mardi, mai 31, 2016

Balade sur l'eau à l'heure bleue...


Seule sur le lac, je me fonds avec les vents et les courants. C'est à chaque fois une nouvelle sensation à inspirer. Le lac, aussi immuable qu'il soit, n'est jamais tout à fait pareil.,,

Le temps dicte ses humeurs. Il peut se faire féroce et violent ou doux comme de la soie. Niché entre ses collines boisées, il traverse les saisons... intemporel.

Témoin de tant de générations humaines qui défilent en sa surface... qui le respectent ou qui l'exploitent et s'en amusent?


Hier soir, j'ai eu le délice de naviguer sur une surface lisse comme un miroir limpide. Le lac paisible reflétait nuages et paysages.

Avec gratitude, j'ai inspiré la solitude de l'instant. Reconnaissante du moment présent. Tout simplement. J'ai fermé les yeux. J'ai écouté les oiseaux gazouiller dans la forêt qui entoure ce lac qui m'habite. Je me suis laissée dériver. Je me suis laissée flotter dans le silence bruyant de la nature qui célèbre la fin d'un autre jour.

Lorsque j'ai ouvert les yeux, les nuages laissaient transpercer le soleil doré de sommeil. La saveur du temps avait ce petit gout de paradis qui en fait rêver tant.

Glisser sur le lac comme un sioux, un montagnais ou un huron? 

S'appliquer à faire le moins de bruit possible lorsque les rames poussent l'eau qui dirige mon kayak pas mal plus moderne que les canots d'écorces d'antan.

Ce kayak bleu, trouvé à petit prix sur Kijiji, est si loin des amérindiens qui ont si longtemps vécu en cette contrée. Pourtant, alors que je glisse sur le lac, ils me semblent si proches...


Il fut un temps, désormais lointain, où ce lac avait un nom amérindien. Prononcé par les tribus nomades, aujourd'hui disparues, qui en peuplaient régulièrement les rives. Générations après générations. Leur mode de vie s'est éteint mais le souvenir revient à celui qui s'en souvient.

Glisser en silence sur l'eau. Doucement. Envoyer une pensée respectueuse à ces ancêtres qui ne sont plus. Me fondre dans la nature qui se prépare à l'obscurité. Avec le soleil qui se couche, l'heure bleue prend possession du jour qui devient nuit.

Je commence à me résoudre à ramer en direction des maisons. Un autre jour, où le lac sera aussi lisse, je laisserai la nuit me tomber dessus. Mais pas ce soir. Ce soir, je rentre sagement au bercail.

Dans le ciel qui s'assombrit, un nuage fait de la résistance. Il reflète le soleil disparu derrière les vertes collines. J'inspire la douceur de l'heure qui bleuit l’atmosphère claire. Même le moustique qui me pique n'arrive pas à casser la magie du moment.


Reconnaissante de cette sérénité qui s'imprègne en mes veines, je me rapproche de la terre ferme. Je capture l'un de ces moments où l'on aimerait tant trouver le fameux "piton" qui ralentit le temps. Et appuyer fermement dessus!

Mais le temps ne s’arrête pas, il se savoure. Je savoure donc chaque seconde qui passe comme si c'était le meilleur des desserts jamais dégustés.

L'heure bleue se dissipe dans la nuit qui s'approche. Bien lentement je reviens à la rive. Je ramène avec moi un morceau de paix universelle et de calme mental. Je ramène avec moi une bouffée d'air pur qui me ressource de l'intérieur.


Les couleurs du soir s'apaisent dans le crépuscule qui m'enrobe les idées allégées. Je rame silencieusement en direction des maisons éclairés par quelques rayons de soleil qui se faufilent à l'horizon.

Je me laisse dériver, une dernière fois, avant de me résoudre à retrouver le sable sous mes pieds. Avant de rentrer, j'inspire profondément le jour qui se fond dans la nuit.


