Vendredi midi, je navigue en notre routine mère/fille. Aller chercher la puce à l'école, faire l'épicerie, manger ensemble, ramener l'enfant à l'école...
Ce faisant je rencontre une femme que je connais, de loin, depuis longtemps.
De mon temps universitaire où je faisais du soutien scolaire. Sa fille aînée étaient de ces petits mousses en difficulté que je prenais sous mon aile.
De mon temps universitaire où je faisais du soutien scolaire. Sa fille aînée étaient de ces petits mousses en difficulté que je prenais sous mon aile.
Plus de dix ans plus tard l'on se croise toujours au village, sa fille est maintenant femme, je la croise aussi parfois. Ce jour là, je croise la mère une autre fois. Appelons là Blondie. Jasette anodine et rapide entre deux allées.
Plus tard, Miss Soleil et moi-même, attablées, mangeons notre lunch.
Blondie rencontre des connaissances à la table dernière. Comme j'ai des oreilles supersoniques, je discute avec la puce en même temps que j'entends parler derrière moi.
Conversation banale de connaissances qui se rencontrent par hasard. Conversation cordiale entre Blondie et une femme accompagnée de son mari. Cela parle de mauvais temps, de marche et de courses, de chien et de quotidien pendant un bon dix minutes. Blondie s'en va.
Une minute plus tard, cette voisine de table commence à parler de Blondie. J'aiguise mes oreilles tandis que ma puce dévore sa lasagne. La dame commence alors toute une tirade sur combien Blondie l'écœure. Here we go...
Elle décortique leur conversation pour mieux en défouler la hargne cachée. Après lui avoir parlé par devant, elle lui parle maintenant bien comme il faut par derrière. Pas mal plus sincèrement qu'elle lui a parlé par devant! Je soupire intérieurement. De ce que j'en comprends Blondie s'est trop plaint de sa vie pour son état fricqué et privilégié. Manifestement le courant humain n'est pas passé!
Et je ne peux m'empêcher de constater l'hypocrisie adulte de celle qui chie des briques sur le dos de l'autre. Entre les mots venimeux, une vilaine jalousie vibre. Life ain't always pretty...
Pour m'en consoler, je prends le temps d'apprécier ce moment pur et simple avec Miss Soleil qui grandit. D'un autre côté de la place une tablée d'ados attire l'attention de Miss Soleil. On en discute un coup. Frissons d'anticipation maternelle. J'inspire le moment présent.
Il n'y a rien comme les conversations du vendredi midi pour resserrer ces liens mère/fille que l'on tisse jour après jour, mois après mois, année après année. Des liens imprègnés d'amour sanguin. Des liens qui renforcent ce fragile cocon d'intimité où chacun protège son humanité. Ainsi j'espère pouvoir en éviter les failles qui la composent...
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