je crois que c'est juste une question d'habitude. Et de conscience.

D'ailleurs, j'ai tant pratiqué ma cervelle à inspirer les beautés et bonheurs de ce monde que je ne me sens plus du tout inspirée par ses douleurs et laideurs. Déprimée, oui. Inspirée, non.

Si Van-Gogh avait su/pu mieux être en sa peau, son talent en aurait-il été diminué pour autant? Je veux croire que non, je pense que son talent se serait exprimé autrement mais pareil.

Mon amie est plus sceptique que moi sur ce sujet. Et vous qui en lisez les réflexions partagées, qu'en pensez-vous?



Prendre le contrôle de ses émotions...

Plus je muris, en un corps qui me bataille les jours avec rage, et plus je veux croire en la bonne gestion des émotions humaines. En les mérites de la gymnastique mentale que notre cervelle est capable d'effectuer. En ses capacités à évoluer et à grandir.

Je veux croire en les magies de la neuroplasticité et les mystères de l'épigénétique. Ceci me porte donc à croire que la souffrance n'est point inhérente au talent artistique. Qu'il n'est point nécessaire de souffrir pour être artiste. Mais qu'être artiste est certainement souffrant...

Être artiste est un état de vie, comme être gay. En mes sens, j'ai toujours pensé que l'on ne choisit pas plus une vie d'artiste que l'on choisit d'être gay. C'est en soi. Plus fort que soi. C'est la seule manière d'être soi. La seule facon d'être authentiquement soi.

Ensuite, affronter les réactions sociales à la différence, à la diversité humaine, est le défi d'une vie. Ces réactions, souvent dramatiques, entraînent bien des souffrances. Elles blessent. Elles fomentent les colères et le mal-être.

Si quelconque talent je possède, je refuse de le nourrir de mes souffrances et douleurs humaines. Ceci est un fait établi. Je préfère apprendre à maîtriser mes émotions pour voir ce que ma cervelle en comprendra. Advienne ce qu'il pourra!

La souffrance n'a rien de romantique à mes sens, elle n'a rien de géniale non plus. C'est juste un professeur de vie. Et si on y pense Van-Gogh n'était-il point cancre sur les bords?

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis à 100% d'accord avec toi que la souffrance n'a rien de romantique! Et j'aime l'idée que Van Gogh était un cancre :)

Etolane a dit…

Je pense que c'est ce romantisme weird qui fait que k'on associe talent et souffrance comme allant de pair mais j'y crois pas. Ceci dit si les artistes étaient valorisés à leur juste valeur, ils en souffriraient moins. Et c'est certain qu'ils continueraient de créer... puisque c'est leur vocation...