Ce coin de nature qui fait la texture de notre histoire familiale me fait tant de bien. Il participe à mon équilibre personnel.

Je le remercie mentalement de ses bontés limpides. Je reprends le chemin de ma petite maison, lovée au coin de la forêt où gazouillent les oiseaux...


lundi, mai 30, 2016

L'enfance en commotion...

Depuis des mois, j'ai le coeur à l'envers de voir la puce pleurer et sangloter ses souffrances de "commo". Mon coeur saigne de la voir ainsi souffrir.

J'ai le coeur à l'envers de réaliser qu'elle a plus pleuré en ces quatre derniers mois qu'en ses dix ans de vie.

Elle souffre physiquement et psychologiquement de son état présent. Elle prend une forte médication. Chaque jour possède son lot d'épreuves avec cette blessure qui nuit à son quotidien. Ainsi j'ai mis ma vie en pause avec la sienne.

L'invisibilité de sa blessure la met en une position difficile. Elle vit des émotions que je trouve bien dures pour ces dix ans.

Des émotions qui lui charcutent l'innocence. Des émotions qui me transpercent de l'intérieur. Je savais que je ne pourrais pas toujours la protéger mais je ne m'attendais pas à tant si tôt. Je ne peux qu'espérer l'accompagner adéquatement afin de l'aider à traverser au mieux cette épreuve en sa vie.

Chaque jour, je fais de mon mieux pour la consoler, l'encourager, la stimuler, la distraire, la réconforter. L'épreuve est familiale...

Une épreuve que j'ai pu accepter grâce à mon expérience personnelle mais qui est beaucoup plus difficile à accepter pour son père qui a le cœur tout aussi a l'envers que moi.

Miss Soleil récupère à pas d'escargot. Elle qui est habituée à vivre à la vitesse d'un lièvre se morfond de sa situation. Sa vie est en pause. Ses repères d'enfance ne sont plus. Tout s'est arrêtée pour elle le quatre février dernier.

Même si elle n'a rien perdu de ses capacités cérébrales ou physiques, elle a tant perdu de son endurance et de sa force qu'elle ne peut plus les exploiter. Elle ne se sent plus elle-même et cela nous brise le coeur quand elle nous l'explique.

Elle doit apprivoiser chaque nouvelle activité que son équipe médicale lui permet avec discipline et limitations. Les bleus de son cerveau bleuissent ses jours et l'on se plie en huit pour les colorer de rose.

Suivi de "commo"

Le 10 mai dernier s'est déroulée notre rencontre mensuelle avec toute l'équipe médicale en charge du dossier de la Miss à l'IRDPQ. On se retrouve devant un panel d'experts qui nous examine pour plus d'une heure de discussion.

L'on commence à bien en connaitre certains, comme la travailleuse sociale qui s' est remise de l'expérience où j'ai pissé le sang dans son bureau et suis repartie en ambulance. Ou la neuropsycho qui voit la Miss quasiment toutes les semaines depuis des mois.

La docteure que l'on voit moins souvent m'inspire confiance. Elle a le regard franc. Elle s'adresse à l'enfant comme à un être intelligent.

Elle commence par faire parler la puce. Articulée, Miss Soleil explique clairement où elle en est dans ses symptômes.

Ensuite la mère (qui passe tout son temps avec l'enfant) articule ses pensées réfléchies sur le sujet. Le père ajoute au besoin. L'on se sent en confiance.

Cela fait du bien de se sentir écouté et considéré. L'on ne sait pas comment on y arriverait sans eux pour nous épauler.

Les dangers de la cour d'école

Le quatre février dernier, un garçon reconnu pour sa violence dans la cour d'école a violemment percuté la Miss. Il l'a plaquée contre un poteau de fer congelé. Elle a dû lui dire qu'elle n'arrivait plus à respirer pour qu'il se dégage.

