jeudi, août 11, 2016

Refuser de se plaindre...

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Je savais que viendrait le jour où mon ménisque déchiré fuguerait si bien que je ne pourrais le replacer.

Ce jour est venu hier. En un mouvement de ballerine gracieux, selon ma puce...

Mon ménisque a si bien sauté que je n'arrivais plus à respirer tant la douleur occasionnée était violente. Rendu là, ma cervelle est prête à sauter. Rendu là, il me faut toute ma force et volonté mentale pour ne pas virer folle.

Entre les douleurs neuropathiques faciales, les mystérieux maux de ventre et le genou qui saute, c'est tout un exercice mental pour ne pas tout casser sur son passage. Pour contrôler la colère et les frustrations. Pour rester saine d'esprit...

Le physio est épaté des créativités de mon corps. Il fait de son mieux pour essayer de le replacer. Sans succès. Le ménisque est en ballade dans l'articulation.

Cette nuit, il s'est redéplacé davantage et ce matin, ce sera l'hosto. Si le doc ne peut le remettre en place aujourd'hui, ce sera possiblement le bloc...

Je refuse de me considérer pauvre ou malchanceuse. Je refuse de laisser les pensées négatives opérer en mes neurones. Je n'ai pas le choix.

En ma situation présente, accepter les pensées négatives est un luxe mental que je ne peux pas me permettre si je veux garder ma tête...   Et ma vie... Laisser exister les pensées négatives, c'est aller tout droit dans le mur!


Mon genou est foutu. Les malformations génétiques m'ont rattrapées. Je savais que ce jour viendrait. Maintenant je dois affronter et traverser...

Alors j'affronte, soutenue par mon mari pris en ma galère physique. Je refuse de m'en plaindre par respect à ceux qui vivent pire. Comme cette famille brisée en un coin de rue que je connais trop bien, en face du CHUL...

Comment puis-je me plaindre de retourner à l'hôpital aujourd'hui, par cette superbe journée ensoleillée, en pensant à cela?

Aussi douloureux que cela soit, aussi poche et nulle que sera ma journée à l'urgence, même si je dois me retrouver en une civière sur un couloir (autrement dit en enfer please help me God), je prendrais sur moi-même et je ferais tout mon possible pour ne pas m'en plaindre...

J'encourage aussi tous ceux qui lisent ces mots aujourd'hui à faire un petit exercice mental en prenant conscience de ces plaintes futiles formulées par habitude. Ces plaintes que l'on peut ironiser par le hashtag #firstworldproblem

À en prendre conscience et se forcer à les remplacer par des pensées célébrant les bonheurs en sa vie. #firstworldprivilege

Qui osera?

2 commentaires:

Nicole a dit…

C'est plus facile à dire qu'à faire. Moi, j'ai des douleurs articulaires partout. Je vais avoir 40 ans et ça fait déjà quelques années que ça dure. Parfois je me dis que je ne sais pas comment je vais faire pour vivre jusqu'à même 60 ans... 20 ans de souffrance physique sans pause. Il y a des jours c'est sûr c'est moins pire et d'autres où j'ai l'impression qu'un camion m'est passé dessus. Mais tous les matins, je me lève endolori et ça me prend une bonne demi-heure pour marcher normalement en ressentant la douleur s'estomper un peu.

Je ne suis pas de nature à me plaindre... mais depuis que j'ai des enfants étrangement je sens que je partage davantage mes douleurs. Pourquoi? Parce que même si je me mets encore parterre pour jouer avec mes trois enfants, quand j'ai du mal à me relever, les questions fusent mes enfants veulent savoir pourquoi je ne saute pas comme un ressort pour me lever! Ainsi, je me surprends parfois à me plaindre, mais pour moi c'est une soupape. Je dois évacuer le stress cumulé par la tolérance quotidienne de la douleur. Je ne me lamente pas, mais je me dis que s'il y a pire, il y a mieux aussi! Et que moi je me trouve entre les deux, mais ma souffrance est mienne et pour moi elle est intense. Ce qui la rend ainsi c'est le côté psychoogique de la maladie. Déjà que je suis de nature angoissée, disons que le moral en prend un coup quand on a des douleurs physiques.

Je te souhaite bon courage dans cet épreuve ni pire ni moins pire que d'autres juste une épreuve qu'il faut surmonter. Moi, par moment mon sac est vide d'espoir et de courage. Par je ne sais trop quel magie il se remplit soudainement à l'occasion. Alors je te souhaite un sac sans fond d'espoir, de force et de courage.

Etolane a dit…

Allo Nicole, je refuse de me plaindre de mes ennuis de santé depuis maintenant assez d'années pour en comprendre la force que j'en retire.

En refusant de suivre les voies de la plainte et des lamentations, je force mon esprit à capter d'autres perspectives, à agrandir ses horizons. En transformant intérieurement chacune des plaintes que conçoivent mes pensées, je pratique une gymnastique mentale qui se révèle bénéfique à ma vie.

J'ai grandi avec des douleurs cou/dos/migraines chroniques depuis l'accident qui me rendit un an paraplégique à 13 ans. Depuis plus de cinq ans, je vis avec des douleurs neuropathiques constantes de type intense. La particularité de mon cas est que les cicatrices en ma dure-mère ont compliqué les lésions en mon nerf facial pour m'offrir ma réalité actuelle...


Seule les pratiques d'autogestion et une forte médication me permettent de rester en vie. J'en partage le cheminement en ce groupe FB. C'est un chemin d'acceptation et d'autogestions de douleur. Je ne peux que t'encourager à nous y rejoindre si c'est une voie qui t'intéresse... https://www.facebook.com/groups/chroniquedouleur/

La douleur chronique est un sujet tabou qui est composée de multiples scénarios physiques mais à court, moyen ou long terme, l'impact psychologique est le même pour tous...

De mon côté, j'ai décidé d'apprendre à vivre avec, aussi complexe et difficile que cela soit. Et en apprenant à vivre avec, je grandis et je m'enrichis de l'intérieur...