La lumière d'essence clignote. Dimanche, l'homme me dit:
- Bah, t'inquiète quand ça clignote on peut faire un aller/retour à Québec.
Lundi midi en allant chercher la Miss, je me dis que je dois m'arrêter prendre de l'essence. Je récupère la Miss, on papote et j'oublie.
En revenant à la maison, je me dis cependant que je ne manquerais pas de m'y arrêter en revenant de l'école!
Mais redescendant à l'école, les choses se corsent. Il y a une grosse côte dans les 6 kilomètres qui séparent la maison de l'école. Donc on monte et on descend en allant d'un village à l'autre. Peu de temps avant la côte, je sens la voiture faire des ratés. Oh oh. Noooooooonnnn.
Pouf. La voiture s'arrête.
Je garde mon calme et j'aperçois une voiture sortir de l'entrée en face où ma voiture a décidé de ne plus bouger. Je suis à moins de deux kilomètres de la station essence.
Sous le regard ahuri de l'enfant. Je coure pour intercepter l'auto dans l'allée. Une jolie rouquine, en uniforme de militaire vert pimpant, descend sa vitre.
Avec le sourire, je lui explique mon problème. Très gentiment elle me dit de monter dans sa voiture pour m'emmener à la station essence.
Toujours aussi ahurie devant la situation, Miss Soleil se retrouve dans la voiture de la militaire tandis que le chien, dans notre auto, nous regarde partir avec un air désespéré.
En faisant la jasette, j'apprends que la jolie rouquine est enceinte de quelques semaines et mère de deux enfants de deux et six ans. On arrive à la station essence. Je laisse Miss Soleil avec la maman militaire en son auto.
Le p'tit jeune de la station essence est ultra sympathique. Il me dit:
- Bah, nous les hommes on pense toujours qu'on peut faire 500 kilomètres quand ça clignote....
Il me prête un bidon et m'explique comment m'en servir. Une première en ma vie de femme! Je remplis mon bidon et je retrouve la maman militaire et ma fille qui regarde un film sur l'écran arrière. On remonte chez elle puisque ma voiture a stoppée net devant son entrée de maison. Nous sommes sauvées.
Elle s'appelle Julie, fraîchement débarquée de Trois-Rivières, elle n'a pas encore vu la plage du lac, à trois kilomètres de là. Une plage à laquelle elle n'a pas droit d'accès. Pour la remercier de son extrême gentillesse, je lui laisse mon numéro de tel et mon courriel en lui offrant l'occasion de profiter du lac cet été (grâce à ma carte de résident).
Elle repart à la base militaire à une dizaine de kilomètres d'ici.
Je vide mon bidon d'essence et je redescends à la station. On arrive à l'école avec juste 10 minutes de retard et une puce éberluée qui n'a même pas eu le temps de paniquer! J'explique les raisons de notre retard et notre aventure à la secrétaire qui en sourit. Tout est bien qui finit bien. Merci Julie!
Je réalise alors que cette expérience est sûrement destinée à me faire revoir certains de mes préjugés en ce qui concerne le monde des militaires.En ma dernière couleur, on avait discuté du sujet avec ma coiffeuse.
Selon elle un militaire canadien sert à faire de l'humanisme. Selon moi, ils sont entraînés à faire la guerre et j'aime pas ça! J'ai trop de hippie dans le sang pour en apprécier le principe. Mais je suis ouverte à l'angle humanitaire des militaires...
Bref lundi, sur l'heure du midi, une jolie maman militaire a fait de l'humanitaire en nous sauvant de ma panne d'essence et j'ai pu travailler sur mes préjugés humains.
Une jolie aventure qui se termine bien :)
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