Le coup a été assez puissant pour bien faire dérailler ses jours. L'on a maintenant arrêté de compter les semaines. L'on compte maintenant les mois. Et l'on prie pour une récupération complète.

Ceci a entraîné toute une saga avec l'école entre la maîtresse incompétente, la directrice compétente et la mère mécontente.

La maîtresse, par son incompréhension (et stupidité), a contribué à aggraver les symptômes de la puce lors de l'essai de retour progressif dix jours après le coup initial.

Non seulement elle n'en a pris aucune responsabilité ni nouvelle mais elle a eu le culot de me raccrocher au nez lorsque je lui ai mentionné d'un ton raide que je lui avais confié mon enfant et que je n'étais pas du tout satisfaite du résultat.

Les parents du garçon responsable ne sont jamais manifestés. La directrice qui ne peut punir rétro-actif a laissé passé l'affaire sous silence...

La directrice a dû enquêter plusieurs jours afin d'avoir la vérité sur ce qui s'était passé, le garçon qui a fini par se confesser n'en a retiré aucune conséquence ni apprentissage pertinent. Ce qui ronge terriblement Miss Soleil aux prises avec un sérieux sentiment d'injustice.

Durant cette rencontre de groupe, les différents experts donnent leurs points de vue sur le sujet. Bilan de l'opération: l'équipe médicale est contente des progrès de la puce mais ne peut pas faire de promesses quant à la durée totale de la récupération. Il faut continuer le protocole de repos pour encore pour plusieurs semaines/mois.

La bonne nouvelle c'est que la Miss a enfin passé la phase dangereuse. En continuant nos efforts et nos disciplines quotidiennes, cela ne peut que continuer à mieux aller.

Si l'on imagine une pile d'énergie et que 10 était où elle se situait avant son coup sur la tête, elle est maintenant rendue à 3/4.

La mauvaise nouvelle, c'est qu'on est toujours pas sorti du bois. Ce que la puce a le plus perdu c'est son endurance...

Repos et ultra patience

En ces derniers mois à accompagner ma puce maganée, j'ai eu le temps d’approfondir mes connaissances en ce qui concerne sa commotion.

Comme j'en connais un bon rayon sur les traumatismes crâniens, on peut dire que j'étais outillée pour une telle expérience. J'ai pu me battre pour son bien et ne pas lâcher le morceau jusqu'à ce que je sois rassurée sur le fait que l'on était plus seuls à s'en préoccuper.

Je suis outrée du comportement immature de la maîtresse et reconnaissante du comportement adéquat de la directrice. Nous sommes soulagés de la maîtresse suppléante qui se révèle une crème. Elle redonne confiance en l'école à la miss pas mal traumatisée par le tout.

En recommençant à stimuler le cognitif avec l'école à la maison, elle doit se reposer beaucoup. Il lui faut un minimum de deux heures de sieste par jour pour avoir une journée "confortable". Parfois trois heures, les jours où vient la maîtresse. Et elle ne travaille que 40 minutes sur l'heure. On est pas rendu à une journée d'école complète sans crash!

Sans médication et discipline de "commo" on perd facilement le contrôle de ses migraines et là c'est vraiment pas beau. Elle veut d'ailleurs que j'écrive un texte qui témoigne de combien elle a souffert au cours des derniers mois mais je n'en ai pas encore eu la force.

Parents en action

Le docteur nous dit qu'on ne peut faire mieux que ce que l'on fait pour l'encadrer et la soutenir.

L'autre problème à surveiller est la dépression.

Ce n'est pas pour rien que j'ai l'impression de me transformer en coach de vie depuis des semaines (ou en GO selon les jours).

Ce n'est pas pour rien que l'homme est en train de grignoter ses congés pour rester avec nous, un ou deux jours par semaine. On bataille la maudite dépression qui rôde en ses pensées enfantines. On se soude pour mieux lutter. Les émotions de dépression qu'elle ressent engendrent de terribles sensations pour les parents que nous sommes.

