vendredi, août 29, 2014

En rouge et vert...

Dans la rosée matinale, découvrir une coccinelle recroquevillée au cœur d'un tournesol naissant...

Sous le soleil matinal, l'horizon de la rentrée...


Et c'est parti pour une troisième année de primaire! Roule le temps sur ma peau. Deuxième cycle dans la hiérarchie de son école bucolique en bord de rivière. Il fait grand soleil en ce premier jour d'école.

Une école primaire qui est scindée en deux cette année. Avec la construction de la nouvelle école à l'orée du village qui se banlieusardise, le bassin d’élèves de la région est maintenant coupé en deux. L'école originale, en son joli cadre, ne débordera plus. Les enfants retrouvent de l'espace de vie et perdent des amis...

En entrant en troisième année, Miss Soleil change de bâtiment sur son "campus" de brousse. Tout d'abord, trouver son nom sur la chaîne accrochée à cet effet. Retrouver les copines qui ont survécu au couperet de l'école scindée. Écouter le discours de la nouvelle directrice en ayant des pensées nostalgiques pour Monsieur Kino, l'ancien directeur adoré de tous.

Découvrir la nouvelle maîtresse de la puce qui saute de joie car c'est bien celle qu'elle souhaitait. Un nouveau cycle s'enclenche. J'absorbe la vague d'émotions qui m'inonde de l'intérieur. Déchirée par une symphonie de sentiments partagés. Elle a passé l'été dans mes jupes (minus deux semaines de camp de jour).  Aujourd'hui je retrouve de l'espace individuel alors qu'elle retourne sur les bancs d’école...

L'accompagner à son rang, la regarder prendre son envol pour une autre année. Inspirer. À cet âge là, je trouve que ce n'est pas l'anniversaire qui donne un coup de vieux, c'est plutôt la rentrée qui marque l'enfance en cours. #grandir

vendredi, août 15, 2014

Un peu de télé et beaucoup de bugnes...

Depuis un long moment déjà Miss Soleil me tanne avec l'idée de faire de la télé.

Comme l'idée de courir les castings ne me tente pas et qu'en habitant en notre coin de brousse, les castings ne courent pas les rues, je laisse donc macérer son idée.

Que l'Univers se charge d'y répondre...

Sans compter que le monde de la télé est une jungle dans laquelle je ne suis guère à l'aise de l'envoyer. Et que le cœur de cette jungle est à Montréal.

Bref, quand l'univers se manifeste par l'opportunité d'un tournage pour une émission qui fait un topo sur une application mobile pour enfants CosmoCamp (conçue par une entreprise de Québec), je réponds présente.

Miss Soleil est fine prête pour l'expérience. Une expérience que je trouve pertinente et peu stressante pour elle. Je soutiens ses ambitions et je me plie à sa volonté. Selon mes conditions...

Tout comme j'ai soutenu son désir entrepreneurial qui m'a fait trimé aux fourneaux dimanche dernier...

Opération bugnes...

Faire une cinquantaine de bugnes lyonnaises pour les beaux yeux de ma puce qui voulait vendre de la limonade! Avoir ensuite l'idée folle de lui proposer de vendre des bugnes sur la plage d'été bondée. Quitte à vivre en un village de villégiature autant sucrer le bec des vacanciers! Ah la bonne idée la mère!

Puiser en mon potentiel pâtissier et mon ambition maternelle pour soutenir l'élan enfantin. Accompagner Miss Soleil et sa copine pour une opération bugnes sur sable. Il faut noter que lorsqu'elles disent en chœur:

-Bonjour, on vend des bugnes... 

C'était tout simplement craquant. Comme un tsunami de "cuteness" en pleine face! J'ai été surprise de voir combien de papas ont fondu comme neige au soleil! Ils sont beaux les papas québécois. Je les aime. Mais je m'égare...

Le bilan de l'opération a été positif. Vingt dollars de gagnés en vingt minutes. Les bugnes se sont vendues comme des petits pains! J'en ai profité pour faire un petit cours de gastronomie locale sur la tradition française de la bugne.

