mercredi, avril 29, 2015

Un jour, si la vie le veut, on sera vieux... et il n'y aura plus qu'à espérer qu'on ne soit pas abandonné à notre sort!

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La gare abandonnée Michigan Central Station à Détroit (février 2014)

Je lis cet article de Bianca Longpré du coté du Huffington Post Québec et il me touche tant que cela fait déborder ces mots qui s'échappent ici bas...

Si vieillir se résume à ça, pourquoi vivre si vieux? Si vieillir se résume à ça, j'espère bien mourir avant d'atteindre cette étape là! Car tous ces vieux, parqués comme du bétail, oubliés du monde qui tourne sans eux, ont-ils vraiment une vie à vivre? Ou juste la mort à attendre? La mort qui prend son temps... en les humiliant.

En mon monde utopique, ces vieux seraient intégrés au tissu familial. Plutôt que d'en laisser décrépir, on pourrait même adopter ceux qui n'ont plus de famille! La vie continuerait de tourner avec eux. Des aidants professionnels payés par le gouvernement aideraient ces vieux à rester en famille. Et à mourir dans leur lit! Entourés. Aimés?

Ma mère-grand a passé sa retraite à transformer son foyer en maison d’accueil pour vieux. Tous venaient y mourir. Deux à la fois au début. Un à un à la fin. Entre croupir en un hospice sans humanité et s'éteindre en la maison de ma grand-mère, y'avait pas photo, mourir chez Marie-Thérèse était pas mal plus chaleureux!

Ma grand-mère avait un tel cœur! De ces cœurs capables d'adoucir la fin de vie de ces vieux que plus personne ne voulait...

Mais ce qui lui brisait le plus le cœur à Thérèse, c'était de savoir combien ces vieux étaient oubliés de tous. Surtout ceux qui avaient conservé leur bonté d'âme. Ces vieux qu'elle avait parfois connus fringants, ces vieux qui avaient eux aussi eu une vraie vie. Ils avaient été de vrais gens. Mais plus personne ne s'en rappelait...

Leurs familles ne venaient pas les voir. Même ceux qui n'habitaient pas loin. Les plus honnêtes disaient que c'était trop dur de voir l'être aimé si dégradé. Est-ce une raison pour l'oublier comme une vieille chaussette? N'est-ce pas le même cœur qui les a aimé qui pulse en ce corps dégénéré?

Parfois l'esprit s'en va mais reste le cœur qui bat. À chaque fois que ma grand-mère se vidait le cœur de cette tristesse particulière, je ne pouvais m'empêcher de voir l'égoïsme humain dans toute sa splendeur, et d'être désespérée...

Dans la foulée, je me souviens que petite, il n'y avait pas d'école le mercredi, ma grand-mère en profitait pour faire sa tournée de vieux du village avec moi. On allait de vieux en vieux, je mangeais des biscuits, j'écoutais leurs histoires. Parfois je trouvais ça un peu long mais toujours ma grand-mère m'expliquait combien c'était notre devoir d'aller briser la solitude des anciens. D'égayer leur vieillesse.

Je ne comprenais pas trop le principe mais je suivais sans broncher, en espérant que les biscuits seraient bons et les histoires croustillantes. C'était bien avant qu'elle ne transforme sa maison en foyer d’accueil pour vieux...

Ce devoir de visiter les vieux ne semble plus faire partie de nos traditions modernes.  Mais je suis toujours heureuse quand ma puce me raconte que sa classe est allée visiter les vieux de la maison de retraite à coté de son école. Et j'aimerais que cette initiative soit plus courante et répandue...

Et puis, il y a ces vieux qui continuent d'avoir une vie au quatrième âge de la vie! Ceux là me font espérer le meilleur plutôt que penser au pire. Car comment ne pas penser au pire en pensant à ceux qui croupissent dans leur jus en attendant que la mort ne vienne les faucher?

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