L'inactivité la mine. Elle n'a jamais été aussi molle en son corps. Pour la première fois de sa vie, elle se dé-muscle et se sent mal dans son corps. Elle a perdu tous les repères de sa vie d'enfant de dix ans. Elle a continuellement mal à la tête. Un mal qui monte graduellement si l'on y prend pas garde!

Elle est hantée par le sentiment d'injustice vis à vis des conséquences qu'elle vit alors que ceux qui sont responsables de son état n'en ont aucune. Ses humeurs et son moral n'ont jamais eu tant de peine à ne pas tanguer, à ne pas sombrer. On en a conscience, on sait aussi combien cela l'aide quand on est tous les deux là, à s'en occuper.

Son état présent demande beaucoup d'attention. Beaucoup d'attention, de patience, de présence, de tendresse, de raison et de discipline de repos. On a encore l'espoir qu'elle puisse rentrer à temps plein en septembre à l'école même s'il reste la possibilité qu'elle n'y retourne qu'à mi-temps pour commencer.

Ce que l'on entend des dires de l'équipe, c'est qu'en continuant comme l'on fait, l'on peut espérer une récupération complète qui ne mettra pas son futur en jeu. Alors on lâche pas, on s'accroche! On se soude et on affronte...

Être bien encadrés allège un peu le poids de l'épreuve

Chaque semaine, à l'IRDPQ, Miss Soleil rencontre Lynda, sa neuropsycho qui l'évalue et la guide en ses méandres de "commo". Cela l'aide et l'encadre beaucoup. Elle lui donne plusieurs outils pour mieux gérer ses migraines et ses émotions perturbées.

Pendant ce temps, nous discutons avec Louise, qui a pour mandat de nous aider en l'adaptation parentale de la chose. Cela nous fait un bien fou. Ensuite Louise et Lynda se rencontrent pour parler de nos cas. Régulièrement toute l'équipe se rencontre pour discuter de ce dossier que nous sommes.

Plus ça dure et plus c'est dur à avaler pour son père. Plus ça dure et plus c'est dur pour la puce de contrôler ses humeurs noires. Plus ça dure et plus j'accepte ce qui est.


En ma vie qui s'allonge, j'ai appris à accepter ce que je ne peux changer. Je ne peux pas changer l'état de sa commotion cérébrale/traumatisme crânien  mais je peux participer à sa récupération de façon constructive. Ce à quoi je m'applique. Jour après jour. Semaine après semaine. Mois après mois.

Si les docteurs me répètent que c'est une question de patience et que son avenir n'est pas en péril, je choisis de les croire. D'avoir la foi. De la cultiver et la nourrir. Son présent est en pause et la responsabilité que je ressens présentement est immense. Intense. Éprouvante.

Rendu au cinquième mois de l'histoire arrive, selon moi, la phase de l'endurance. Il faut continuer d'endurer et de ne pas lâcher. Garder le cap en vue. Alors, l'IRDPQ devient une sorte de phare qui luit dans la tempête...


Cultiver l'enfance un dimanche pluvieux...



Par un dimanche gris et pluvieux, je trouve l'inspiration pour nous sortir les idées en cette journée morose. On embarque l'amie chère de la Miss dans l'aventure et l'on prend la direction de la maison des Jésuites à Sillery.

Miss Soleil a un faible pour les maisons historiques et l'exposition du moment traite des relations entre les amérindiens et les européens au cœur de la Nouvelle France.

On tape en plein dans le programme d'univers social de sa quatrième année de primaire. C'est pas parce-qu'elle ne va plus à l'école qu'elle ne peut apprendre et s'instruire!


Le temps que l'on arrive en ville et la pluie a cessé. Le vent est frisquet. Le ciel n'en finit pas de "griser". Il nous reste une heure avant la fermeture.