Pour l'hybride francophone que je suis, les bugnes possèdent ce goût inoubliable de l'enfance. À chaque fois que je croque dans une beigne, l'enfant en mon sang se lamente de ne pas croquer dans une bugne! Les rares manques que je ressens de mon enfance passée dans l'hexagone sont gustatifs. Même si les vieilles pierres me manquent parfois aussi...

 

Mais revenons à mes appétissantes bugnes, si dépaysantes, qui se sont faites dévorées dans le temps de le dire! Une expérience enrichissante pour l'enfance et fatiguante pour ma pomme brûlée sous la pleine lune. Le salaire maternel se récolte en un gros câlin nocturne et des mots qui  apaisent:

- Je t'aime Maman. T'es la meilleure maman du monde même si t'es sévère! 

C'est vrai que je suis sévère. Sévère mais juste. Sévère mais cool. Cette dernière combinaison étant la plus complexe à tenir. Je n'aime pas mon uniforme de maman gendarme mais je l'endosse pour la bonne cause.

Silence, action...

Enfin, heureusement qu'il n'y pas que la maman gendarme en ma peau! Et c'est ainsi qu'à désirer soutenir les élans de ma fille, je me retrouve à poireauter dans le studio Frima, avec d'autres parents, tandis que Miss Soleil tourne une scène pour l'émission Génération Inc qui sera diffusée durant l'automne sur Vtélé.



Ce faisant, je réalise combien il est facile de se lier d’amitié avec d'autres parents, en ce même bateau de patience sur lequel on vogue...

Après cinq heures sur le tournage de l'émission, je constate qu'être parent d'un enfant qui tourne c'est un peu comme se transformer en potiche de plateau. Potiche sympathique qui se fond dans le décor. J'ai trouvé le temps extra long et elle a trouvé que cela a passé trop vite!

 Enfin libérée du tournage, je suis fière de la voir heureuse de son coup. J'avoue qu'elle a assuré. Cela valait certainement le coup de m'ennuyer ferme tout en angoissant subtilement sur les articles qui attendent sur ma planche de travail...

Bilan de l'opération, je l'ai vu dépasser gêne et timidité pour profiter au mieux de l'expérience. J'ai réalisé que si je pouvais la conseiller avant et après. Le pendant était entièrement entre ses mains. Pendant, je devais me transformer en papier peint souriant. Veiller, rassurer et ne conseiller que lorsqu'elle venait vers moi pour me le demander. Le professionnalisme de l'équipe de tournage m'a aussi mise en confiance.

La Miss a adoré travailler avec le musicien pour concocter le petit jingle sur lequel elle chante et elle a bien aimé discuter avec le metteur en scène. Une expérience intéressante autant pour la fille que la mère!

Au couvent de la maternité... 

Depuis qu'elle est née, je suis une maman soumise. J'ai embrassé la maternité comme d'autres se convertissent. I guess it's my religion now. Being a Mom. Being Her Mom.

Dans l'Être Maman, tel que je le conçois, une certaine soumission se fait. Une soumission consciente à l'équilibre et au bien-être de son rejeton? Oh! Je sais que je vis en un monde qui applaudit les mères indignes et où je me retrouve comme une femme voilée au royaume des mini-jupes!

Mais c'est plus fort que moi. C'est viscéral. Comme une vocation céleste. Celle d'élever le futur qui est mien.

Il n'y a rien sur Terre qui me remplit plus le cœur que de voir ma fille épanouie, heureuse, bien dans ses chaussettes. Si pour cela je dois faire sacrifice de certaines de mes libertés féminines, qu'il en soit ainsi.

Je sais aussi que le jour viendra où elle sera femme. Mon devoir sera fait. Je serai vieille. Sûrement fripée. Et ce jour là je serai de nouveau libre comme l'air. Libre d'être femme à part entière. Sans le diktat de la mère...