L'exposition estivale n'est pas encore terminée et nous explorons le deuxième étage avec curiosité. L'on apprend qu'ici se sont installés les jésuites afin de communiquer avec les tribu nomades qui venaient pécher dans l'anse au foulon.

À une époque lointaine et révolue...


Une époque pacifique durant laquelle les tribus locales ont reçu les blancs étrangers de façon amicale sans savoir qu'ils ouvraient alors la porte aux loups qui allaient les dévorer!

L'exposition Kapak finit par un documentaire touchant et poignant qui nous en apprend plus sur l'horreur et la cruauté des pensionnats qui ont arraché tant de générations innocentes à leurs parents en cet objectif silencieux de génocide culturel.

L'on découvre aussi la valise de l'un de ces enfants forcés au pensionnat et le témoignage qu'il a écrit sur cette petite valise, symbole de tant de peines et de douleurs fait bien mal au coeur. Cependant la conclusion est remplie d'espoir et de croissance intérieure.


L'on apprend qu'en ce nouveau millénaire où nous vivons s'enclenche un processus de réconciliation et de pardon qui s'inscrit aussi dans le cours de cette exposition gratuite.

Bref, une heure bien pensée pour changer les idées de l'enfance en notre responsabilité.


Au coin d'un bureau antique, les filles sont fascinées par le plumier et l'encrier. L'on répond à leurs questions au fur et à mesure qu'elles fusent.

À tour de rôle, elles lisent les informations affichées avec les artefacts. L'employée de service, seule avec nous dans la maison, répond à toutes nos questions avec patience et connaissances.

L'on finit cette sortie culturelle avec un petit tour de parc pour défouler les jambes des filles avant de reprendre la route. Ce petit parc à l'arrière de la maison des Jésuites explose de verdure.

Les arbres fruitiers fleurissent. Les filles s'amusent à suivre le petit sentier qui borde la falaise et sur laquelle on aperçoit quelques maisons modernes.

Au final, une super activité gratuite à réserver pour les journées grises et semi pluvieuses...


Cette petite sortie dominicale aura aussi eu le mérite d'inspirer les idées de ma puce commotionnée. Son esprit s'est nourri de quelques connaissances supplémentaires. Elle a aimé imaginer le passé en les murs de cette maison ancestrale et l'on aura récolté plusieurs sourires en salaire parental.

Du point de vue adulte, j'ai été très touchée par cette exposition qui commence avec la présentation de l’accueil convivial des amérindiens envers les européens fraîchement débarqués et finit avec l'horreur des pensionnats et l'espoir d'une possible réconciliation.

Comme je connais bien ce pan de l'histoire, j'ai pu approfondir quelques notions personnelles. Mon homme, qui en connait peu, en a appris beaucoup et a aussi été bouleversé par ce qu'il appris.

Le tout nous aura permis d'avoir quelques discussions enrichissantes avec les filles en ce qui concerne la méchanceté humaine, les cruautés du passé, la réconciliation, la richesse du pardon...


Construite vers 1730 sur le lieu de campements remontant à la préhistoire (3 500 ans) et à l’endroit de la première mission jésuite visant à convertir les Amérindiens, la maison fait découvrir l’histoire du site et de Sillery. 

L’exposition permanente invite à revivre la période de rencontre entre les missionnaires, les Européens et les Amérindiens. Le site permet de découvrir un campement amérindien, des vestiges archéologiques et un jardin avec une abondante flore indigène. 

L'’arrivée des Européens en Amérique peut se raconter différemment selon le point de vue de ces nouveaux venus ou celui des Amérindiens qui les ont accueillis. En présentant des récits, l’histoire des alliances et des politiques, le parti pris des livres d’histoire à différentes époques, l’exposition dépeint la relation unissant les Québécois et les membres des Premières Nations au regard de l’histoire et du territoire qu’ils partagent. 

La maison des Jésuites est située au 2320 chemin du Foulon à Québec. Du 31 mai au 2 octobre, elle est ouverte au public du mardi au dimanche entre 11 h à 17 h.

dimanche, mai 29, 2016

Quand les chalets grossissent...


Il y a une trentaine d'années, le lac était bordé de chalets comme le plus petits de ces trois là. C'était des chalets familiaux. Ils étaient conçus pour l'été et rarement visités durant l'hiver.

À la fin des années 90, ces petits chalets de bord de lac ont commencé à se vendre à gros prix. Les nouveaux propriétaires ont mis à terre les petits chalets pour construire de gros chalets comme celui du milieu. Des chalets habitables à l'année.

Depuis une dizaine d'années, les nouvelles constructions sont du genre de la plus grosse des trois maisons. Qui n'est pas la plus grosse en son genre...

En cette photo croquée sur l'eau, on voit parfaitement la progression immobilière du bord du lac. Les petits chalets d'antan sont de plus en plus rares, les gros chalets font la norme et les manoirs se la pètent à coups de millions de dollars. Bienvenue dans le nouveau millénaire...

En mai ne fait pas ce qu'il te plait...

Le mois de mai aura été des plus étranges. Avec une vague de chaleur avec des températures qui ont monté jusqu'à 31 et une vague de froid avec de la neige pendant deux jours! Du gros n'importe quoi...

Il aura fallu s'armer de patience pour enfin voir arriver les beaux jours. Pour enfin revoir l'eau du lac. Un lac qui n'a pas voulu caler avant début mai.

Après le chaud, la neige et le retour de la chaleur, la nature a explosé. En une semaine la forêt est redevenue verte. Les arbres nus se sont rapidement rhabillés de leurs feuilles toutes neuves.

On en a profité pour planter notre jardin avec la Miss en liesse de pouvoir refaire du vélo et de la trottinette.

J'ai regardé, jour après jour, cette verdure s'épanouir sous mon nez. Je me suis rappelée combien j'adore cette renaissance subite de la nature.

J'observe avec bonheur toutes les nuances de vert qui apparaissent d'un coup. Une ribambelle de couleurs sur un même thème. D'une semaine à l'autre, on change soudainement de contrée. C'est presque magique comme sensation. On est plus polaire. On devient solaire!

On reprend vie avec la nature qui de nouveau nous émerveille. Le lac, libéré de ses glaces, reflète ses bleus à l'infini. Je retrouve le bonheur de "kayaker" et j'inspire la nature à pleine bouffées...

Il y en a des qui aiment courir, il y en a d'autres qui aiment faire du vélo et puis il y a ceux, comme moi, qui aiment ramer!

En fait ce n'est pas tant ramer que j'aime que le plaisir d'être seule sur le lac. De me retrouver libre en ses vents qui en font les courants. De les apprivoiser. J'aime comprendre les différentes humeurs de l'eau qui me porte.

Ramer est un effet secondaire de ce plaisir qui me ressource les idées. Me lever avec le jour qui débute pour aller faire un tour d'eau est un effort qui fait du bien. Mes bras, ramollis par un hiver difficile, crient de douleur et cela fait mon bonheur.

Dans la vie, il y a toutes sortes de douleurs négatives à traverser et puis il y des douleurs positives à apprécier. Les courbatures sont de ces douleurs positives qui s'inspirent...



Semaine après semaine en commo d'enfance...

Depuis qu'elle est commotionnée et à demeure (début février), la Miss doit au moins dire "Maman" plus de cent fois par jour.

Certains jours, où je suis plus fatiguée/irritée que d'autres, la centième fois me retourne la cervelle et je respire, j'expire, je respire, j'expire, j'inspire. Et je me parle...

Je me rappelle combien je serais triste et détruite s'il n'y avait personne pour m'appeler "maman" en ma vie. Combien sa présence en ma vie l'enrichit et la grandit.