À moins que je me sente arriver la vocation de grand-mère! Ahhhh! Pensée épeurée. J'espère qu'entre ces deux vocations, j'aurais quand même le temps de profiter de ces libertés féminines auxquelles j'adhère...

mardi, août 12, 2014

Avoir les oreilles aiguisées...

Sarah-M appelle Miss Soleil de bon matin afin de discuter de leurs habits du jour. Elles vont toutes les deux au même camp de jour cette semaine.

La conversation sur haut-parleur parvient à mes oreilles distraites.

Des oreilles qui deviennent indiscrètes quand la conversation dévie sur les bobettes. Après avoir décidé de s'habiller pareil, elles se questionnent bobettes, l'une dit:

- Imagine si on dit aux garçons qu'on a aussi les mêmes bobettes!

Les deux s'esclaffent alors que je m'interpose de loin.

- Wooooo, Woooo,  Wooo, on parle pas de ses bobettes aux garçons les filles! Les garçons ont pas besoin de savoir si vous avez les mêmes bobettes!

La conversation dévie alors sur les chaussettes qui seront manifestement de la même couleur. Je me dis, entre deux pensées qui dérivent, que mettre des limites fait vraiment partie du quotidien parental! Alors que cela papote à donf, les pères mettent le holà. L'un dit que cela suffit tandis que l'autre remarque qu'elles vont se voir dans trente minutes! #BFF #Enfance

L'homme vient ensuite me voir et me dire #WTF alors que je rigole, le rassure et lui raconte l'anecdote bobettes. Ben oui, tout est normal. Les amitiés de filles c'est intense. Et sa fille a pas fini de lui retourner le cerveau...

vendredi, août 08, 2014

Entre deux grains de sable et d'eau douce...

 

L'été se passe, à vitesse grand V, comme à son habitude. Quand on vit en nos latitudes nordiques, l'été a un petit goût de paradis. Un paradis éphémère qui nous redonne assez de pep pour passer au travers la longue saison d'hiver...

L'été, bien entamé, s'écoule en son sablier et l'on profite de ce lac auprès duquel l'on vit à l'année. Un lac si beau et serein qu'il attire les vacanciers urbains depuis plusieurs décennies. 
 

Mon village, entre lac et forêt, a une soixantaine d'année. Issu de la villégiature citadine, il est désormais habité à l'année par un bon millier de personnes. L'été, il explose pour dénombrer plus de cinq mille habitants. Et pas un touriste dans le lot! Juste les résidents des maisons secondaires. Des chalets, toujours plus grands et luxueux, qui attendent patiemment le retour des humains qui les animent.

Des humains habitués à la ville qui transportent son bruit en leur sillage. La majorité semble percevoir le lac comme un terrain de jeux où venir s'éclater au soleil. Et certains jours d'été, où la foule fait rage, mon paradis m'est infernal...

En ce lieu de villégiature où j'ai planté racines, une plage municipale vole la vedette. Durant les beaux jours d'été, elle est si star que ne marche pas qui veut sur son sable. Pour y avoir accès, il faut avoir une adresse de résidence au village et montrer patte blanche (sous la forme d'une carte qui change de couleur à chaque année). Des humains en uniformes montent la garde.

L'été, il y a de ces jours où je me sens bien envahie en mon petit coin de paradis. Entre la dictature de plage qui me rend rebelle et me fait me prendre le chou, au moins une fois par saison, avec le garde zélé de service, il y a le bruit généré par l'excès de bateaux sur le lac... 

Ces jours là, mon paradis devient celui des autres. De ceux qui l'exploitent sans penser plus loin que le petit bout de leur nez. 
 

Ces jours là, je m’exile en ce coin désert de la plage, où errent les sauvages comme moi, et je rumine en silence. Si on fait le compte, ces jours là sont rares sur une année. Mais les belles journées tropicales aussi! Et malheureusement les deux se conjuguent souvent en nos étés qui  passent si vite...