En ces temps là, la mère et la femme se chicanent un coup mais c'est toujours la mère qui gagne. La femme retourne sagement en sa cage et la mère répond à l'enfant qui demande juste de l'attention en sa réalité pas cool de commotion cérébrale.

Par les semaines qui passent, sa condition physique s'améliore mais ses humeurs tanguent encore beaucoup avec son moral bancal.

La neuropsycho, qui la voit chaque semaine à l'IRDPQ, nous explique qu'il faut maintenant faire attention à ce que la charge émotive du vécu de son expérience présente ne ralentisse pas la progression de sa récupération. Alors je me transforme en coach de vie et GO de "club lac". Et chaque jour, l'on travaille à aller mieux...

dimanche, mai 08, 2016

L'être mère en une galaxie près de chez vous...


Ma puce dessine un coeur à la craie et mon coeur sourit. C'est elle qui me rend mère. Je suis la mère que j'aurais aimé avoir. Le fruit de mes idéaux d'enfance. J'en ai conscience. C'est un choix volontaire.

Ces derniers mois en commotion, Miss Soleil m'a quelques fois mentionné l'importance que j'avais en sa vie. J'ai aussi conscience de mon influence sur sa vie.

Tandis qu'elle m'explique ses multiples déceptions entraînées par sa commotion cérébrale (qui met sa vie en pause), je lui explique qu'il est important de s'entourer de gens inspirants. Et si parfois l'on ne trouve plus aucune inspiration en son entourage, il faut aller voir plus loin et trouver ailleurs des exemples pour s'inspirer les idées.

Elle me regarde droit dans les yeux et me dit: "Ah ben moi, c'est pas un problème car j'ai toujours ma maman!'"

Alors qu'elle perçoit l'interrogation et la surprise en mes yeux, elle m'explique que depuis qu'elle haute comme trois pommes je suis son inspiration quotidienne. Je manque un peu de défaillir. Oscillante entre l'émotion profonde et l'angoisse pure, j'inspire. Être parent n'est pas une responsabilité à prendre à la légère.

Ce qui me fascine c'est que l'inspiration est commune. Car pour elle, je vais là où je ne suis jamais allée. Je me force, je me sacrifie, je me dépasse sans compter car j'ai à coeur d'être le meilleur de moi-même afin de pouvoir lui donner le meilleur de moi-même. Poussée par sa présence en ma vie, je m'améliore et je mûris.

Je suis mère. J'accepte souvent de m'oublier complètement pour elle. Je me fous de ce que mes pairs en pensent. Ma priorité étant de lui offrir une enfance saine et équilibrée pour qu'elle puisse avoir une solide fondation intérieure lorsque viendra le temps qu'elle vole de ses propres ailes. Le temps qu'elle affronte sa vie adulte.

En ce temps là, je retrouverai ma liberté de voler comme je l'entends, comme cela me chante. Tout en continuant de veiller au grain de ses trajectoires...

Bonne fête à toutes les mères qui sacrifient des bouts de d'elles - même pour le bien-être de leur progéniture. Qui se dépassent par pur amour.

Être mère n'est-ce pas aussi se sacrifier et se dépasser pour le meilleur du futur que l'on élève?


mardi, mai 03, 2016

Plonger au cœur d'une nuit FEQ

Les quatre derniers mois ont été rudes entre mes ennuis de santé et la commotion cérébrale de la Miss.

Pour me revitaliser le coeur meurtri, l'homme nous organise une soirée surprise. Docile, je suis son sillon. Alors que j'arrive en ville avec la nuit qui tombe, je réalise que j'ai passé les quatre derniers mois cloîtrée avec ma puce maganée.

Je n'ai mis le nez dehors que pour des rendez-vous médicaux et des passages à l'hôpital! Lorsque je vois le nom du chanteur du concert auquel il m'amène, mon cœur bondit de joie! Yes! Avec Yann Perreau, il tape en plein dans mon mille intérieur.

L'on se souvient de la fois où on l'a vu, au Grand Théâtre, au printemps 2005, lorsque j'étais enceinte de la Miss.

L'on se remémore la première fois qu'on l'a vu durant le Festival de Tadoussac, du temps de son mohawk, il y a des lustres de cela...

L'on a aussi le sentiment de l'avoir revu au Festival d'été sans trop nous resituer. Après coup, c'était Place d'Youville qu'il nous avait fait danser...

C'est cool de le revoir à l'Impérial. J'aime bien cette petite salle. Voilà que tout cela me rappelle combien la musique peut me faire vibrer et sentir vivante.

Trop contente de sortir, trop contente d'être dehors. Ce soir, je ne suis pas maman, je suis juste femme. Juste moi.

En cette soirée qui se déroule dans le cadre des NuitsFEQ, l'on apprend que c'est Yann Perreau et invités. Une jeune femme que je ne connais ni d'Ève ni d'Adam entre sur scène. Yep, je ne regarde pas la Voix! Je l'apprends après coup. Je capte son prénom mais, sur le vif, son nom m'échappe.

Via Instagram un utilisateur m'apprend qu'elle se nomme Charlotte Cardin. En quelques chansons, elle m’envoûte les sens. Toute mignonne, toute jeune, toute neuve, elle est charmante lorsqu'elle annonce qu'elle fera partie du Festival d'été 2016. Le même soir que Sting pour ceux que cela n’intéresse pas...

C'est un véritable coup de cœur musical pour ma pomme fraîchement sortie de sa brousse! Sa voix veloutée, rauque et chaude, me fait penser à un délicieux mélange de Feist et Lou Doillon. Ses mélodies me charment, son style me plait, bref, je craque pour cette Charlotte musicale!


Arrive ensuite le groupe Pandaléon que je ne connais pas non plus. Le même abonné Instagram éclaire ma lanterne en temps réel. Je craque moins que pour Charlotte mais leur rock atmosphérique est sympa. Assez sympa pour me faire onduler sur place...

Et voilà le temps de Yann! Il débarque sur scène avec la même énergie survoltée dont j'ai le souvenir. Il a pris un petit coup de vieux depuis la dernière fois qu'on s'est vu. Nous aussi! Le voilà jeune papa et nous voilà vieux parents!

Cela fait du bien de retrouver son énergie électrifiante. Il rend la soirée intime et chaleureuse en s'adressant au public, en étant authentique et en partageant des anecdotes de sa vie et de son amour pour sa femme (maman d'un tout nouveau poupon qui assiste au concert à deux pas de nous).

Je réalise que ce qui me plait tant chez lui, c'est non seulement sa musique que j'apprécie mais aussi cette mystérieuse sensualité sentimentale qui me touche. Il est aussi sensuel que sentimental et c'est le genre de mélange qui me fait tomber à tout coup. Surtout en chansons!

Et voilà que je me retrouve à danser sans tout à fait m'en rendre compte. J'ai les boucles qui s'éclatent. Je reconnais ces chansons (que j'ai connu par coeur). Je me laisse glisser dans la musique (et les bras de mon homme) qui m'emporte dans la nuit...



Cette soirée douce et électrique nous régénère joliment les esprits et nous remplit d'espoir en la vie. Il fait bon nous retrouver en couple en cette #nuitsfeq.

On est toujours pas sortis du bois avec la commotion de notre puce mais ce soir, on prend une pause de parentitude. On respire, on danse, on s'embrasse, on se câline et on s'allège l'esprit grignoté par les soucis. Pas de doute, la soirée surprise de l'homme est un succès à mon coeur!

Pour plus de vidéos, c'est par là...

lundi, mai 02, 2016

Saison trouble...

Quand le printemps a des airs d'automne et que l'on a le goût de suivre les rails en direction du Sud. Là où les arbres ont des feuilles et les pelouses sont vertes...