Ces jours là, mon regard s’accroche aux rares voiliers et canots qui font de la résistance aux bateaux à moteurs (toujours plus puissants et nombreux). Ces bateaux qui font des vagues pour que sautent toujours plus haut les amateurs de sensations fortes. Et je n'ose même pas parler des moto-marines tellement je les abhorre. 


Il y a toutes sortes d'embarcations à moteurs qui contribuent au vieillissement prématuré de ce grand lac que j'aime tant. Des embarcations qui font dériver ma cervelle qui bouillonne depuis plusieurs années...

Évidement, il arrive que je me retrouve à faire une ballade en bateau, avec des amis, au cours de l'été. J'en comprends le plaisir que chacun en tire. Mais à chaque fois que j'en ressens la sensation, les boucles au vent, celle-ci se mélange immédiatement avec une culpabilité de fond. Ceci dit, je ne refuse pas que ma puce s'amuse sur une "trippe" lorsque l'occasion se présente. Mais je lui explique quand même pourquoi les bateaux me peinent...


L'eutrophisation du lac, tout le monde s'en fout. Tant que le plaisir présent est là, tant que l'on peut s'éclater entre reflets bleutés d'eau douce et soleil éclatant, who f... cares

Ces jours là, où ma cervelle déraille, j'imagine le temps où les blancs n'avaient pas découvert ce lac. À l'époque où seul son nom indien en faisait la dénomination. Ce temps disparu où les tribus indiennes en profitaient tout en le respectant (et en pensant au présent des sept générations à venir). Ces jours là, j'ai mal pour ces ancêtres qui ne sont pas les miens...

En bonne sauvage que je suis, je connais les habitudes estivales des vacanciers, je sais les heures où aller inspirer le lac sans trop être dérangée. Et puis, il y a cette culture du coucher de soleil que j'affectionne. Une culture underground, si j'en crois le petit nombre qui la pratique sur le sable de la plage...


Les dimanches de lac bondé sont ma hantise estivale, si j'ai à aller au lac, parce-qu'il fait vraiment trop beau, où que l'on a des amis en visite, je cultive ma tolérance tout en ruminant mon désespoir humain. 

Je ne suis qu'une toute petite goutte en l'océan qui fait l'humanité. La seule chose que je peux faire, c'est être ce que je suis. Et élever mon enfant avec une certaine connaissance de la nage à contre courant. Ma fille, à l'enfance que je dore en ce petit coin de lac. Une fillette qui pousse aussi vite que passent les étés...


Depuis la mi-juin, Miss Soleil a perdu 5 dents dont trois molaires, elle grandit. Elle apprend, comprend, évolue. Ce faisant, je suis son rythme, j'apprends, je comprends et j’évolue. Cet été, elle aura passé trois semaines au camp, deux en voyage de presse et le reste en mes jupes. Alors que l'on profite de la plage, relativement tranquille, je regarde accoster un ponton. Et je réalise combien les pontons me rassurent...

En fait, le ponton de lac est le bateau qui me tape le moins sur le système. Le plus silencieux, le moins rapide et le plus confortable pour voguer sur l'eau. S'il n'y avait sur l'eau que des voiliers, des canots et des pontons, l'ambiance seraient bien différente en ces jours bondés d'humanité.

Le ponton, c'est aussi le plus pépé des bateaux.  Mais bon on peut pas tout avoir! 

Manifestement, de nos jours, il est difficile d'être cool sans abimer le lac. Bref, si jamais un jour, je devais avoir un bateau à moteur pour aller voguer sur le lac, ce serait un ponton. Un ponton funky!

Alors que j'en partage la réflexion avec ma puce, elle  me dit:

- T'en fais pas Maman quand tu seras grand-mère t'auras un ponton!

Ouais, quand même pas hâte à être grand-mère! Et la question suivante est de celles qui tuent sa mère...

- Maman je sais que le pipi sort pas par la bille alors à quoi ça sert une bille?